Auteur : Flojiro

Kou : Pitié ! Dites-moi que c'est un cauchemaaarrrrr !!!  T_T

Base : Gensomaden Saiyuki, version manga. Plus précisément la partie qui traite du brainwash du petit prince aux oreilles pointues (jusqu'au tome 7 ou 8, je ne sais plus...). C'est pas vital mais si vous ne les avez pas lu vous risquez de passer à côté de quelques références, c'est tout... ^^

Genre : Angst. Kou brainwashé et grosse déprime de Doku. Légèrement UA pour ceux qui ont lu les mangas "Reload".

Pas réellement de yaoi pour le moment.

Voilà... Juste une envie, comme ça, d'exploiter ce brainwash plein de possibilités de tortures que c'en est un bonheur...

Kou : Sadique !

Doku : Ouais !

Quoi ? Vous voulez une death-fic ? *sourire innocent plein de dents pointues*

*silence*

Hé ben voilà ! ^^ Place à la déprime youkaienne !!

Mais avant tout : un énooorrrmmmeeeee merci à ma SeaGull-chan pour ses bétalectures fantastiques, ses critiques constructives, son enthousiasme et toutes nos longues et passionnantes discussions msniennes !! ^________^ Et aussi pour quasiment tous les titres de cette fic !! ^_^;;;

*saute sur le super goéland et lui assène un calin de la mort* Arigattoooooooooooo !!! ^_____________________^

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Désespoir.

 "Prison de chair, tombeau de l'âme..."

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Celui-qui-avait-été-Kou se tenait devant la plate-forme métallique surmontée de la figure inquiétante du Dieu de la destruction, immobile dans son sarcophage d'acier. Un genou et une main à terre, il levait son visage éternellement inexpressif vers l'occupante du trône, dont les lèvres étroitement serrées auguraient la mauvaise humeur. Ses yeux, irradiant une colère froide, restèrent quelques longs instants posés sur son beau-fils avant que ne s'élève sa voix dédaigneuse.

"Ainsi, tu as encore échoué. Dis-moi... Comment ais-je pu penser que tu réussirais cette fois ?"

Un sourcil artistement dessiné se haussa sur cette interrogation alors que le regard froid se déplaçait ostensiblement. Un lapin blanc se recroquevilla sous son feu glacé, ramenant devant sa petite tête ronde ses longues oreilles tombantes, presque-vivante image de la plus pure contrition.

"Mille pardons, Gyokumen Koushou sama." une voix traînante, volontairement et outrancièrement servile, appuya la mimique du jouet. "Cependant... puis-je me permettre de vous faire remarquer que j'ai tenu mes engagements ?"

Une oreille blanche se redressa craintivement, dévoilant un œil rond quêtant une réaction qui ne se fit pas attendre.

"Vraiment ?"

Le petit museau disparut de nouveau peureusement sous la colère à peine voilée par l'habituelle causticité de cette voix souveraine.

"Oui. Oui." Affirma le scientifique alors que sa petite bête hochait deux fois la tête, approuvant son maître sans pour autant sortir de la dérisoire protection que lui apportaient ses oreilles.

"Je vous avais promis de rendre votre cher prince Kougaiji docile et surtout aussi fort qu'il pouvait réellement l'être... Cette promesse, je l'ai tenue, votre majesté. Cet immense pouvoir, cette puissance qu'il a toujours possédés et que seuls ses grands principes et ses perpétuelles interrogations stériles le rendaient incapable de produire par lui-même... Cela, ma modeste intervention lui en a permis le plein accès, n'en doutez pas!"

Sur ces mots, le lapin osa à nouveau montrer sa petite tête, se redressant de toute sa courte taille, démontrant ainsi son soutien aux assertions de son propriétaire.

"Notre petit prince est actuellement en possession de son entier potentiel, c'est un fait." Les deux courtes pattes de la peluches se joignirent devant son museau avant de remonter lentement puis de s'écarter en un geste théâtral, semblant souligner l'incroyable éventail de pouvoirs que le travail acharné de son maître avait mis à la disposition dudit prince.

"Mais... " La peluche posa pensivement une patte sous son menton "Après tout, peut-être que c'est lui qui était dans le vrai depuis le début... Peut-être la force du Sanzo-ikkou est-elle au-delà même de la puissance du fils du grand Gyumao..."

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Debout un peu en retrait derrière la chose qui avait été son prince, bras croisés sur sa poitrine, Dokugakuji écoutait cet échange sans qu'aucune émotion ne transparaisse sur son visage. Hier encore, il lui aurait fallu déployer toute sa volonté pour repousser l'idée d'invoquer son sabre pour se jeter sur l'estrade - autant dire vers une mort quasi certaine. Après tout, cette femme qui se prétendait reine était une youkai d'un rang et d'un pouvoir bien supérieurs aux siens... Il aurait tremblé de tous ses membres, rouvrant les blessures à peine cicatrisées de ses paumes, à les entendre discuter de Kougaiji comme d'un intéressant sujet de laboratoire.

Quelque part en lui aurait du se trouver une colère brûlante, un sauvage désir de frapper n'importe quoi, et en particulier les deux personnes qui se tenaient devant lui. Mais où qu'il cherche, son esprit ne rencontrait rien de tel. Juste... juste rien. Un vide béant. Vertigineux. Effrayant comparé à tous les sentiments qui auraient du s'y entrechoquer. Et pourtant incroyablement attirant... Cette impression que plus rien n'avait d'importance désormais... C'était... atroce! Il se mordit violemment la lèvre, tentant de se sortir de cette apathie, de ce désespoir qui menaçait de l'engloutir. Vivre sans but... sans personne à protéger, à aimer... Plutôt mourir! Comme ses pensées rageuses écartaient un temps le brouillard voilait sa conscience, il croisa un regard froid qu'allumait une étrange étincelle d'amusement malsain. Il frissonna à ce contact, juste avant que les yeux corallins ne se détournent de lui, se posant sur la silhouette vêtue de blanc, toujours patiemment agenouillée au pied du trône.

"Bien... Quelqu'en soit la raison, tu as échoué. Il me faut te punir, sais-tu, Kougaiji ?"

Toujours ce timbre onctueux, cette façon de s'adresser à lui comme s'il était un enfant. Un enfant particulièrement lent et peu doué... Mais tellement, tellement aimé ! Là encore, Dokugakuji savait le dégoût et la haine qu'il aurait dû ressentir. Mais il se contenta de regarder bouger de nouveau les lèvres fines. Indifférent. Cherchant à détester cette indifférence. Tout en se fichant éperdument de s'apercevoir qu'il n'y arrivait même plus.

"Pourtant... il faut bien que quelqu'un paie cet échec..."

De nouveau les yeux le frôlèrent et de nouveau y brilla cette lueur d'amusement. Il ne frissonna pas cette fois. Doucement, le désespoir gagnait la partie. Il la regarda se lever de son trône, s'approcher du bord de la plate forme et ordonner d'un geste impatient à son beau-fils de se relever pour s'approcher d'elle. Il la vit passer une main caressante sur la joue marquée des trois flammes, susurrant doucement :

"Tu comprend cela n'est-ce pas?"

De nouveau, il sut la répulsion qu'il aurait du ressentir à la voir le toucher ainsi. A voir l'étreinte de sa main se raidir, agripper durement le visage fin pour l'obliger à se lever encore davantage vers elle, avant de lui intimer d'une voix soudain cassante :

"Réponds !"

Comme un rapide coup de poignard, à peu près au niveau du cœur, analysa froidement le youkai. C'est ce qu'aurait du provoquer en lui la voix atone qui s'éleva docilement en réponse.

"Je comprend."

Un sourire sinueux réapparut sur le visage de la souveraine et ses griffes se perdirent quelques instant au milieu des mèches écarlates en une caresse satisfaite.

"Bien. Je savais que tu étais très raisonnable, Kougaiji."

Sa tête se pencha doucement sur le côté et son sourire se fit presque enjôleur.

"Tue-le."

Il le savait. Nul besoin du léger coup de tête dans sa direction qui avait ponctué ces derniers mots. C'était dans l'ordre des choses... Il n'invoqua pas son arme, alors qu'il regardait celui-qui-avait-été-Kou s'avancer lentement vers lui. Il ne chercha pas à croiser le regard aux couleurs de crépuscule. Il savait trop bien qu'il ne ferait que refléter le vide qu'il ressentait déjà au fond de lui. Il attendait, simplement. C'était ce qui devait arriver. Toutes ces années, il n'avait vécu que pour et par Lui. Il lui avait donné un nom. Il lui avait donné cette vie. Quoi de plus naturel à présent que de mourir de sa main?

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Il est tout près à présent. Son bras se lève lentement. Le regard de Dokugakuji reste obstinément baissé. Il ne veut pas emmener l'image de CE Kougaiji dans la mort ! Attendant passivement le coup qui mettra fin à son existence, il rappelle à lui des souvenirs remontant au-delà de cette tragique journée qui les avait mené dans le désert, vers ce combat stupide... Un mouvement brusque, devant lui. Une douleur soudaine. Ses yeux cillent quelques instants d'étonnement. Il n'a pas fait un geste, n'a pas esquivé le coup. Pourtant, c'est à peine si les longues griffes ont fait plus que le frôler, traçant sur sa joue gauche trois sillons cuisants. Emporté par son geste, le corps vêtu de blanc se retrouve tout proche du sien, presque épaule contre épaule. Les trois mèches couleur de flamme dansent un instant devant ses yeux toujours baissés. Et puis... Un murmure... A peine plus qu'un souffle...

"Do... ku..."

Une inspiration saccadée franchit brusquement les lèvres du youkai brun, ce faible son noyant à demi les mots suivants.

"...moi !"

"Kou ?!"

Impossible ! Il le savait. Il savait qu'une fois de plus il allait être déçu. Que le désespoir se jouait de lui, ne faisant mine de s'éloigner que pour mieux réaffirmer son emprise la seconde suivante.

Pourtant... Pourtant il releva les yeux. Détresse. Impuissance. Dégoût. Un regard violet plus torturé qu'il ne l'avait jamais été.

"Tue-moi, onegai."

Une supplique, presque un gémissement. Etouffée aussitôt qu'émise alors que le regard plongé dans le sien retrouve sa fixité inhumaine et qu'une main griffue frappe à nouveau, entaillant cette fois profondément son flanc. La douleur soudaine lui coupe le souffle, menaçant de l'entraîner vers cette inconscience qu'il désirait encore quelques secondes auparavant. Mais tant de choses avaient changé en quelques secondes...

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Je n'ai pas le droit de mourir!

Du coin de l'œil, il vit la marionnette qui renfermait l'âme de son prince s'apprêter à lui asséner le coup de grâce. Il évita l'attaque d'une roulade maladroite qui l'amena au pied du trône de métal. Se relevant sur un genou, il garda le regard baissé et rassembla toute sa détermination, tout son amour pour Kou, tout son espoir retrouvé pour former un simple mot :

"Pitié."

Au-dessus de lui, il perçut un mouvement bref et se força à lever les yeux. Elle le regardait, un insupportable sourire ravi étirant ses lèvres, sa main levée suspendant un temps son pantin dans l'exécution de sa volonté. Nii n'était plus nulle part en vue et il en était nettement soulagé. Il était déjà difficile de se retrouver à genoux devant elle, sans qu'il ne soit besoin d'y rajouter la sollicitude onctueuse du lapin blanc et de son maître. Il baissa de nouveau le regard.

"Pitié, majesté..."

Il l'imaginait, le voyait presque... Lui, immobile, attendant docilement les instructions de cette femme qu'il avait toujours détestée. Ses griffes retrouvèrent le chemin de ses paumes alors que cette idée raffermissait encore sa résolution.

"...laissez-moi vivre !"

Un rire froid, empli de dérision.

"Vraiment ? Pourquoi devrais-je faire une telle chose ?"

Il prit une profonde inspiration avant de planter une nouvelle fois son regard dans le sien.

"Parce que, ma reine, beaucoup de youkai me connaissent ici, ma mort passerait sans doute moins inaperçue que les quelques autres "disparitions inexpliquées"... Ils risquent de se poser des questions..." son regard dévia un instant sur Kougaiji en un geste lourd de sous-entendus "Et vous ne souhaitez pas qu'ils s'en posent n'est-ce pas..?"

Les sourcils verdâtres se froncèrent tandis que s'élevait une voix dangereusement douce.

"Des menaces ? Et que devrais-je faire de toi, dans ce cas ?"

Dokugakuji secoua la tête en un geste d'abandon, dérobant dans le même temps son regard au feu inquisiteur des prunelles corallines.

"Pas des menaces."

Il prit soin de rendre sa voix la plus résignée possible, presque atone, cherchant à lui donner l'impression qu'elle avait gagné.

"Je vous obéirai. Laissez moi juste... Laissez moi rester près de lui."

Il se redressa à demi, plaquant une main sur son flanc ensanglanté, tachant de focaliser son regard malgré les vertiges que commençait à lui occasionner la perte de sang. Il mit toute sa sincérité dans ses derniers mots.

"Il y a longtemps, je lui ai juré fidélité. Permettez moi seulement de tenir ma parole... de toujours rester auprès de lui." 

"Comme c'est adorable..." un haussement de sourcil très clairement moqueur ponctua cette déclaration "Tu es touchant, vraiment... Si stupidement touchant !"

Elle agita la main, comme chassant un insecte importun.

"Fort bien, continue donc de suivre ton petit prince comme son ombre et tâche de te rendre utile : rapporte moi les rumeurs qui circulent dans les quartiers des soldats..."

Il hocha la tête. Il s'apprêtait à se relever totalement et à sortir de la pièce avant que son hémorragie ne le laisse définitivement sur le carreau, lorsqu'elle reprit, comme se souvenant tout à coup d'une chose très importante :

"Ho! Et ne le laisse plus revenir m'annoncer un échec. Ton petit plaidoyer ne m'émouvra pas deux fois..."

Une lueur malsaine brilla dans son regard et Dokugakuji sut qu'il n'allait pas aimer ce qu'elle allait dire ensuite.

"Et quelqu'un doit toujours payer pour la défaite d'aujourd'hui..."

Son cœur se serra dans sa poitrine et le vertige qui le saisit soudain n'avait plus rien à voir avec la perte de sang.

Pas ça... Non... Faite... qu'elle ne pense pas à ça !

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Faisons court, précis et concis : REVIEWS !! ^^