L'Amour Immortel

Disclaimer : Bien sur les personnages ne m'appartiennent pas ( enfin, vous êtes pas dans mes rêves non plus…) et sont bien sur propriété du génie Tolkien qui a eu la bonne idée de créer ce monde merveilleux. J'aimerai bien aussi me réveiller avec des idées comme ça…

Hormis quelques personnages issus de mon esprit productif, rien est à moi, O désespoir !

Et puis je me base aussi sur le physique des acteurs des films La Communauté de l'Anneau et des Deux Tours.

Par ici les avis !

just_for_you_orli@hotmail.com

Chapitre 31 :

            Le visage de Legolas exprima lui aussi tout d'abord la surprise puis une joie ineffable. Un large sourire éclaira son visage, les deux elfes aux cheveux blonds qui étaient aux côtés de Stalkia rugirent simultanément son nom. Il se hâta de descendre, d'un pas souple et rapide, et fut bientôt devant eux. Il serra dans ses bras les deux hommes qui eux aussi souriaient.

- Depuis quand êtes vous l ? leurs demanda t-il

- Cela serait plutôt à nous de te poser cette question ! Et à toi de nous répondre ! Répliqua l'elfe qui avait parlé le premier à Stalkia

- Oui, toi qui pars à l'aventure sans même nous proposer de venir avec toi ! Ironisa le deuxième elfe.

- Je suis rentré il y a huit jours avec…

Il eut un regard vers Stalkia qui s'était discrètement effacée, le laissant partager ces retrouvailles. Il lui sourit et elle se rapprocha de lui. Avant de décliner son identité, il lui présenta les deux hommes qui lui faisaient face.

- Je vous présente Helierdas et Darvalas, mes…

Elle le devança en regardant les deux elfes.

- Vos deux frères… Je l'avais deviné, vous vous ressemblez tant !

Il la regarda avec tendresse, il lui arrivait parfois d'oublier à quel point elle était sagace, bien plus que certains elfes à son avis. Elle le regarda, elle aussi, en voyant leur regard  complice, Darvalas commençait à comprendre l'étendue des sentiments qui les liait. Cependant, Helierdas, subjugué par le charme de cette femme qu'il ne connaissait pas, ce qui ne faisait qu'attirer son intérêt, ne prêta guère attention à leur regard où l'amour y était pourtant flagrant. Legolas leurs présenta ensuite Stalkia, tout d'abord par ses nombreux titres et leur révélant ainsi qu'elle était l'Elue. Tout comme son frère, Helierdas se sentit aussitôt profondément respectueux envers cette femme qui lui paraissait malgré tout si humble et simple. Stalkia fut soulagée de ne pas les voir murmurer des paroles admiratives et de la regarder comme si elle était une créature étrangère et mystérieuse. Elle s'approcha d'eux pour le saluer, tendant ses mains. Elle s'approcha tout d'abord de Darvalas qui saisit ses mains brièvement mais avec chaleur et lui souhaita la bienvenue d'une voix sincère. Puis elle alla de la même façon vers Helierdas qui l'attendait avec un léger sourire. Il la regarda intensément, prit ses mains et les retint dans les siennes. Le fait qu'elle soit l'Elue ne l'intimidait pas plus que ça et il ne pouvait la trouver qu'encore plus désirable. Il était dans sa nature impulsive de séduire. D'une voix grave et claire, il lui parla.

- Je ne pensais pas vous rencontrer un jour… C'est un plaisir de vous voir en ces lieux…

Il avait délibérément accentué le mot plaisir, lui donnant un double sens compréhensible pour n'importe quelle personne. Cette accentuation n'échappa pas à Legolas qui eut un sourire, il reconnaissait bien là le caractère de son frère. Il n'avait pas changé. Stalkia soutint le regard d'Helierdas, aussi charmeur que son frère songea t-elle. Mais son charme qui devait sûrement faire trembler nombre de jeunes femmes, était inefficace sur elle. Elle était attirée par lui, mais ne ressentant que des sentiments purement amicaux. Elle aussi avec un sourire qui ressemblait à celui de Legolas, revint vers celui-ci, sentant le regard d'Helierdas dans son dos, suivant ses  mouvements. Darvalas regardait Helierdas, s'amusant de sa méprise. Il était apparemment séduit par la grâce et la beauté de Stalkia mais ses espoirs allaient bientôt partir en fumée. Quand elle fut devant Legolas, il se regardèrent à nouveau amoureusement puis elle se tourna vers les deux frères. Legolas enlaça alors avec tendresse sa taille. Le visage d'Helierdas change totalement d'expression et Darvalas éclata de rire. Legolas, les yeux pétillants, un sourire narquois aux lèvres continua la présentation de Stalkia.

- Mais je dois aussi vous présenter Stalkia comme la femme de ma vie… !

Passée la première surprise, Helierdas eut à peine l'air gêné en réalisant qu'il avait tenté de séduire la fiancée de son frère. Il dit à Legolas.

- Je regrette encore plus de ne pas être parti avec toi Legolas car je n'ai jamais vu plus belle femme en ce monde…

Il rajouta d'un ton ironique en regardant Stalkia.

- Et que cette femme soit avec mon frère m'emplit d'une jalousie indescriptible à ton égard… !

Darvalas regarda Stalkia et lui dit en souriant.

- Ne pensez pas que sa jalousie est feinte Stalkia… Il s'est toujours vanté d'être le plus séducteur de nous trois… Ce que vous avez sûrement remarqu !

Helierdas continua de plaisanter en s'adressant à Stalkia.

- Quel malheur que nous ne nous soyons pas rencontré avant… Je dois hélas vous annoncer que votre choix s'est porté sur le mauvais frère… Il a certes quelques qualités mais il n'est qu'un échantillon de ce que je pourrai vous apporter… Bien sur, nous venons de nous nous rencontrer mais vos sentiments vont changer !

- Oui Stalkia… Helierdas vous fera changer d'avis… Faites attention, ne vous retrouvez pas seule avec lui… Enchaîna Darvalas

Stalkia eut un léger rire, les frères de Legolas lui plaisaient beaucoup. Ils paraissaient tellement proches tous les trois, ne cessant de se taquiner.  Elle voyait déjà le caractère d'Helierdas, exubérant et extraverti, beau parleur et charmeur, à l'inverse de Darvalas, lui aussi malicieux mais plus posé et réservé. Legolas était pour elle un savant mélange de toutes ces qualités. Tendre et attentionné mais aussi ardent et passionné. Elle adorait le voir rire et depuis quelques temps, elle voyait qu'il plaisantait volontier. Il n'était plus inquiet. Elle entra dans le jeu des deux frères et leurs répliqua.

- Je ne demande qu'à mieux vous connaître Helierdas mais personne ne pourrait changer mes sentiments pour Legolas…

Elle disait cela d'un ton léger mais c'était la pure vérité. Darvalas s'esclaffa.

- Eh bien Helierdas… Ton charme n'a aucun effet sur elle! La première femme qui te tient tête et qui te résiste… !

Helierdas eut un regard faussement menaçant vers Darvalas qui ne se retenait plus de rire puis dit à Stalkia avec une moue attristée. Elle reconnut aussitôt une des mimiques de Legolas, ce qui la fit sourire et fit affluer une vague de tendresse pour cet homme qu'elle avait l'impression de connaître.

- Bien Stalkia… Mais je n'abandonne toujours pas l'idée de vous faire changer d'avis !

- Il n'abandonne jamais… Même quand il n'a aucune chance ! Dit Darvalas

Legolas riait, il était vraiment heureux de revoir ses frères, avec lesquels il avait partagé tant de choses. Stalkia se blottit contre lui, elle aimait tellement quand il riait ainsi.

- Bon… Nous sommes attendus pour aller manger. Dit Legolas

- Oui, nous avons rencontré père ainsi que Mithrandir et trois de tes amis dans la salle du repas ! Dit Darvalas

- Un maître Nain appréciant les elfes et deux hobbits très sympathiques… Tu nous étonneras toujours Legolas ! Nous allons nous changer puis nous vous rejoindrons ! Rajouta Helierdas

Darvalas et Helierdas se dirigèrent vers l'escalier. Helierdas eut encore un regard charmeur accompagné d'un sourire séducteur envers Stalkia qui lui répondit par un charmant sourire. Ils montèrent ensuite dans leurs chambres et Stalkia et Legolas se dirigèrent vers la salle du repas.

- J'aime beaucoup vos frères Legolas…

- Oui, ils attirent la sympathie… ils sont toujours très gais… J'espère que leurs propos ne vous ont pas trop.. Gên !

- Non, en aucun cas… ils vous ressemblent tellement… Cela doit être pour ça que je les ai tout de suite appréciés…

- Nous avons toujours été très proches, Helierdas et Darvalas sont eux-même étroitement liés car ils sont à peine nés à une année d'intervalle…

- Vous êtes leur frère aîné.

- Oui mais d'à peine quelques décennies, ce qui ne représente rien… Et ils n'ont pas l'air de reconnaître l'autorité de leur aîn ! Je n'ai jamais eu la moindre parcelle d'autorité sur eux !

- Je viens de le constater !

Il s'arrêta et la regarda.

- Ne me provoquez pas Stalkia… !

- Je ne fais que constater Legolas…

Elle était vraiment d'humeur malicieuse, ce qui n'était pas pour lui déplaire.  Il l'enlaça à nouveau et, se rapprochant d'elle, déposa un léger baiser au creux de son cou. Il  lui murmura à l'oreille.

- J'ai tellement hâte de leur apprendre nos fiançailles…

Son souffle tiède qui effleurait son cou, sa voix chaude et suave la faisaient frissonner. Elle n'avait qu'à lever la tête et leurs lèvres se rencontreraient. Mais elle se dit qu'il valait mieux qu'elle ne croise pas son regard car elle ne pourrait y résister.

- Eh bien allons les rejoindre Legolas…

Il la regarda avec un sourire, lui prit la main qu'il embrassa préalablement puis ils allèrent rejoindre les autres dans la salle du repas.

Le repas fut une véritable fête, ponctué par les éclats de rire et les discussions animées. Des mets savoureux avaient été préparés et des boissons ambrées déliaient les langues et accentuaient la gaieté. Au milieu du repos, Legolas et Stalkia s'étaient levés et il avait fait part leur prochaine union. Tout le monde se doutait qu'ils allaient bientôt l'annoncer et après de nombreuses félicitations, la fête reprit. La joie de tous était décuplée, les plaisanteries fusèrent sur Legolas, en particulier de la part de ses deux frères qui avaient parié ne jamais le voir marié. Mais Legolas était lui aussi prompt à répondre et les nombreuses anecdotes sur la vie tumultueuse d'Helierdas en firent rire plus d'un. Darvalas en rajouta lui aussi en racontant la dernière situation gênante de son cher frère qu'on avait découvert dans une position légèrement compromettante… Helierdas, à côté de Stalkia par le plus grand des hasards tentait encore de la convaincre en riant de le choisir à la place de Legolas. Mais les répliques de la jeune femme, vives et pleines d'ingéniosités, faisaient rire toute la table et ses propres propos se retournaient contre lui. Il du finalement s'avouer vaincu et leur souhaita ses vœux de bonheur. La soirée s'acheva tard dans la nuit et chacun pris congé et se retirèrent dans leurs appartements. Stalkia resta quelques instants avec Legolas puis elle partit vers sa chambre. Legolas ne la suivit pas, il devait faire une chose qu'il avait promis de faire. Il sortit du château, il faisait nuit noire mais la Lune répandait une douce lumière nacrée. La nuit était douce, il était tellement heureux d'être à nouveau ici car il y a quelques temps, il doutait de revoir les forêts de son enfance. En une semaine, sa joie n'avait pas faibli. Et après cette fête, ses retrouvailles avec ses frères, ces plaisanteries, la joie de Stalkia, ses yeux emplis d'amour à chaque fois qu'elle le regardait, il était envahi par la félicité. Cependant, il se força à respirer profondément car son esprit ne devait pas être ailleurs. Il marchait d'un pas vif et assuré mais il redoutait cette conversation pour elle, car elle serait inéluctablement malheureuse. Il marcha quelques minutes puis arriva devant une habitation assez vaste, aux murs couverts de vigne vierge et aux larges ouvertures. Il entra dans la demeure, elle devait être là. Elle habitait avec sa mère mais celle-ci n'était pas là. Il se dirigea vers sa chambre, la dernière fois qu'il s'était retrouvé ici, il savait qu'il allait partir et la quitter. Ce choix était sa seule issue. La porte de la chambre était ouverte et il la vit, dos à lui. Son regard alerte se porta sur l'armoire ouverte, les robes et tenues éparses dans la chambre. Elle sentit sa présence et se retourna brusquement. En le voyant ainsi, si beau, elle ressentit la même chose qu'elle avait éprouvé en le voyant pour la première fois. Un désir irrépressible pour cet homme qui semblait attendre quelque chose, dont les yeux exprimaient une faim qui voulait être rassasiée. Et ce charme dont il n'avait pas conscience, ses atouts qu'il méprisait le rendaient irrésistible. Elle l'aimait encore. Elle sentit une raideur se propager dans son dos et ses membres. A quoi bon ? Il en avait choisi une autre, elle voyait bien que son regard n'exprimait plus cette attente douloureuse.

- Bonsoir Legolas.

La voix neutre, presque dénuée de timbre et de sentiments, qu'elle employait lui demandait un véritable effort. Tout comme son regard dans lequel elle essayait de masquer l'amour et le désir.

- Bonsoir Ionä.

Sa voix était tendre, douce comme un souffle mais sans aucune ambiguïté. Les mots qu'il lui dirait lui feraient mal même sortant de cette bouche. Elle sentit une pointe de  douleur la transpercer. Elle ne voulait pas qu'il lui parle, elle ne voulait pas qu'il lui dise la vérité. Pour masquer son trouble et ses yeux qui commençaient à briller, elle continua à trier ses affaires. Elle prit une tenue d'amazone dans l'armoire ainsi que ses dernières affaires.

- Vous partez Ionä.

Elle s'arrêta et le regarda.

- Oui Legolas, je pars… Mais cela ne vous posera aucun problème

Elle n'attendit pas qu'il réponde.

- Non bien sur, cela vous importe peu !

Il s'approcha vivement d'elle et voulut saisir son poignet mais elle se déroba et

s'éloigna de lui.

- Non Ion ! Ne dites pas ça !

Elle le regarda et ne prêta aucune attention à ces derniers mots.

- Je pars pour Fondcombe… Retrouver mon père.

- Ionä… Nous devons parler…

- Vous auriez du le faire avant de partir ! Maintenant, qu'allez-vous me dire ? Que vous avez trouvé la femme de votre vie, que vous l'aimez ? Merci, je m'en suis aperçue… Vous n'avez même pas la décence de m'avouer que vous n'avez jamais rien ressenti pour moi.

- Ionä, je vous ai sincèrement aimé mais d'un amour différent que celui que j'ai découvert maintenant.

- Non Legolas… Je n'ai été qu'une femme partageant votre lit et rien d'autre ! Vous ne m'avez JAMAIS aim !

Elle était tellement malheureuse que ses paroles devenaient tranchantes, elle disait des choses qu'elle n'avait jamais pensées mais qu'elle criait presque.

- Ion ! Ne niez pas ce que nous avons vécu ensemble ! Vous ne pouvez dire que vous étiez insignifiante pour moi ! C'est faux ! Je n'ai jamais recherché les plaisirs avec vous pour une seule nuit ! J'étais prêt à vous aimer !

- Alors pourquoi ne m'avez-vous pas aimé Legolas ? Pourquoi ?

- Je ressentais et je ressens toujours pour vous une profonde affection… Une affection qui m'a longtemps fait croire que c'était l'amour.

- Vous êtes parti ! Avec pour seul adieu une lettre ! Rien que des mots !

- Je n'ai jamais voulu vous faire de mal Ionä. Mais je devais partir.

Elle ne répondit pas. Elle savait qu'il disait  vrai, elle savait quand elle l'avait rencontré qu'il avait toujours apprécié la liberté. Elle s'était exposée à ce risque, qu'il parte mais elle avait toujours pensé pouvoir le retenir. Elle fuyait désormais son regard. Sa colère était passé, le venin de ces mots évanouis, elle semblait à nouveau fragile et perdu. Même s'il redoutait ce que ce contact lui ferait espérer, Legolas prit son poignet et l'obligea à le regarder.

- Ionä… Vous méritez un homme qui vous aime.

- Je ne vous mérite pas ?

- Non Ionä, vous êtes une femme très belle, exceptionnelle que plusieurs hommes aimeraient avoir pour femme mais…

- Vous l'aimez…

Il la regarda un bref instant, voyant à qu'elle point elle espérait une réponse qu'il ne lui donnerait jamais.

- Oui.

Les épaules de Ionä s'affaissèrent, Legolas ne l'avait jamais vu aussi lasse, aussi triste. Les larmes qu'elle tentait de retenir affluèrent à ses yeux. Elle les sentit couler sur ses joues. Elle glissa à terre et se retrouva à genoux, contre le lit, le visage baigné de larmes. Legolas s'approcha d'elle et s'agenouilla devant elle. Il s'en voulait tellement de la faire souffrir. Il ne ressentait plus rien pour elle, juste une tendresse infinie. Elle avait caché son visage entre ses mains mais les larmes coulait entre ses doigts fins. Il écarta doucement ses mains et lui murmura.

- Ionä, je suis tellement désolé, je n'ai jamais voulu que cela se passe ainsi.

Elle baissa les yeux, ne voulant pas qu'il la voit ainsi mais quand elle les releva, ses yeux bleus, si expressifs, si profonds la captivèrent encore une fois. Son regard bleu et insondable était sincère. Elle avait mal, elle l'aimait mais elle ne pourrait jamais le faire souffrir. Sa haine et son amertume s'évanouirent remplacés par la mélancolie d'un amour éteint.

- Ce n'est pas de votre faute Legolas.

- Ne partez pas par ma faute Ionä, n'abandonnez pas votre vie ici à cause de moi.

- Je dois partir Legolas… Je ne pourrai supporter de vous voir tous les deux… Un seul regard me ferait souffrir…

Elle continua, péniblement.

- Je vais retrouver les miens, à Fondcombe… Retrouver le calme… Vous oubliez Legolas, mais je doute que cela soit possible… Le temps ne pourrait effacer mon amour pour vous.

- Vous m'oublierez Ion

- Non Legolas, on n'oublie jamais un homme comme vous… Jamais…

Elle regarda avec intensité, il voyait clairement l'amour luire dans ses yeux. Il lui tenait encore les mains et sentait qu'elle était devenue plus calme. Il lâcha ses mains et la serra brièvement contre lui. Quand elle s'écarta, elle effleura ses lèvres mais il la repoussa doucement, ne voulant lui apporter un infime espoir.

- Non Ion

Elle s'était doutée de la réaction de Legolas mais elle avait voulu l'embrasser une ultime fois, un dernier adieu. Ce baiser n'avait à peine duré une seconde.

- Vous trouverez un homme qui vous aimera…

- Pourquoi a t-il fallu que je tombe aussi éperdument amoureuse de vous Legolas ? Le prince de la Forêt Noire, celui que toutes les femmes convoitaient. J'ai cru pouvoir vous rendre heureux mais je n'ai pu effacer votre mélancolie. Elle a pu le faire, votre destin à toujours été lié à elle… Je vous aimerai toute ma vie Legolas, c'est pour cela que je dois partir.

Il se leva et l'aida à se relever. Elle le regarda un instant, s'imprégnant une dernière fois des traits de son visage, de ses yeux, de son corps puis elle lui dit.

- Maintenant Legolas, veuillez me laisser s'il vous plait.

Il acquiesça, il savait qu'il ne la verrait pas avant de nombreuses années. Il sortit de la chambre, elle le regarda s'éloigner. Ils s'étaient dit adieu, elle était sortie de sa vie. Son amour pour Stalkia était d'une telle force, d'une telle intensité qu'elle ne pouvait lui en vouloir. Quand ses sentiments seront moins forts, elle viendra le retrouver mais pour l'instant, la meilleure chose pour elle était de partir pour Fondcombe. Elle fit un paquet regroupant le nécessaire pour le voyage puis écrivit une lettre pour Stalkia.

**********

Stalkia avait ôté sa robe et en avait revêtu une plus légère. Quand Legolas était parti, elle avait encore parlé quelques instants avec Darvalas et Helierdas puis ils étaient sortis, désirant sûrement continuer la soirée ailleurs, amenant avec eux Merry et Pippin, ravis. La famille de Legolas est vraiment adorable songea Stalkia. Elle avait beaucoup parlé avec la jeune sœur de Legolas, Armanelia qui était très vive et intelligente. Elle se souvint qu'elle devait aller voir Arwen et mit fin à ses pensées. Elle sortit de la chambre, traversa de nombreux couloirs, elle se sentait de plus en plus à l'aise dans ce château. Elle arriva devant la porte de la chambre d'Arwen et d'Aragorn mais avant même qu'elle ne toque, la porte s'ouvrit. Une jeune elfe, blonde et souriante était apparue dans l'entrebâillement de la porte. Stalkia reconnue une des suivantes que le roi Thranduil avait sûrement attribué à Arwen qui était partie seule.

- Je souhaiterai voir l'Etoile du Soir.

L'elfe s'effaça pour la laisser entrer puis sortit discrètement. Arwen était au fond de la chambre, elle s'avança avec un sourire. Ses cheveux noirs comme l'ébène étaient lâchés sur ses épaules, ondulant légèrement. Elle s'était aussi changée pour une robe légère. Elle prit les mains de Stalkia et les serra avec chaleur.

- Je suis heureuse de vous voir enfin seule !

- Moi aussi Arwen, tant de chose ont changées depuis notre dernière rencontre qui n'est pourtant pas si lointaine.

- Et uniquement des événements heureux…

Elle allèrent s'asseoir sur le vaste lit, rehaussée d'un couvre lit pourpre brodé.

- Je n'ai jamais vu Legolas aussi heureux, être enfin père le comble.

- Vous ne pouvez vous imaginer combien je suis aussi heureuse… Je ne pouvais m'unir à plus parfait homme, et nos futurs enfants ne pouvaient avoir meilleur père.

- Si vous saviez combien de fois il m'a répété durant le repas combien il vous trouvait belle… J'ai l'impression d'avoir devant moi un elfe de quelques dizaines d'années !

- Je suis parfois bien plus raisonnée que lui…

- Parfois ? Il me semble que cela serait plutôt souvent ou tout le temps !

Elle éclatèrent de rire et Arwen rajouta, un peu plus sérieusement.

- Mais il sera aussi un roi sage et aimé de son peuple, il n'y a aucun doute. Il a retrouvé une certaine insouciance qu'il avait perdu il y a bien des années.

Arwen pensa aussitôt à la mort de la mère de Legolas, qui ressemblait étrangement à celle de sa propre mère. Elle ne dit rien, ne voulant pas troubler Stalkia qui avait perdu tant d'êtres chers ses derniers temps.

- Votre enfant sera magnifique Stalkia… Je souhaite qu'il possède cette chose qui vous rend à la fois comme les elfes mais aussi tellement différente…

Stalkia passa une main sur son ventre et esquissa un sourire épanoui.

- Legolas sera un père exceptionnel… Il commence déjà à devenir de plus en plus attentionné alors que je ne sens même pas le béb !

- Il risque de vous interdire bien des choses je pense !

- Il faudra que vous venez passer plusieurs jours à Eryn Lesgalen… Quand repartez-vous ?

- Je pense dans une dizaines de jours, après votre union… mais nous reviendrons à la naissance de votre enfant…

Il y eut un bref silence puis Arwen reprit la parole avec un sourire.

- Pensez-vous qu'Aragorn sera un bon père ?

- Ara… Arwen ? Vous ?

Elle s'arrêta dans sa phrase, voulant être sure d'avoir compris, elle la regarda avec incrédulité.

- Oui Stalkia, j'attends un enfant d'Aragorn…

- Mais pourquoi ne m'avez-vous rien dit avant ?! C'est fabuleux !

- Quand j'ai deviné pour vous, je voulais vous laisser entière à votre bonheur, vous laisser savourer le plaisir de me l'apprendre.

- Ma joie n'en est que plus grande Arwen ! C'est splendide ! Nos enfants auront le même âge !

- Oui, c'est une étrange coïncidence Stalkia.

Elle parlèrent ensuite un long moment de leur future maternité et de diverses choses jusqu'à ce qu'Aragorn entre dans la chambre. En voyant les deux jeune femmes en pleine discussion et ne s'attendant pas à trouver sa sœur dans sa chambre à une heure si tardive, il s'arrêta. Il fut surpris un bref instant puis s'approcha d'elle avec un sourire.

- Je vous dérange ?

Arwen se leva, l'embrassa brièvement et lui murmura quelques mots. Elle eut un regard complice avec Stalkia puis sortit, sous le regard perplexe d'Aragorn. Il regarda Stalkia, se demandant ce qu'il se passait. Elle se leva et l'enlaça avec chaleur, quand elle s'écarta, elle lui dit avec un sourire radieux.

- Félicitations Aragorn… Arwen m'a appris la nouvelle… je suis tellement heureuse !

Il eut un large sourire puis une fausse moue déçue.

- Arwen vous a dit… Moi qui comptais vous faire une surprise…

- J'ai une surprise pour vous Aragorn…

- Ah oui ?

- Oui

Elle prit son visage entre ses main et plongea ses yeux dans son regard perçant. Elle l'aimait tant.

- Vous n'allez pas seulement être père Aragorn… Mais aussi oncle…

Les yeux d'Aragorn s'écarquillèrent, il eut un instant sa respiration coupée par la surprise, il ne s'attendait pas du tout à cela.

- Stalkia… C'est…

Il ne trouvait pas ses mots, il la regarda, elle n'était plus une petite fille mais une femme, une future mère. Les années avaient passé si vite, elle ressemblait désormais tant à leur mère. Il ne l'avait pas vu grandir et de ce fait la voyait encore comme une petite fille. Mais la femme accomplie et épanouie qui était devant lui n'avait plus rien d'une enfant. Il la serra dans ses bras puis la fit tournoyer.

- Etes-vous heureux Aragorn ?

- Si je suis heureux ? Mais quelle question ! Je suis l'homme le plus heureux de cette terre.

Il ajouta, un peu plus sérieusement.

- Maintenant, je dois vous voir comme une femme…

- Je serais toujours votre petite sœur…

Elle se coula à nouveau dans ses bras et ils restèrent plusieurs minutes enlacés. Il s'écarta et lui dit en souriant.

- Mais je vais devoir avoir une sérieuse conversation avec votre futur époux…

- Qu'a t-il fait ?

- Durant toute la soirée, après l'annonce de votre union, il n'a cessé de vous regarder avec une expression étrange… je lui ai bien demandé qu'elle était la cause de ce regard mais il m'a soutenu qu'il n'y avait rien… !

- Je lui avais demandé… Je voulais vous l'annoncer !

- Cela allègera sa peine…

Il eut un sourire faussement diabolique. Elle lui dit en riant.

- Promettez-moi juste de me le rendre entier… !

- Je ne peux rien promettre…

Il était tellement heureux ce soir et se sentait d'humeur malicieuse. Il la taquina encore quelques instants puis Stalkia retourna dans sa chambre.

Avant même d'entrer dans sa chambre, elle sut qu'il était là, avec un léger sourire, elle entra. Il n'était pas couché dans le lit et elle se dirigea vers le balcon. Il était là, les bras croisés, regardant d'un air pensif le ciel constellé d'étoiles. Il ne l'avait pas entendu approcher et elle en profita pour le regarder. Ses traits fins conférant à son visage une élégance racée, celle d'un prince, ses mâchoires parfaitement dessinées, ses yeux bleus perdus dans le vide. Le regard de Stalkia descendit le long de son corps, mince et élancé mais aux muscles nerveux et puissants. Il était très grand, même un peu plus que tous les elfes. Il ne possédait pas la musculature plus compact des hommes mais ayant presque toujours vécu parmis les elfes, elle avait toujours été plus attirée par eux que par les hommes. Elle le trouvait beau et ne pouvait se rassasier de son image. Il n'aimait pas qu'elle lui dise cela car il n'accordait aucune importance à cette qualité. Elle le regarda plusieurs secondes mais elle eut bientôt le besoin irrépressible de se trouver à ses côtés. Elle s'étonna qu'il n'ait pas encore remarqué sa présence. Elle avait le pied léger des elfes mais elle ne réussissait pas souvent à le surprendre. Elle s'approcha de lui et le bruissement de sa robe le fit tourner la tête. Un sourire s'étira sur ses lèvres et ses yeux s'emplirent d'amour et de tendresse. Attirée par le magnétisme de son regard, elle continua d'avancer vers lui. Quand elle fut devant lui, ils se dévisagèrent quelques secondes. Simplement en le regardant, Stalkia sentit sa respiration s'accélérer. Elle prit une profonde inspiration, ses lèvres s'entrouvrirent. Legolas ne put s'empêcher de succomber à cette invite si tentatrice. Il se pencha et déposa tout d'abord un léger baiser sur ses lèvres, il recommença plusieurs fois, s'imposant de contrôler son corps, ce qui ne faisait qu'accroître son envie de la prendre dans ses bras et de l'embrasser passionnément. Mais il continua cet effleurement sensuel, ne faisant durer ses baiser qu'une demi-seconde. Il s'écarta d'elle et vit qu'elle avait les yeux fermés, la bouche encore entrouverte. Il agaça ses lèvres du bout de sa langue jusqu'à ce qu'elle même passe ses mains autour de son cou et rende ce baiser plus profond et ardent. Ils s'écartèrent dans un soupir de contentement. Ce baiser avait réveillé chez eux un grand désir, les yeux enflammés de Legolas en témoignaient, mais Stalkia se laisse paresseusement aller dans ses bras. Elle se tourna et regarda le ciel, il l'enlaça par derrière, la serrant contre son torse. Il passa ses bras autour de sa taille, posant ses mains sur son ventre, elle posa ses mains sur les siennes et entrelaça ses doigts. Il se mit à fredonner doucement, se balançant légèrement, son souffle tiède caressant la nuque de Stalkia. De temps en temps, il déposait un baiser papillonnant au creux de sa nuque. Elle ferma les yeux, écoutant les mots si doux qu'il lui disait. Puis elle lui murmura.

- J'ai annoncé à Aragorn pour notre enfant… Arwen avait déjà deviné… cela n'est pourtant pas très flagrant, il n'y a presque aucuns signes visibles…

- Hormis le fait que vous êtes de plus en plus belle et désirable… Si, toute fois cela est possible…

Elle eut un sourire, elle tourna la tête pour qu'il puisse l'embrasser puis elle lui demanda.

- Saviez-vous pour Arwen ?

- Oui, elle me l'a dit… Un peu avant le repas… Répondit-il distraitement.

Il sentait contre lui son corps aux courbes plus accusées, sous ses mains, l'arrondi de son ventre qui commençait à peine à se dessiner, ses bras effleuraient à peine la plénitude de sa poitrine. Ce chaud contact, cette caresse subtile de son corps contre le sien étaient loin de le laisser indifférent. Il pressa plus fortement les mains de Stalkia, il sentit le sang affluer à ses reins. Il se força à garder son calme encore quelques instants pour préserver cet instant de tendresse.  Ses mains caressèrent tendrement à travers la robe, son ventre, en dessous du nombril. Il approcha ses lèvres de son oreille, et, après l'avoir préalablement mordillé, lui murmura, ne cessant sa douce caresse.

- Comment puis-je éprouver tant d'amour pour un être qui n'est pas encore de ce monde… ?

La caresse de Legolas, guidée par la douceur et l'amour n'en était pas moins extrêmement sensuelle et Stalkia sentit des sensations familières parcourir tout son corps. Elle perçut aussi clairement le désir contenu de Legolas. Depuis qu'elle lui avait appris qu'elle attendait un enfant, il n'avait était plus tendre et prévenant. Elle se tourna lentement vers lui, le regard brûlant de Legolas fit ressurgir des souvenirs.

Une nuit, sur un balcon, au clair de lune, leur première nuit d'amour. Tout paraissait si lointain mais les sentiments étaient encore plus forts. Cette nuit avait était marquées par tant de sentiments, la passion et l'amour infini mais aussi la peur cruelle d'être séparé, la peur primitive de mourir.  Elle s'était abandonnée à lui il avait mis à nu ses sentiments mais ils savaient pertinemment les risques de cet amour fou.

Legolas ressentait exactement les même chose et pensait aussi à cette première nuit. L'intensité de son regard fit frémir Stalkia, il l'embrassa avec ardeur puis lui murmura :

- Je vous aime tellement Stalkia…

Il n'eut besoin d'aucune réponse pour voir à quel point elle l'aimait. Même dans la pénombre, il voyait l'amour dans son regard , ses pupilles dilatées et noires de désir. Son amour ne connaissait aucune limite et il savait qu'il pouvait être difficile à supporter, jamais il n'avait tant aimé. Elle lui dit d'une voix tremblante :

- Allons dans la chambre Legolas…

Il vit dans ses yeux le reflet de son propre désir, il se pencha vers elle et eu une idée. Il la saisit vivement dans ses bras, passant une main sous son dos et l'autre sous ses jambes. Elle eut une exclamation étonnée et amusée et elle éclata de rire.

- Legolas !

- Cette nuit est à nous Stalkia… Lui murmura t-il.

Elle ne répondit pas, subjuguée par son regard d'un bleu glacier mais emplit de chaleur et de désir. Elle passa ses mains autour de son cou et il se dirigea vers la chambre d'un pas souple. Elle riait, heureuse de le voir dans cet état insouciant et malicieux. Il la déposa délicatement sur le lit et se redressa devant elle. Elle recula  et se releva imperceptiblement, repliant une de ses jambes, le regardant de ses grands yeux bleus devenus noirs de désir, se réjouissant des instants à venir. Il commença à défaire un bouton de sa chemise mais le regard de Stalkia le dissuada d'aller plus loin. Il la rejoignit et s'allongea sur le côté au près d'elle. Il se pencha sur elle et l'embrassa, une de ses mains remontant le long de sa jambe. Elle lui répondit avec une ardeur qui lui démontra que son désir égalait le sien. Il l'embrassa passionnément dans le cou, trouva immédiatement les nerfs sensibles de la nuque, et il sentit un violent tremblement agiter son corps. Elle murmura son nom, ses mains parcourant son dos musclé, jusqu'aux creux des reins. Il se releva et la regarda, ses cheveux épars sur le lit, l'entourant d'or, ses yeux noirs, le rose qui montait à ses joues. Elle commença à déboutonner sa tunique, ne cessant de le regarder, il ne fit rien les premiers instants, se contentant de lui sourire puis elle sentit ses mains derrière son dos. Elle se redressa, elle sentit la robe qui commençait à glisser le long de son corps. Elle défit le dernier bouton de la tunique, il l'enleva complètement et l'expédia à l'autre bout de la chambre d'un geste vif ce qui déclencha un sourire chez Stalkia. La robe avait glissé le long de son buste, il l'embrassa à nouveau et elle se serra contre lui. Puis il la poussa doucement en arrière et l'étendit sur le lit. Il embrassa son visage, ses paupières fermées, son nez, sa bouche puis descendit vers le cou. Il déposa une multitude de baisers allant de l'épaule jusqu'au bout des doigts. Il entreprit ensuite de la dévêtir complètement. Il fit glisser la robe, elle se cambra, il concentra tout son attention sur le corps nu qui se dévoilait et s'offrait à ses yeux. Il allait la conduire au sommet des plaisirs, dès ses premières caresses, elle sentit son un violent frisson agiter son corps. Ses muscles se tendirent un bref instant et se décontractèrent aussitôt. Longuement et amoureusement il explora son corps. Ils firent l'amour, profitèrent de cette nuit sans aucune retenue. Le lendemain allait débuter les rites précédants l'union et ils ne se verraient pas durant une semaine. Mais cette nuit les combla plusieurs fois et ils s'endormirent paisiblement dans les bras l'un de l'autre, ne redoutant pas cette séparation.

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Legolas était plongé dans un doux songe elfique. Il la voyait, plus belle que jamais, sa peau ayant prit un teint transparent et lumineux, son ventre rond, ses courbes devenues pleines. Elle était près de lui et lui souriait, ce qui l'embellissait encore plus. Il ne pouvait la toucher et ne faisait que la regarder mais cela provoquait en lui les même sensations que le plus passionné des contacts charnels. Puis son image s'estompa et il émergea peu à peu de ses rêves. Il était presque réveillé mais il garda ses paupières fermées. Il n'avait pas l'habitude de dormir ainsi, laissant usuellement son esprit vagabonder, ce qui lui suffisait comme repos. Il étendit machinalement un bras à côté de lui pour enlacer sa compagne mais il n'y avait personne. Il ouvrit les yeux et se releva, le drap glissa le long de son torse.

- Stalkia ?

Il s'assit en tailleur et regarda autour de lui mais elle n'était pas là. Il se souvint alors que les rites précédant l'union débutaient aujourd'hui. Il eut un soupir et se rallongea sur le lit. Il aurait aimé l'embrasser encore une fois avant cette séparation. Il lui avait dit que ces rites ancestraux n'étaient plus vraiment de vigueur chez la majorité des elfes. Il valait mieux qu'ils les accomplissent étant donné leur statut mais ils n'y étaient pas obligés. Elle avait tenu à les accomplir, une sorte d'hommage à ses parents elfes qui s'étaient pliés à ses règles. Ces rites ne le dérangeaient pas trop, il pouvait jouir d'une liberté totale alors que Stalkia ne devait en aucun cas le rencontrer ni même un homme. Il se dit que cela serait difficile pour elle de rester dans ses appartements même avec une compagnie féminine. Dame Thanalia s'occuperait sûrement d'elle. Finalement, ces rites n'étaient pas une mauvaise chose, leur union serait ainsi parfaite. Mais il se demandait comment il allait tenir sept jours. Ne pas la voir, ne pas l'embrasser, ne pas la toucher. Il ne pouvait que penser à elle. Elle était tellement heureuse et il aimait la voir ainsi. Il était soulagé de voir que tout ce qu'elle avait vécu, le rôle qu'elle avait joué dans la destinée de tous, que ce fardeau s'était allégé et qu'elle ne paraissait plus le sentir. Il se leva, il était entièrement nu, des souvenirs forts agréables lui revinrent à l'esprit. Il récupéra ses vêtements épars dans toute la chambre et commença à s'habiller. Il s'approcha d'une glace, tout en boutonnant sa tunique. En voyant une marque rouge, à la naissance de son cou, il eut un sourire. Ils seraient toujours aussi passionnés. Son désir pour elle était sans cesse renouvelé, à chaque fois qu'il la regardait, ses yeux brillaient d'amour. Il s'étira longuement puis sorti de la chambre. Il ne risquait pas de la rencontrer, elle s'était sûrement déjà retirée dans des appartements bien éloignés des siens. Il n'avait pas le droit de la voir, ni même de demander à une tierce personne de lui transmettre un message. Même s'il savait qu'il ne la verrait pas, il se surprenait à espérer qu'elle surgisse devant lui. Il descendit et se dirigea vers la salle du trône où il espérait y rencontrer son père ou une autre personne.

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Stalkia, Arwen et Armanelia étaient dans une chambre bien à l'écart de celle de Legolas. Stalkia avait quitté Legolas à  l'aube alors qu'il dormait encore. Elle avait effleuré son visage et embrassé ses lèvres une dernière fois puis était sorti discrètement. Dame Thanalia l'avait conduite dans une chambre, dans l'aile Sud du château et Arwen et Armanelia l'y avaient rejointe. Cette compagnie était la bienvenue et cela faisait quelques temps qu'elle parlaient. Armanelia aimait beaucoup Stalkia et son admiration était flagrante.

- J'admire tellement votre patience Stalkia… je ne supporterais pas, ne serait-ce qu'une semaine, d'être séparée de celui que j'aime.

Stalkia eut un sourire, la jeune elfe ignorait encore tout ce qu'elle et Legolas avaient traversé.

- Cette attente sera brève. Répondit-elle.

- Cette semaine passera étonnamment vite Stalkia… les rites nécessitent beaucoup de temps et occupent l'esprit. Mais  je pense que cela sera insupportable pour Legolas ! Dit Arwen

- Il va sûrement venir roder dans les parages au bout de quelques heures ! Renchérit Armanelia.

Elle éclatèrent de rire. Toutes les trois étaient très proches de Legolas et le connaissaient très bien. Ses actes étaient parfois ben prévisibles. Il se contrôlerait les premiers jours mais sa patience serait mise à rude épreuve.

- Je suis tellement heureuse qu'il vous ait choisi comme femme… Vous correspondez tout à fait à l'image que je me faisais de sa future compagne… Dit Armanelia.

- Nous deviendrons sœurs… Lui dit Stalkia avec tendresse.

- Quand allez-vous commencer les rites purificateurs Stalkia ? Demanda Arwen.

- Le plus tôt possible, ils prennent du temps et moi non plus, je ne pourrai contrôler mon impatience bien longtemps !

- Vous allez tous les effectuer ? S'exclama Armanelia.

- Oui, je désire vraiment me laver de tous ces événement… revenir à une vie normale…

Arwen la regarda intensément, elle lui apparaissait parfois comme si jeune. Elle n'aura jamais une vie normale, cela était impossible. Son passé sera à jamais ancré dans les mémoires et Arwen sentait que Stalkia aurait encore un grand rôle à jouer dans le futur.

- Vous êtes pure Stalkia, vous n'en auriez pas besoin… Lui dit Arwen

- Je préfère Arwen… Purifier mon corps et mon esprit, je veux que mon enfant naisse dans le bien.

Elle caressa son ventre avec un sourire rêveur, en songeant à Legolas.

- Stalkia… Vous pourriez savoir si votre enfant était un garçon ou une fille ? Demanda Armanelia.

- Oui… le don de clairvoyance pourrait le permettre mais je ne tiens pas à savoir.

Armanelia regarda avec envie Arwen et Stalkia.

- J'aimerais tant avoir un enfant !

- Vous êtes encore bien jeune…Lui dit Arwen.

- Mais cela viendra Armanelia… Lui dit Stalkia.

Armanelia savait qu'il était difficile pour une femme elfe d'avoir un enfant, les elfes même s'ils étaient immortels, n'étaient pas des êtres stériles, mais donnaient la vie moins facilement que les mortels. Ce qui était en quelque sorte logique car leur race n'avait pas besoin de se renouveler constamment.

- Avec l'homme que vous aimerez et qui vous aimera. Continua Stalkia.

- De nombreux hommes sont sous votre charme Armanelia, n'en doutez pas… Lui dit Arwen.

Armanelia rougit de plaisir. Elle était jeune mais beaucoup d'elfes d'Eryn Lesgalen songeaient à la courtiser. Des coups se firent entendre. Arwen se dirigea avec un regard méfiant vers la porte, se demandant si la patience Legolas avait déjà succombé à la tentation. Mais il s'agissait en fait d'une elfe blonde, tenant une lettre dans sa main. Elle la donna à Arwen, lui demandant de la transmettre à Stalkia. Quand Arwen revint vers Stalkia et Armanelia, celles-ci la regardèrent  d'un air interrogateur. Elle répondit aussitôt à leur demande silencieuse.

- Non, ce n'était pas Legolas… Voici une lettre pour vous Stalkia… Je me suis assurée qu'elle ne venait pas de Legolas, elle vient de Ionä…Elle est partie aujourd'hui…

Stalkia parut surprise mais elle saisit la lettre. Arwen et Armanelia lui demandèrent si elle voulait rester seule mais elle répondit pas la négative. Elle lirait cette lettre ce soir. Elle parlèrent encore quelques instants puis le Dama Thanalia vint chercher Stalkia afin de procéder à la première partie des rites.

***********

- Legolas ! Vous êtes insupportable ! Grogna Gimli

- Cela fait trois jours que je ne l'ai pas vu Gimli ! Se plaignit l'elfe

- Trois jours dans la vie d'un elfe, cela n'est rien !

- C'est une torture Gimli, vous ne vous imaginez même pas !

- La torture est plutôt de vous supporter ! Un elfe amoureux surpasse vraiment tout ce que j'ai pu voir…

Legolas et Gimli se faisaient face d'un air faussement hostile. Depuis trois jours, il passait le plus clair de son temps à penser à Stalkia ce qui énervait profondément le maître nain.

- Bon, que me proposez-vous de faire Gimli ?

- Vos frères m'ont dit qu'ils vous attendaient afin d'aller s'exercer à l'arc dans les bois à l'Est, ils n'ont pas précisé exactement où mais m'ont dit que vous deviez savoir…

- Oui en effet, ils tiennent absolument à voir si je me suis amélior

Legolas et Gimli se dirigèrent vers les bois et y retrouvèrent Helierdas et Darvalas.

- Eh bien Legolas, toujours transi d'amour ? Railla Helierdas.

- Toujours ! Lui répondit-il avec un sourire.

- Bon montre nous ton adresse légendaire que l'on a du mal à croire ! Le provoqua Darvalas.

Il s'avancèrent tous dans une vaste clairière. Darvalas et Helierdas, comme à leur habitude, provoquaient Legolas mais à leur grand désappointement, il ne semblait pas y prêter beaucoup d'attention. Legolas se prépara, sortit une flèche de son carquois et l'encocha dans son arc.

- Bon… Que voulez-vous que je vise ? Demanda t-il.

- Les cibles fixes ne sont pas intéressantes… Tout le monde en est capable… Dit Darvalas.

Legolas eut un léger sourire en regardant Gimli. Il avait essayé de lui enseigner le tir à l'arc mais Gimli s'était montré plus que réticent à apprendre ce mode de combat, lui qui préférait le corps à corps.

- Tout le monde… Peut-être pas… ! plaisanta t-il en lui  lançant un regard moqueur.

- L'arc n'est pas une arme pour les nains… La hache est une arme noble… Répondit le nain avec un regard fier.

Darvalas et Helierdas se dirigèrent à l'autre bout de la clairière. Après avoir touché diverses cibles, prouvant ainsi à ses frère que la quête n'avait fait qu'affûté ses réflexes et son habilité, il manifesta le désir de rentrer. Malgré les appels de Darvalas et Helierdas ainsi que ceux de Gimli qui lui sommait de rester, il repartit vers le château. Il traîna quelques instant dans les jardins et soudainement entendit un rire. Il connaissait ce rire, c'était son rire. Elle était tout près de lui, derrière cet écran de végétation. Ce rire cristallin était comme une musique à ses oreilles, tout son corps le poussait vers l'endroit d'où il provenait. Il commença à marcher dans cette direction puis s'arrêta. Stalkia avait voulu exécuter ces rites et il devait respecter son choix. Il s'obligea donc à marcher dans la direction opposée et revint vers le château, déçu mais un sourire eux lèvres.

A suivre...