Titre : Cinquième Année ? Mais je n'ai pas fait mes devoirs !

Titre Original : Fifth Year ? I haven't done my homework!

Auteur : Laterose. Vous pouvez lire la version originale de cette fanfic (et toutes ses autres fics ) sur ff.net à

Traducteur : Nanouk

Beta-reader : Keina

Disclaimer : Harry Potter appartient à J.K. Rowling, Bloomsbury […] et pas à moi! Dommage. L

[Pour l'entête complète de la fic, voir le premier Chapitre]

            Voici le troisième chapitre, j'espère qu'il vous plaira.

Si Certains d'entre vous trouvent que la fic est un peu « lente » jusqu'ici, rassurez vous, les choses ne vont pas tarder à bouger un peu plus ! )

pensez au feedback ! )

Enjoy,

BiZ, nanouk !

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CHAPITRE 3

Professeur Little

Des questions. Des questions naissaient de partout. Même du fond de son cœur, de cette petite partie qui faisait de lui ce qu'il était et qui s'interrogeait également.

Comment étaient-ils arrivés ? Tout à coup, il s'était retrouvé face à un Moldu d'une quarantaine d'années alors que la minute d'avant, il avait les yeux rivés sur le visage sournois de Dudley, qui s'apprêtait à le frapper à l'aide de la canne qu'il avait déjà utilisé pour casser le bras de Harry.

Tant qu'il était transporté dans l'ambulance, il avait réussi à rester conscient.

Il ignorait comment mais ils connaissaient déjà son nom et lui posaient sans arrêt des questions. Il y avait trois hommes et deux femmes. L'un d'entre eux prenait des notes en chuchotant :

– Faites-le parler, faites-le parler !

Il avait dû s'évanouir à un moment ou à un autre. Quand il réouvrit les yeux, il était confortablement installé sur un lit d'hôpital garni d'oreillers et recouvert d'un drap.  Là, d'autres inconnus lui demandaient de se redresser pour qu'ils puissent prendre des photos.

Pour quelle raison? se demanda Harry. Peut-être dans le cas où il quitterait subitement ce monde.

Ce ne fut qu'après cela qu'ils l'examinèrent et mirent son bras dans un plâtre. Cependant, pas un seul des médecins n'arrivait à la cheville de Mme Pomfresh.

Il avait supporté les photographes car il était trop épuisé et meurtri pour les repousser, bien qu'il détestât les appareils photos et qu'ils l'eussent obligé à enlever sa chemise.

Mais ils n'obtiendraient rien d'autre de lui.

Il ne leur avait pas dit ce qu'il s'était passé.

Il ne leur dirait pas où il habitait.

Personne ne saurait la vérité. Sauf si…

– Sauf si quoi, Harry ?

– Hmmm ?

– Harry ?

– Hmm... hmm.. hmmm ?

– Fais « hmmm » tant que tu veux Harry, j'ai tout mon temps.

– Vous croyez qu'il se réveille ?

– Qu'est ce que j'en sais ? Appelez donc une de ces cinglées d'infirmières moldues …

– Sirius !

– Oh, je ne leur en veux pas. Je deviendrais fou moi aussi si je travaillais ici.

– Tu es cinglé, Sirius.

Sirius…Je connais ce prénom…

– Hermione, qu'est ce que tu vas lui dire quand il se réveillera ?

– Comment ça ?

– Tu lui as quasiment sauvé la vie.

– Et alors ? Il a sauvé les nôtres de nombreuses fois déjà. Il était peut-être temps que je lui rende la pareille.

Je connais cette voix, si familière…

– Hmmm ? je suis où ? »

– Harry!

– S… Sirius ?

– Oui, Harry. Hermione est là aussi.

Harry cligna des yeux. Il était allongé sur le dos, sur une matière confortable, et il aurait pu jurer que ses paupières étaient ouvertes. Il y avait deux grandes silhouettes floues au-dessus de lui. Il se demanda si elles étaient humaines…

– Tiens, dit l'une des silhouettes dont la voix ressemblait à celle d'Hermione.

– Oui, Harry. Hermione aussi est là…

Harry reconnut la sensation familière du métal sur son nez alors qu'on lui mettait ses lunettes. Elles n'améliorèrent sa vue que d'un seul de ses yeux, mais il pouvait distinguer Hermione et Sirius, qui avaient tous deux l'air très inquiet. Sirius, en particulier. De plus, il se devinait autre chose dans son regard. Était-ce de la peur ? De la colère ?

– J'ai rêvé de plein de gens…et ils prenaient des photos…

– Tu es dans un hôpital Moldu, Harry. Les photos étaient destinées aux fichiers de l'hôpital mais elles ont atterri dans les mains des journalistes, on ne sait comment…

Harry grogna.

– Et c'est comme ça que vous m'avez retrouvé.

Sirius rit jaune. Y avait-il des larmes dans ses yeux ?

– Remus a trouvé un journal. Je lui ai collé un œil au beurre noir quand il a essayé de m'empêcher de me lancer à la poursuite de ces… – Il s'arrêta dans l'espoir de trouver un nom convenable. Il a réussi à me convaincre que tu comptais d'avantage. Enfin, je le savais de toutes façons, je pensais juste que c'était mon devoir de...enfin…

Il s'arrêta à nouveau, il commençait à s'emmêler les pinceaux.

Harry tourna la tête du mieux que sa souffrance le lui permettait et regarda Hermione.

– Qu'est ce qu'il s'est passé ?

– C'est à toi de nous le dire, répondit Hermione. Elle semblait assez contrariée. Harry, il allait te tuer.

Oh, bon sang.

– Hermione, tu n'as quand même pas…

– Je leur ai tout dit. Mais il y a plus que ça, hein ? Ton bras n'a pas pu être cassé avant car ton cousin et l'autre garçon te tenaient. Et avant… depuis combien de temps les choses se passent-elles de la sorte ?

Harry ferma les yeux et ignora la question. Avant que quiconque ne puisse l'interrompre, il demanda brusquement :

– Comment as-tu su que c'était Dudley ?

Il se souvint des paroles d'Hermione.

Tu n'oseras pas. Vous êtes de la même famille, vous avez le même sang.

– D'après ta description, répondit simplement Hermione.

Le ton de cette réplique fit comprendre à Harry qu'Hermione elle-même avait ignoré la réponse à cette question quelques minutes auparavant et qu'elle essayait de s'en convaincre.

Cela ne servait à rien de cacher ce qu'il s'était passé à Hermione. Elle le savait déjà. Tant pis.

– Il ne m'aurait pas vraiment tué, déclara Harry en évitant de les regarder dans les yeux. Il avait juste très peur de toi, c'est tout. Tu n'avais pas à jeter un sort aux autres. Je m'en sortais bien, vraiment.

– Bouse de Dragon !! Il t'a quasiment tranché la gorge.

C'était la vérité. Sirius émit un sifflement lorsque Harry porta lentement la main à sa gorge et fit courir ses doigts sur la marque qui avait durci pendant la nuit.

À cet instant précis, on frappa à la porte. La pièce en comprenait deux, remarqua Harry, mais il n'eut pas le temps de se poser des questions du style « pourquoi ne suis-je pas dans une salle normale ? » car Sirius se transforma en un gros chien noir et se cacha sous le lit.

Harry grogna à nouveau lorsque Dumbledore ouvrit la porte et entra dans la pièce.

Il était suivit d'un petit docteur corpulent affublé d'un pantalon noir et d'une blouse blanche.

La position actuelle d'Harry ne lui permettait pas de porter son regard sur un point très bas, c'est pourquoi il lui était impossible d'employer sa technique habituelle, consistant à fixer le plancher. À la place, il observa le plafond.

– Donc nous sommes d'accord, disait Dumbledore au docteur.

Soudain, Harry pensa qu'il ne devait pas être docteur. Ceux qu'il avait vus à la télé et celui qui avait soigné son entorse à la cheville portaient des stéthoscopes. De plus, celui-ci n'avait pas du tout un air de docteur.

D'habitude, ils étaient plutôt du genre jovial, non ? Cet homme-là grimaçait. Mais beaucoup de gens grimaçait en présence d'Harry lorsqu'il était étendu sur un lit d'hôpital.

Harry était à présent très perturbé, il essaya de se concentrer pour ne pas le regarder et contempler plutôt le plafond blanc à rayures blanches de la chambre d'hôpital.

– Il restera à l'école pour la fin de l'été, et je dois envoyer toutes informations supplémentaires à cette adresse, déclara le pas-vraiment-docteur d'une voix dont la tonalité monocorde semblait sous l'influence de quelqu'un.

Harry ne croyait pas qu'il s'agisse d'un sortilège, mais juste de crainte respectueuse face à son directeur, qui était, quand il s'en donnait la peine, très enclin à inspirer ce genre de sentiments chez les autres.

– Oui, tout à fait, dit Dumbledore.

– Et vous confirmez que M. et Mme Vernon Dursley sont responsables de ces blessures ?

– Et leur fils ! ajouta Hermione. Ne vous avisez pas de l'oublier !

Grunning acquiesça.

– Ah, je vois qu'Harry est réveillé, déclara-t-il d'un ton joyeux. Ta photo est dans toutes les maisons d'Angleterre, jeune homme. Pas joli-joli ton œil… remarqua-t-il en désignant un point situé juste au-dessus du champ de vision du concerné.

Harry leva la main et comprit immédiatement pourquoi la moitié de sa vue était floue. Le verre gauche de ses lunettes avait disparu.

Ne pas oublier d'éviter la canne quand il frappera à nouveau, tu ne veux pas te retrouver avec les deux bras cassés. Whack ! Oups, pas assez rapide. Il n'y a plus qu'à ajouter une autre paire de lunettes à l'interminable liste des objets que Dudley casse systématiquement.

– Franchement, ce n'est pas si grave… hasarda Harry.

Hermione se leva d'un bond.

– Harry ! Ton bras est cassé ! s'écria-t-elle avant de ponctuer sa phrase d'une expression qu'elle n'aurait d'ordinaire jamais autorisé Ron à employer en public.

– Dudley s'est juste emporté.

– Il m'a tenue à distance en menaçant de te tuer ! C'est illégal !

– Ce n'est pas la peine, Mademoiselle, dit le pas-vraiment-docteur. Il ne dira rien. Il se tourna vers Dumbledore : Je suppose que vous me tiendrez au courant lorsqu'il expliquera la vérité. C'est plutôt dur de mener un procès à terme sans le témoin.

– Bien sûr, M. Grunning, répondit le directeur.

L'homme se passa la main dans les cheveux.

– Vernon Dursley, c'est ça ? Mon frère finance sa compagnie, vous savez, mon frère est un grand charpentier. Je suis sûr que M. Dursley va être ravi de l'apprendre…

– Votre frère est également très volubile, je suppose, dit Dumbledore. Hermione, ta mère t'attend.

C'était une invitation polie à quitter la chambre.

– Au revoir Harry, on se voit dans une semaine pour la rentrée !

Elle sortit, et, tandis qu'elle passait la porte, jeta un regard attristé par-dessus son épaule.

Au moment où Dumbledore lui tendit la main, Harry réalisa qu'il portait pour tout vêtement une chemise et un pantalon d'hôpital qui dégageaient une odeur de désinfectant. Il supposa que ses propres vêtements devaient être couverts de sang.

Il laissa Dumbledore l'aider à se relever. Il trembla un peu mais réussit à tenir debout. Harry sourit faiblement.

– Voilà, dit le directeur de Poudlard. Ne vous donnez pas la peine de nous reconduire, M. Grunning, je suis sûr que vous avez beaucoup de travail.

Grunning partit en le remerciant maladroitement et Sirius rampa hors de sa cachette.

Dumbledore sortit un boîtier à lunettes d'une des poches de sa robe de sorcier. Il avait exactement la même forme que ses lunettes en demi-lunes.

– Ceci nous ramènera à Poudlard.

Harry observa l'objet. C'était forcément un Portoloin.

– Tous les deux, dit alors Harry.

– Quoi ?

– On prend le trophée tous les deux en même temps. Ça restera une victoire de Poudlard. On sera ex æquo.

Cedric regarda Harry. Il décroisa les bras.

– Tu… Tu crois ?

– Oui, dit Harry. On s'est aidés l'un l'autre, non ? Et on est arrivés ensemble jusqu'ici. Alors, on n'a qu'à prendre le trophée ensemble.

Pendant un instant, Cedric sembla ne pas croire ses oreilles. Puis un sourire se dessina sur son visage.

– Tu as raison, dit-il. Viens.

Il prit Harry par le bras et l'aida à avancer en boitillant vers le piédestal sur lequel était posé le trophée. Tous deux tendirent alors la main vers chacune des anses de la coupe qui scintillait sous leurs yeux.

– A trois, d'accord ? dit Harry. Un… Deux… Trois…

D'un même geste, ils saisirent chacun une anse du trophée.

A cet instant, Harry ressentit une secousse quelque part au niveau du nombril. Ses pieds avaient quitté le sol et il n'arrivait plus à lâcher le Trophée des Trois Sorciers qui l'entraîna comme une tornade dans un tourbillon de couleurs, Cedric toujours à côté de lui.

– Vous êtes sûrs? demanda Harry avec prudence avant de poser son doigt sur le boîtier.

Tandis qu'il se transformait, Sirius grogna ce qui semblait être un oui puis toucha l'objet lui aussi. Durant cela il évita soigneusement de croiser le regard d'Harry.

Ce dernier eut à peine le temps de l'entendre dire :

– Tu vas devoir nous faire confiance pour cette fois…

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Le professeur McGonagall était très inquiète. À peine trois heures auparavant, Albus avait accouru en bas de l'escalier, déclarant qu'il serait absent pendant quelques heures et qu'ils comprendraient tout en lisant un journal moldu qu'il lui jeta, à son plus grand étonnement, entre les mains.

Son petit déjeuner n'avait plus eu aucun goût après cela. Elle n'avait toujours pas quitté la Grande Salle les assiettes et les couverts avaient depuis longtemps retrouvé leur propreté.

Assise sur sa chaise à la table des professeurs, elle lisait et relisait sans relâche l'article à la Une du journal.  Elle savait bien que c'était une erreur de laisser Harry chez ces gens. Pourquoi n'avait-elle pas pris le temps d'en avertir Dumbledore ?

Maintenant, elle ne pouvait rien faire. Rien, à part attendre, assise sur sa chaise, le retour de Dumbledore. Avec un peu de chance, Harry serait avec lui.

Soudain, elle se remémora la façon dont les autres professeurs avaient réagi à la nouvelle.

Le professeur Sinistra éclata en sanglots lorsqu'elle vit le journal que McGonagall avait laissé tomber devant elle. Minerva s'assit doucement et observa.

Sinistra passa le journal à Flitwick, qui, sous le choc, faillit le lâcher.

– C'est un journal Moldu, remarqua sèchement Severus Rogue, le Maître des Potions, alors qu'il fixait avec dégoût l'image immobile de Michael Owen sur la dernière page des sports.

– Mais regardez ! couina Flitwick en lui lançant le journal.

Rogue écarquilla les yeux quand il vit le titre et la photo d'Harry, famélique, couvert de cicatrices, un coquard sur le visage, soutenant son bras droit sans doute fêlé, sinon cassé.

Personne ne put déceler ce que cachait l'expression de Rogue. Il semblait toujours aussi impassible quand il passa le journal à Hagrid qui tendait la main.

Hagrid ne broncha pas, les yeux rivés sur le journal. Il se mit à trembler, de peine comme de rage, et s'agrippa aux  feuilles de papiers qui semblaient bien fines entre ses énormes mains.

– De quoi s'agit-il ? demanda la nouvelle, Wendy Little.

Elle posa une main apaisante sur l'épaule du géant et le professeur Chourave parvint à extirper le journal d'entre ses doigts gros comme des saucisses.        

– Ces… Hagrid employa un terme qui fit tiquer le professeur McGonagall, bien qu'elle ne lui en voulût pas réellement. Comment osent-ils ? Comme si ce pauvre garçon n'avait pas enduré assez de choses !

– Faites-moi voir, professeur, dit le professeur Little en saisissant le journal des mains du professeur Chourave.

Bouche bée, elle observa l'article.

– Oh mon Dieu, murmura-t-elle, c'est Harry Potter...

Soudain, Minerva entendit frapper trois coups aux portes du château, accompagnés d'un aboiement sonore. Elle bondit hors de sa chaise comme sous le choc d'une décharge électrique.

Puis elle se précipita devant Rusard, qui semblait toujours apparaître lors de tels moments, et ouvrit violemment la porte.

– Mon Dieu Minerva, dit le professeur Dumbledore. Faites attention !

Il soutenait Harry par son bras intact. L'adolescent avait l'air exténué et cet énorme chien qui ne cessait d'apparaître ici et là était aussi proche de lui que possible. Harry était maigre et pâle, il boitait, et il manquait un verre à ses lunettes.

– Entre Harry, dit Dumbledore.

– C'est quoi, un interrogatoire ? marmonna Harry en voyant tous les professeurs réunis. Cependant il laissa Sirius l'emmener dans le hall d'entrée.

Cela lui rappela quelque chose.

– Professeur, toutes mes affaires d'écoles, Hedwige-

– Quelqu'un ira les chercher en temps et en heure, répliqua Dumbledore. Direction l'infirmerie, jeune homme !

– Pourquoi ? demanda Harry. J'ai déjà passé la nuit à l'hôpital…

– Tu ne vas quand même pas rester dans ce plâtre pendant six semaines ?

Harry s'apprêtait à répondre que les enfants moldus le faisaient bien, lorsque McGonagall prit la place de Dumbledore à sa gauche et l'emmena avec ce dernier jusqu'à l'antre de Madame Pomfresh.

Elle manqua d'exploser à l'apparition d'Harry puis soupira. Il aurait dû se douter qu'elle remarquerait, bien qu'elle fût la seule.

– Potter ! Quand as-tu mangé pour la dernière fois ? Réponds !

Harry s'enfonça dans une chaise.

– Je ne me souviens pas.

– Oh si tu vas t'en souvenir. Un vrai repas…Quand ?

Harry choisit de ne pas lui parler des pommes. Sinon, on lui collerait l'étiquette de voleur en plus de celle de héros pathétique.

– Une semaine.

Madame Pomfresh inspira sèchement.

– C'était quoi ?

– Je ne sais plus ! C'est pas important !

– Je pense que si, Harry, dit Dumbledore depuis la porte de l'infirmerie, derrière Harry.

Celui-ci inspira profondément.

– Heu… du pain. Non, je me souviens ! C'était le repas de Dudley que j'avais réussit à récupérer.

Il s'arrêta en voyant madame Pomfresh trembler de rage. Elle dégaina sa baguette et tapota le bras d'Harry sous le plâtre. Il se brisa en morceaux et Harry put à nouveau remuer ses doigts.

– Bon, dit Albus Dumbledore en jetant un regard inquiet à l'infirmière. Je serais dans mon bureau quand il sera prêt, Pompom.

McGonagall et le chien noir suivirent le directeur hors de l'infirmerie.

– Une semaine ? Des restes, il y a une semaine ?? C'est incroyable que tu ne sois pas malade aujourd'hui.

– J'étais malade au début, répondit calmement Harry. Étrangement, il lui était plus facile de parler à l'infirmière plutôt qu'à Dumbledore, Sirius ou même Hermione. Mais Je m'y suis juste …habitué. Et je pense qu'ils m'ont donné quelque chose à l'hôpital…

Madame Pomfresh secoua la tête et se rua vers son bureau.

– Je ne sais pas, Potter, dit-elle en revenant deux secondes plus tard. J'ai l'impression que tu reviens ici plus souvent que n'importe quel élève dans cette école. Mis à part un, ajouta-t-elle.

Elle versa une épaisse potion verte dans un gobelet en plastique. Cela paraissait dégoûtant.

– Qui ça ? demanda Harry, curieux de savoir qui pouvait bien avoir autant d'ennuis que lui. Il se doutait déjà de la réponse. C'est mon père, c'est ça ?

– Pas vraiment, répliqua Madame Pomfresh, Bien que lui aussi soit souvent venu. D'après moi, les seuls qu'on devrait appeler « Légendes du Quidditch » sont ceux qui ne se blessent jamais. Non, le jeune homme dont je parle fut dans la même situation que toi à une époque, Harry.

– Ah bon ?

– Oui. Bois ça, et ensuite, va voir le directeur.

– Harry jeta un regard douteux à la gelée verte. Elle ressemblait en tous points à la substance qu'il avait renversée sur Crabbe et Goyle en troisième année.

– Qu'est ce que c'est ?

– Une potion nutritive. Tu n'iras nulle part avant de l'avoir bue. Surtout, tâche de bien manger après sinon il suffira d'une dose de plus pour te rendre dépendant et tu ne pourras plus rien avaler d'autre.

Harry pensa un instant qu'il préférerait passer sa vie à l'infirmerie plutôt que d'ingurgiter ce liquide. Mais il attrapa le gobelet et avala la potion d'un trait. En plus d'avoir l'aspect de boue, ça en avait le goût.

– Une partie d'échecs, Ron ?

– Non, merci, je lis.

– Tu sais quoi Ron ? Je pense qu'Hermione a déteint sur toi. Tu n'as pas arrêté avec ce fichu bouquin depuis qu'elle est venue ici. Qu'est ce qu'est ?

Fred s'élança pour le lui prendre mais Ron le maintint hors de portée, ce qui permit à George de l'ôter de ses mains.

Il regarda la couverture :

– Liens Magiques Intentionnels ou Non Intentionnels, lut-il. Quel pavé !

– Pour quoi veux-tu lire ça ? demanda Fred.

– Oh, laissez-le tranquille tous les deux, dit Molly Weasley de son fauteuil. Je trouve ça bien que Ron se mette enfin à étudier.

Les jumeaux ricanèrent.

– C'est intéressant, ok ? dit Ron, énervé, en récupérant le livre.

– D'après ça, Harry est en vie uniquement grâce à ce qu'on appelle un… – Il feuilleta un peu le livre. un lien sacrificiel, le plus fort d'entre eux étant l'acte de donner sa vie pour l'être aimé. Catégorie : Non Intentionnel.

– Quelle est la différence ? demanda George sur un ton lassé.

Ron n'y fit pas attention.

– La différence est qu'un lien intentionnel est accompli lorsque…– Il tourna quelques pages. …lorsqu'il est convenu entre deux ou plusieurs personnes qu'un lien va être établi. C'est fait à l'avance et en préparation de ce qui nous attend.

Molly leva les yeux de son tricot. Ron aperçut ce qu'il soupçonna être une manche marron dépasser de son sac.

– Je suis contente pour toi, mon chéri, dit-elle. S'il y a un contrôle sur les Liens Magiques cette année, je suis sûre que tu vas…

Mais un hibou jaillit de la fenêtre, l'interrompant soudain. C'était la chouette d'Hermione, Madeline. Ron attrapa la lettre qu'elle amenait et entreprit de la lire.

Harry marchait le long des couloirs familiers de Poudlard. C'était une sensation agréable de se savoir enfin chez soi. Il considérait Poudlard comme sa maison. De toute façon, il ne quittait le château que six semaines par an.

Il avait presque l'aspect d'un garçon normal à présent. L'ecchymose autour de son œil avait disparu, ainsi que les petites coupures causées par le verre de ses lunettes, enfin réparées. C'était un soulagement de voir correctement. 

Malheureusement, Madame Pomfresh avait lu ce fichu journal, et Harry avait dû lui montrer son dos. Elle ne pouvait rien faire pour les vieilles cicatrices mais elle avait apaisé la douleur des plaies les plus récentes. Cela atténuait un peu le souvenir de la ceinture de Vernon.

Sa jambe fonctionnait, son bras était guéri et il sentait que son estomac était agréablement plein, comme s'il venait de manger un bon repas. Ainsi ragaillardi, il se dirigea vers la gargouille de pierre qui gardait l'entrée du bureau de Dumbledore.

– Nids de cafards

Elle ne bougea pas.

– Sorbet Citron.

Rien.

– Ah.

Parfois, Harry se disait que Dumbledore devait changer sans cesse le mot de passe pour que les autres s'amusent à le deviner.

– D'accord. Sucettes au sang. Fizwizbiz. Crèmes Canari. Il ne faut pas rêver, comment ça pourrait être…

La gargouille s'ouvrit. Intrigué, Harry se demanda comment le professeur Dumbledore avait bien pu découvrir l'existence des crèmes canari.

L'escalier emmena Harry jusqu'à la porte de chêne, et il resta à l'extérieur durant un moment, écoutant la conversation animée qui se déroulait de l'autre côté de la porte.

– Dumbledore, on ne peut pas…

– Devons faire quelque chose…

– Pauvre enfant, tout seul avec eux…

– Vous devez faire quelque chose professeur Dumbledore !

– S'il vous plait ! Restez calmes !

La pièce devint soudain silencieuse et les lattes du plancher craquèrent légèrement sous les pieds d'Harry.

– Ne reste pas là, Harry, lui parvint à nouveau la voix de Dumbledore.

Harry fit de son mieux pour sourire et entra dans la pièce.  Tous les enseignants étaient présents, mis à part Rogue. Il y avait aussi une femme qu'Harry n'avait jamais vue auparavant. Il supposa qu'elle était le nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal.

– Tu te sens mieux ? demanda Dumbledore.

Harry hocha la tête.

– C'est une bonne nouvelle. Assieds-toi.

Harry s'installa sur une chaise vide, à côté de Sirius roulé en boule sur le tapis devant la cheminée, un œil ouvert. Il lui sembla que le chien était plus maigre.

– Quant à vous autres, dit Dumbledore en levant un regard azur, partez. Il y a un temps pour tout.

– Mais, monsieur… insista le professeur Sinistra, qui semblait avoir pleuré.

Enfin, le professeur Sinistra était du genre à pleurer pour un rien.

– Je vous verrais tous plus tard, conclut fermement Dumbledore. Wendy, restez là, s'il vous plait.

Tous quittèrent lentement la pièce. Tous, hormis la femme qu'il ne connaissait pas et Hagrid, qui s'arrêta pour serrer Harry dans ses bras. Harry sentit les larmes lui monter aux yeux quand il vit celles qui perlaient dans les yeux noirs de son ami.

– Vous m'avez manqué Hagrid, dit-il.

Ce dernier se contenta d'acquiescer et passa la porte à la suite du petit professeur Flitwick.

– Harry, déclara Dumbledore quand tout le monde fut parti. Voici le professeur Little. Elle va t'enseigner la Défense contre les Forces du Mal jusqu'à la rentrée et pendant l'année scolaire.

Les deux adultes sourirent quand ils virent le visage d'Harry s'illuminer.

– Vraiment ?

– Vraiment, répondit le professeur Little. C'est un plaisir de faire ta connaissance, Harry.

– De même, professeur répondit harry.

– Tu sais quoi ? émit Little, le sourire aux lèvres. Appelle-moi Wendy quand nous sommes seuls, d'accord ? Je n'arrive pas à me faire à l'idée d'être professeur. Je ne sais pas ce que ta mère aurait dit si je lui avais dit que je l'étais.

Elle laissa échapper un petit rire musical.

 – Vous connaissiez ma mère ?

– Nous étions meilleures amies à Poudlard, dit Wendy en lui posant la main sur l'épaule. Nous allons commencer tout de suite, en attendant que tes affaires arrivent. C'est d'accord, professeur ?

– Bien entendu, répondit Dumbledore, le sourire aux lèvres au spectacle de Wendy entraîner Harry hors de son bureau.

Sirius se leva et couina en les voyant partir. Harry lui fit un signe de la main mais Wendy ne leva même pas les yeux.

À peine furent-ils sortis que Sirius Black, version humaine, apparut dans le bureau de Dumbledore.

– Pourquoi l'avez vous engagée, Dumbledore ?

– Voyons, Sirius.

– Elle sait tout de moi. Elle va deviner rapidement que c'est moi.

– Et c'est pour cela que tu ne dois pas rester à Poudlard.

Sirius leva la tête.

– Mais…Harry…

– Harry est en sécurité maintenant. Si tu es d'accord, et prêt, j'ai une mission à te confier.

Il lui expliqua. Les yeux de Sirius s'illuminèrent de la même façon que ceux d'Harry quand ce dernier avait su qu'il apprendrait la Défense contre les Forces du Mal avec le professeur Little. Les Dursleys pouvaient bien attendre. Il y avait un plus gros poisson à attraper.

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– C'est ça?

– Ouais, c'est tout.

– Quoi, une malle d'école, quelques piles de vêtements, une taie d'oreiller et…une chouette vous m'avez dit ?

– Ouais. C'est dans la pièce d'à côté.

– Heu… – le sergent chercha quelque chose à dire au jeune officier impertinent. Heu, qu'est-ce qu'il y a dans la taie d'oreiller ?

– Mmm… quelques lettres, des cartes d'anniversaire, une plume et de l'encre, Sergent.

– Une plume?

– Heu…oui, sergent Oh, et ça.

Le jeune officier lui tendit un vieux livre abîmé.

– Je pense que c'est un journal intime, sergent. Sauf que je ne comprends rien à ce qui est écrit. On dirait une autre langue.

Le sergent prit le livre des mains de son collègue et l'ouvrit au hasard. Il ne comprenait pas non plus.

L'écriture se composait de symboles étranges et entremêlés, qui semblaient avoir été dessinés plutôt qu'écrits.

Cela n'avait aucun sens ! Fatigué et énervé, le Sergent remit le journal dans la taie d'oreiller.

– Tout ça ne nous sert à rien. Autant le donner à cet homme quand il viendra.

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Le professeur Dumbledore ramassa la taie d'oreiller et en sortit un vieux livre abîmé. Il murmura quelques mots d'excuses à Harry avant de l'ouvrir. Il écarquilla les yeux. Ce n'était pas écrit dans une langue qu'il connaissait. Il ne reconnaissait même pas l'alphabet !

Rapidement, il mit le journal dans le tiroir du bas de son bureau, dans l'espoir de pouvoir le déchiffrer ultérieurement.  Il espéra qu'Harry ne remarquerait pas qu'il avait disparut.  Malgré son calme olympien, Dumbledore attachait beaucoup plus d'importance que d'autres à ce qui était arrivé à Harry pendant l'été.

A suivre…

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Remerciements :

Keina : Il est très bien beta-isé ce chap ! Ne t'inquiète pas !

Tiffany, chen (alias sarah) , Ginny, Kestrel, Nymoue, PAtty, ophelie, Luffynette (ma plus fidèle « revieweuse » !), Navi (je suis toujours impatiente de recevoir du feedback de ta part!), Mokido (merci de tant d'enthousiasme J ), Shiny, Taholina (à qui j'accorde la palme du meilleur compliment sur la fic ! Thanks dear !! ), et merci aussi à tous ceux qui ont lu la fic mais qui n'ont pas envoyé de feedback !!

A dimanche prochain pour le chapite 4 !

BiZ, nanouk !