chapitre 8 : Un malheureux hasard.

------------ Il serait resté à son chevet durant des siècles si son père ne l'avait pas forcé à le suivre.

Il aurait gardé sa main dans la sienne durant des siècles en espérant lui transmettre toute sa force si son père ne l'avait pas tiré vers lui.

Alors il la lâcha.

Alors il quitta sa chambre.

Il aurait pleuré durant des heures si le choc ne l'avait pas tétanisé.

Alors ses larmes ne coulèrent pas.

Il se serait probablement laissé mourir si son père ne lui avait parlé de la petite fille laissée dans le territoire interdit aux elfes, demeurant introuvable pour le peu de personnes qui avaient accepté de se rendre en ces yeux interdits.

Alors il décida qu'il devait rester fort.

Pour elle.

Alors il décida qu'il devait continuer les recherches.

Pour elle.

Il aurait probablement quitté le royaume dans l'heure si son père ne s'y était pas opposé.

Alors il pris un peu de repos auprès de son amie paisiblement endormie, qu'il rejoignit dès que son père eut le dos tourné, sa main cramponnée à la sienne comme si on eût tenté de la lui arracher.

Parce qu'il ne voulait plus la perdre.

Le lendemain, en compagnie de son ami Gimli, il quittait les lieux pour retrouver une enfant, peut-être morte depuis des années, avec l'espoir fou que sa venue ferait retrouver à Aure les forces qui lui manquaient pour lutter contre son chagrin.

Pour elle.

Pour lui.

Pour eux. ---------------

La petite Cerise contempla le conteur aux yeux brillants avec étonnement.

"Je ne peux pas être la petite fille de l'histoire, monsieur !

Il lui sourit avec douceur.

-Pourquoi dis tu cela, Cerise ?

Elle rougit. Les elfes n'existent que dans les histoires de maman...

Lisant dans ses pensées, Legolas décida qu'il était temps pour lui d'ôter sa capuche.

"C'te bière est foutrement bonne, mais c'quelle donne envie de pisser !

Ainsi avait parlé Parigas, qui avait quitté l'auberge pour un endroit plus tranquille. Il avisa soudain au dessus de lui la fenêtre grande ouverte donnant sur la chambre de la petite fille aux oreilles déformées.

L'aubergiste lui avait dit un peu plus tôt qu'il l'avait enfermée à double tour à cause de l'Etranger...

-Nom de diou !"

Il referma précipitamment sa braguette et se précipita vers l'auberge. Le p'tit démon était à lui, pas question qu'un autre sale étranger s'occupe d'elle à sa place !!!

Cerise sursauta en découvrant les oreilles pointues de l'homme. Elle frissonna en découvrant son visage fin, si triste et si beau...

Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose lorsque la porte de sa chambre sortit littéralement de ses gongs, s'ouvrant sur un aubergiste furieux, une hache de bûcheron à la main.

chapitre 9