Titre : Cinquième Année ? Mais je n'ai pas fait mes devoirs !

Titre Original : Fifth Year ? I haven't done my homework!

Auteur : Laterose. Vous pouvez lire la version originale de cette fanfic (et toutes ses autres fics ) sur ff.net à

Traducteur : Nanouk

Beta-reader : Keina

Disclaimer : Harry Potter appartient à J.K. Rowling, Bloomsbury […] et pas à moi! Dommage. L

[Pour l'entête complète de la fic, voir le premier Chapitre]

A/N : la magie Instinctive est de la magie sans baguette.

Note de Nanouk : Bon, je sais, ça fait un sacré bout de temps que je n'ai pas updaté. Et c'est intégralement ma faute car j'ai eu tout un tas d'autres choses à faire et à penser. Mais vous voyez, le nouveau chapitre est enfin là, et les autres aussi suivront !! J'espère seulement qu'il reste encore quelques lecteurs qui n'ont pas tout oublié de cette fic ! Et puis, si vous ne vous en souvenez pas, c'est l'occasion rêvée de relire la fic depuis le début, non ?

Bonne lecture,

Nanouk.

CHAPITRE 14

Un courrier depuis l'enfer, ou plutôt depuis le Devon, et une résolution

C'était avant qu'il ne commence son journal. Voilà ce à quoi il pensa en premier. Il comprit ensuite qu'il s'agissait du jour où il était revenu de Poudlard.

Il s'observa alors qu'il descendait de la voiture tout juste garée dans l'allée du numéro 4, Privet Drive.

Il observa l'homme descendre de la voiture et bousculer contre le mur du garage le jeune homme brun qui essayait d'ouvrir le coffre.

Il vit son expression choquée alors que l'homme lui disait :

– Toi, tu rentres. Je m'occuperai de tes affaires.

Sa façon de dire « affaires » plaçait sa malle de Poudlard au même niveau que quelque chose qu'un chien aurait fait dans la rue.

– D'accord, mon Oncle, s'entendit répondre Harry.

L'imposant bonhomme le poussa à nouveau contre le mur, si discrètement que personne n'aurait pu l'apercevoir. La facilité avec laquelle il le malmenait sembla lui redonner confiance.

L'ombre d'Harry se tenait près de la porte, regardant son image passée laisser son oncle l'adosser contre l'autre voiture garée là, près des outils de jardinage, étincelante.

– Je t'ai demandé de rentrer, rugit Vernon Dursley, son visage tout proche de celui d'Harry.

Il saisit son neveu par le col de son pull trop grand et le souleva.

Le garçon fouilla ses poches, mais elles étaient vides. Sa baguette était dans la malle.

– Maintenant, obéis-moi.

L'homme lâcha le Harry du passé qui se précipita, empoignant la cage d'Hedwige au passage.

 La chouette couina d'être ainsi dérangée tandis qu'Harry ouvrait la porte en grand et courait à l'intérieur.

L'ombre du Harry actuel traversa la porte maintenant fermée. Il ne voulait pas le faire, mais ne put s'en empêcher. Il gravit les escaliers à la suite de son passé.

Il se souvenait de tout cela. Pourquoi devait-il le voir à nouveau ?

Harry déposa la cage d'Hedwige sur la table et observa la pièce.

La chambre était nue, vide de presque tout ce qui s'y trouvait avant, mis à part les meubles. Tout indiquait que les barres à la fenêtre seraient de nouveau mises en place lorsque l'Oncle Vernon prendrait le temps de les ajuster dans les trous pratiqués à cet effet dans le mur.

Les escaliers craquèrent, et les deux Harry se retournèrent comme un seul homme.

L'oncle Vernon se tenait dans l'embrasure de la porte.

– Où sont mes affaires d'école? demanda le Harry du passé.

En unique réponse, l'Oncle Vernon le saisit d'une seule main et l'expédia sur le lit. Il tomba sur le dos et ne bougea pas.

L'ombre d'Harry se trouvait près du bureau, incapable de détourner le regard.

 

– Maintenant écoute bien, dit l'Oncle Vernon. Tu ne quitteras pas cette pièce jusqu'à la fin de ta misérable vie, sauf pour faire des corvées pour ta tante Pétunia. Je me fiche de ton Parrain ou des autres. Personne n'a de preuves que tu as un tuteur légal, donc tu m'appartiens.

'Se demande-t-il même si je suis inconscient ou non ?' se demanda Harry.

– Tu as vécu dans cette maison pendant quatorze ans et tu n'as jamais remboursé. Et bien, tu vois, gamin, ça va changer. Pas de travail signifie pas de nourriture, ni d'eau, c'est compris ?

Le garçon étendu sur le lit ne broncha pas. Harry se souvint qu'il avait agi ainsi plutôt parce qu'il n'arrivait pas à y croire qu'à cause du choc de sa chute.

– Est-ce que c'est compris? Rugit l'Oncle Vernon.

Les cinq minutes qui suivirent n'avaient été que douleur et confusion à l'époque, mais maintenant, Harry voyait  chaque coup de poing, de pied, chaque fois où il heurtait le mur.

'Je ne me défends pas', réalisa Harry. 'Même lors de ce premier jour, je ne me défendais pas'

Comme à son habitude, Harry s'éveilla à cinq heures du matin. Il transpirait de la tête aux pieds. Les draps étaient enroulés autour de son corps. Il essaya de s'en dépêtrer le plus silencieusement possible.

Il ouvrit les rideaux de son lit à baldaquin et écouta la respiration calme des quatre garçons qui partageaient sa chambre.

La lune gibbeuse était encore haute dans le ciel. Harry passa ses robes d'écoles, les vraies cette fois, et y fixa la véritable insigne de préfet.

Puis, il laissa un mot à Ron, lui disant où il allait, et s'apprêta à quitter la pièce.

C'est alors qu'il réalisa qu'il manquait quelque chose et il s'en voulut de ne pas l'avoir remarqué la veille au soir.

– Zut ! marmonna-t-il. Où est donc ce serpent ?

Il ne le vit nulle part, c'est pourquoi il s'en tint à ce qu'il avait prévu.

Une fois qu'il eut passé la porte, il vérifia que la Grosse Dame était toujours endormie et se transforma.

Il se trompa de chemin deux fois en cherchant la statue de Remus avant de rejoindre finalement la gargouille en forme de loup.

Ne sachant trop que faire, il griffa le visage de la statue. Celle-ci s'anima et Harry fit un bond en arrière. La gargouille l'observa un moment, puis s'ouvrit.

Harry resta immobile, s'attendant à un piège, jusqu'à ce que Remus se présente dans l'ouverture:

– Entre donc, Milord.

Je vais le tuer, songea Harry alors qu'il trottinait derrière la gargouille ouverte jusque dans la pièce confortable où son ancien professeur vivait.

Quand Remus eut complètement fermé la gargouille, Harry était déjà transformé.

– Pourquoi ce vilain regard, Mon Seigneur ? demanda Remus avec naturel.

– Je ferai bien pire si tu m'appelles par ce nom stupide une fois de plus.

Remus rit :

– Ali a toujours été un peu romantique, dit-il en s'asseyant et en encourageant Harry à faire de même. Je suppose qu'elle n'a pas changé.

– Si tu le dis. Comment ai-je pu rentrer sans le mot de passe ?

– La gargouille est programmée pour empêcher les humains d'entrer, ce n'est pas la même chose avec les animaux.

– Ok…que fais-tu déjà debout ?

– Je n'arrivais pas à dormir. Et toi ?

– Je me lève toujours aussi tôt.

Remus arqua un sourcil.

– Ok. J'ai fait un rêve. Pas comme ça ! ajouta-t-il rapidement lorsque le visage de son ami se teinta d'inquiétude. C'était juste un…mauvais rêve.

L'ancien professeur ne parut pas satisfait mais il n'insista pas.

– Alors Harry, comment tu sens-tu maintenant que tout le monde est revenu à l'école ?

– Je ne sais pas. Je pense que c'est de cela que je voulais parler.

Remus s'adossa contre l'imposant dossier.

– Je t'écoute, Harry.

Il ne sut pas vraiment pourquoi mais cela le mit encore plus mal à l'aise.

– Et bien, j'en ai dit autant que j'ai osé à Ron et Hermione, mais ils me regardent sans cesse du coin de l'œil, comme s'ils s'attendaient à ce que je m'évanouisse ou je ne sais quoi.

– C'est compréhensible, dit Remus. D'après ce que j'ai entendu, ton état à la fin de l'année dernière était assez grave pour que tes amis s'en inquiètent. Et n'oublie pas, Hermione était témoin de ton 'accident' cet été.

– Mais ce n'est pas uniquement cela qui m'inquiète. L'an dernier, après que Cédric…..après la Troisième Tâche, tout le monde m'évitait dans les couloirs, comme en deuxième année lorsque tout le monde croyait que j'étais l'héritier de Serpentard parce que j'étais un Fourchelangue.

Cela lui rappela quelque chose.

– Et maintenant, Sleeve a disparu. Quoi qu'il en soit, je ne sais pas à quoi m'attendre.

Remus soupira.

– Tu as raison Harry. Tout cela en même temps, c'est bien trop pour qui que ce soit, et en particulier pour toi. Mais j'ai bien peur que tu n'aies pas vraiment le choix. Avec le temps, Ron et Hermione vont réaliser qu'ils n'ont pas à avoir peur, et pour les autres élèves, même s'il leur faudra peut-être un peu plus de temps, eux aussi s'habitueront à toi comme ils l'avaient fait lorsque tu étais nouveau ici.

– Je n'ai pas encore croisé Malfoy, déclara soudainement Harry. Que crois-tu qu'il va faire, maintenant que son père lui a raconté tout ce qu'il s'est passé quand…. Quand Tu-sais-qui est revenu. Est-ce que rien n'aura changé ou bien aura-t-il reçu l'ordre de m'envoyer un sortilège dès qu'il en a l'occasion ?

Ils restèrent silencieux un moment. Puis, Remus déclara :

– Harry, j'ai bien peur que tu doives trouver les réponses à tes questions par toi-même. Pour l'instant, révisons ensemble quelques animaux qui pourront te sembler utiles. Je suppose que tu n'as pas trouvé le temps de travailler hier soir, avec toutes ces explications que tu as sans doute dû fournir…

**************************************************

Harry gravit quatre à quatre les escaliers jusqu'au hall d'entrée, n'osant pas se métamorphoser. Il était maintenant plus de sept heures et les élèves comme les professeurs étaient levés.

Il s'était dépêché pour rien, car il n'y avait pas encore beaucoup de monde attablé au petit déjeuner lorsqu'il franchit les portes de la Grande Salle. Pour le premier jour du semestre, ce n'était pas très surprenant.

Wendy et Hagrid lui dirent bonjour de la main depuis la table des professeurs. Harry sourit et fit un signe en retour avant de s'asseoir en face de Fred et Georges, qui étaient les deux seuls Gryffondor à table, à l'exception de quelques préfets assis à l'autre bout. 

– Salut Harry, dit George.

– Salut, répondit Harry.

Fred fit une grimace. Devinant ce qui le dégoûtait, Harry toucha son insigne de préfet du doigt.

– Ce n'est pas si mal, tu sais, dit-il. Réfléchis, je peux me promener dans l'école à toute heure sans devoir me cacher.

– Se cacher, c'est ça le meilleur, répliqua George en prenant une tranche de pain.

Harry émit un rire, en dépit du sérieux apparent de son interlocuteur.

– Profitons de pouvoir te parler seuls à seul, Harry, dit Fred en baissant la voix. Merci encore.

– Ouais, ajouta George, nous sommes les Weasley les plus riche des vingt-et-un qui sont en vie, sauf peut-être Percy.

– Nous avons acheté les robes de soirée, dit Fred. La tête que Ron a fait ! Il pensait qu'on les avait ensorcelées.

– Maman voulait vraiment savoir où nous avions eu l'argent, mais nous n'avons rien dit. On a juste dit que nous avions fait des économies.

– Elle ne sait toujours pas que nous avons tout perdu. Quand elle n'a pas réussi à savoir pourquoi nous faisions quelque chose de gentil pour notre frère sans qu'elle nous le demande, elle a abandonné.

– Comment Percy est-il devenu si riche ? demanda Harry, piochant sans appétit dans son porridge.

– Tu ne le sais pas ? Il a été fait Directeur du département de Coopération Magique Internationale au début de l'été.

– Il faisait tout le boulot de Croupton de toutes façons, donc il lui on donné le boulot. On pensait que Papa et Maman allaient être heureux, mais, bizarrement, ils sont d'autant plus inquiets.

Harry se demanda quelle histoire avait inventé le ministère au sujet de la mort de Bartemius Croupton, mais il n'osa pas poser la question.

A la place, il écouta Fred et George discuter de ce qu'ils allaient faire de l'argent gagné au Tournoi des Trois Sorciers, jusqu'à ce que Ron et Hermione entrent. Ron serrait dans sa main un morceau de papier.

– Tu m'as fait la frayeur de ma vie avec ça, dit Ron. Il roula en boule le morceau de papier et le lança à Harry. Ce furent ses réflexes de Quidditch qui empêchèrent le projectile d'atterrir dans son porridge.

– J'ai cru que tu avais quitté l'école ! Puis je me suis souvenu de ce que tu as dit hier soir.

Harry déplia le papier et sourit.

'Ron,

Je suis parti voir Lunard.

Harry.'

Fred et George semblaient intéressés, c'est pourquoi Harry changea de sujet et tout le monde discuta jusqu'à ce que les nouveaux emplois du temps arrivent en piles au milieu de chaque table.

Harry chercha dans la pile des Cinquième années jusqu'à ce qu'il trouve son emploi du temps ainsi que ceux de Ron et Hermione. Il leur donna.

La première chose qu'il remarqua fut qu'au lieu de leçons courtes et réparties sur toute la semaine, ils avaient maintenant des cours plus longs : un avant la pause de 10 heures, un après, et un l'après midi.

Trois cours par jour.

La deuxième chose qui leur sauta aux yeux fit grogner les deux garçons :

– Potions comme premier cours le samedi matin ? gémit Ron. On va mourir !

– Oui, mais encore faut-il survivre pendant le cours de Soin des Créatures Magiques juste après, répliqua Harry, ayant tout oublié de son petit-déjeuner. Et les cours sont trois fois plus long qu'avant !

– Honnêtement, est-ce que ça change quelque chose de savoir quand dans la semaine nous avons un cours ou un autre ? demanda Hermione en beurrant sa tartine.

– Bien sûr que oui ! Et surtout quand on a botanique en dernier le vendredi après-midi, répondit Ron qui jetait un œil en coin à l'emploi du temps d'Hermione, essayant d'y trouver quelque chose d'anormal.

– TU plaisantes ! s'écria Hermione en lâchant toast. Elle prit son emploi du temps dans la main il était maintenant couvert de confiture. On ne pourra jamais rester éveillés assez longtemps pour ne pas se faire mordre par quelque chose !

– Surtout quand on a Divination juste avant, grimaça Harry. Et aussi le mercredi, regarde.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Neville qui s'installa avec eux, accompagné de Dean, Seamus, Lavande et Parvati.

– Regardez ça, dit Harry.

Ils prirent tous un emploi du temps, excepté Seamus, qui regardait Harry d'une manière étrange. Quand Neville lui mit un coup d'épaule dans les côtes et lui tendit son emploi du temps, il sursauta et l'empoigna sans tarder.

– Ces longs cours sont bizarres, dit Neville qui lisait l'explication au dos de la feuille avant de la retourner.

Là, il devint blême.

– Deux cours de Potions ?

– En premier le samedi et aussi en fin de matinée le jeudi, répondit Dean. Comment allons-nous survivre cette année ? En plus, on est encore avec ces fichus Serpentards…

– Deux cours de Potions ?

– Eh bien, continua Hermione après avoir repris sa tartine et nettoyé la confiture renversée, au moins, nous avons Défense Contre les Forces du Mal aujourd'hui, ça ne devrait pas être mal.

– Deux cours de Potions ?

– Oh, non, dit Harry.

– Deux cours de Potions ?

– Quoi ?

– On a Métamorphose en premier ce matin.

– Et qu'est-ce que ça a de si terrible ?

– Deux cours de Potions ?

– Neville, la ferme.

Harry déglutit avec difficulté. Il espérait de toutes ses forces que le professeur McGonagall avait jeté un œil dans sa classe avant le cours. A ce moment précis, il regrettait vraiment d'avoir osé faire quelque chose à la décoration de sa classe.

– On ne sera pas vraiment réveillés pour profiter du cours de Défense de toutes façons, Hermione, ajouta-t-il rapidement. On a Histoire de la Magie avant.

Tous grognèrent et Ron le frappa sur la tête avec un beignet pour avoir interrompu ses rêvasseries.

– Je serai réveillé, déclara-t-il fermement.

– Ouh…. Ronnie est a-mou-reux ! s'écria Fred.

Il reçut lui aussi un coup de beignet.

– Eh bien, eh bien, Ron, dit George, ce n'est pas vraiment un comportement de préfet. J'attendais mieux de toi.

Ron réalisa que le professeur McGonagall l'observait d'un oeil rigide. Alors, il rassembla les éléments de son petit-déjeuner, rougissant.

Le courrier n'arriva pas avant que tous les élèves soient dans la Grande Salle.

Les premières années étaient assis à l'autre extrémité de la table, Harry aperçut Sarah Pordell, installée juste à côté de Juliette Weasley, qui parlait très fort et remplissait l'assiette de Sarah de nourriture.

Harry en fit la remarque et Ron répondit que sa cousine était toujours comme cela.

Rogue n'était pas encore là.

Hedwige ne rejoignit pas Harry pour picorer ses restes de bacon comme elle le faisait habituellement – Harry devinait pourquoi – mais Madeline voleta gracieusement pour venir se percher sur le bord du verre d'Hermione.

Après que la plupart des chouettes se furent posées, Harry leva les yeux, essayant d'apercevoir quelque chose à travers les fenêtres sans vitres.

Soudain, son cœur commença à battre la chamade.

– Harry, qu'est-ce que tu attends?

Il ne pouvait pas répondre. Il attendait, le souffle court. S'il avait jeté un œil vers la table des professeurs, il aurait pu voir que tous regardaient aussi par la fenêtre.

Le silence d'Harry se répandit autour de lui, avant de gagner toute la table des Gryffondors, puis de se propager dans l'école entière. Tout le monde attendait. Pour quelle raison ? Ils l'ignoraient. La plupart des élèves, confus, regardaient les professeurs.

C'était comme ce silence soudain au théâtre, quand il n'y a aucun signal mais que tout le monde comprend instinctivement qu'il faut maintenant se taire, que quelque chose va se passer.

Et là, brisant le silence, ils perçurent tous distinctement un battement d'ailes. Harry se leva et s'écarta du banc. Wendy fit de même, de l'autre côté de la pièce.

– Je peux m'en occuper, professeur, déclara clairement Harry.

Tout le monde se tourna vers lui.

D'un seul coup, la peur qui le glaçait s'était évanouie.

Voldemort était plus fort que lui dans des cimetières, dans des cavernes sous terre, dans l'obscurité de ses rêves. Mais il ne l'aurait pas ici, chez lui, devant tous ceux qui partageaient son quotidien, ses professeurs, ses amis, ses ennemis. 

– Harry, commença Wendy, l'air inquiet.

– J'ai dit que je pouvais m'en occuper, répéta Harry.

Le professeur McGonagall aida Hagrid à faire asseoir Wendy. Harry regarda Dumbledore, qui hocha la tête.

La chouette brune atteignit la fenêtre. Des centaines de paires d'yeux la suivirent alors qu'elle se dirigeait sans hésitation vers le petit garçon aux cheveux noirs, qui reculait en direction de la porte d'entrée de la Grande Salle.

Harry ouvrit la porte, sans quitter la lettre des yeux. Elle était dans une enveloppe rouge, et s'approchait de plus en plus près.

Lorsqu'il attrapa la lettre que l'oiseau avait lâchée, plusieurs personnes retinrent leur souffle. C'était une beuglante, les coins fumaient déjà. Rapide comme l'éclair, Harry la jeta dans l'entrée et plongea à sa suite, claquant les portes derrière lui.

–  Harry ! cria Hermione.

La beuglante explosa, dix fois plus forte, dix fois plus dangereuse que les autres. Seul dans l'entrée, Harry évita le jet de flammes qui le visait.

Le rire gela jusqu'aux os toutes les personnes présentes dans la Grande Salle. Hermione et Ron étaient assis, écoutant, impuissants pendant que Fred et Seamus les maintenaient en place.

Un rire froid, moqueur. Le son glaça Harry tandis qu'il se mettait hors de portée.

Oh, par pitié, faites qu'il ne parle pas.

Hermione enfonça ses ongles dans la paume de Seamus qui hurla et la lâcha. Ron l'attrapa alors qu'elle s'emparait de sa baguette en vue d'ouvrir les portes de la salle.

– Lâche-moi, George!

– HARRY POTTER!

Plusieurs Premières Années hurlèrent ; d'autres se bouchèrent les oreilles. Fred et George lâchèrent Hermione et Ron. Ils ne bougèrent pas, les yeux écarquillés.

– TU CROYAIS QUE JE T'AVAIS OUBLIE?

Le professeur McGonagall se leva, Dumbledore lui posa la main sur l'épaule.

– NE T'EN FAIS PAS, HARRY POTTER…

On entendit une autre explosion depuis la grande salle, Harry esquiva une grosse boule de feu qui fonçait droit sur lui.

Il s'en voulut de ne pas y avoir pensé plus tôt et invoqua un grand bouclier, songeant au fait qu'il aurait dû manger plus au petit déjeuner. Son bouclier et lui avaient besoin d'énergie. Le bouclier resta fermement en place alors que des boules de flammes et des langues de feu rebondissaient à son contact.

– JE NE T'OUBLIERAI JAMAIS… TU ES LE PREMIER SUR MA LISTE, HARRY. IL NE FAUT PAS T'EN FAIRE...

Je ne m'en fais pas… crois-moi… Hermione hurla et cacha son visage dans les robes de sorcier de Ron, tandis qu'une explosion bien plus forte que les précédentes retentissait et renversait son verre.

Puis, ils entendirent la voix d'Harry, puissante et claire par-dessus le bruit des flammes.

– Ce que tu fais ne sert vraiment à rien, tu sais. Le truc avec le gaz empoisonné, ça c'était original, mais là, c'est vraiment bas. Des beuglantes qui jettent des flammes. Je m'attendais à mieux venant de t-

Harry se pencha à nouveau alors que quelque chose de très chaud volait vers lui.

– VRAIMENT, JE CROYAIS QUE TU AVAIS DE BONNES MANIERES. TU AS ETE TRES GROSSIER LA DERNIERE FOIS QU'ON S'EST RENCONTRE…TU N'AS MEME PAS DIT AU REVOIR… continua le message pré-enregistré.

Ron ferma les yeux et s'imagina ce qu'il se passait derrière les portes closes.

Il entendit un objet lourd tomber sur le sol, sans doute une armure, et cela le tira de sa rêverie.

– Parfait. Regarde ce que tu as fait. Je te suggère de ramasser ton…hey!

Il avait oublié de maintenir son bouclier pour faire le malin. Harry s'empressa d'éteindre les flammes sur ses robes de sorcier.

– TU ES COMME CA, POTTER, PAS DE RESPECT NI DE MANIERE. PAS DE CERVEAU NON PLUS. TOUT COMME TON PERE, VRAIMENT. LUI AUSSI CROYAIT AVOIR UNE CHANCE. HA !

Le rire dérangé se répercuta à nouveau sur les pierres et les étudiants ne bronchèrent pas, horrifiés.

Ron trouva le courage de quitter des yeux la porte de la Grande Salle pour observer Malfoy et ses gardes du corps. Voyait-il un sourire sur son visage ?

– MAINTENANT, HARRY, CA M'EMBETERAI VRAIMENT QUE TU T'EN AILLES AVEC UNE MAUVAISE IMAGE DE TON PERE. IL A COMBATTU COURAGEUSEMENT. J'ESPERE QUE TU NE VA PAS ME DECEVOIR DE LA MEME FACON. JE VEUX QUE TU ME COMBATTES HARRY, JE NE VEUX PAS D'UN AUTRE JEU DE CACHE-CACHE. ET UNE FOIS QU'ON AURA FINI DE JOUER, JE PASSERAI A L'ETAPE SUIVANTE. JE TUERAI TOUS CEUX QUE TU AIMES, ET JE TE FERAI  REGARDER. QU'AS-TU A REPONDRE A CELA ?

Le bruit des flammes cessa.

Harry abaissa son nouveau bouclier de façon à ce que la semi-obscurité du hall d'entrée ne soit rompue que par la lumière tamisée passant par les fenêtres ainsi que par les restes encore embrasés d'une enveloppe rouge.

Le silence de la Grande Salle était étrange après tous ces cris.

Le jeune magicien tourna sa langue dans sa bouche pour avoir assez de salive, puis cracha sur les cendres.

– Je dis, laisse tomber, déclara-t-il.

Il ajouta une grossièreté en Fourchelangue et prit le chemin de la Grande Salle.

– Ceci, déclara-t-il une fois dans l'immense pièce, manquait tellement d'originalité que même un enfant de cinq ans pourrait faire mieux.

Il baissa les yeux et vérifia qu'il n'était pas blessé. Il était indemne excepté un pan de sa robe qui avait roussi. Il soupira, retourna s'asseoir à sa place et reprit sa fourchette, comme si de rien n'était.

Silence.

Harry jeta un oeil à la table la plus proche – Serdaigle.

– Je peux vous aider? Demanda-t-il.

Tout le monde s'en retourna immédiatement à son petit-déjeuner, à grands éclats de voix.

Le garçon secoua la tête et coupa un morceau de bacon.

Les Gryffondors étaient les seuls à ne pas manger.

– Harry, commença Hermione, c'était quoi ça ?

– Cela, reprit Harry, était une lettre depuis l'enfer. Ou plutôt, depuis le Devon.

– Tu as fait comme si c'était presque rien, marmonna Ron. Tu croyais que personne ne s'en rendrait compte ?

– Tu crois que les gens vont y faire attention la prochaine fois ? Ou la fois suivante ? lui demanda Harry. Si j'en fais une affaire d'état la première fois, je peux m'occuper des autres sans me soucier des réactions. Bien que j'aurais préféré arriver jusqu'aux jardins. Il était vraiment obligé de parler si fort ?!

– Les autres ? couina Neville.

– Ce n'est pas parce qu'Il a déversé Sa bile lors du premier jour d'école qu'Il va s'arrêter là Neville, dit Harry. Tout ce que j'espère c'est qu'Il fera preuve de plus d'imagination la prochaine fois. J'ai besoin d'entraînement.

– Tu aurais juste pu répondre 'non', déclara Ron, toujours sous le choc mais réussissant pourtant également à paraître ennuyé.

Il jeta un œil à l'autre bout de la table :

– Tu réalises que tu as fait frayeur de leur vie à tous les Premières Années ?

– Il verront pire que ça, dit Harry en haussant les épaules. Autant qu'ils s'y habituent dès maintenant.

– Quel optimisme ! répondit George, les sourcils froncés.

– Oui, hein ? répliqua Harry d'un ton que personne n'osa contredire.

Il rencontra Wendy dans l'entrée après le petit déjeuner :

– Magnifique ! dit-elle en le serrant dans ses bras.

– Lâches-moi ! dit-il. Des nouvelles de Rogue ?

– Pas l'ombre d'une nouvelle. J'ai demandé à Dumbledore s'il avait envoyé quelqu'un à sa recherche mais il m'a répondu qu'il faisait confiance à Rogue pour être assez cynique pour rester en vie. Peut-être que tu devrais faire quelque chose…. Ajouta-t-elle en indiquant l'ourlet brûlé de ses robes d'écoles noires.

– Il faudrait, dit Harry. On se voit cet après-midi, donc ?

– Oui, je vous ai pour mon premier cours. Je dois m'occuper de deux classes de Rogue ce matin. Je crois que vous avez McGonagall en premier ?

Harry grogna une nouvelle fois au grand amusement de Wendy.

– Avec un peu de chance, elle ne sera pas trop en colère, ajouta-t-elle avec un sourire diabolique.

– Je lui dirai que c'est de ta faute, répliqua Harry, conscient qu'Hermione et Ron écoutaient la conversation.

– Tu n'as pas intérêt. Prends tes responsabilités. Salut!

Elle se précipita dans les escaliers qui menaient aux cachots.

– Je ne savais pas qu'elle était qualifiée en Potions, dit Harry, pensif, sans s'adresser à qui que ce soit.

– Elle n'a pas forcément à l'être, répondit Hermione alors qu'ils entamaient leur ascension des escaliers. Elle peut juste leur dire de recopier des extraits des manuels. Harry, de quoi parliez-vous qui était en rapport avec McGonagall ?

La question était très simple mais le ton qu'elle employa signifiait : je n'aime pas quand les gens me cachent des choses.

Comme Harry savait à quel point cela pouvait être désagréable, il répondit.

– J'ai fait de petits changements dans sa classe, déclara-t-il, rougissant. Ce n'est vraiment pas grand chose, mais je ne pense pas qu'elle y ait mis les pieds depuis que je suis arrivée. Si elle me soupçonne, elle va me tuer.

– Tu vas y passer, admit Ron. Tu n'as plus qu'à profiter du peu de temps qu'il te reste à passer avec nous.

Harry marcha en silence le reste du chemin, tandis que ses deux amis se disputaient sur le programme de métamorphose de l'année.

Ron n'avait pas dit cela en le pensant, bien sûr, mais Harry ne pouvait s'empêcher de remarquer à quel points ces quelques mots finiraient par être vrais.

Tu n'as plus qu'à profiter du peu de temps qu'il te reste à passer avec nous.

'Et c'est ce que je compte faire', songea Harry avec insistance alors qu'ils rejoignaient la file qui se formait devant la salle de classe de McGonagall. Il répara le bas brûlé de ses robes de sorcier d'un seul regard.

'C'est ce que je compte faire.'

A suivre…

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Pas de remerciements cette fois car j'ai perdu les reviews envoyées par mail à cause des nombreux crashs de mon ordi depuis la dernière mise à jour. J'espère à bientôt pour le prochain chapitre !

BiZ, nanouk !