N/A :TOUJOURS DE PETITS SPOILERS DU TOME 5 mais qui ne devraient pas vendre de punch.. N'hésitez pas à rewiewer (nouveau mot, j'ai du copyright dessus.)

Chapitre 1
Connaissance d'une parente

Trois semaines s'étaient écoulées depuis qu'elle avait répondu à la lettre de Miss Mc Gonnagall. Elles avaient convenu de se rencontrer peu après la fin des classes. Cet arrangement accommodant les deux femmes, l'une étant professeur à Poudlard et l'autre terminant des études supérieures à l'Institut de Salem.

Ayael révisait pour la cinquième fois sa thèse, elle devait la remettre le lendemain et n'était pas encore totalement satisfaite du résultat. Le loft qu'elle partageait avec son amie Keyra Scamander, était sans dessus dessous depuis des semaines. Les deux amies mettaient les dernières touches à leurs travaux de fin d'étude. Elles étaient déjà toutes deux assurées d'obtenir leur certificat d'études supérieures avec d'excellentes notes mais les deux amies travaillaient d'arrache-pied pour obtenir des mentions d'honneur et d'excellence pour leurs recherches. Ces mentions ouvraient bien des portes supplémentaires aux diplômés les possédant.

Ayael Mac Kenzie avait pour sujet de recherche le Thestral, un cheval ailé presque mythique même chez les sorciers. Elle avait d'abord débuté sa thèse sur les Abraxans, une autre sorte de cheval magique quand elle avait découvert lors de ses observations un spécimen rare. Elle avait vu un Thestral s'approcher lentement du troupeau d'Abraxan qu'elle étudiait depuis des jours, bien cachée et protégée par plusieurs sorts pour ne pas révéler sa présence. Elle avait d'abord perdu souffle car la légende qui entourait cet animal n'était pas réjouissante, on disait qu'il amenait le malheur, cela était peut-être du au fait que seuls les personnes ayant côtoyé la mort pouvait les voir. Elle avait tout de même pu l'étudier à son aise car le Thestral, prénommé Newton, semblait trouver une Abraxan particulièrement à son goût. Pendant des jours elle les avait observés, prenant des notes dans son calepin, dessinant même certains de leurs mouvements. Aucune étude approfondie n'avait été complétée jusqu'à maintenant et elle était très heureuse d'avoir cette opportunité unique.

Le loft près de l'Institut qu'occupaient les deux jeunes femmes était plein de cartons emplis de notes, dessins, théories, images, même des échantillons divers et ce pour les deux études. Keyra, elle, produisait une thèse sur les 72 génies protecteurs du zodiaque, apportant un vent de fraîcheur par ses idées nouvelles sur le sujet. Pour l'instant, elle semblait perdue dans les étoiles, en fait, c'était presque cela, elle étudiait la position de deux « Anges » complémentaires pour tenter de tirer des liens entre eux.

Le silence de l'unique pièce était uniquement brisé de temps à autre par le bruit d'une plume sur un morceau de parchemin ou la longue plainte d'un soupire poussé par l'une ou l'autre des jeunes filles. Ayael reposa sa plume et observa longuement son amie qui semblait tracer des multitudes de lignes se répandant dans toutes les directions pour créer un dessin abstrait qui n'évoquait rien pour la plupart du monde mais qui était lourd de significations pour les initiés. Elle était concentrée à un niveau que lui enviait presque Ayael. Jamais elle n'arrivait à se concentrer plus d'un moment plus ou moins long sur tout ce qui était théorique, elle préférait et de loin la pratique, être sur le terrain et étudier les animaux fantastiques dans leur milieu de vie. Faire cette thèse était seulement pour elle un moyen de faire sa marque dans un milieu qui acceptait difficilement les nouveaux venus.

« - Arrête de m'observer, je n'ai pas la réponse que tu cherches écrite sur mon front, déclara Key sans même relever la tête de son ouvrage.

T'es sûre, parce qu'avec la trace d'encre qui s'y trouve, on pourrait croire le contraire. »

Elle avait fait mouche, Key consentit à relever la tête pour passer sa main sur le haut de sa figure. Il y avait effectivement une longue trace qui lui barrait le front. Ayael en profita pour se lever de sa table de travail, en fait de son lit métamorphosé en bureau pour l'occasion.

« - J'en peux pu, je sors prendre l'air et je nous ramène des vivres pour la palpitante soirée d'étude qui nous attend, dit-elle sur un ton ironique.

J'ai fait des biscuits ce matin.

Je sais, des biscuits faits avec amour à saveur de brûlé avec un petit goût prononcé de sel, mes préférés à n'en point douter.

Arrête de rire de moi, Ayael, ou tu vas le regretter.

Voyons tendre amie, ne vous prenez pas la tête, toute l'Amérique sorcier connaît vos piètres talents lorsqu'il s'agit de mélanger des ingrédients et de les faire cuire sur le feu. Je crois que notre cher maître de potions était l'homme le plus heureux de la terre lorsque tu as gradué. Plus de Miss Scamander à constamment surveiller pour ne pas qu'elle détruise encore une fois le laboratoire de potions du collège.

Ce n'était pas si pire que tu le dis, tu exagères encore.

Pas du tout, combien de fois avons nous dû reconstruire en partie notre salle de cours ?

Deux fois, déclara timidement Key.

SIX fois, chère amie, sans compter que nous avons dû changer l'emplacement de la classe une fois puisque ta potion contre les mauvais rêves, avait soufflé une partie du plafond. »

Key rentra profondément la tête dans les épaules, c'était vrai, elle n'avait aucun talent pour les potions et pour la cuisine, elle créait toujours des désastres, ce qui faisait bien rire Ayael mais elle, ne riait pas. Keyra faisait une moue qui en disait long sur son état d'esprit suite à cette boutade alors que sa colocataire quittait avec un grand sourire en revêtant uniquement son chapeau qu'elle mettait toujours lorsqu'elle sortait à l'extérieur.

Aya ne mit pas plus de trente minutes pour revenir, les deux jeunes femmes n'habitaient pas à l'intérieur du périmètre de l'Institut, elles avaient loué ce petit logement dans la ville moldue adjacente. Il y avait quelques désavantages à habiter aussi loin de leur lieu d'études mais il y avait aussi des avantages certains. Surtout pour les deux jeunes filles qui excellaient dans l'art de se faire passer pour de parfaites petites moldues. En fait, cela n'était pas si difficile car elles étaient toutes deux, moitié moitié, Keyra par sa mère et Ayael par son père. Elles avaient grandi dans le meilleur conjugué des deux mondes, profitant des biens faits des moldus comme des sorciers.

Leur appartement était ainsi constitué également, on y retrouvait un frigo mais la cuisinière avait été métamorphosée comme celle qu'utilisait les sorciers. La pièce unique de leur loft bénéficiait régulièrement de quelques modifications en provenance de leur baguette magique, elles installaient des cloisons avant de dormir entre les lits, changeaient leur batterie de cuisine moderne en chaudron à fond épais lorsqu'elles devaient faire des potions et leur foyer s'agrandissait à taille d'homme lorsque besoin il y avait.

Ayael arrivait avec trois gros sacs d'épicerie remplis de divers items : lait, pain, fruits et légumes frais, galettes de riz (que Keyra appréciait beaucoup), biscuits (non-brûlés), et de quoi préparer un véritable festin pour accueillir leur visiteuse prévue pour le lendemain et pour fêter la remise de leurs travaux.

« - Wow, t'as dévalisé Monsieur Ploit, il ne doit plus rien rester dans son épicerie.

Pas du tout, j'ai simplement fait les emplettes pour le repas de demain, as- tu oublié que nous recevons une invitée d'outre-mer ?

Point du tout, chère, tu veux que je t'aide.

NON, surtout pas, je m'en charge, il ne faudrait pas que les pommes se mettent à bouillir sans raison », la taquina Ayael.

Aya lança le paquet de galettes de riz à son amie pour tenter de lui redonner le sourire. Keyra était à bout de nerfs depuis quelques jours, la remise des travaux finaux la rendait toujours aussi nerveuse. Les deux amies étaient des êtres totalement opposés, peut-être était-ce la raison qui expliquait pourquoi elles avaient mis autant de temps à être les amies inséparables qu'elles étaient devenues. Elles se connaissaient depuis qu'elles avaient été admises la même année à l'école de Sorcellerie Élémentaire de Salem mais même si elles étaient compatriotes de foyer, elles n'avaient pas développé d'amitié avant leur sixième année de scolarité.

Ayael était vive, enjouée, très sociale adorait rire mais surtout faire rire, elle semblait réussir dans tout ce qu'elle entreprenait et ce sans le moindre effort. Keyra, elle, aimait étudier et discuter sérieusement, elle était très intelligente mais ne semblait jamais en connaître suffisamment. Aya savait que son amie angoissait pour sa remise de thèse, pourtant, elle était certaine que Keyra recevrait une excellente note, la meilleure sans doute, elle était comme elle une passionnée et cela se ressentait dans ses travaux.

La jeune Mac Kenzie retourna elle aussi à ses parchemins, elle en avait plus d'une centaine de rouleaux empilés en équilibre précaire sur le coin de sa table de travail. Elle ajouterait à ces derniers les vingt-six rouleaux de croquis et dessins explicatifs ainsi que deux boites de grosseur moyenne de prélèvements et leurs analyses complètes. Des échantillons allant de poils prélevés sur les lieux à un contenant renfermant des excréments de « Newton » qui lui avait permis de découvrir qu'il avait un régime alimentaire différent des Abraxans. Elle était confiante d'obtenir une bonne note et peut-être que ses découvertes seraient retenues pour un article dans la revue des observateurs et des mages scientifiques de créatures magiques. Près de deux ans qu'elle travaillait sur ce projet, son directeur de thèse avait déjà en sa possession deux cent rouleaux de parchemins sur ses observations ultérieures et sur ses hypothèses de travail.

Aya enviait Keyra d'une certaine façon, elle en était déjà à sa deuxième thèse, la première lui avait même valu un prix du Département Magique des États-Unis. Son sujet de recherche avait été sur les puissances des incantations et sur les liens apparents entre la force du sorcier qui les pratiquait et les résultats tangibles. À sa sortie de leur premier cycle d'études en sorcellerie à 17 ans, les deux jeunes femmes avaient été acceptées l'Institut Supérieur de Salem pour des études complémentaires dans deux domaines totalement différents : Keyra en Invocations et Incantations, Ayael en Défense Contre les Forces Obscures. Elles avaient été promues la même année, alors âgé de 21 ans chacune. Keyra avait reçu une bourse d'étude du MAGE, (Mages d'Amérique Gardiens des Écrits) où elle avait produit sa première thèse pendant que Ayael parcourait le monde pendant un deux pour ensuite revenir en catastrophe chez elle, sa mère étant très malade. Pour être plus près de sa mère, il s'inscrivit de nouveau à l'Institut de Supérieur de Salem où elle entreprit sa thèse. Elle y retrouva Keyra qui avait été choisit pour mener une nouvelle recherche sur les Invocations.

La mère de Ayael étant décédée depuis quelques mois, elle avait aménagé avec Keyra, vendant la demeure familiale vide. Son père étant parti depuis plusieurs années avec une autre femme, bizarrement, une autre sorcière, il devait les apprécier.

Il était plus d'une heure du matin lorsque Aya décida que s'en était assez, qu'elle aurait beau tout relire sa thèse, ça ne la rendrait pas meilleure. Elle sortit sa baguette magique et réduit la totalité de son travail en seulement un gros carton. Satisfaite d'elle, elle se dirigea vers son amie, la baguette tendue, un sourire malin aux lèvres :

« - Mademoiselle Scamander, le temps alloué pour votre épreuve touche à sa fin, aussi je vous demanderais de bien vouloir déposer votre plume et de ranger vos effets personnels, dit-elle en imitant à la perfection un vieux professeur sénile qu'elles avaient toutes deux eux en Histoire de la Magie.

Encore une phrase professeur, la supplia Keyra comme dans le passé

Il n'en est pas question, vous croyez que vous avez droit à plus de considération vu votre nom de famille mademoiselle ? Détrompez-vous, votre prénom n'est pas Newton mais bel et bien Keyra, continua d'imiter Aya, puis reprenant sa voix normale elle ajouta, quoique si tel était le cas, tu pourrais endosser ma thèse, elle aurait plus de poids.

Mon arrière-grand-père l'a déjà endossé ta thèse, il est très fier de toi, qu'est-ce que tu veux de plus ?

Qu'elle soit publiée., murmura Ayael

Elle le sera, tu verras, j'en suis sûre, t'as découvert un tas de choses sur les Thestrals, tu vas secouer le monde des Créatures Magiques.

Ouain, déclara-t-elle peu convaincue, toi au moins t'es certaine d'être publiée, toute la communauté magique attend que tu remettes tes recherches.

Stress de plus, tu me vois me tromper, faire un flop monumental. »

Les deux jeunes femmes avaient certes beaucoup de pression. C'est Aya qui sortit la première de ses réflexions et qui réduit le travail de son amie, qui la regardait avec des yeux ronds.

« - Il est l'heure d'aller dormir mademoiselle Scamander. »

S'en suivit une bataille de sorts inoffensifs que Aya remporta haut la main. Elles se couchèrent peu après avoir redonné à leur table de travail leur aspect habituel, soit leur lit. La nuit fut courte et le lendemain arriva trop vite.

**********************

Elles marchèrent côte à côte jusqu'à l'Institut Supérieur, portant chacune leur carton contenant leurs recherches. Elles se séparèrent au bout de quinze minutes de marche dans un immense champ de blé qui semblait ne mener nul part. Pourtant bien cachée au milieu de ce champ incartable et pourvu de repousses moldus très puissants, se trouvait l'Institut de Salem, lieu d'études supérieures de la magie. Elles allèrent chacune vers leur département où elles remirent leurs travaux à leur responsable qui devrait tout décortiquer avant la fin de l'été, tâche ardue. Après avoir salué quelques professeurs et amis, elles revinrent vers chez elles pour préparer le repas pour le soir, elles recevaient une invitée qui aurait fait un long voyage, autant bien l'accueillir.

Ayael s'occupa du repas et Keyra d'agrandir magiquement leur espace, la table de salon devint une belle table pouvant accueillir six personnes aisément. Elle la recouvrit d'une belle nappe blanche à motifs de chardons, fleur emblème de l'Écosse selon Ayael, elle devait savoir de quoi elle parlait puisque sa mère était native de ce pays. Pendant que son amie préparait les canapés de saumon fumé, elle installa quelques bougies et métamorphosa les deux lits en deux divans très confortables qui pourra les accueillir pour le digestif. Elles mettaient le paquet, pas uniquement pour leur invitée mais aussi pour souligner la fin de leurs études, en effet, elles devraient bientôt se chercher un travail, la vie d'étudiante était derrière.

Une agréable odeur parvenait aux narines de Keyra qui sourit doucement en pensant qu'elle aurait probablement tout fait brûler depuis longtemps. C'était sans doute pour ça que Ayael lui avait défendu le périmètre du coin cuisine. Le repas serait bientôt prêt et Miss Mc Gonnagall devrait bientôt arriver. À cette pensée, la sonnette retentit, le professeur de Poudlard devait arriver à l'Institut de Salem par portoloin et ensuite se débrouiller pour se rendre jusque chez les deux colocataires, c'était du moins ce qu'elle avait mentionné dans son dernier message. Elle s'était visiblement rendue. Ayael alla répondre non sans avoir lancé un dernier sortilège de nettoyage au loft.

« - Bonjour, Ayael, je présume ?

En effet, entrez, je vous prie »

Une femme d'âge mûr se tenait dans le cadre de porte, elle portait une robe simple de moldue noire avec un châle qui recouvrait ses épaules. On voyait que la dame avait fait un effort pour s'habiller en moldu, cependant, elle détonnait tout de même, personne n'aurait pensé à se vêtir d'une robe noire par le temps qu'il faisait. La canicule régnait en maître depuis deux semaines sur ce coin de pays.

« - J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop mais j'ai invité un ami.Je sais que ce n'est pas très poli et que je manque.

Ne lui en voulez pas, c'est moi qui ai insisté », la coupa un homme derrière elle.

Il arborait une longue barbe argenté, tout comme ses cheveux, il avait les yeux bleus vifs derrière de petites lunettes en demi-lune. Il portait un habit trois pièces de belle confection mais qui devait être très chaud par le temps qui faisait.

« - Pas d'offense, leur dit Ayael avec le sourire, mais je vous en pris entrez, il fait plus frais à l'intérieur. »

Une fois qu'ils se furent remis à leur aise, Ayael présenta son amie à ses invités :

« - Je vous présente Keyra Scamander, une amie et ma colocataire.

Minerva Mc Gonnagall, se présenta la dame

Albus Dumbledore, se présenta l'homme.

Enchantée, déclara Keyra, Dumbledore ça me dit quelque chose, commença-t- elle.

Je connais très bien votre arrière-grand-père, comment va Newt, il y a longtemps que je ne l'ai pas vu.

Aussi bien que l'on puisse aller, il ne paraît jamais son âge, personne ne croirait qu'il vient de fêter ses 100 ans. Vous le connaissez d'où si ce n'est pas indiscret ?

Pas du tout, nous avons étudié ensemble à Poudlard, il y a bien longtemps.

Albus est le directeur de Poudlard, expliqua Mc Gonnagall, Poudlard est l'école de sorcellerie de l'Angleterre.

Oui, et c'est à cet endroit que vous enseignez si je me souviens bien.

Oui, j'enseigne la Métamorphose.

À quel niveau, demanda Ayael curieuse.

De première à la septième année, répondit Mc Gonnagall alors que tous allaient s'asseoir sous l'invitation de Ayael

Du premier cycle ?, demanda à son tour Keyra.

Non, disons que nous n'avons pas le même mode d'enseignement que vous. »

Ainsi Mc Gonnagall et Dumbledore se lancèrent dans l'explication du système d'éducation de la magie de leur pays, pendant que Ayael leur passait des canapés et autres hors-d'?uvres. Les deux filles en apprirent un peu plus et leur expliqua ensuite leur propre mode de fonctionnement. Ils passèrent tous à table par la suite, au menu, salade d'artichauts et pâtes aux pesto frais et aux tomates séchées. Ayael était un vrai cordon bleu, elle reçut les compliments de ses invités qui avaient très bien mangé. Pendant le repas, on parla de chose et d'autres, Mc Gonnagall et Mac Kenzie discutèrent de la mère de cette dernière. Le professeur avait passé une partie de son enfance avec elle en Écosse étant cousine et copine de jeu, elle avait eu beaucoup de peine lorsque les parents de celle-ci avait déménagés en Amérique. Elles s'étaient souvent écrites et Mc Gonnagall était venue à quelques reprises les visiter mais lorsque le père de Ayael les avait quitté sa mère et elle, elles étaient déménagées plus au sud et Mc Gonnagall n'avait plus trouvé le temps de les visiter comme elle l'aurait souhaité.

Ce n'est qu'au moment du dessert, une merveilleuse jardinière très appétissante, que la véritable raison de la présence de leurs invités leur fut exposée. Dumbledore parlait l'air innocent qu'il devrait recruter de nouveaux professeurs pour la prochaine rentrée scolaire prévue pour le début septembre. Mc Gonnagall cessa sa discussion avec Mac Kenzie pour sourire au vieil homme puis ce dernier se lança finalement, les yeux brillants d'excitation :

« - Le climat actuel de notre pays n'est pas très réjouissant pour les raisons que nous vous avons entretenus plus tôt. J'ai le désir d'offrir aux élèves de l'école la meilleure formation possible afin qu'ils puissent prétendent affronter tous les dangers, du moins ceux contre lesquels ils pourraient se défendre. Le poste de professeur du cours de Défense Cotre les Forces du Mal est encore une fois vacant cette année, j'aurais aimé pouvoir offrir plus que dans le passé à nos élèves.

Ils en auront tous bien besoin j'en ai peur, le mage noir est très actif et les victimes sont de plus en plus nombreuses malgré tout le bon vouloir des représentants du Ministère.

Si notre Ministre pouvait cesser de croire que je vise sa place, peut-être trouverait-il des solutions... Nous sommes un bon groupe de sorciers à croire qu'il faut prendre tous les moyens et l'aide disponible pour se préparer à affronter le Seigneur des Ténèbres et ses acolytes. Ainsi, lorsque Minerva m'a parlé de son voyage en Amérique et que vos noms ont été prononcés, une idée s'est mise à germer dans ma tête. »

Key et Aya l'écoutaient attentivement, leur cerveau analysant les données qu'elles entendaient. Dumbledore, après avoir prit une petite pose et les avoir regardé simultanément dans les yeux avec une lueur étrange, reprenait là où il avait laissé :

« - Vos réputations sont internationales vous savez, vos noms circulent dans les différents Ministères à travers le monde, je m'étonne même qu'aucun ne vous ait fait d'offre encore.

Je crois que vous exagéré un peu monsieur, de qui voulez-vous que l'on reçoive des offres, demanda Keyra qui avait toujours été très modeste.

Bien alors, je serai le premier, croyez-moi, ce serait un grand honneur que de vous avoir parmi nous. Vous pourriez toutes les deux apporter beaucoup à ces jeunes sorciers qui devront vraisemblablement apprendre à combattre. J'ai bien peur que nous n'entrions dans un temps de guerre et si par malheur le mage noir réussissait à mettre ses plans à exécution, croyez- vous vraiment qu'il s'arrêterait uniquement à la Grande-Bretagne ? »

Ayael ne parlait pas, elle s'était appuyée contre le dossier de sa chaise, son coude droit appuyé sur la table et le menton dans la main, le regard allant de Miss Mc Gonnagall à Dumbledore. Soudain elle demanda :

« - Pourquoi nous ? »

Dumbledore souriait malicieusement suite à cette question, ses yeux pétillaient derrière ses lunettes en demi-lune. Mc Gonnagall, elle aussi souriait et fixait la jeune femme, fille de sa cousine.

« - J'ai déjà approché un excellent professeur qui a accepté de revenir dans le corps enseignant mais comme je vous l'ai dit plus tôt j'espère offrir plus aux étudiants. L'Incantation et l'Invocation ne sont plus enseignés qu'en option, j'aimerais rendre cet enseignement obligatoire dès le retour en classe, j'ai déjà l'aval du Ministère. Qui de mieux placé pour prendre la place du professeur Olivier qui a pris sa retraite que mademoiselle Keyra Scamander, détentrice d'un Diplôme en ces matières et la sorcière à l'heure actuelle qui maîtrise le mieux ces domaines ? »

Key était cramoisie, ses sourcils touchaient presque ses cheveux, elle n'avait pas l'habitude de recevoir des compliments ainsi, cela la mettait terriblement mal à l'aise. Elle se ressaisit et déclara :

« - Je n'ai pas encore mon Diplôme en Invocation, murmura-t-elle, et je suis loin d'être aussi bonne que vous le croyez.

Ne l'écoutez pas, elle l'est et peut-être encore plus que vous ne le croyiez, ma mère a toujours dit qu'elle était destinée à de grandes choses, déclara Ayael sans même boucher d'un poil sous les protestations de son amie. Keyra vous fera un excellent professeur monsieur Dumbledore.

Tout comme vous j'en suis sûr, renchérit le vieil homme le regard plein de sous-entendu.

Vraiment, je crois que vous n'avez pas fait de recherches très poussées sur mon cas., dit-elle en se penchant légèrement vers lui et elle lui dit sur le ton de la confidence., Je suis dissipée, j'ai tendance à renier les règles les plus simples, je suis une rêveuse, une idéaliste, je suis spontanée et j'agis à l'instinct, quoi d'autre encore, je suis insouciante, téméraire et déraisonnable. Quoi encore, elle se retourna vers son amie qui souriait, qu'a dit encore l'un ou l'autre de nos professeurs, de quels qualificatifs me décrivaient-ils tous ? J'en oublie sûrement.

Si, t'as oublié, futée, malicieuse, étourdie et folâtre, énuméra Keyra en comptant sur ses doigts. Sans oublier que le professeur Lethal te décrivait comme étant « épineuse ».

Ah, oui, le cher professeur Lethal. », cette pensée fit sourire Ayael.

Si elle pensait décourager Dumbledore, elle avait échoué. Mc Gonnagall affichait un air des plus surpris, hésitant entre rire ou prendre un air sévère. Dumbledore, lui riait doucement dans sa barbe. Ce fut à son tour de s'adosser à sa chaise sans quitter la jeune femme des yeux, il déclara au bout d'un moment :

« - Eh, bien, vous ne seriez pas la première. Poudlard vit de ce genre d'êtres, ils forment un équilibre avec les êtres plus studieux et rangés. Vous avouerez que cela met de la vie dans une école.

Pour mettre de la vie dans un lieu, comptez sur Ayael Mac Kenzie, il n'y en a pas deux comme elle. et heureusement, décréta Keyra en tirant la langue à son amie qui avait pris un air faussement contrit.

Vous monsieur, vous êtes dans quelle catégorie ? Connaissant un peu le professeur Mc Gonnagall je peux affirmer sans l'ombre d'un doute qu'elle est dans la deuxième catégorie mais vous ?

Nous sommes tous à un moment ou à un autre dans les deux catégories mademoiselle, ne pensez-vous pas que c'est ce qui fait de nous des êtres équilibrés ?

L'équilibre, est une notion abstraite et discutable selon moi. Mais oui j'imagine que vous n'avez pas tord.

Les défauts que vous m'avez énumérés à l'instant sont aussi pour certains des qualités. Ce serait vous mentir que de vous dire que je ne connais pas votre réputation mais c'est d'abord vos qualités qui m'ont amené ici. Vous seriez au même titre que mademoiselle Scamander, un atout non-négligeable dans notre lutte contre les forces du mal. J'aimerais beaucoup que vous y réfléchissiez toutes les deux, cependant si vous décidez de décliner mon offre, ce que je comprendrais soyez en assurées, faites moi le savoir assez rapidement que je me mette à la recherche de d'autres candidats, car voyez- vous, je n'ai pas de plan de rechange. »

Les deux jeunes femmes promirent à la fin de la soirée d'y penser sérieusement et de donner une réponse au vieux mage rapidement. Ayael proposa de les accompagner jusqu'à l'Institut qui avait offert de loger ces deux représentants d'Angleterre, des illustres confrères. En chemin, elle discuta avec la cousine de sa mère, se rappelant d'autres bons moments et parlant des travaux de la défunte qui avaient à l'époque provoqués un tollé, tout comme le faisaient ceux de Keyra, d'ailleurs sa mère l'avait prise sous son aile lorsque Aya lui avait dit s'intéresser à d'autres sujets.

« - Je vous souhaite bonne nuit et bon voyage de retour », dit-elle une fois arrivée devant l'Institut dont on ne distinguait qu'une immense ombre dansante au gré de la lueur s'échappant des torches allumées de chaque côté de l'allée menant à la porte principale.

Lorsqu'elle poussa la porte du loft, elle constata que Key avait tout rangé et l'attendait sagement dans son fauteuil. Cette dernière releva la tête d'un livre qui était ouvert sur ses genoux :

« - Professeur, était-ce dans tes perpectives d'emplois ?, demanda Keyra avec un sourire malicieux.

Oui mais pas avant mes soixante ans, répondit très sérieusement Ayael. Je ne sais pas, une partie de moi me dit que se serait un beau défi mais j'étais loin de m'avoir imaginé cela pour mon avenir, comme quoi le destin te ramène toujours sur le chemin que lui a décidé.

C'est vrai que c'est inattendu comme proposition, approuva Key.

En plus, l'Angleterre. et avec le climat actuel, faudrait être folle pour s'y installer.

Mais T'ES FOLLE Aya », conclut Scamander, évitant de peu l'oreiller que lui lançait son amie.

Elles avaient promis d'y réfléchir et c'est ce qu'elles firent cette nuit là, chacune dans leur lit, regardant le plafond qui pourtant n'avait rien de particulièrement intéressant. Cette réflexion ne dura pas seulement une nuit, elles prirent plusieurs jours avant d'en reparler ouvertement toutes les deux. Elles avaient évité le sujet préférant ne pas être influencer par les idées de l'autre. Une décision fut prise et un goéland fut appelé.