[n/a] : Je sais, ce chapitre a déjà été publié il y a quelques mois mais voici la version révisée et corrigée. Un IMMENSE merci à Alixe pour son aide précieuse, c'est grâce à elle que vous pouvez lire ce chapitre sans vous écorcher continuellement les yeux de mes maladresses. Merci encore.

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Chapitre 5 : Choix d'option

La nuit avait été longue pour au moins neuf des étudiants de Poudlard. Aucun des élèves qui avaient été autorisés à suivre de front les deux options ne purent trouver facilement le sommeil, leur esprit tâchant de trancher si oui ou non ils pouvaient se permettre de suivre les deux cours.

Longtemps, dans la salle commune des Griffondors, les quatre élèves désignés parlèrent et envisagèrent toutes les solutions et options qui s'offraient à eux. Hermione avait proposé de faire un horaire strict qu'ils devraient tous suivre de façon rigoureuse si jamais ils acceptaient. Ron avait grimacé à cette idée, Harry également mais ils devaient admettre qu'elle n'avait pas tort : s'ils voulaient arriver à tout faire correctement, ils devaient être plus disciplinés. Cela voulait dire cependant, moins de flânerie ou de vagabondage dans le monde de l'imagination où parfois les esprits s'envolent pour échapper à la réalité pesante. Harry avait élaboré un horaire qui tentait de prendre en charge les pratiques de Quidditch, les matchs et la préparation pour ces derniers. Ron et Ginny lui proposèrent leur aide pour alléger sa tâche. De toute façon, Ron était déjà le gardien de l'équipe et Ginny, suite à son expérience de l'année précédente avait presque un poste de poursuiveuse assuré. Harry avait insisté pour qu'elle garde son poste d'attrapeuse, elle avait tout de même permis à l'équipe avec l'aide de son frère de remporter la coupe l'an passé. Cependant, Ginny n'en avait pas voulu, elle préférait être poursuiveuse et Harry devait avouer qu'il en était soulagé, tant il aimait la position qu'il occupait au sein de son équipe. Ils étaient finalement montés se coucher en s'accordant encore la nuit pour réfléchir à leur réponse même si, au fond de chacun d'eux, la réponse était déjà décidée.

Dans le dortoir des Serpentards, on ronflait si fort que Draco n'arrivait pas à dormir. En fait, ses compagnons de chambre ne respiraient pas nécessairement plus fort que d'habitude, c'était simplement que l'esprit du jeune homme l'empêchait de profiter d'une nuit de sommeil qui pourtant lui aurait fait grand bien. Il ne pouvait s'empêcher de repenser à tout ce qui était arrivé cette journée là : il avait été défié subtilement par un professeur, qui pensait l'utiliser pour faire un exemple, situation dont il aurait normalement profité pour démontrer qu'un Malfoy ne plie jamais l'échine, mais il s'était pourtant incliné et ce dans les deux sens du terme. Il avait refusé d'affronter la jeune femme et lui avait fait une révérence devant une bonne partie de l'école mais surtout devant Potter. Lui, Malfoy avait montré à tous qu'il s'inclinait devant une inconnue l'ayant de plus défié. Son orgueil en avait pris en coup. Mais même avec le recul, il se félicita d'avoir agi ainsi, répondre au défi d'une inconnue peut passer mais seulement si l'on juge que la victoire peut nous revenir. Dans le cas présent, il s'était senti confiant jusqu'au moment où elle avait sortit sa baguette et qu'il avait vu ce bracelet. Seul un sot l'aurait tout de même défié. Draco Malfoy avait bien des défauts mais que Merlin le garde d'être un sot.

Un autre détail troublait le jeune Serpentard, il l'avait bien vu, lui aussi, l'empreinte magique. Comment se pouvait-il que... Non, c'était insensé et complètement improbable, il devait cesser de penser à cela. Il devait dormir, prendre des forces et être d'attaque. Sa décision, il l'avait prise avant même de quitter la grande salle. Il savait ce qu'il devait faire et il était déterminé à tous les surpasser, démontrer la suprématie de sa race. Il était un Malfoy et fier de l'être. Il finit par trouver le sommeil aux petites heures du matin.

Lorsque le premier repas de la journée tira vers la fin, Ginny Weasley inspira profondément, comme pour se redonner courage et se leva sous les regards de son frère et de ses deux amis.

« - Ma décision est prise et je vais l'annoncer, dit-elle d'un ton fier et sûr.

Je t'accompagne », déclarèrent à l'unisson les autres qui sourirent de leur synchronisation.

Tous les quatre se dirigèrent vers les trois professeurs de DCFM qui mangeaient à l'extrême droite de la table, près de Hagrid avec qui mademoiselle Mac Kenzie parlait. Lorsqu'ils arrivèrent à leur hauteur, mademoiselle Scamander releva la tête de son journal et le professeur Lupin de la pile de crêpes qu'il mangeait.

« - On peut vous aider les enfants ?, demanda ce dernier.

Oui, nous voudrions vous faire part de nos décisions respectives suite à l'offre que nous avez fait de suivre les deux options en simultané. », déclara Hermione.

Cette phrase fit pouffer Ayael Mac Kenzie qui reçu un coup de coude en provenance de son amie qui la réprimanda des yeux. Hermione en fut un peu blessée, Ron et Harry échangèrent un regard amusé et Ginny sourit à la jeune femme qui affichait maintenant un air sérieux qui ne lui allait pas du tout.

« - Veuillez m'excuser mademoiselle Granger, vous connaissez l'expression « inside joke » ?

Oui, bien sûr, répondit Hermione qui n'en voulait plus maintenant à son professeur, comprenant pourquoi elle avait agi ainsi. Une « inside joke », c'est lorsque l'on poursuit une blague avec une personne ou un groupe de personne ayant assistés à la première ébauche de la plaisanterie.

En effet, votre phrase m'a simplement rappelé une de ces blagues, j'avoue qu'il était déplacé de ma part de m'esclaffer ainsi et je vous prie de m'excuser.

Il n'y a pas d'offense », conclut Hermione.

Cependant, Ginny aurait juré qu'elle avait vu mademoiselle Mac Kenzie retenir un sourire lorsque mademoiselle Scamander lui jeta un autre regard noir qui semblait lourd de sens pour les deux initiées. Mais déjà cette dernière demandait la réponse aux jeunes gens :

« - Alors quelle est votre décision ? »

Tous se regardèrent et déclarèrent d'une même voix :

« - C'est d'accord »

Leur réponse, ou plutôt leur façon de répondre, provoqua de petits rires en provenance de la table des professeurs, eux-mêmes sourirent en se rendant compte de ce qu'ils venaient de faire.

« - Très bien, nous avions déjà les réponses de messieurs Malfoy et Baldur qui acceptent également, de même que mademoiselle Paxton et messieurs O'Neill et Graham de Serdaigle. Vos horaires seront modifiés en fonction de vos deux nouvelles options, vous devriez les recevoir ce midi. »

Les quatre Griffondors se séparèrent pour se rendre à leur cours respectif, Ginny en Potion, Hermione en Arithmancie et les deux jeune gens en Divination. Harry redoutait un peu ce cours, n'ayant pas oublié qu'il était à l'origine de la fameuse prophétie qui avait été l'événement déclencheur, avec sa stupidité, de la mort de Sirius. Il avait entendu dire que Firenze continuerait également à donner ses cours. Peut-être que, s'il était chanceux, il n'aurait pas à voir Trewlaney et à subir ses incessantes prédictions de morts affreuses et imminentes.

Après un bref regard sur son horaire, Harry laissa échapper un long soupir, la salle désignée pour son cours de Divination étant bien la pièce accessible uniquement par l'échelle de corde au haut de l'une des tours et non pas la salle du premier niveau qu'utilisait Firenze l'année précédente. Ron aussi était déçu, non pas que le centaure se soit montré vraiment plus intéressant que leur ancien professeur, mais au moins ils n'avaient pas eu à subir l'atmosphère encensée, propice à l'ouverture du troisième oeil. Ils se joignirent au reste de leur groupe et se dirigèrent vers un nouveau cours qui laissait présager une platitude chronique.

Comme prévu, Trewlaney vit une mort atroce pour le jeune Potter d'ici le temps des fêtes. Harry résolut d'accepter son sort, comme seul un condamné à mort sachant qu'il n'y aurait aucun pardon est capable de le faire. Ron salua les talents d'acteur de son ami et s'amusa à son tour à lui prédire les pires malchances à travers sa boule en miroir où il ne voyait pourtant qu'une fumée blanche disparate. Harry s'amusa à entendre tout ce que l'imagination fertile de son ami pouvait lui sortir. Ron lui avait prédit qu'il serait attaqué par une horde de petites fées malveillantes ainsi qu'une rencontre en tête-à-tête avec le calmar qui gardait les eaux du lac de Poudlard. Pour sa part, Harry avait tenté d'être sérieux lorsque Trewlaney se trouva derrière lui, pour prédire à Ron qu'il se mettrait dans une très grande colère au courant de l'année et que cela le pousserait à commettre un geste que jamais il n'aurait autrement le courage de faire. Il s'empressa de rire lorsque le professeur les délaissa pour s'intéresser à Lavande et Parvati.

« - Par Merlin, ce qui ne faut pas inventer pour contenter une hystérique », chuchota-t-il à l'attention de son ami.

Ron et lui, ainsi que Seamus, Dean et Neville, continuèrent à inventer toutes sortes d'inepties et tentaient d'être plus sérieux lorsque le professeur passait près d'eux. Ils avaient tout de même du mal à garder leur sérieux et à ne pas éclater de rire à tout moment, surtout que Neville semblait au meilleur de sa forme et sortant de Merlin seul sait où, les meilleures « fausses prédictions ».

C'est un immense sourire aux lèvres qu'ils se rendirent tous à leur cours suivant, Enchantement. Hermione les attendait devant la porte de la classe du petit professeur Flitwick. Comme à son habitude, le professeur d'Enchantement fit une brève révision en ce début d'année scolaire, laissant les élèves s'ennuyer pour la plupart. Alors qu'il tentait de retenir un long bâillement, l'attention d'Harry fut attirée de nouveau vers le professeur, en fait par une phrase qu'il venait prononcer.

« - Ce cours a subi quelques modifications dans le plan d'apprentissage. Ce que je veux dire, c'est qu'avec les deux nouvelles options qui vous ont été offertes, nous avons dû ajuster quelques matières, dont celle que je vais vous enseigner cette année. Le professeur Mac Kenzie m'a remis une liste des sorts qu'elle prévoyait utiliser avec vous et nous avons constaté que plusieurs de ceux-ci ne vous avaient jamais encore été enseignés. Nous tâcherons d'y remédier. Jusqu'à maintenant, le Ministère de notre pays jugeait que ces sorts ne devaient être appris que par ceux qui désiraient pousser plus loin leur apprentissage en DCFM mais avec les temps qui courent ... »

Harry se demanda ce qui avait bien pu pousser le Ministre à accepter que l'on enseigne de tels sorts à des élèves qui l'an dernier avait dû se contenter de lire un livre sur les techniques de DCFM. Il se doutait bien que les frasques de Voldemort y étaient pour quelques chose, ainsi que les nombreuses pressions de la communauté magique. Les sorciers se plaignaient de n'être pas assez informés sur les moyens qui existaient pour se défendre contre les mages noirs. Partout dans la communauté, on réclamait des séances d'information, des plans de protection et tout ce qui pourrait être utile en cas d'attaque. Quoi de mieux que d'éduquer la relève. Pourtant, Harry se souvenait de la réaction qu'avait eu le Ministre en apprenant l'existence du club de DA de l'année d'avant.. La Dumbledore Army avait effrayé et même choqué Fudge et certains représentants du Ministère. Voilà maintenant que l'on acceptait que des sorts plus poussés soient enseignés à de jeunes gens. C'était le monde à l'envers. Non, c'était la guerre.

Curieux, à la fin du cours, Harry alla voir le petit professeur, lui demanda s'il lui était possible de jeter un coup d'oeil à la liste des sorts que lui avait remis mademoiselle Mac Kenzie.

« - Puis-je savoir pourquoi jeune homme ?, demanda à juste titre le professeur.

Eh, bien, commença Harry, c'est que j'ai été autorisé à suivre les deux options de front et je me demandais s'il était possible de prendre un peu d'avance, c'est à dire, apprendre quelques sorts ou du moins leur technique pour ne pas être trop dépassé en milieu et fin d'année.

Cela me semble légitime, cependant, je doute que vous arriviez seul à maîtriser ne serait ce qu'un seul de ces sortilèges. Ils sont loin d'être aisés, je n'ai jamais très bien compris comment les Américains réussissaient à faire apprendre cela à de si jeunes étudiants. Mais bon là n'est pas la question. D'un autre côté, vous semblez avoir appris plusieurs charmes et sorts seul, je pense notamment à tous ces merveilleux exemples pendant la coupe des Trois Sorciers. Peut-être que finalement ... »

Le professeur Flitwick réfléchit quelques instants puis sembla avoir pris une décision, il chercha sous une pile de parchemin sur son bureau et en sortit un où divers sorts étaient inscris à l'encre bleue. Il sortit sa baguette et en pointa quelques-uns qui devinrent rouges puis d'autres qui prirent une couleur verte. Ensuite il expliqua à son jeune élève :

« - Voilà, ceux en rouge nécessitent un apprentissage rigoureux. Quoi que je ne pense que du bien de vous jeune homme, je doute que vous y parveniez de par vous-même. Ceux en vert par contre, devraient être plus faciles, du moins avec un peu d'effort et beaucoup de pratique. Ceux que j'ai laissés en bleu seront ceux que je vous enseignerai au cours de l'année. Si vous éprouvez quelques difficultés que se soient, venez me voir après les cours, on pourra voir ce qui peut être fait.

Merci beaucoup professeur.

Pas de quoi monsieur Potter. Avec la noirceur qui se pointe à l'horizon, je suis de ceux qui croient que tout doit être fait pour vaincre cet ennemi cruel. Et éduquer nos jeunes pour qu'ils puissent apprendre à mieux se défendre m'apparaît l'une des meilleures solutions. Allez maintenant, vous allez être plus qu'en retard. »

Harry se hâta, il vit que Ron et Hermione l'avaient attendu près de la salle de cours et que maintenant ils étaient curieux de savoir ce qui avait poussé Harry à s'attarder si longtemps. Le jeune homme leur expliqua son idée et Hermione l'approuva entièrement. Harry proposa qu'ils étudient ensembles et tendit la liste à son amie qui voulait y jeter un oeil.

« - Peut-être que l'on pourrait demander à Ginny si elle veut se joindre à nous.. »

Harry avait presque chuchoté cette phrase et l'avait dite tellement vite que Ron eut du mal à l'entendre. Lorsqu'il en comprit le sens, il s'arrêta de marcher et dévisagea son ami comme s'il était tombé de la lune. Harry s'empressa d'ajouter pour éclaircir la situation :

« - C'est uniquement parce qu'elle aussi aura les deux options et comme elle doit passer ses BUSEs cette année et que nous savons ce que c'est.

C'est une excellente idée Harry, intervint Hermione le nez toujours plongé dans la liste. En plus, plus nous serons, mieux cela sera, le professeur Flitwick avait raison, ces sortilèges ne sont pas si évidents. »

L'explication de Harry semblait avoir calmé Ron et la fin de la phrase de Hermione lui fit regretter d'avoir pris les deux options. Il allait vraiment trouver l'année longue. Dans la grande salle pour le repas du soir, Ron et Hermione continuèrent une discussion qu'ils avaient entamée à propos de nouveaux règlements que se proposaient de faire voter les préfets de l'école. Harry en profita pour faire signe à Ginny, assise deux places plus loin. Cette dernière se leva et vint voir ce que lui voulait le jeune homme. Il lui expliqua son idée et la jeune rouquine fut ravie et accepta sur-le-champ. Alors qu'ils commentaient le contenu de la liste remise par Flitwick, Mc Gonnagall vint leur remettre leur nouvel horaire qui serait cette fois définitif. Ginny se réjouit de voir qu'elle avait été classée en niveau 3. Elle affichait un sourire victorieux bien qu'elle se mit soudain à douter. Le niveau trois était le plus haut, celui qui comptait les meilleurs élèves de l'école, ceux qui avaient l'énergie magique suffisamment développée pour être instruits bien plus loin que les bases des deux options. Elle avait entendu quelqu'un dire que ceux qui seraient classés niveau trois pourraient s'affronter réellement en duel alors que les autres en apprendraient seulement les techniques et les rouages. Etait- elle réellement de ce niveau ? Bien sûr, lorsqu'elle avait appris qu'elle pourrait avoir les deux options, elle s'était interrogée: comment pouvait- elle avoir développé autant son énergie magique sans même s'en rendre réellement compte.

À ses côtés, Harry était tout aussi fier d'avoir été classé dans le même niveau mais lui savait qu'il y avait en lui une partie des pouvoirs de son ennemi. C'est probablement ce qui lui avait permis d'être classé ainsi. Peu lui importait, il s'était juré de redoubler d'efforts et de tout faire pour en apprendre le plus possible et être prêt lors du grand jour. Lorsqu'il affronterait de nouveau Voldemort, seul l'un d'eux devrait survivre et il n'avait pas l'intention de mourir sans avoir d'abord combattu vaillamment. Il le devait au moins à ses parents, à Sirius également, puis à tous ceux qui l'aidaient et comptaient sur lui. Cette décision, il l'avait prise peu après son entretien avec Dumbledore à la fin de sa cinquième année, peu après cet épisode au Ministère. Peu après le décès de son parrain. Plus jamais il ne laisserait mourir ainsi quelqu'un qu'il aimait, il se battrait jusqu'au bout.

À l'exclamation de joie que poussa Ron, tous surent qu'il avait été classé niveau trois et Harry se doutait fortement qu'il en était de même pour Hermione. Ils auraient tous leurs cours ensemble finalement. Le premier cours du lendemain serait Duel justement et Incantation et Invocation tout de suite après. La journée se terminerait par Astronomie et Métamorphose. Harry se dit qu'à en point douter, cette journée allait être sa préférée tout au long de l'année : pas de Rogue, pas de classe uniquement composée de Serpentards. Bien sûr, il devait y avoir des Serpentards classés en niveau trois mais ils ne devraient pas être des tonnes, ce qui les rendrait plus supportables.

Ce soir là, dans la salle commune des Griffondors, on ne parlait que des options offertes, des divers potins entourant les nouveaux professeurs ou les cours eux-mêmes. Cela avait été le sujet de conversation depuis la rentrée, on avait hâte de voir si les rumeurs qui circulaient sur mesdemoiselles Mac Kenzie et Scamander étaient véridiques ou s'il ne s'agissait pas uniquement de babillages de commères. Harry terminait son premier devoir d'Enchantement., Faire aujourd'hui et ne plus remettre à demain, cela avait été sa résolution de cette nouvelle année et malgré le fait que Ron la trouvait déjà difficile à tenir, les deux jeunes gens planchaient sur leur essai alors que Hermione traficotait à la bibliothèque avec Ginny pour trouver des volumes susceptibles de les aider pour la liste des sorts donnée par Flitwick.

Alors que Harry poussait un soupir de soulagement en reposant sa plume, le portrait de la grosse dame en rose s'ouvrit pour laisser passer Hermione et Ginny complètement cachées derrière des piles de livres. Harry se précipita pour les aider à les porter, Ron resta quelques instants assis à les regarder puis se décida à suivre son ami non sans avoir reçu un regard noir de la part de Hermione.

« - Wouah ! Tout ça, s'exclama Ron en voyant la pile de livre

Ce n'est qu'un début grand frère. », le taquina Ginny.

Ron poussa un long soupir qui en disait long sur son état d'âme du moment, Harry devait admettre qu'il partageait son avis en voyant la montagne de vieux grimoires poussiéreux qui occupaient une bonne partie de la table. Il jeta un coup d'oeil à sa nouvelle montre, cadeau de la famille Weasley au grand complet pour son anniversaire. Ils avaient bien le temps de commencer un peu les recherches. Il sortit la liste des sorts de sa poche alors que Hermione s'approchait de lui pour regarder à son tour. Une petite voix parla directement dans son oreille, lui arrachant un frison. Ce n'était pas la voix d'Hermione ou de Ron, qui se tenaient tous deux à ses côtés, non c'était une voix calme et ensoleillée, Ginny :

« - Tu veux que l'on se répartisse les sorts pour les recherches, ce serait plus pratique. »

Harry eut de la difficulté à retrouver ses esprits avant de répondre à la simple question de la jeune fille. Pourquoi lui avait-elle fait cela ? Pourquoi avait-il réagi ainsi ? La réponse à la première question était qu'elle s'était levée sur la pointe des pieds pour pouvoir voir la liste également, par-dessus l'épaule de Harry, tout simplement. Pour ce qui était de la deuxième question ???? Mystère et boule de gomme. Du moins le croyait- il. Il mit cela sur le compte de la surprise. Pourquoi pas après tout ?

L'idée de Ginny était excellente et ainsi, chacun se retrouva avec un sort en particulier, plus facile ainsi d'orienter les recherches. Harry se retrouva avec un sortilège de Rembarrement. C'était un sort qui, selon le résultat de ses recherches, permettait de retourner un sort à celui qui l'avait lancé. Il n'agissait pas comme un bouclier à répulsion, ainsi que la confirma Hermione. On devait lancer le sort et frapper celui de son adversaire à mi-chemin, lui donnant ainsi un effet boomerang. La difficulté consistait à viser juste et au bon moment. Le bouclier d'Hermione semblait plus facile à mettre en oeuvre, on n'avait qu'à prononcer la formule en agitant sa baguette au dessus de sa tête pour barrer ainsi l'accès aux sorts de premier et deuxième ordre. L'inconvénient, ainsi que le fit remarquer Ginny, était qu'à l'intérieur de ce bouclier, on ne pouvait plus lancer de sorts offensifs et que la protection, en outre, n'était pas des plus sûres.

Ron pour sa part venait de trouver en quoi consistait le sort de Privation. Selon le manuel, ce sort permettait, lorsqu'il était bien envoyé, de priver son adversaire de la partie de son corps touché par le sortilège. Si on arrivait à viser la main qui tenait la baguette, le sorcier perdait l'usage de celle-ci pendant un laps de temps variable selon sa force et celle du lanceur de sort. Ginny, elle, avait trouvé que le charme de Cécité pouvait être très pratique mais la durée globale était courte, et parfois ce charme n'avait que peu d'effet, notamment contre les sorciers les plus aguerris, leur vision n'étant qu'à peine brouillée, et ce, un court moment seulement.

Chacun prit des notes sur son sort, et fit un bref résumé des ses capacités. Lorsque vint le temps de les mettre en pratique, il était déjà tard et la salle commune s'était vidée sans que personne du petit groupe ne s'en aperçoive vraiment. On ramassa les livres et prit la direction des dortoirs. Il y avait cours le lendemain.

Cette nuit là, Harry prit bien la peine de tenter de vider son esprit avant de s'endormir. Il n'était pas arrivé à un niveau d'Occulmencie très élevé pendant l'été mais il continuait tout de même à tenter de bloquer son esprit contre son ennemi. Dumbledore lui avait fait savoir qu'il lui donnerait lui-même des cours très prochainement, une matière de plus. Le jeune homme se demanda si, tout compte fait, il allait avoir du temps pour dormir avec tout ce surplus de travail. Puis, comme chaque fois qu'il allait se laisser aller, il se souvint de Sirius et de son sacrifice. Cela lui redonnait toujours confiance et les forces nécessaires pour continuer. Il s'endormit finalement pour se réveiller trop tôt à son goût.

Lorsqu'ils descendirent tous pour le petit déjeuner, les quatre amis avaient les yeux cernés et les paupières lourdes. Seamus taquina même Ron qui avait encore les traces de son oreiller sur le visage, la douche rapide qu'il avait prise ne l'ayant visiblement pas réveillé totalement. Seule Hermione semblait conjuguer la fatigue, et mangeait avec appétit, tout en lisant son journal que venait de lui apporter le hibou du Prophet. Alors qu'il se servait un verre de jus de citrouille, Harry vit Rémus Lupin se lever de la table des professeurs et marcher vers la sortie de la grande salle. L'homme s'arrêta à la hauteur de Harry et le salua d'un mouvement de la tête et d'un sourire avant de continuer son chemin.

Le jeune homme remarqua que l'apparence physique du lycanthrope avait de nouveau changé. Il semblait moins fatigué mais ses yeux avaient une profondeur inconnue jusqu'alors à Harry. Son teint était toujours pâle, presque maladif mais il aurait juré qu'une nouvelle force l'enveloppait, comme s'il s'était fait une carapace plus forte. Le jeune Potter en profita pour procéder à une introspection. Lui aussi dégageait une nouvelle assurance perceptible par les autres, du moins c'est ce que lui avaient affirmé Ron et Hermione cet été. Mais en dedans, tout était brisé, son âme était bafouée, un poids immense comprimait son coeur, son esprit et tout son corps. La perte de Sirius, les révélations de Dumbledore, les événements présents, tout cela contribuait à l'état paradoxal qu'il ressentait : une apparence forte mais un intérieur vulnérable. Est-ce que Lupin ressentait la même chose? Pourrait-il comprendre ses sentiments ? Lupin pourrait-il être celui qui l'écouterait et avec qui il pourrait échanger sur tout ce qui le tracassait ? Après tout, lui aussi avait tout perdu, lui aussi se retrouvait avec rien au devant de lui. Peut- être qu'ensemble ???

Il fut tiré de ses pensées par Ginny qui le pressait de se rendre au cours. Elle semblait excitée comme un puce et son enthousiasme fit sourire Harry. Lui aussi avait bien hâte de voir de quoi retournerait les fameux cours. Ils suivirent Ron et Hermione qui commentaient le fait qu'il n'y avait pas de livre obligatoire en ces deux matières. Le rouquin en était très heureux alors qu'Hermione, en bon rat de bibliothèque, trouvait étrange que mademoiselle Scamander n'ait pas choisi au moins un des excellents ouvrages disponibles sur le sujet.

Lorsqu'ils arrivèrent dans la salle de classe désignée sur leur horaire, ils furent surpris de constater qu'elle avait subi quelques modifications. En fait, on avait agrandi la pièce en enlevant l'un des murs pour pouvoir avoir accès à la salle voisine. Une classe double où aucune chaise ni bureau n'étaient présents. Seuls quelques coussins et des bancs longeait les murs. Au centre de la nouvelle pièce, se trouvait un immense tapis, semblable à ceux qu'utilisent les judokas mais il semblait plus moelleux. Une grande partie des murs étaient également capitonnée. Harry en conclut que cette matière allait être des plus physique.

Les quatre amis s'assirent et regardèrent entrer les élèves qui avaient été classés tout comme eux en niveau trois. Harry grimaça lorsqu'il vit entrer Malfoy, suivi d'un autre Serpentard, le même qui avait été autorisé à suivre les deux options. Après réflexion, il devait bien avouer que si Malfoy avait été autorisé à prendre les deux matières en simultané, c'est qu'il devait lui aussi avoir une énergie magique suffisamment développée. Il n'était donc pas étonnant qu'il appartienne au niveau trois. Le fils du mangemort lui retourna un rictus mauvais qui en disait long sur ses pensées et alla s'asseoir à l'autre bout de la classe. Harry continua à observer la formation de la classe avec ses amis. Elle était composée en grande partie de septième année et de quelques sixième années comme eux. Ginny était la seule cinquième année à être présente, ce qui la mit terriblement mal à l'aise. Qu'est ce qui pouvait bien expliquer que son énergie magique soit plus développée que celle de ses camarades de promotion ?

Tous parlaient paisiblement en attendant l'arrivée du professeur. Mademoiselle Mac Kenzie arriva finalement, un toast dans sa main droite et une pomme dans la gauche, qu'elle s'amusait à lancer dans les airs et à rattraper, le tout sans même jeter un coup d'oeil au fruit. La suivait de près mademoiselle Scamander qui hochait la tête face à l'attitude désinvolte de sa collègue. Les élèves furent étonnés des les voir toutes les deux, alors que, théoriquement, c'était le cours de duel qui était prévu à cette heure. Ils furent vite renseignés :

« - Bonjour à tous, nous débuterons dans quelques instants. Nous attendons monsieur Lupin qui voulait être présent pour ce premier cours », expliqua mademoiselle Scamander alors que Mac Kenzie terminait son petit déjeuner.

Harry en profita pour observer un peu les deux jeunes femmes. Il commença par mademoiselle Scamander. Elle portait une robe de sorcier vert bouteille très ample aux manches et ornée de petites dentelles de la même couleur. Ses cheveux étaient retenus par de petites barrettes mais quelques mèches s'échappaient tout de même. Mademoiselle Mac Kenzie pour sa part portait une grande cape noire qui la recouvrait complètement. Harry se surprit à penser qu'il ne lui manquait qu'une cagoule et qu'elle pourrait aisément passer pour une fidèle du Lord Noir. Pourtant, son visage espiègle, son regard enfantin et ce sourire taquin qu'elle arborait lui fit vite rejeter de telles idées. En la regardant attentivement, il dut reconnaître à nouveau que Ginny avait raison, elle avait le même regard qu'avait parfois Dumbledore, à moins que ce ne soit cette façon d'être, qui était si semblable.

« - Pourquoi tu crois que Lupin veut assister au premier cours ?» lui demanda Ron.

Harry lui répondit d'un haussement d'épaules mais elles retombèrent rapidement lorsque le professeur en question arriva les bras chargés de deux grosses boites. Aussitôt, mademoiselle Mac Kenzie se précipita pour aller l'aider à les porter. Ce geste valut un coup de coude dans les côtes de Ron de la part de Ginny qui le taquinait, d'un geste de la tête, elle lui signifiait qu'il devait prendre exemple sur la jeune femme. Le rouquin devint immédiatement rouge, le geste pourtant anodin de sa soeur le gênait au plus haut point et amusait visiblement la jeune fille qui se contenta de hocher la tête de gauche à droite en signe de réponse aux regards interrogateurs d'Hermione et d'Harry.

Les professeurs étaient maintenant en train de placer le contenu des boites à l'intérieur d'une grande armoire qui, comme le constata Harry et ses amis, était pleine de chocolat. Le cours s'annonçait réellement physique. Une fois qu'ils eurent terminé, mademoiselle Mac Kenzie frappa dans ses mains pour obtenir l'attention de chacun. Elle arborait un sourire franc et sincère. On était très loin de celui dont les gratifiait Rogue dans ses bons jours.

« - Bonjour mesdemoiselles et messieurs, bienvenus dans ce cours avancé sur les techniques utilisées lors des duels. Comme vous l'avez sans doute remarqué, mademoiselle Scamander et monsieur Lupin sont également présents. C'est que comme nous sommes des nouvelles venues Keyra et moi, nous avons donc pensé vous offrir la chance d'apprendre à nous connaître en vous laissant nous poser des questions. Tous les sujets peuvent être abordés mais restez tout de même dans les limites du bon goût, on se comprend ? »

La classe semblait trouver excellente l'idée proposée, même Hermione. Les élèves levaient déjà la main dans l'espoir d'être choisis. Mademoiselle Mac Kenzie riait doucement en faisant signe de ses mains aux élèves de baiser leur bras :

« - Attendez un peu. Venez donc vous installer confortablement. »

Elle les avait invités à venir la rejoindre sur le tapis au centre de la salle qui était bien plus confortable que leur banc de bois. Alors qu'ils s'y rendaient tous, une voix s'éleva au dessus de toutes les autres, Harry la reconnu facilement grâce au ton acerbe et ironique qu'elle revêtait toujours :

« - Nous connaissons déjà le professeur Lupin, alors que fait-il ici ? demanda Malfoy.

Oui, vous me connaissez mais j'étais curieux d'entendre ce qu'elles avaient à dire. » déclara à son tour Lupin, un sourire dans la voix.

Une fois que tous eurent pris place, mademoiselle Mac Kenzie sortit de sous sa cape sa baguette. Harry fut surpris de constater qu'elle était différente de tout ce qu'il avait vu jusqu'à maintenant. Elle métamorphosa d'un simple coup de baguette et avec une aisance surprenante une des petites chaises qui attendaient dans le coin de la pièce en un fauteuil bas sans patte et très moelleux. D'un coup d'oeil elle demanda à ses collègues s'ils en voulaient un également mais mademoiselle Scamander avait déjà métamorphosé le sienne en un fauteuil à haut dossier et Lupin en une chaise berçante qui se mouvait de façon silencieuse pour ne pas déranger les orateurs et leurs auditeurs. Pendant que Lupin et Scamander s'installaient, mademoiselle Mac Kenzie retira sa cape pour être plus à son aise et se laissa tomber dans son fauteuil. En dessous de sa longue cape noire, elle portait un pantalon ample, un peu comme en portait les membres de l'armée de terre durant leurs exercices, sauf que le sien était uni et beige pâle. Elle portait également une chemise à manche courte bleue marine par-dessus un chandail à manches longues. C'était loin de la tenue que portait habituellement le corps professoral de l'école. La jeune femme étendit ses longue jambes devant elle et se cala confortablement dans son siège en regardant chaque élèves à tour de rôle.

Après un silence gêné, elle demanda finalement :

« - Alors, on s'est trompé, personne ne veut savoir qui nous sommes, d'où nous venons et pourquoi nous sommes ici ? »

Du coup, les étudiants levèrent tous la main., Ce fut mademoiselle Scamander qui choisit le premier élève autorisé à poser sa question. Il s'agissait de Paxton, la Serdaigle de sixième année qui avait, elle aussi, les deux options :

« - On sait que vous venez d'Amérique mais d'où exactement et où avez vous fait vos études ?

Moi je suis née dans un petit village en Provence (France) mais mes parents ont déménagé près de Salem alors que je n'avais que trois ans. J'y ai d'ailleurs fait toutes mes études, expliqua mademoiselle Scamander.

Pour ma part, je suis née dans un petit village du nom de Val David au Québec, la partie du Canada français. J'y ai vécu avec mon père pendant dix ans pour ensuite aller retrouver ma mère aux États-Unis pour parfaire mon éducation de sorcière.

Votre père était moldu ?, s'étouffa Malfoy en la regardant le yeux ronds.

Il l'est toujours que je sache, répondit calmement la jeune femme. Cela vous cause-t-il problème monsieur Malfoy ? »

Harry ne put retenir un petit rire en entendant son professeur clouer le bec ainsi à Malfoy. Puis il se demanda pourquoi ce dernier avait cru qu'elle provenait d'une famille de sang pur, rien dans l'attitude ou dans l'aspect extérieur d'un sorcier pouvait permettre d'établir un lien avec ses origines. De son côté, le jeune homme blond avait repris ses grands airs et les questions fusèrent de nouveau :

« - Quels sont vos formations ? demanda à juste titre Hermione.

Eh bien, commença mademoiselle Mac Kenzie, peut-être devrions-nous vous expliquer brièvement le fonctionnement de notre système d'éducation. D'abord, nous commençons notre scolarité au même âge que vous, soit onze ans, officiellement du moins car dès notre neuvième anniversaire, nos parents sont autorisés à nous enseigner le Theban et l'histoire de la magie de notre pays.

Qu'est ce que le Theban ? », demanda une jeune fille de Poufsouffle.

Cette question figea les deux jeunes femmes qui échangèrent un regard consterné entre elles. C'est Rémus qui vient à leur aide en déclarant :

« - Le Theban est une sorte de dialecte, une langue utilisée uniquement par les sorciers, un alphabet créé spécialement pour les mages. Ici en Angleterre, nous n'enseignons plus cette langue depuis des années car les dirigeants du Ministère croyaient à juste titre que cette langue devait être apprise uniquement par ceux qui poussaient plus loin leurs études. L'étude des runes anciennes leur semblait plus profitable aux élèves de premier cycle puisque notre pays à une très longue tradition runique et pratiquement aucune Thebanique. Ce langage est surtout utilisé de l'autre côté de l'océan et en extrême orient.

Oui bon, voilà. N'empêche que je croyais que vous la connaissiez également, ça compliquera un peu les choses mais on devrait pouvoir s'arranger, déclara mademoiselle Mac Kenzie.

On va faire avec, conclut mademoiselle Scamander. Donc pour en revenir à notre système d'éducation, . tout comme vous, nous bénéficions d'un enseignement de base dans un pensionnat semblable au votre. Nous avons étudié toutes les deux à l'École de Sorcellerie Elémentaire de Salem. »

À l'évocation de ce lieu, quelques sifflements d'admiration qui se firent entendre. Salem était réputée partout dans le monde de la magie et toutes les familles sorcières connaissaient ce lieu.

« - Oui bon, comme vous nous sommes répartis, non pas dans des maisons, mais plutôt dans des foyer qui sont au nombre de six, c'est plus enlevant pour notre coupe de Quidditch, plus d'action. »

Les yeux des amateurs de Quidditch pétillèrent d'envie, certains murmurèrent entre eux, commentant que cela ajoutait certes du piquant à la compétition et ajoutait également des matchs au calendrier. Une Serdaigle peu sportive apparemment, les ramena sur terre avec une question :

« - Quelles sont les noms de ces foyers et comment êtes-vous répartis ?

Excellente question !, Pour votre réponse, consultez l'Histoire de l'SEMS », déclara Mademoiselle Scamander.

Harry vit mademoiselle Mac Kenzie se frapper le front suite à la déclaration de son amie et ses épaules bouger d'un rire qui se voulait résolu. Keyra Scamander lui décrocha un autre regard torve mais il ne réussit pas à enlever le sourire qui ornait le visage de son amie. Harry se prit à penser qu'elles ressemblaient beaucoup à leur petit trio, mademoiselle Scamander semblait de la même trempe qu'Hermione, alors que Ayael semblait plus comme Ron et lui. Il se promit tout de même d'aller jeter un regard sur l'Histoire du Salem Elemantary Magical School. Les explications reprirent peu après alors que mademoiselle Scamander expliquait que, tout comme les élèves de Poudlard, les étudiants fréquentant SEMS sortaient, pour la plupart, diplômés à l'âge de dix-sept ans.

« - Il s'agit cependant d'un diplôme de magie universelle de base. Ceux qui le désirent, peuvent par la suite continuer leurs études au SIS (Superior Institute of Salem) dans une matière de leur choix.

Keyra, ici présente, a choisi le cours avancé en Incantations et Invocations, ça vous surprend hein ?, taquina Mac Kenzie. Pour ma part j'ai étudié plus en profondeur les DCFO (Défenses Contre Forces Obscures). Nous avons toutes deux été diplômé au bout de quatre ans dans nos domaines respectifs. Suite à l'excellence du travail de ma compatriote, notre plus haute instance magique du continent, le MAGE, lui a offert un bourse pour produire une thèse sur le sujet de son choix, je vous laisse deviner le sujet. La puissance des Incantations et les liens apparents entre la force du sorcier qui les pratique et les résultats tangibles. Pendant deux ans elle a travaillé avec acharnement et produit une thèse qui fut plusieurs fois primée par les scientifico-mages du monde entier. »

Les déclarations de la jeune femme semblaient emplis d'une grande admiration et d'un profond respect malgré le ton humoristique employé. Du coup, mademoiselle Scamander revêtit une couler rouge de la tête aux pieds. Elle eut même droit à quelques applaudissements polis. Mademoiselle Mac Kenzie semblait fière d'elle et enchaîna :

« - Ce n'est pas tout, elle a également révolutionné le monde de l'Invocation en proposant une nouvelle approche et en en démontrant les biens faits dans une deuxième thèse qu'elle termina peu avant notre arrivée ici. Thèse qui, on l'a su ce matin, va être publiée dans l'Almanach scientifico- magique de cette année avec de très grandes distinctions. »

Cette fois mademoiselle Scamander était plus que rouge, Harry s'étonna qu'il ne lui sorte pas de la fumée des oreilles tellement elle semblait gênée. Rémus Lupin lui affichait un air impressionné et applaudissait les exploits académiques de la jeune femme, entraînant avec lui plusieurs élèves. La jeune femme dut leur demander d'arrêter d'applaudir, cela la mettant très mal à l'aise. Harry vit dans les yeux d'Hermione une lueur qu'il n'avait pas vu depuis Lockhart, de l'admiration pure et simple. Pour faire revenir la classe sur le sujet du cours, mademoiselle Scamander, qui reprenait peu à peu ses couleurs habituelles, expliqua à son tour le parcours de son amie :

« - Comme toujours, Ayael Mac Kenzie en met trop. Parlons un peu d'elle puisqu'elle le fait si bien des autres. Comme elle vous l'a dit, elle a obtenu son diplôme d'études avancées en Défense Contre les Forces Obscures, qui ressemble beaucoup à votre formation d'Auror.

Puis je suis partie à la découverte du monde, l'interrompit la principale concernée. Pendant près de deux ans, j'ai voyagé d'un bout à l'autre du globe, apprenant de nouvelles techniques magiques, approfondissant mes connaissances et admirant les plus belles choses que la terre porte. Enfin, je suis revenue chez moi car ma mère, étant tombée malade, avait besoin que je veille sur elle. Je me suis inscrite de nouveau au SIS (Superior Institute of Salem) mais cette fois pour produire une thèse avec comme sujet les Thestrals. Quelqu'un sait ce que c'est ? »

Comme ils avaient étudié en partie le sujet l'année d'avant avec Hagrid, la majorité des élèves présents levèrent la main. Après que quelques points furent accordés à Serdaigle pour la bonne réponse, la parole fut donnée à une Poufsouffle de septième année qui commença sa question mais fut rapidement interrompue par Malfoy qui demandait sans se donner la peine de lever la main :

« - Cela ne nous dit pas où vous avez obtenu ce bracelet. Peut-être n'est- il même pas à vous », lâcha-t-il en regardant droit dans les yeux mademoiselle Mac Kenzie.

Cette dernière souriait en coin et soutenait avec arrogance le regard du jeune homme pendant que mademoiselle Scamander le réprimandait pour son manque de savoir-vivre. Pas un instant il ne prêta attention à Keyra, ce qui la mis encore plus en colère, mais elle fut vite apaisée par un simple geste de la main en provenance de son amie. Toujours en le fixant, elle répondit au jeune Malfoy d'une voix douce mais ferme :

« - Comme vous semblez en savoir suffisamment sur cet objet, aussi vous répondre m'est inutile puisque vous connaissez les raisons qui poussent des gens comme moi à porter de telles ornementations.

C'est donc un vrai alors.

Qu'en pensez-vous monsieur Malfoy ? »

Cette joute orale avait laissé le reste de la salle ébahie, Rémus Lupin s'était penché légèrement vers l'avant et avait posé son menton dans sa main et observant également la jeune femme. Mademoiselle Scamander avait crispé la mâchoire mais s'était détendue en voyant l'air sûr qu'affichait son amie. Ayael Mac Kenzie continuait de sourire au jeune Malfoy qui, pour une des très rares fois de sa vie, semblait éprouver du respect pour son interlocutrice et non ce mépris qu'il affichait continuellement. Harry, comme ses amis, en fut intrigué et se jura, une fois de plus, de faire des recherches sur son nouveau professeur.

Les questions continuèrent après que mademoiselle Mac Kenzie eut invité un Serpentard à poser sa question, puis de fil en aiguille on en vint à la question de Neville :

« - Excusez-moi, mais vous êtes sûres que je suis dans la bonne classe ? »

Les élèves présents se mirent à rire, à l'exception des Griffondors qui compatissait avec la détresse visible de leur compagnon. Les Serpentards, quant à eux, riaient à gorge déployée. Le professeur Scamander s'éclaircit la voix pour rappeler à l'ordre les étudiants et se tourna ensuite vers le pauvre Neville qui n'en menait pas large. Elle lui adressa un sourire tendre et rassurant avant de déclarer :

« - Non, monsieur Londubat, vous êtes dans la bonne classe, vous avez réussi le test de classement et méritez une place dans ce groupe.

Vous aviez peut-être une autre question monsieur Londubat ?, demanda Mac Kenzie.

Euh oui. Vous êtes amie depuis toujours ? »

Encore une fois la question de Neville fit rire les élèves, le pauvre jeune homme était de nature simple et naïve et faisait un bon souffre douleur. Mais la réponse de mademoiselle Mac Kenzie ramena l'ordre et l'attention sur elle :

« - Par Morganne NON. »

Cette fois tous étaient toute ouïe, on avait du mal à s'imaginer que ces deux là n'était pas amies depuis l'enfance. Des explications furent nécessaire :

« - En fait, dès que je l'ai connu, je l'ai détestée, affirma mademoiselle Scamander en hochant la tête. Notre première rencontre s'était très mal passée et je l'avais prise en grippe immédiatement. Comble du malheur, elle fut placée dans le même foyer que moi, j'ai tout de suite su que ma scolarité allait être pénible.

Pénible, là c'est toi qui en rajoute, intervint Mac Kenzie. C'est toi qui le voulait dans le fond.

C'est sûr que je voulais être persécutée et ridiculisée à chacun de mes pas.

Persécutée, ridiculisée, tout de suite les grands mots! »

Les deux jeunes femmes se chamaillaient ouvertement mais quelque chose dans leur ton trahissait qu'elles s'amusaient plus qu'autre chose. Pourtant, tous les regardaient avec les yeux grands ouverts, seul Rémus Lupin souriait confortablement installé dans son fauteuil.

« - D'accord, je crois que l'on devrait commencer par le début, sinon, on va les perdre, si ce n'est déjà fait, déclara Ayael. Tout d'abord lors de notre première rencontre, nous avions onze ans et c'était notre première journée d'école. Nos parents sont autorisés à nous accompagner pendant toute notre journée de la rentrée. J'étais avec ma mère et on discutait avec des amis à elle lorsque soudain qui je vois ; Newt Scamander lui-même, mon idole. Je ne peux m'empêcher d'aller le voir pour lui demander qu'il me dédicace mon exemplaire d'Animaux Fantastiques que je traîne toujours sur moi. »

En disant cela, elle sort de la poche arrière de son pantalon un exemplaire très usé du dit livre, qu'elle ouvrit pour leur montrer la dédicace à l'intérieur.

« - Donc, j'accoure peut-être un peu trop rapidement vers monsieur Scamander mais en chemin je trébuche et me rattrape à une jeune fille d'environ mon âge pour ne pas tomber et déchirer mes nouveaux habits.

Sauf que la jeune fille, c'est moi et que ce sont mes nouveaux habits qui se déchirent, ajouta d'un air faussement mauvais mademoiselle Scamander.

Oui, bon, je m'excuse mais apparemment pas suffisamment car la jeune fille se met à pleurer toutes les larmes de son corps. Quelques-uns de mes amis qui m'avaient suivie, se mirent à rire de la déconfiture de cette pauvre fille, ce qui la vexa encore plus, du moins selon ses dires car moi j'étais déjà en grande discussion avec celui qui s'avérait être son arrière grand père qui avait fait le voyage d'Europe pour la rentrée de son arrière- petite-fille préférée. Comme j'accaparais trop longuement son « pappy» au goût de la jeune fille, les premiers symptômes d'une allergie très spéciale firent leur apparition chez la jeune Keyra Scamander. Une allergie qui continua à se développer tout au long de nos années de scolarité et qui fut baptisée Ayaelite aiguë. »

Tous riaient de l'entendre conter ainsi leur histoire. Elle avait le don de vous charmer par ses récits, aussi personne ne rechigna lorsqu'elle continua :

« - Comme ce n'est pas tous les jours que l'on a la chance de rencontrer son idole, j'avoue que je lui collais peut-être un peu trop aux baskets mais ce dernier ne semblait pas s'en plaindre et j'ai discuté ainsi avec le grand Newton Scamander jusqu'à ce que le départ des invités soit annoncé.

Si elle avait pu entrer dans l'ourlet de sa cape, elle l'aurait fait, croyez moi, la taquina Keyra.

Tu me laisses finir oui ?grimaça comiquement Ayael. Donc, comme elle vous l'a dit plus tôt, nous avons été placées dans le même foyer et oh, comble du malheur dans le même dortoir. Je ne sais pas trop comment les choses en sont arrivées à ce niveau là mais au pire de notre « crise », tout le monde s'entendaient uniquement sur une chose : tu ne pouvais pas être ami avec Scamander si tu fréquentais Mac Kenzie. Même dans notre dortoir des paravents avaient été installés pour que l'on se voit le moins souvent possible.

Imaginez, vous lever tous les matins avec votre pire ennemie sous les yeux », commenta Scamander.

Harry grimaça en pensant que cela aurait bien pu arriver s'il avait été placé chez les Serpentards, se lever tous les matins avec Malfoy en face de lui à la place de Ron. Il préférait tout compte fait ne pas y penser.

« - Elle était tout le contraire de moi, continua Scamander.

Oui, elle était studieuse, j'étais dissipée, elle était toujours sérieuse, moi jamais. Elle était l'élève exemplaire, celle que tous les professeurs citaient en exemple, sauf celui de potion mais c'est un autre histoire et moi j'étais celle qui récoltait le plus de détentions et de devoirs supplémentaires. »

Harry comme tout le reste de la classe riait doucement d'entendre ainsi les deux jeunes femmes. Il avait visé juste en comparant les deux nouvelles à lui et ses deux amis. Puis les liens continuèrent de se tisser tout au long du récit :

« - Malgré toutes ses retenues et le tas de travaux supplémentaires qu'elle récoltait, elle réussissait toujours à tout faire, avait toujours d'excellentes notes et trouvait même le temps pour ses pratiques de Quidditch. C'est d'ailleurs grâce à ce sport qu'elle n'était pas plus détestée, elle réussissait toujours à récupérer ses mauvais coups par une prestation grandiose sur le terrain, dit Keyra.

T'as toujours rien compris, cela n'était pas seulement dû au Quidditch si j'étais si populaire et toi pas. C'est que moi j'étais sociale et enjouée, la taquina Ayael.

Cette déclaration lui valut un regard noir lourd de signification mais mademoiselle Scamander se détendit en voyant le magnifique sourire qu'affichait son amie.

« - Je disais donc, que Keyra était le genre, rat de bibliothèque et moi plus « j'aime rire et faire rire ». Elle a raison, j'ai passé beaucoup de temps en retenue et presque autant à l'infirmerie tout ça parce que je n'étais qu'une tête enflée qui s'amusait du danger et qui poussait toujours plus loin mes propres limites et celles des autres. Ça m'a valut bien plus que des blessures. Je n'ai toujours pas aujourd'hui la prétention de croire que je me suis assagie mais j'ose espérer que je saurai vous guider pour que vous évitiez les pièges dans lesquels je me suis poussées moi-même. »

Un lueur étrange brillait dans les yeux habituellement espiègles et rieurs de la jeune femme mais bien vite son regard reprit son aspect habituel.

« - Comment êtes-vous devenues amies alors si vous ne vous supportiez pas, demanda malicieusement Lupin en appuyant sa question par un regard.

Mon orgueil ne s'en ait jamais totalement remis, confia Mac Kenzie mais comme dans à peu près toutes les histoires de haine qui se terminent sur une amitié, il y a d'abord un sauvetage héroïque et une remise en question, suivit d'apprentissages mutuels. Keyra m'a sauvé la vie lors de notre bal de graduation quand nous avions dix-sept ans. Ensuite, comme nous avons étudié au SIS ensembles pendant quatre ans et qu'encore une fois nous avons partagé le même dortoir, nous avons conclu une sorte de pacte de paix qui au fil du temps est devenu de l'amitié.

Qui est devenue une amitié sincère lorsqu'à son tour, Ayael m'a sauvé la vie à deux reprises.

Non, non, une seule fois, l'autre fois ne compte pas, tu t'en es sorti sans moi, intervint de nouveau Ayael.

Par Merlin, vos vies sont dignes des contes pour endormir les jeunes sorciers, intervint Rémus en souriant doucement.

Je ne crois pas, du moins pas la mienne, si ma vie était contée à un enfant avant qu'il ne s'endorme, c'est des cauchemars assurés croyez-moi. J'ai vu et fais dans ma vie suffisamment de choses pour emplir trois vies entières, du moins, c'est ce que disait toujours ma mère, déclara Mac Kenzie.

Je confirme, ne pu s'empêcher de rajouter Scamander en riant également.

Comment vous a-t-elle sauvé la vie ?, demanda Ron à Ayael.

C'est quelque chose que je vous conterai un autre jour car pour l'instant, il serait bien de travailler un peu, imaginez que Dumbledore débarque ici et qu'il nous voit ainsi. Je retourne en Amérique par le premier portoloin moi, je vous le garantie.

Non, on veut savoir, s'écrièrent quelques élèves.

Pas aujourd'hui, un autre jour peut-être, j'aime bien garder l'attention des gens ainsi. Comme ça, si vous voulez connaître la suite, vous devrez vous présenter à tous mes cours car je ne dis pas quand je vous écorcherai de nouveau les oreilles avec mes histoires. Allez, debout et au travail. »

Les élèves se levèrent à contre coeur alors que les professeurs redonnaient leur aspect d'origine à leur chaise et que mademoiselle Scamander suivait Rémus en dehors de la salle de cours.