Pairings : Bin... Comme d'habitude !... Les futurs Mr et Mme Potter... Et les futurs Mr et Mr Lupin... ou peut-être Mr et Mr Black... Hmmm... Bon disons Mr et Mr Lupin-Black et si quelqu'un a un meilleur nom à proposer, on peut envoyer un message au 12, Grimmauld Place... Y en a deux qui seront intéressés...

Disclaimer : Dernièrement, en faisant la lessive, je me suis aperçue que sur les caleçons de Sirius, il y a des étiquettes marquées 'propriété de Joan K. Rowling'... Et Paddie jure que Remus a la même inscription tatouée je ne sais trop où... Dommage... 

Ce n'est pas Peter qui fait ce chapitre ! Question de scénario... Il a du échanger sa place avec Remus... Mais pas de panique, vous retrouverez la petite boule de poil en Mai ! Vous avez de la chance, hein ? ^-^

MARCHIII A tout le monde pour les reviews !! J'me répette, mais ça me fait vraiment plaisir !!

Arlein, coucou !! Je suis désolée que le dernier ait été triste, mais... J'y peux rien, mon cerveau ne peut pas s'empêcher de coller des petits trucs déprimants de temps à autres... Herballtea était dehors parce que (c'est au choix, mais je préfère la première réponse) : elle avait quelques plantes spéciale à aller récupérer, pour une potion. Ou alors elle est sortie trop tôt récupérer Remus. Ou bien elle voulait admirer la pleine lune en buvant un thé (hypothèse moins plausible, ceci dit). Pour la question de savoir si c'est Remus qui a tué Herballtea... Réponse dans ce chapitre !

Titou Moony, marchi de ta review !! C'est vrai que c'était pas joyeux, mais... Ca s'arrange dans ce chapitre, promis !! ^_^ !!

Arwen101, merci de tes encouragements !! Et plutôt que prendre mon temps, ce coup-ci, j'ai décidé de m'y prendre à l'avance... Ce qui a lamentablement échoué... ^.^ ... Enfin... J'étais en avance jusqu'à ce que je décide de réécrire toute la première partie, qui ne me plaisait que moyennement... J'espère que ce chapitre te plaira !!

Saria3, pardon, pardon pour la fin de chapitre !! Disons que... Je suis sadique ? Naaaan.... En fait, c'est juste que ça me plaisait de terminer comme ça, sur cette image. Ah, et pardon à ton père (j'te fais sécher tes obligations familiales ?? ^_^ !! mdr !!) !! J'espère que tu n'as pas rêvé de trucs trop horribles (ayant l'expérience des cauchemars traumatisants, je ne souhaite ça à personne...). Le tome5 m'a traumatisée aussi, j'ai pleuré pendant toute la fin, alors que j'étais dans le train, pour revenir chez moi... Snifff...

Pissenlit, bienvenue parmi la communauté des fans de MoonyxPaddie !! Voui, sont choupis !! Et en même temps, ça peut être tellement cruel, leurs histoires... (soupire aussi) C'est un couple parfait pour les fanfiqueurs(queuses) !! Je suis désolée de ne pas pouboir écrire plus vite !! ^-^ (Je sais que moi aussi, quand une fic me plaît, je squatte ffnet jusqu'à ce qu'un nouveau chapitre me plaît... et le temps paraît long... trèèèès long...)

Kyaaah, Alana, marchiiii pour ta longue review ! ^_^ !! Et pour toutes tes questions... Y a des éléments de réponse dans ce chapitre !!! ^_^ !! Je ne vais pas demander aux Maraudeurs de se charger du cas Herballtea, j'suis pas douée pour les enquêtes !! ^_^ (Et puis je crois que Sirius s'en fiche... Méchant Paddie !) J'ai adoré l'idée avec Skin !! MDR !! ^-^ ! C'est clair que c'est du direct !! Oh et voui, Beth a du gagner l'admiration de ses p'tits camarades (surtout des filles, en fait) en ayant dans ses connaissances des types de septième année !! Siri et Remy en parleront peut-être à Mac Gonagall, mais je ne pourrait pas faire cette scène... Ce serait plutôt pour une fic se situant sur la période du premier ordre du phoenix... Enfin je crois, non ?... Oh, et pour les noms anglais, c'est soit que je n'aime pas trop la traduction française (comme pour Hogwarts...), soit que je préfère la consonance anglaise (kyaaah !! Moony, c'est tellement plus mignon, et ça correspond tellement mieux à Remus que Lunard !!). Ou alors, c'est juste que... Bin... Quand je veux écrire, j'ai pas de tome français sous la main, alors je ne sais pas comment tel ou tel terme a été traduit...

Coucou Eleawiiiin !! Eyh ! J'suis contente que ça te plaise !! (... mais doucement avec l'écran, hein ?!! ^_^ !!)  Et donc, la suite arrive !! La voilà qui sort tout droit du four !!

Alake, tu as deviné !! C'est bien elle ! Bravo !!... Bon... J'avoue que j'ai du demander à une copine plus calée que moi en musique pour savoir si elle avait fait partie de Skunk Anansie... Eh ! J'l'avais juste vue au concert, moi !! Et si si, je l'ai préférée à Placebo, parce qu'elle a un charisme, une présence sur scène, un espèce de charme sauvage... (Oui, bon, j'arrête... N'empêche qu'elle est cool ! ^-^ ) Et merci pour tes compliments pour Menous !!

Hannange, merci pour tes compliments ! J'essaie de faire au mieux pour l'écriture, mais j'avoue qu'à chaque fois, y'a des trucs dont je suis plus trop satisfaite après, et que je vux changer ensuite, mais que je change jamais finalement, pasque j'ai pas le temps... Ahlalala...

Coucou aussi, Mathilde !! Pardon, pardon pour le dernier chapitre ! Celui-ci va être un peu moins sombre, promis ! On va commencer dans la veine du précédent, mais ça va s'arranger !

Bisous, Envo85 ! Bon, eh bin comme tu as pu le constater, je connais GW !!! (Je suis une fan convaincue du 2x1 et du 3x4 !!) Voui, Shinia Marina est une des meilleurs auteurs françaises pour cette série !! Et son site est excellent !

Coucou Nolwen !! Et merci pour tes compliments !! Et j'en profite pour t'en faire !! Sleeping Beauty est géniale !! (Mais tous les gens qui postent des commentaires le font en anglais, alors j'ai pas osé... Mais je n'en pense pas moins !! ^_^ ! Vivement la suite !!)

Kikou aussi à Mpb, j'espère que ton ordi a arrêté de bouder et qu'Internet remarche chez toi ? Diis ? (yeux larmoyants de bébés chiots)

MENOUS

Avril

Les jours qui suivirent la découverte du corps de Mrs Herballtea furent noirs.

Noirs parce que les professeurs avaient disposés dans tout Hogwarts de longs draps sombres qui faisaient comme des vagues de ténèbres sur les murs. Les lys à chaque fenêtre, dans chaque couloir, étaient teints noirs. Purs et périssables.

Noirs parce que Remus ne pouvait pas dormir. Il restait allongé dans le dortoir, faisait semblant de dormir le temps que Sirius se glisse à ses côtés, se presse contre lui grommelle en voyant que Remus ne réagissait pas à ses caresses abandonne et finisse par s'endormir. Et Remus restait seul éveillé dans le dortoir, les yeux grands ouverts. La pièce ne lui avait jamais paru aussi sombre.

Le reste des jours se passait dans le noir aussi.

Remus se retirait, à l'écart. Il cherchait les salles vides, inutilisées, les cachettes oubliées... Il s'enfermait dans les pièces froides. N'allumait pas les bougies. Et il attendait que les minutes passent et filent.

Dans la solitude.

C'était inscrit dans son sang.

Le loup pouvait arracher la gorge des seuls humains assez stupides pour l'approcher.

Et Remus ne voulait plus voir de sang couler.

Il resterait seul.

C'était une solution tellement simple.

Tellement dure...

Les jours noirs, les jours de solitude, passèrent.

Un, deux, longs comme des siècles...

Les jours noirs se teintèrent de rouge.

Les jours rouges étaient presque pires.

Remus réussissait à fermer les yeux, à se laisser aller au sommeil. La culpabilité lui déchirait l'esprit, mais il se laissait aspirer par la chaleur du corps de Sirius, bien installé contre le sien.

Des ombres rouges se mettaient à danser au milieu des ténèbres. Elles le suivaient dans ses rêves. Elles glissaient, ondulaient devant lui. Elles courraient. Elles criaient.

Elles mourraient.

Et le rouge emplissait soudain tout le paysage, baignant d'écarlate chaque centimètre de son esprit.

Parfois, il y avait des bouts de corps un peu partout, des bouts de voix, des morceaux de vies. Il n'était pas sûr de vouloir savoir à qui tout ça appartenait. Une fois, il crut reconnaître au milieu des fragments le visage de Severus, décoré de fines lignes de sang. Il se réveilla en sursaut. Se précipita à la salle de bain pour pouvoir vomir.

Agenouillé près du lavabo, de la bile sur le menton, il essaya de calmer ses  tremblements. Il se releva, regarda son reflet dans une glace. Ses yeux étaient rougis, teintés d'écarlate.

Il repensa à l'explosion de sang.

Sirius frappait à la porte, lui demandait ce qui n'allait pas le suppliait d'ouvrir la porte de la salle de bain. De le laisser entrer.

Un moment, Remus tendit le bras, faillit ouvrir.

Sirius lui nettoierait le visage, ne poserait pas de question il le serrerait contre lui.

La main de Remus retomba à son côté, sans qu'il ait ouvert.

Il devait rester seul il ne voulait risquer la vie de personne. Surtout pas celle de Sirius... Non... Surtout pas la sienne...

Plus tard, cette nuit-là, Sirius défonça la porte à l'aide d'un sort, cria et s'énerva, et ramena Remus dans son lit. Encore plus tard, quand Peter et James, qui avaient été réveillés en sursaut, se furent rendormis, Sirius revînt se coller à son petit ami. Doucement, gentiment, avec mille précautions.

Si Remus avait été assez fort, assez courageux, il lui aurait dit de s'écarter. De le laisser seul.

Mais il resta là, au creux de la chaleur trop rassurante, celle qui ne pourrait pas durer il ne referma pas les yeux, jusqu'au matin.

Les jours rouges durèrent longtemps, presque deux semaines.

Les autres commencèrent à s'inquiéter vraiment.

Ils lui dirent qu'il n'était pour rien dans la mort d'Herballtea.

Il avait écouté Sirius le lui murmurer, le soir, quand Remus faisait semblant de dormir. Avec une voix un peu rauque mais douce, la voix d'un amant égaré la voix de la nuit.

Il y avait eu James et Peter, évidemment, mais rien de ce qu'ils avaient pu dire ne pouvait le réconforter sûrement parce que, malgré les sourires et les paroles d'amitié, les mains de Peter tremblaient un peu, quand il devait s'approcher de Remus. Pauvre Peter... Mais il avait raison de se méfier... A près tout, le cours de Défense  contre les Forces du mal le leur avait appris : « loup-garou : XXXXX... Bête meurtrière... recherche les humains de préférence à toute autre proie ».  Il se souvenait avec une précision incroyable du jour où leur professeur avait inscrit ces mots sur le tableau noir.

Ils étaient gravés dans son esprit. Dans son âme. Dans son être.

Ils ne s'effaceraient jamais.

La couleur du sang non plus.

Un après-midi, Dumbledore avait envoyé Melle Neurès le chercher pendant un cours d'Histoire de la Magie. Elle l'avait mené dans les couloirs, sans un mot. Remus n'avait pas posé de questions. Melle Neurès était très pâle depuis une semaine. Ses yeux étaient baignés de gris.

Dumbledore les attendait dans son bureau, assis tranquillement. Quand Remus et Melle Neurès entrèrent, il leur proposa une tasse de thé et des petits gâteaux. Il souriait.

Il y avait une jeune femme dans le bureau.

Une jeune femme aux cheveux couleurs de soleil, de blés, de lumière chaude. Elle avait un beau visage en coeur, un éclat particulier dans le regard, un petit sourire sur les lèvres.

Elle devait avoir à peine 25 ans.

Dumbledore se leva, désigna la jeune femme.

-Remus, je te présente Miss...

-Madame...

Elle l'avait interrompu d'un ton sûr, un ton qui voulait dire qu'aucune contestation n'était possible, qu'elle avait raison et qu'elle s'attendait à ce qu'on l'écoute.

Il y avait une alliance à son doigt. Dorée, brillante bien visible.

Dumbledore sourit d'un air amusé, et reprit.

-Je te présente Madame Pomfrey. Elle sera la nouvelle infirmière d'Hogwarts.

Il fallut un bon moment à Remus pour réussir à enregistrer l'information.

Le sourire de Dumbledore s'effaça un peu.

-Comme tu la verras souvent, je tenais à te la présenter.

Il la regarda, sans rien dire, regarda son sourire tendre et maternel. Les joues de la jeune femme étaient fraîches, roses, sa peau devait être douce. Elle lui tendait la main.

Pas la moindre trace d'hésitation ou de peur.

Il se tourna vers Dumbledore il ne pouvait pas... Elle avait l'air gentille... Elle était à peine plus vieille que lui... Remus ne voulait pas rajouter une autre ombre à celles qui le tourmentaient déjà.

Le directeur secoua la tête et lui sourit gentiment. Ses yeux avaient un éclat particulier, mais ce n'était pas de la joie Remus lisait de la tristesse, de la pitié, dans les yeux bleus.

-Je lui ai expliqué ce qui est arrivé à cette pauvre Myllicent, Remus...

Elle savait.

La jeune femme lui tendait toujours la main, mais son sourire avait commencé à disparaître, remplacé par quelque chose comme de l'agacement. Il se sentit comme un gamin.

La main de Mme Pomfrey était tiède. Douce. Mais ferme. Elle ne tremblait pas.

-Eh bien... Bonjour, Mr Lupin.

Elle lui serrait la main, et son sourire était revenu, comme un rayon de soleil.

Il dut lutter pour ne pas pleurer.

Plus tard, avant qu'il ne quitte le bureau de Dumbledore, le directeur l'arrêta. Les yeux bleus ne le quittèrent pas un instant, transperçant son âme, et puis finalement, le vieil homme dit d'une voix égale :

-Tu n'as rien à voir dans la mort de Myllicent. Tu n'y es pour rien, Remus...

Le regard de Dumbledore était passé à Melle Neurès.

-Je tiens cette information de sources sûres. Tu n'y es pour rien...

Remus hocha la tête et quitta la pièce sans rien dire. Il retourna en classe.

Et finalement, les jours rouges s'effacèrent et devinrent des jours blancs.

Les professeurs avaient toujours des visages graves, mais ils commençaient à faire disparaître les fleurs de lys teintées de noir on avait décroché les longs draps sombres. Dans les couloirs, les conversations avaient repris, comme avant. Comme si rien n'était jamais arrivé.

Comme si l'on avait tourné la page, pour recommencer à écrire sur une feuille vierge.

L'esprit de Remus était empli de tout ce blanc. Le blanc le dévorait. Un océan incolore, au parfum sec et profond. Du vide.

Il aurait voulu garder la souffrance, expier la mort d'Herballtea en lui offrant tout ce qui déchirait son âme.

Il méritait cette punition. Il devait rester seul.

Qu'est-ce que cela changeait, qu'il l'ait tuée ou pas ? Si elle était dehors, c'était par sa faute. Elle était sortie le chercher, sans doute, un peu trop tôt... S'il n'avait pas été là...

Mais petit à petit, la souffrance avait disparu. Les rêves s'étaient apaisés. Les ombres rouges étaient parties. Et Remus ne ressentait plus qu'une tristesse calme.

Lentement, très lentement, tout commençait à revenir à la normale.

Une partie de Remus désirait que tout recommence comme avant.

A chaque occasion, Remus écoutait discrètement les conversations d'élèves... Il s'imaginait parmi eux, s'imaginait qu'il discutait avec eux, qu'il riait avec eux... Qu'ils formaient un groupe.

Parfois, pendant un cours, il voyait James se pencher pour murmurer quelque chose à Peter, d'un air excité. Remus les épiait en silence, tentait désespérément de savoir de quoi ils parlaient... Une nouvelle farce... La jupe de Lily...

Quand Sirius marchait devant lui, il luttait pour ne pas tendre le bras, attirer le garçon aux cheveux noirs contre lui...

Il ne pouvait pas... Il ne devait pas... Il devait rester... Toujours... seul...

Alors quand Sirius lui avait proposé, pendant le déjeuner, d'aller se promener près du lac, Remus avait refusé. Il avait lancé à Sirius un petit sourire d'excuse, puis était retourné à son assiette. Il avait joué quelques minutes avec la nourriture, avait fini par se lever, pour retourner aux dortoirs.

Aux dortoirs vides.

On était un Samedi après-midi tout le monde riait et discutait dans la salle commune.

Remus était allongé sur son lit. Il luttait pour rester immobile.

Il était passé prendre du thé à la cuisine. Il avait posé la tasse sur le lit, tout contre sa poitrine. Elle l'avait réchauffé un peu. L'odeur d'herbes sèches et de fleurs mortes lui avait doucement caressé les narines.

Remus soupira la tasse de thé était froide, à présent.

Il aurait pu la réchauffer à l'aide d'un sort mais ça ne servait à rien : il ne la boirait pas, de toute façon. Prudemment, pour ne pas en renverser, il se leva, et alla vider le thé dans la salle de bain.

En revenant à sa chambre, ses yeux tombèrent sur le morceau de parchemin qu'il avait commencé, pour le cours de Défense contre le Forces du Mal. Il avait encore 4 paragraphes à faire.

Des bienfaits des vampires...

Il ne pouvait pas improviser là-dessus. Il avait déjà rassemblé beaucoup d'informations, sur les vampires, leurs caractéristiques et les manières dont ils agissaient sur leur environnement, mais il n'avait pas assez pour terminer son parchemin. Il devait faire des recherches complémentaires.

Il soupira mais dut se résoudre à quitter le dortoir. La bibliothèque ne serait pas ouverte en fin de soirée. Il devait y aller maintenant.

 En traversant la salle commune, il garda les yeux fixés au sol. Il aurait voulu pouvoir passer comme une ombre. Pour ne pas avoir la tentation de s'arrêter. De se mêler aux autres...

La Grosse Dame eut l'air inquiète, mais elle le laissa passer.

A la bibliothèque, il choisit une petite table libre, cachée derrière le rayonnage sur les révoltes de gobelins. Personne ne venait jamais prendre de livres dans cette section.

Le soleil donnait sur une partie de la petite table, semblait attendre Remus pour pouvoir l'envelopper dans ses rayons. Le jeune homme s'assit sur une chaise encore à l'ombre.

Il disposa devant lui les différents volumes dont il aurait besoin, sortit son parchemin et une plume. Il lui fallut quelques secondes pour s'apercevoir qu'il n'avait pas emporté une de ses plumes habituelles, mais une de celles que Sirius lui avait ramenées. Il ne put s'empêcher de sourire.

La plume en sucre était douce dans sa bouche. Elle avait un parfum d'enfance... Il ferma les yeux pour mieux se concentrer sur les morceaux de sucre qui se dissolvaient tout contre son palais. Il avait envie de mordiller, de détacher des bouts de plume, de croquer d'un coup, mais il se retenait, parce que c'était tellement meilleur quand on faisait durer le plaisir...

La recherche sur les vampires s'avéra beaucoup plus facile que prévu d'abord parce que le sucre lui avait donné un petit coup de fouet. Ensuite parce que, au bout d'une heure, il était tombé sur tout un paragraphe traitant uniquement de ce sujet, dans un des plus gros volumes de la bibliothèque, l'ancien grimoire qui sentait le temps en décomposition.

Il rassembla ses notes, les relut rapidement avant de se mettre à écrire. Les paragraphes n'eurent aucun mal à apparaître sur le parchemin. En une demi-heure, il avait terminé. Le soleil avait lentement tourné sur la petite table. La lumière réussissait presque à toucher Remus, à présent.

Il relut, corrigea quelques erreurs, mais décida qu'il pouvait se permettre de ranger les documents et de retourner à la solitude du dortoir.

Les filles le coincèrent alors qu'il replaçait le dernier grimoire sur les étagères.

Lily se planta à côté de lui, un air déterminé sur le visage. Derrière elle, Kallyah et Cyrèn Stepstone, la préfet de Hufflepuff, en septième année les deux jeunes filles affichaient un air grave, inquiet. Elles ne quittaient pas Remus des yeux.

Remus réprima une grimace quand Lily commença à parler, d'un ton plein de reproches.

-Il y avait une réunion générale hier soir !

Il gémit mentalement il avait totalement oublié la réunion des préfets de septième année... Lily avait du se retrouver seule pour représenter Gryffondor elle n'avait apparemment pas apprécié.

Lily avait froncé les sourcils ses yeux verts étaient plantés sur Remus, le transperçaient de part en part.

-Je peux savoir ce qui se passe, Remus ? Tu ne viens plus aux réunions, James dit que tu leur parles à peine...

Kallyah pencha la tête sur le côté, et dit d'un air triste :

-Tu n'es quasiment plus avec Sirius...

-Ecoutez... Merci de vous inquiéter pour moi, mais... Ca va... Ca va très bien...

Du coin de l'oeil, il chercha un passage qui lui permettrait d'échapper à cette délégation d'apprenties-psychologues. Peine perdue. Elles bloquaient le seul passage qui lui aurait permis de regagner sa table.

Bon... Eh bien il allait devoir rester, apparemment...

Lily ne le lâchait pas des yeux.

-Ecoute Remus... Tout ça a un lien avec la mort de Mrs Herballtea, n'est ce pas ?

Remus se figea. Est-ce que Lily savait que... ?

Non... James ne lui aurait pas dit... James était un ami, il...

Le coeur de Remus s'était mis à battre plus vite.

-Sa mort nous a tous choqués, mais... On n'y peut rien maintenant, Remus... Il faut continuer... On ne peut rien faire d'autre, tu comprends ?...

Il hocha la tête pendant une seconde, il avait arrêté de respirer.

Lily continua à lui expliquer qu'un deuil devait forcément se terminer, qu'on devait le dépasser, survivre. De temps en temps, Kallyah et Cyrèn faisaient une remarque pour appuyer ce que disait la jeune fille rousse.

Remus soupira intérieurement, et se demanda jusqu'à quand la torture allait durer.

Il fut sauvé par des bruits spongieux une créature à tête noire se jeta soudain sur Lily, l'entoura des ses bras et la réduisit au silence.

Remus remercia tous les dieux qu'il connaissait.

Au début, Lily se laissa faire, embrassa James gentiment ce n'est que lorsqu'elle voulut passer ses bras autour de la taille du jeune homme qu'elle dut s'apercevoir que quelque chose n'allait pas. Ses yeux s'écarquillèrent d'horreur et elle se recula précipitamment.

-Ja... James Potter !! Comment as-tu fait pour te mettre dans un état pareil ?

James cligna des yeux d'un air innocent.

-Quel état ?

Lily désigna tout le bas du corps de James, d'un doigt tremblant de rage. Lily n'avait jamais aimé qu'on la prenne pour une imbécile.

Le bas de la robe de James, son pantalon et probablement ses chaussettes et chaussures, était complètement trempé, décoré de belles taches de vase. Quand le jeune homme fit un pas en arrière, il fut accompagné d'un magnifique 'floc'.

James ne pouvait plus nier.

-Oh, ça... ? Eh bien... Disons que nous nous promenions tous au bord du lac, et que j'ai glissé... C'est bête, hein ?

James ne semblait pas prêter attention au fait que Lily se préparait à se jeter sur lui pour l'étrangler.

-Pourquoi tu ne t'es pas séché ?! Regarde l'état de MA robe !!

-Oh.

James dut finir par réaliser qu'il se trouvait en danger de mort, et commença à essayer de se défendre.

-Euh... Je t'aime ?

Suite à quoi Lily se mit à crier sans qu'on puisse la calmer il fallut deux secondes et trente centièmes à Madame Pince pour arriver sur les lieux et se mettre à hurler deux fois plus fort que Lily en glissant dans une des flaques que James avait laissées un peu partout sur le sol.

Ils se firent jeter dehors. Remus eut à peine le temps de récupérer sa plume et son parchemin.

James était toujours occupé à essayer de convaincre Lily de lui pardonner, quand les rires éclatèrent dans le couloir.

Le petit groupe leva la tête. Sirius et Peter étaient adossés au mur en face d'eux, et se tenaient les côtes. Toute cette situation devenait vraiment, vraiment humiliante.

-Alors Lily ? Tu l'aimes, ton homme ? Jamie plein de boue, c'est très sexy, non ?

Sirius ne put pas faire d'autres commentaires un rayon de lumière violette était parti de la baguette de James et avait frôlé son oreille. Le jeune homme tenta de riposter, mais il était apparemment très dur de lancer un sort et de rire en même temps.

Finalement, quand les garçons eurent réussi à se calmer, Lily annonça un repli général. Kallyah et Cyrèn s'éloignèrent pour aller rejoindre leurs maisons respectives Lily rentra à la salle commune des Gryffondors. Un coup d'oeil meurtrier en direction de James suffit à faire comprendre à tout le monde qu'elle préférait y aller en compagnie de Peter que de la créature du marais.

Ne restèrent plus dans le couloir que Sirius, Remus, et un James passablement déprimé.

Bon... Eh bien il était temps de dire au revoir...

Remus évita soigneusement de regarder Sirius.

-Je crois que je vais rentrer aux dortoirs. J'ai encore quelque chose à terminer.

Il ne fit qu'un pas avant que la main de Sirius ne se referme sur son poignet, pour l'empêcher de partir.

Remus fit volte-face Sirius ne riait plus. Plus du tout.

-Oh non, pas cette fois, Remus... Ca fait deux semaines que tu nous évites. Ce coup-ci, tu vas rester...

Ils se regardèrent en silence des mèches de cheveux noires, fines, douces, passaient devant les yeux de Sirius. Remus avait envie de tendre la main, de les caresser, les unes après les autres, en effleurant le beau visage déterminé. Il ferma les yeux et haussa les épaules.

L'espace d'un instant, il crut que Sirius allait l'attirer contre lui, pour que leurs deux corps se moulent l'un contre l'autre. Pendant une seconde, il voulut que Sirius l'attire contre lui.

Mais finalement...

-Bon, Paddie... Tu vas lui dire, oui ou non ? On va pas y passer deux heures, quand même !

James les regardait d'un air moqueur, bras croisés.

Au prix d'un effort qui parut surhumain, Sirius réussit à l'ignorer. Il se concentra sur Remus ses yeux avaient l'air de briller au milieu du couloir. Ils brûlaient d'un éclat argenté.

-Remus, je... J'ai quelque chose à te donner... C'est...

-Ne t'attends pas à un truc génial, Remus, j'te préviens ! Je lui ai dit et re-dit que son emballage était pourri, mais il a rien voul...

-Potter ! La ferme ! Ou je te refous à la flotte !

-Tu peux rêver, Black ! Tu as eu de la chance, tout à l'heure, mais ça n'arrivera pas deux fois !

D'habitude, Sirius et James auraient passé une bonne vingtaine de minutes à se chamailler.

Cette fois-ci, pourtant, Sirius ne chercha pas à insister. Il attrapa la main de Remus et l'entraîna dans les couloirs, loin des commentaires de Prongs.

C'était peut-être ça qui poussa Remus à ne pas réagir. Si Sirius ne se battait pas, c'est que ce devait être important.

Peut-être.

Ou alors, c'était ce sentiment d'apaisement qu'il ressentait à être à nouveau avec Sirius, à faire comme si rien ne s'était passé, comme si rien ne comptait dans le monde qu'eux deux...

Il fronça les sourcils en reconnaissant l'escalier circulaire auquel Sirius l'avait mené.

-La volière ? Sirius, qu'est-ce que... ?

Sirius lui serra la main un peu plus fort. Pour ne pas le perdre.

-Chuuut... Moony... Je t'assure que la volière, ce sera parfait...

Et il avait raison. Remus le sut dès qu'ils eurent mis les pieds dans la petite pièce ronde.

Le soleil coulait par les grandes fenêtres rectangulaires, jouait avec les poussières en suspension, les transformait en de petites gouttes de lumière, de petits brins de magie. Des dizaines d'oiseaux somnolaient sur leurs perchoirs, sous les toits. Les uns à côté des autres, des hiboux et des chouettes de toutes les espèces se reposaient tranquillement. Il y avait l'odeur de la paille, des volatiles, du soleil...

Tout dans cette petite pièce était doux, tiède, intime...

Sirius observa Remus un long, un très long moment, avant de lui tendre un fin paquet bleu.

-Je... Remus, ça fait déjà un moment que j'y pense, mais... Ca n'a jamais été le bon moment pour t'en parler...

Le paquet ne pesait presque rien. La chose à l'intérieur devait être légère, fragile.

Il jeta un coup d'oeil interrogatif à Sirius.

-Ouvre-le.

Avec précaution, Remus défit le paquet. Il contenait une feuille.

Une feuille...

Remus soupira.

-Sirius... Je pourrais savoir ce que ça veut dire ?

C'était peut-être une nouvelle plaisanterie, quelque chose que le jeune homme avait préparé pendant toute la semaine, et qui était censé remonter le moral de Remus...

Ou peut-être pas.

Sirius le fixait sans rien dire. Il avait ce regard intense, cet éclat couleur gris perle, qui ne s'allumait dans ses yeux que dans les moments importants. Les moments intenses.

Remus baissa le regard vers la feuille. C'était une page extraite d'un journal de petites annonces.

L'une d'elle était entourée à l'encre rouge.

La main de Remus se mit à trembler. Un peu, juste un peu. Son coeur battait plus fort...

La voix de Sirius était sérieuse, grave.

-Remus... Viens avec moi à Londres.

Un moment de silence. Les poussières continuaient de glisser sur la lumière dorée.

-S'il te plaît.

Les deux garçons se fixèrent. Le visage de Sirius avait l'air tellement tendu...

Un moment, la vision de Remus se troubla, et le blanc menaça de dévorer son esprit. Peur... Non... Bonheur... Appréhension...

Remus cligna des yeux, essaya de se raccrocher à la réalité il baissa les yeux vers le morceau de papier.

Londres... Deux pièces... Sous les toits...

Ce serait agréable, sans doute... Avoir un endroit rien qu'à eux... Lui et Sirius...

Mais... Il ne devait pas s'attacher, n'est-ce pas ?

...Peut-être...

...Peut-être qu'il pouvait faire une exception... Pour Sirius...

Sirius n'avait pas besoin d'être protégé... Non ?

Sirius pouvait se défendre tout seul...Sirius... Sirius n'avait pas besoin de lui...

Sirius n'avait pas besoin de rester avec un loup-garou.

Sirius ne devait pas rester avec un loup-garou.

-Je ne... Je devais...

La mâchoire de Sirius se crispa.

-Tu devais quoi ?

-J'ai discuté avec ma mère. Après Hogwarts, je retournerai à Coventhill.

-Tu ne me l'avais pas dit.

Non, il ne lui avait pas dit. Jamais. C'était mieux comme ça.

En regardant le visage de Sirius se durcir, Remus ressentit un peu de culpabilité.

-Je pourrai avoir mon ancienne chambre... Le temps de trouver un travail... Si j'en trouve un.

Il n'avait pas pu s'empêcher de rajouter ce dernier commentaire. Il savait que la lueur argentée dans les yeux de Sirius allait s'éteindre, que les prunelles deviendraient noires, mais il n'avait pas pu s'en empêcher.

-Ne sois pas ridicule, Remus ! Bien sûr que tu vas trouver du travail ! Tu es doué, tu es intelligent...

-Je suis un meurtrier potentiel un soir par mois. Qui pourrait m'embaucher ?

Sirius fit semblant de ne pas avoir entendu. Remus eut envie de sourire. Si seulement c'était aussi simple que ça... Si seulement il pouvait ignorer tout ce qui n'allait pas et continuer...

-En fait, tu as raison sur un point...

Remus haussa un sourcil. Il s'était attendu à une explosion de colère, pas à ce que Sirius partage subitement son point de vue (ou du moins une partie de son point de vue).

-Si tu vas à Coventhill, tu ne trouveras pas de travail.

Remus leva les yeux au ciel pendant que Sirius continuait sa démonstration, avec beaucoup moins de calme à présent.

-C'est un trou perdu ! Tu vas pas aller t'enterrer là-bas, avec toutes ces grenouilles de bénitier pendues à leur tricots ! Ils ne reçoivent même pas le Daily Prophet !... Remus... Coventshill... C'est gris, c'est laid, c'est... C'est loin...

Sirius s'arrêta brusquement. Il était entré dans le cône de lumière chaude il baignait dans une atmosphère douce, irréelle. Il avait l'air hors du temps.

Il resta immobile, sourcils froncés, avec quelque chose d'étrange sur le visage... Comme... De l'inquiétude...

Il avait l'air d'un ange déchu. Perdu.  

-Moony... Ne me laisse pas tout seul.

Remus ferma les yeux, prit une grande inspiration. Fit un pas en avant.

Il sentait le soleil sur sa peau.

-Je ne te laisserai pas...

Il approcha ses lèvres de l'oreille de Sirius, et leurs joues s'effleurèrent. Les bras de Remus enveloppèrent le corps du jeune homme.

-Jamais...

Les lèvres de Sirius se posèrent sur son cou. Remus le sentait sourire. Un baiser, puis Paddie se recula, l'air très content de lui.

-Ca veut dire que tu viens à Londres avec moi ?

Remus ne put s'empêcher de rire.

-Non... Ca veut dire que je vais te kidnapper et te séquestrer dans ma chambre à Coventhill.

-J'imagine d'ici la tête de ta mère...

Sirius sourit et tenta de prendre une voix assez aiguë pour être celle de Mme Lupin.

-« Remychou, tu es sûr que ton ami ne veut pas une chemise ? Il va attraper froid, tu sais... Tu ne devrais pas l'attacher nu sur ton lit... »

Remus tenta de se contrôler le temps de répondre que jamais il n'attacherait Sirius nu dans sa chambre si sa mère le voyait comme ça, elle pourrait faire une crise cardiaque... Non, il se contenterait de lui passer un collier autour du cou et de le faire dormir au pied de son lit... Bon toutou...

Mais il ne réussit pas à articuler la moitié de la première phrase les deux jeunes hommes s'étreignirent, se soutenant mutuellement pour ne pas s'effondrer de rire.

Il ne sut pas ce qui déclencha le reste. Peut-être les mains de Sirius qui couraient le long de ses côtes. Ou peut-être l'euphorie qui avait envahit son esprit, soudain. Ca faisait si longtemps qu'il n'avait pas ri comme ça... Rire au point d'oublier tout le reste, de ne plus ressentir qu'une joie éclatante, qui durerait toujours... Un bonheur qui réchauffait et qui faisait frissonner son corps.

Il n'y avait plus que l'atmosphère douce et tendre, ce rayon de soleil qui tombait sur eux, le froissement de plumes... Le monde de Remus se réduisait à ça.

Entre deux éclats de rire, leurs lèvres se joignaient, jouaient ensemble. Leurs mains luttaient pour pouvoir passer sous cette chemise si agaçante, pour déboutonner ce pantalon serré, trop serré... Beaucoup trop... Ils glissèrent à terre...

Et soudain, Remus revint à la réalité.

-Sirius.

Le jeune homme releva la tête, les lèvres rougies, les yeux brûlants. Des mèches de cheveux noires tombaient sur son visage. Sa respiration était hachée, entrecoupée. C'était un miracle que Remus ait réussi à capter son attention. Il fallait en profiter pour faire passer un message d'une importance vitale.

-Je ne sais pas ce que tu en penses, mais...

Remus ne put s'empêcher de grimacer. Il allait casser l'ambiance, mais...

-Personnellement, je ne peux pas faire ça au milieu de...

Du regard, il désigna la paille sale et les traces de déjections qui décoraient le plancher. Forcément... Ce n'était pas la volière pour rien...

Sirius cligna des yeux, sembla hésiter, mais une petite ride de contrariété était apparue sur son front.

-Stupides chouettes... Elles ne peuvent pas aller faire ça ailleurs ?

Il y eut des chuintements et des hululements indignés au-dessus de leurs têtes, et Remus jugea plus prudent de débarrasser le plancher.

-Sirius... Je crois qu'on devrait aller poursuivre cette conversation ailleurs. Retournons aux dortoirs...

Le jeune homme grommela différentes amabilités à l'égard des volatiles en touts genres, mais se releva et commença à se rhabiller.

-Peter a intérêt à ne pas être en train de ronfler sur son lit, sinon je te jure que je le jette par la fenêtre...

Remus essaya de trouver quelque chose à dire pour réprimander son petit ami... Mais rien ne lui vînt à l'esprit. Sans doute parce que, si Peter était effectivement dans la chambre, Remus serait le premier à le prier aimablement de quitter la pièce. Ou à le jeter par la fenêtre. Eventuellement.

Ils finirent de se rhabiller en silence. De temps à autres, Sirius jetait des regards en coin à Remus, qui répondait d'un sourire. A la fin, Sirius craqua, et s'approcha avant que Remus ait pu finir de boutonner sa chemise.

Les mains de Sirius chassèrent les siennes, et lentement, très lentement, commencèrent à refermer la chemise de Remus. Sans oublier, au passage, d'effleurer la peau sous le tissu. Juste avant de l'embrasser, Sirius murmura :

-Si tu savais ce que j'ai hâte d'arriver au dortoir... Ca fait... Deux semaines... Tu sais ?...

Remus se figea, l'espace d'un instant.

Deux semaines, oui...

Une ombre commença à refaire surface dans son esprit, mais il la chassa. La rangea dans un coin sombre. Il aurait voulu rester ici, toujours... Là où rien n'avait d'importance.

Sur leur droite, une vieille chouette hulotte ébouriffa ses plumes d'un air agacé.

Ils se séparèrent.

Remus ramassa la feuille de journal, qu'il avait laissé tombé sans s'en apercevoir, tout à l'heure. Il la plia soigneusement, et la glissa dans sa poche. Il jeta un dernier regard plein de regrets à la pièce baignée de lumière, puis se glissa dans l'escalier permettant de redescendre, Sirius sur ses talons.

L'escalier était éclairé par de petites meurtrières, percées à même le mur. Elles permettaient de voir les alentours d'Hogwarts.

Ce fut un parfait hasard si Remus regarda soudain à travers l'une d'entre elles, pour apercevoir une silhouette blanche, au loin.

Il s'arrêta net. Quelque chose d'étrange lui nouait l'estomac, soudain.

Sirius buta contre lui et ils manquèrent de tomber tous les deux dans l'escalier. Les réflexes de Remus leur évitèrent une désagréable chute dans les escaliers.

Remus ignora les remarques surprises et un peu agacées de Sirius, et se concentra sur la silhouette. Il fronça les sourcils.

-Sirius... Est-ce qu'il y a une sortie à Pré-au-lard prévue aujourd'hui ?

Le jeune homme fit signe que non. Remus désigna du doigt la personne sur la pelouse. Elle venait de Pré-au-lard.

Les yeux de Sirius se plissèrent et il s'approcha de la petite fenêtre. Remus s'écarta pour qu'il puisse mieux voir.

Après quelques instants, il s'écarta de la fenêtre.

-Ce n'est pas un élève. C'est Neurès.

Sirius avait soudain l'air sombre.

-Je me demande ce qu'elle foutait là-bas...

Remus cligna des yeux. Le ton de Sirius avait été méfiant, agressif.

-Enfin... Elle a du... Je ne sais pas, elle avait sans doute besoin de quelque chose... Un ingrédient quelconque...

Mais Sirius secoua la tête.

-Non... Il se passe des choses louches au Hogshead, dernièrement. D'après un type, c'est bourré d'élèves d'Hogwarts...

Remus haussa les épaules.

-Sirius... La moitié des clients du Hogshead sont tellement imbibés de Firewhisky qu'ils peuvent à peine articuler une phrase compréhensible...

-Mais il y avait une gamine là-bas !

-Et elle était d'Hogwarts ?

Sirius ouvrit la bouche pour dire quelque chose, se ravisa, et lâcha à la place :

-Je ne sais pas. Je ne l'ai pas vue.

Remus retînt un soupir.

-Alors comment peux-tu savoir qu'elle venait d'Hogwarts ?

Sirius ne répondit rien, mais croisa les bras, et lança à Remus un regard buté.

-Et puis de toute façon, je ne vois pas ce que ça a à voir avec Melle Neurès...

Un sourire mauvais naquit sur les lèvres de Sirius.

-James l'a vue au Hogshead.

Ils se turent pendant un moment. Finalement, Sirius se redressa ses yeux noirs s'étaient rallumés.

-Allons la trouver. Si on lui demande, je suis sûr qu'elle pourra nous donner d'excellentes explications...

Le sarcasme était clairement perceptible dans ces quelques mots, mais Remus devait avouer que c'était sans doute la meilleure chose à faire. Ils n'avaient qu'à attendre Melle Neurès devant son bureau, elle pourrait répondre à leurs questions, expliquer que ce n'était qu'une méprise, qu'elle avait simplement été acheter des racines d'orchidées ou un nouveau châle, ou...

Ils descendirent les escaliers. Ils coururent presque jusqu'au bureau de Neurès. Ils devaient arriver avant elle. Parce que, expliqua Sirius, comme ça, elle ne pourrait pas nier qu'elle était sortie.

Remus commençait à se demander si tout ça était vraiment une bonne idée.

Il savait parfaitement bien ce qui allait suivre. Sirius était intenable, dans des moments pareils. Il allait sauter à la gorge de Neurès sans lui laisser le temps de s'expliquer. Et Remus priait pour que ce ne soit qu'au figuré.

Il y avait déjà quelqu'un à la porte du bureau. Des cheveux blonds, une silhouette fine, élancée.

Les deux jeunes hommes se figèrent, interdits.

-... Elyz ?

La jeune fille était adossée à la porte, tête baissée. Quand Remus prononça son nom, elle se redressa en un éclair. Elle eut d'abord un mouvement de recul, puis se reprit, serra les dents et releva fièrement le menton.

Remus soupira intérieurement. Derrière lui, Sirius commençait déjà à s'énerver il pouvait pratiquement sentir l'énervement de son petit ami. Eh bien... Ca n'allait pas être simple...

-Qu'est-ce que tu fais là ?

Les yeux bleus passèrent de Sirius à Remus. Elle eut un sourire sarcastique.

-Je vous retourne la question.

Remus était certain d'avoir entendu Sirius grogner, cette fois.

-On a deux mots à dire à cette vieille chouette. Maintenant que tu sais tout, dégage... !

Le loup se passa une main sur le visage. Pitié... Ne les laissez pas s'entretuer... Pitié, pitié, pitié...

Mais les deux adolescents ignoraient superbement Remus, à présent. Les yeux d'Elyz s'étaient étrécis, et elle faisait face à Sirius, toutes griffes dehors.

-Qu'est-ce que tu as encore inventé, Black ?

-Ca ne concerne pas les gamines teigneuses...

-Tu ne peux plus t'en prendre aux premières années alors tu as décidé de harceler les professeurs, c'est ça ? Tu es vraiment pitoyable, Black... ! Tu ne vaux pas mieux que ces crétins de Serpenta...

Elle ne termina pas sa phrase. Sirius, les traits déformés par la colère, avait plongé sa main dans la poche de sa robe et tiré sa baguette. Sa voix était mortellement calme.

-Retire ça. Tout de suite.

Remus serra les dents. Ca allait beaucoup trop loin. Il attrapa le poignet de Sirius et utilisa tout sa force pour lui faire baisser le bras.

-Ca suffit, Sirius.

Le jeune homme lui lança un regard incrédule.

-Mais... Moony... Elle...

Mais Sirius sembla se rendre compte de ce qu'il s'apprêtait à faire la baguette disparut dans sa poche. Remus espérait sans trop y croire que ce changement d'attitude était dû à une éventuelle conscience qui commençait à émerger dans le cerveau de Padfoot. Mais en toute honnêteté, c'était plus probablement la peur de représailles de la part de Remus qui avait poussé Sirius à abandonner la lutte.

Il soupira. C'était quand même mieux que rien...

Bon... Il fallait s'occuper du cas d'Elyz, maintenant... Il prit une voix patiente, un brin paternelle.

-Elyz, nous voulons juste dire quelque chose à Melle Neurès...

Elyz ne le regarda même pas elle était trop occupée à foudroyer Sirius des yeux. Ses yeux bleus étincelaient. Elle avait les dents tellement serrées que Remus se demanda comment elle pouvait encore réussir à parler.

-Je dois lui parler aussi. Donnez-moi le message, je transmettrai.

Les poings de Sirius se crispèrent.

-Je veux la voir en personne !

-Ca suffit, Black ! Je ne veux plus te voir ici !

Sirius laissa échapper un petit cri moqueur, comme un aboiement.

-Et comment tu comptes me faire partir ?

-Je suis préfet, je te rappelle !

-Et alors ? Remus aussi est préfet ! Et tu n'es qu'en cinquième année !

Ils se foudroyaient mutuellement du regard.

Des gosses... Deux gosses butés qui ne pouvaient pas se supporter...

Remus commençait à avoir mal à la tête.

-Ce n'est pas grave, Sirius. Nous repasserons. Ce n'est pas si urgent, à près tout.

Les yeux de Sirius s'écarquillèrent sous le coup de la surprise. Il avait l'air de quelqu'un qu'on avait trahi, sans qu'il s'y attende. Remus détourna les yeux.

Il tourna les talons, essaya de ne pas voir le petit air satisfait d'Elyz, mais ne réussit pas à ignorer la bouderie blessée de Sirius. Pendant da longues minutes, Sirius garda la mâchoire fermée, les yeux rivés au sol.

Profitant qu'il n'y avait personne dans un couloir, il s'arrêta, saisit la main de Sirius, le coinça entre lui et le mur.

-Sirius... Je le pensais... Vraiment. On retournera voir Melle Neurès. Aujourd'hui, ce n'est... Ce n'est pas le bon moment.

Sirius grogna, mais sembla apprécier le corps de Remus contre le sien. Il releva la tête, présenta sa gorge pour que l'autre garçon puisse y déposer des baisers.

Le retour aux dortoirs se fit en quatrième vitesse. Ils faillirent presque bousculer le professeur Flitwick, qui était sorti d'une salle sans prévenir.

En les voyant debout devant son tableau, la vieille dame sourit elle se permit même un clin d'oeil. Remus grommela intérieurement. Ou allait-on si même les fantômes d'Hogwarts se préoccupaient de leur vie privée ?!

Il espérait que la Grosse Dame serait discrète, au moins...

Plusieurs personnes relevèrent la tête en les voyant entrer dans la salle commune.

Prongs, surtout, leur adressa un grand sourire, et, dès qu'il crut que Remus ne voyait pas, fit un petit signe interrogatif en direction de Sirius. Le jeune homme aux cheveux noirs eut une petite moue, à la fois satisfaite et encore un peu inquiète, et James lui fit le V de la victoire en guise d'encouragements. Puis il retourna à la contemplation des lèvres et du décolleté de Lily. Il était apparemment à nouveau dans les bonnes grâces de la jeune fille.

Remus dut se retenir d'éclater de rire.

Avant de monter, ils eurent la satisfaction de constater que Peter se tenait aux pieds de James, occupé à faire une partie d'échecs avec un troisième année.

Sirius et Remus se sourirent. Le dortoir était libre.

A partir du moment où Sirius eut verrouillé la porte, ils n'échangèrent pas beaucoup de mots.

Remus fermait les yeux, mais il n'y avait plus de noir, ni de rouge ou de blanc derrière ses paupières. Rien que des tons chauds, jaunes, orangés, l'éclat de flammes et du soleil et du miel et la peau de Sirius, sa gorge offerte, encore, toujours, la confiance, les caresses, douces, humaines, oui... humaines.

Ils s'allongèrent l'un à côté de l'autre, la tête de l'un posée sur le bras de l'autre.

Remus avait l'impression d'entendre le coeur de Sirius battre, fort, si fort il était vivant.

-Sirius...

Les yeux noirs s'accrochèrent aux siens.

-Sirius... Tu promets que tu...

Il voulait que Sirius promette de ne pas mourir. Jamais.

C'était stupide, et enfantin, et bête, et jamais Sirius ne pourrait s'empêcher de mourir, mais...

Il voulait que Sirius ne parte pas ou en tout cas, pas de sa faute à lui.

La question resta là, à flotter dans l'air, et Remus ne la finirait jamais, ne la poserait jamais. Il avait retrouvé de la lumière il ne voulait pas la laisser échapper.

Il bougea sa tête de manière à venir embrasser la peau salée, mordilla un peu, effleura de la langue.

Sirius eut un petit rire, et il ferma les yeux. Il n'y eut rien pendant un instant, puis le jeune homme tendit sa main libre, la fit courir sur la clavicule de Remus, sa mâchoire, les mèches de cheveux qui se perdaient dans son cou.

-Remus... Alors ? Tu viens à Londres, n'est-ce pas ?

Remus leva les yeux au ciel.

-Enfin Sirius... C'est quelque chose d'important... J'ai besoin de temps pour décider.

-Mais tu viens ?

Parfois, Remus avait envie de l'étrangler.

-Habiter un appartement ensemble, c'est une étape importante... Je ne sais pas si j'ai envie que...

Sirius fronça les yeux.

-Mais ça ne changera rien ! Ce sera comme rester dans le dortoir, sauf qu'on ne sera plus que deux !

Il marqua une pause et un sourire enivrant apparut sur ses lèvres.

-Imagine tout ce qu'on pourrait faire si on n'était que deux, Moony !

Remus ferma les yeux. Oui... C'était une idée intéress...

Non ! Non, il ne pouvait pas, il devait... Il devait...

-Sirius, je ne pourrais jamais payer ma part du loyer.

Le jeune homme se releva légèrement, pour se mettre en appui sur un coude.

-Si tu me ressors ces conneries sur les loups-garous, je te frappe.

Mais Remus secoua la tête ils avaient déjà eu cette conversation des dizaines de fois.

-Sirius, il faut être réaliste, parfois...

-Tu trouveras un travail, Remus !

Sirius sourit.

-Et puis, de toute façon, si je réussis à devenir Auror, j'aurais largement de quoi nous payer un appartement, tu sais...

Remus soupira, enfouit sa tête dans son oreiller. Jamais il n'accepterait que Sirius paye seul les dépenses qu'ils auraient. S'ils devaient habiter ensemble, il voulait qu'ils soient à égalité.

Il voulait être un humain à part entière.

-Sirius, je ne veux pas être entretenu.

Des mèches noires glissèrent sur le côté quand Sirius pencha la tête.

-Tu ne seras pas entretenu, voyons, Moony ! Tu feras la cuisine !

Remus grogna. Ah ! Il voyait parfaitement le tableau, tiens ! Sirius ne voulait pas lui passer un tablier rose, pendant qu'il y était.

-Eeeeh ! Ne me regardez pas comme ça, Mr Moony ! Il faudra bien que quelqu'un se charge de la cuisine, vu que nos finances ne nous permettront sûrement pas d'avoir un elfe de maison... Et comme je suis nul en cuisine...

Remus fixa Sirius en souriant.

-Si je fais la cuisine, tu fais le ménage...

-Bien sûr... Tu n'as jamais vu mes célèbres sorts de nettoyage en action, ou quoi ?

-...*et* la lessive.

Les yeux de Sirius s'agrandirent. Par un coup du sort étrange, Sirius n'avait jamais réussi parfaitement à nettoyer des vêtements. C'était un des rares enchantements qu'il n'avait jamais maîtrisé à la perfection.

Si bien que s'il devait faire la lessive, il devait y aller à la mode Moldue...

-Moony ! C'est de l'exploitation !

Remus rit.

-Non, c'est une répartition équitable des tâches.

Sirius se jeta sur lui pour lui faire regretter sa conception faussée du partage des tâches dans un couple. Ils luttèrent un peu, mais finalement le jeu se transforma en quelque chose de plus profond, de plus sauvage, et bientôt les lèvres de Remus retrouvèrent leur place sur la peau salée.

Juste une caresse, les reins qui s'effleurent, la chaleur, la lumière, et au milieu de tout ça, au milieu de la fièvre qui commence à monter, menace d'emporter Remus, le corps de Sirius qui change de place, vient se poser sur celui du loup.

Le poids du corps chaud, la danse des mains, et les yeux brillants au milieu d'un visage souriant. Des lèvres, qui soudain s'animent pour former trois mots, trois petits mots qui s'envolent vers le ciel.

Je t'aime.

Et Remus ne réussit pas à répondre.

Il ferma les yeux, et se laissa emporter par les vagues de lumière.

TBC...

Et Voilà !!

Pour Mai, ce sera *enfin* Peter qui nous reviendra !

J'espère que ce chapitre vous a plu ! Il a été compliqué à écrire... Eh ! C'est pas évident de résumer l'évolution psychologique d'une personne sur une période de deux semaines !! Je sais que ça paraît sans doute étrange qu'il y ait une si grande évolution entre la mentalité de Remus au début et à la fin du fic, mais j'ai essayé de faire au mieux...

Voilà ! En atendant le prochain chapitre, hum... Humhumhum... (louche discrètement vers le bouton Review) Marchi d'avance !