Merci à Youte pour son review et à Kim… qui m'a donné ses commentaires en pleine face quand elle l'a lu loll ;) ! Ce chapitre est très court !

Chapitre 8

Roxton rageait intérieurement. Il aurait voulu être prêt de Marguerite, la soutenir, l'aider. Après cinq semaines d'absence, elle lui avait terriblement manqué ! Il se sentait peu à peu sortir des ténèbres dans lesquels il s'était plongé après sa disparition. Il se rendait compte à quel point vivre sans Marguerite, c'était vivre sans bonheur. Elle lui procurait tous ces sentiments qui faisaient de lui un homme heureux… mais surtout amoureux.

Elle était malade. Challenger, Véronica et Malone semblaient comprendre. Lui ne voyait rien et il rageait. Il voulait aider Marguerite.

À peine était-elle rentrée dans le Tree House que Véronica s'était calmement dirigée vers le panier de fruit et qu'elle avait mordu dans une pomme. Elle tentait de rester calme mais elle avait FAIM ! Elle n'avait pas mangé depuis deux jours !

Malone sourit comme il pouvait sourire dans la situation et prépara quelque chose pour elle. Après qu'elle fut rassasiée, elle se dirigea vers la chambre de Marguerite pour aider Challenger, qui refusait qu'un des trois ne l'aide.

Il était blême.

- Challenger ?

- Elle a mangé un peu mais…

- Que se passe-t-il ?

- Elle a fait une fausse couche.

- Quoi ? paniqua Véronica en pâlissant.

- Je ne sais pas si elle était juste au courant qu'elle était enceinte.

- Oui, fit Malone en entrant.

Tous trois baissèrent les yeux, troublés.

- Peut-être que… qu'elle ne s'en souviendra pas. Tout sera sûrement confus en elle.

- N'en parlons pas à Roxton, murmura Véronica qui avait les yeux humides.

- Non, mais je vais avoir besoin d'aide pour m'occuper d'elle dans les prochains jours.

- Je vous aiderai, fit Véronica, visiblement très touchée.

Malone quitta la pièce, silencieux. Il décida, sur un coup de tête dans le but de se changer les idées, d'aller prendre les quelques affaires qui restaient au village Brijikés et de les aider à rebâtir durant la journée, qui était censée être la dernière.

Arrivé là-bas, il s'assura que tous ces journaux étaient intacts et présents. C'était le cas. Il se promit de ne pas les faire lire aux autres, se souvenant qu'il avait noté la grossesse de Marguerite.

Les gens le remercièrent beaucoup d'avoir sauvé leurs femmes et de les avoir débarrassé des esclavagistes en plus de leur avoir formé quelqu'un doué en « médecine », qu'ils prenaient pour une sorte de magie.

Quand ils voulurent prendre des nouvelles de leur « ange » par contre, il refusa de répondre la vérité. Il connaissait trop bien les Brijikés. Une fausse couche était le pire des malheurs, le pire des signes avant-coureurs d'une mort, c'était la mort d'un complet innocent. Il mentit, disant qu'elle allait très bien.

Le soir tombé, quand il rentra, la maison était calme. Seule Finn était encore éveillée.

- Bonsoir, salua-t-il.

- Bonsoir.

- Vous êtes toujours debout ?

- Vous aussi.

- Vrai.

Il hésita quelques secondes avant d'aller s'asseoir avec la jeune femme qu'il ne connaissait que depuis la veille. Elle semblait anxieuse.

- Que se passe-t-il ? demanda-t-elle finalement. Je veux dire, si Challenger réussit à se montrer fort, Véronica a vraiment une tête d'enterrement. Et si moi ça m'inquiète, imaginez un peu Roxton. J'ai vraiment l'impression que c'est très grave.

- Non. Ne pensez pas cela. Marguerite va vite se remettre.

- Dur à croire. Ce n'est pas ce que disent les yeux de Vee.

- Vee ?

- Véronica.

Il sourit légèrement et réfléchit quelques instants, avant de répondre :

- Ce que je vous dis est la vérité. Marguerite va passer par-dessus. Si Véronica est inquiète, c'est parce qu'elle ne comprend pas ça. Challenger le sait lui. Et oui, peut-être qu'il y a quelque chose à dire, mais ce n'est pas à moi d'en parler. Quoi qu'il en soit, elle survivra.

Extrait du journal de Ned Malone.

Bellajiwé. Je comprends pourquoi les Brijikés ont une telle horreur du sang. Le sang est la vie. Le sang qui coule est la vie qui tente de nous échapper.

Pour eux, la conception de la vie est tellement spéciale. On nous donne une vie comme un don. Le don de vivre, c'est savoir s'émerveiller, c'est savoir aimer, c'est être libre. Apprendre et se cultiver, savoir rire et chanter, c'est vivre pleinement. Quand ils ont pleinement vécus, ils vont là où Bellaji les emmène, un lieu où ils profiteront du savoir qu'ils ont acquis dans leur vie.

Ils vivent à l'écart pour éviter les horreurs que l'humain cause. Les prisonniers Brijikés qui sont revenus disent qu'ils étaient prêts à mourir plutôt que d'être esclaves. Véronica affirme en avoir vu manger, mais ce devait être d'autres natifs. Pas les Brijikés.

Cette fois, j'ai été témoin d'une des pires horreurs que l'homme cause. Souffrant de mal-nutrition et de maltraitance selon Challenger, Marguerite a perdu son enfant. Comment peut-on demander à un enfant qui n'a jamais vécu de SURvivre ?