Titre : Cinquième Année ? Mais je n'ai pas fait mes devoirs !
Titre Original : Fifth Year ? I haven't done my homework!
Auteur : Laterose. Vous pouvez lire la version originale de cette fanfic (et toutes ses autres fics ) sur ff.net à
Traducteur : Nanouk
Beta-reader : Keina
Disclaimer : Harry Potter appartient à J.K. Rowling, Bloomsbury […] et pas à moi! Dommage. L
[Pour l'entête complète de la fic, voir le premier Chapitre]
J'espère que la fic vous plait jusqu'ici. Surtout, n'oubliez pas de penser au feedback, ça ne prend pas beaucoup de temps et c'est très encourageant. )
Je vais essayer de publier un chapitre chaque week-end mais tout dépendra de la vitesse à laquelle Keina et moi réussissons à travailler… J
Enjoy !
BiZ, nanouk !
*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*
– Quelque chose de très simple doit nous échapper ! s'exclama Hermione. Harry n'a pas réfléchi, il a dit ça spontanément… Ça ne peut pas être si compliqué !
– Mais, tu étais au phélétone…répondit Ron. La jeune fille ne prit même pas la peine de le corriger. Peut-être que tu as mal orthographié quelque chose ?
– Ça n'a pas d'orthographe, Ron ! Et je ne peux pas savoir si je me suis trompée. J'ai juste écrit ce que je crois qu'il a dit.
– Oh, j'en sais rien, dit George, exaspéré.
Il jeta à terre un parchemin couvert de plus d'une centaine de versions du message d'Harry.
Serrab rus sertênef… port setitep– Tout se mélange dans ma tête…
Hermione s'arrêta net.
– Redis ce que tu viens de dire.
– Quoi, que tout se mélangeait dans…
– Oui! cria la jeune sorcière. C'est très facile ! Il s'agit de vrais mots, mais ce sont des anagrammes !
– Quoi? demanda Ron.
– Franchement Ron… déclara Hermione, une fois de plus. Ça veut dire que les lettres dans les mots ont été mélangées. Mais Harry n'aurait pas, je veux dire, Harry est très…. Mais il n'est pas intelligent à ce point…
– Et toi oui, je suppose ! enchérit Ron.
Hermione leva les yeux au ciel.
– Je sais ! dit Fred avec excitation. Il ne s'agit pas de véritables anagrammes. Les mots sont simplement à l'envers. Regardez le premier…'serrab'…'barres'
– Et 'rus' signifie 'sûr', ajouta Hermione automatiquement. Je n'arrive pas à croire que cela nous ait échappé…
– Donc 'sertênef' signifie 'fenêtres', continua lentement Ron, Et port setitep…
– TROP PETITES ! s'écrièrent-ils d'une seule voix.
Durant un instant, ils restèrent assis en silence.
– Oh, dit Georges après quelques minutes.
– Oui, dit Fred.
– Cela nous aide beaucoup, Harry, ajouta Ron.
– Eh bien, au moins maintenant on sait pourquoi il ne répondait pas à nos lettres, déclara Hermione.
– Oui, mais en quoi cela va-t-il nous aider ?
– À quoi tu t'attendais, Ron ? Je ne lui ai posé qu'une seule question !
Chaque jour ressemblait au précédent. Chaque jour. Seulement, ils étaient de pire en pire.
Trois semaines s'étaient écoulées depuis le coup de téléphone d'Hermione mais cela lui semblait une éternité. Plus qu'une semaine avant la rentrée des classes. Cela lui paraissait encore plus long.
Harry ne savait absolument pas comment il allait se procurer ses fournitures scolaires. Cette année il n'y avait ni Hagrid, ni les Weasleys, ni tante Marge, ni Coupe du Monde pour l'aider. Cette année, il était tout seul.
Cependant, le plus révoltant était qu'il avait choisi d'être seul. Pourquoi n'avait-il pas accepté l'aide de Sirius et de Remus lorsqu'ils étaient venus ? Harry pensait connaître la réponse : il ne supportait pas la honte.
Et puis, il avait dit la vérité, non ? Dumbledore voulait qu'Harry reste avec les Dursleys pour qu'il ne mette personne en danger. Si Voldemort ne se lançait pas activement à la recherche d'Harry, il y aurait beaucoup moins de morts et de souffrances. Harry devait rester.
C'était ce qu'il croyait. Et il en pâtissait.
Le jeune garçon en était arrivé au point où il redoutait de se retrouver soudain nez à nez avec son oncle, sa ceinture de cuir fermement logée entre ses énormes mains.
Il possédait maintenant des marques venant de chaque membre de son affectueuse famille. Des ecchymoses et des coupures recouvraient son dos. Son visage était parsemé de bleus résultant des coups infligés par Dudley, et ses mains étaient brûlées à divers endroits : la tante avait repassé avec une telle ardeur que le fer était 'accidentellement' entré en contact avec la peau de son neveu.
Il n'avait l'autorisation de manger que lorsqu'il avait si faim qu'il en était malade ce qui donnait un goût atroce à la nourriture.
Enfin, chaque nuit, Harry était oblige d'assister aux meurtres de parents et d'enfants sans défense. Au moins les hommes mouraient en combattant, tout comme la plupart des femmes qui ne portaient pas un bébé dans leurs bras. Mais les enfants n'avaient pas cette chance.
Toutefois, Harry s'imaginait que cela ne pouvait pas être pire, et il avait tort.
La douleur lancinante des derniers coups qu'il avait reçus se répandait dans son dos par vagues successives. Il s'efforça de le dissimuler tandis que, trois gros sacs sous chaque bras, il s'approchait d'un groupe de personnes attroupées devant l'épicerie.
La journée avait mal commencé. Il n'avait pas eu de petit déjeuner : en réalité, cela faisait une semaine qu'il n'avait pas mangé, mis à part les quelques pommes de l'arbre de Mme Figg dont les branches pendaient au-dessus de la haie des Dursleys. Harry avait tenté d'en attraper une à chaque fois qu'il travaillait dans le jardin. Elles le maintenaient en vie.
Peut-être qu'un jour, pensa Harry, je pourrais aller à Gringotts pour changer des Gallions en Livres et la rembourser.
Il ne pouvait même pas tenter de chiper quelque chose dans les paquets qu'il portait car, après une longue réflexion, sa Tante Pétunia avait trouvé une solution : Elle avait relevé le prix de tout ce qui se vendait à « Kings & Parkers », puis dressé une liste qu'elle avait fixée sur le réfrigérateur, juste à côté de l'ordonnance du régime de Dudley, qu'il ne suivait plus depuis longtemps.
Si Harry ne revenait pas avec les bons achats et la monnaie exacte, il le payait très cher. À cet instant, la monnaie gisait dans l'un des sacs, car Harry n'avait plus confiance en ses poches.
Quelques jours auparavant, une traînée de miettes s'échappant de la poche de son jeans s'était répandue entre la cuisine et sa chambre : il dissimulait là un biscuit qui représentait deux jours de nourriture.
Aïe.
Harry voulut éviter le bras d'un passant mais une vague de douleur se répandit dans son dos, grimpant le long de sa colonne vertébrale. Il faillit en lâcher ses sacs.
– Ça va mon petit ?
Le jeune garçon sursauta alors que deux mains froides l'aidaient à se relever. Il sentit qu'on retirait les sacs de sa main gauche.
– Mais ça pèse une tonne!
Harry frôla la crise cardiaque quand il vit qui l'avait aidé. C'était un policier. Un flic. La loi.
Il était vêtu de l'habit traditionnel, un costume bleu avec des boutons argentés, un casque sur la tête. Il ne semblait pas vraiment à sa place dans cette rue bondée, bordée de bâtiments modernes.
– C'est bon, dit Harry, essayant de se redresser du mieux qu'il pouvait.
Il tendit la main pour récupérer ses sacs. Le policier ne les lui rendit pas. Il scrutait le visage du garçon avec attention. Ce dernier s'imagina qu'il devait observer sa cicatrice.
– Tu as pas mal de bleus mon garçon…
Harry eut l'impression que son cœur s'était arrêté de battre.
Il avait jeté un sortilège de magie Instinctive, c'est à dire sans l'aide de sa baguette, sur son visage pour empêcher les gens de voir les marques. Jusqu'ici, l'oncle Vernon n'avait rien dit, mais Harry s'efforçait de renouveler le sort chaque matin.
Cependant, ce matin-là, il avait oublié. Dudley voulait qu'Harry range sa chambre, et ce dernier avait appris à ses dépens qu'il n'était pas dans son intérêt de remettre en question les idées de son cousin. Les marques sur son visage devaient commencer à réapparaître.
– Ce n'est rie- déclara Harry rapidement. Vraiment ! Je me suis cogné dans un placard il n'y a pas longtemps, c'est tout.
– Quel âge as-tu?
Quel curieux.
– Quinze ans.
– Tu es vraiment petit pour ton âge.
Harry se redressa, comme s'il se sentait offensé. Tout ce qu'il souhaitait était partir d'ici, et ceci le plus rapidement possible.
– Pourriez vous…? demanda-t-il, le bras tendu, dans l'espoir de récupérer les sacs de nourriture. Cette fois, le policier les lui donna.
Une fois qu'il les eut tous récupérés, Harry reprit sa route, mais le policier l'arrêta.
– Écoute, dit-il sérieusement. Je te soupçonne de ne pas me dire la vérité, je peux me tromper, mais s'il y a quelque chose qui te préoccupe, appelle ce numéro, d'accord ?
Il griffonna une série de chiffres sur l'une des feuilles de son carnet de contraventions, arracha la page et la glissa dans la poche de la chemise d'Harry. Ce dernier ne put pas refuser, les mains prises par les sacs.
– Ne vous inquiétez pas… déclara-t-il à l'intention du policier alors qu'il s'en allait, mais il ne se retourna pas et disparut dans la foule.
Harry remonta la rue en direction de Privet Drive tout en maugréant à voix basse.
Hermione fronça les sourcils. Trois semaines complètes s'étaient écoulées depuis que les Weasley avaient passé des heures à déchiffrer ce stupide message, qui finalement ne les avait pas du tout aidés.
C'était aussi ce jour-là qu'elle avait reçu un hibou du professeur Lupin l'informant de ce qui se déroulait sous le toit des Dursley.
Harry était maladroit. Elle pouvait le croire. Il était possible qu'il fût toujours sous le choc des évènements de la fin de l'année scolaire précédente.
Mais alors, pourquoi se faisait-elle un sang d'encre ?
C'était peut-être la faute d'Harry, après tout il ne regardait pas où il marchait.
Mais c'était parce qu'il se concentrait pour avancer.
Il devait se concentrer. Sinon, il serait tombé.
Les sacs étaient bien trop lourds pour ses épaules et ses bras blessés.
C'était de la faute de son oncle et sa tante.
Mais il ne vivrait pas avec son oncle et sa tante s'il n'y avait pas…
Voldemort. Harry jouait souvent à ce petit jeu. Et chacun des malheurs dans sa vie semblait avoir Voldemort pour seul coupable. Ou alors le coupable n'était autre qu'Harry lui-même. Sur certains points, il avouait volontiers être l'unique coupable.
Est-ce que tu préfèrerais mourir gelé… ?– Attention ! Oh, mais je n'y crois pas… C'est Harry Potter !
Harry manqua de se cogner la tête la première dans Malcolm Partridge.
– Dudley ! Regarde ce que j'ai trouvé ! Quelqu'un a laissé son chien sortir dans la rue !!
Dudley, Piers et Dennis se tenaient au coin d'une rue. Gordon et Jarvis, les nouveaux venus dans la petite bande – pour en faire parti, il suffisait d'aller à Smeltings, d'être grand, stupide et doué pour taper sur les autres ou pour les tenir – arrivèrent de l'autre côté.
Dudley afficha son sourire stupide, celui qui indiquait que quelques secondes plus tard, quelque chose de petit avec des lunettes servirait de décoration au trottoir.
– Dudley… commença Harry.
– Appelle-moi Maître Dudley, répondit celui-ci avec un plaisir malsain.
Harry serra les dents.
– Maître Dudley. Ce sont les courses de tante Pétunia. Elle va…
– On est tous témoins ! Hein les gars ? dit Dudley à son petit gang, qui ne broncha pas. On l'a tous vu renverser les courses, hein ?
Ils comprirent enfin. Même dans cette situation, qui semblait plutôt dangereuse, Harry ne pouvait s'empêcher de remarquer à quel point ils lui rappelaient les Mangemorts.
– Ah, d'accord. Ouais.
– Évidemment.
– Bien sûr qu'on l'a vu.
– Il a tout lâché et tout piétiné, c'est ça ?
– Exact, Dennis. Et après…
Dudley attrapa le sac le plus proche et dénicha un billet de cinq Livres.
– Après, il a pris la monnaie, et il est parti, vous êtes d'accord ?
– On devait faire quelque chose… ajouta Piers pour compléter l'histoire, un sourire maléfique sur les lèvres.
– Il était dangereux pour la com…com…
– Non, Jarvis. C'est la com…la communau…
– On s'en fout de ce que c'est ! Attrapez-le !
Harry lâcha les sacs. Il lui serait impossible de les sauver. Il s'avéra qu'il était incapable de se sauver lui-même.
Ils commencèrent par le jeter à terre, ce qui était supportable. Puis, ce fut le tour de nombreux coups de pied dans ses côtes déjà bien meurtries. Harry les endura. Il fit tout son possible pour ne pas crier. Il ne savait pas si le policier était déjà loin. Il n'osa pas imaginer ce qui lui arriverait si Dudley atterrissait en prison par sa faute.
– Inpedimenta !
Piers cessa de bouger. Harry se débattit pour qu'il le lâche. Paniqué, il regarda autour de lui dans l'intention de découvrir l'idiot qui avait lancé ce sortilège.
– Stupefix !
Gordon tomba sur le sol. La situation était hors de tout contrôle. Les autres garçons ne semblaient pas avoir remarqué que leurs deux compagnons étaient, pour l'un, assommé, pour l'autre, temporairement paralysé.
– Tarentallegra ! Oh, tant pis. Stupefix !
Le premier sort avait manqué sa cible. Le second eut pour effet d'envoyer Jarvis cogner contre Dudley puis de tomber immobile sur le sol.
Dennis hurla. Dudley sursauta et se retourna avec hâte, laissant Malcom tenir seul Harry par le col.
Harry trouva ses lunettes sous sa main et les mit à l'insu de celui qui le tenait. Un des verres était brisé mais il voyait plutôt distinctement à travers l'autre…
Oh non. C'est impossible.
Dudley se tenait debout, le visage dégoulinant de sueur, les yeux écarquillés. Et là, lui faisant face, il y avait Hermione. Et une baguette magique.
– C'est mieux, dit Hermione d'un ton froid. Maintenant lâche-le.
Il n'y a pas si longtemps, Dudley étaient encore terrorisé à l'idée d'être nez à nez avec un sorcier. Mais l'été qu'il venait de passer en compagnie d'un Harry quasi catatonique devait avoir remédié à sa peur.
Il fit un signe à Malcolm qui se leva, tenant fermement le bras droit d'Harry où une ancienne plaie venait probablement de s'ouvrir à nouveau, à en juger par le sang qui s'en écoulait. Dudley les rejoint et saisit Harry par l'autre bras. Avant même qu'Hermione puisse ouvrir la bouche pour l'arrêter (ou pire), Dudley avait sortit son canif et en appliquait maintenant la lame sur la gorge de son cousin.
– Si tu bouges, dit-il à Hermione, je le tue.
Hermione se mit à trembler légèrement mais conserva sa baguette pointée. Harry ne songeait qu'à une chose : « mais qu'est ce qu'elle fiche ici ? »
– Tu n'oseras pas, déclara la jeune fille. Tous remarquèrent qu'elle n'était sûre de rien. Vous êtes de la même famille, vous avez le même sang.
– J'ai déjà tué, tu sais, répliqua Dudley, une note d'amusement au fond de sa voix. Des souris et des oiseaux. Parfois des chats. Et des petits chiens. Il est l'un d'entre vous. Cela fait de lui un animal. Qu'est ce qui m'empêche de le… faire dormir un peu… ?
Harry poussa un cri, le canif lui avait légèrement entaillé le cou. Il ne réalisait même pas à quel point son regard était empli de supplication.
Vaincue, Hermione abaissa doucement sa baguette. Dudley désigna ses amis évanouis.
– Réveille-les.
Étouffant un léger sanglot, Hermione leva sa baguette à nouveau.
– Enervatum.
Les quatre garçons se redressèrent doucement.
– Venez, dit Dudley.
Sa petite bande le suivit le long de la rue, Malcolm tenant toujours Harry. Ils laissèrent les courses de la Tante Petunia derrière eux et se retournèrent pour se moquer de la jeune fille, la main fermée sur un morceau de bois qui s'était révélé inutile.
Hermione ne bougea pas. Elle n'arrivait pas à croire ce qui venait de se passer. Elle avait été battue par une bande de voyous moldus, et Harry allait en pâtir…
Qu'est ce qu'elle faisait encore ici ? Elle devait aller chercher de l'aide. Elle devait contacter Dumbledore, Sirius, n'importe qui.
Mais cela risquait de prendre trop de temps…
Impuissante, elle regarda les sacs déchirés, leur contenu répandu sur le sol. Elle ne devrait plus tarder à recevoir un hibou. Une mise en garde officielle pour avoir utilisé la magie…
Hermione remarqua soudain un morceau de papier parmi les oranges écrasées. Elle le ramassa et le déplia. Heureusement, un seul côté du papier avait été sali par les fruits.
Elle regarda fixement ce qui était écrit, puis leva les yeux vers le haut de la rue. Il y avait une cabine téléphonique à moins de vingt pas. Soudain, le propriétaire de ce papier ou ce qui l'avait amené ici n'eurent plus aucune importance.
Si quelqu'un s'était par hasard retrouvé, cinq minutes plus tard, aux environs d'une cabine téléphonique rouge postée non loin d'une pile de sacs de nourriture renversés, il aurait pu entendre une jeune fille de quinze ans déclarer :
– Bonjour … Hermione Granger … Non, vous ne comprenez pas. Ce n'est pas pour moi. C'est au sujet de mon ami Harry…
Et si la personne avait par hasard décidé d'entrer dans cette cabine téléphonique après le départ de la jeune fille, il aurait pu apercevoir un morceau de papier arraché à un carnet de contraventions. Ce papier aurait été abandonné là, posé sur les pages jaunes, deux notes inscrites dessus :
_____________
Enfants:
0800 11 11 11
_____________
M. W. J. Y. A. S. Anderson vivait dans la plus petite maison qu'il était possible de s'imaginer, au sommet d'une colline quelque part à Huntington. Bien sûr, il ne reste pas beaucoup de collines à Huntington, encore moins de vertes.
Quoi qu'il en soit, M.Anderson habitait sur l'une d'entre elle. Beaucoup de monde se demandait par quel moyen mystérieux M. Anderson parvenait à tenir le Gouvernement loin de ses terres. Mais pour Norman Mornille, c'était juste de la chance, que le Bon Dieu veille sur lui.
Norman Mornille voyait tout le monde de cette façon. Du moment que le Bon Dieu veillait sur eux, ils étaient à ses yeux des gens biens. Et comme la Bible dit que Dieu veille sur tout le monde, les yeux de Norman devaient avoir beaucoup de travail.
Sa famille s'était vite lassée de ses sermons constants : mis à part son arrière-grand-père, ils n'étaient pas des gens très religieux. Pourtant, beaucoup de ses amis lui avaient conseillé de devenir Pasteur.
Cependant Norman n'était pas vraiment Pasteur. C'était le postier du village. Et tout le monde l'appelait Norman.
Les roues de la bicyclette de Norman crissaient toujours lorsqu'il montait en haut de la colline d'Anderson. Il sifflotait au rythme du bruit qu'elles faisaient.
Il n'était pas mécontent que la maison de M.Anderson soit la dernière sur son parcours. Cela donnait à la pauvre bicyclette une occasion de tourner un peu. Parfois, il était intrigué et se demandait pourquoi M.Anderson ne recevait jamais de courrier outre les journaux. Mais c'était moins lourd. De cette manière, Norman voyait du positif dans chaque situation.
Une fois en haut de la colline, Norman s'approcha de la maison et frappa vigoureusement à la porte.
Il entendit un bruit de verre qui se brisait, puis un juron. Devant ce langage, Norman effectua un signe de croix sur la poitrine, et, une seconde plus tard, M. Anderson lui-même se tenait à la porte.
– Bonjour Norman, dit-il vivement. Vous avez mes journaux ?
– Bien sûr Monsieur, répondit Norman, le Mail et le Times, comme toujours.
Il lui tendit les journaux.
–Merci Norman. Bonne journée. Les temps sont difficiles en ce moment, non ?
– Oh, ne vous inquiétez pas Monsieur. Que Dieu vous garde.
– Oui, oui, répondit vaguement M. Anderson avant de fermer la porte.
Norman enfourcha son vélo, tout en pensant à la quiche au jambon qui l'attendait chez lui.
Quand M. Anderson retourna en courant dans son atelier, le tapis fumait. D'un geste impatient, il étouffa le feu avec son pied. Puis, il attrapa une pelle usée et une brosse et ramassa les morceaux de la flasque de potion.
Il lâcha un juron, s'en voulant pour la cinquième fois d'avoir oublié sa baguette à l'étage ce jour-là. Les rhumatismes dans ses jambes l'empêchaient de monter les escaliers plus de deux fois par jour. Ou alors, peut-être était-il fainéant.
M. Anderson gagnait sa vie en recevant des journaux Moldus et en les ré-envoyant. Albus Dumbledore le payait grassement pour ça. Anderson ne comprenait pas quel intérêt le vieil homme portait aux journaux, les nouvelles étaient si ennuyeuses. Mais cela le tenait occupé jusqu'au jour où la « chance de sa vie » se produirait et où il vendrait une potion qui fonctionnerait vraiment.
– Regarde-toi Willie, disait-il souvent. La chance va enfin arriver, tu verras. Mais tu dois la faire venir bientôt. Il ne te reste pas tant de temps que ça.
En soupirant, William Anderson saisit les journaux et les attacha à la patte de Griddle, son hibou. Il ne prit même pas la peine d'enlever l'emballage. Tandis que Griddle s'envolait dans le crépuscule avec les journaux, il se détourna. Les regards étranges que les habitants du village portaient sur sa maison ne l'atteignaient pas.
Albus Dumbledore n'avait pas mangé depuis un bon moment. Il n'avait pas particulièrement faim, ce qui ne lui ressemblait pas. Il s'assit à son bureau, résistant à l'envie de mâchonner sa plume au cas où un membre du personnel de Poudlard ferait irruption dans son bureau.
Il y avait bien une lettre qu'il avait oublié d'envoyer ou quelque chose… ?
Surgissant de la fenêtre ouverte, un hibou pénétra dans la pièce. Il portait la « Gazette du Sorcier » entre les serres. Dumbledore remercia poliment le hibou, le paya, puis le laissa reprendre sa route. Heureux d'avoir enfin quelque chose à faire, il s'installa pour lire le journal.
Au fil de sa lecture, il fronça les sourcils. Les nouvelles étaient toujours les mêmes. Les attaques des Mangemorts étaient de plus en plus féroces, mais pas un seul journal n'osait ne serait-ce que sous-entendre que le Seigneur des Ténèbres lui-même pourrait être à la tête des attaques. Pas un seul.
Ablus referma le journal dans un soupir. Ils comprendraient bientôt, et là, Fudge lui-même ne serait pas capable de les faire taire…
C'était apparemment une bonne heure pour lui, car un autre hibou approchait, silencieux et rapide, au-dessus de la forêt. Dumbledore le reconnut.
– Ah, Griddle. Comment va ce bon vieux William, dis-moi ?
Griddle hulula doucement et tendit la patte. Il détestait les dimanches. Le journal était trois fois plus lourd que d'habitude.
Albus commença à défaire l'emballage de papier dont les Moldus insistaient pour envelopper les journaux, et Griddle s'envola.
S'adossant à sa chaise, il ouvrit le journal à la Une et fit un bond, choqué par ce qu'il vit.
Mme Figg, du numéro 4, Civet Drive, dont les pommes avaient nourri Harry à intervalle régulier durant quelques jours, n'avait pas eu la chance d'ouvrir le journal ce matin là.
D'abord, elle s'était occupée de ses arbres adorés, y compris celui qui penchait au-dessus de la haie des Dursleys. Puis, elle avait répandu des miettes sur la pelouse pour attirer les oiseaux elle adorait les regarder. Ensuite, elle avait fait le ménage avant de prendre un moment pour répondre à une lettre de sa fille.
À présent, elle versait l'eau bouillante de sa théière dans un récipient garni de feuilles de thé et se préparait à servir le mélange additionné d'une quantité de lait dans sa tasse préférée, celle qui était ornée de petites pommes.
Elle ramassa le Daily Mail sur la table, le secoua pour l'ouvrir et bu une gorgée de son thé.
Puis elle hurla et lâcha la tasse qui se brisa sur le sol en cinq gros morceaux.
Hermione ne mangeait pas grand chose de son petit déjeuner, négligeant les réprimandes de sa mère. Celle ci ignorait tout du petit voyage que sa fille avait fait à Little Whinging la veille.
L'homme au téléphone avait dit à Hermione de ne pas s'inquiéter.
Devinez quoi ? Elle était très inquiète.
Pour le moment, elle n'avait rien dit à personne. Il faisait nuit lorsqu'elle était rentrée chez elle. Sa mère pensait qu'elle était allée rendre visite à Ron, en train cette fois-ci. Cependant, elle se sentait coupable, car elle savait au fond d'elle qu'elle ne faisait que retarder les choses.
Lorsque la boite aux lettres claqua, Mme Granger fit mine de se lever. Mais Hermione lui fit un signe de la tête et se leva à sa place. Elle sortit de la cuisine, laissant derrière elle ses céréales ramollies.
Tout en baillant, elle ramassa le journal et y jeta un œil. Lorsqu'elle l'entendit crier, sa mère accourut dans le couloir.
Remus Lupin portait deux sacs de provisions presque aussi lourds que l'avaient étés ceux d'Harry. Ils auraient même pu être un peu plus lourds mais Remus commençait une fois de plus à manquer d'argent.
Sirius n'avait pas d'argent. Il avait promis de rembourser Remus, et avait même été jusqu'à lui proposer de partir et d'aller vivre avec Mundungus pendant quelques temps (un vieil ami qui connaissait désormais la vérité sur Sirius, même s'il avait fallu beaucoup de temps pour le persuader) mais Remus n'avait pas voulu en entendre parler.
Dès que l'école aurait repris, ils habiteraient tous les deux à Poudlard durant au moins un semestre. Dumbledore allait avoir besoin d'eux.
Le vendeur de journaux était juste au bout de la rue. Remus se sentit le courage d'aller saluer Greg Foster, le propriétaire du magasin, qui n'était ami avec Lupin qu'en fonction de la somme d'argent qu'il recevait de lui. Remus ajusta les sacs dans ses bras et se dirigea dans cette direction.
Il s'arrêta pour regarder la nouvelle affiche à l'extérieur de la boutique. Il y en avait une nouvelle chaque semaine.
« La vie vous ennuie ? Les affaires du monde sont trop confuses pour vous ? Venez vendredi à notre réunion hebdomadaire à la mairie. Le sujet de la semaine : Le stress dû aux événements ordinaires. »
Alors qu'il lisait ça, le regard de Remus coula sur les gros titres du Mirror.
Adolescent victime de coups et blessures
Intrigué, Remus attrapa le journal. Les achats s'échappèrent de son autre main lorsqu'il vit la photographie qui couvrait la Une.
C'était une photo d'Harry. Il ne portait pas ses lunettes, mais Remus ne pouvait pas s'y tromper, il le reconnaissait, depuis les cheveux en bataille, le visage sans expression, le torse dangereusement maigre et recouvert de cicatrices, jusqu'aux jeans en haillons et aux tennis usées.
À l'intérieur, il découvrit une autre photo d'Harry. Cette fois-ci, on voyait son dos, couverts d'une multitude de plaies et cicatrices, plus nombreuses encore que sur son torse. Son pied gauche était croisé derrière sa jambe droite, comme s'il en était honteux.
Les yeux de Remus s'écarquillèrent sous le choc alors qu'il parcourait le premier paragraphe.
Voici ce à quoi les services pour la protection de l'enfance ont été confrontés hier, alors qu'ils portaient secours à Harry Potter, 15 ans, harcelé par un groupe d'adolescents qui ont pris la fuite dès l'arrivée des secours.
La rumeur dit qu'une jeune femme, dont les inspecteurs refusent de donner le nom, a appelé le numéro d'urgence après avoir été témoin de l'agression de ces jeunes sur Potter.
Cependant, certaines des cicatrices qui couvrent le corps du jeune homme datent au moins de plusieurs semaines, elles semblent être l'œuvre des tuteurs de Potter, qu'il affirme ne pas être ses vrais parents…
Remus survola le reste. Il se rendit à la page sept, où la terrible histoire continuait. Les mots ne faisaient que raconter les efforts fournis par Harry pour refuser l'évidence des actes mentionnés au début de l'article.
Il y avait une photo des lunettes d'Harry, brisées. Et un autre zoom sur une blessure profonde d'au moins un centimètre.
Le contenu du dernier paragraphe attira son regard.
Un inspecteur a déclaré aux journalistes que la nuit dernière le jeune homme parlait dans son sommeil : « laissez les tranquilles ! Ils n'ont rien fait de mal. Attendez, non ! » disait-il.
Si vous avez des informations supplémentaires concernant ce cas ou sur le lieu de résidence de ses tuteurs, appelez le numéro suivant : 0800 11 11 11 ou adressez-vous à la police SVP.
Toujours sous le choc, Remus acheta le journal sans adresser la parole à Greg, et se dépêcha de rentrer chez lui.
Sirius n'allait pas être content.
A suivre…
~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~
Grand merci à Laterose et à Keina (bon boulot sur cette partie !).
Merci également à tous ceux qui ont laissé des reviews ou posté du feedback :
Nymoue, Ginny, Tiffany, Mokido et Navi!
Luffynette: je t'ai envoyé le chapitre par mail suite à ta review…j'attends tjs une réponse !! J
A bientôt pour le troisième Chapitre : « Professeur Little » !
BiZ, nanouk !
