Auteur : Flojiro
Kou : Pitié ! Dites-moi que c'est un cauchemaaarrrrr !!! T_T
Base : Gensomaden Saiyuki, version manga. Plus précisément la partie qui traite du brainwash du petit prince aux oreilles pointues (jusqu'au tome 7 ou 8, je ne sais plus...). C'est pas vital mais si vous ne les avez pas lu vous risquez de passer à côté de quelques références, c'est tout... ^^
Genre : Angst. Kou brainwashé et grosse déprime de Doku. Légèrement UA pour ceux qui ont lu les mangas "Reload".
POV Doku pour ce chapitre.
Pas réellement de yaoi pour le moment.
Voilà... Juste une envie, comme ça, d'exploiter ce brainwash plein de possibilités de tortures que c'en est un bonheur...
Kou : Sadique !
Doku : Ouais !
Quoi ? Vous voulez une death-fic ? *sourire innocent plein de dents pointues*
*silence*
Hé ben voilà ! ^^ Place à la déprime youkaienne !!
Mais avant tout : un énooorrrmmmeeeee merci à ma SeaGull-chan pour ses bétalectures fantastiques, ses critiques constructives, son enthousiasme et toutes nos longues et passionnantes discussions msniennes !! ^________^ Et aussi pour quasiment tous les titres de cette fic !! ^_^;;;
*saute sur le super goéland et lui assène un calin de la mort* Arigattoooooooooooo !!! ^_____________________^
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Désespoir.
"Gomen."
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"Gomen."
La pièce est plongée dans son habituelle semi pénombre. L'entrelacs de jufus s'agite faiblement, comme effleuré par une douce brise. L'air semble toujours étrangement en mouvement dans cet endroit. Cet endroit... Si froid à présent qu'il n'y entre plus...
"Gomen..."
Mes poings se crispent et je me mords la lèvre. Ce lieu... Ça me fait mal d'être ici. C'était son sanctuaire. Le seul endroit où son esprit inquiet parvenait à trouver un semblant de paix. A présent, le voir passer devant cette entrée sombre sans même y accorder un regard... Ça fait mal. Bien trop mal d'être là en sachant que lui n'y viendra sans doute plus jamais. Et pourtant... Pourtant je me retrouve quotidiennement ici. Peut-être que je m'en fais un devoir... ou une sorte d'expiation.
"C'est ma faute. Je n'ai pas su le protéger."
Je lève les yeux vers le visage prisonnier de la pierre. Je me demande si elle ressent de la tristesse à ne plus le voir. Si elle est éveillée et consciente derrière cette façade insensible. J'espère... J'espère tellement que non. Une telle existence... C'est trop ignoble même à imaginer ! Et pourtant, il lui parlait constamment, s'adressant à elle comme si elle pouvait l'entendre... Et je m'aperçois que je fais la même chose, depuis la première fois où j'ai franchit seul le seuil de cette porte. Son "regard" croise le mien. Troublant regard de pierre qui me semble irradier de tristesse. Sans doute n'est-ce que mon imagination, mais j'ai l'impression de ressentir tant de chose émaner d'elle... Une enveloppe froide et rigide enserrant la chaleur d'un esprit. Oui, cette statue semble vivre. Au contraire de ce qu'est devenu celui qui fut son fils... Un corps vivant mais qu'aucune âme n'habite plus. Une chaleur extérieure enveloppant un vide glacial.
"Il a dit..." ma voix se brise soudain sur une inspiration hachée avant que je ne parvienne à poursuivre, "Ce bâtard a dit l'avoir aidé. Lui avoir donné accès à la force qu'il possédait mais que la faiblesse de son cœur l'empêchait d'utiliser pleinement..."
Je sers encore davantage les poings, mon regard toujours vissé au sien. J'y cherche... Quoi au juste ? De la compréhension ? Un réconfort ? Une absolution ?
"C'est la vérité, en un sens. Mais... Kou... il n'aurait jamais souhaité cela ! Il voulait être fort, oui, mais pas à ce prix..?"
Je déteste l'accent presque suppliant de ma propre voix. Je déteste plus encore l'interrogation planant sous les mots que je viens de prononcer. Comment ? Comment est-ce que je peux douter ? S'il voulait tellement être fort, c'était pour elle. A quoi bon l'être devenu s'il ne peut même plus se souvenir de l'amour qu'il lui portait ?
"Non !" Je secoue farouchement la tête avant de fixer sur elle un regard convaincu cette fois, "Non, Kou n'aurait jamais abandonné toutes ses convictions, tout ce qui faisait qu'il était lui. Je suis sûr... Sûr qu'il a lutté contre eux ! Qu'il s'est battu ! Et je n'étais pas auprès de lui. Moi qui avait juré de toujours être là... De le protéger quoi qu'il arrive..."
Mes mains se crispent convulsivement et mes griffes mordent dans ma paume. J'ai une inquiétante tendance à l'autoflagellation ces derniers temps... Au moins, cette fois, je ne frappe pas un mur innocent. Je sens un sourire narquois ourler la commissure de mes lèvres sans aller au-delà. Adressées à moi-même ou pas, ces railleries me rappellent Kou... Celui qu'il était. Me rappellent également un gamin aux cheveux rouges... Lorsque j'étais un autre.
"Lui... Nii..." Je grimace en prononçant ce nom. Il a une saveur désagréable, laisse un arrière-goût âcre au fond de ma bouche. "Il a dit aussi... Que l'affection que je portais à Kou n'était en réalité que le reflet de celle que j'avais eu pour mon petit frère. Qu'en le protégeant lui, je ne cherchais qu'à expier les fautes de mon passé !"
Je me sens un peu stupide soudain, de parler ainsi à une statue... Mais de nouveau ses yeux fixes m'encouragent gentiment, me poussent à continuer. J'ignore si ce sentiment est réel, s'il n'est pas que le reflet de ma propre volonté... De mon propre besoin. Elle ne me jugera pas. Elle m'écoutera patiemment lui raconter mes doutes, mes peurs. Elle ne me giflera pas en pleurant et en affirmant que je suis un lâche. Même si c'est la vérité. La réaction de Yaone... C'était ce dont j'avais besoin pour reprendre mes esprits. Oui, sur le moment elle m'a fait du bien, m'a rappelé mes devoirs... Mais à présent je ressens le besoin de parler, d'aller jusqu'au bout de ces bribes de pensées qui tournent sans fin dans ma tête. J'ai besoin de m'entendre moi-même mettre tout ça bout à bout... sinon je sens que je vais devenir fou !
"Je crois... Je crois qu'il avait encore raison. Kou et Gojyo... Ils se ressemblent. Leurs cheveux, leurs yeux... La première fois que je l'ai vu, il m'a rappelé mon frère... Oui, c'est sans doute ce qui m'a poussé à lui prêter serment ce jour-là. Celui que je voulais protéger, ce n'était pas Kou. Mais ce n'était pas non plus Gojyo... Non. Celui que je voulais sauver, c'était moi."
Tout cela... Oui, tout cela est vrai... Tellement clair. Terriblement clair, énoncé ainsi. Alors... Ai-je jamais eu le droit de prétendre protéger Kou ? Ai-je jamais mérité la confiance qu'il m'accordait ?
"J'ai agit égoïstement ! J'ai reporté mon amour sur lui. Je... Je n'ai aucun droit de le protéger !"
J'ai hurlé ces derniers mots. Ils se répercutent sans fin sur les parois de la pièce. Les frêles morceaux de papier maintenant le sort de scellés s'agitent davantage. Je frissonne soudain comme la température semble chuter un instant. Et dans le regard immobile posé sur moi je crois voir passer une étincelle de tristesse... De déception aussi. Je laisse échapper une courte inspiration choquée. Non. Il ne faut pas qu'elle pense... Pas qu'elle croit que...
"Non !" Mon cri fait écho à mes pensées, trop rapide pour que je puisse le retenir. Et les mots se bousculent derrière lui. "Ce n'est... Ce n'est pas ça ! J'aime Kou ! Peu importe la raison pour laquelle je l'ai suivi au début ! J'ai appris à le connaître. J'ai appris à l'aimer ! Et si je m'en veux tant de n'avoir pas réussi à le protéger, si je déteste tant ce qu'il est devenu... C'est parce que j'aimais celui qu'il était ! Je l'aimais !"
Le silence retombe lentement. Je reste immobile, indifférent aux larmes que je sens couler sur mes joues. Larmes de soulagement davantage que de tristesse. Je respire profondément, comme si un poids venait d'être soudain retiré de ma poitrine. C'est ça. Les mots insidieux de Nii m'avaient caché cette vérité pourtant évidente. On a le droit... Le devoir de protéger ceux qu'on aime. Et j'aime Kou. Bien différemment de la façon dont j'aime mon frère. Oui... Non... J'aimais Kou... La tristesse ébranle à nouveau le fragile réconfort que m'apportait cette idée. A quoi bon avoir compris ? Kou... Il n'existe plus.
"Nous sommes les seuls à pouvoir faire quelque chose pour Kougaiji-sama à présent."
C'est ce que pense Yaone mais... Un rire amer m'échappe et je prends à témoin cette statue qui a été une mère.
"Qu'est-ce qu'elle espère, hein ? Qu'est-ce qu'on pourrait faire ?"
Oui. Que pourrait-on faire d'autre... D'autre que marcher derrière cette chose qui était notre prince et la regarder mettre en pièce tout ce qui avait fait ses valeurs... La regarder détruire jusqu'à la moindre étincelle de ce qui reste de Kou.
Je n'ai même pas remarqué que mes jambes m'avaient trahi. Pourtant je me retrouve agenouillé sur le sol. Cette situation... Kou... Kou n'existe plus mais... Cette ombre de lui qui hante les couloirs de la forteresse, cette démarche souple, cette chevelure dansante que je ne peux m'empêcher de suivre du regard... Cette situation... Ça fait mal ! Peut-être même davantage que s'il était mort ! Je ne peux retenir mon cœur de bondir à chaque fois que je le vois... Pour n'en retomber que plus lourdement à l'intérieur de ma poitrine lorsque je croise ce regard froid, intolérablement vide... Ce regard qui n'est pas le sien mais qui pourtant en a la couleur si caractéristique. Des larmes me brûlent les paupières.
"Qu'est-ce que je peux faire ?"
A peine un murmure. Pitoyable. Je ne ressens plus de colère. Juste... Juste un insupportable sentiment d'impuissance. Mes yeux remontent vers le doux visage de pierre, quêtant une impossible réponse. Mais rien ne transparaît plus derrière le regard fixe. Là-haut les jufus pendent, immobiles. S'est-elle isolée dans sa propre douleur ? Ou bien est-ce moi qui ai tout simplement cessé d'espérer ?
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