Chapitre 15 : Un miracle.

Il contempla l'étrange chose qui brillait dans sa main encore tendue.

Qui lui avait remis ceci, et surtout, quand ?

Où se trouvait-il ?

Qui tenait-il dans son autre bras ?

Il sursauta.

Aure.

Morte.

Lui.

Fou.

Combien de temps s'était écoulé depuis ce moment ?

La pierre verte émit une lumière si intense qu'il sentit ses yeux changer de couleur pour s'en protéger.

Le processus avait toujours été douloureux, mais avoir tant pleuré, c'en devenait un véritable calvaire.

Après avoir brillé violemment, la pierre ovale dégagea une aura doucereuse, projetant sa lumière sur son visage et celui de son amie; en la faisant rouler dans sa main, il vit qu'elle n'émettait pas qu'une seule lumière : elle changeait de couleur selon les angles qu'elle faisait avec la lumière du jour, et une chaleur s'en dégageait parfois.

Il se souvint soudain de son nom...

Et de la légende qui l'entourait : sa Lumière, souvent plongée dans de vieux livres en guise de punition, la lui avait contée, une nuit qu'il l'avait rejointe en sa chambre pour lui parler de ses craintes de perdre un être cher.

Il avait à ce moment là jugé inutile de l'y inclure.

Mais...

Elle avait terminé son histoire en riant, déclarant qu'elle n'existait qu'en un seul lieu inatteignable et inhospitalier, pire encore que les terres de Sauron.

Et que nombre de gens, désireux de ramener cette pierre pour aider un être aimé avaient perdu la vie, précédant dans la mort ceux qu'ils avaient voulu sauver . Mais ses yeux avaient brillé d'une lueur qu'il connaissait trop bien. C'était probablement elle qui avait tiré cet objet fantastique de son écrin de dangers, sûrement plus par amour du danger que par envie de l'utiliser un jour...

Il ferma le poing pour ne plus voir la lueur qui s'en dégageait, ses yeux allant de Aure à la porte finement travaillée toujours close.

D'où venait-elle ?

Qui venait de la lui remettre ?

Que s'était-il passé entre le moment où il avait perdu pied et maintenant ?

Ces pensées l'effleurèrent un instant, mais il décida de ne pas s'en préoccuper.

L'essentiel, c'était qu'il tenait entre ses mains la seule chance de ne pas devenir fou.

Le pouvoir de ramener à la vie celle qu'il aimait.

Thranduil se tourna vers le nain qui le dévisageait, l'air interrogateur.

Il se contenta de lui sourire et se remis à prier pour que son fils trouve le moyen d'utiliser la pierre mythique, tandis que Cerise s'interrogeait sur l'état dans lequel elle retrouverait sa poupée.

Se posant sur le rebord d'une statue, son oiseau pépia, attirant leur attention.

Thranduil sourit à l'enfant.

"Pourquoi n'iriez vous pas jouer dehors, jeune Cerise ?"

Elle hocha la tête, heureuse qu'on l'autorise à quitter cette ambiance lugubre, et, courant après son oiseau en riant, quitta le couloir.

Gimli jeta un oeil curieux vers le roi elfe toujours souriant.

"Que signifie ce sourire, monseigneur ?

-Un rire d'enfant...Il me semble que cela fait des siècles que je n'en avais entendu..."

Il oublia d'ajouter que cela était de bon augure.

Cela allait de soi.

chapitre 16