Titre : Après la pluie vient le beau temps !
Auteur : Law et son double maléfique Laimë ^^
Laimë: Maléfique Oo
Law: Je trouvais que ça faisait classe ^^0
Mail : Law_sama@hotmail.com
Source : Gundam Wing
Genre : UA, OOC (ça on peut le dire ^^), POV de ??? (autant de ? que de lettre ^^), Yaoi, Violence, un peu de Fleur bleue ?!? Et pi…. J'en sais rien, vous savez ce dont je suis capable, ne ?
Oh ! Et puis martyrisage d'un personnage è_é Vengeance perso contre un des G-Boys qui est missant avec moi. Tu sais de qui je veux parlez ma pitite Makena ^___~
Sinon, un petit mot à Sempai Shali, je crois que côté sadique, j'ai fait encore pire avec celui-ci ^^00 Tu me diras ce que tu en pense, ne ? Shali-chaneuh * chibis eyes *
Couple : Qui voulez-vous que ça soit ? Venant de mwa, c'est même trop facile à deviner ^^°° The couple indestructible ^^ : Duo x Heero
Disclaimer : Z'aime pô cette rubrique -_- On peut pas la zapper ??? Non ?! MDR !!! Bon, ben…. Sont pô à mwa _
Ch'tite note : GOMEN NEEEEE, je sais que j'ai plein de fic en route mais à la suite d'une idée, je me suis obligée à le faire en quatrième vitesse car je voulais pô qu'elle parte (l'idée) Car me connaissant, j'oublie trèèès facilement les quelques éclairs de génie que j'ai, ou alors je les note ^^0 Si, j'vous assure que ça m'arrive d'en avoir, des éclairs de génie ^_^.
Bon, voili encore un fic à rajouter à ma liste ^___^. Et c'est un one-shot ^^
AVERTISSEMENT: Bon, il y aura un LEMON, de la violence et des gros mots ^^ Mais il est aussi trèèès long. A savoir qu'il fait 56 pages ^^0 Je sais pô si on peut faire plus long. On m'a dit de le couper mais je voulais pas que voulez vous, chui Bélier et fière de l'être è_é
Pitit tout pitit PS : Shi, je sais po ce que tu fais, mais je veux avoir de tes nouvelles. Ze m'ennuie de ma béta mwa _. Sinon, un grand MICI à Clôtho qui à bien voulu béta mon fic pour qu'il soit trèèès rapidement sur FF.net ^^
¤~~¤~~¤~~¤~~¤ : Petit saut dans le temps. Sinon, c'est indiqué ^^
BONNE LECTURE ^_^
Bavardage pour rien dire ^^: Vous voilà en bas de la page 1 lol Plus que 55 à lire ^_____^
Après la pluie vient le beau temps !
Ma vie est un enfer…
Enfin, je suis sûr que même l'enfer est plus agréable que ça. Pourquoi je dis cela ? Et bien…. Soyez pas trop pressé de le savoir. Mais la première cause de cette pensée si négative est due au fait que ma prof de Lettre Moderne est en train de me faire la morale.
-Duo, vous m'écoutez ?!?!
-Hn Mzelle Une.
Elle soupire devant mon comportement enfantin. Mais c'est le seul masque assez puissant pour masquer mon véritable visage. Je lui fais un grand sourire. Je l'aime bien cette prof, enfin, sauf quand elle me fait la morale. Comme à ce moment précis de ma misérable existence…
Et un truc en plus à mettre dans la colonne des mauvaises chose de la vie. Je me demande bien si j'ai déjà mis quelque chose dans l'autre colonne, celle des bonnes choses de la vie ! Bref, Melle Une est en train de me faire tout un discours sur le fait que je me relâche, que mes notes chutent et quelle…. S'inquiète ??????
-Pardon ?!!??
Oups, j'ai parlé à voix haute.
-Oui Duo, je m'inquiète. Vous n'aviez jamais fait un aussi piètre commentaire.
Elle agite la feuille sous mon nez. Piètre, un 13 ? C'est pas si mauvais ? Un 13 ??? Shit ! Ca va encore me porter la poisse. Elle a peut-être raison, je file du mauvais coton en ce moment. Et puis, c'est rare de voir une prof de fac "s'inquiéter" pour un élève. En général, il balance tout ce qu'ils savent dans un amphi plein à craquer et puis débrouillez-vous avec.
Mais là, je pense savoir pourquoi elle s'inquiète. Tout simplement parce que je suis son chouchou. Ben voui, avec des notes allant de 16 à 19, c'est facile d'être le préféré d'une prof qui à tendance à materner ses élèves. Bon, faut aussi dire que j'ai des facilités dans cette matière car j'adore lire, autant des mangas que des grands classiques.
Et puis en TD, elle s'appuie de temps en temps sur mes commentaire. Je devrais peut-être envisager de faire prof ? … Nan, voir des gamins qui écoutent rien à ce que je dis, c'est pas ma tasse de thé. Et puis me connaissant, les cours seraient un vrai bordel. J'ai dit "qui n'écoutent rien" ? Euh…. Faut-il m'y inclure ? Quel question….. Oui et non. J'écoute d'une oreille et de l'autre j'écoute de la musique. Ou alors je me préoccupe d'autre chose…. De mes problèmes….De mon petit enfer personnel….
-Excusez-moi Melle Une, je lâche avec une moue gênée.
Elle me fixe un instant. Son regard se radoucit devant la tête penaude que je dois faire. Je l'aime bien cette prof, je crois que je me répète. Tant pis ! Mieux vaut le dire que le garder pour soit, c'est pas très bon pour le karma, de garder certaine chose pour soit, j'en sais quelque chose.
Melle Une est la seule qui est gentille avec moi et qui m'apprécie pour ce que je suis. Je veux dire par là pour mes qualités intellectuelles. On a déjà eut une conversation alors que nous allons, par hasard, voir la même pièce de théâtre: Antigone de Sophocle, mais revu de façon moderne. Les autres profs me considèrent comme un tricheur. Ils disent que c'est impossible d'avoir de si haute note dans toute les matières. Que voulez-vous, c'est mon refuge dans ce monde cruel !
En tout cas, j'adore quand elle est comme ça, ses cheveux châtains détachés, ses beaux yeux bleus prussiens sans entrave qui me fixent avec une tendresse maternelle. Je l'aime pas quand elle se fait ses chignons et qu'elle met ses lunettes. Elle fait trop sévère comme ça. Melle Une a même fait peur à certains nouveaux. Son regard toujours aussi sérieux me pose une question…. Une question à laquelle je ne veux pas répondre. Le silence dure puis elle finit par me la poser.
-Est-ce que tu as des problèmes ? Je sais que ce n'est pas mon travail mais je peux t'aider.
Elle me sourit. On dirait une mère qui parle à son fils. J'aimerais bien qu'elle soit ma mère, mais c'est malheureusement pas le cas…. Et c'est pas demain la veille que ma mère sera aussi gentille qu'elle, à s'inquiéter pour moi, d'une quelconque manière qui soit.
-Non, je vous rassure. Il n'y a rien.
Elle me tend ma copie en me souriant. J'aime ses sourires, ils me réchauffent un peu. Je la prends en le lui rendant.
-J'espère que ça n'arrivera plus.
-Promis Mzelle Une.
Je sors de la salle de TD. Pas de problème….. Ma vie est un problème… Pire qu'un casse tête chinois…. Je me demande chaque jour pourquoi je suis sur cette terre ? Pourquoi je suis là ? Pourquoi ça m'arrive à moi ? Allez, un point à mettre dans la case des bonnes choses de la vie, déjà qu'ils ne sont pas nombreux.
Je jette un coup d'œil à ma montre. Shit !! Elle m'a trop retenu. Je vais encore arriver à la bourre au cour de japonais. En plus, c'est à l'autre bout de la fac. Je me met rapidement en chemin, mais en faisant bien attention à ne cogner personne dans ses couloirs remplis et si étroits. Je sais même pas pourquoi j'ai pris cette matière ? C'est pas indispensable à ma vie !
J'arrive vers la classe mais la porte se referme lentement. Je me précipite vers la porte en serrant les dents car ça me fait toujours aussi mal.
-Attendez !
La porte de couleur rouge s'ouvre et mon prof me lance un regard noir de reproche.
-Sumimasen.
Il me laisse passer et referme la porte. Je m'assois dans le fond vu que devant il y a toutes les godiches. C'est peut-être pour lui que j'ai pris cette option. Autre point positif de ma vie : le cour de notre japonais super canon. Ce mec doit pas être plus vieux que moi. Moi j'en 19 ans et lui doit avoir 21 ou 22 ans. Je lui donne pas plus. Oh petit moment de bonheur ! Les seuls dans cette autre journée pourrie de mon existence pourrie.
Pendant une heure entière, je vais pouvoir contempler son corps de rêve. Oui, je fantasme su mon prof mais il est de la même génération que moi, ne ? C'est un surdouée en ordinateur à ce qu'il parait. C'est pour cela qu'il donne des cours de japonais la journée. Le soir, il doit bosser dans une entreprise tel que IBM ou un truc du genre.
Mais y'a pas que son physique que j'aime chez lui… Je suis pas un pervers ! Enfin, un petit peu. Mais j'y peux rien s'il a un corps parfait ! Ca j'ai put le constater la fois où il s'est pointé ici en débardeur moulant. Il était d'ailleurs super gêné car tout le monde le regardait. Et ne parlons pas des filles, elles gloussaient encore plus que d'habitude. C'est rare de le voir exprimer ses émotions. C'est un truc que j'ai remarquer, il n'exprime aucune émotion, enfin sauf les émotions d'usage en tant que prof…
En tout ça, je me lasserais jamais de le regarder et puis ses yeux…. D'un bleu aussi beau que celui des océans. Et ses cheveux bruns toujours en bataille… Oulala faut que j'arrête, c'est quand même mon prof…. Même si je voudrais bien plus. Bah, faut pas rêver Maxwell, il y a aucune chance pour que je lui plaise, y doit certainement avoir une copine. Soupir…
Malheureusement pour moi, l'heure touche à sa fin. Shit !! Je profiterais bien encore un peu de sa présence. Il est comme un soleil….. Il est le soleil qui éclaire ma misérable vie….Mes ténèbres…. Voilà un gros point positif à mettre dans la case des bonnes choses de ma vie. Raaaa, faut que j'arrête, je deviens trop romantique. Pas bien pour mon karma.
Comme toujours je suis le dernier, mais je m'en fous, j'ai fini ma journée, et pis c'est le week-end. Mon enfer qui va commencer, pire que les jours de semaine…. Je range tranquillement mes affaires. Je regarde furtivement mon beau prof. Il a déjà fini de tout ranger. Il se rapproche et me fixe avec reproche.
-Duo, tâche d'être à l'heure.
-Excusez-moi. Melle Une m'a retenu.
-Hn !
J'aime ses petits mots. Il lâche des "hn" à tout va. Enfin, surtout quand il veut pas répondre ou qu'il veut faire planer le doute sur la réponse. J'ai l'impression qu'il économise ses mots. Je me lève mais manque de peau, mon sac s'étale par terre. Shit !!!! Heureusement qu'il est fermé, ça serait encore plus dur…
Je vais finir par croire que le 13 va en rajouter à mon malheur. J'en ai déjà pas assez… va falloir que je me baisse…. Quel con !!! Je me courbe légèrement et étire mon bras. Shiteuh !!! Mes côtes me font mal… J'attrape rapidement mon sac et fais une grimace sous la douleur. Je me tiens le flan gauche. Ca fait un mal de chien. Moi qui pensais que ça allait passer, c'est raté. Je tourne la tête vers mon beau prof japonais qui me lance un regard interrogateur.
-C'est rien, je me suis pris une barre en fer pendant un déménagement.
Il lève un sourcil et fixe mon bras. Ma manche est remontée jusqu'au coude. On peut voir sur mon avant bras les deux mégas bleus que j'ai. Shit !! J'ai vraiment pas de chance. Faut que ça soit lui qui voit tout ça.
-Les déménagements sont toujours un peu dangereux, je lâche comme excuse avec un rire nerveux.
-Tu travailles en tant que déménageur pour financer tes études ?
-Hai Sempai yuy.
Raaa que j'aime quand il me regarde comme ça. Je sais, je me fais des films mais tant qu'il y a de la vie y'a de l'espoir, ne ?
-Fais tout de même attention.
-Hai.
Je lui souris avant de sortir. Il sort juste derrière moi puis se dirige vers l'escalier au fond du couloir. Je me contente de le regarder marcher avec sa belle démarche, pleine d'assurance…. Son regard de glace fait taire les petits cons qui s'amusent. il leur passe devant comme s'ils n'étaient que des moucherons. Si seulement j'avais le dixième de son assurance….
Bon, je vais aller à la bibliothèque, en espérant y trouver une place. Je veux retarder mon retour à la maison…. Maison….C'est un bien grand mots. C'est plutôt l'antre du mal… Ce qui me détruit petit à petit… les chaînes qui me retiennent prisonnier de cette vie pourrie, remplie par les ténèbres.
J'entre dans le bibliothèque. Il y a quelques places. Je cherche celle qui est la plus isolée et je m'y installe. La douleur de mes côtes s'est un peu calmée, mais pour combien de temps ? Je sens que mon week-end va être plus que douloureux. Mais je n'ai pas le choix, je ne peux leur échapper.
Je commence à travailler sur mes devoirs, je dois les faire tous en une heure et demie. Ca va être dur mais j'ai vais bien y arriver. J'ai fait bien pire une autre fois. J'aime travailler, cela me permet d'oublier mes soucis, au moins pendant quelques moments… C'est mon univers, rien qu'à moi et pour une heure et demie pas plus….
Je bosse d'arrache-pied mais ce temps est trop court à mon goût. J'aurais préféré le faire durer mais…. Si je rentre trop tard, cela sera encore pire pour moi. Je regarde l'horloge attachée sur le côté d'une étagère. 18h27.
Le temps n'est vraiment pas mon allié. Enfin, il se contente de couler comme l'eau du fleuve, il n'y est pour rien…. J'ai plus le choix, il faut que je rentre. Je plis bagage puis passe au milieu des étagères remplis de livres.
J'aime leur odeur, je me sens bien ici…. Mes yeux parcourent les titres tandis que mes doigts les effleurent. Quel agréable sensation que de sentir le cuir des épaisses couvertures sous mes doigts. Quand je pense que même ses livres ont une meilleur vie que moi…. Raaa, j'aimerais bien être l'un d'eux, pour être tranquillement posé sur cette étagère. Pas de travail forcé, justes des mots aux douces consonances écrits sur mes pages blanches.
Bon, faut pas trop rêver non plus, jamais la Fée Bleu ne voudra me transformer en livre. Et puis, c'est dans les contes pour gosses. Mais au moins je serais peut-être heureux….. Je sors de l'allée d'étagère et me dirige vers la sortie. Je vois Melle Une en train de discuter avec Mr Treize, le bibliothécaire et accessoirement son mari. Elle me fait un grand sourire que je lui rends suivi d'un petit signe à son mari. Ils sont vraiment gentils ces deux là….
Je marche dans les rues devenues sombres, la nuit va bientôt prendre possession du ciel. On peut voir que le soleil persiste pour garder sa place, illuminant le ciel et les nuages de rose et de mauve. J'adore les couchers de soleil. C'est tellement beau….. Ses couleurs vives comme un feu embrassé, cette lutte impitoyable entre deux astres pour procéder le ciel…. Bah ! Tu reviendras demain Soleil ! Sauf que moi je serais pas très en forme….
Je déambule dans les rues, les réverbères s'allument, éclairant ainsi les sombres ruelles. Je m'arrête devant une maison. Je la fixe avec amertume. Ce que j'aimerais ne plus y mettre les pieds…. Je considère même pas ce bâtiment comme ma maison…. Pour moi, c'est un cauchemar. Je prend une profonde inspiration avant d'entamer la montée des escaliers… la lente marche vers l'enfer….
Parfois, j'aimerais me réveiller de se cauchemar mais la douleur me rappelle toujours que c'est la réalité. J'ouvre la porte et rentre. Silence. Ca ne me dit rien de bon. J'avance vers ma chambre.
-Où étais-tu ?
Cette voix rauque et dure me surprend. Je me retourne et fixe l'homme qui vient de sortir d'une chambre. Il me fixe avec un regard empli de haine.
-J'avais cours, je lâche avant de continuer mon chemin.
J'ai pas le temps d'atteindre ma chambre qu'il empoigne ma chemise pour me retourner violemment.
-Dit donc merdeux ! Je trouve que ta fac, fit-il en crachant des postillons, te prends trop de temps.
-Et alors, c'est pas tes oignons !
-C'est là que tu te trompes mon coco.
Il me donne un coup de poing magistral si bien que j'atterris contre le mur du couloir. Argh ! Ca fait mal surtout avec mon sac. Je suis mal barré pour cette fois-ci. Mon père se rapproche, le regard noir, les poings serrés.
-Tu crois pas qu'on va te loger et te nourrir, petit merdeux !
Je laisse glisser mon sac à dos au sol tout en soutenant son regard.
-Y'a un truc que tu pourra pas m'enlever !
-Tes études peut-être ?!
Il éclate d'un rire moqueur que je hais. Puis il me fixe avec ses petits yeux de fouine.
-Justement c'est fini pour toi. Tu iras plus à ta fac de merde. T'y va pour glander toute la journée au lieu de nous ramener du fric. Tu nous rapportes que dalle !
-Ou alors il s'est trouver une pétasse dont il arrive pas à se défaire ?! Petit connard excité, murmure-t-elle pour elle-même.
C'est ma mère qui est sur le bas de la porte de leur chambre. Sa clope au bord de ses lèvres à moitié consommée.
-Non ! Je réplique.
-Répond pas à ta mère comme ça, gosse ingrat !
Il me cogne encore plus fort à la mâchoire puis me donne un coup de pied dans le tibia droit. Le m'écroule sous la douleur. Voilà on enfer quotidien. Je vous avais dit de pas être pressé de le connaître.
-C'est comme ça que tu nous remercie de t'avoir élevé, Sale gosse !
Il me piétine la figure avec son pieds. J'ai mal…. J'ai envie de pleurer mais je ne peux pas….
-La fac s'est fini pour toi, tu vas bosser nuit et jour pour nous payer ce que tu nous dois, on a donné 19 ans de notre vie pour te nourrir toi et ta sale gueule !
Il me balance des vêtements à la figure alors que je suis recroqueviller par terre.
-Enfile tes vêtements et va bosser un peu. On va t'apprendre ce que c'est la vraie vie !
Puis il part rejoindre ma mère et ils s'en vont dans la cuisine. Cette fois j'ai pas eu le droit à la clope écrasée. Mais… Argh ! Mes côtes. Ca a empiré en même pas dix minutes et le week-end ne fait que commencer….
Je me relève péniblement et prenant bien soin d'avoir ses maudits vêtements à la main et mon sac, car je suis incapable de me baisser une nouvelle fois. J'ai l'impression que je vais exploser de l'intérieur tellement la douleur me tenaille le ventre.
Je rentre dans ma chambre et m'assois sur mon lit. J'ose me regarder dans le miroir de mon armoire et je constate que du sang coule de mon nez. Je l'ai même pas senti. Faut dire que mes côtes me font trop souffrir pour me soucier d'autre chose. Je me lève car de toute façon, j'ai pas le choix, sinon c'est lui qui le fera et ça sera pire.
Je me dirige en silence vers la salle de bain ou je m'enferme à double tour. Je soigne mon nez qui s'est arrêté de couler. C'est pas grand chose. J'ai aussi une coupure sur la joue gauche avec un futur bleu qui va pas tarder à arriver…. Shit !!!! Je nettoie la plaie puis je m'occupe de mes côtes.
Je retire avec difficulté ma chemise. Des bleus partout sur mon flan gauche, tirait sur le rouge. Il a du y exploser les vaisseaux sanguins. Je mes de l'arnica même si je sais qu'à ce stade ça fera plus grand chose et puis je me mes une bande. Une fois l'opération finie je m'assois devant la glace, me regardant.
Je fais pitié…. Ma seule fierté était d'aller à la fac mais telle que je les connais, je vais… plus pouvoir y aller… Une larme coule le long de ma joue, creusant un sillon brûlant sur ma joue. Je la chasse rapidement d'un revers de main. Non, il ne faut pas. Boys don't cry ! C'est ce que m'a dit le seul ami que j'ai eu pendant mon enfance mais maintenant…. Il est mort. Et moi je vais pas tarder à le rejoindre si ça continue.
Finalement, la mort doit être plus douce que ce que j'endure tous les jours. Bon, trêve de bavardage, faut que je me change ou je vais me retrouver avec des côtes cassées. Non sans difficultés, j'enfile le bleu de travail. Bosser dans une usine… C'est vraiment ça la vie ? Je me demande à quoi ressemble la vie de Melle Une ou même seul de mon beau gosse ? Certainement pas à ça.
Quand j'y pense…. Elle va être inquiète de pas me voir lundi et déçue lorsque je vais lui annoncer. Oui, car je compte au moins le lui dire à elle, elle à tant fait pour moi…. Et Sempai Yuy ? Au moins pour pouvoir le voir une dernière fois. Voir ses yeux magnifiques….
Et dire que ma mère croit que je suis hétéro, j'ose même pas imaginer ce qui m'arrivera si elle savait que je suis homo. Je veux même pas le savoir, ils ne le seront jamais. Bon, je suis prêt, reste plus qu'à traîner ma carcasse à cette usine de malheur.
Je sors de la salle de bain tombant nez à nez avec ma mère, sa clope à la main. Elle me fixe intensément. Mais son regard et noir, plein de reproche, comme si elle regrettait de m'avoir donné la vie. J'aurais préféré qu'elle avorte si j'avais su l'enfer qui m'attendais dans ce monde.
-Tu as entendu ce qu'a dis ton père ? Tu n'iras plus à cette fac ou tu te les glandes ni avec cette pétasse avec qui tu traînes.
Je baisse la tête. Je ne peux pas soutenir son regard, je sais pas pourquoi mais j'y suis jamais arrivé. Peut-être parce que j'ai honte lorsque je suis en face d'elle. Mais honte de quoi ? De ce que je suis ?
-Tu as compris, répète-t-elle avec une voix irritée.
-Oui, je lâche doucement.
-Bien !
Et elle passe à côté de moi, comme si cette conversation n'avait jamais eue lieu, comme si je n'existais pas…. Je n'existe pas à ses yeux, enfin, seulement comme un larbin qui doit lui rapporter du fric. Voilà ce que je suis une machine à fric, ou du moins, je dois en ramener.
Je me met en route pour mon boulot. Mon père est devant la porte d'entrée, les bras croisés sur la poitrine à me fixer comme si j'étais un criminel. Mais quel est mon crime ?! Etre ici ? Respirer cette air pur et vivre ? Je savais pas que vivre était un crime…La porte se referme derrière moi non sans qu'il me gueule :
-Et tu rentres avec le fric !
Elle est bien bonne celle-ci. Le chèque est à leur nom, je pourrais rien en faire de ce fric. Autre chose qu'ils ont fait pour m'avoir, ne pas me donner d'argent de poche, rien, jamais rien. C'est tout eux qui achètent pour pas que je n'ai jamais un centime dans la paume de ma main. Aussi loin que ma mémoire me le permet, je n'ai jamais touché de l'argent, j'en vois juste la couleur.
Je marche d'un pas lent et peu sur. J'ai mal à mes côtes. Même avec tout ça, j'ai mal… ce qu'il me faudrait c'est du repos. J'arrive à un embranchement et tourne à droite. Je connais toutes les rues par cœur, ayant fait tout les petits boulots que me donnait mon père. Je m'arrête une seconde, m'appuyant contre le mur avec ma main droite, l'autre sur mon flan gauche qui ma lacère les tripes.
Je suis haletant par le peu d'effort que je viens de fournir. Des larmes se bousculent pour sortir de mes yeux mais je les retiens, je ne doit pas !! Je respire calmement puis lève le regard. Au loin, un homme m'observe avec attention. Je me redresse tant bien que mal et prend la rue en face. Je n'aime pas être observé, surtout pas dans cet état pitoyable.
J'arrive quelques minutes après et le patron me reproche mon retard. Je lui souris et utilise le motif de la fac. Il me dit de me dépêcher et je le fais, avec difficulté mais je le fais. Et là, commence mon pénible travail de toute la soirée jusqu'à je ne sais qu'elle heure matinale. Le travail d'usine est un rythme infernal. Pour ma part, je sais quand j'y rentre mais je sais jamais quand j'en ressort.
Ce travail est réellement trop physique pour ma blessure mais je m'accroche, je serre les dents au moindre effort sachant bien ce qui m'attend à la sortie ou plutôt à la rentré dans mon enfer personnel. Les heures défilent vite mais le travail que je fournis amplifie la douleur. Argh ! Je dois tenir bon.
Mon supplice est bientôt à terme. Car je vois à l'horloge qu'il est 6h49. C'est déjà le matin… J'ai même pas eut de repos. Le patron me fait signe de finir ce que je fais et envoie un gars qui va me relayer. C'est pas trop tôt ! Je crois que je vais crever sur place. Je lui cède volontiers la place.
Je me diriger vers la patron avec un démarche un peu bizarre. Je veux pas qu'il voit que j'ai mal, mais c'est dur. Cela me coûte beaucoup d'effort.
-Tiens, ta paye petit !
Il me tend une enveloppe et je la saisis.
-Merci.
Et je m'en vais. Je sors de cette bouche de l'enfer. Avec cette argent qui est sale, tout comme cette endroit et tout comme ceux à qui je vais le donner. Je marche dans les rues éteintes de vie. Le soleil à de nouveau pris possession du ciel. On peut voir le bleu du ciel revenir, mêlé à des teintes orangée.
Je m'assois sur un banc pour me reposer un peu, juste le temps de contempler le ciel. Les arbres balancent leurs branches au son de la musique du vent. C'est agréable de sentir ce petit vent frais caresser mon visage. Jamais personne ne l'a touché avec tant de douceur…. J'imagine que personne ne le touchera jamais. Qui voudrait d'un type comme moi ?
Il y a longtemps que j'ai perdu mes espoirs, mes rêves, et maintenant je perds le dernier… Ma fac, ma seule fierté, mon rêve…. Je perds aussi le droit de voir le seul homme que j'ai jamais aimé…. Je m'en rends compte maintenant mais je crois que je suis amoureux de lui. Sa façon de bouger et de parler me manque déjà.
Je ferme les yeux un instant pour le revoir. Lorsque je les ouvre, le vent fait voleter des pétales de cerisiers, les faisant danser dans un tourbillon de folie furieuse, tantôt lent, tantôt rapide. Jamais je ne pourrais regarder le ciel en sa compagnie, ni même me balader avec lui, main dans la main. Bon, faut que j'arrête d'être fleur bleue, mon conte de fée est un enfer alors ça ne sers plus à rien de m'imaginer avec lui.
Je me lève et reprend le chemin de la maison. J'aime pas dire ce mot, "la maison", c'est pas une maison pour moi. Bref, je suis pas apte pour réfléchir et lui trouver une autre appellation. J'entre et ils m'attendent devant, l'air en colère que je sois un peu en retard.
-Alors ? Fit la voix rauque et dure de mon père.
-Tiens 'pa.
Je lui tends l'enveloppe et me dirige vers ma chambre. J'ai sommeil, j'ai mal de partout et j'ai faim. Je crois pas que ça soit possible de tout soigner !
-Où tu vas ?
-Dormir.
-Dors, mais à 14h tu reprends le boulot, j't'en ai trouver un.
Je soupire doucement et rentre dans ma chambre en leur lâchant un vague "ouaih". Je m'affale sur mon lit. Je veux que cela cesse !! J'en ai marre. Si seulement mon prince charmant pouvait m'enlever dans sa joli voiture de sport rouge décapotable. Voui, Sempai Yuy a une joli Mercedes rouge décapotable. Je m'allonge comme il faut car j'ai mal dans cette position. Finalement la seule chose qu'ils m'ont pas encore prit, se sont mes cheveux.
Mes longs cheveux châtains, ma fidèle tresse. Je les laisse pousser depuis que je suis tout petit car au début ma mère c'est plaint de moi. Elle voulait une fille et voilà qu'elle se retrouvait avec un fils. Je l'avais fait pour lui faire plaisir mais elle s'en est vite lassée. Mais je les laisse pousser, en témoignage de mes années de souffrances. Même si maintenant je les aime bien comme ça.
Mes paupières se font de plus en plus lourdes. Je baille tandis que mon estomac émet un gargouillis très sonore. Shit ! J'ai faim. Mais bon, pas de temps, c'est sommeil ou dodo et entre les deux, le dodo est plus urgent. Et c'est moins risqué pour mes côtes. Je finis par m'endormir, habillé avec mon bleu de travail.
~*~*~*~*~*~*~*~*~*~ Une semaine plus tard ~*~*~*~*~*~*~*~*~*~
Je fais peine à voir. J'ai travailler jour et nuit, je n'ai pratiquement rien manger. J'ai vraiment la peau sur les os maintenant. J'ai au moins perdu 5 kilos si ce n'est plus. Cela fait un semaine que je suis pas allé à la fac et aujourd'hui, j'ai un peu de temps libre alors je vais y aller. Je vais dire à Melle Une que j'arrête mes études. La raison pourquoi ? J'en sais rien. Je n'aime pas mentir au gens et en plus, je sais mal mentir.
Bref, je m'habille un peu plus convenablement. Une chemise pour couvrir tout mon corps et un pantalon de cuir noir. Heureusement que je l'ai bien caché car si ma mère l'avait trouver, elle l'aurait vendu aussi sec. Le fric, ils ont que ce mot à la bouche. Je passe dans la salle de bain pour refaire mon bandage. Mes côtes se sont améliorées mais j'ai toujours un peu mal, quand je fournis trop d'effort. Ce que je fais tout le temps.
Waow ! J'ai une de ses tête. On dirait un zombi. J'ai des supers cernes sous les yeux prouvant mon grand manque de sommeil, j'ai le joue creuse, du au manque de vitamine et autres oligo éléments essentiels à une bonne santé. Shit ! Je peux quand même pas y aller avec cette tête, je fais encore plus peur qu'un zombi.
Bon, regarde le bon côté de chose, si t'y vas dans un mois, ça sera pire. Quel positivisme, je m'adore ! Y'a pas plus aussi heureux que moi…. Faut que j'arrête l'humour noir, ça me va pas du tout. Je me passe un bon coup d'eau froide sur la figure pour me réveiller un peu mais ma tête est toujours à faire peur.
Tant pis, j'y vais. Je sors de la salle de bain et me dirige vers la porte. Mais ma mère m'intercepte en se plaçant entre moi et la porte de sortie.
-Où vas-tu ?
-A la fac, donner un excuse de mon absence et des explications, je lui réponds.
-Ils n'en ont pas besoin ces cons, tu restes ici.
Je la fixe. Ses yeux noirs et haineux, toujours les mêmes expressions quand je suis face à elle. Pourquoi ça m'arrive à moi ? Bon, je vais tenter un truc, il faut que j'y aille.
-J'ai rien pendant deux heures et je dois rendre un livre. Je suis obligé d'y aller. C'est la dernière fois que j'y vais.
J'insiste sur le dernière phrase en lui lançant un regard pour qu'elle comprenne que c'est vrai. Mon père débarque. Shit ! Avec lui ça va jamais passer. Il me dévisage comme si j'étais un peu trop bien habillé.
-Tu vas où comme ça ?
-Il va à la fac pour rendre un bouquin, répond ma mère.
-T'es intérêt à revenir avant ton boulot, me fait-il d'une voix menaçante.
-Oui, je lâche penaud. Je serais de retour pour aller bosser.
Ma mère s'écarte et à ma grande surprise, mon père ne réplique pas. Mais je sais bien que si je m'en tiens pas à ce que je viens de dire, je vais m'en prendre une bonne dans la figure, moi qui suis déjà pas en forme. Mais il me faudra moins de deux heures pour parler avec Melle Une et Sempai Yuy.
Et puis… Ma mère me regarde avec… Un certain intérêt je dois dire !?! Je comprend pas, ma mère est en train de me mater !!!? Je baisse les yeux et je comprend bien vite. Ce qu'elle regarde avec un grand intérêt c'est le seul survivant de ses fouilles dans ma chambre. Elle croyait tout de même pas que j'allais lui laisser prendre mon pantalon de cuir noir, celui que Solo m'a offert. Elle y touchera pas, ça c'est certain. Mais va falloir que je trouve une bonne cachette… Une très bonne cachette….
Je sors un peu de mon enfer quotidien…. Je vais pouvoir parler de chose que j'aime, enfin…. Je pense plutôt que Melle Une va me poser tout un tas de question auxquelles je pourrais certainement pas répondre. Je marche dans l'allée de cerisier en fleur. Ils sont beaux comme ça. Ses arbres majestueux ayant vu défiler une quantité de gens sous leurs branches. Une petite brise vient me caresser le visage avant d'aller faire danser les pétales roses pastels qui s'échappent des nids de fleurs.
Je m'arrête un instant, posant ma main sur les belles ramures d'un arbre. L'écorce est presque pareille à la couverture de cuir des livres, en moins doux bien sûr. Ms doigts caressent les traits des écorces tandis que j'observe les pétales qui semblent donner un balai dedans pour moi, entraînées par la musique du vent entre les branches. Je respire le doux parfum de ses fleurs roses pastels.
J'aimerais vivre ainsi, ne me souciant de rien, volant au grès du vent. Malheureusement, je dois interrompre ma contemplation, j'ai peu de temps. Enfin, deux heures c'est énorme mais tellement peu sur l'échelle de ma vie pourrie. Je reviendrais peut-être. Mes doigts quittent à regret l'écorce de cette arbre si majestueux et je marche sur un petit tapis de pétales. Je finis de traverser l'allée tout en respirant à pleins poumons la douce odeur légèrement sucrée des fleurs de cerisiers.
La seul chose qui me réjouit, c'est que je passe tout le temps ici, cela me permet de me ressourcer, de me reposer. Mes yeux parcourent la rue jusqu'à la fac qui est à même pas cinq minutes. Je prend une dernier inspiration. Portez moi chance au moins une fois, kirei na chiisai sakura. [1]
Je marche jusqu'à la fac et rentre à l'intérieur. Tout les élèves sont en cours ou dehors à profiter du soleil. Je me dirige vers la salle où les profs se réunissent, enfin…. Ceux de lettres et des langues. Y'a rarement un prof de droit dans cette salle. Ils sont un peu divisés en camp, c'est comme ça ! C'est la fac ! J'entre pour voir si Melle Une est là. Mais c'est plutôt elle qui me remarque.
-Duo ?!
Je rentre un peu gêné. Elle me regarde avec des grands yeux affolées comme une biche qu'on à pris en chasse. Je me rapproche d'elle car je n'ai pas envie que tout le monde nous écoute, surtout qu'ils y a certains profs qui ne peuvent pas me voir.
-Excusez-moi Melle Une. Je suis venu vous dire que j'arrêtais mes études.
Alors là, je crois que c'est le couteau qui l'achève. Elle porte une main à son cœur.
-Mais comment est-ce possible ?!? Fit-elle d'une vois tremblante. Tu es pourtant un des meilleurs, je…
Ca la laisse sans voix. Il faut que je trouve une excuse, quelque chose… Un truc qui pourrait la rassurer car j'aime pas la voir ainsi et puis comme c'est parti, elle va me faire une syncope.
-Des problèmes financiers ? Questionne-t-elle avec hésitation.
-Oui et non.
Elle m'encourage d'un regard.
-Des problèmes familiaux….. Je vais peut-être déménager, je lâche rapidement.
Bravo ! Une excuse bidon !
-Oh ! Et tu compte continuer là où tu vas vivre ?
-Je n'en sais rien, je… J'aimerais.
Je lui fais un pauvre sourire. J'aimerais pouvoir continuer mes études mais je crois que mon parcours s'achève ici…. Je n'aurais jamais cru que je pouvait lui mentir, moi qui l'adore… Ca me mal, plus mal que les blessures qui parsèment mon corps. Mon cœur souffre….
-Je vais essayer de continuer le programme puisque je l'ai, ça ne me fera pas trop perdre.
Elle me répond avec un tendre sourire. J'aime se sourire là. Si seulement ma mère pouvait me sourire comme ça au lieu…. Au lieu de me considérer comme un paria. Elle se rapproche de moi pour que personne n'entende ses paroles.
-Si tu veux, tu peux m'apporter tes devoirs, je me ferais un plaisir de les corriger.
Elle me fait un clin d'œil avec son petit sourire malicieux.
-Merci, je fais avec un grand sourire.
Je suis content de sa proposition. Je sais pas si j'y arriverais, si j'en aurais le temps et la force mais j'essaierais. Elle va me manquer. La cloche sonne. C'est le moment de la pause.
-Excusez-moi Melle Une, je vais aller prévenir d'autres profs.
-Bien, mais je peux m'en charger.
-Merci, mais je tiens au moins à le dire à Mr Yuy.
Je sors alors qu'elle me fait un signe de la main. Elle est géniale. Bon, direction la classe de japonais. J'espère qu'il y sera encore. Il ne sors que rarement lorsqu'il a des cours après. Je zigzague entre les élèves pour ne pas me faire rentrer dedans. Je tiens debout alors c'est pas le moment d'aggraver mes blessures.
Je suis devant la porte qui est ouverte. Je passe la tête dans la classe vide. Il est à son bureau en train de lire un livre, en japonais bien sûr. J'avance vers son bureau. Il m'a entendu mais il ne dit rien.
-Sempai Yuy ?
Il lève la tête de son livre pour me fixer avec surprise.
-Duo ?!
-Hai, je fais avec un sourire gêné.
Il me fixe… Ses yeux bleus océans me posent la question à laquelle je m'empresse de répondre.
-Je viens vous dire que j'arrête mes études.
-Oh !
J'arrive même pas à savoir si c'est de la surprise ou…. Nan, ça peut pas être de la déception. Il pose son livre à l'envers sur le bureau puis se lève pour s'asseoir sur le rebord du bureau, face à moi. J'ai l'impression qu'il me détaille du regard, c'est quand même gênant. Je rougis un peu mais essaye de me contrôler.
-Tu as des problèmes financiers ?
-En partie, je réponds.
-Tu vas mieux ?
-Hein !?
-Ta blessure ? Fit-il sans prendre compte de l'impolitesse de ma réplique.
C'est vrai qu'il sait !!!
-Oui, ça va. Arigatô gozaimasu.
Je rougis encore un peu. Mes pommettes sont en feu. Il se préoccupe de ma blessure ?! Nan, il me demande ça par politesse. Mais…. Je veux encore le voir…. Je me sens bien ici, près de lui… Il va me faire craquer, il est si…. Gentil. Personne n'a jamais été comme ça avec moi, à part Solo. Bon, je vais pas trop traîner sinon je risque de prendre mes rêves pour des réalité et c'est des coups de pieds qui vont me faire atterrir.
-Je vais vous laissez Sempai.
Je lui souris et à contre cœur, je me dirige vers la porte de sortie.
-Duo !
Je me retourne et je le vois venir à ma rencontre et il…. Je le regarde avec surprise.
-Prends-le, ça pourra t'aider à continuer.
Je regarde le livre qu'il me tend. Son livre !! Le livre qu'il était en train de lire !!! Avec hésitation, je tends une main pour le prendre et il me le fourre dans la main. Il me sourit alors que j'ai le livre entre mes mains. Ce sourire…. Il est si réconfortant, doux et empli de gentillesse.
-Arigatô gozaimasu Sempai.
-Dô itashimashite.
Je lui souris et je sors, serrant le livre contre moi. C'est la deuxième fois qu'on m'offre quelque chose. Je sors rapidement de la fac. Je n'en reviens pas. Il m'a offert SON livre. Je l'ouvre pour voir s'il y'a quelque chose dedans. Il y a laissé un marque page. Un bout de feuille jauni, comme dans les vieux manuscrits. Des mots sont écrits dessus. Je n'ai pas envie de les déchiffrer car cela lui appartient. Peut-être un jour….
Je suis heureux d'avoir dans mes mains quelque chose qui lui appartenait. A l'homme de ma vie… J'ai envie de sauter de partout tellement cela empli mon cœur de joie mais je ne peux pas à cause de ces maudites blessures.
Je marche dans l'allée de cerisier, savourant l'odeur sucrée de pétales roses pastelles et la sensation de mes doigts sur les pages qu'il a lues… J'ai intérêt à le cacher sinon, c'est comme mon pantalon, je les verrais disparaître dès que je serais au boulot. Et ça, je ne veux pas m'en séparer…
C'est mon deuxième cadeau…. La deuxième personne qui m'offre quelque chose. Même si ce n'est pas grand chose, ça me réchauffe le cœur. Il me reste plus que 30 minutes avant d'être à la maison de l'enfer et repartir au boulot.
Pour une fois, je rentre heureux affichant un grand sourire qui contraste avec ma tête fatiguée. Certains passants me regardent bizarrement mais je m'en fiche. Je m'arrête devant mon enfer personnel et prend une grande inspiration avant d'y pénétrer. Personne en vue. Je me faufile rapidement dans ma chambre et pause le livre de mon amour secret sur le bureau.
Je me change pour aller au boulot, encore dans une usine et ce soir, je vais travailler dans un bar. Je range mon pantalon dans une cachette sûr et mon livre…. Non, je vais lui en trouver une autre, si jamais elle trouve l'un, elle ne trouvera pas l'autre. Mes deux plus précieux biens sont enfin rangés en lieux sûrs.
Mais la porte de ma chambre s'ouvre. Je me retourne pour voir ma mère, sa cigarette à la main qui me regarde de travers.
-Où est ton pantalon en cuir ?
-Je l'ai rangé, et il est A moi.
Elle s'avance et me gifle.
-Petit merdeux, tant que tu es sous mon toit, rien n'est à toi !
Ses yeux noir et haineux me dévisagent. La haine… Le dégoût, c'est tout ce que je t'inspire maman….
-Où est-il ? Hurle-t-elle. Donne le moi !!
Elle prend une bouffée de sa clope et me la souffle dessus. Je déteste cette odeur.
-Tu vas me le donner, oui ! Lâche-t-elle sur un ton agressif.
-Non, c'est un cadeau.
J'essaye de soutenir son regard au prix d'un terrible effort.
-Qui pourrait t'avoir fait un cadeau comme ça ! Un crétin !
-N'insulte pas Solo, je fais avec un ton agressif.
Son regard me foudroie sur place et elle me donne une puissante baffe. Je tombe à terre, contre le montant de mon lit. Elle m'empoigne les cheveux pour relever ma tête.
-PETIT CON !!!!! Je le trouverais ton pantalon, fit-elle avec un sourire sadique aux lèvres.
Elle prend une bouffé de sa drogue pour me la recracher au visage. Ses yeux brillent mais d'une joie malsaine. La joie de me voir comme ça, plié à sa volonté. Elle lâche mes cheveux et m'empoigne le bras, me forçant à me relever alors que mes côtes me font énormément souffrir.
-Tu vas aller au boulot, sale petit merdeux ! Et tant que j'y suis tu n'auras plus rien à manger tant que j'aurais pas ce pantalon !
Elle me traîne vers la porte de sortie mais s'arrête avant pour me fixer, ses yeux toujours aussi noirs que le charbons.
-Tu n'es rien, rentres toi ça dans le crâne.
Elle tire encore une bouffé de sa cigarette et me l'écrase sur le bras qu'elle tient. Sa brûle… Ca fait horriblement mal… Elle me jette en dehors de ma chambre et referme la porte en la claquant violemment. Heureusement que mon père est pas là, sinon cela ferait longtemps que je serais à terre sans pouvoir me relever.
Je sors de cette enfer et me dirige vers la rue. J'espère qu'elle ne va pas les trouver…. Faites qu'elle ne les trouve pas, je vous en prie…. Je porte une main sur ma nouvelle blessure. Brûlé avec une cigarette, cela faisait longtemps que ça m'était pas arrivé. En plus, il y a un trou dans mon bleu de travail maintenant. Je touche du bout des doigts la plaie qui me brûle encore. Argh ! J'ai vraiment pas de chance.
Je marche vers l'usine, j'ai pas le choix, brûlure ou pas, faut que je bosse. La fin du mois arrive, ce soir, je vais avoir ma paye au bar. Et après, ils auront leurs petits sourires satisfaits. Sempai…. Si seulement je pouvais être en cours… Je préfère largement les cours à ce travail forcé que je fais chaque jour. En plus, je maigris à vue d'œil.
Et puis maintenant, elle va me priver du peu de nourriture que j'avais. Mais je préfère crever plutôt que de lui donner. Et puis, j'arriverais bien à soutirer deux trois trucs à manger. J'espère…. M'enfin, j'arrive à mon boulot et le patron me salue rapidement. Je remplace un gars et je me mes à faire ce pénible travail.
Si seulement j'avais le courage de me tirer de chez moi… Mais j'ai pas un seul sous en poche. J'irais d'ailleurs pas très loin vu mon aspect rachitique. Je suis pire que les SDF. Mais eux, ils ont les bleus en moins. Je bosse jusqu'à 22 heures et le patron me libère car il sait que j'ai un autre job après. C'est mon père qui à du magouiller tout ça.
Je rentre, profitant de la fraîcheur de la nuit pour m'aérer les idées. Cela fait du bien après avoir suer comme un forcené, la fraîche brise du soir me caresse le visage. Je marche en regardant la lune. Je n'ai pas vu le coucher de soleil ce soir, c'est bien dommage. L'astre satellite brille de mille feu dans le ciel sombre parsemé d'étoiles. Les branches des cerisiers en fleurs se balancent lorsque le vent vient, s'engouffre entre les pétales qui sont entraînées dans une danse folle.
Je profite encore un peu de cet instant de paix. Je ne sais pas ce qui m'attend en rentrant. J'ai plusieurs choix mais…. Je ne veux pas les imaginer. Ce serait trop cruel car le seul scénario qui me vient à l'esprit sans arrêt à l'esprit , c'est ma mère ayant trouver mes deux trésors et les vendant derechef au plus haut prix.
La vérité va pas tarder, car je suis devant la maison. Le taudis de l'enfer… Je rentre mais personne ne m'interpelle. Je me précipite vers la cachette de mon pantalon. Ouf ! Il y est toujours. Je le prend dans mes bras et frotte ma joue contre le cuir froid. J'ai jamais eut aussi peur de le perdre… Vous trouvez peut-être cela stupide mais croyez moi, ça me soulage. Je regarde si mon livre est toujours à sa place mais lui aussi n'a pas bougé. Je vais donc me prendre une rapide douche et m'habille pour aller faire un autre petit boulot ingrat.
Je ressors de la salle de bain, enfin savonné mais je tombe face à ma mère qui me jette un de ses regards noirs. Elle va pas arrêter de m'en vouloir tant qu'elle ne l'aura pas. Mon père arrive derrière elle et me jauge de toute sa hauteur.
-Bien, va travailler maintenant !
Il dit ça comme si j'avais rien fait de toute la journée. Ils veulent me tuer au travail, j'en mettrais ma main à couper. J'acquiesce, range mes affaires et je m'en vais sous leurs regards satisfaits. Je les vois m'observer par la fenêtre. Ma mère murmure quelques mots à mon père et me montre du doigt.
Ca y est, il est au courant de l'histoire et lui aussi va vouloir me le prendre. Sauf qu'avec lui, je risque plus gros. Il serait capable de me le prendre alors qu'il est encore sur moi. Je tourne rapidement dans la prochaine rue pour ne plus être à portée de leurs regards.
Le vent fait voler les mèches de cheveux qui s'échappent de ma tresse. Je n'ai même pas eut le temps de la refaire. Je m'assois sur un banc, profitant du clair de lune et me détache les cheveux. Le vent les fait voleter. J'aime cette sensation… Je refais ma tresse avec autant d'application que mes blessures me le permettent. Puis, je me remets en route pour le bar ou je travaille depuis une semaine.
J'arrive devant et le videur me fait rentrer derechef. Je me mets derrière le bar et la soirée infernale commence. Tout au long de la soirée j'arrête pas de me faire draguer par des clients. Certains me mettent la main aux fesses mais je dis rien. Si je réplique, ça va dégénérer et si ça dégénère le patron va appeler mon père et là ce sera bien pire qu'une personne qui vous pelote le cul 30 secondes dans votre vie.
La soirée passe très vite, entre mes efforts pour pas craquer, le dégoût que j'ai lorsqu'on me fait des propositions et mes blessures qui me font souffrir, je suis content que ça s'arrête. Il est quelle heure ? Je me penche pour regarder le pendule ou une petite pin-up soulève sa jupe pour dévoiler ses fesses. Il est 3 heures du matin. Je vais peut-être pouvoir dormir un peu plus.
Le patron m'a dit d'attendre. Je sais pas ce qu'il me veut mais bon, j'attend. Il vient vers moi avec une enveloppe blanche.
-Tiens, t'a vraiment bien bossé alors je t'ai mis un petit supplément.
Il me tend l'enveloppe et me fait un clin d'œil. Tant de générosité, s'il savait… Je prends l'enveloppe et lui souris.
-Merci beaucoup Patron.
-De rien. Allez ! Rentre chez toi !
Je lui souhaite une bonne fin de nuit et je sors. Le ciel s'est couvert d'épais nuage noirs encres, masquant la lune. Ca ne me dit rien de bon. J'avance dans les ruelles sombres. J'ai mal de partout, je suis fatigué et…. Je crève de faim. Je suis un crève la faim comme on dit, sauf qu'il y a personne pour me donner de la nourriture à moi.
Je marche lentement. Je bosse demain mais pas avant 10 heures alors je prends mon temps. Mes côtes me font encore souffrir. Si seulement je pouvais m'offrir un vrai repos…. Je devrais essayer… En finir avec cette putain de vie…. Je ne faisais pas attention mais là, je remarque qu'un gars me suit depuis tout à l'heure.
Putain ! Personne va me laisser tranquille !!!! J'accélère le pas comme je peux mais en jetant un coup d'œil par dessus mon épaule, je vois plus le type. Je deviens peut-être parano ? J'arrive à un embranchement et là, on me plaque violemment contre le mur.
-Salut mon coco !
Je regarde son visage mais il me dit rien. C'est sûrement un des types…. Shit !! Je suis pas en forme pour répliquer mais lui demander de repasser plus tard me semble pas faisable.
-Tu sais que t'es vachement mignon, susurre-t-il.
Il se presse contre moi. J'essaye de le repousser mais il prend ma main et me la tord dans le dos. Je me retiens de crier en me mordant l'intérieur de la joue tellement il me fait mal. Le gars passe un genou entre mes cuisses et me planque contre le mur en béton.
-Tu sais, murmure-t-il à mon oreille en me léchant le cou. Personne ne me rejette !
Il nous fait un complexe ou quoi ?? Pas le temps de rigoler, faut que je me sorte de là ou ma virginité va en prendre un coup. Ce porc commence à caresser mon torse tout en suçant la peau de mon cou.
-Lâche-moi connard !
J'essaye de le repousser mais je manque cruellement de force. Il se presse contre moi tout en ricanant. Il me pince la peau au niveau du flan gauche ce qui me tire un petit cri de douleur. Le salaud !
-Tu vas adorer ça.
Sa main descend jusque vers mon pantalon qu'il déboutonne en moins de deux. Je suis bloquer. MERDE !!!! Mais qu'est-ce que j'ai fait un bon Dieu pour qu'il s'acharne sur moi ? Les larmes veulent de nouveau couler. Boys don't cry !! Boys don't cry !! Boys don't cry !! Boys don't cry !! Boys don't cry !! Boys don't cry !!
Je respire un peu la douce odeur des fleurs qui me redonne un peu de courage. Je vais essayer quelque chose, pourvu que ça joue en ma faveur. Je lui mords le cou, tenant sa peau entre mes dents, voulant le faire saigner. Il pousse un cri de surprise puis de douleur. Mais je n'ai pas le temps de répliquer, il attrape mes cheveux violemment et me détache de son cou.
-Petit con !
Il me cogne la tête contre le mur en béton. Je sens un chaud liquide couler sur ma tempe. Je vois trouble, je…. Il passa sa main dans mon… je….
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C'est tout noir…. Je sens une douce chaleur…. Je me sens bien….Mais il y a quelque chose… D'humide ?!?!?
J'ouvre brusquement les yeux. Je vois la grosse tête d'un chien noir en train de me lécher le visage. Je comprend pas où je suis ?? Qu'est-ce qui c'est passé ?? Je regarde le chien qui me lèche encore plus affectueusement le visage. Lentement je lève une main et lui caresse la tête. Il ou elle se laisse faire, appréciant les caresses que je lui fais. Mais je suis où ? Et chez qui ?
-Dita, descends !
Cette voix autoritaire…. Je la connais…. La chienne, vu que Dita doit être le nom d'une fille, me fait une dernière léchouille puis descend du lit. Je sais à qui est cette vois. Je me redresse un peu trop vite car je me plis en deux sous la douleur qui me prend à la tête.
-Rallonge-toi !
Une main se pose sur mon épaule avec autorité et douceur, elle me rallonge dans le lit. J'ouvre de grands yeux surpris.
-Sempai…. Yuy !!!!
Il me sourit puis s'assit à côté de moi sur le rebord du lit. Il me regarde, son regard…. On dirait qu'il est empli de culpabilité et de tendresse. Non, je dois rêver… C'est un rêve et je vais d'une seconde à l'autre me réveiller…
-Tu as eu de la chance Duo.
Sa voix…. C'est bien sa voix… Je… Je ne rêve pas. Je le regarde, confus.
-Qu'est-ce qui m'est arrivé ?
-Tu te rappelle de quoi ?
-Ben…. Du gars qui….
Ca me gêne énormément de dire ça devant celui que j'aime. Il me sourit et met ainsi fin à la confusion qui règne dans ma tête.
-Il n'a pas le temps d'arriver à ses fins. Tu t'es évanoui sous le coup qu'il t'a donné et je t'ai ramené chez moi.
-Mais et le type ?
Il se contente de sourire. Je me demande ce que je dois penser. Je porte une main à ma tête et peux constater que j'ai un bandage. Il a du soigner ma blessure. Mon bras ?? Il est nu !!!!! Je constate que j'ai plus du tout ma chemise et je rougis furieusement.
-Vous…
-Excuse-moi mais je me suis permis de soigner ta blessure aux côtes.
Il a lui aussi l'air gêné. Il se met à me fixer sérieusement.
-Duo, pourquoi n'en as-tu pas parlé ?
-Je….
-Je sais que ce n'est pas mon rôle mais si quelque chose n'allait pas, il fallait le dire. A tes amis, à un prof en qui tu as confiance.
-Je n'ai pas d'amis, je lâche tristement.
Son regard se radoucit. Il est si beau… Pourquoi il a fallu que ça soit lui qui me voit comme ça ? Il doit me prendre pour un minable….
-En tout cas, tu resteras ici jusqu'à ton rétablissement, lâche-t-il.
-Mais, je…
-Iie, fit-il avec un regard me dissuadant de me lever et de répliquer.
-Je ne te demande pas de tout m'expliquer. Je te demande simplement de te rétablir, après on verra.
Il se lève puis va chercher quelque chose. Je n'ose pas me lever car sinon il va m'engueuler. Il dépose un plateau rempli de nourriture sur une petite table base près du lit. Je suppose qu'il a tout installé pour moi.
-Je vais devoir aller en cours. Reste ici et ne bouge pas, sauf extrême urgence. Répond pas au téléphone, y'a le répondeur qui prendra les messages. Tu as la télévision, m'explique-t-il en posant la télécommande à côté de plateau repas, la nourriture et le téléphone à côté avec mon numéro si tu en as besoin.
Et il s'apprête à sortir.
-Sempai Yuy ?
-Hn ?
-Je… Peux garder Dita avec moi ?
Il me fait un de ses sourire que j'aime.
-Hai. Mais lui donne pas trop à manger, c'est une vrai gloutonne.
La chienne vient se coller contre son maître et il lui gratouille affectueusement la tête.
-Arigatô Sempai.
Il lève un sourcil comme si quelque chose le dérangeait. Qu'est-ce que j'ai encore fait ?!!
-Et arrête de m'appeler Sempai, c'est chiant. Mon prénom c'est Heero.
Il tourne les talons, accompagné par Dita.
-A tout à l'heure.
Heero… Il m'a donné son prénom…. Je suis complément déconnecté de la planète Terre, c'est certain. C'est pas possible…. Je…. Je rêve pas. Je me redresse doucement pour observer sa chambre. J'arrive toujours pas à croire que je suis chez l'homme de ma vie… Dans son lit… Oups ! Je rougis furieusement. Heureusement qu'il est plus là, je dois être aussi rouge qu'une pivoine.
J'entend une porte qui se ferme puis Dita revient vers moi, sa queue battant joyeusement l'air. Je peux alors voir qu'elle est de moyenne taille, son pelage est noir court et brillant. Elle doit être un labrador. Enfin, je suis pas un expert en chien mais c'est la seul race que je connais bien. Elle monte sur le lit et vient s'allonger à côté de moi.
Je me mets à la caresser tout en fouillant du regard la pièce. C'est vraiment agréable d'être… Dorloté… La télévision est en face de moi. C'est une télé de taille normale. Je pense qu'elle est en couleur car il doit pas manquer de moyens. Alors qu'il y en a un qui crève de faim. Je prends l'assiette remplie de biscuits et commence à les manger pendant mon inspection.
La chambre est tapissée d'une couleur bleue claire, une petite frise au premier quart du mur. La frise représente des coquillages. C'est mignon. Moi, les murs sont gris, fissurés et pleins d'humidité. Dita pousse l'assiette avec son museau et me fait des petits couinements.
-Tiens ma grande !
Je lui donne un gâteau qu'elle croque avec enthousiasme. J'en fourre un dans ma bouche. Qu'est-ce que ça fait du bien de manger…. Je peux voir que la télé est à l'intérieur d'un grand meuble qui doit faire penderie car sur un des battants, il y a un grand miroir. De l'autre côté, cela fait étagère et Sempai… Euh… Heero y a mit plein de livre.
Ca me fait bizarre de l'appeler par son prénom. Mais après tout, il n'est plus mon prof, je peux bien….Ra, rêve pas Maxwell, il s'est fait du soucis pour toi et c'est tout. Soupire… Il y a une fenêtre juste en face du lit et à l'opposé. De là, je peux voir les plus hautes branches de l'allée des cerisiers.
Cerisiers ??? Une minute ! Il habite dans ce quartier ???? Quel crétin ! Moi qui voulais savoir où il habitait, il était pas très loin… Juste sous mon nez….
Je regarde les murs ou il y a des tableaux japonais. Trois, un derrière moi, et les deux autres sont l'un en face de l'autre, vers les fenêtres. C'est de la calligraphie mais là, j'arrive pas à la déchiffrer. En tout cas, c'est sobre. Il a vraiment bon goût l'homme de ma vie. Mais je sais bien que je pourrais pas rester éternellement ici. Je devrais retourner dans mon enfer…. Mais je vais en profiter, je veux être égoïste au moins une fois et…. Accepter la main qu'il me tend.
La première personne à l'avoir fait c'était Solo et maintenant…. C'est Heero. J'ai arrêté de caresser Dita et elle me donne un petit coup de museau. Je la regarde avec tendresse. J'aimerais être à sa place, vivre au côté de mon beau japonais.
-T'as vraiment de la chance, je lui dis.
Elle me regarde et je lui donne un autre gâteau sans qu'elle le réclame. Ca doit être dur de passer sa journée à attendre la venue de son maître mais je préférais ça plutôt que travailler. J'ai fini les gâteaux et entame un yaourt que j'ai fini en moins de deux. J'ai vraiment faim et… Il y a vraiment plein de bonnes choses sur ce plateau. Je m'attaque à la tablette de chocolat. Qu'est-ce que c'est bon…. J'avais oublié que c'était si bon le chocolat. Moi qui adore ça. J'en avais pas mangé depuis presque 5 ans.
Après avoir dévoré la moitié du plateau avec une mini participation de Dita, je m'allonge dans le lit. Ca sens bon… Ca sent le linge tout frais… Il y a aussi l'odeur de Heero… C'est tout…. Je commence à avoir les paupière lourdes….
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J'entend des jappements. J'émerge doucement. Shit !! Je me suis endormi. Je regarde par la fenêtre. Il faut nuit. Ok, j'ai dormi toute l'après-midi ! Shit !!! Je me redresse doucement et je vois Dita foncer sur le lit.
-Dita ! Gronde l'homme de ma vie.
Heureusement qu'elle est obéissante car à l'allure où elle allait, elle allait me rentrer dedans et aie aie aie !!! Heero vient jusque vers moi.
-Alors, tu as passé une bonne journée ?
-Hai.
Je m'étire doucement et un bâillement m'échappe.
-Je vois que tu as dévoré la moitié du plat et bien dormi.
-Euh….
Je deviens tout rouge. J'aurais peut-être pas du faire comme chez moi. Même s'il l'a dit c'est pas une raison pour.
-Ne sois pas gêné.
-Hn ?
Je le regarde et il me sourit.
-C'était là pour ça. Je pensais que tu aurais tout mangé.
-Hai mais je me suis endormi avant.
Il se met à rire sous la plaisanterie. Je l'avais jamais vu … Il est vraiment beau comme ça. Je suis bêtement en train de le contempler alors qu'il arrête de rire pour me fixer. J'ai les joues en feu d'un coup. Shit !! Je dois être tout rouge. Je baisse la tête pour me cacher derrière ma frange.
-Heero…
Oups ! J'ai dis son prénom, enfin… Il me l'a dit mais… Raaaa tout est confus…
-Hai Duo ?
Je re lève la tête pour me plonger dans l'océan de ses deux perles bleues.
-Je peux…. Me prendre une douche ?
-Si tu t'en sens capable.
-Hai. Cela fait une semaine que je vis avec, je peux bien me prendre juste une douche.
Son regard me lance un reproche mais rien de plus. Il se dirige vers son armoire et l'ouvre. Il en sort un débardeur noir ainsi qu'un pantalon de jogging.
-Ca devrait t'aller.
Il les pose sur une chaise avec un boxer noir.
-Gomen ne, j'ai rien d'autre.
-C'est pas grave, je m'empresse de lui répondre. C'est… Ce que je mets aussi.
Et hop ! Je rougis encore comme un tomate. Ma parole, je fais que ça devant lui !!! Je le vois qui souris.
-Tu me dira quand tu voudras la prendre. Je te montrerais ou c'est.
-Hai.
Il prend le plateau et sort de la chambre. Il a un joli petit cul… Moi qui ne pense qu'à ça… Ce mec est une perle, je ne sais même pas comment je vais le remercier…. Dita l'a suivi tout en trottinant joyeusement autour de lui. J'espère qu'il n'a rien dit aux profs de la fac… Non, je pense pas qu'il soit comme ça.
Bon, je vais me lever pour me laver. Enlever le désagréable souvenir d'hier soir. Je retire la couette et les couvertures puis je m'assois sur le lit. Je suis encore un peu étourdi par le coup que j'ai reçu à la tête. J'attends un peu que ça se calme puis lentement je me lève. Oula ! Entre ma tête qui tourne et ma douleur aux côtes….
Je retombe aussi sec sur le lit. Shit !! Je suis même pas capable de me lever. Je suis… Qu'un nul, un faible… Boys don't cry m'avait dit Solo mais… cela me ferait tellement du bien de pleurer… D'évacuer toute cette douleur….
-Duo ?!
Je relève ma tête en chassant mes larmes. Heero vient vers moi.
-J'ai essayer mais ma tête tourne et je…
Boys don't cry ! Boys don't cry ! Boys don't cry ! Boys don't cry !
-Ca ne fait rien, je vais t'aider.
Heero me prend par le bars et me soulève avec une facilité déconcertante. Tu m'étonnes, j'ai fait un régime forcée, je suis devenu un poids plume pour quiconque veut m'envoyer valser dans le décor. J'hésite à…. Il passa ma main derrière sa nuque puis je me mets à marcher, m'appuyant sur lui. Sa chaleur…. Sa main sur mon poignet…. Sa peau contre la mienne….
-Je vais te faire une petite visité guidée. Ca c'est le salon et dans le coin là-bas, c'est la cuisine.
Je l'écoute, buvant ses paroles comme si elles allaient soigner tous mes maux. Je veux rester auprès de lui… Je balaye de salon du regard qui et composé d'un canapé, une télévision version home cinéma. Il est dans les tons jaune pastel et safran. On dirait la savane….
-La porte là-bas, c'est la salle de bain et celle d'à côté c'est les WC.
-Merci pour cette charmante visite, je fais avec un sourire.
Il me sourit. C'est moi où il ne fait que sourire. Pis, je m'en fiche pas mal, j'aime le voir sourire… Il est si beau comme ça. On commence à avancer vers la salle de bain, tout doucement. Dita nous regarde et nous suit avec attention. Je l'aime bien cette chienne. Elle est adorable. Dita vient se frotter contre moi pour quémander une caresse.
-Je crois qu'elle t'aime bien.
-Je crois.
-Pourtant Dita n'aime pas les étrangers, elle a tendance à leur montrer les crocs en hérissant le poil.
Ah ! J'ai le droit à un traitement de faveur alors !
-Je suis content qu'elle m'apprécie alors !
Nous arrivons devant la salle de bain et Heero l'ouvre puis m'accompagne à l'intérieur. Je me pose contre le rebord du robinet.
-Ne bouge pas, je vais chercher les affaires !
Je compte pas bouger mon amour…. Du moins, j'ai pas envie d'avoir la tête qui tourne et de me retrouver à terre en moins de deux. Dita attend avec moi, comme si elle me surveillait. Je me mets à lui gratouiller la tête. Elle adore qu'on lui gratouille la tête. Heero revient vite et pose les affaires sur une chaise qui est à côté de l'évier.
-Tu es sûr que tu veux le faire ?
-Oui, je…. Je me sens sale, je finis par dire.
Je baisse la tête, honteux.
-Je te comprend, il me répond sur un ton doux. Si tu te sens mal, n'hésite pas à m'appeler.
Il me sourit puis sort de la salle de bain, refermant la porte derrière lui. Je sais pas pourquoi mais ses paroles m'ont soulagé d'un poids. Je ferme un instant les yeux puis je me redresse lentement. Je quitte mon précieux pantalon de cuir noir. Je le plis et le pose sur la chaise dessus les autres vêtements. Chaque geste me coûte des efforts mais….Je veux effacer ça.
J'entre dans la douche et je défais mes cheveux depuis trop longtemps prisonniers de cette tresse. Cela va me demander des effort mais je veux les laver. J'ôte mon bandage puis j'allume le robinet. L'eau chaude se met à parcourir mon corps meurtri… Cela fait du bien…. C'est si agréable… Je me laisse aller à cette douceur bienfaitrice puis je me lave les cheveux.
Huuum, ça sens bon. Son shampoing est à la pêche. Avec difficulté je me lave ma longue tignasse. J'y arrive quand même. Puis, je me lave le corps avec son gel douche. Hn ?! Ca sent… je lis l'étiquette. Parfum océan. Je savais pas que l'océan avait cette odeur. Enfin, c'est un truc de synthèse. L'océan… Je ne le vois qu'à travers ses yeux si bleus…. Argh !
Je me retiens à la poignée pour ne pas tomber sous la douleur. Il ne faut pas que je cède à la douleur. Elle passe doucement, l'eau ruisselle sur mon visage mélangée au shampoing. Je relève doucement la tête pour ne pas m'en prendre dans les yeux. L'eau chasse le liquide mousseux de mon visage et je me redresse entièrement. Je finis rapidement de me rincer les cheveux et le corps.
Je me retourne pour prendre une serviette. Shit !!! Il n'y a que celles de Heero. Une moyenne blanche et une grande verte pastel. Bon, je vais pas l'appeler pour des serviettes, il le mettra au sale. Je prend la serviette blanche et j'enroule mes cheveux dedans. Je passe l'autre autour de mes hanches puis je m'essuie. Je passe le boxer et le jogging mais je dois d'abord m'occuper de mes cheveux. Argh ! Je vais pas y arrive seul….
Toc toc toc !
-Hai ?
-Tu as besoin d'aide ? Fait la voix de Heero à travers la porte.
-Ben…. Voui.
La porte s'ouvre et Heero me regarde avec des grands yeux.
-J'ai lavé mes cheveux, je balbutie en lui montrant la serviette blanche. Et puis… Tu n'as pas laissé de serviette alors je…
-C'est pas grave, me répondit-il avec un sourire. Tu as besoin de moi pour tes cheveux, ne ?
-Hai.
-Tu permets que je te les brosse dans le salon ?
-Hai.
Je le suis docilement mais la douleur me reprend au flan gauche et je commence à pencher sérieusement vers le sol. Deux bras me retiennent et je sens que je suis contre lui. Contre son torse ?!?! Je rougis furieusement mais j'ai tellement mal à la tête et aux côtes que je le laisse me porter. Il me pose sur une chaise. J'ai la tête hyper lourde… Il prend mon menton et m'oblige à le regarder.
-Duo?
-Hn ! Je fais à moitié conscient.
Il fronce un sourcil.
-Tu as trop forcé. Tu aurais du m'appeler.
-Pas grave, je suis pas encore mort.
Il me regarde gravement mais laisse passer. Il ôte la serviette à moitié tombée et me la met sur les épaules. Il ne veut pas me mouiller le dos. Il me laisse quelques secondes. Je le sais car j'entends ses pas un peu précipités. Il commence à me démêler les cheveux. Le peigne glisse dans mes cheveux, je le sens même pas. Il fait ça si doucement… Il me démêle les cheveux assez rapidement et sans me les tirer. J'aime la sensation de ses doigts dans mes cheveux…
Oula, j'ai la tête qui tourne comme si j'avais trop bu. Sauf que là, elle est accompagnée d'un maux de tête terrible. Je me penche en avant et ma tête se pose sur une épaule. Je sais pas comment d'ailleurs. Il a fait vite pour passe de derrière à devant moi. Il chasse les mèches de cheveux qui sont entre son visage et le mien. Ma tête est posé sur son épaule ses bras sont autour de moi. Je veux…. Rester comme ça… Il caresse doucement le bas de mon dos.
-Duo, je vais te recoucher.
-Iie, je proteste faiblement.
J'ai encore mal à ma tête, je… J'ai l'impression que on cerveau fait le grand huit tout seul dans mon crâne. Il passe ses bras sous mes genoux et me tourne légèrement puis il passe son autre bras derrière mon dos. Il me porte à la façon marié jusque dans sa chambre. Je serais rouge comme un pivoine en temps normal, mais j'ai tellement mal….
Mon prince charmant me pose dans le lit, puis rabat les couvertures sur moi. J'essaye de me relever mais sa main se presse sur mon épaule et me maintient sur le matelas. Pourquoi ils sont toujours plus fort que moi ?
-Repose toi, je t'apporterais à manger tout à l'heure.
-Heero…
-Hn ?
-Gomen ne, je…
-Tu n'as pas à t'excuser. Je t'ai surestimé et je n'aurais pas du te laisser faire ça. Et puis, on dirait que le coup que tu as reçu est plus sérieux que je ne le pensais.
-Heero….
-Hn ?
-Je… Le pantalon…. C'est un cadeau auquel je tiens.
-Ok.
-Arigatô.
Je ferme les yeux. J'entends ses pas s'éloigner. Shit ! Avec ces cheveux je vais tout mouiller. Bah ! Il doit pas vraiment y porter bien d'importance vu que c'est lui qui m'a mit dans le lit comme ça. Je suis bien comme ça. Même si c'était risqué…. Je me sens propre… Ma tête s'est un peu calmée. Elle joue encore un peu à la lambada mais les yeux fermés calment la douleur. J'écoute tout ce qui se passe dans la maison. Heero va et vient dans le salon. Je suis vraiment qu'une loque, je vois vraiment pas pourquoi il s'occupe de moi, je suis un bon à rien comme le diraient mes parents.
Parents… Je me demande comment ils sont ceux de l'homme de ma vie ? Hn ?!? De la musique. Heero a mit une musique douce. C'est de la musique classique avec dessus… Le chant du vent accompagné par celui des oiseaux…. C'est agréable… Je me laisse bercer par ce chant mélodieux mêlant musique à cordes et la plus belle de toute, celle de la terre. La musique couvre les pas de mon amour mais je me laisse emporter par cette mélodie, loin d'ici…. Loin de tout…
Puis, j'entends des pas venir dans la chambre, poser quelque chose sur la table basse sur ma droite et ensuite repartir. J'entend aussi des pas plus agités. C'est sûrement Dita qui doit trottiner autour de son maître. C'est certainement le plateau repas. Une douceur odeur d'épice vient se mêler à cette ambiance si chaleureuse. Je me demande ce que c'est…. Même si ma curiosité est grande, je reste comme ça, les yeux fermés. Cela me calme, intérieurement et ma blessure à la tête.
Les pas de mon japonais parcourent le salon puis il revient. Je sens le matelas qui s'affaisse sur le côté droit. J'ouvre lentement les yeux. Heero est assis et me regarde avec tendresse. Je préfère dire tendresse plutôt que pitié. Parce qu'il est difficile à cerner. Je n'arrive pas à savoir ce qu'il pense, il ne laisse que très peu d'émotions apparaître sur son joli visage.
-Tu te sens capable de te relever ?
-Hai.
Doucement, je me relève. Shit ! J'ai ma tête qui se remet à danser la lambada. Il voit que je tangue un peu et me soutient.
-Arigatô.
Il prend le plateau et le pose sur mes jambes puis il fait glisser ses mains dessous. Il frôle à peine mes jambes puis fais apparaître des pieds, mettant ainsi le plateau à dix centimètre de mes cuisses. C'est sympa ce truc. Je regarde le contenu du plateau car cette douce odeur épicée me titille les narines. C'est de la nourriture japonaise, il y a des nems, du riz cantonais, des samosas et encore plein d'autres choses que je serais pas nommer. J'ai…. J'ai jamais mangé japonais…
-J'espère que tu aimes, fit-il un peu gêné.
-Ben…. J'ai jamais mangé japonais.
Je rougis comme un gamin pris en faute. Décidément… je suis vraiment différent avec lui….Je suis…. Je suis un peu plus moi. Je remarque qu'il s'est mit à rigoler devant la tête gênée que j'ai faite.
-Euh…
Confusion totale, je sais pas trop quoi penser là. Il me regarde et s'arrête de rire. Ca me gêne, qu'est-ce que…
-Gomen ne Duo. Tu étais si mignon en faisant cette tête.
Je le regarde, plus que surpris par ses mots. Il a dit "mignon" ?!!!
-Et bien, tu vas goûter et me dire se c'est bon, fit-il pour détourner la conversation.
-C'est toi qui a cuisiné ?
-Hai.
Hum ! Il a cuisiné tout ça…. Pour moi…. Tout ça arrive si vite. C'est vraiment trop d'un seul coup. Je sais plus quoi penser. Tout ce bouscule dans ma tête. Déjà que mon cerveau danse la lambada. Remarque quand je bouge pas, ça va. J'ai pas la tête qui tourne. Bon, je vais goûter à ces plats qui ont l'air super bon.
Je prends les baguettes. Baguettes !?!? Mais je sais pas m'en servir !!! Je crois que je suis pas prêt de manger quelque chose avec ses bouts de bois. Il prends l'autre paire de baguette. Mais comment il fait ? Ah oui ! Il EST japonais. Il me sourit.
-Prends les comme un crayon.
J'essaye et j'y arrive. Chouette ! Maintenant, je vais essayer de manger et c'est pas gagné d'avance. Je prend un nem avec les deux fines baguettes, je le décolle de même pas deux centimètres avec que ce traître ne retombe dans le plat. Je jette un regard à l'homme de mes rêves qui à déjà mangé la moitié de son nem. Avec un air boudeur et vexé, je réessaye de prendre le nem qui retombe aussitôt.
-Maieuh !!
Je prend les deux baguettes dans ma main et les plantes dans le nem comme si c'était des fourches. Puis, je le porte à ma bouche pour croquer dedans. Huum !!! C'est super bon. Je vois qu'il me regarde avec un air amusé.
-Euh…
-Tu veux des couverts ?
-Non, je vais me débrouiller.
Je finis mon nem. Qu'est-ce que je peux bien manger d'autre ? il y a plein de choses appétissantes mais le problème ce sont ses maudites baguettes. Je prends un samosa avec les doigts et le trempe dans la sauce avant qu'il n'atterrisse dans ma bouche. C'est vraiment super bon la nourriture japonaise.
On continue de manger en silence. Mais il y a un truc qui me résiste. J'arrive pas à le prendre avec mes baguettes cette espèce de truc blanc tout plat. Je vois alors deux baguettes prendre ma proie et elles arrivent vers mes lèvres. C'est Heero qui m'a pris ce je ne sais quoi et me le tend. J'hésite un instant puis je prends le légume tout en rougissant.
-Arigatô….. Euh… C'est quoi ?
-Une pousse de bambou.
Mes pommettes sont en feu. Je baisse la tête pour pas trop qu'il voit que je suis en train de concurrencer les tomates. Il est vraiment trop craquant … S'il se met à être comme ça avec moi, je…. Je vais le regretter, une fois que je serais parti…. Je sais qu'il est impossible pour moi de rester ici, avec lui…. Mon destin est déjà tracé dans ma chair, depuis bien longtemps.
Je pose les baguettes sur le plateau. Je hais ses trucs, c'est vraiment dur de les manipuler. Tiens j'y pense, Dita n'est pas venu. Il a du lui donner à manger tout à l'heure, c'est pour ça qu'elle n'est pas venue nous déranger. Et en parlant du loup… La chienne trottine vers Heero et se frotte le crâne sur son genou avant de s'asseoir et de le fixer. L'homme de ma vie la fixe un instant puis il prend entre ses baguettes une boulette de viande. Il la lui tend et Dita la prend doucement dans sa gueule avant de la mâchouiller joyeusement.
-Tu as fini ?
-Hn !
Je répond un peu dans le vague car je n'ai pas quitté la chienne des yeux. Elle est vraiment mignonne. Je sens alors que le plateau ne repose plus sur le lit. Heero l'a prit et se dirige vers le salon.
-Dita, je l'appelle doucement.
Elle vient vers moi et je commence à la caresser. J'adore son poil sous mes doigts, il est si soyeux, si doux. Je baille un peu bruyamment. J'ai pas encore rattrapé toute mes heures de sommeil. Entre temps mon beau japonais est revenu et ferme les volets des deux fenêtres. Maintenant que j'y pense, il y a qu'une chambre dans cette maison ! Oh ! Oh ! Ca veut dire qu'il… je le regarde un peu honteux de ne pas m'en être rendu compte plus tôt.
-Gomen nasai.
-Hn ? Pourquoi tu t'excuses ? Fit-il plus que surpris.
-Parce que j'occupe ta chambre et toi….
-Ne t'en fais pas, répondit-il avec un sourire avant de s'asseoir à côté de moi. Tu es mon invité et en plus tu as besoin de repos.
Mais je peux pas m'empêcher d'être honteux. Je voulais un tout petit peu être égoïste et voilà le résultat. Il dort sur le canapé et moi dans le lit. Je suis vraiment le dernier des imbéciles. Sans que j'ai le temps de protester, il m'a rallongé sur le lit, ma tête posée doucement sur l'oreiller moelleux.
-Oyasumi Duo. Fais de beaux rêves.
Et il m'embrasse sur le front puis il se dirige vers le salon. Dita le suit docilement et il referme à moitié la porte de la chambre. J'ai même pas eu le temps de réagir.
Il…Il m'a embrassé sur le front…. J'en reviens toujours pas. Je… Je crois que j'ai jamais été aussi heureux de toute ma vie. Je sais que c'est un baiser amical ou pour ma rassurer mais…. Je remonte la couette pour être bien au chaud et me bédouine dedans. Il m'a embrassé sur le front… Un sourire apparaît sur mes lèvres. Je suis vraiment heureux, si seulement… Baille. Bon, j'espère faire de beaux rêves, enfin, je peux que faire de beaux rêves avec ce qui vient de ce passer.
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Je suis devant la maison… je ne sais pas pourquoi mais je gravis les escaliers et rentre à l'intérieur. il n'y a que le silence pour m'accueillir. Machinalement, je me dirige vers ma chambre. J'y entre et je vois mon père et ma mère à l'intérieur. Ils m'attendent et à voir leurs visages, rien de bon m'attend.
-Où étais-tu, sale petit morveux ? Crie mon père.
- Il se rapproche dangereusement de moi et me décroche un coup de poing dans la mâchoire. Sur le coup je recule et m'écroule à terre.
-Sale gosse ! Ingrat ! Petit con ! Je vais t'apprendre à aller chez les autres !
Il se met à me donner des coups de pieds dans le ventre, sur le torse, sur mes bras et mes jambes. Il me roue de coups, laissant libre cours à sa colère. J'essaye de me défendre comme je peux mais je n'y arrive que très peu. Soudain, son pied se pose sur ma tête, écrasant ma joue et mon oreille sous sa semelle sale. J'ai le corps meurtri et il presse ma tête contre le sol. J'ai l'impression qu'elle va exploser comme un melon.
-Je vais t'apprendre moi, beugle mon père. Sale petite pédale !!! Je vais te dresser moi !
Il écrase encore plus ma tête et je me débats, j'essaye de lui faire lâcher prise. Je ne veux pas… Hn ?! Une voix…. Je…
-Duo !!
J'ouvre brusquement les yeux et me redresse aussi sec. Je suis couvert de sueur, ma respiration est courte comme si j'avais couru un cent mètres. Je reprends peu à peu mes esprits puis je relève la tête vers la voix.
-Heero, je fais d'une voix étranglée.
Mes deux pupilles affolées le regardent comme s'il était une hallucination. Je reprends mon souffle sans le quitter des yeux. Est-ce la réalité ? Suis-je en plein rêve ? Je…. Je ne comprends plus rien… Les larmes me montent aux yeux et une d'elles arrive à s'échapper pour s'échouer sur ma joue.
-Duo… Tout va bien ?
Sa main effleure mon visage, ma joue au creux de sa main… Il relève ma tête pourtant je suis encore en train de le fixer. Sans vouloir attendre une seconde de plus, je me jette dans ses bras. J'ai besoin de sa chaleur… J'ai besoin de lui… De quelqu'un pour soigner mes blessures… de quelqu'un qui ne me fera jamais souffrir.
Je me presse contre lui sans même vouloir réfléchir à sa réaction. Je m'en fiche, je veux qu'on soit là pour moi. Je me met à pleurer au creux de son épaule. Je suis fatigué, mon corps mais surtout mon âme… Je pleure dans les bras d'un homme que j'aime et je ne sais même pas ce qu'il ressent… Je ne sais même pas s'il va pas me rejeter dans la seconde. Mes bras se resserre autour de son cou et je pleure…. Je pleure tout le mal que l'on me fait… Je veux qu'il…
Je sens ses bras se refermer derrière moi et me caler plus confortablement contre lui. Je me sens soulagé, il… Il ne m'a pas repoussé… Il se met à me caresser doucement le dos.
-Chuut, Duo. Je suis là.
J'aime sa chaleur… Il me rassure, il calme la tempête intérieure qu'il y a en moi. Je continue de verser ses larmes que j'ai trop longtemps gardées pour moi. Cela me fait du bien de les évacuer. Je continue de pleurer dans ses bras pendant un bon petit moment avant que mes larmes se tarissent. Heero m'a pas cessé de me caresser le dos dans des mouvements circulaires si doux… J'aime sentir ses doigts, dommage qu'il y est ce t-shirt.
Doucement, il se détache de moi. Il me regarde, ses yeux d'un bleu si profond semblent pénétrer mon âme. Sa main vient sur ma joue droite et il essuie du bout des doigts les quelques larmes qui persistent. Son regard…. Je me perds dans l'océan de son âme… On dit que les yeux sont le reflet de l'âme mais je n'arrive toujours pas à lire dans les siens comme il doit lire dans les miens.
-Duo ?
Son appel me ramène à la réalité. Je cligne des yeux comme pour me déconnecter de lui. Je le regarde un peu confus et pas très sur de moi.
-Tu devrais te rendormir.
-Hai, je réponds.
Les mots sont sortis mais l'envie n'y est pas. C'est lui qui me fait basculer pour m'allonger, je suis… Incapable de faire quoique ce soit. Ses yeux m'hypnotisent. Ma tête se pose sur l'oreille et il retire sa main de derrière ma nuque dans un geste si tendre. Il remet les couvertures sur moi. Il m'embrasse tendrement sur le front puis tourne les talons pour partir.
Il s'éloigne. Non, je ne veux pas rester seul… Pas sans toi… Reste ! Mon bras droit s'échappe de l'étreinte de la couette pour tenter d'attraper son jean. Mais j'échoue lamentablement et mon bras retombe sur le lit.
-Heero, je l'appelle faiblement.
Il se retourne et me voit le bras tendu vers lui, geste désespéré de ma part. Il revient vers moi. Je lui laisse le temps de s'asseoir tandis que je rassemble tout mon courage pour lui demander.
-Duo, qu'est-ce qu'il y a ?
-Je voudrais…..
Je rougis furieusement et heureusement pour moi qu'il fait sombre dans la chambre. Je prends une profonde inspiration pour finir ma phrase.
-Je voudrais que tu restes avec moi….
Je ferme les yeux. J'ai peur de sa réaction…. Je n'aime pas ce silence…. Heero…. Je sens une main effleurer mon visage. J'ouvre les yeux pour le regarder me sourire.
-Je vais rester, laisse moi juste le temps d'éteindre deux trois trucs.
-Hai, je fais dans un sourire.
Il se lève et va dans le salon. Il éteint je ne sais quoi mais il est rapidement de retour dans la chambre plongée dans l'obscurité. je me demande comme il fait pour ce diriger dans ce noir. Je sans le matelas s'affaisser sur la gauche et la couette se soulever puis redescendre. Gloups ! Je… Après avoir eu les joue rougies par mes larmes, je suis rouge pivoine.
Je me rapproche un peu de lui, j'ai quand même envie de me blottir contre lui…. J'ai besoin de sa chaleur si réconfortante. Je grappille centimètres après centimètres pour arriver vers lui. Je remarque alors qu'il est alors entre la couette et les draps, alors que moi, je suis en dessous de tout. Je suis tout proche de lui mais là, je n'ose pas aller plus loin. En plus, je n'ai plus envie de dormir. Je le fixe dans l'obscurité. mes yeux s'y sont habitués et je peux le voir qui est tourné vers moi. Il… Il me regarde.
-Heero ?
-Hn ?
-Tu as… Quel âge ? Je…. Enfin…
-21 ans.
-Hn ?? Tu es….
-Si jeune, Hai, fit-il avec un ton amusé.
C'est bien ce que je pensais, il est aussi jeune que moi.
-Et, je… Ils sont où tes parents ?
Oups ! Mais qu'est-ce qui me prend ??? Il s'allonge sur le dos.
-Je n'en sais rien. Je ne les connais pas.
-Oh ! Je fais attristé.
Shit !!! Quel crétin je fais de lui poser une question pareil !!!
-J'ai été abandonné à la naissance, me confit-il.
-Moi j'aurais préféré.
Euh… J'ai pensé à voix haute là ?!!! Je le vois se retourner et se rapprocher de moi. A travers les draps, il me prend dans ses bras en me murmurant à l'oreille.
-Endors toi Duo !
Je suis un peu crispé mais je pose ma tête sur son épaule. Sa chaleur… Son odeur…. Je me laisse bercer par sa seul présence et finis par m'endormir.
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Hm !? De la lumière !? J'ouvre difficilement les yeux. Hier je me suis endormi contre lui. Oups ! A cette pensée je rougis. Je regarde à côté de moi mais il n'y est plus. Je me redresse un peu et le vois habillé. C'est vrai qu'il travaille, lui ! Quel ironie du sort, c'est lui qui travaille et moi qui fait rien. Je ne peux pas rester indéfiniment ici … Je… Je préfère partir maintenant avant de ne plus en avoir le courage ni la force.
-Ohayô Duo.
-Ohayô Sempai.
Il fronce un sourcil et se rapproche du lit. Je fuis son regard qui essaye de lire en moi.
-Qu'est-ce qui ne vas pas ?
-Je.. je vous remercie pour tout Sempai mais… Je dois rentrer chez moi.
Sinon le cauchemar d'hier risque d'être une réalité… Ma réalité. Je baisse la tête, je n'arriverais jamais à l'affronter.
-Duo ?
Ses fins doigts prennent mon menton et il m'oblige ainsi à le regarder.
-Est-ce que tu as vraiment envie d'y retourner ?
Je le regarde, mes yeux sont embrumés par les larmes montantes. Non mais…. Son regard se fait plus perçant. Je ne peux pas lui résister…
-Iie…
Il esquive un petit sourire.
-Cette maison t'es grande ouverte et tu peux y rester autant de temps que tu voudras.
-Arigatô, je fais d'une voix étranglé par l'émotion.
Une larme s'échappe mais il la chasse avec son doigt et dépose un baiser son mon front.
-J'y vais. Tu sauras te débrouiller ?
-Hai. Je vais mieux, je le rassure avec un sourire. Et puis, j'ai Dita pour veiller sur moi.
Il me sourit puis sort de la chambre. J'entend ses pas dans le couloir puis la porte d'entrée se refermer derrière lui. Je suis de nouveau seul mais… Je me sens bien. Je peux rester…. Avec lui… Peut-être que je pourrais commencer une nouvelle vie avec son aide ? Je ne sais pas si je peux attendre plus de lui mais…. Non je ne veux pas briser ce qui vient de se former. Je ne veux pas le perdre, même si je ne dois rester uniquement son ami. Cela me fait mal de le dire, mais je ne dois pas me faire d'illusion. Dita vient vers moi en trottinant joyeusement.
-Bonjour ma belle !
Elle saute sur le lit et vient s'allonger à mes côtés pour ses caresses quotidiennes. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire tout seul ? Bon, vu que j'ai le droit de flemmarder, autant en profiter. Je vais voir ce qu'il y a dans le petit écran noir. Dans mon enfer personnel, il y a une télé mais je n'avais pas le droit de la regarder et à vrai dire, je n'avais pas le temps. J'avais un tas de livres à lire pour les Lettres. Je balaye du regard le lit puis la petite table. La télécommande est dessus.
J'arrête quelques secondes de caresser Dita pour m'emparer de la petite boite noire à boutons colorés. J'allume la télé et baisse le son car ça me fait revenir le mal de tête, bien que ça c'est pas mal calmé. Je zappe toutes les chaînes, les regardant sans grand intérêt. Je préfère caresser Dita qui s'est confortablement allongée à côté de moi.
Je ne sais pas pour combien de temps je suis là, mais j'aimerais rester… J'étais si bien dans ses bras, sa chaleur si douce et réconfortante. Je l'aime… Mais est-ce réciproque ? C'est vrai qu'il était particulièrement gentil avec moi, mais est-ce que c'est juste parce que j'ai l'air désespéré ? Ou bien ai-je le droit d'en attendre plus ? La journée va me sembler longue sans lui….
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Les jours passent et je me rétablis assez vite. J'ai presque plus la marque de ma brûlure au bras et j'ai beaucoup moins mal aux côtes et ma tête à finit de jouer la lambada. Tout ça, c'est grâce à lui… C'est lui qui m'a soigné bien que j'étais un peu réticent au départ. Ben oui, se déshabiller devant l'homme de ma vie comme ça pour qu'il me soigne… J'ai eu très chaud au niveau des joues.
Je suis dans le salon, en train de jouer à un des casse-tête chinois qu'il m'a laissé: Un solitaire. C'est difficile d'arriver à n'avoir plus qu'une seule boule. Dita est à côté de moi, la tête sur mes cuisses tandis que je suis en train de faire péter tout mon circuit de neurones.
Cela fait presque une semaine que je suis chez Heero et là, je suis vraiment content car c'est le week-end. Il m'a promis de m'apprendre à cuisiner japonais, moi qui n'est jamais touché une casserole de ma vie. . Bref, j'attend son retour avec impatience, surtout que le vendredi, il finit plus tôt les cours, enfin à 16 heures mais c'est toujours mieux que 18 heures ou 20 heures.
Shit ! Il me reste trois boules. Je les remets toutes sur le jeu et je recommence une partie. Je vais bien y arriver au moins une fois. C'est fou comme un jeu aussi simple peut avoir raison de vous. D'abord, ça vous occupe des heures et ça fait aussi craquer les neurones. Dita me regarde et je lui donne un bisou sur la truffe. Je crois qu'elle m'adore. En tout cas, c'est mieux comme ça car quand Heero a eu une visite cette semaine, Dita à pas arrêté de grogner sur le pauvre gars qui ne savait plus où se mettre.
D'ailleurs Heero m'a demandé de la prendre avec moi dans la chambre et elle m'a suivi docilement. Bon, à cause d'elle je pouvais pas voir l'homme de ma vie mais en y réfléchissant bien, je me suis dis que si Dita m'aimait bien, c'est que j'avais peut-être une chance avec lui. Après tout, il va pas sortir avec quelqu'un que Dita déteste ! Et puis, il tient à elle, ça se voit. Il la regarde toujours avec amour et lui donne toujours un petit quelque chose quand il mange.
A force de réfléchir, je me rends compte qu'il ne reste plus qu'une boule sur le solitaire. UNE !!!! Mais j'ai… Je l'entends même pas rentrer parce que je lève les bras d'un air triomphant et m'écrie :
-YATTA !!!
Je réalise qu'après qu'il est rentré car il est passé devant le canapé et Dita va l'accueillir joyeusement. Il me sourit et je m'empresse de baisser mes bras, les pommettes légèrement rougies.
-Okaeri nasai, je lui dis doucement.
-Arigatô. Alors c'est quoi qui a provoqué ce cri de joie ?
-J'ai réussi le solitaire.
Je lui fais un grand sourire. Je suis si content car d'une je suis venu à bout de ce jeu et de deux, il est là pour deux jours entiers. Je suis en effervescence. J'ai hâte qu'il m'apprenne à faire la cuisine. Tiens, en parlant de ça ! Je me lève du canapé et me dirige vers lui.
-Heero, t'as pas oublié ?
-Iie, mais c'est pas encore l'heure pour faire la cuisine.
-Mais je vais m'ennuyer, je réponds avec une moue boudeuse.
Il rigole légèrement puis se dirige vers son bureau. Oui, j'ai récemment découvert la pièce où il passait son temps quand j'étais en convalescence. Elle est parallèle à la chambre et c'est une pièce un peu plus grande que la salle de bain. Et puis, il habite dans une maison qui a plusieurs locataires. Enfin, trois pour être précis car le bâtiment et sur trois étages.
-Je dois travailler Duo.
Et il rentre dans son bureau. Je me suis encore jamais permis d'y mettre les pieds. Faut dire que c'est chez lui alors je veux pas violer son intimité, on sait jamais, il y cache peut-être son ex. La porte est ouverte mais je rentre pas. Dita est restée avec moi.
-Allez viens ma belle !
Je me dirige vers la télé que j'allume et je m'affale dans le canapé. Moi qui croyais qu'une fois rentré je pourrais profiter de sa présence. La chienne vient s'asseoir à côté de moi et me regarde avec des petits yeux. J'ai parfois l'impression qu'elle me comprend. Je lui gratouille la tête pour lui dire que ça va.
Les minutes passent et…. J'en ai marre de regarder la télé. C'est pas vraiment intéressant ce qu'il y a. Moi j'aimerais être avec lui. Soudain, Dita se lève et elle va se faufiler dans le bureau de l'homme de ma vie. Lâcheuse ! Je reste tout seul dans le salon, regardant la porte à moitié ouverte.
Je peux l'entendre pianoter sur quelque chose. Un ordinateur ?! Allez ! Courage !! Je me lève et me dirige vers la porte. Mais je n'ose pas rentrer. D'une main certaine, je toque à la porte.
-Hn, entre !
J'obéis, trop heureux de pouvoir enfin voir cette pièce de mes yeux. Dita est vers lui et il lui caresse la tête sans quitter l'écran du regard. Je me demande ce qu'il fait ?? A pas de loups, je me rapproche de lui. Je regarde l'écran mais je ne comprends rien de ce qu'il y a dessus. Les ordinateurs et moi, ça fait deux. Je préfère les bons vieux livres.
-Tu fais quoi ? Je me risque à lui demander.
-Je travaille sur un anti-virus pour une entreprise. Le gars de la dernière fois est en quelque sorte mon patron.
-Celui que Dita aimait pas ?
-Hai, fit-il amusé à ce souvenir.
-Mais tu travailles pas dans l'entreprise ?
-Non, je travaille bien mieux ici et puis il me faut pas des mois pour en faire un, je laisse traîner, c'est tout.
-Oh !
Il quitte l'écran pour me regarder.
-Tu veux que je te montre ?
-Iie, les ordi et moi on fait pas bon ménage tu sais, je répond gêné.
Il me répond d'un de ses sourires que j'aime tant puis, il retourne à son engin.
-Je finis ça et après on cuisine.
-Chouette !
Il faut encore deux ou trois trucs sur l'ordinateur avant de l'éteindre. Il se lève puis me fait signe de sortir. Je m'exécute, Dita sur les talons.
-Alors, je vais faire quoi ?
-Un truc simple.
-Mais…
-Fais pas cette tête. Allez, viens !
Il me prend la main et me traîne comme un gosse vers la cuisine. Heero sort des tas de trucs mais je sais pas à quoi ça sert. Il les dispose de façon ordonnée sur la cuisinière. Un espèce de grand plat en fond, vu le poids, on dirait une casserole mais les bords sont penchés, comme un cône en plus plat.
-C'est quoi ?
-Un wok.
-Ah ! Et ça sert à quoi ?
-Faire cuir, c'est comme une casserole sauf que tu laisses ton plat dedans.
Hein ?! Je comprends rien du tout, j'ai l'impression qu'il parle une autre langue.
-Tu vas voir, fit-il amusé par ma tête d'ahuri.
Remarque, il y de quoi. Il sort un livre de dessus le plant de travail et l'ouvre à un page.
-Riz aux crevettes, ça te va ?
-Hum ! Bien sûr.
Heero met le feu sous le wok puis se tourne vers moi.
-Ben…. Tu le laisses chauffer comme ça ?
-Hai. Il y en a pour pas longtemps. Tu vas me couper les tomates.
En même temps qu'il me dit ça, il sort un grande planche en bois, un couteau aux allures très tranchantes et des tomates qu'il à lui-même lavé avant de les poser à côté de la planche. Et bah ! Faut en faire des choses pour cuisiner. Je m'approche de la planche et prends le couteau. Je m'empare d'une tomate et la pose sur le bois. Bon, c'est pas sorcier, faut juste la couper. C'est comme si elle était dans mon assiette.
Sauf que la tomate coupée ne ressemble à rien, elle n'a…. Aucune forme connue. Je regarde désespérément mon œuvre. Soupire. Je l'entends qui rigole derrière mon dos. Je rougis un peu comme la masse rouge qui est devant moi.
-Attend, je vais te montrer.
Il passe un bras à gauche pour prendre une tomate et prendre mon poignet avec sa main droite. Il pose son menton sur mon épaule et se colle un peu plus à moi. Oula ! Je crois que le cours de cuisine va être très…. Embarrassant, si seulement je pouvais arriver à le faire dévier, le cours bien sûr.
-Tu dois d'abord la couper en deux, c'est beaucoup plus pratique.
Ses gestes accompagnent sa voix si douce. Il m'explique comme faire tout en dirigeant mon poignet pour que je le fasse. Je suis pas vraiment concentré mais je capte. J'aime son souffle chaud dans mon cou. Je voudrais qu'il reste comme ça…
-A toi de jouer maintenant !
Et il me lâche, reprenant l'activité qu'il faisait avant à savoir… Je jette un coup d'œil derrière mon épaule. Décortiquer les crevettes. Bon, il me reste plus qu'à vite finir de découper mes consœurs. Que je découpe comme il m'a dit. Je finis ça assez rapidement puis je me tourne vers lui.
-Tadam ! Fini !
Il me tend derechef un bocal avec des petites épis de mais. C'est cool ces trucs, je savais pas que ça existait.
-Ouvre-les et rince les avec ça.
Il me montre une passoire. C'est vachement de la cuisine rincer ses légumes. Bon, je dis rien et je m'exécute. J'ouvre le bocal et verse le contenu dans le passoire avec de les passez sous l'eau. Je voudrais un peu plus participer, il fait presque tout. Bon, c'est vrai que je sais presque rien faire, mais c'est pas une raison. Une fois ça fait, je retourne vers le wok avec mes petits épis de maïs dans leur passoire et…. Oups ! J'ai foutu de l'eau partout.
-Gomen ne !
Je me retourne un peu trop vite et je glisse sur le carrelage mouillé. Je tiens fermement la passoire mais je ferme les yeux, je suis le Roi des catastrophes. Je sens alors deux bras me retenir. Je crois que s'il avait pas tant de réflexes, je serais mort à l'heure qu'il est.
-Ca va ?
-Hai… Gomen nasai, je suis vraiment qu'un bon à rien.
-Ne dis pas ça, dit-il en me redressant.
Il prend un torchon et le jette à terre puis éponge ma bêtise. Puis, il revient vers moi et me pousse devant le wok.
-Je crois que je vais t'assister, au risque de te vexé mais j'ai pas envie que tu te refasses mal.
-Hai, je fais penaud.
Mais je change vite d'avis car il est derrière moi et moi, je suis devant le wok. Ca veut dire… Qu'il va être très près de moi. Je suis finalement content de ma bêtise. Je remarque qu'il y a déjà du riz et les crevettes dans le wok.
-Tu mets les mini-épis ?
-Hai.
Je verse le contenu de ma passoire dedans puis il se colle à moi, me glissant une cuillère en bois dans la main.
-Remue doucement.
Je m'exécute puis je le vois qui vais glisser mes jolies tomates bien coupées et… Mon horreur du départ. Je touille le tout puis il attrape doucement mon poignet et retire ma main de dessus le plat pour y mettre un couvercle.
-Il y a plus qu'à laisser cuire.
-Gomen ne.
-Arrête de t'excuser, tu n'as rien fait de mal. Tu aurais mit le feu à l'appart, là tu aurais de quoi t'excuser. Si tu permets, je vais prendre une douche.
Je rougis et fais un petit signe de la tête.
-Je surveille ?
-Si tu veux, mais je crois que ça sera bon.
Alors, j'ai plus qu'à retourner regarder la télé et ses émissions stupides. Finalement la soirée va vite se passer car il veut pas que je m'endorme tard. Et oui, j'ai un couvre feu, mais c'est pour mon bien. Remarque, je me sens plus qu'en forme. Mais je discute pas, je veux pas le mettre en colère, j'ai déjà assez de mauvais souvenirs comme ça. Soupire. Se sont des souvenirs mais il va bien falloir que j'y retourne….
Après qu'il ait prit sa douche, j'y vais aussi. La soirée va assez vite. J'aime bien parler avec lui. On a un peu discuté de la fac, de comment je trouvais ses cours. Il avait une mauvaise opinion de lui, car ses cours sont supers. Je crois que ça l'a rassuré d'entendre ça, je l'ai vu dans son regard.
Maintenant, j'arrive un peu plus à savoir ce que ses regards signifie, mais je n'arrive pas à tous les traduire. J'y arriverais peut-être un jour… A moins que je ne parte pour de bon. Je suis content car j'en un peu plus appris sur lui aujourd'hui, j'en apprends un peu plus tout les jours. Tandis que moi… Je ne peux pas lui faire tout partager… J'aurais honte de lui dire, je… J'en sais trop rien.
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Nous sommes samedi après-midi. Heero veut me faire faire une balade dans un endroit sympa, histoire de me changer les idées vu que je suis enfermé ici depuis le début de la semaine. Je lui ai un peu expliqué les endroits où il fallait pas passer puis il est en conclu qu'on pouvait aller au parc. En plus, Dita va venir avec nous.
C'est vrai qu'elle a besoin de se défouler. Habillé par les vêtements de mon amour, comme depuis que je suis ici, je sors devant la maison avec Dita qui aboie comme une folle. Hum ! Un petit vent frais. Et l'odeur des fleurs de cerisiers… Cela m'avait manqué. Heero me rejoint après avoir fermer la porte puis on se dirige vers le parc.
Dita me tire un peu, reniflant les odeurs qui traînent un peu partout. Moi je suis un peu pareil sauf que c'est l'air pur et l'odeur sucré des fleurs. J'aime cette sensation de liberté. C'est tellement agréable.
-Heero ?
-Hn.
-Tu l'emmènes souvent en promenade ici ?
-Hai.
Je sais pas comme lui faire la conversation. Il y a des fois, j'ai l'impression qu'il ne veut pas parler, qu'il est froid… Bah, ce n'est que pour un moment. Je me contente de suivre Dita sous le regard attentif de l'homme de ma vie. J'aime être insouciant car… Je n'est jamais pu l'être dans mon enfance… Je m'arrête.
Dita m'obéit et s'assoit à côté de moi. Je regarde les enfants jouer sous l'œil attentif de leurs mères…. Si seulement j'avais pu connaître ça… Ils sont purs et innocents, il ne savent pas ce qu'est la faim, la douleur, l'angoisse…. Tant de choses qui ont rempli mon existence. Heero vient vers moi et s'arrête à mes côtés sans rien dire. En silence, je continue de les observer, jouer, se chamailler, courir vers leurs mères qui le accueillent à bras ouvert. Sans m'en rendre compte, un larme perle sur ma joue. Je sens un main chaude prendre la mienne sans vie.
-Viens Duo.
Sa voix est réconfortante. Il n'a jamais cherché à savoir ce qui m'avait mit dans cet état, il…. Il m'a accepté tel que je suis. Je le suis machinalement tiré de l'autre côté par Melle Dita qui finit par aboyer devant ma non-réaction. Je cligne des yeux puis la regarde. Je souris à l'homme de mes rêves pour le remercier puis je m'accroupis vers Dita que je prends dans mes bras.
-Merci ma grande, je lui chuchote.
C'est elle qui m'a ramené à la réalité qui n'est plus si mauvaise pour moi. Elle commence à trottiner pour aller vers le petit lac qui se trouve vers le fond. Je sais pas pourquoi mais j'ai envie de m'amuser tout d'un coup.
-Le premier au lac, je crie.
Et je me mets à courir avec Dita. Je regarde en arrière, Heero est complètement surpris par mon comportement mais je m'en fiche, j'ai besoin de me défouler, un peu comme Dita. Je cours comme un fou vers le lac mais je m'aperçois que mon beau japonais aussi court vers nous. Il commence à gagner du terrain en plus. Il me rattrape presque mais on arrive bientôt vers le lac. Oh non ! On va dans le lac.
-DITA !!!
Cette folle m'entraîne dans l'eau que j'ai alors jusqu'au genou. Mais je marche sur un rocher et je perds l'équilibre. je lâche la laisse et recule pour me rétablir mais j'y arrive pas. Résultat, je rentre dans Heero et nous tombons à terre. Il est à moitié trempé et lui aussi. J'ouvre les yeux, un peu sonné après la chute. Je suis sur lui, tout contre son corps. Heero regarde derrière moi.
-Dita reviens, crie-t-il d'une voix autoritaire.
Je ne l'ai pas quitté des yeux… Ses yeux bleus comme l'océan… Son visage est si proche… J'entends Dita qui revient, éclaboussant certainement tout sur son passage à entendre le bruit de l'eau. C'est alors qu'il me fixe.
-Duo, tout va bien ?
-Hai, je réponds dans un murmure.
Je ne peux m'en empêcher, c'est trop… Tentant…. Je franchis le peu de distance qu'il me reste, déposant mes lèvres sur celle de l'être que je désire tant. Se contact est si doux.… Je le savoure mais… Je ne sens aucune réaction de sa part… Est-ce que… Je me détache de lui, quittant ses lèvres à regret. Il me fixe avec de grands yeux surpris. Non ! Je….
-Gomen nasai.
Je me relève du plus vite que je peux et je pars en courant… Des larmes coulent sur mon visage… Il… Il ne m'a pas répondu, il… Il devait me considérer comme un ami et là, il va me détester…. J'aurais mieux fait de retourner dans mon enfer, là ou je vis depuis trop longtemps… Finalement, le bonheur est encore plus dur à trouver que le malheur.
Je cours à l'aveuglette, mes yeux embrumés de larmes. Je ne sais même plus où aller… Si je retourne chez moi, je vais me faire rouer de coups…. Si je retourne chez lui, je… Non, je ne pourrais affronter son regard, mais pourtant, il va bien falloir, il…. Il a le pantalon que Solo m'a offert et j'y tiens, quitte à ce qu'il me roue de coups, je veux le récupérer.
Je cours, mais je finis par voir que je suis revenu chez lui…. Est-ce mon destin que d'affronter sa colère ? Ce destin qui est si cruel avec moi…. Finalement, vous ne m'aurez pas porter chance, petites fleurs de cerisiers…. J'aurais put espérer qu'une fois, rien qu'une fois dans ma vie, il y ait quelque chose de bien qui m'arrive. J'avance vers le perron de sa maison, essuyant les larmes avec le revers du pull….
Ce pull, il lui appartient…. Je m'assois contre le mur à côté de la porte et ramène mes genoux sous mon menton, mes cuisses contre ma poitrine. Il ne devrait pas tarder…. Je vais l'attendre…. je vais récupérer mon pantalon et partir. Je mets ma tête dans mes bras, roulé en boule sur moi-même. Mais pourquoi ça n'arrive qu'à moi ?
J'attend que ma sentence vienne… Mais il n'arrive toujours pas. Le soleil s'efface peu à peu dans le ciel pour faire place à l'obscurité. La nuit va bientôt envahir le ciel et il n'est toujours pas rentré. Je suis toujours replié sur moi lorsque j'entends un jappement joyeux.
Dita me fonce dessus et me lèche affectueusement le visage. Je ne la repousse pas, au moins une à qui je vais manquer. Heero arrive un peu après tout essoufflé, ses joli cheveux bruns sont tout ébouriffés. Il avance vers moi doucement, se laissant un peu de temps pour reprendre son souffle. Je me relève, les larmes commencent à affluer à mes yeux. Je baisse la tête.
-Je suis venu récupérer mon pantalon, je fais avec une petite voix.
Je ferme les yeux, j'ai peur de m'en prendre un bonne cette fois-ci. Mais elle ne vient pas. Je préférais qu'elle tombe tout de suite…. Mais au lieu de me prendre un raclée, je me retrouve contre le torse de Heero qui me serre contre lui. Je comprends plus rien…
-Heero….
-Tais-toi baka ! Je t'ai cherché partout.
-Mais… tu n'as pas…
Je me colle contre lui, ma main se resserre sur son pull. J'ai peur…
-Gomen nasai. Tu m'as pris de court et tu ne m'a même pas laissé le temps de te répondre.
-Mais ta réponse est pourtant claire, je fais la voix étranglée.
Il me décolle de lui et prend mon menton entre ses fins doigts. Je le regarde avec hésitation. Il… Il n'a pas l'air de m'en vouloir. Il veut peut-être simplement clarifié les choses et me dire qu'on restera amis et… Et je veux plus moi…
-Reste avec moi Duo.
Quoi ? Ses mots pénètrent mon cœur instantanément. Il veut que je reste ?! Juste après ses mots, il se penche pour m'embrasser, il…. Il me rend mon baiser…. Je…. Je suis si heureux. Je me sépare de lui et enfouit ma tête contre son torse. Je pleure, mais cette fois-ci, je pleure de joie. Il referme son étreinte sur moi. Cette chaleur….
-Hai Heero, je reste, je veux rester avec toi, je fais ma voix entrecoupée de sanglots.
Il me donne un baiser sur le front puis relève ma tête pour me regarder. Il dépose un baiser sur ma joue.
-Arrête de pleurer. Je n'aime pas te voir comme ça.
-Hai, je fais en les essuyant maladroitement.
Il me sourit tendrement.
-On devrait rentrer avant d'être malades.
J'acquiesce puis nous rentrons main dans la main dans son appartement. Il enlève la laisse de Dita puis se tourne vers moi.
-Va te changer avant d'attraper la crève.
Je lui souris puis je vais dans la salle de bain. C'est peut-être pour cela qu'il était si attentionné. J'aurais… J'aurais du m'en rendre compte mais… J'ai jamais eu de petit ami alors c'est un peu dur de savoir. Et puis, pourquoi il ne m'a pas répondu tout de suite ? Je voudrais savoir….
Tout les vêtements sont par terre et je mets son peignoir. C'est la seul chose qui couvre suffisamment mon corps pour pas tomber malade. Je sors la tête de la salle de bain.
-Heero, je les mets où ?
-Laisse, je vais m'en occuper !
Je sors de la salle de bain et laissant mon tas de vêtements trempés dans un coin. Je me dirige vers la chambre, j'ai envie d'être dans un endroit calme où.… Où je peux clarifier mes idées. J'entre dans la chambre et me pose sur le lit. Je me mets encore une fois en boule, parce que c'est sécurisant.
Il veut que je reste…. Mais est-ce que je vais pouvoir rester ? Est-ce qu'il ne va pas me demander plus d'infos sur moi, ce qui s'est passé pour que je sois blessé ? Je…. Pense que oui mais d'un côté, je ne veux pas…. J'ai peur qu'il change de regard sur moi… Je ne veux pas qu'il m'abandonne lui aussi….
Je l'entends rentrer dans la chambre. Je relève la tête. Il a simplement une serviette sur les hanches. Il vient jusque vers moi mais je reste dans ma position fœtal. Son regard est doux… Tendre… Il s'assoit sur le lit, à califourchon sur le couette pour être plus près de moi. Sa main vient relever mon visage.
-Duo, il y a quelque chose qui te tracasse ?
-Hai.
Il m'entoure se ses bras et je me cale contre lui, lâchant mes jambes, quittant mon cocon pour ses bras si chauds et sécurisants.
-Dis le moi, ordonne-t-il sur un ton doux.
-Pourquoi tu ne m'as pas répondu…. Quand je t'ai embrassé ?
Il resserre son étreinte sur moi. Je sens qu'il cherche ses mots.
-Et bien… C'est un peu compliqué.
-Bien sûr que non !
Je me relève pour lui faire face. Mes yeux veulent lui faire un reproche mais ils sont plutôt sur le point de pleurer.
-Iie. Duo, j'étais ton professeur et…. Et si tu recommences tes études ça deviendrait beaucoup trop compliqué.
-Alors je les reprendrais pas ! Je fais d'un ton décidé.
Il me regarde avec des yeux étonnés. Oui, je suis près à sacrifier des choses pour lui…. Je suis prêt à lui donner ma vie. C'est bien la seule personne à qui je confierais mon cœur et mon âme.
-Duo…
Sa main caresse ma joue, ses yeux d'un bleu tendre pénétrant mon cœur.
-Je veux rester avec toi, je…. Depuis longtemps je rêve de ce jour et…
Mes pensées se bousculent dans ma tête. Il me regarde avec tendresse, me laissant finir ce que j'ai à dire même si cela à du mal à sortir.
-Je… Je n'ai jamais eu quoique ce soit pour moi, ma vie est un échec total. On ne peut même pas dire que c'est une vie que j'ai vécu, c'est un enfer. Je…. Je n'ai jamais eu quelqu'un pour s'occuper de moi comme tu l'as fais.…. Tu es… Tu es la lumière qui ma redonné espoir…. Je t'aime, je confie en rougissant. Je t'aime Heero.
Sa main passe derrière ma nuque et me rapproche de lui, de ses lèvres si douces. Il m'embrasse. Sa langue vient caresser mes lèvres. Je… C'est mon premier vrai baiser, je… J me laisse guider, sa langue voulant doucement passer entre mes lèvres. Je les ouvre doucement. Sa langue entre dans mon palais, venant caresser tendrement ma langue. C'est si bon….
Son autre main vient glisser sur mes hanches pour passez derrière mon dos et il me fait doucement basculer dessous lui. Je me laisse faire, je… Il rompt le baiser. Je suis un peu à bout de souffle. Il m'a allongé sur le lit, ses genoux sont de chaque côté de mes cuisses, sa main toujours derrière ma nuque et l'autre pour lui éviter de me tomber dessus.
-Ore dakara Duo. Aishiteru. [2]
Il dépose un baiser sur mon front puis descend vers mes lèvres, continuant jusqu'à mon cou. Il retire sa main de derrière ma nuque pour se presser contre moi. Il suce doucement la peau de mon cou. Puis, il remonte vers mon oreille, mordillant le lobe avant de me murmurer:
-Je ne te laisserais plus jamais repartir.
Je passe mes bras autour de son corps chaud sur le mieux.
-Protège-moi d'eux, je murmure.
-Je ne laisserais plus personne te toucher, je te le promets mon ange.
Il revient vers mon visage pour s'empare de mes lèvres dans un doux baiser. Je sens ses mains défaire le nœuds du peignoir avant de glisser dessous, venant caresser ma peau. Il s'arrête soudain, pour me regarder.
-Tu as faim ?
-Iie, je lui réponds avec un sourire.
-T'en mieux, moi non plus…
Non, j'ai une autre faim… La faim de toi, de ton corps… Il rejette de chaque côté le peignoir, caressant librement ma peau. Je détache mes bras de lui pour le retirer entièrement. Il l'expulse en bas du lit et en profite pour tirer la couette sur le côté, afin qu'on puisse avoir de quoi se couvrir après.
J'ai une certaine appréhension qui me prend au ventre. C'est… La premier fois pour tout…. Un petit ami… Ma premier nuit et…. Ma nouvelle vie qui commence….
Il se colle contre moi, laissant ses mains parcourir mes flans devenus sensibles à force de prendre des coups. Je me tortille car ça me chatouille. Il s'empare doucement de mes lèvres avant de parcourir mon cou de baisers si léger squ'on dirait des papillons. Il continue de descendre sur mon torse pour arriver à mes tétons durcis.
Lorsqu'il se met à le sucer, je pousse un gémissement plus fort, ma respiration commence à s'accélérer, j'ai le cœur qui bat la chamade. Je suis un peu perdu face à toute ses sensations qu'il fait naître en moi, grâce à de simples caresses si douces.
Du bout des doigts, il s'amuse à dessiner des cercles vers mon autre téton. Je commence à sentir la chaleur monter dans mon corps. On dirait que je suis en ébullition. Je gémis faiblement, mon souffle se fait trop court. Doucement, il remonte jusqu'à mes lèvres pour les mordiller puis m'embrasser.
-Heero….
-Hn ?
Il parcours mon visage de baiser. Mais aucun mot n'arrivent à sortir de ma gorge. Je suis pris entre deux flammes, celle qui est en train de consumer mon corps et celle de la peur. Il me fixe tendrement.
-Laisse-moi faire.
Il me sourit avant de se coller contre moi, m'embrassant passionnément. Je…. Je n'ai plus vraiment peur. Heero… Je te confie mon cœur et mon âme…. Ils sont déjà si fragiles….
Je sens son bassin frotter doucement le mien tandis que ses baisers brûlent ma peau. Le désir monte en moi, circulant dans mon corps comme un fluide magique. L'homme de ma vie continue de descendre ses baisers le long de mon torse, y dessinant une traîner de lave avec sa langue. Je suis en train de me perdre dans les limbes du plaisir.
Il léchouille mon nombril, me tirant un petit hoquet de surprise. C'est si…. Ses doigts effleurent mon membre gonflé de désir. Il se fait dur et répond aux effleurements de mon amour. Je sens les lèvres mouillés de Heero donner des baisers vers mon entrecuisse. Je…
-Heero, je fais en gigotant.
Il caresse tendrement mes bourses puis je sens deux lèvres humides prendre ma virilité à pleine bouche. Je ne me retiens pas, je gémis des sons incompréhensibles. Je suis au bord de l'extase…. Heero commence lentement un mouvement de va et vient, me faisant perdre le peu de raison qu'il me restait. Il n'y a plus que lui….
Sa langue parcourt chaque recoin de mon membre avec un infime douceur. Je remue, voulant aller plus loin dans sa gorge mais une de ses mains retient mon bassin. Je grogne mais j'oublie vite cela. Je me cambre. Il accélère le rythme de sa douce torture. Ma respiration est saccadée, j'ai du mal à reprendre mon souffle, j'ai les mains crispées sur le drap.
Je sens que je vais exploser. Je n'ai jamais connu pareilles sensations. C'est si…. Je suis au paradis. J'ai atteint l'apothéose. J'essaye de me retenir mais il…. Il me presse, il accentue ses tortures pour que je me libère. Je me laisse aller à sa volonté, lâchant dans sa gorge ma semence.
Je suis complètement couvert de sueur, j'ai du mal à respirer. Il lèche une dernière fois mon membre et je le vois remonter jusque vers mes lèvres dont il s'empare, partageant le goût du liquide blanchâtre. Je passe mes bras autour de son cou, je me presse contre son corps encore frais. J'ai chaud…. J'ai l'impression d'être un volcan en éruption…
Mon amour quitte mes lèvres, un sourire satisfait. J'aime ce sourire. D'une main, il chasse mes cheveux. Je vois qu'ils sont alors détachés. Je ne l'avait pas remarqué. Il passe une main sous mon corps, me pressant contre lui. Je sens que son membre et tendu, il caresse doucement mes cuisses.
J'ai à peu près recouvré mon souffle et je le contemple. Je ne sais pas comment…. Il me présente ses doigts, et presque instinctivement je comprends ce qu'il veut. Je me met à humidifier ses doigts, les léchant comme si c'était des sucreries. Il me les retire et je pousse un léger grognement, bâillonné par ses lèvres.
Ses doigts mouillés parcourent la courbe de mes fesses avant que l'un d'entre eux pénètre dans mon intimité. Je me crispe, m'agrippant à lui, lui griffant l'omoplate gauche par la même occasion. Mais il ne me dit rien, il se contente de m'embrasser, me couvrir de tendres baisers tandis que son bras passe autour de ma taille me maintient immobile, contre lui. Il commence à remuer doucement son doigt avant d'un faire entrer un autre.
Je me cambre sous le plaisir et la douleur mélangée. Je me met à couvrir de baisers sa nuque qui m'est offerte, allant même lui mordiller le lobe de l'oreille. Puis, il en introduit un troisième et les remue en harmonie, me procurant un certain plaisir. Je gémis doucement. Ma respiration recommence à s'accélérer.
Son bras glisse de mes hanches jusque derrière ma nuque et il s'empare de mes lèvres. Dans le même mouvement, il retire ses doigts et me pénètre doucement. Je noue mes jambes sur ses hanches pour me sentir encore plus prêt de lui. Ma main droite agrippe le drap, sous la douleur qu'il fait naître en moi. Tendrement, il caresse mes côtes. Je sans une de ses mains parcourir mon bras puis sa main se glisser sous la mienne. Je lâche le drap et referme mes doigts entre ses de mon amour.
Il m'embrasse tendrement tandis qu'il commence doucement en entrer et sortir de mon intimité. Une chaleur me submerge. J'oublie la douleur face au plaisir que je ressens. Il accélère le mouvement, gémissant de plus en plus fort. Je sens son souffle dans au creux de mon cou. Notre respiration est entrecoupée de gémissements de plaisir. Nos deux corps en fusion parfaite…
Je le sens se libérer en moi, répandant sa semence dans un râle de plaisir intense. Son corps et boulonnant est aussi moite que le mien. Il se décolle lentement, pour plonger ses deux perles bleues dans mon regard. Je n'avais jamais vu un regard aussi…. Rempli d'amour…. Je peux voir ce qu'il ressent, je peux lire son âme, comme lui lit la mienne bien avant cela.
Il reprend peu à peu sa respiration, caressant mon visage avec sa main. Je n'ai pas vraiment l'habitude d'être regardé ainsi mais je peux le dire…. Je peux enfin le dire. Je suis l'homme le plus heureux du monde. J'ai moi aussi le droit au bonheur et c'est toi qui me l'a fait goûté. Je lui souris. Il m'embrasse sur le front et se retire de mon intimité. Je desserre mes jambes, les allongeant sur le matelas humide. Il reste là, on me regarder, caressant sans s'en lasser ma joue, descendant vers mon cou pour finir sur mon torse. Moi, j'ai un grand sourire sur les lèvres, ce qui finit par l'intriguer.
-Heero…
-Hn ?
-Je t'aime.
-Ore dakara Duo [2]
Il se penche vers moi, s'emparant de mes lèvres encore une fois, explorant de nouveau mon palais. Mais j'en profite pour l'allonger sur le lit. Il se laisse faire. Je me retrouve à moitié sur mon amour. Je rompt le baiser et me bédouine contre son torse. Il referme ses bras autour de moi. J'aime cette chaleur qui émane de lui, elle est comme un lumière qui étincelle.
-Heero. Tu es mon soleil. Tu as éclairé ma vie qui était encore jusqu'à maintenant plongée dans les ténèbres. Ne me quitte jamais.
-Taete watashi no tenshi. [3]
Je souris. Mais ce sourire là, il est pour moi car j'ai gagné la plus belle bataille. J'ai gagné le droit de vivre.
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Je sens que l'on me caresse tendrement le dos. Je respire le doux parfum de sa peau… J'émerge lentement, profitant de sa présence. Je me suis endormir contre lui. Ma joue gauche sur son torse et ma main pas très loin, posé sur ses abdos si musclés. Je fais vraiment gringalet à côté de lui, il est…. Si fort comparé à moi. Je remue un peu, sa main caressant aussi les cheveux qui sont éparpillés dans mon dos. Je me sens si bien que je voudrais ne jamais me lever.
Je me décide à relever la tête pour voir mon homme. C'est étrange…. J'ai une certaine fierté à penser ça. Je cligne des yeux car la lumière du soleil est éblouissante. Il faut dire que nous avons pas vraiment eut le temps de fermer les volets hier soir. Lorsque je rouvre les yeux, je le vois. Il me regarde avec tant d'amour…. Un sourire doux sur ses lèvres roses.
-Ohayô ! Je lui dis avec un immense sourire.
Je me rapproche de son visage. Sa main abandonne sa précédente activité pour remonter de long de ma colonne vertébrale et venir se poser sur ma nuque. Il me rapproche encore plus de lui. Ses lèvres effleurant tendrement les miennes.
-Ohayô Tenshi, il me réponds avec son beau sourire.
-Tu es réveillé depuis longtemps ?
-Hn… Il est 10 heures alors je dirais que je suis réveillé depuis 8 heures.
-8 heures !!!!
Je le fixe, les yeux écarquillés. Il…. Il… Mon amour coupe court à mes pensées en m'embrassant tendrement. Son autre main vient se poser au creux de ma hanche dans un douce caresse. Lentement, je me détache de lui, rompant ce doux baiser afin de le questionner du regard.
-Tu étais si beau que je n'avais pas le cœur, ni à t'abandonner, ni à te réveiller, fit-il en guise d'excuse.
Ses deux mains caressent maintenant le bas de mon dos. J'aime ses caresses, elles ont le don pour me donner des frissons de plaisirs. Mais je remarque que son regard est devenu sérieux. Oula ! Je crains quelque chose qui va pas me plaire.
-Duo.
-Hn, j'essaye de faire d'un ton détaché.
-J'ai eu le temps de réfléchir et je….
Il a l'air gêné, je le vois dans le reflet de son âme d'un bleu océan si doux. Mais j'y lis aussi de la détermination. Ses deux bras musclés me collent contre lui tandis qu'il s'empare de mes lèvres, les léchant tendrement avant de faire danser ma langue. Je me sens basculer doucement sur le côté et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je me retrouve sous lui. Il rompt doucement le baiser, sa main quittant mon dos pour venir caresser ma joue.
-Je veux savoir qui t'a fait ça. Hier tu m'as dit " Protège-moi d'eux." Qui sont ces personnes qui t'ont fait tant de mal ?
Son regard me fixe avec sérieux mais j'y vois aussi de la douceur. Je… Je reste paralysé par sa demande… Je savais bien qu'il faudrait aborder ce sujet mais… J'ai espéré qu'il oublierait. C'est stupide de ma part…. Il faut que ça sorte mais je…. Je m'en sens incapable, ils sont ma chair et mon sang… Je les aiment autant que je peux les haïr. J'ai mal au fond de mon cœur…
-Heero, je…. Je peux pas…. Je fais avec un voix à peine audible.
Je baisse la tête pour fuir se regard qui me presse à le dire. Je suis pris entre deux feu. J'ai peur de le perdre à cause de ça….. Oui, s'il savait…. Sa main vient doucement relever mon menton, ses yeux se font si tendres. Il se penche un peu plus sur moi, m'enfermant sous lui, comme un cocon. Je suis si bien…. Sa chaleur me rassure même si…. Je me perds dans la contemplation de ses deux perles océans.
-Duo, qu'est-ce que tu redoutes tant ? Je t'ai dis que tu ne craignait plus rien ici, avec moi.
-Je…. Je veux pas te perdre…
Ma voix est un murmure, étranglée par mes futurs sanglots. Son corps se colle entièrement au mien tandis qu'il m'embrasse.
-Tu ne me perdras pas, quoique tu dises. Je t'aime mon Duo.
Je le fixe, les yeux aux bords des larmes. Je craque…. Il faut que je lui dise, que ça sorte. C'est depuis trop longtemps enfoui en moi, marqué sur ma chair. Mes larmes se mettent à couler et je me colle contre son torse, me réfugiant au creux de ses bras protecteurs.
-Ce sont… Je fais d'une voix saccadée. Ce sont mes parents….
Il referme son étreinte sur moi, me laissant pleurer toute ma douleur. Je suis nu comme un ver contre son corps chaud et aussi démuni que le mien. Je me suis mis à nu devant lui, corps et âme. Je me sens tout d'un coup fragile, comme si les barrières que je m'étais forgé pendant tout se temps s'écroulaient en un instant, en cet instant.
-Ils… Ils ne m'ont jamais considéré que comme une erreur de parcours, je…. Je ne suis qu'une source de revenus pour eux. J'ai travaillé jours et nuits, sans avoir le droit au repos, sans avoir de quoi manger…. Je ne suis qu'un bon à rien qui….
-Chuut. Ne dis pas ça.
-Heero….
-Je t'écoute mon ange.
-Je ne mérite même pas d'être ici, je ne te mérite même pas toi, je finis par dire entre deux larmes.
Mon amour me décolle de lui et me force à le regarder, essuyant avec ses fins doigt, les gouttes d'eau salées.
-Duo, tu n'as pas le droit de dire ça, je te l'interdis. Si tu mérites d'être ici quant à savoir si tu me mérites, j'en suis le seul juge, ce n'est pas à tes parents de choisir. C'est à toi et à moi. Moi, je ne regrette pas une seule seconde de t'avoir vu entrer dans cette classe, confie-t-il en rougissant. Je n'ai pas hésité à passer ma colère sur ce sale type qui à oser de toucher, et je n'hésiterais pas à leur montrer que tu es bien mieux que ce qu'ils pensent.
Je… Il a flashé sur moi depuis le début…. Je comprends son hésitation…. N'empêche que se sont les plus belles paroles qu'ont m'ait jamais dites. Je le fixe, mes larmes se sont arrêtées.
-Arigatô Heero… Je… Je sais pas trop quoi dire…
-Ne dis rien, contente toi de m'écouter.
-Hn.
-Tes parents, ne savent pas où tu es, ne ?
-Iie. Et ils…
Je rougis et à la fois, j'ai une peur terrible qui me prend au ventre.
-Ils ne savent pas que tu es homo, ne ?
-Hai. S'ils savaient cela, ils… Je n'ose pas imaginer ce qu'ils m'auraient fait…
Il m'embrasse sur le front. Je le regarde. Mon amour réfléchit, à quoi je n'en sais rien.
-Heero ?
-Hn !
-Tu penses à quoi ? Si c'est aller chez eux pour leur annoncer la nouvelle, je suis pas sûr qu'ils apprécient.
-Et bien…. C'est tes parents, même si tu es majeur, ils ont un droit sur toi car tu es leur enfant.
J'aime pas du tout ce qu'il me dit, cela m'effraye encore plus…
-Mais je crois que je vais trouver la solution.
Il me sourit tendrement. Qu'est-ce qu'il me cache ??
-Et c'est quoi ? Je tente de questionner.
-Une surprise.
Il s'empare de mes lèvres dans un baiser empli de tendresse et de douceur. Je ne sais pas ce qu'il mijote mais je lui fais confiance. J'espère simplement que son idée me permettra de rester avec lui et que je serais plus obliger de rendre des comptes à mes parents. Je les leurs en est déjà rendu au centuple…
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Cela fait une semaine de plus que je suis chez mon amour. Sauf que cette semaine était plutôt un rêve. Il n'a pas cessé d'être présent pour moi, surtout lorsque j'ai de nouveau craqué. Il a même demandé à se faire remplacer mardi, car je n'allais pas bien. Je me suis vidé, je lui ai tout raconté et j'avoue que cela m'a fait du bien.
Vous devez vous demander ce qu'il a bien put en pensée ? Et bien il m'a écouté, m'a rassuré. Il m'a dit qu'il était heureux qu je me confie à lui comme ça. Je crois que je n'ai jamais vu homme plus attentionné que lui. Pendant cette semaine, j'ai quand même essayé de savoir ce qu'il mijotait mais il n'a rien voulu me dire. Ce n'est pas que je lui fais pas confiance, mais cela pique ma curiosité.
Nous arrivons à la fin de la semaine et j'attends son retour dans le salon avec Dita. Entre temps, j'ai eut le droit à un ordinateur portable et il m'a initié aux jeux vidéos. J'ai d'ailleurs adoré Diablo 2 ou je suis tout le temps en train d'y jouer, enfin… Quand il n'est pas là. Car quand il est là, je suis toujours avec lui, je ne veux pas le quitter d'un semelle. Déjà que c'est dur de le voir partir le matin. J'entends la porte s'ouvrir et je sauvegarde ma partie avant de me lever.
-Tadaima !
-Okaeri Hee-chan.
Je me jette à son cou, l'embrassant tendrement. J'entend son sac de travail tomber à terre et ses mains viennent se poser dans mon dos, me collant ainsi contre lui. C'est le week-end et je vais enfin pouvoir l'avoir rien que pour moi. Il rompt le baiser, un peu à cour d'oxygène pour me faire un câlin.
-J'ai une nouvelle surprise pour toi.
La première surprise est une chose dont nous avons décidé, enfin, dont il a prit la décision. Heero ne veut pas que je travaille, il a été catégorique là dessus. J'ai même pas pu négocier, il ne me laisse pas le choix, pour le moment. Il veut que je profite des années que j'ai perdu à trimer pour mes chers parents. Mais je me demande bien quel est cette autre surprise ? Peut-être ce dont il a pas voulu me parler ?
-Va t'asseoir, j'arrive.
-D'accord Hee-chan.
Je lui donne un bref baiser sur les lèvres puis je vais m'asseoir sur le canapé, éteignant mon ordi et refermant le tout. Il range son blouson, son sac vers le bureau tout en ayant pris grand soin d'y prendre je ne sais quoi qu'il dissimule derrière son dos.
-Ferme les yeux, ordonne-t-il gentiment.
Je m'exécute, fermant les yeux. Je suis un peu anxieux. Qu'est-ce qu'il va bien me faire ? Je l'entends s'approcher puis s'assoie sur la table basse qui est en face de moi. Il dépose les papiers à côté de lui puis je sens qu'il me prend les mains.
-Duo.
-Hn ?
-Ouvre les yeux.
Je les ouvre et je le regarde. Il est tout rouge au niveau des pommettes. Il est mignon comme ça. Je l'encourage avec un regard.
-Duo, est-ce que tu…
-Hai.
Il prend une profonde inspiration avant de continuer :
-Est-ce que tu voudrais bien m'épouser ?
Est-ce que… QUOI ?!! Il… Il a bien dit "épouser" ???? Il veut me, enfin, me… Oula ! Je me perds, je sais plus… Je suis capable de penser…
-C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour t'éloigner d'eux et… Et te garder près de moi, achève-t-il avec une petite voix.
Il me regarde, attendant une réaction de ma part. Mais je… je suis sous le choc, je ne m'attendais pas à CA !!!! Mais…. Je le regarde et lui fais un grand sourire.
-Bien sûr que je le veux.
Je lui saute dessus et par la même occasion, je l'allonge sur la table basse, m'emparant de ses lèvres dans un baiser passionné et tendre. Ses bras se referme autour de ma taille alors que je me détache de lui à bout de souffle.
-Je serais très heureux de vivre le restant de mes jours avec toi, mon amour.
Il pose un léger baiser sur mes lèvres avant de se redresser. Je suis assis sur lui et il peine un peu à attraper quelque chose. Un écrin !
-Tiens, ouvre-la.
Il me le tend et je le prends avec un sourire heureux.
-Tu n'étais pas obligé.
-Si, car je voulais voir ce sourire sur ton visage.
Il passe sa main sur ma joue, la caressant tendrement avant de m'embrasser. Je lui redonne un petit baiser et j'ouvre l'écrin en velours bleu marine. A l'intérieur, il y a une bague. Un simple anneau en or. Mais ce n'est pas ça le plus important, c'est ce qu'il représente. Je le prends et je remarque qu'il y a quelque chose écrit à l'intérieur de l'anneau : " Duo & Heero. Forever "
-C'est…. Magnifique…
Il me prend l'anneau des doigts tandis que son autre main, prend la mienne. Doucement, il fait glisser l'anneau le long de mon annulaire. Je sens le bonheur monter en moi à chaque fois que l'anneau se rapproche de la fin de son parcours. Il me l'a mit. Je le regarde puis je regarde mon homme.
-Je t'aime tant Heero.
Je le serre contre moi, plus heureux que jamais. Il me rend mon étreinte puis il me murmure :
-Il reste encore deux choses à faire.
Je me détache puis le fixe.
-Laisse-moi deviner, la paperasse ?
-Hai.
Je descends de sur lui et me pose sur le canapé, bientôt rejoint par l'amour de ma vie. Il ouvre un dossier.
-J'ai tout rempli, si tu veux lire, tu peux.
-Dis-moi ou je dois signer.
-Tu es sûr ?
-Je te fais entièrement confiance.
Je le regarde droit dans les yeux et son regard et des plus tendres… A me faire fondre. Il prend plusieurs papiers.
-Celui-ci, c'est notre acte d'engagement, celui-ci c'est celui comme quoi tu ne veux plus rien venant de tes parents.
Il me tend un stylo que je prends avec plaisir et je signe en bas des deux pages, là où doit être ma signature. Je suis fier de moi. J'ai enfin la vie dont j'ai toujours rêvé. Mais ce papier est destiné à mes parents. Je me tourne vers mon amour et lui lance un regard inquiet.
-Ce papier, ils vont…
-Soit on leur apporte soit en l'envoie, c'est comme tu veux mon ange.
-Même si je les redoute, je… Je préfère leur donner en main propre et récupérer quelque chose là-bas.
-Ok.
Il se lève. Je le regarde avec des grands yeux.
-Tu viens, on va leur apporter !
-Maintenant ??
Il se rapproche de moi et m'enlace.
-Hai. Comme ça, tu n'auras pas à attendre plus longtemps avant d'être libre de leur emprise. Et plus vite ce sera fait, plus vite je serais sûr que tu ne crains plus rien.
Il dépose un baiser papillon sur mes lèvres puis, je me bédouine dans ses bras. Après ce câlin, il me tend mon blouson à moi car il m'a acheté tout pleins de vêtements, vu que je ne possédais rien. En tout cas, Solo serait heureux de savoir ce qu'il m'arrive… Je suis sûr qu'il le sait, qu'il me regarde de là-haut.
Nous sortons main dans la main. Heero à plié le papier dans sa poche. Dita couine en nous voyant sortir sans elle. Je me tourne vers elle puis je m'accroupis.
-T'inquiète pas ma belle, on revient très vite.
Elle remue la queue et me lèche le visage. Nous la laissons à l'intérieur non sans un pincement au cœur. Elle aime pas être toute seule et je la comprends, mais c'est pour gagner ma liberté. Nous marchons dans l'allée de cerisier, bercés par une petite brise. L'odeur des fleurs envahit mes poumons comme une drogue et cela me redonne encore plus de courage, moi qui est déjà la main refermée sur celle de mon compagnon.
Nous marchons jusque vers mon enfer. Je m'arrête devant, regardant cette maison de toutes mes souffrances. J'ai du mal à croire ce que je vais faire. Je pense que si Heero n'était pas à mes côtés, jamais je ne serais revenu. Car je sais qu'il veille sur moi, qu'il me protégera d'eux. Sa main se resserre sur la mienne, me donnant suffisamment de forces pour avancer vers les escaliers.
Je commence à les monter d'un pas hésitant. Mais Heero est à mes côtés. Le pauvre, je lui serre la main comme un malade. Enfin, il a plus de force que moi alors je risque pas de lui faire mal. Nous arrivons en haut des escaliers. Je suis devant la porte, je… Je ne frappe pas, je rentre. J'entend des pas lourds venir dans ma direction.
-Si c'est lui, je vais le faire comprendre !!!
Mon père et sa voix toujours aussi rude et rauque. Je le vois débouler devant mon champ de vision, je ne m'y attendais pas.
-Sale petit connard !
Sa main se lève pour venir percuté ma joue sauf qu'une main l'arrête en plein vol. C'est Heero. Je recule un peu vers mon amour tandis que mon père le dévisage, le regardant de haut comme s'il était un moucheron insignifiant.
-De quel droit osez vous m'interrompre petit prétentieux ? Fit-il en lui lançant un regard noir.
Heero soutient son regard, ne le lâchant pas. Ma mère arrive à cause de toute l'agitation. Elle me fusille du regard puis son regard se pose sur Heero avec un air méprisant au possible.
-Duo, rentre immédiatement, ordonne-t-elle d'un voix aiguë et dur.
Je suis paralysé sur place. Je n'ose plus bouger de peur de m'en prendre une, de peur de faire du mal à l'homme que j'aime. Mon père dégage son bras de l'emprise de mon amour en poussant un juron. Calmement, Heero met sa main dans sa poche et en sort le papier, ce pourquoi on est venu. Il le tend à mon père qui le saisit sans aucune délicatesse, ni même un phrase de remerciement. Il le lit puis son regard haineux se pose sur moi.
-Sale petite pédale !
Il tente de s'approcher de moi mais Heero s'interpose encore. Ses yeux océan si chaleureux avec moi sont à présent aussi froid que la glace. Il fixe mon père sans se gêner et un sourire moqueur apparaît sur ses lèvres.
-Si vous toucher encore une fois à Duo, à mon mari, fit-il en insistant sur le "mon." Je vous traîne en justice, non seulement pour coups et blessures mais aussi pour maltraitance. Je ne pense pas que vous avez de quoi vous payer un avocat.
Son ton est moqueur et intimidant. Mon père le regarde avec mépris et haine. Il froisse le papier dans sa main, serrant le poing.
-Tirez-vous de chez moi. Je ne veux plus jamais te voir, m'adresse-t-il.
Et là, c'est le déclic. En le voyant perdant, je reprends un peu de mon assurance.
-Tu ne me verras plus jamais, mais avant je récupère quelque chose.
Je rentre sans me soucier de ce qui va arriver. Je cours vers ma chambre et je fouille vers ma cachette. Mon livre, il est là. Ma mère fait irruption dans la chambre, me fusillant de son regard haineux.
-Tu m'emportera rien sale vermine !
-Si mon livre, je fais en lui montrant l'objet. Je doute fort qu'il soit à toi.
Elle me regarde, interloquée par l'objet que je voulais reprendre. Je sors de la chambre et me dirige vers la sortie. Je sors volontiers sous le regard de mon père qui claque la porte dès que je suis dehors. Heero m'attend en bas de l'escalier et je m'empresse de le rejoindre.
-Qu'est-ce que tu voulais récupérer ? Questionne-t-il intrigué.
-Ceci !
Je lui montre son livre. Il me lance un regard de reproche.
-Baka ! J'aurais pu te racheter le même.
-Non, je veux celui là. Un charmant jeune homme me l'a offert et j'ai compris ce jour là que je voulais passer ma vie à ses côtés.
Il me regarde puis me prend la main pour me traîner un peu plus loin. A l'abri de leurs regards, il me plaque contre le mur, me prenant tendrement dans ses bras.
-Moi aussi j'ai donné un livre à une personne parce que je ne voulais pas qu'elle m'oublie, parce que je voulais faire partie de son monde, de sa vie…
Il m'embrasse passionnément, se collant contre moi. Je passe mes mains autour de son cou, savourant cet instant si précieux. Je suis libre et je suis le plus heureux de toute la planète. Je me détache lentement de lui. Il me regarde intrigué. J'ouvre le livre et sort le petit bout de papier jauni.
-J'ai pas lu ce que tu avais marqué dessus, je fais un peu honteux.
-Tu aurais du, me murmure-t-il. Il y a avait d'écrit : " Un jour j'ai rencontré un ange, mais il m'était interdit de le toucher. Je vis avec l'espoir… L'espoir qu'un jour il soit à moi…."
Je lui souris avant de l'embrasser tendrement. J'ai enfin trouver le soleil qui va éclairer ma vie, des bras dans lesquels je pourrais me réfugier lorsque j'ai mal, des bras dans lesquels je pourrais pleurer, des bras dans lesquels je suis moi.
J'ai longtemps cherché mon bonheur mais finalement, c'est lui qui m'a trouvé, dans une salle de classe, au coin d'une rue…. Dans un moment de ma vie où je pensais que plus rien ne pouvait m'arriver, que plus rien ne pourrait changer pour moi. Mais tout à basculé, grâce à lui, à l'homme qui me comble de joie et celui que je vais chérir jusqu'à la fin de mes jours.
Je me suis donné corps et âme, mais en échange, j'ai reçu le plus beau des cadeaux que la vie puisse m'offrir. Lui… Mon amour… Ma vie… Mon Paradis…
OWARI
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[1] Kirei na chiisai sakura = Jolies petites fleurs de cerisiers
[2] Ore dakara Duo. Aishiteru. = Moi aussi Duo. Je t'aime.
[3] Taete watashi no tenshi. = Jamais mon ange.
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Law: FINIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII YOUPIIIIIIIIIIIIIIII * saute de partout *
Laimë: T'en as mit du temps à le finir
Law: Hey ! C'est qu'il est lonnng ^^ J'ai quand même mit une semaine pour l'écrire.
Laimë: Tu m'étonnes ^^0
Law: En tout cas, je suis fière de moi ^________^ Je crois que c'est mon fic le plus réussi.
Laimë: Mais non, y'en a d'autre qui vont venir ^^
Law: J'en sais rien ^^0 Je me suis déjà étonné moi-même pour celui-ci ^^00000
Laimë: REVIEWS !!!!! Onegaiiii !!!!
Law: VIP, j'en veux tout plein ^________^
