Gros bisous et mercis à Youte et Kim :D !!!
Chapitre 6
Deux hommes empoignèrent Marguerite par les deux bras, la sortirent de la « cage » et celle-ci eut du mal à les suivre tellement ils marchèrent vite.
Elle était visiblement dans un village établit seulement pour marchander. Il n'y avait que des hommes et les maisons n'étaient que des tentes, sauf un bâtiment en bois au beau milieu. Ces gens devaient avoir un lieu d'établissement ailleurs.
On la fit entrer dans le bâtiment en bois qui s'avéra être une sorte de prison formée de quatre cellules. Trois grandes et une plus petite. Ils enfermèrent Korale et les autres femmes dans la plus grande et séparèrent les enfants filles des enfants garçons dans les deux autres grandes cellules. Si, avant d'enfermer les Brijikés dans leurs cellules respectives, il y avait déjà beaucoup de personnes dans les cellules en question, dans la dernière, il n'y avait qu'une blonde qui semblait très en colère.
Ils enfermèrent Marguerite avec la blondinette et celle-ci regarda la nouvelle venue, intriguée. Si c'était la personne à qui elle pensait, elle avait changé !
- Marguerite ? C'est vous ? demanda Véronica, écrasée par la surprise.
- Qui êtes-vous ? répliqua Marguerite en reculant.
- C'est moi, Véronica.
- Véronica ? Véronica Layton ?
Véronica fronça les sourcils.
- Que se passe-t-il Marguerite ?
- Je ne vous connais pas. C'est Malone qui m'a parlé de vous.
- Malone ?! Vous étiez avec lui ?! Comment est-il ? Il va bien ? Où est-il ?
Marguerite haussa un sourcil et retint un sourire
- Oui, Je ne sais pas, Je ne sais pas, Je ne suis pas sûre.
- Que s'est-il passé ? demanda-t-elle en s'approchant
La brunette recula, soudainement effrayée. Quelque chose chez Véronica la troublait, elle ne savait pas quoi.
- Que se passe-t-il ?
- Je ne vous connais pas, je vous l'ai déjà dit.
- Pardon ?
- Je ne me souviens de rien ! Je me suis réveillée il y a cinq semaines au pied d'une rivière, j'ai été attaquée par un T-Rex et c'est Malone qui m'a soignée.
Véronica prit un instant pour comprendre ce que l'héritière venait de lui annoncer et elle eut un air triste. Elle avait tellement eu peur pour son amie et pour celui qu'elle aimait. Et il semblait que ceux-ci avaient passé plusieurs semaines de bon temps ensemble.
Marguerite sembla le deviner et eut un sourire, repensant à ce que Malone lui avait dit à propos de sa relation avec la blonde.
- Ne vous en faites pas, affirma-t-elle, nous n'avons pas passé du bon temps. Il était tenu de rester chez les Brijikés pendant trois mois et son engagement finissait bientôt. Mais il ne pouvait quitter l'enceinte du village.
Véronica soupira et sourit à Marguerite.
- Vous m'avez vraiment peur, nous avons cru que vous étiez morte.
- Nous ?
- Challenger, Roxton, moi et Finn.
- Finn ?
La princesse du plateau lui expliqua rapidement qui était Finn et lui fit le résumé de quelques aventures qu'ils avaient eu à partir du moment où Ned était parti. C'étaient de belles histoires, mais Marguerite ne se rappelait pas les avoir vécues.
Véronica finit par froncer les sourcils et observa Marguerite avec attention. Elle ne dit rien, mais la Britannique fut sûre que Véronica venait de voir qu'elle était enceinte. Si Malone avait pris un mois pour cliquer, Véronica semblait habituée à ce genre de choses.
- On doit partir, fit Véronica, Et on doit libérer les autres femmes et les enfants.
- Oui d'accord, mais je ne sais pas pour vous, mais je suis aussi prisonnière qu'eux.
Elle essayèrent de trouver une faille ou quelque chose, mais rien ne semblait à leur avantage.
Marguerite se méfiait de l'autre femme. Quelque chose la dérangeait, elle avait une impression bizarre. Comme si dans les yeux de la blonde, il y avait une lueur de honte.
Vers midi, on leur apporta une espèce de bouillie brune et Véronica se fâcha contre l'homme et le frappa au visage. Elle essaya de sortir mais deux hommes l'obligèrent à retourner brusquement dans sa cellule sans que Marguerite n'ait pu tenter quoi que ce soit contre eux.
Assises devant le bol dégoûtant, à l'odeur peu alléchante, elles semblaient réfléchir.
- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de manger, déclara Marguerite
- Je suis affamée, je n'ai rien mangé depuis une journée. Mais je préférerais mourir plutôt que d'être esclave.
Elles tournèrent la tête vers les autres futur-esclaves et elles grimacèrent. Ils mangeaient, déjà résignés à accepter leur sort. C'était terrible.
La journée avança lentement et les deux femmes continuèrent de chercher une solution. Mais personne n'entra plus dans le bâtiment de tout le jour et Véronica s'affaiblissait, à force de ne pas manger. Marguerite n'avait pas plus mangé, mais essayait de ne pas montrer qu'elle était morte de faim.
La faim leur donnait des sueurs et des maux de tête horribles et l'endroit était particulièrement humide. Finalement, la noirceur tomba et elles furent vite dans un état comateux, sur le bord de s'endormir.
La nuit fut remplie de cauchemars pour Marguerite. Des meurtres, des vols. Elle se réveillait en sursaut pour se rendormir immédiatement.
Quand le soleil la réveilla pour de bon, elle était terriblement pâle.
- Marguerite, s'inquiéta Véronica en la voyant ainsi
- Où suis-je ? Qui êtes-vous ?
- Oh c'est pas vrai. Marguerite, c'est moi, Véronica.
- Véro…
Elle referma les yeux quelques secondes et sembla se concentrer.
- Oui, je me souviens. Les Tadzars ont attaqué le village. Où est Malone ?
- Je ne sais pas. Comment vous sentez-vous ?
- Mal.
« Et bien, pour une fois, elle est franche. »
Elle ferma encore ses yeux. Véronica s'approcha de la jeune femme, étendue sur le sol. Elle était pâle et sale. Malade surtout.
- Marguerite ? M'entendez-vous ?
- Mmm…
La grande blonde plaça sa main sur le front de l'autre femme. Elle était brûlante de fièvre à cause de sa nuit de cauchemar et de sa faim qui ne cessait d'accroître encore et encore.
Plusieurs hommes entrèrent alors dans la pièce, suivit d'un homme verdâtre. Véronica leva les yeux vers lui et ne pu s'empêcher de grimacer de colère.
- Tribune ! s'écria-t-elle en se levant.
Elle se dirigea vers la porte de sa cellule et ferma ses poings sur les barreaux.
- Silence, femme ! fit un des esclavagistes
- Oh silence toi-même !
L'homme s'apprêta à sortir son couteau, offensé, mais Tribune l'en empêcha.
- Voyons. Cette femme doit valoir beaucoup. On ne détruit pas des objets qui valent chers.
- Je ne suis pas un objet ! Et personne d'autre ici !
Sans prendre Véronica en considération, Tribune se tourna vers le chef.
- J'aurais besoin de mâles. Il en manque considérablement dans les mines et dans les joutes.
- Nous n'avons que des jeunes. Mais les humains grandissent vite.
La princesse du plateau s'indigna à les entendre parler ainsi et elle poussa un cri de frustration.
- SILENCE J'AI DIT ! hurla un des hommes, n'impressionnant pas du tout Véronica
C'est alors que Tribune sembla la reconnaître et il éclata de rire.
- Bien sûr ! Comme on se retrouve !
- Vous êtes un monstre !
- On dirait que Miss. Protectrice du Plateau s'est fait kidnapper !
- Comment savez-vous ?
- Je le sais depuis notre première rencontre. Pff, il y a des gens innocents parfois.
- C'est moi que vous traitez d'innocente ?
À ce moment, les yeux du commandeur se posèrent sur Marguerite, étendue sur le sol.
- Ne serait-ce pas Lady Krux ?
Véronica sembla détecter une lueur d'inquiétude dans les yeux du lézard et décida d'en profiter.
- Peut-être. Mais après tout, ce n'est qu'une esclave, alors pourquoi s'inquiéter ? fit-elle en lui bloquant la vue.
- Vrai.
Pourtant, il ne bougea pas, visiblement curieux. Véronica se retint d'afficher un sourire victorieux.
- Quelque chose ne va pas, Ô grand maître ? ironisa-t-elle.
- Miss Krux est donc malade ?
- Miss Krux n'a pas mangé depuis une journée et demie.
- Vous non plus j'imagine et vous êtes pourtant debout. Petite Nature… Toutes mes condoléances !
Il se retourna alors vers les hommes et discuta le prix des enfants.
Véronica soupira de rage et retourna au près de Marguerite qui semblait s'affaiblir. Elle marmonnait quelque chose dans son demi-sommeil. Véronica finit par comprendre et elle esquissa un sourire.
- Roxton…
Extrait du journal de Ned Malone
[…]
De ce matin où Marguerite fut enlevée jusqu'à aujourd'hui, date où je suis troublé parce que je viens d'apprendre, je n'ai pas cessé une seconde de tout faire pour la retrouver ou l'aider. Je sais que je n'aurais pas pu empêcher le terrible événement qui s'est produit. Mais une partie de moi s'en veut. Si je les avais mieux protégés peut-être que…
Pendant les trois semaines où j'ai voyagé avec les vagabonds, leur chef Kodnay me parlait souvent des évènements inévitables. On aurait beau faire tous les efforts du monde, ces évènements doivent arriver, pour notre bien. Au début, je croyais qu'il disait cela pour se déculpabiliser de la mort de deux de ses filles. Pourtant, quand je regarde les évènements du dernier mois, je ne sais pas s'ils auraient pu être évités, aussi tragiques certains soient-ils.
Ce matin-là, Marguerite recommença à survivre. Mais elle avait vécu plus qu'heureuse pendant quatre semaines. J'espère qu'un jour elle vivra ainsi plus longtemps… j'imagine, non je suis sûr qu'à ce moment-là, elle sera avec Roxton !
