Chapitre 13 : Un espoir...
Les mains posées sur les frêles épaules de la jeune Cerise, Gimli écoutait son ami débiter des paroles incompréhensibles à lui tout autant qu'aux autres elfes.
Il ne lui avait fallu qu'un quart d'heure pour rejoindre les lieux, et même s'il s'était dépêché, il savait au fond de lui que son empressement n'avait servi à rien.
Il serra un peu plus fort la petite qui tremblait sous ses mains, remarquant qu'elle pressait contre son coeur le même petit paquet qu'elle n'avait cessé de trimballer avec elle depuis le début de leur voyage.
Préférant éviter de lui imposer le spectacle de son ami en larmes ou peut-être pire, il l'entraîna dans un coin éloigné de la chambre mortuaire et engagea la conversation, tentant de lui sourire, l'air de dire que tout allait s'arranger.
Je préfère que cette enfant soit traumatisée par ma présence que par celle de l'elfe s'éteignant doucement.
Mais pourquoi le paquet brillait-il de la sorte ?
Thranduil remarqua à peine l'arrivée et le départ du nain et de l'enfant; mais il avait senti une aura étrange. Quelque chose de bienfaisant,... quelque chose de... magique?
D'où cela pouvait-il bien venir ?
Il jeta un regard interrogateur au capitaine de sa garde, mais trop occupé qu'il était à guetter son fils, il n'avait probablement rien senti.
Une voix de femme, suave et mystérieuse, s'éleva dans sa tête.
Galadriel ?
L'enfant.
-Que veux tu dire, Dame de Lorien ?
Ce qu'elle pressait contre son coeur.
-Je ne comprends pas.
L'enfant, mon ami... ce qu'elle possède peut encore sauver la Lumière du Soleil, à condition que votre fils sache s'en servir...
-Dame de Lorien, de quoi parles tu ?
La voix s'éteint doucement, répétant cette rengaine incessamment.
L'enfant...l'enfant...
-De quoi parle-t-elle ? Aurait-elle, dans son infinie sagesse, saisi une chose que j'ignore ?
Il se lança à la recherche de la petite nouvelle arrivante, qu'il retrouva en compagnie du nain compagnon de son fils.
Il eut un pauvre sourire en se rendant compte combien le petit être semblait traumatisé par ce qui se passait, et en voyant combien il lui était difficile de ne rien laisser paraître.
Il sursauta lorsqu'il vit le roi l'observer, la mine défaite.
"Rien de neuf, Roi elfe ?
Il repris inconsciemment les mots du petit homme.
-Rien de neuf, Maître Nain, si ce n'est que Dame Galadriel m'a dit une chose qu'il m'est impossible de comprendre.
Soudain curieux en entendant le nom de la femme qu'il adorait, Gimli dressa les oreilles.
-Que vous a-t-elle dit qui pourrait sauver l'Elfe de la Communauté ?
Sans mot dire Thranduil fixa la petite fille brune qui le regardait craintivement, comme l'avait regardé Aure des siècles auparavant. Il remarqua un objet enveloppé de tissu et s'agenouilla devant elle pour mieux la voir.
-Que portes tu dans tes bras, Elle Pio ?
Elle sursauta.
Legolas lui avait-il expliqué qui il était, avant de venir ?
-Pourquoi m'appelez vous comme ça ? Je m'appelle Cerise, monsieur.
-Pardonne moi, petite Cerise. Il désigna le mystérieux paquet. Quel est cet objet ? Pourquoi brille-t-il de la sorte ?
Elle tenta un sourire timide.
-C'est mon porte bonheur. Ma maman me l'a laissé lorsqu'elle m'a confié à l'aubergiste; mais je ne sais pas pourquoi il fait de la lumière, car je ne l'ai jamais ouvert. Elle rougit. C'est comme un cadeau, alors je ne voulais pas l'ouvrir et être déçue, vous comprenez...
Il tendit une main vers elle, sachant que ce qu'il allait lui demander lui déplairait peut-être.
-Puis-je le voir ?
-Euh... elle jeta un regard vers Gimli, qui hocha la tête... tenez.
Décachetant fébrilement l'objet de son enveloppe de tissu, Thranduil réalisa soudain de quoi il s'agissait.
Une poupée (habilement fabriquée, il devait admettre que parfois les humains étaient doués !), et sur son front, une pierre ovale brillant de mille feux.
L'objet trembla entre ses mains.
Voilà qui pourrait les tirer de la situation horrible dans laquelle ils se trouvaient tous.
Il pris l'enfant par la main et l'entraîna vers la scène qu'il aurait voulu ne jamais voir.
Il leur restait un mince espoir, laissé par la défunte elle-même.
Chapitre 14
