Cœurs perdus

Série : Kingdom hearts (juste le premier du nom avant qu'il y ait toutes les variations avec des noms à la Street Fight 2 Prime Extra Battle Adjectif Verbe Nom )

Genre : Sérieux, tout le jeu vu par les persos de Square qui y ont échoués (Moggle mis à part)

Couple : Cid Highwind/Shera, Cloud/Aérith ? , Hadès est fan du Cloud/Séphiroth mais les deux sont contre.

Spoiler : BEAUCOUP TROP ! Ne lisez pas si vous n'avez pas joué au jeu et/ou si vous voulez garder la surprise. Présence de beaucoup d'hypothèses à deux balles made in moi, mais plausible si on n'y réfléchit pas trop.

Autres : Je précise que les personnages de Square utilisés dans ce fic n'ont que l'apparence et le caractère des persos originaux. Je leur ai créé un passé et des motivations différentes de ceux du jeu, ne venez pas râler que tel ou tel personnage est OOC : C'est fait exprès.

AVERTISSEMENT

Cette fic est VIEILLE (KH2 n'était même pas sorti, c'est dire ! ) et j'ai profité de la poster sur AO3 pour remanier quelques passages.

Vu l'âge de la fic originelle (OUF 2004 ? ! ) les hypothèses sont donc toutes fausses et caduques.

Mais étant fanficeuse, je clamerais haut et fort mon motto :

Je fais ce que je veux avec les personnages des autres !

(Un jour, faudra que je traduise ça en latin, ça claquerait bien sur un tee-shirt)


Séphiroth remonta son frère sur sa hanche, essayant de le calmer. La pièce où il avait rassemblé tous les enfants de la Forteresse était sécurisé par tous les sorts qu'il connaissait, mais il préférait éviter que les Sans-cœurs les repèrent à cause des cris d'enfants.

Heureusement, Riku1 était sage.

Son petit-frère était toujours sage2.

Enfin, en ce moment.

C'était probablement dû au fait que Sora était en train de dormir plus loin, dans les bras de Cloud. Ensemble, ces deux-là étaient des terreurs.

Séparés aussi, mais moins.

De leur âge, il n'y avait que Yuffie, que Quistis et Squall se passaient dès qu'elle commençait à se lasser des bras de l'un ou l'autre. A part ça, les autres avaient tous plus d'une dizaine d'années. Mais moins de quinze, et donc n'étaient absolument pas entraînés au combat.

Il n'y avait que lui d'adulte3, armé et doté de magie.

Il resserra sa prise sur son épée et posa un baiser sur le crâne de Riku qui se laissa faire, mâchonnant son poing comme si ses doigts l'avaient personnellement offensé.

La porte de la pièce s'ouvrit avec fracas et Séphiroth leva son arme.

Riku l'imita, essayant d'attraper la garde de Masamune.

"Putain, SÉPH ! " jura l'homme sur le pas de la porte, une lance à la main et sa cigarette tombant de sa bouche, louchant sur la pointe de l'épée devant son nez.

"Cid ! " protesta le jeune homme en baissant son épée, "pas devant les petits ! "

"Pas le temps pour ça ! " rétorqua le blond, "on évacue ! Vite ! Tout le monde au vaisseau ! "

Tous les enfants se tournèrent vers l'homme. Les plus âgés, Squall et Quistis, approchèrent, suivit de Cloud qui tenait toujours Sora dans les bras.

"Cid ? Qu'est ce qui se passe ? " demanda Squall en attrapant Yuffie par le col avant qu'elle ait pu se glisser par la porte entrouverte.

"Les sans-cœurs ont envahi la Forteresse, il faut partir ! Quistis ! Rassemble tout le monde ! "

L'adolescente hocha la tête et fit demi-tour, rassemblant les enfants et adolescents présents. Cid jeta un regard à la petite troupe et jura à mi-voix en saisissant Séphiroth par l'épaule.

"Ça va mal, Séph, Le Roi Ansem a disparu, tous les adultes tombent sous les coups des sans-cœurs. On a plus le choix, on évacue ! Tout le monde est là ? "

"J'ai peur ! " Gémit une petite fille aux yeux verts.

"Cloud, tu t'occupes d'Aérith," ordonna Cid en posant la main sur la tête d'Aérith, lui ébouriffant les cheveux," Séph, passes Riku à Quistis et tu restes en arrière, vérifie que tout le monde suit."

"Très bien," répondit Séphiroth en confiant son frère à l'adolescente.

"Où est papa ? " demanda un autre enfant.

"Mamaaaaaaaaaan ! "

Cid s'accroupit devant la petite troupe, essayant de leur faire son sourire le plus rassurant.

"Chut chut les mômes, tout va bien, on va juste jouer à cache-cache d'accord ? Il ne faut pas que les monstres vous voient, sinon vous avez perdus ! "

"Je veux ma mamaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan ! " Commença à hurler Zell.

Oh, misère, pourquoi c'était à Cid qu'on avait confié l'évacuation des enfants ? Il n'avait de lien de sang avec aucun d'entre eux, et de toute façon, ne savait pas s'occuper de gamins ! Son truc à lui c'étaient les aéronefs pas les morpions.

Ah oui, c'était pour ça. Parce qu'il était le seul à pouvoir piloter l'aéronef.

"Et merde pour la pédagogie, Cloud, passe-moi Sora."

Le petit blond obéit lui passant Sora qui se réveillait, clignant des yeux.

Oh, il avait le regard de son père.

Et Cid avait vu son père être tué par un sans-cœur quelques heures auparavant.

"Tu me portes ? " Demanda Yuffie en tendant les bras vers le blond.

"Non Yuffie, je ne peux pas," rétorqua durement le blond, "tu es grande, tu peux marcher. Va avec Squall et tiens-lui bien la main."

"Maiiiiiiiiiiiis," protesta la fillette, pendant que l'adolescent lui attrapait le poignet.

Grande.

Elle avait quatre ans.

Elle avait quatre ans et ses parents étaient déjà morts. Il n'avait rien pu faire quand Godo et Kasumi étaient mort, se tordant de douleur sous les sorts des sans-cœurs.

"Vite ! Suivez-moi ! " Reprit Cid en se secouant, calant le bambin sur son épaule. "Cloud, Séph, vérifiez que personne ne reste à la traîne !

Le blond rouvrit la porte et ouvrit le chemin, suivit par une ribambelle de gamins effrayés, pleurant toutes les larmes de leur corps. Afin d'éviter les monstres qui envahissaient peu à peu le palais, Cid dut faire de nombreux détours, mais après un long chemin, la petite troupe arriva à l'entrée du château sans encombre. Cid stoppa à la porte et jeta un coup d'œil dehors, vérifiant que le vaisseau était toujours là et intact.

Puis il se tourna vers Séph et Squall qui poussaient les enfants en masse autour de Cid.

"Je pars en premier, seul, mais dès que j'ai ouvert la porte, il faudra courir. Vous entendez les enfants ? Vous courrez très très vite vers le vaisseau. Les plus grands s'occupent des petits. Compris ? "

"Oui Cid," répondit un chœur de petites voix.

Le blond vérifia à nouveau que la voie était libre puis, Sora toujours appuyé sur l'épaule, se rua vers le vaisseau, amarré sur le balcon de l'entrée principale. Il abattit son poing sur la commande d'ouverture et trépigna le temps que la porte s'ouvre. A peine le battant se fut-t-il suffisamment entrebâillé qu'il posa le bébé dans le vaisseau, avant de faire signe aux autres de venir. Séph poussa aussitôt Cloud et Aérith à l'air libre, puis Squall, qui tenait toujours la main de Yuffie. D'autres enfants suivirent, Quistis, qui poussait ses cadets, Riku accroché à elle, un petit blond à la joue tatouée, un gamin aux longs cheveux châtains bouclés, tenant lui même une petite fille brune en bleu par la main, une gamine aux jambes maigres, ses longues mèches flottant derrière elle et d'autres. Cid venait à peine de réceptionner Aérith quand Cloud poussa un hurlement d'avertissement.

Trop tard pour que les enfants puissent fuir les wyvernes plongeant vers eux. La première créature remonta, les serres nouées autour de Linoa, la petite en bleu. Irvine, qui hurlait de peur, fut à son tour cueilli par un monstre4.

Le sang de Cid ne fit qu'un tour.

"Continuez de courir ! " Ordonna Cid en se ruant vers les monstres, sa lance à la main.

Squall plongea au sol quand une wyverne le frôla, entraînant Yuffie avec lui. Il vit Tifa trébucher à son tour, puis être emportée, rouant le monstre de coups dérisoires.

"Squall ! Lève-toi et file au vaisseau ! " Ordonna Cid tout en pointant sa lance en avant, empêchant une wyverne d'approcher.

Quistis tenta d'aider Yuffie à se relever, mais fut attaquée par d'autres wyvernes et elle tenta de défendre les enfants qu'elle tenait contre elle.

Séph se jeta à son tour dans la mêlée, assénant de grands coups d'épées dans la masse de monstres. Il réussit à arracher Riku de la gueule d'une wyverne, mais il dut ensuite battre en retraite, les bras lacérés de coups de crocs. Arrivé près du vaisseau, Squall cherchait Yuffie du regard. Séph le poussa brutalement dans le vaisseau, ignorant l'enfant qui pleurait dans ses bras et l'adolescent qui se débattait.

"J'ai perdu Yuffie ! Je sais pas où elle est ! "

"Je vais la chercher, prend Riku ! "

"Il est blessé ! " Protesta Squall en prenant le petit garçon en sang.

Séph se tourna vers la bataille, juste à temps pour voir Cid sortir de la mêlée, boitant bas et Yuffie sous le bras.

"Cid ! "

"Y'a un laser dans l'habitacle ! Utilise-le ! " Ordonna le blond en se traînant, donnant de grands coups de lance au jugé.

"Je l'ai ! " s'exclama Cloud en brandissant l'arme.

Séph se tourna à demi vers l'adolescent et empoigna l'arme, prenant à peine le temps de viser avant de tirer sur les monstres. Le rayon blanc électrique traversa la première wyverne comme du beurre fondu, semant assez de confusion dans les rangs des sans-cœurs pour que Cid rejoigne enfin le vaisseau, fourrant une Yuffie hurlante dans les bras de Cloud.

"Où est Quistis ? " demanda Squall en essayant de calmer Riku.

Cid secoua la tête tout en boitant vers le siège du pilote.

Il était arrivé trop tard pour la jeune fille. Elle avait protégé Yuffie jusqu'au bout, mais il était arrivé trop tard.

"Fermez la porte," ordonna-t-il" tout le monde s'assied."

Séph le rejoignit, s'inquiétant de la blessure sur la jambe de son aîné, ainsi que de l'écoulement de sang.

"Tu es blessé…"

"Occupe-toi des gosses d'abord," ordonna Cid en allumant le moteur, les sans-cœurs vont revenir.

Séph jeta un regard à l'arrière, contemplant les rares survivants du désastre. Squall tentait de soigner Riku comme il pouvait, bandant sommairement le torse lacéré du garçonnet, mais, malgré les hurlements de l'enfant, il ne semblait pas gravement blessé.

"Comment va-t-il ? " Demanda Séph, inquiet pour son petit frère.

"C'est superficiel, s'il voulait juste se tenir tranquille…"

"On est parti ! " S'exclama Cid, "accrochez-vous."

Séph se cramponna au siège du conducteur quand le vaisseau partit en avant, l'accélération plaquant les enfants au fond de l'habitacle.

"Heureusement que tu as eu le temps de tester le vaisseau ! " Marmonna le jeune homme aux cheveux argentés.

"Je n'ai pas eu le temps," rétorqua Cid, "pas avec la disparition de Sire Ansem et l'invasion des sans-cœurs."

"Quoi ? ! "

"Et je fais ce que je peux ! Assieds-toi et soigne tes bras ! "

"Merde Cid ! Pas tant que tu n'as pas soigné ta jambe ! " Répliqua Séph5 en déchirant un morceau de chemise pour garrotter la blessure de Cid.

Il finissait à peine un bandage superficiel quand Cid fit faire une brusque embardée au vaisseau, envoyant Séph bouler vers l'arrière, parmi les gosses.

"Qu'est ce qui se passe ? ! " S'exclama Cloud.

"Les sans-cœur nous suivent," grogna le blond en faisant une seconde embardée, "je ne peux pas leur échapper en vitesse normale."

Cid tenta d'éviter les vaisseaux des sans-cœurs, sans espoir pour leur navette trop lourde et sommaire. A l'arrière, Séphiroth tentait de retenir les enfants pour qu'ils ne se blessent pas en roulant dans l'habitacle. Cloud se cramponnait à lui, Sora dans les bras, Aérith pleurait en silence, Yuffie agrippée à elle, pendant que Squall essayait toujours de bander Riku qui se débattait avec encore plus de ténacité que quand Séph lui changeait ses couches.

"Tant pis… A dieu va…" marmonna Cid.

"Qu'est-ce que tu vas faire ? " S'inquiéta Séph en se redressant tant bien que mal.

"Un saut dans l'hyperespace, jamais testé ça non plus, soit ça marche, soit on y reste, alors priez ! "

Sans quitter les sans-cœurs du regard, Cid lâcha ses commandes d'une main et ouvrit un capot transparent, révélant un énorme bouton qu'il enfonça d'un coup de poing.

Ses passagers virent les étoiles s'immobiliser, juste avant que leur vaisseau ne disparaisse, filant comme un boulet de canon.

Et tous s'évanouirent.


Ce fut Séph qui fut le premier réveillé, tiré de son sommeil par un sifflement strident et de fort mauvais augure. Encore groggy, il mit plusieurs dizaines de secondes à se redresser, se demandant ce qui se passait, où il était et qu'est-ce que c'était que ce bruit. Mais, voyant les enfants inconscient autour de lui, il se souvint rapidement des derniers évènements. Repoussant délicatement Aérith, tombée sur lui pendant le saut, il se précipita vers les commandes, source du bruit. Cid gisait, affalé dans son siège, inconscient et si pâle que Séph dû prendre son pouls pour s'assurer qu'il était vivant. Le bandage hâtif qu'il lui avait fait était imbibé de sang. Séph secoua son aîné, le forçant à reprendre conscience.

"Cid ! CID ! "

"Hein… quoi ? " Bougonna le blond, "que se passe-t-il ? "

"Y'a un truc qui sonne ! "

Grimaçant de douleur, le blond se redressa et parcourut les commandes du regard avant de jurer.

"Merde ! Fuite… Carburant, oxygène. Un réacteur est out et la carlingue est à deux doigts de nous lâcher."

"Où sommes-nous ? demanda Séphiroth en se penchant pour voir l'inter monde qui s'ouvrait devant eux, cherchant un point de repère.

"Je ne sais pas ! Plus à la Forteresse en tout cas."

"Cid, Séph ! " Appela Cloud, penché à un hublot, "je vois des mondes ! Au-dessus de nous, vers la gauche ! "

Les deux adultes tordirent le cou pour voir et aperçurent une demi-douzaine de mondes, rongés par les ténèbres.

"On y va ? " demanda Séphiroth.

"On n'a pas le choix, le vaisseau ne tiendra pas plus longtemps," grommela Cid en changeant le cap de leur engin.

Le vaisseau commençait à peine à s'orienter vers une espèce de ville aux grandes portes, lorsqu'un effroyable craquement retentit, accompagné des hurlements de terreur des enfants.

"Le vaisseau se casse ! " s'exclama Aérith en montrant une fissure sur le toit.

"Agrippez-vous les uns aux autres ! " S'écria Cid en se levant vivement, s'effondrant quand il prit appui sur sa mauvaise jambe, "vite ! "

Séphiroth le retint, passant un bras de Cid autour de son cou pour l'aider à marcher.

"On ne va pas sortir dans l'intermonde ? Sans vaisseau c'est de la folie ! Les enfants vont y rester ! 6"

"On n'a pas le choix," rétorqua Cid en se dégageant, prenant Yuffie dans ses bras, "Aérith, tiens-toi bien à moi, Squall, tu te tiens à Cloud, Séph, prend Riku et Sora et…"

La fin de l'ordre fut couverte par un atroce bruit de déchirure. La coque s'ouvrit en deux et l'appel d'air qui s'ensuivit aspira aussitôt les plus jeunes des enfants, avant même que Séph ne puisse les rattraper. Il vit sa main se refermer sur le vide quand il la tendit pour rattraper Riku.

Ce fut la dernière fois que Séphiroth vit son frère en vie.

Ensuite tout fut très confus.

Il sentit Cloud le retenir d'un bras autour de la taille, puis tendre la main vers Squall, lui-même tenu par Cid. Aérith et Yuffie se serraient de toutes leurs forces contre le pilote, s'agrippant à sa veste de cuir.

Et puis le vaisseau se déchira à nouveau et Cloud et lui furent brutalement aspirés à leur tour.


Il y avait un sol sous ses pieds.

Il marchait sur un sol de pierres pavées, une main sur l'épaule d'Aérith qui le soutenait comme elle pouvait en pleurant.

Yuffie était calée sous son bras, accrochée à lui comme un bébé koala. Il sentait ses chaussures lui rentrer dans les côtes, mais… mais c'était mieux. Elle ne le lâcherai pas comme ça.

Il avait la ceinture de Squall dans l'autre main, moitié portant, moitié poussant l'adolescent devant lui.

Il trébucha et s'arrêta quelques secondes, imité par Aérith et Squall.

Où… où étaient-ils ?

Il entendit quelqu'un crier et leva les yeux. Le ciel était sombre et Cid voyait les étoiles scintiller mais ne reconnut aucune constellation.

"Oh ! Quelqu'un ! A l'aide ! Des réfugiés viennent d'arriver aux portes du monde ! "

"Ils sont blessés ! Allez chercher des potions ! "

"Il y a des enfants ! "

"Monsieur, monsieur, est-ce que ça va ? "

Cid baissa les yeux, dévisageant longuement l'homme devant lui. Ils se trouvaient à l'entrée d'une ville qu'il ne connaissait pas aux façades à colombages et les habitants se pressaient autour de lui, amenant potions et couvertures.

"D'où venez-vous ? " demanda un homme.

Ils étaient sauvés.

"Jardin Radieux, Très loin," répondit Cid en se laissant tomber à genoux entrainant les enfants dans sa chute. "Notre monde est… il est détruit."

Il avait perdu les enfants. On les lui avait confiés et il les avait perdus.

"On va s'occuper de vous. Ne vous en faites pas…" Le tranquillisa une jeune femme.

"Les enfants…" Marmonna Cid avant de baisser les yeux, comptant les gamins encore accrochés à lui. "Un… Deux... Trois. Trois. Juste trois… Aérith ? "

La petite fille leva les yeux vers Cid et renifla, imitée par Yuffie qui hoqueta quelques secondes avant de laisser échapper un long vagissement.

"Ça va Yuffie, c'est fini," murmura Cid, tandis qu'une femme décrochait les filles du cou de Cid, les enveloppant dans une couverture. "Squall ? "

N'entendant pas de réponse du petit brun, Cid tira sur sa ceinture, qu'il tenait toujours crispée dans son poing tétanisé.

"Squall ? ! "

L'adolescent tourna lentement la tête vers Cid, son visage pâle couvert du sang qui coulait d'une entaille au front.

"Je l'ai pas lâché Cid."

"Quoi ? "

"Cloud, je l'ai pas lâché. Je te jure que je l'ai pas lâché," ajouta Squall en lui tendant quelque chose que Cid, en état de choc, mit un moment à identifier, malgré les cris d'horreur des autochtones.

La main de Cloud, facilement reconnaissable au gant sans doigts qu'il portait en permanence. Elle avait été déchiquetée au niveau du poignet, probablement par un débris du vaisseau lors de sa destruction.

"Je l'ai pas lâché," continua Squall.

Cid ne trouva rien à dire, et attira le gamin contre lui, le laissant se blottir dans ses bras.

Il ne restait que lui et ces enfants.

Personne ne lui prendrait ces trois-là.

A partir d'aujourd'hui, c'étaient SES enfants.


"Au secours ! Quelqu'un, à l'aide ! "

Séphiroth reprit son souffle, s'appuyant sur une stalagmite. Il portait Cloud depuis ce qu'il lui semblait être des heures, depuis qu'ils avaient atterri dans ce monde inconnu, une grotte de stalagmite, dont le plafond avait déjà été aspiré par les ténèbres et le sol se désagrégeait à son tour. Il faisait sombre, et rien de vivant n'habitait les étendues. Il avait essayé de soigner le blond comme il pouvait, mais les garrots ne suffisaient plus et l'enfant s'affaiblissait à vue d'œil, maintenant au bord de l'inconscience.

"Tiens le coup Cloud, on va trouver quelqu'un. A l'AIIIIIIIIIDE ! " Reprit Séph, appelant de toutes ses forces.

"Tiens, tiens, aurait-on des problèmes ici ? "

Séph sursauta, n'ayant entendu personne approcher et se tourna vers son interlocuteur. Il eut du mal à retenir un cri de surprise à l'aspect de l'homme. Très grand, très mince aussi, sa maigreur accentuant son visage long, avec un petit nez busqué, et surtout, une carnation bleu clair, surmontée d'une chevelure de flammes blanche.

Qu'avait dit son père déjà sur les relations diplomatiques intermonde ?

Ne pas ciller, sourire et hocher la tête. Quoi que ce soit, tu verras pire.

"Vous… Aidez-nous ! S'il vous plaît ! "

"Oui, oui, on verra ça, laissez-moi me présenter, Hadès, dieu des enfers7.

"Séphiroth, mon ami est blessé, il a besoin de soin ! "

Hadès se pencha sur Cloud avec une moue dépréciative. Cloud n'était déjà pas très bronzé en temps normal, il était presque aussi pâle que Séphiroth maintenant.

"A moins d'un miracle, il est foutu, paix à son âme," fit le dieu avec un geste désinvolte.

"Vous êtes un dieu non ? Alors faites-le ce miracle ! " S'emporta Séphiroth.

"Tututut jeune homme, un miracle, ce n'est pas gratuit, faudra faire quelques petites choses pour moi."

"D'accord ! Je les ferais, mais aidez le ! "

"Marché conclu, juste une petite signature en bas de ce contrat je te prie," demanda Hadès, "faisant apparaître un rouleau de parchemin devant Séphiroth. De ton sang de préférence. En bas à droite, tu n'as pas le temps de lire."

D'un geste rageur, Séphiroth saisit la plume et la planta dans son bras, avant de griffer la feuille de sa signature.

"Et maintenant ? "

"Bienvenue en enfer, gamin," déclara Hadès avec un immense sourire de chat.


Très loin, dans un petit monde paradisiaque, Riku et Sora furent recueillis et adoptés8, grandissant paisiblement, sans le moindre souvenir de leur passé, si ce n'est des cauchemars récurrents de sang, de cris et d'un grand château emplis de monstres.


"Et voilà Cid. Ta jambe est enfin guérie."

"Merci, Merlin," dit Cid en se levant de son lit, éprouvant ses muscles tout juste régénérés.

"Tut tut, tu dois encore garder le lit ! "

"J'ai trois gamins à nourrir, Merlin," soupira Cid.

"En parlant d'eux, la cicatrice de Squall ne disparaîtra pas," expliqua le vieux magicien tout en rangeant les fioles de potions vides. "La cicatrice physique comme mentale."

"Il est toujours en état de choc ? " S'inquiéta Cid en remettant son pantalon.

Les déchirures n'avaient pas disparu, mais au moins, il n'y avait plus de sang dessus. Yuffie avait hurlé chaque fois qu'elle avait vu les taches sur ses vêtements, jusqu'à ce qu'il arrive à se traîner dans la salle de bain de l'hôtel pour les laver. Il allait devoir trouver du fil et une aiguille maintenant.

Il y avait tellement de choses à faire pour élever trois enfants et il commençait tout juste à l'appréhender.

"Il se remet petit à petit, mais j'ai peur qu'il ne redevienne jamais l'enfant que tu connaissais. Ils ont tous les trois subi un fort traumatisme, surtout lui. Il s'en veut de ne pas avoir pu sauver votre ami."

"Ce n'est pas sa faute, j'aurais dû… je ne sais pas…" Marmonna Cid, abattu.

"Pour l'instant", coupa Merlin en refermant sa mallette, "vous avez tous besoin de repos et de calme. J'ai parlé au propriétaire du magasin d'accessoires. Il cherche de l'aide et il est d'accord pour t'engager. Le maire de Traverse a aussi trouvé un logement pour les enfants et toi. Vous n'aurez pas à rester à l'hôtel."

Cid poussa un soupir de soulagement. Un endroit à eux, et du travail pour lui. C'était déjà ça. Les habitants de Traverse étaient tous des réfugiés de différents mondes, chacun apportant sa propre pièce au monde composite, et ils avaient fait preuve de solidarité envers Cid et les enfants, mais Cid n'aimait pas dépendre de la charité.

Il avait besoin de faire quelque chose de ses deux mains.

Et pour les années qui viendront, ce serait élever trois enfants.

"Merci pour tout Merlin."

"Je t'en prie", répondit le vieux magicien, "entre réfugiés, il faut bien s'entraider. Si tu as besoin de quoique ce soit pour les enfants, n'hésite pas, je serais dans ma hutte au troisième quartier."


"Tu es réveillé, Cloud ? "

L'enfant remua faiblement, parvenant à peine à lever la tête de son oreiller. Il était dans une pièce aux murs de pierre, très simple, très peu meublée. En fait, mis à part le lit dans lequel il reposait, un chevet, une table et un coffre qui servait de banc, la pièce était vide. Un second coup d'œil révéla une porte, munie d'un rideau, et par laquelle Séphiroth venait d'entrer, un bol de soupe à la main et une étrange cape sur l'épaule. Le jeune homme approcha, les plumes du manteau frémissant sous le mouvement.

Il ne voyait pas bien avec la lumière des torches mais Séphiroth semblait porter une espèce d'armure en cuir.

"Salut," fit le jeune homme, visiblement soulagé de voir Cloud réveillé.

" Séph… ? Les autres ? "

Le jeune homme haussa les épaules en s'asseyant près de son camarade, poussant un soupir avant de lui tendre le bol qu'il avait à la main.

"On a été séparés. Je ne sais pas s'ils sont vivants ou non, en tout cas, ils ne sont pas ici."

"C'est où, ici ? " demanda le petit blond en essayant de s'asseoir.

"Hadès appelle ça le Colisée."

"Hadès ? " Répéta Cloud, encore complètement sonné.

"C'est... La personne qui nous a recueilli et qui… qui t'as sauvé la vie."

"Sauvé ? Pourquoi ? "

Séphiroth hésita un bref moment avant de poser le bol sur la table de chevet.

"Tu te souviens ? Quand on a été séparé des autres tu… tu as eu un accident."

Cloud fronça les sourcils, s'abîmant dans sa réflexion avant de lever son bras gauche, sans oser le regarder.

"Y'avait un morceau de vaisseau. Il a tapé sur mon bras et… coupé…"

Ses yeux bleus s'agrandirent d'horreur.

"Ma main…"

"Hadès a greffé une nouvelle main. Ne retire pas le pansement," ajouta Séphiroth en forçant Cloud à la reposer, "ce n'est pas encore guérit."

"Ah, bah le beau aux bois dormant est réveillé on dirait," railla Hadès en passant la tête par le rideau de porte.

Cloud sursauta en voyant l'apparence du dieu, mais Séphiroth le tranquillisa d'une pression de la main sur l'épaule.

"Séphiroth, ça va être ton tour gamin," continua Hadès avant de disparaître.

"Ton tour ? Séph que…" s'inquiéta Cloud.

"Je travaille pour Hadès. T'en fais pas, c'est temporaire, c'est juste quelques combats, je risque rien. Tiens, mange ça et repose-toi, je serais vite de retour."

Séphiroth se tourna pour ramasser son sabre posé au sol. Quand il se redressa, l'immense aile de plumes noires fixée sur son dos, se déplia, l'aidant à reprendre son équilibre.

" Séph, qu'est-ce c'est que ça9 ? " murmura Cloud, horrifié.

"Oh… Rien… Ce n'est rien, dors."


"Y'a pas de mais ! "

"Mais…"

"Pas de mais," répéta Cid en assénant la casserole de lait sur la table du petit déjeuner, au milieu des toasts et des bols de chocolat chaud.

"Tu vas brûler la nappe," nota Aérith, soulevant la casserole pour glisser une serviette dessous.

Qu'est-ce qu'il ne ferait pas sans Aérith, bon sang. Douze ans seulement, et elle était déjà la petite maman de leur maison, aidant Cid à faire tourner les lessives, les repas, les bains de Yuffie, et à gérer les crises d'adolescence de Squall.

"Aucun, vous m'entendez, AUCUN d'entre vous n'apprendras le maniement des armes et c'est mon putain de dernier mot ! "

"Cid, pas de gros mots devant Yuffie ! " lui rappela Aérith en apportant une plâtrée d'œufs à Squall.

Qu'est-ce qu'il disait ?

"Il y a de plus en plus de sans-cœurs qui rodent ! " Protesta Squall.

"Et bien je vous escorterai à l'école et je viendrais vous chercher, c'est tout ! " Gronda Cid avant de se tourner vers le grille-pain qui chauffait.

"Cid, j'ai bientôt quinze ans ! Je suis capable de me débrouiller seul ! "

Le blond se tourna vers Squall en le pointant du doigt.

"Vous êtes sous ma responsabilité jusqu'à votre majorité et vous ne toucherez pas à une arme jusque-là ! Laissez les gardes de Traverse s'en occuper."

Les toasts jaillirent hors du grille-pain, et deux couteaux les embrochèrent aussitôt, se plantant dans le mur derrière avec leurs victimes. Cid sursauta, puis grommela un juron et jeta un regard noir à Yuffie, juchée sur sa chaise et deux bottins, en train de siroter son chocolat chaud.

"Qu'est-ce que je viens de dire au sujet des armes ? "

"C'est pas des armes," rétorqua la gamine, "c'est des couteaux à pain."

Parfois, il regrettait vraiment sa décision d'arrêter de fumer tant que les enfants n'étaient pas adulte.

"Lequel d'entre vous lui a appris ça ? " Reprit le blond en se tournant vers les deux aînés.

"Elle a appris toute seule," répondit Aérith, "elle tient ça de ses parents."

"Quand je serai grande, je serai une ninja comme papa et maman ! " Proclama Yuffie du haut de ses six ans, "Et tu peux pas dire non, pasque c'est mon nez… Mon nez riz d'âge."

"Héritage," corrigea Squall d'un ton bougon.

"Pfu, c'est pareil."

"Yuffie…" commença Cid d'un ton dangereux.

"Que tu le veuilles ou non Cid, je vais apprendre à manier une épée," reprit Squall.

"Mais tu peux me dire pourquoi tu tiens absolument à te faire tuer ? ! "

"Je veux protéger les gens de Traverse ! Mieux que toi tu nous as protégé y'a deux ans ! "

Sur ce, Squall se leva et empoigna ses livres avant de sortir en courant, claquant la porte derrière lui. Cid resta longtemps hébété, fixant la porte sans rien dire, poignardé en plein cœur par les mots de l'adolescent. Aérith finit son petit déjeuner, puis envoya Yuffie se brosser les dents avant de commencer à rassembler les restes pour préparer les sandwichs du midi de toute la famille.

"Tu vas être en retard au magasin Cid," lui rappela-t-elle en lui tendant sa tasse de thé qui refroidissait.

"Est ce que tu penses aussi que je n'ai pas su vous protéger ? " Murmura Cid en se laissant tomber sur sa chaise.

"Non," répondit la petite fille, "et Squall ne le pense pas non plus… Il a parlé sans réfléchir, c'est tout…"

Cid tendit la main pour attirer la petite fille contre son épaule.

Elle avait douze ans et c'est elle qui le consolait. Tu parles d'un adulte responsable.

"Il a raison… Je n'ai pas pu sauver tout le monde."

"Tu as fait ton maximum," assura-t-elle en lui tapotant la joue avant de s'écarter à bout de bras. "Cid… Je vais apprendre à me battre moi aussi."

"Quoi ? " Protesta Cid.

"Pas maintenant ! Quand je serais un peu plus grande ! Mais… Je veux protéger les gens de Traverse. Comme Squall… Ils nous ont beaucoup aidé et tous les jours, y'a plus de sans-cœur et de réfugiés qui arrivent. Ils ont besoin d'aide."

" Je ne veux pas vous perdre…" Murmura Cid en caressant la joue de l'enfant, "vous êtes mes mômes…"

"T'en fais pas, je vais surveiller Squall et l'empêcher de faire des bêtises."

Cid soupira à nouveau et resta quelques minutes les yeux dans le vague avant d'avoir un petit sourire. Des trois enfants, Aérith était la plus mature malgré son âge. Elle le surprenait parfois avec ses réflexions d'adulte et son calme en toute circonstance. Même Squall, pourtant en pleine période de rébellion, écoutait ses conseils.

"Très bien. Je te fais confiance… Mais... Soyez prudent… D'accord ? "

"Promis ! "


"Encore une victoire ! Décidemment, rien ne t'arrête, gamin."

Séphiroth jeta un regard noir au dieu des enfers qui venait d'apparaitre, appuyé sur la porte de sa loge.

Il retira son armure couverte de sang et de quoi que ce soit qui coulait du corps des sans-cœurs, la jetant dans un coin. Il parcourut la pièce du regard, tiqua en remarquant l'absence de Cloud, mais décida que l'adolescent pouvait attendre qu'il ait pris un bain et un repas avant qu'il le ramène à la maison manu militari.

"Je te serais reconnaissant d'arrêter de m'appeler comme ça."

"Hooo, c'est vrai, désolé… Quel âge ça te fais déjà ? Dix-neuf ? "

"Vingt ans, corrigea l'homme aux cheveux argent.

"Trois ans que toi et le petit vivez avec nous, le temps passe si vite pour les mortels," fit ironiquement le dieu. "Tu as faim, gamin ? "

Séphiroth grinça des dents au surnom mais hocha la tête, au grand plaisir d'Hadès qui se chargea aussitôt de faire apparaître le repas d'un claquement de doigts. Une table s'éleva devant eux, ainsi que deux banquettes ou s'installer pour manger et une quantité incroyable de plats différents.

"C'est un vrai festin aujourd'hui," remarqua Séphiroth en contemplant les plats devant lui.

"Normal ! Mon poulain vient de remporter le dixième tournoi d'affilée ! C'est la moindre des choses que je pouvais faire ! Tiens, assieds-toi et mange. Tu permets ? " Ajouta le dieu avant de prendre place à son tour.

Sans mot dire, le jeune homme commença à se servir, piochant à même les plats, comme le voulait la tradition au Colisée. Allongé face à lui, Hadès se goinfrait déjà, faisant glisser son repas de grandes rasades de vin. Il servit Séphiroth en alcool et allait boire à son tour quand son champion reprit la parole.

"Tu as des nouvelles des autres ? "

Le dieu prit le temps d'avaler sa gorgée et de s'essuyer les lèvres avant de jeter sa coupe par-dessus son épaule, où elle disparut dans un petit nuage mauve. Séphiroth ne savait pas d'où venait, ni où allait tout ce que Hadès faisait apparaître ou disparaître et pour être honnête, il s'en fichait un peu.

"Rien ! "

"Ils ne sont pas morts ? "

"En tout cas," commenta Hadès en choisissant du raisin dans une poterie, "ils ne sont pas dans mon petit chez-moi."

"Alors pourquoi tu n'arrives pas à les trouver ? " S'emporta Séphiroth en abattant sa coupe sur la table.

L'instant d'après, Hadès avait disparu de la banquette et était debout près de Séphiroth, penché sur lui. Le jeune homme se leva d'un bond, cherchant son arme d'un regard. Il ne s'habituait pas à voir le dieu faire ça et avec les réflexes violents qu'il développait à force de se battre, celui-ci allait un jour prendre un coup de Masamune en travers du corps...

"Tututut Séph…" Morigéna Hadès en agitant un long doigt maigre sous le nez du jeune homme, "c'est pas comme ça qu'on parle à son patron…"

Séphiroth ravala l'insulte qui lui montait et se rassit, fixant son regard meurtrier sur le poulet rôti dans son assiette.

"Je croyais que ce serait un jeu d'enfant pour toi de les retrouver ! Et ça fait trois ans que tu cherches, sans succès…"

"Ouaip, je sais…" admit le dieu en retournant à sa banquette, en marchant cette fois, "mais peut être qu'ils ne veulent pas être trouvés."

Devant l'air interrogatif de Séphiroth, Hadès reprit, gobant un grain de raisin entre chaque mot.

"Seeeeeph… Trois ans que vous êtes ici et ils n'ont même pas essayé de vous chercher. Ni toi, ni Cloud. Soit, ils ne savent pas que vous êtes vivants… Soit, ils s'en foutent. Des amis comme ça, je m'en passerais personnellement."

"Je t'interdis de dire ça…"

"Vois la vérité en face, gamin, ton précieux Cid ne fais pas l'effort de te chercher, pas plus que ces gosses à qui tu as sauvé la vie…quant à ton frère… Évitons les sujets qui fâchent, d'accord ? "

Son interlocuteur soupira, abattu et Hadès tendit son long bras pour lui tapoter l'épaule avec bienveillance.

"Allons, fait une risette gamin, tu n'es pas bien ici ? Nourri, logé, blanchi, adulé des foules, roi de l'arène et ton aile te donne un look d'enfer qui fait flasher les nanas10. C'est le pied non ? " Ajouta Hadès avec un pouce levé qui s'enflamma aussitôt.

Séphiroth admit que la vie était plutôt facile au Colisée. Ses compétences au combat lui permettaient d'offrir une vie facile et confortable à Cloud et son statut de protégé d'Hadès lui donnait… et bien… une autorité sur le reste des monstres.

"J'ai juré à Cloud de retrouver les autres."

"Tiens, parlons-en de lui…" marmonna Hadès, "tu sais… Ce gosse m'inquiète."

"Quoi ? Qu'est-ce qu'il a ? "

"Écoute, il a déjà quinze ans, c'est la période de la crise d'adolescence… s'isoler comme il le fait, c'est pas top pour les relations humaines…"

"Pour ce qu'il y a comme humains au Colisée," maugréa Séphiroth.

"Manière de parler, ne me coupe pas, gamin. Ton ami est en pleine période de rébellion… Il m'envoie même balader quand j'essaye de savoir ce qui ne va pas. Tu sais pourtant que je ne veux que son bien-être," ajouta le dieu, une main sur le cœur en emphase.

"Je lui parlerais," soupira Séphiroth.

"Bien ! " s'exclama le dieu avant de jeter un coup d'œil au panneau solaire sur son poignet, "écoute, je dois filer là, sois gentil, fini ton repas je repasserais plus tard. Envie de compagnie ? J'ai quelques filles qui sont arrivées récemment."

"Merci, mais ça ira."

"J'ai des hommes aussi."

"Hadès ! "


Squall prit une profonde inspiration et poussa la porte de la boutique, se répétant mentalement qu'il n'était pas nerveux. Deux ans avaient passés depuis la dispute avec Cid, et ils ne s'étaient quasiment pas parlé depuis. Après avoir intégré les Rôdeurs, les gardiens de Traverse, Squall avait emménagé dans leur QG. Il ne retournait que rarement à la maison, quand Aérith l'enquiquinait suffisamment pour qu'il accepte de venir dîner à la maison, et l'ambiance dans ces circonstances était toujours tendue, tant pour Cid que pour Squall.

La clochette de la porte tintinnabula gaiement quand il entra, puis à nouveau à la fermeture de la porte. Cid, debout derrière le comptoir, en train de ranger une étagère, salua son client.

"Bienvenue à la boutique d'accessoires, je suis à vous dans un moment."

"Bonjour, Cid."

Le blond sursauta, surpris par la voix de l'adolescent, et se tourna vers lui.

"Squall ? "

"On m'appelle Léon11 maintenant," corrigea Squall.

"Léon ? " Répéta Cid d'un air dubitatif.

"Pour Lionhart."

Ah. Il avait repris son nom de famille. C'était… compréhensible. Cid n'aurait probablement pas dut les enregistrer sous le nom d'Highwind, mais sur le coup, il n'avait pas réfléchit à ça en arrivant à Traverse.

"Euh… Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? " finit par demander Cid, repassant en mode commerçant pour ne pas risquer de gaffer.

"Je viens chercher la commande des rôdeurs," répondit Léon, piétinant nerveusement.

"Ah oui, trois colliers carapaces et un bracelet feu, c'est ça ? "

"Hn."

Cid se détourna et fouilla sous le comptoir, extrayant un carton qu'il ouvrit aussitôt pour chercher les accessoires. Léon manqua laisser échapper un soupir de soulagement. Pour l'instant, ça allait. Ils étaient cordiaux l'un envers l'autre. Aérith serait contente de l'apprendre.

"Comment ça se passe chez les Rôdeurs ? "

"Ça va." Répondit laconiquement Léon. "La routine."

"Taper sur des sans-cœurs à longueur de journée est devenu une routine chez toi ? "

"Au moins, je protège les habitants."

"Oh," fit Cid en baissant les yeux vers la boîte, emballant les bracelets.

Léon manqua se mettre une baffe en s'entendant parler, comprenant que son aîné le prenait comme un nouveau reproche. La seule fois où Aérith lui avait jamais crié dessus, c'était pour le blâme injuste qu'il avait fait à Cid deux ans auparavant, dans un coup de colère.

Et depuis, il cherchait désespérément à s'excuser.

"Voilà, ta commande est prête."

"Euh, Cid…"

"Hm ? " fit le blond en levant les yeux vers lui.

Cid avait maintenant trente-quatre ans. Il ne s'était pas marié, et d'ailleurs, s'il en croyait les ragots qu'Aérith échangeait comme des faveurs au QG, il n'avait même jamais eu de rendez-vous galant depuis qu'ils étaient à Traverse.

Léon se souvenait d'une jolie femme à lunettes du temps de la Forteresse, aux cheveux brun roux, qui travaillait avec Cid sur les aéronefs et lui faisait un thé qu'il prétendait immonde mais buvait quand même. Shera, s'il pouvait faire confiance à sa mémoire.

Mais elle avait disparu quelques mois avant leur fuite de la Forteresse.

Depuis, Cid prenait soin d'eux, et continuait à boire son thé froid et trop infusé.

"… Pardon."

Le blond cligna bêtement des yeux, cherchant où voulait en venir l'adolescent.

"De quoi ? "

"Pour... Ce que j'ai dit…Y'a deux ans. Je suis désolé, je ne le pensais pas."

"Tu n'avais pas tort," soupira Cid en se grattant le crâne.

"Si ! Écoute," commença Léon en agitant nerveusement les bras, "tu… tu as tout fait pour nous sortir de la Forteresse, au péril de ta vie, et après tu nous as élevés comme tes gosses, Yuffie, Aérith et moi et… et moi je… Je te remercie en t'insultant," acheva-t-il piteusement.

"Squ… Léon…Ça va… c'est pas grave. Je reconnais que j'étais un peu sévère mais… Je ne voulais pas vous perdre… Pas après avoir échoué à sauver tous les autres."

Léon ne savait pas quoi répondre à cet aveu et détourna le regard, gêné. De son côté, Cid s'était pris le front dans la main en soupirant, s'appuyant sur son comptoir.

"Bon sang… Je ne dors pas les soirs où vous partez en mission toi et Aérith…"

"Comment sais-tu quand on a des missions ? " S'étonna le brun.

"Aérith me tient au courant," répondit Cid avec un geste évasif.

"La Reine des commérages," marmonna Léon.

"Ou Yuffie me rapporte les derniers ragots…" acheva Cid avec un petit sourire, "elle a déclaré que dès qu'elle aurait l'âge, elle deviendrait une Rôdeuse elle aussi."

"Et tu la laisseras faire ? " S'enquit Léon.

A entendre Cid évoquer ça, il commençait à comprendre pourquoi il avait réagi aussi violemment deux ans auparavant, quand Squall lui avait déclaré la même chose.

Yuffie en rôdeuse ? A combattre des monstres ?

Petite Yuffie aux genoux cagneux et au menton écorché qui avait refusé de dormir seule pendant un an après leur arrivée ?

Sa petite sœur ? !

"Pas avant ses quinze ans et sous réserve qu'elle ait de bonnes notes."

"T'es un vrai papa poule," se moqua Léon avec un micro sourire.

"En parlant de père…" reprit Cid, "le tien serait fier de toi, tu sais ? "

Léon sourit à nouveau, puis ramassa le paquet sur le comptoir avant de répondre.

"J'espère bien que tu es fier de moi."

Et il sortit, plantant là un Cid stupéfait et ravi.


Séphiroth ouvrit la porte de leur logement et jeta Cloud dans la pièce principale, laissant le blond trébucher pendant qu'il la fermait.

"Je peux savoir ce que tu faisais encore ? ! "

"Mais rien ! C'est eux qui m'ont provoqué ! " protesta Cloud en essuyant le sang qui coulait sur sa joue.

"Je t'ai déjà dit mille fois de ne pas sortir de notre quartier du Colisée ! " s'exclama Séphiroth en posant Masamune sur son support mural.

"Je cherchais des renseignements sur Cid et les autres ! " Tenta Cloud.

"Tu n'en trouveras pas ! " Rétorqua Séphiroth, "Hadès a cherché partout sans rien trouver ! Et j'aimerais que tu arrêtes de provoquer les sans-cœurs ! "

"C'est juste des monstres…" marmonna Cloud.

"J'en ai assez de venir sauver ta peau toutes les cinq secondes, Cloud ! "

"Au cas où j'ai seize ans et je suis capable de me démerder tout seul ! "

"C'est pas l'impression que tu donnes ! Si tu veux m'aider, reste dans ton coin et ferme la ! "

"Va chier ! " Lança Cloud avant de se réfugier dans sa chambre, claquant la porte derrière lui.

"CLOUD REVIENS ! " Hurla Séphiroth avant d'aller se chercher un verre de vin dans la cuisine.

Il failli faire un bond en voyant le dieu attablé devant sa propre boisson, lui tendant une coupe.

"Tu sais qu'on vous entend hurler jusque dans l'arène ? Je viens de voir le petit passer par sa fenêtre, dispute d'amoureux ? "

Séphiroth sursauta mais parvint à réprimer l'envie de fracasser son poing sur la face du Dieu.

"Merde, Hadès," grommela-t-il en attrapant la coupe, retournant dans la pièce principale. Hadès y apparut dans un nuage de fumée, allongé sur la banquette des repas.

"Ouh, à ce point-là ? "

"Je sais plus quoi faire avec lui," grogna Séphiroth en agitant l'aile. "Il ne m'obéit plus, il ne m'écoute pas…"

"Aaaah, l'adolescence… Je suis bien content de ne pas être papa quand je le vois, ce petit. Je suis déjà tonton, ça me suffit largement."

"Je craque ! " Explosa Séph, battant furieusement de l'aile en désignant la porte par laquelle Cloud avait disparu. "Qu'il se démerde, ça lui fera les pieds ! "

"Ecoute," proposa Hadès en posant sa coupe sur la table, "je vais aller parler au gosse. C'est juste une passade…"

"Deux ans qu'elle dure cette passade ! " Grogna Séphiroth en se laissant tomber dans l'autre banquette. "Et il ne pense qu'à Cid et les autres ! Il n'a toujours pas compris que c'était peine perdue ? On est livré à nous-même et il faut qu'il déconne."

Hadès hocha la tête d'un air entendu et tendit la main, la posant sur le genou de son champion.

"Tu sais… Je crois que le petit a besoin d'action."

"D'action ? " répéta Séphiroth d'un ton dubitatif.

"Voilà ce que je te propose… Je l'inscris au tournoi."

Séphiroth tourna lentement la tête vers son patron, le regard meurtrier.

"Tu es complètement fou. Tu le vois se battre contre des sans-cœurs ? ! "

"Ce n'est pas déjà ce qu'il fait tous les jours hors tournoi ? " Remarqua sarcastiquement Hadès en examinant ses ongles.

Si. Et Séphiroth devait admettre que même à mains nues et sans armure, Cloud ne se débrouillait pas trop mal.

"Ce n'est pas pareil," hésita Séphiroth.

Le dieu se leva, passant près de l'homme aux cheveux argenté.

"C'est du sport. Tu sais bien que la mise à mort est hyyyyyyyper rare… allez Séph," supplia Hadès en posant ses mains sur les épaules du jeune homme, "fais-moi confiance… Jusqu'à présent, je ne t'ai fait aucune crasse, pas vrai ? "

"C'est vrai…" Admit l'homme aux cheveux argent.

"Bien, alors c'est dit, je l'inscris au tournoi de base, je vais lui parler…"

"Attends, je devrais peut-être y aller…"

"Ooooh, que c'est mignon," déclara Hadès avant d'attraper la joue de l'homme aux cheveux argent entre deux doigts, " Séphiroth s'inquiète pour son chéri."

"Cloud n'est PAS mon chéri," rétorqua Séphiroth en tentant, pour la énième fois depuis qu'il connaissait le dieu, de l'achever d'un regard qui tue.

Sans succès. Hadès se contenta de sourire et alla vers la porte, saluant le jeune homme d'un grand geste théâtral.

"Ne t'en fais pas, je sais très bien qu'il est chasse gardée pour toi ! "

"Je te hais."

"A ton service."

Et le dieu à la peau bleue disparut dans un nuage de fumée.

"Tu pourrais au moins utiliser la porte correctement," lui reprocha Séphiroth.

"Les portes sont pour les mortels ! " Rétorqua la voix du Dieu, de l'autre côté du panneau de bois.


"Coucou gamin, je peux te parler ? "

Cloud soupira, puis rassembla le peu de savoir-vivre qu'il avait pour ne pas envoyer balader le dieu trop méchamment. Séphiroth était furieux quand il manquait de respect à leur bienfaiteur.

Cela étant, le respect que Séphiroth montrait en exemple n'était pas mieux.

"Qu'est-ce qu'il y a encore ? "

"Oooh, ben dis donc, tu as ta période ou quoi ? "

"Si c'est pour me dire ça…" grommela Cloud en se détournant, reprenant sa contemplation des gladiateurs à l'entraînement sur le parvis du Colisée.

"Aaah, je plaisantais, Séph et toi vous êtes vraiment fait sur le même moule, y'a pas à dire," remarqua Hadès en s'asseyant sur les marches, près de Cloud. "Je viens en paix, tu sais."

Comme tout ado en période de rébellion, Cloud répondit par un grognement inarticulé qui ne découragea pas le Dieu le moins du monde.

"Tu peux me parler, petit… Je vois bien que ça ne va pas… Et ça me fend le cœur de vous voir vous disputer Séph et toi."

"Il m'énerve," gronda Cloud.

"Ah ça, ce n'est pas nouveau… Il énerve tout le monde, ça vient avec le côté héros du colisée, beau gosse, et athlète invaincu."

"Je suis plus un gosse, pourquoi est-ce qu'il me traite toujours comme ça ? ! " S'emporta Cloud en levant les mains au ciel.

Hadès hocha gravement la tête, approuvant les paroles de Cloud.

"Il continuera tant que tu n'auras pas fait tes preuves."

"Mes preuves ? "

"Tu sais," fit Hadès en se penchant sur le jeune homme, "quand vous êtes arrivés ici, tu étais presque mourant, pour lui, tu restes un gamin fragile et handicapé à protéger…"

Au mot handicapé, Cloud crispa la main sur la pierre des marches, les griffes noires qui la prolongeait traçant de profonds sillons dans le grès dur.

"Merci pour l'handicapé," marmonna Cloud en levant sa main, jetant un regard dédaigneux à l'appendice monstrueux.

"Oui, j'admets que je n'ai pas misé sur le côté esthétique de la chose," admit Hadès, "mais vu les moyens, je me suis pas mal débrouillé ! "

"'Pas mal débrouillé' ? Tu m'as greffé une main de sans-cœur ! " Gronda Cloud en fourrant le membre incriminé sous le nez d'Hadès.

"Je n'avais rien d'autre sous la patte, désolé."

"Je ne suis pas handicapé, je ne suis pas un gosse et je ne suis pas fragile ! " protesta Cloud avant de se remettre à bouder.

"Moi je sais, je t'ai vu te battre. Mais Séph… Disons qu'il est au-dessus de ton niveau. Largement."

"Je veux lui prouver que je suis fort et retrouver les autres ! "

"Ah oui, je me doutais que tu voudrais les chercher," soupira le dieu.

Cloud baissa les yeux sur la poussière sous ses pieds.

" Séph…. Ne veut plus…"

"Il pense que vos amis vous ont oubliés…"

"Ce n'est pas vrai ! " Protesta Cloud, "ils ne peuvent pas avoir fait ça ! Surtout pas Aérith ! "

"Ta petite amie, c'est ça ? "

"Non ! " Protesta Cloud en se détournant, écarlate," on avait dix ans ! C'est... c'est juste une amie ! "

Hadès passa un bras autour des épaules de Cloud, l'attirant plus près pour lui parler à l'oreille.

"Tu veux vraiment les retrouver ? "

"Oui ! "

"Et prouver à Séph qu'il a tort ? "

"OUI ! " répéta Cloud avec ferveur.

"Ok… je te propose un marché," répondit Hadès en baissant encore la voix.

Il jeta des petits regards autour de lui, s'assurant que personne ne les espionnait avant de se lancer dans ses explications.

" Vois-tu… J'ai besoin de quelqu'un pour un petit boulot. Comment dire…Je t'ai parlé d'Hercules ? "

"Ton neveu ? Le faux héros ? " répondit Cloud.

"Ouaip, ce gosse massacre tous mes hommes. Il a tué l'Hydre, il a eu mes géants, alors qu'ils ne lui avaient rien fait ! Cette pauvre Echidna a déjà perdu tellement d'enfants par sa faute, si tu l'entendais pleurer. Si ça continue, il viendra jusqu'ici pour raser le Colisée."

"Qu'est-ce que j'ai à voir là-dedans ? " s'étonna Cloud.

"Tu n'es pas d'ici ! Les Dieux n'ont aucun pouvoir sur les mortels étrangers tant qu'il n'y pas de contrat. Tu t'entraînes, et dès que tu es assez fort…"

Hadès passa un doigt sous sa gorge.

"Tu le butes."

"Tu me demandes d'assassiner Her..." s'exclama cloud avant de se faire précipitamment bâillonner.

"Chu chu chut ! " fait Hadès en jetant un regard craintif vers le ciel, "pendant un combat à l'arène bien sûr, mort accidentelle et tout et tout. Mais discret. Sinon le père du gosse me tombe dessus à bras raccourci et je n'ai pas besoin d'ennui avec mon cher frère."

"Tu as dit qu'il était très fort…"

"C'est vrai. Mais voilà ma part du marché. Je te donne les mêmes pouvoirs qu'à Séph, ET dès que Hercules est mort, je te retrouve tes amis et ta chère petite Aérith."

"Tu peux faire ça ? ! Je croyais que…"

"Je suis confiné dans ce monde," avoua Hadès, "mais une fois que je n'aurais plus mon neveu et son père sur le dos, je devrais pouvoir les retrouver dans les autres mondes. Alors ? Réfléchit peu mais bien."

Cloud réfléchit très peu avant de répondre.

"Bien ! Alors… Signe ici, avec ton sang. Non non, tu n'as pas le temps de lire."


C'étaient les grandes vacances.

Il n'y avait pas de devoirs (enfin si, mais ça attendra les derniers jours des vacances, comme toujours) et leurs parents travaillaient.

Aussi les enfants de l'Île du Destin passaient leurs journées sur leur île, ou dans l'eau.

Surtout dans l'eau en fait.

"Vas-y Rikuuuuu ! "

"Wakkaaaaa ! Pousse-les à l'eau ! "

"Je me concentre mieux sans vos couinements, les filles ! " Rétorqua le grand rouquin, dans l'eau jusqu'à la taille, Tidus debout sur les épaules.

"A l'assaut ! Brailla Sora en tendant le bras en avant, lui-même juché sur les épaules de Riku.

"ALLEZ LES GARÇONS ! " Encouragea Kairi, sautillant sur la plage à côté de Selphie.

Riku prit son élan et se précipita sur Wakka, poussant un grand cri de guerre. Les deux cadets, toujours perchés sur leurs aînés, s'empoignèrent, chacun essayant de faire tomber l'autre de leur perchoir.

"T'as aucune chance Tidus ! "

"Rêve Sora ! Je vais te montrer ce qu'est la douleur ! "

Soudain, profitant d'une vague qui déséquilibrait Wakka, Riku lui fit un croche-patte, cueillant la cheville du rouquin d'un rapide coup de pied.

Wakka bascula en arrière.

Tidus, se sentant tomber, se rattrapa à la première chose venue.

C'est-à-dire : Sora.

Et pour finir, tout le monde se retrouva à l'eau, sauf Riku, toujours debout et très content de lui.

"Vainqueur toute catégorie, moi-même ! "hurla-t-il en levant les bras au ciel. Merci la foule en délire !

La foule, en tout et pour tout composée des deux filles, partit effectivement en délire.

"Tricheur ! " S'exclama Tidus en émergeant de l'eau, suivi peu après par Wakka.

"Pourquoi ? On a bien dit qu'il fallait faire tomber l'autre non ? " Fit Riku en dépêchant un Sora crachouillant de l'onde.

"Pas son propre coéquipier, mec ! " Protesta Wakka.

"Hey, les garçons ! " Appela Kairi. "Venez manger ! Le poisson est cuit ! "

"On fait la course ? " Proposa Sora.

Après quelques minutes de pataugeages dans l'eau salée, de chutes sur le sable mouillé, puis de course éperdue, ce fut Riku qui s'appropria le plus gros poisson grillé, suivi par Wakka et, ex aequo, les deux benjamins.

"Et ben, vous en avez mis un temps, ça va refroidir," fit ironiquement l'adolescent aux cheveux argent.

"Vas crever la bouche ouverte," rétorqua Wakka en se laissant tomber devant Riku.

Après un copieux repas, les amis restèrent à digérer, se dorant au soleil.

"J'ai mangé trop de noix de coco," gémit Sora.

"Je t'avais dit de faire attention," fit Kairi avant de se tourner vers Riku, allongé de tout son long sur le sable. "Riku ? "

"Hmmmm ? " Marmonna paresseusement l'adolescent, trop confortable pour bouger.

"C'est quoi… ces cicatrices sur ton ventre ? "

L'adolescent se hissa sur ses coudes et fixa un moment les vieilles cicatrices avant d'hausser les épaules.

"Chais pas, je les ai toujours eus… J'ai dû me faire attaquer par une bestiole quand j'étais petit."

"Un animal ? " proposa Wakka.

"Un moooooooonstre ? " Suggéra Selphie, les yeux brillants.

"Oh oui, un monstre ailé, violet, avec de grandes ailes et des crocs acéréééééés," fit Riku en rampant vers la jeune fille, les mains crispées comme des griffes.

"Aaaaaaaaah ! T'es pas droooooooleuh ! Couina la fillette en jaune, se cachant derrière Tidus pour échapper à leur aîné.

"Je plaisante Selphie," reprit Riku en se hissant à genoux, les mains sur les hanches. 'Il n'y a pas de monstre ici."

"Dans d'autres mondes peut-être," murmura Sora, le regard perdu vers l'horizon.

"Monstre ou pas, ça ne m'empêchera pas d'y aller ! Je veux pas rester ici toute ma vie," ajouta Riku en sautant sur ses pieds. "Et si on faisait un radeau ? "

"Un radeau ? " Répéta Kairi.

"Oui ! Et on part à l'aventure ! Ça vous tente ? ! "

"OUAIS ! On commence quand ? " Demanda Sora, bondissant sur ses pieds comme un cabri.

"Maintenant ! "


"Bienvenue au magasin d'accessoires ! Que puis-je pour v…Et bé… qu'est-ce qu'il y a gamin ? T'en fais une tête…"

Sora se tourna vers le vendeur, qui le fixait de l'autre côté du comptoir, un cure-dent mâchonné dans la bouche. C'était un homme blond, pas très grand, à l'air bourru, mais qui le regardait avec inquiétude. Avec son don naturel pour juger les gens, Sora lui fit aussitôt confiance.

"Euh… Je… Où est ce que je suis... Je veux dire... C'est où ici ? "

"Ville de Traverse…" répondit Cid en s'accoudant sur son comptoir, baissant les yeux vers le gamin, "tu es un réfugié, hein ? "

"Réfugié ? " Répéta Sora en approchant de Cid, posant la keyblade sur le comptoir.

"Ouais… Ceux qui ont perdu leur monde atterrissent souvent ici," expliqua Cid en jetant un coup d'œil à l'arme de l'enfant.

Il n'avait jamais vu une arme pareille. Enfin, il pensait que c'était une arme. Il espérait que c'était une arme, un gamin de cet âge seul, même à Traverse, devait apprendre à se défendre vite.

"Mon monde a disparu…" expliqua Sora, "y'avait de drôles de petites créatures toutes noires…"

"Les sans-cœurs." expliqua Cid.

Si le gamin ne savait pas ce qu'était un sans-cœur mais que son monde avait disparu, c'était que le processus s'accélérait. Il faudrait qu'il en parle à Merlin, ça devenait inquiétant. Il avait fallu des années pour que Jardin Radieux disparaisse et la Forteresse avait tenu deux années supplémentaires avant d'être engloutie à son tour.

"C'est triste à dire, mais ton monde a été avalé par les ténèbres."

"Mais, et mes amis ? " Paniqua Sora.

"Du calme, si toi tu as pu arriver ici, tes amis doivent être quelque part aussi. Comment tu t'appelles ? "

"Sora ! "

Cid haussa les sourcils.

"Sora ? J'ai connu un Sora y'a longtemps… Il aurait ton âge si... Bah, laisse tomber… Écoute… Tu devrais aller voir les Rôdeurs, ils auront peut-être trouvé tes amis."

"Les rôdeurs ? " répéta Sora.

"Ils s'occupent de protéger Traverse des sans-cœurs. En ce moment, ils sont à l'hôtel dans le deuxième quartier. Demande à voir Léon et dis que tu viens de la part de Cid."

"Merci M'sieur ! " s'exclama l'adolescent avant de déguerpir à toute vitesse, revenant sur ses pas pour reprendre son arme et repartir à nouveau.

"Attends ! Le quartier est bourré de sans-cœurs ! Fais attention à toi ! "

Peine perdue, l'enfant avait disparu.

Cid secoua la tête et reprit son inventaire, interrompu par l'arrivée de Sora. Il ne s'y consacrait que depuis dix minutes quand la porte se rouvrit.

"Bienvenue au… Ah, Léon ! "

"Cid," salua l'homme en cuir qui venait d'entrer, suivi par une Yuffie toujours aussi bondissante qui vint aussitôt lui plaquer un baiser sur la joue de son père adoptif.

"Salut Yuffie, Léon, tu tombes bien, j'ai vu quelqu'un qui cherchait à te parler tout à l'heure."

"Les envoyés du Roi Mickey12 ? "

"Euh non je ne pense pas, un gamin, un nouveau réfugié. Je l'ai envoyé au deuxième quartier, il a perdu ses amis."

"A quoi il ressemble ? " Demanda Yuffie en se hissant sur le comptoir.

"Quatorze ans, brun aux yeux bleus… Ah, et il traînait une grosse clé avec lui."

Les deux rôdeurs échangèrent un regard.

Et disparurent en courant.

"Bah…Qu'est-ce que j'ai dit ? "


"Mais ce n'est pas vrai, tu es complètement FOU ? ! "

Ah, Léon avait fait une bêtise, comprit Cid en avançant dans le couloir de l'hôtel, les bras pleins de repas à emporter. Il avait pris l'habitude d'amener à manger à ses gamins quand ils étaient tous les trois de garde au QG des rôdeurs. Ça leur permettait d'avoir une réunion de famille de temps en temps et quand, par miracle, ils étaient tous les trois de repos, c'est eux qui venaient à la maison préparer les plats favoris de Cid.

"Aérith," gémit Léon.

"C'est un enfant et tu lui tapes dessus de toute tes forces ! Idiot ! "

Uh. Il allait peut-être devoir donner de la voix, lui aussi.

"Je voulais vérifier qu'il était bien le Maître de la Keyblade…"

"Et tu voulais qu'il soit quoi en se baladant avec une clef de cette taille ? Un apprenti serrurier ? ! "

"Salut les enfants," lança Cid en entrant dans la chambre d'hôtel…

Le pilote marqua un temps d'arrêt en voyant le tableau que ses gosses formaient. Squall, assis sur le lit, se faisait copieusement enguirlander par Aérith, plus furieuse qu'il ne l'avait jamais vue. Le chef de Rôdeurs, habituellement si noble et fier, se ratatinait sur lui-même comme un raisin de Corinthe à chaque mot de la jeune femme.

"Oh… qu'est-ce que Léon a fait pour qu'Aérith l'engueule comme ça ? " Demanda-t-il à Yuffie, qui assistait à la dispute en grignotant des pop-corn, assise en tailleur sur l'autre lit.

"Ben, Léon a voulu 'tester' Sora. Ça a mal tourné et on a dû le soigner et puis après y'a eu les envoyés du Roi Mickey, Donald et Dingo, qui sont arrivés et un méga sans-cœur s'est ramené mais Sora et les deux autres l'ont envoyé ad patres."

Cid fixa Yuffie d'un œil bovin, le temps d'assimiler les informations. Il finit par soupirer et tendit son cure-dent en direction de Léon, qui subissait toujours la réprimande verbale et virulente d'Aérith.

"Je te filerais bien une baffe pour ça Léon, mais tu es grand, et Aérith se débrouille très bien en engueulade".

"J'ai eu un bon prof," déclara fièrement la jeune guérisseuse.

"Ciiiid," protesta Léon, cherchant un support moral de la part de leur père.

"Et il est passé où ce gosse au fait ? " Demanda Cid en cherchant le petit brun du regard.

"Repartit. Il doit trouver le Roi Mickey et ses amis," expliqua Yuffie.

"J'espère qu'il sera prudent," maugréa Cid en reprenant son cure-dent en bouche, tendant un plat à Yuffie.

"Tu viens à peine de réussir à te débarrasser de Yuffie et tu veux adopter un autre enfant ? " S'étonna Aérith.

Cid eut un petit sourire amusé en entendant le couinement offensé de l'adolescente. Il lui ébouriffa les cheveux et esquiva une étoile ninja avant de tendre leur part à Aérith et Léon.

"Il me rappelle notre Sora," admit-t-il en s'asseyant pour déguster son propre repas. "Ils auraient le même âge…"

"Je ne me souviens pas," marmonna Yuffie tout en prenant place près de Cid, 'je ne sais même plus à quoi il ressemblait… et vous ? ' Demanda-t-elle à ses aînés.

« Un peu… Pas beaucoup, » admit Aérith, « je ne le voyais presque jamais. »

« Je ne me rappelle que d'un bébé avec de grands yeux, qui rampait partout, » avoua Léon en s'installant en face de Cid. "Et qui avait le chic pour faire des bêtises et s'attirer des ennuis."

"Wow et ben heureusement que les deux Sora ne se sont pas rencontrés, Catastrophe puissance 2…"

"Yuffie ! " protesta Aérith.

"Elle n'a pas tort, "admit Cid, "Léon, tu te souviens de la fois où Riku et lui ont compris ou la cuisinière de la Forteresse cachait les biscuits ? "

"Ne me le rappelle pas, Quistis et moi nous sommes faits enguirlander à leur place. Personne ne voulait croire que des bébés à peine capable de marcher avaient volé la boite à gâteaux."


Bon. Ça ne s'était pas tout à fait passé comme prévu.

Ça avait peut-être même été un fiasco total.

"Euh... Ça va ? " Demanda doucement Sora, hésitant à approcher du blond à l'aile de démon.

Cloud, assis sur les marches du Colisée, leva les yeux vers l'enfant.

"Ça ira. Hercules m'a donné une potion."

"Tant mieux," fit Sora avant de jeter un coup d'œil à ses camarades derrière lui, "euh…"

Cloud fixa l'enfant sans ciller. Hercules, le faux héros qu'il devait assassiner, pour qui il avait passé huit ans de sa vie à s'entraîner, venait de lui sauver la vie.

Contre une créature d'Hadès qui plus est.

C'était… déconcertant.

Et puis cet enfant, qu'il aurait dû tuer aussi, s'enquérait maintenant de sa santé.

Qui était son ennemi, qui était son allié ?

Et par les Dieux de l'Olympe, où était passé Séphiroth ?

"Pourquoi tu étais avec Hadès ? " s'enquit l'enfant.

Cloud hésita quelques secondes avant de répondre, plongeant ses yeux dans ceux de Sora.

"Je cherche quelqu'un… Hadès avait promis de m'aider."

"Moi aussi je cherche quelqu'un… J'ai perdu mes amis quand mon monde a été détruit," confia Sora.

Oh. Oh, pauvre gosse.

"Je suis désolé pour toi."

Sora haussa les épaules d'un air fataliste, sans toutefois cesser de sourire et Cloud fronça les sourcils. Quelque chose était familier chez cet enfant. Un petit truc, peut être juste une attitude, une manière de parler…

"Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? "

"Je ne sais pas," admit Cloud. "Continuer les combats quelque temps… Et peut-être, chercher de mon côté. Je ne sais pas si je peux faire confiance à Hadès."

Et à Séphiroth, ajouta-t-il mentalement. Depuis quelques années, il ne voyait plus son ami, sauf pendant les rares combats auxquels il participait parfois, écrasant ses ennemis sans pitié. Il ne se rappelait plus la dernière fois que Séphiroth lui avait adressé la parole, ou juste sourit comme il le faisait avant. Ce n'était plus qu'une machine à tuer, implacable et cruelle13.

Avec un petit frisson, Cloud s'aperçut qu'il avait inconsciemment commencé à suivre la même voie.

"Ça va ? " S'enquit aussitôt Sora.

"Oui. Je crois… J'espère que tu retrouveras tes amis Sora," déclara-t-il en se relevant.

"Toi aussi ! " s'exclama Sora avec un grande sourire, "euh... On se reverra ? On pourrait même remettre ça ! Une revanche ? "

Cloud jeta un regard intrigué à l'adolescent devant lui, un immense sourire un peu couillon aux lèvres. Sourire qu'il ne put s'empêcher de rendre, bien que plus petit et moins idiot. Il mit une pichenette sur le front de Sora.

"Tu es trop fort pour moi champion."

"Hey ! "

"A une autre fois," salua Cloud en s'éloignant.


Hadès apparut dans sa loge alors qu'il rassemblait ses affaires. Cloud sursauta à peine et se redressa calmement, jetant son sac par-dessus son épaule.

"Tieeeeeeeeens, sa Majesté Cloud nous revient d'entre les morts."

"Va chier, Hadès."

"Je te trouve bien peu reconnaissant de tout ce que j'ai pu faire pour toi…" siffla le dieu.

Cloud abaissa son écharpe rouge et se planta devant lui. Certes, Hadès restait plus grand que lui, mais même Séphiroth devait lever la tête pour lui parler.

L'avantage de Cloud, c'est qu'il maîtrisait le regard glacé à la perfection.

"Je considère notre contrat comme rompu."

"Quoi ? " glapit Hadès, "Oooh, mais attends là, tu ne peux pas dire ça ! C'est moi qui ai écrit le contrat, tu ne peux pas le résilier, petit ! "

"Vraiment ? Je peux voir ça ? " Demanda Cloud en haussant un sourcil intrigué.

Hadès fit apparaître le parchemin d'un claquement de doigt et le tendit à Cloud.

"Tiens, regarde. C'est marqué là. Seul le rédacteur peut annuler ce contrat, tu m'appartiens corps et âme pour l'éternité et… qu'est-ce que tu…"

Cloud plia le contrat en deux. Puis encore en deux.

Et commença à l'émietter consciencieusement14.

"Non mais… Attend, mais qu'est-ce que fais là ! " S'emporta Hadès en essayant de récupérer les lambeaux.

"Plus de contrat," fit Cloud en éparpillant les morceaux de parchemin. "Dommage."

"Tu ne te rends pas compte de ce que tu viens de faire ? ! " Gronda Hadès, sa peau bleue virant au rouge sang, tapant de son doigt osseux contre le torse de Cloud.

Doigt que le blond saisit vivement, d'une poigne de fer, et commença à tordre lentement en arrière.

"Euh... Aie, attends… non, ça, ça fait mal, ça fait mal ! " geignit Hadès.

"Je vais mettre les choses au point tout de suite : Si tu retombes sur mon chemin encore une seule fois Hadès, je prendrais mon temps pour te briser tous les doigts, les jambes, les bras, les côtes et tout ce qui peut être cassé."

"Aïe aïe aïe, lâche mon doigt ! " Grogna le dieu.

"Et, si tu touches à un cheveu de Sora, je te tue."

"Tu ne peux pas ! Tu n'es qu'un mortel et je suis un dieu ! "

"Je ne suis pas d'ici," lui rappela Cloud, " les dieux n'ont aucun pouvoir sur moi sans contrat. Et tu n'as plus de contrat."

Hadès déglutit.

Le blond le lâcha brusquement.

"Hors de ma vue maintenant."

"Ça, tu ne l'emporteras pas aux Champs Elysées," grommela Hadès pendant que Cloud sortait de la loge.


"Comment ça en équipe ? ! "

"Ecoute gamin," expliqua le faune ventripotent perché sur un fragment de colonne antique, "quand tu bossais pour la Grande Bleue, tu la jouais solo comme tu voulais, mais pas avec moi ! Le niveau augmente, donc tu feras équipe avec quelqu'un."

Cloud croisa les bras, tapotant des griffes de sa main gauche sur son bras. Ce genre de geste avait tendance à impressionner ses interlocuteurs, mais devant Philomène, c'était peine perdue. Le faune avait entrainé beaucoup trop de héros pour y être sensible.

"Je n'aime pas travailler en équipe."

"Tu veux ton billet pour les autres mondes ? " grommela Philomène, "tu connais le tarif des vols long courrier ? "

Cloud soupira et injuria mentalement le satyre, mais dû se rendre à l'évidence. Il avait besoin de cet argent pour commencer ses recherches. Et aussi pour vivre. Hadès avait pourvu à ses besoins tant qu'il travaillait pour lui, mais maintenant, il devait gagner sa croûte. Et ça signifiait reprendre son activité au tournoi de manière régulière.

"Avec qui ? "

"Un Rôdeur, il vient de la ville de Traverse. Il s'appelle," commença Phil en cherchant dans sa liste. "Léon."

"Léon ? " Répéta Cloud.

Ça lui rappelait quelque chose. Léon… Non, c'était Lionheart. C'était le nom de famille de Squall, issu d'une longue lignée de chevaliers.

"Mon nom te dérange ? " S'enquit une voix grave et un peu condescendante.

Cloud se tourna vers le nouveau venu. C'était un jeune homme, un peu plus âgé que lui peut-être, muni d'une gunblade, vêtu de cuir et aux cheveux bruns un peu long dans la nuque.

Cloud le trouva tout de suite antipathique.

"Léon, je présume ? "

"En personne," répondit Léon d'un ton aussi chaleureux que la banquise en hiver. "A qui ai-je l'honneur15 ? "

"Léon, je te présente un ancien champion du premier tournoi, Cloud" commença Phil.

Léon lui jeta un petit coup d'œil. Cloud ?

Non, Cloud avait été un rayon de soleil ambulant, toujours à rire et sourire ou à suivre Aérith partout comme un petit chien.

Et Cloud était mort il y a douze ans. Et ce Cloud-là avait ses deux mains.

Ce n'était pas son Cloud et Léon lui en voulut aussitôt.

"Ancien ? " Répéta Léon avec une pointe de moquerie.

"J'ai… Donné ma démission à mon ancien employeur," répondit Cloud, atteignant des pics jamais vus dans sa voix glaciale.

"Si vous n'arrêtez pas tous les deux d'être aussi aimable qu'un sort de glace", je ne vous inscris pas au tournoi, prévint Phil, s'attirant un double regard noir. "Nous sommes d'accord ? "

Le brun et le blond échangèrent un nouveau regard avant d'hocher la tête.

"Bien, échauffez-vous, je viendrais vous prévenir pour votre tour."

Sur ce, le faune s'en alla en trottinant vers une autre équipe.

"Je n'arrive pas à croire qu'on obéisse à une chèvre obèse," grommela Léon.

"JE SUIS UN SATYRE ! " Protesta Phil au loin.

"Et il a de bonnes oreilles," le prévint Cloud.

"Tu as intérêt à ne pas me gêner pendant le tournoi," déclara Léon.

"Je compte sur toi pour la réciproque," rétorqua Cloud en atteignant les moins vingt degrés par simple regard.

"LEOOOOOOOON CLOUUUUUUUUUUUUD ! "

Les deux hommes se tournèrent à l'appel enthousiaste, juste à temps pour que Léon réceptionne le mètre cinquante de Sora dans l'estomac.

"Sora ! "S'exclamèrent en chœur les combattants.

Il y eut quelques secondes de flottements pendant lesquelles Cloud et Léon se dévisagèrent.

"Tu connais Sora ? ! " S'exclamèrent t'ils, à nouveau simultanément.

"Ouais ! J'ai combattu contre Cloud au premier tournoi," expliqua Sora à Léon, toujours agrippé à la taille du brun, "et Léon m'a aidé à la ville de Traverse ! "

"Les mondes sont petits," remarqua Cloud.

"Comment as-tu su que j'étais là ? " Demanda Léon en tentant de se dégager de la prise tentaculaire de Sora qui, pour le coup, enroula ses jambes autour de celle du grand brun.

"J'ai rencontré Yuffie ! Elle m'a dit où tu étais ! Il s'est passé pleiiiiiiiiiiins de trucs, t'as pas idée ! " S'exclama Sora avant de partir dans une énumération enthousiaste de ses dernières aventures.

"Sora," commença Cloud avec un petit sourire, "doucement, je n'arrive pas à comprendre la moitié de ce que tu dis…"

"Soraaaaaaaa ! " Coupa Phil, "en piste ! "

"Oh, zut ! On se revoit après le tournoi ? J'ai pleins de trucs à te dire, encore ! "

"Tu y participes ? " S'enquit Léon, sentant soudain un mauvais pressentiment lui venir.

Il n'aimait pas l'idée que Sora se batte. Ou en tout cas, il l'aimait aussi peu que quand Yuffie avait rejoint les rôdeurs.

"Yep ! Je vais te montrer comment je suis fort maintenant ! A tout à l'heure ! "

Sora relâcha Léon et déguerpit vers l'arène, rejoignant Dingo et Donald, qui s'impatientait et le faisait savoir au monde entier.

"Il a l'air en forme," déclara Léon.

"Que les dieux nous protègent…" murmura Cloud.


"Les dieux ne nous ont pas entendu," grommela Cloud, assis sur le banc contre le mur du Colisée.

"Ce gosse n'est pas humain, comment fait- il pour progresser aussi vite ? " Râla Léon une poche de glace sur le front, là où une belle bosse poussait tranquillement.

"C'est le maître de la Keyblade," déclara Cloud en haussant les épaules, "ça doit venir avec un certain instinct de combat."

"Et ses amis se débrouillent pas mal non plus…"

"Je me suis pris un sort d'un canard16."

"Et moi tabassé à coup de bouclier17."

Les deux hommes soupirèrent de concert, puis échangèrent un regard avant de laisser échapper un petit rire las. Les restes de tension qui subsistaient s'évanouirent et tous deux se détendirent, acceptant finalement qu'être les amis de Sora faisaient fatalement d'eux des amis.

"Faudra remettre ça," suggéra Léon en tendant sa poche de glace à Cloud, la posant sur son bras, là ou une brûlure infligée par Donald lui rougissait la peau.

"Sans problème."

"Pas maintenant," soupira Léon, "je dois retourner à Traverse. D'ailleurs, voilà mon co-pilote."

Cloud suivit la direction du regard de Léon et vit une adolescente, à peine plus vieille que Sora, se précipiter vers eux avec de la barbapapa à la main. Il admirait la créativité des vendeurs de nourriture du Colisée, vraiment, mais il n'approcherait jamais ces trucs de son estomac.

"Léon a pris une rouste, Léon a pris une rouste…" Chantonnait elle moqueusement.

"C'est toi qui vas te prendre une rouste si tu chantes ça une fois de plus," menaça Léon.

"Grincheux ! Dis tu me présente ton ami ? Salut beau gosse," fit Yuffie en papillonnant des paupières en direction de Cloud.

Cloud se rencogna en arrière, cherchant à fusionner avec le mur sous le regard hilare de Squall.

"Ma sœur," expliqua Squall.

"Ciel, c'est de sexe féminin ? Je ne l'aurais pas cru, plate comme elle est."

"HEY ! "

Léon retint Yuffie d'une main, amusé par la réplique de son coéquipier, puis jeta l'adolescente en travers de ses épaules.

"On rentre."

"Laisse-moi lui mettre une baffe ! Ou au moins un shoot dans les coucougnettes ! "

"A la prochaine Blondinet," lança Squall.

"Rien que pour ça, je te foutrais une raclée la prochaine fois, Balafré ! " lui promis Cloud en les regardant s'éloigner vers les portes du monde.


"Tu as pris une raclée par Sora ? ! " brama Cid avant de s'effondrer de rire sur la table de la nouvelle cachette pas si secrète des rôdeurs.

"Deux fois," précisa Yuffie, "une fois en équipe avec un super canon blond et une autre fois avec moi."

"Si tu n'avais pas été dans mes pattes j'aurais gagné," râla Léon avec un regard noir à sa sœur.

"Je t'aime aussi, grand frère," rétorqua l'adolescente en lui tirant la langue.

"Comment va-t-il ? " S'enquit Aérith en achevant d'ausculter Léon.

"En pleine forme, il n'a toujours pas retrouvé ses amis mais il ne perd pas espoir. Il a dit qu'il passerait nous voir sous peu…"

La porte s'ouvrit brutalement, laissant passer un Sora essoufflé, suivit de Donald et Dingo qui se percutèrent mutuellement en essayant de passer la porte et se chamaillèrent ensuite énergiquement.

"IL ÉTAIT LA ! " s'exclama Sora, au bord des larmes.

"Quoi ? Qui ? " Demanda Aérith, alors que Léon et Yuffie se précipitaient à la porte, armes à la main, à la recherche d'un ennemi.

"Riku ! Je l'ai vu, il était là ! Il m'a parlé ! "

"Sora, calme toi…"lui dit Léon en revenant sur ses pas, ignorant le regard intrigué de leur père, "ce n'est pas la première hallucination que tu as…"

"Mais non ! " protesta l'adolescent, "Donald et Dingo l'ont vu aussi ! Pas vrai ? "

Le chien et le canard acquiescèrent, bien que le second le fasse à contrecœur.

"Il y a quelque chose de sombre dans cet enfant," affirma-t-il de son épais accent écossais.

"C'est pas vrai ! " S'emporta Sora, "Aérith, Cid vous l'avez pas vu ? Il s'appelle Riku, il est grand comme ça et il a des cheveux gris clair et…"

"Attends, attends," coupa Cid en approchant, "Sora calme-toi," reprit-il en se penchant vers lui, posant ses mains sur ses épaules. "Ce Riku. Est-ce qu'il a un an de plus que toi ? "

"Euh... Oui, je crois…" répondit Sora.

"Les yeux verts ? "

Sora se redressa.

"Oui ! Très très brillant ! Tu l'as vu ? "

Cid laissa tomber le cure-dent coincé entre ses dents.

"Ecoute-moi bien Sora," continua l'adulte en prenant le visage du garçon entre ses mains, "est-ce qu'il a des cicatrices sur le ventre et le torse ? "

Cette fois Sora dédia un regard étonné à Cid.

"Comment tu le sais ? "

Cid ne répondit pas et fixa longuement l'adolescent, avant de jeter des coups d'œil aux Rôdeurs qui écoutaient religieusement le dialogue.

"Sora… Est-ce que tu as été adopté par tes parents ? "

Le petit brun hocha lentement la tête.

"Riku aussi ? "

"Oui… Comment tu sais tout ça, Cid ? " demanda le petit brun, fronçant les sourcils.

Il avait toujours le regard de son père.

Comment est-ce que Cid avait fait pour ne pas le réaliser ?

Ça faisait douze ans mais...

Le blond poussa un long soupir, puis secoua la tête.

Ils étaient vivants.

Tous les deux.

Sora et Riku.

"Sora, je voudrais que tu me fasses une promesse, d'accord ? Quand tout sera fini…" Commença gravement le blond, "quand tu auras retrouvé tes amis et surtout Riku, je veux que tu reviennes me voir. Je te raconterais tout à ce moment-là. D'accord ? "

"C'est grave ? " demanda Sora, inquiet du ton sérieux de Cid.

"Non Sora, au contraire. D'ici là, soit très très prudent."

"D'accord, Cid…"

Le blond se redressa et fouilla dans son col, sortant un collier qu'il n'avait pas retiré depuis des années.

C'était la dernière chose qu'il lui restait de Shera. Sa dernière création, qu'elle lui avait donné pour tester au combat quelques jours à peine avant qu'elle ne disparaisse.

Elle l'appelait Venus Gospel.

Cid caressa le talisman du pouce avant de passer le collier autour du cou de Sora.

"Prends ça. Il te protègera."

Sora remercia le blond, le regardant pensivement et rejoignit ses amis à la porte. Il se retourna au dernier moment.

"Cid… Tu es mon père ? "

"Non gamin. J'aimerais bien, mais non."

Sora hocha la tête puis sortit, plongé dans ses pensées.

"Tu en a trop dit, ou pas assez," commenta Léon en s'adossant au mur, bras croisés.

"C'est notre Sora ? " Demanda Yuffie d'une toute petite voix, "notre Sora à nous ? "

"Probablement," marmonna Cid en se rasseyant à la table, laissant Aérith poser les mains sur ses épaules...

"Mais tu avais dit qu'il était mort ! " Protesta l'adolescente.

"J'ai dit que je le pensais mort. Nous avons survécu de justesse au court chemin vers Traverse dans l'intermonde. Je pensais que deux bébés ne survivraient pas, surtout seuls."

"Je sais à qui tu penses," fit Aérith en nouant ses bras autour de son cou. "Cloud et Séphiroth, hein ? "

"Peut-être que, eux aussi, ils sont vivants... Quelque part…"


"Cloud ? "

Le demi-démon jeta un regard devant lui, de l'autre côté de la table de la taverne où il tentait de noyer ses idées noires dans la bière.

Malheureusement, depuis le temps, elles savaient nager.

Sora se tenait là, le fixant d'un regard penaud, bras et jambes enveloppés de pansements, le corps couvert de bleus et de brûlures.

Cloud avait vu Donald et dingo l'arroser de tous les sorts de soins qu'ils avaient, si Sora était quand même dans cet état… Oh, misère. Il devrait être en train de se reposer.

"Tu devrais rester à l'infirmerie ! Où sont tes amis ? "

"Je leur ai faussé compagnie," avoua Sora, "je voulais te parler."

Il avait les jambes qui tremblaient. Il n'était pas en état...

"Assieds-toi," grogna Cloud en poussant une chaise du pied.

L'adolescent grimpa dessus, sous le regard désapprobateur de la serveuse.

"Cloud, on ne sert pas d'alcool aux mineurs ici…"

"File-lui un jus de fruit," marmonna-t-il.

"Vraiment ! Tu es de mauvaise humeur aujourd'hui ! " Grommela-t-elle en passant un coup de chiffon devant Sora. "Tu es bien le seul que la mort de Séphiroth attriste ! "

Cloud la foudroya du regard jusqu'à ce qu'elle soit partie exhumer du jus de fruit quelque part. Quand il revint vers Sora, l'adolescent semblait encore plus confus qu'avant.

"Tu connaissais Séphiroth ? " S'exclama-t-il, abasourdi.

"C'était mon ami," répondit Cloud, portant sa chope à ses lèvres.

Sora se mordit la lèvre, détournant les yeux, comme pris en faute.

"C'est pour ça que tu es parti comme ça quand je l'ai… Je suis désolé," déclara-t-il précipitamment, "je savais pas, si j'avais su…"

Cloud se redressa, posant la main sur l'épaule de Sora. Il le lâcha quand l'adolescent étouffa un petit grognement de douleur.

"Ça va, ça va Sora…"

La serveuse revint et posa un verre de jus d'orange devant Sora, ramassant les piécettes que lui tendit Cloud avant de repartir.

"Tu as bien fait," acheva Cloud avec un soupir, retournant à sa chope.

"Mais… je croyais que c'était ton ami ! " protesta l'adolescent, nouant les mains autour de son verre.

"Oui. Depuis très longtemps. Quand j'étais petit, je le considérais comme mon modèle. Mon héros. Il m'a même sauvé la vie, tu sais," ajouta le blond en refermant lentement sa main de monstre. "Mais… Quand nous sommes arrivés ici… Il a commencé à changer."

Sora remua sur son siège, mal à l'aise de ses blessures et de la confession de Cloud, mais il continua à écouter.

"Il n'a pas toujours été… Cruel. Et sans pitié. Je me rappelle, dans notre monde natal, quand il jouait avec son petit frère… Ils s'adoraient."

Séphiroth s'était retrouvé grand frère sur le tard, il avait quatorze ans à la naissance de Riku, mais entre eux, ça avait été comme un coup de foudre et Riku avait été dans les bras de Séphiroth presque aussi, si ce n'est plus, que son épée. Cloud en avait presque été jaloux.

"Qu'est ce qui s'est passé ? " demanda Sora.

"Le petit est mort quand nous avons dû quitter notre monde. Séph ne s'en est jamais remis. Pendant un moment, il m'a élevé comme si j'étais son frère et puis… Les ténèbres l'ont dévoré. A l'origine, les tournois, le contrat avec Hadès, tout ça c'était pour s'occuper de moi. Je ne sais pas à quel moment ça a dérapé. Hadès a dû lui faire bouffer des mensonges à la pelle, il a l'art de faire ça."

"Hadès est mort."

"Je sais Sora. Merci d'ailleurs, tu as débarrassé Colisée d'une sacrée plaie."

"Tu... Tu m'en veux pour Séphiroth ? " Reprit l'adolescent d'une petite voix.

Cloud soupira, puis secoua la tête.

"Ça faisait trop longtemps que mon Séphiroth était mort. Il n'aurait jamais pu redevenir comme avant. C'est mieux pour tout le monde."

"T'es pas triste ? "

"Si. Mais, ça passera."

"Je veux pas oublier mes amis," déclara Sora d'une voix triste. "même s'ils ont fait des choses terribles je veux pas les oublier…"

Cloud soupira et ferma les yeux.

"Je ne l'oublierais pas," avoua-t-il avant de se redresser et vider sa bière d'une lampée. "Allez, je te ramène à l'infirmerie, ou Donald me tuera."

"Tu lui as pas pardonné le coup du gravité en pleine poiaaaaaaaaaaaaaaaare," bailla Sora avant de se frotter les yeux.

Cloud soupira à nouveau quand, soulagé par les dires de Cloud, l'adolescent s'endormit quasiment sur place, manquant de renverser son verre en s'abattant face contre table.

"Et je baby-sitte à nouveau. Ça ne m'avait pas manqué en douze ans."

Le blond prit Sora sur son dos, le calant contre son aile de démon et partit vers l'infirmerie, conscient qu'il allait se faire engueuler par le volatile caractériel.

C'était étrange comme c'était familier de porter Sora ainsi.

Comme une vieille habitude.


"Hey ! Balafré ! "

Léon se retourna, habitué à se faire interpeller ainsi depuis son enfance, et repéra aussitôt la toison ébouriffée de Cloud qui venait vers lui, fendant la foule du Colisée autour d'eux.

"Salut Blondinet," salua-t-il avec un sourire narquois.

Le mercenaire qui approchait roula des yeux et s'arrêta devant lui.

"Si tu cherches Sora, il est reparti hier."

"Hier ? ! "

Léon poussa un long juron, emprunté au répertoire de Cid et passa une main dans ses cheveux, réfléchissant à toute vitesse.

"Mais quel idiot, il doit déjà être là-bas."

"Où ça ? " Demanda Cloud, inquiété par la réaction de Léon.

"Le premier monde où les sans-cœurs sont arrivés. On lui avait DIT de nous attendre. Il ne connaît pas l'endroit et…"

"Léon, il était blessé," coupa sèchement Cloud.

"Comment ça blessé ? "

"Il s'est battu contre le champion du Colisée. Il l'a eu, pas sans mal."

"Et tu l'as laissé partir ? " s'exclama Léon en levant les mains.

"Donald et Dingo ont des sorts de soins et je ne pensais pas qu'il serait assez idiot pour repartir aussi vite dans la mêlée ! "

"On parle de SORA ! " protesta Léon, "évidemment qu'il est assez idiot pour ça !18 "

Le brun hésita brièvement avant de faire demi-tour, se précipitant vers l'aérogare du Colisée.

"Il faut que je le rattrape ! " s'exclama Léon.

Cloud fronça les sourcils avant de lui emboîter le pas. Il avait rapidement compris que Squall était très protecteur envers Sora, malgré les aptitudes au combat du petit brun, mais le voir aussi frénétique, c'était nouveau.

Et un peu inquiétant, où est-ce que Sora était allé se jeter la tête la première, cette fois ?

"Est-ce que je peux faire quelque chose pour aider ? " Demanda Cloud.

"Oui ! Rassemble tous les guerriers volontaires, il faut envoyer des combattants protéger les habitants des autres mondes19. De nouveaux sans-cœurs sont apparus, bien plus puissants qu'avant ! "

"Comment vas t'on y aller ? " Demanda Cloud en suivant Léon.

"Mon père va envoyer des vaisseaux, occupe-toi de préparer les équipes, je te fais confiance."

"Compte sur moi, même si je dois y aller seul," promit Cloud en s'arrêtant près du Highwind 2, le vaisseau des Rôdeurs.

"Merci Blondinet," fit Squall en lui tendant la main.

Cloud la lui serra en lui adressant un de ses rares sourires francs.

"Sans problème, Balafré."

Léon ne le lâcha pas.

"Balafré ? Léon ? "

Le brun leva les yeux de leur poignée de main et le regarda comme si c'était la première fois qu'il le voyait.

"Quoi ? " Marmonna Cloud en baissant les yeux à son tour.

Le brun avait dû remarquer le membre de sans-cœur. Depuis la mort de Séphiroth, Cloud ne portait plus l'armure dorée qui le couvrait habituellement et la main de Léon disparaissait presque dans les griffes noires de Cloud.

Oui, il comprenait que ça fasse un choc, en effet.

"C'est juste une greffe," marmonna-t-il en le lâchant.

"Une greffe ? " Répéta Léon, semblant plus surpris encore.

"J'ai perdu ma main dans un accident il y a douze ans, ne cherche pas, va vite t'occuper de Sora ! "

"Oui," balbutia Léon sans le quitter des yeux," j'y vais. J'y vais", répéta-t-il quand la porte du Highwind se referma sur lui.

"Mais qu'est ce qui lui prend ? " Marmonna Cloud en regardant le vaisseau s'éloigner presque aussitôt.

Le blond resta pensif un moment, contemplant sa main de monstre puis se secoua, interpellant deux gladiateurs qui se préparaient au combat.

"Brutus ! Gally ! J'ai besoin de vous ! Rameutez tout le monde à la taverne ! Il va y avoir de l'action ! "


Léon serra les dents en contemplant le portail de la Forteresse. Le château avait changé, évolué de lui-même, comme un être vivant. Les murs s'étaient noircis, les arêtes acérées, et, là où le symbole d'Ansem avait couvert la façade, s'étalait maintenant la marque des sans-cœurs.

"Ils ont tout perverti", grinça-t-il, resserrant sa main sur son arme.

"Y'a sérieusement avoir besoin d'un petit coup de peinture," marmonna Yuffie, impressionnée malgré elle par les lieux de son enfance.

"Oui, "admit Léon, "mais on va d'abord commencer par se débarrasser de la vermine."

"Là ! " S'exclama Aérith.

Yuffie et Léon tournèrent la tête et virent d'immenses sans cœurs volant arriver vers eux.

"Des wyvernes," constata calmement Léon.

Yuffie sortit deux shurikens, Aérith prépara un sort. Ils ne bougèrent pas.

"Ça," marmonna Léon en armant sa gunblade, "c'est pour mes parents."

La première wyverne plongea. Et continua sa chute dans le vide quand Léon lui trancha nettement la tête.

"Et ça, pour tous les autres ! "

Les Rôdeurs se ruèrent à l'attaque, sur les lieux mêmes où ils avaient dû fuir douze ans auparavant, criant vengeance pour leurs familles et amis.


"Yeepee ! "

Aérith se détourna de son livre en voyant Sora descendre la rampe de l'escalier en riant. Un bref moment, cela lui rappela Squall, à treize ans, qui apprenait à Irvine, Zell et Cloud à faire pareil, et se faire réprimander par le responsable de la bibliothèque. Deux étaient morts, et elle priait tous les jours pour que le troisième revienne. Satisfait de sa glissade, Sora vint vers elle avec un grand sourire.

"Salut, Aérith ! "

"Enfin te revoilà… Tu nous as fait peur à partir comme ça," lui reprocha-t-elle gentiment.

Sora se gratta l'arrière du crâne, embarrassé et lui fit un grand sourire pour se faire pardonner.

"Désolé… Mais j'ai retrouvé Kairi ! Elle va bien ! Tu te rends compte qu'elle est une princesse ? Je l'aurais jamais cru, je savais pas que les princesses étaient championnes au lancer de noix de coco," ajouta-t-il pensivement.

Aérith laissa échapper un petit rire de soulagement. Sora allait bien. Et il ne semblait pas traumatisé outre mesure par son bref passage à l'état de sans-cœur. Elle allait pouvoir rassurer Cid, leur père se faisait autant de souci pour Sora qu'il s'en faisait pour eux trois.

"Qu'est-ce que tu lis ? " demanda Sora en fourrant son nez sur le livre d'Aérith.

"Ah, tiens prend ce livre Sora, c'est la fin des rapports d'Ansem."

"Chouette ! Je vais enfin pouvoir comprendre ce qu'il lui prend," s'exclama Sora en prenant le livret.

"Il est celui qui a fait venir les sans-cœurs," expliqua Aérith.

"Mais pourquoi ? ! " s'exclama Sora, outragé par cette idée.

"Je ne sais pas… L'attrait du pouvoir peut être. Tiens, regarde là," dit-elle en ouvrant le livre et le feuilletant rapidement." Il parle du Roi Mickey sur cette page, mais sans préciser où il est passé."

"Woaaaaa… Le Roi Ansem serait un traître alors ? "

Aérith hocha la tête en soupirant.

"Ça expliquerait son étrange attitude quand les sans-cœurs ont commencé à attaquer," déclara Aérith.

"Je comprendrais jamais comment on peut vouloir détruire son propre monde…"

"Je voudrais te donner autre chose Sora, tend tes mains."

L'adolescent hocha la tête et referma le livre, le calant sous son bras avant de tendre les mains à la jeune fille. Celle-ci les prit délicatement et ferma les yeux, murmurant des incantations. Le petit brun la regarda faire avec circonspection et sentit soudain ses cheveux se dresser sur la tête, comme à chaque fois qu'il apprenait un sort supplémentaire.

"Woah ! Qu'est-ce que tu as fait ? "

"Je t'ai donné les sorts les plus puissants que je possède. Ils te seront utiles."

"Cool ! Merci ! " S'exclama Sora avant de se jeter sur Aérith et la remercier de sa spécialité, le câlin abdominal supersonique20.

Une fois que la jeune fille eut repris son souffle, elle lui tapota gentiment la tête.

"Tu es une brute."

"Fier de l'être ! Bon j'y vais maintenant," déclara Sora en se dégageant.

"Où ça ? "

"A la fin du monde ! "

La bataille faisait rage au Colisée, mais pour une fois, tout le monde s'y mettait. Les gladiateurs, les marchands, même certains spectateurs habitués y mettaient du leur, s'attaquant aux divers sans-cœurs qui apparaissaient

"Comment ça se passe ici ? ! " Demanda Cloud en arrivant près d'un groupe de gladiateurs luttant contre des sans-cœurs.

"Impeccable Cloud ! " Assura un grand guerrier à la peau noire, tu avais raison, ces sans-cœurs-là sont pas des ramollos comme ceux de l'arène.

"Restez prudent ! Hercules ! Des nouvelles des Rôdeurs et de Sora ? "

"Aucune ! " répondit le héros en jetant un sans-cœur par-dessus son épaule.

"Quelque chose se prépare ! " Hurla Phil, perché sur sa colonne, frappant les sans-cœurs qui approchaient à coup de sabots, « les sans-cœurs sont trop nerveux. »

"Hey, qu'est-ce que c'est que ça ? " Demanda un gladiateur en désignant l'horizon.

Cloud se retourna, cherchant l'événement incriminé.

Une vague d'étoiles filantes se déversait du ciel, rendant la nuit aussi lumineuse que le jour. Elles tombaient sur le sol, sur les ombres à la limite du Colisée, et, à chaque impact, un morceau de monde apparaissait et les sans-cœurs se dissipaient.

"Le monde se reconstitue ? ! " s'étonna Phil.

"Sora a réussi," constata Cloud en souriant.

Il regarda les étoiles filantes tomber autour d'eux, les sans-cœurs se dissoudre avec de petits cris, les plantes, les animaux réapparaître, des natifs du Colisée revinrent aussi, hébétés, se demandant encore ce qui s'était passé.

Et puis, sans qu'il ait pu l'esquiver, une étoile filante frappa Cloud en plein front, l'enveloppant dans un manteau de flammes. Hercules tendit la main pour le sauver, mais Phil le retint.

"Laisse Hercules. Il rentre chez lui."

Et, dans une grande gerbe d'étincelles, l'étoile repartit au loin.


Quand Cloud rouvrit les yeux, il se trouvait devant l'entrée de la Forteresse. Il cligna des yeux, surpris de se retrouver devant les lieux de son enfance. Le château était redevenu comme avant, immaculé et majestueux.

Toute trace des sans-cœurs avait disparu. Quand il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, il vit la campagne qui avait toujours entouré la forteresse et, au loin, la ville technologique de Midgard21, disparue dans les ténèbres quand il n'avait pas huit ans.

"Je suis chez moi ? "

Toujours déconcerté, il se retourna à nouveau et approcha du château avec appréhension. Il arriva devant la grande porte, avançant d'un pas hésitant. Si lui était revenu là, peut-être n'était-il pas le seul. Qui d'autre avait survécu ?

Qui ?

La réponse lui vint bien vite, en la personne de Cid, assis sur un banc près de la porte. Il avait vu Cloud avant qu'il ne l'aperçoive et saisit sa lance pour venir à sa rencontre, affichant un air méfiant. Cloud stoppa en voyant l'homme arriver vers lui. Malgré les années, il reconnut facilement le pilote. Cid avait vieilli, ses traits étaient marqués par les soucis, mais ses cheveux n'étaient pas encore gris, et surtout ses yeux étaient restés les mêmes. D'un geste lent, Cloud porta la main à son écharpe et l'abaissa, dévoilant son visage. Cid ralentit, puis stoppa, sa lance lui échappant des mains.

"Cloud ? "

"Salut Cid," murmura Cloud.

Le pilote le regarde de haut en bas, puis de bas en haut, avant de troquer son expression abasourdie pour un immense sourire, ouvrant les bras à Cloud.

"CLOUD ! "

Le jeune homme n'eut pas le temps de dire ouf que Cid lui infligeait une vigoureuse accolade, le tapant amicalement dans le dos.

"Je SAVAIS que tu avais survécu ! Je le savais ! D'où tu viens ? Séph est pas avec toi ? "

"Il est mort."

L'enthousiasme de Cid vacilla brièvement à la nouvelle, mais le pilote se reprit, entraînant Cloud à sa suite dans le château.

"Tout le monde va être content de te revoir ! Surtout Aérith ! "

"Aérith est vivante ? " murmura Cloud, le cœur battant.

"Bien sûr ! " Fit Cid en traînant Cloud dans les couloirs. "Squall et Yuffie aussi ! Et les bébés devraient revenir d'un moment à l'autre."

"Les bébés ? " répéta Cloud en se demandant s'il avait raté quelque chose.

"Sora et Riku ! Ils ont grandi, tu n'imagines même pas ! "

"Riku est vivant ? ! "

"Tu vas répéter tout ce que je dis ? " Plaisanta Cid avant de pousser la porte de la bibliothèque. "Les enfants ! Devinez qui vient de rentrer à la maison ! "

Aérith se tourna vers Cid et vit aussitôt Cloud, qui se tenait quelques pas derrière leur père adoptif.

"Cloud ? " Fit-t-elle en avançant vers lui, portant les mains à sa bouche.

"Aérith," balbutia Cloud.

"Cloud ? "Répéta une voix plus aiguë, "c'est LUI Cloud ? ! "

Le susnommé tourna les yeux en entendant une voix connue et aperçut Yuffie, qui le fixait avec de grands yeux.

"Blondinet ? " reprit une autre voix, sur le même ton mais beaucoup plus grave.

"Balafré ? S'étonna Cloud en voyant Léon approcher, "qu'est-ce que tu fiches la Léon ? "

"Squall," corrigea le brun.

"Hein ? "

"Mon vrai nom est Squall," expliqua le brun en lui tendant la main.

Les deux guerriers se regardèrent, abasourdi. Jusqu'à leur fou rire, qui gagna toute la petite famille.

"T'étais là sous mon nez tout ce temps ? ! "

"Mais pourquoi tu te faisais appeler un nom aussi ridicule que 'Léon' abruti22 ! " Protesta le blond en lui donnant une grosse bourrade. "Comment tu voulais que je te reconnaisse ? "

"Et toi ? Tu t'es vu avec ton écharpe et ton aile de démon ? " Rétorqua Squall alors que Yuffie se jetait sur Cloud pour le contraindre à accepter un gros bisou sur la joue.

Cid regarda paternellement les amis d'enfance se retrouver au milieu des éclats de rire. Il se redressa de son appui sur la porte et sortit discrètement, pas assez pour que Cloud ne le remarque pas partir.

"Où va-t-il ? " S'inquiéta-t-il.

"Ne t'en fais pas. Il est content de te revoir lui aussi," expliqua Aérith, "mais il ne prendra de repos que quand Sora et Riku seront revenus."

"Sora… Ne me dites pas que…"

"Yep, le maître de la Keyblade," fit Yuffie, toujours pendue au cou de Cloud. "C'est NOTRE Sora ! Et il a promis de revenir dès qu'il aura retrouvé Riku ! "

"Cid les attendra à la porte," acheva Squall.


Un an.

Presque jour pour jour, Cid avait compté.

Ça faisait un an qu'il venait s'asseoir devant la Forteresse, essayant de discerner la silhouette de Sora parmi celles des visiteurs. Qu'il vente, qu'il neige, qu'il fasse un soleil de plomb, que les chocobos s'échappent, il était assis là, attendant. Les enfants venaient parfois lui tenir compagnie, chacun leur tour. Squall avait repris son nom, même si Yuffie, par habitude, l'appelait encore Léon. Aérith avait pris la direction du château, recrutant de nouveaux guerriers pour restaurer l'ordre de combattants que la Forteresse avait abrité avant l'affaire Sans-cœur. Cloud, après de longs mois à rester méfiant et sur la défensive, avait fini par accepter que ce n'était pas un rêve et que, non, ils n'allaient pas disparaître d'un jour à l'autre sans prévenir. C'était lui qui venait le plus souvent attendre avec Cid. Il ne parlait pas beaucoup, préférant écouter Cid raconter leur vie à Traverse. Mais de Séph, ou de son passé au Colisée, pas un mot. Aérith leur avait conseillé d'attendre, qu'il en parlerait de lui-même. Yuffie, déchaînée, avait déclaré quelques mois plus tôt qu'elle voulait explorer leur monde et revenait de temps en temps, porteuse de nouvelles, de trésors et de grandes aventures à peine exagérées. Elle était là en ce moment, venue célébrer l'anniversaire de la victoire de Sora.

Anniversaire un peu tristounet pour cause d'absence de l'intéressé et d'une pluie battante.

Bien à l'abri sous un parapluie automatique qu'il avait un jour bricolé pendant son attente, Cid regardait la route, fumant paresseusement sa cigarette. Sora aurait quinze ans maintenant et Riku seize, presque des adultes. Il regrettait de ne pas les avoir vu grandir ces deux-là, bien que sachant qu'il aurait eu les mains pleines pendant des années avec deux gosses aussi turbulents. Après un rapide calcul mental Cid s'aperçut qu'il avait maintenant quarante-deux ans. Si, dans le passé, il avait envisagé de fonder une famille un jour, surtout avec Shera, il se trouvait maintenant trop vieux pour avoir des enfants à lui. Bah, avec un peu de chance, Squall, Aérith ou Cloud seraient bientôt pris d'envie de pouponner et le ferait grand-père. Il s'étrangla à moitié de rire, rien qu'à l'idée de Squall en train gagatiser sur un bébé. Il riait encore quand ses enfants vinrent le rejoindre, armés de parapluies et de plats préparés encore fumants. Il ria cinq bonnes minutes supplémentaires, quand Yuffie le somma 'd'accoucher sur les raisons de son hilarité'. Finalement, toute la bande s'amassa sous le parapet, mangeant à même les casseroles.

"Franchement Cid, tu pourrais attendre à l'intérieur parfois," râla Yuffie," j'ai passé trois jours sous la pluie en venant, je préfèrerais être au sec."

"Je te force pas à venir Yuffie," contra Cid en raclant son plat.

"Je voulais faire plaisir à un vieux croulant."

"Tu m'appelleras croulant quand ton fils ira sur le pot."

"Mais, j'ai pas de fils…"

"Précisément," ajouta Squall en piochant dans la casserole d'Aérith, s'attirant une tape sur les doigts, "mais aïeuh ! Pourquoi Cloud il a le droit et pas moi ? "

"Parce que c'est Cloud," rétorqua Aérith.

Cloud se contenta de hocher sagement la tête, se régalant sans mot dire, ni prendre de parti. Alors que le reste de la bande asticotait joyeusement le brun dépité, Cid retourna à sa contemplation de la route.

Il cligna plusieurs fois des yeux avant d'être sûr de ce qu'il voyait.

Sur la route boueuse, à moitié cachées par les rideaux de pluie, deux silhouettes approchaient, la plus petite tirant la plus grande par la main. Cid se leva, posant sa casserole sur le banc.

"Cid ? "

"Chuuuuut," intima le blond.

Les silhouettes approchaient, lentement malgré le pas enjoué du plus petit, qui guidait son camarade. Rapidement, Cid entendit les premiers éclats de voix.

"Plus vite ! On va être trempés ! "

"La seule manière d'être plus mouillé que maintenant c'est de prendre un bain habillé."

"Si tu y tiens absolument, je demanderais à Aérith d'arranger ça…"

"Vas crever la gueule ouverte."

Les silhouettes se précisèrent rapidement. La plus grande était celle d'un jeune homme svelte, vêtu d'un long manteau de cuir qui lui tombait sur les chevilles, la capuche baissée jusqu'au nez23. Il trébuchait assez souvent et c'est son compagnon, plus petit, qui le rattrapait et le guidait à travers les obstacles. Lui était vêtu de bleu et de rouge, et sa propre capuche lui camouflait à demi le visage.

Mais quand il se tourna vers le château, en direction de la petite bande, quelque chose étincela à son cou.

Un pendentif que Cid aurait reconnu partout.

Venus Gospel. C'est Sora."

"Quoi ? ! " S'exclama Squall alors que Yuffie avalait de travers.

Cid se rua sous la pluie en direction des deux voyageurs.

"SORA ! "

Le petit brun leva le nez en direction de l'appel, juste à temps pour être soulevé par un Cid enthousiaste.

"T'es revenu gamin ! Bon sang t'es revenu ! "

"Waaaa ! Ciiiiiiiiiiid ! "

"Euh, Sora ? Qu'est ce qui se passe ? Qui est là ? " Demanda son compagnon, resté planté à la même place, cherchant Sora à tâtons.

"C'est Cid, je suis juste à gauche, deux pas."

Cid reposa Sora en fixant le jeune homme en cuir, n'osant poser de question.

"Cid," commença Sora en reprenant la main de son camarade, "comme promis, je t'amène Riku. Riku, voici Cid, je t'en ai parlé, tu te souviens ? "

"Je crois," marmonna Riku en tendant la main au hasard à la recherche du pilote.

"Il est aveugle," souffla Sora, alors que les Rôdeurs arrivaient, prenant des tours pour embrasser ou accoler Sora et son compagnon.

"Ravis de te rencontrer Riku," salua Cid en lui serrant la main, "ou plutôt de te retrouver."

"Me retrouver ? "

"Rentrons," déclara Cid en passant un bras autour des deux adolescents, "j'ai pas mal de trucs à vous raconter."

Fin


1 J'ai osé, prise

2 Ces deux-là ont des gènes en commun, ce n'est pas possible autrement.

3 Ou presque, Séphiroth = 17 ans à ce moment là

4 J'ai osé, prise 2

5 Le OOC du Sephirotus Megalomanica est assez inquiétant non ?

6 Je précise que dans KH, il est possible de voyager dans l'espace entre les mondes, c'est juste très éprouvant.

7 C'est une fic Kingdom hearts, fallait vous attendre à des persos Disney.

8 Et comment leurs parents adoptifs ont su quels étaient leurs noms… Disons que ce sont des enfants de deux et trois ans assez précoces pour se brailler mutuellement dessus ? Snif, la fic originale datait de 2004, je ne pensais pas à ce genre de choses à l'époque.

9 La manière de rendre Séph encore plus bavable et charismatique qu'avant *baaaaaaaave* comment voulez-vous arriver à tuer un dieu pareil ? !

10 Ah ça, pour flasher on flashe, mrowr

11 Que quelqu'un me laisse mettre une baffe aux scénaristes, pitié -_-

12 Ça me désespère quand même

13 Autant un Séph OOC était fun à écrire, il fallait qu'il tourne mal, désolée ^^

14 HA ! Prend ça Hadès ! Dans ta face !

15 Glacon Man VS Frigi Boy, round 1 FIGHT

16 Je compatis Cloud

17 La méthode de combat de Dingo me laissera toujours coite.

18 Et là, on peut dire, tel père adoptif, tel fils adoptif.

19 Scène imaginaire, les voyages inter monde ne sont pas autorisés dans KH. Donald dit bien lui-même qu'il ne faut pas intervenir dans les autres mondes, mais bon, j'adore contredire le canard.

20 Copyright wonderfolle

21 Je mets des références comme je veux ! Na !

22 Tout à fait d'accord sur ce point, je ne le dirais jamais assez

23 voir Deep dive, la bande annonce de KH2