Gros mercis à Youte, Kim et Isa !!! Non, t'as raison de me faire remarquer mes fautes !! Honte à moi, mélanger hôtel et autel (choses qui sont très différentes !!)

Chapitre 4

Marguerite portait une longue robe noire, certainement pas en peau de dinosaure. Ce devait être de la soie. Elle avançait tranquillement dans le couloir du bâtiment, pleine d'assurance. Elle poussa une porte et se retrouva dans une pièce où un homme attendait.

L'homme leva la tête et fit face à une femme avec un chapeau qui laissait retomber un voile noir sur son visage. Il ne pouvait que distinguer ses yeux, des yeux vert émeraude. Il était le seul à savoir que Parsefal était une femme. Son messager, qui avait promis de se taire. Pourtant, il n'avait jamais vu son visage.

- Les nouvelles, ordonna-t-elle sèchement

- On vous envoie des ordres de l'Angleterre.

Il tendit une enveloppe et elle tendit de l'argent. Quand elle se retourna, elle fit face à un soldat, les yeux écarquillés de peur. Il avait compris. Il avait vu. Parsefal, une femme, travaillait pour l'Angleterre. C'était une traîtresse.

Il partit à courir et cria quelque chose en Allemand. Toute la base dormait. Parsefal empoigna un des pistolets qui étaient dans la pièce et suivit l'homme qui courrait. Elle ne le rattraperait pas, mais dès qu'il fut à l'extérieur elle tira sur lui et l'atteint au-dessus de la hanche. Il s'écroula en poussant un cri de douleur.

Elle s'approcha tranquillement de lui. Il pleurait, effrayé. Autour de lui, dans la neige, le sang dessinait une tache rougeâtre. Quand Parsefal fut à sa hauteur, elle leva le pistolet au niveau de son crâne. Il implora pitié en Allemand, parla de son épouse, de son fils.

Parsefal le regardait toujours avec ses yeux glacés et chargea son arme. En un dernier effort de survie, il murmura :

- Gesicht…

Il voulait voir le visage de son assassine. Elle cilla, sans pourtant changer d'expression. Lentement, elle enleva son chapeau et ses longs cheveux bouclés tombèrent sur ses épaules. Elle était trop jeune pour être une si grande chef militaire, pensa l'Allemand.

Elle hésita un instant. Le froid de l'hiver glaçait les joues humides du jeune soldat. Mais elle se ressaisit vite en repensant qu'elle venait de lui dévoiler son visage. Elle appuya alors sur la gâchette.

Marguerite s'éveilla en poussant un cri de terreur. Malone s'éveilla alors en sursaut et accouru, inquiet.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je l'ai tué ! s'exclama-t-elle paniquée, Oh mon Dieu, je m'en souviens. Et j'en ai tué d'autres. Aah…

Elle descendit de son hamac et sortit de la Tye, alarmée. Mais avant qu'elle ait fait plus de cinq pas, elle tomba à genoux, les larmes aux yeux, accablée par l'angoisse.

- J'ai tué… je suis une meurtrière… je les ai tous tués… Il avait une femme, un fils. Il a imploré ma pitié.

- Marguerite, fit Malone en s'agenouillant à côté d'elle

- Parsefal. C'est comme ça qu'ils m'appelaient.

Les yeux de Ned s'agrandirent de surprise. Marguerite était-elle vraiment Parsefal ? Elle était amnésique et elle l'avait vue en rêve alors…

- Mon Dieu, qu'est-ce que je fais ici ? La guerre, l'Allemagne et le baron ?

- Marguerite, la guerre est finie depuis 5 ans. Presque 6.

- Quelle année sommes-nous ?

- 1923.

Il y eut un moment de silence.

- De quoi vous rappelez-vous ?

- J'étais à la guerre. C'est tout. Et tout ce qui vient avant… mais c'est flou. Oh Seigneur, j'ai tué.

Elle n'était pas encore tout à fait elle-même, remarqua Malone. Marguerite n'avait jamais eu de remords.

Elle ferma les yeux et porta ses mains à son ventre, avant de se courber, laissant ses cheveux tomber par avant.

- Marguerite, vous étiez à la guerre. C'est ainsi que cela fonctionne. Vous seriez morte à l'heure qu'il est si vous n'aviez pas commis ce que vous avez fait. Parsefal était un héros. J'y étais aussi et on nous parlait de vous comme de celui qui nous ferait gagner.

- C'est terrible. Comment les gens peuvent-ils être aussi imbéciles au point de s'entre-tuer.

« Elle n'est définitivement plus la même. Mais elle me plaît bien. »

Malone sourit et força Marguerite à se mettre debout. Elle ne pleurait pas. Il la serra dans ses bras et c'est là qu'elle laissa couler quelques larmes. Quatre semaines avaient passées depuis qu'elle s'était réveillée un beau jour, seule, sans aucun souvenir. Elle avait cru qu'avant, elle était quelqu'un de bien. Mais elle venait de découvrir le contraire.

Quand Malone la serra dans ses bras, quelque chose d'étrange attira son attention. Il essaya de ne pas y porter attention mais ce fut plus fort que lui. Il n'avait jamais touché Marguerite –et n'oserait jamais le faire pour maintes raisons- mais il lui sembla que sa poitrine était enflée. Il s'éloigna un peu, regarda ses yeux, ses hanches. Marguerite fut intriguée.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle

- Marguerite… vous…

Il devait rêver… Pourtant il se souvenait de ses deux sœurs plus âgées. Et Marguerite refusait souvent de manger le matin. Cela ne l'avait pas trop inquiété parce qu'elle sautait toujours le petit déjeuner, même en temps normal. Mais elle n'était pas normale.

Il secoua la tête, se disant qu'il devait halluciner. Mais il se promit de la surveiller de plus près.

Extrait du Journal de Ned Malone.

J'ai compris pourquoi Marguerite changeait tellement en étant amnésique. Tout son passé trouble, toutes ses craintes et ses angoisses étaient envolées. C'est horrible de penser qu'elle a passé tout son temps à survivre depuis sa naissance… ou presque, je ne connais pas toute l'histoire.

Avec les Brijikés, elle ne se pose pas de questions. Elle vit au jour le jour, aidant à cultiver et à s'occuper des enfants avec plaisirs ! C'est tout simplement une femme différente !

Fin de l'extrait.

Marguerite finit par passer par-dessus le fait qu'elle avait été à la guerre. Premièrement parce que c'était de plus en plus flou et deuxièmement parce qu'elle se promit de jamais y retourner. Elle n'était pas cette Parsefal.

Ils ne leur restaient qu'une semaine à vivre avec les Brijikés avant de retourner à la maison dans les arbres. Malone avait avertit Marguerite que là-bas, Challenger pourrait peut-être l'aider. Mais il ne lui avait toujours pas parlé de Roxton.

Et le mercredi, il commença à devenir très inquiet. Il s'assit près d'elle, le soir.

- Marguerite ?

- Oui ?

- J'ai une question à vous poser… c'est une question plutôt personnelle.

- Essayez toujours, mais je ne me souviens que de la guerre.

- Non, non, ce n'est pas à propos de votre passé. À quand remontent vos dernières règles ?

Elle écarquilla les yeux, surprise.

- Euuh, en effet, c'est plutôt personnel. (N/A. Moi, ce sujet m'a toujours intrigué. Comment Marguerite et Véronica font-elles, pognées dans la jungle !!)

Malone la regarda et soupira.

- Je ne sais pas, avoua-t-elle, Je ne l'ai pas été depuis mon réveil, il y a plus d'un mois. Pourquoi ?

- Marguerite, il est fort possible que je me trompe, mais je crois que vous êtes enceinte.

- Quoi !? fit-elle en se levant, Mais de qui ?

« Oh mon Dieu », formèrent ses lèvres. Amnésique et enceinte. Elle ne se souvenait même pas de ce qu'elle avait fait. Elle avait peut-être été violée !

- Je crois savoir, fit Malone en baissant les yeux.

- Quoi ? s'étonna Marguerite en sentant une fois de plus les larmes monter à ses yeux

- Assoyez-vous.

Elle s'exécuta et lui lança un regard meurtrier.

- Vous vous rappelez de tous ceux dont je vous ai parlé ? Ceux qui sont au Tree House ?

- Véronica, Roxton, Challenger, oui je me souviens.

- Vous portiez une affection particulière à Roxton. Et c'était son cas. En fait, je pourrais affirmer que vous étiez amoureux.

- Pourquoi ne pas me l'avoir dit avant ? demanda-t-elle, révoltée.

- Je ne voulais pas vous troubler plus que vous ne l'étiez déjà ! Vous m'imaginer peut-être ? Oh Marguerite, en passant, vous avez un amoureux qui vous attend.

- Oui !

Autour de la Tye ouverte, les Brijikés commencèrent à se rassembler, écoutant la dispute intrigués.

- Qu'est-ce que j'aurais fait une fois de retour là-bas ?

- Vous auriez sûrement agis plus normalement que maintenant que vous le savez, dit-il avec colère. Qu'est-ce que vous allez faire lorsque vous serez devant lui ? Vous ne vous rappelez même plus de qui vous êtes enceinte !

Elle eut alors une expression blessée, mais ne se laissa pas abattre.

- Et bien vous saurez, Edward Malone, que je préfère connaître la vérité ! Qui sait, demain je vais peut-être apprendre que vous êtes mon amant et que vous avez trompé Véronica !

Malone apprêta à riposter, mais il fut surpris.

- Comment savez-vous ?

Elle eut un air effrayé.

- Quoi ? C'est vrai ?

Il haussa un sourcil et éclata de rire en se rendant compte de ce qu'il venait de dire.

- Je voulais parler du fait que j'aimais Véronica.

- Oh.

Elle soupira de soulagement et se mit à rire aussi.

- C'est évident, de la façon dont vous parlez d'elle. Mais pourquoi « aimais » ?

- Oh, je pense qu'elle ne m'aime pas. Je crois qu'elle préfère que nous soyons amis. Alors il serait dur de la tromper !

- En effet !

Les Brijikés s'éloignèrent, soulagés de voir que la querelle n'avait pas duré longtemps. Mais en eux, ils s'inquiétaient de savoir ce qu'il c'était passé.

Extrait du journal de Ned Malone

Parsefal. Marguerite Krux, celle que je côtoie comme un membre de ma famille depuis plus de trois ans est Parsefal, le héros de guerre tant connu parmi les services secrets… et moins secrets. Et cette même Parsefal est enceinte. Quelle ironie que toutes nos histoires se croisent. Car selon ce que Roxton et Challenger m'ont raconté de leurs vies à Londres, nous avons tous travaillés ensemble, les uns pour les autres sans s'en rendre compte.

Mais voilà. Parsefal, figure d'autorité, de crainte et d'espoir se montre aujourd'hui à moi comme une femme vulnérable, bien qu'elle essaie de prouver qu'elle est forte. Et aujourd'hui, c'est moi qui la protège. Un soldat protégeant une grande espionne pratiquement indispensable. On pourrait croire que c'est le sacrifice des pions pour la reine, mais c'est tout le contraire. La reine qui dut nous sauver maintes fois dans le passé, qui dut souffrir pour protéger sa patrie a bien mérité son repos.