Chapitre 7

Les semaines passaient et laissaient des cernes de plus en plus profonds sous les yeux de la plus jeune de la famille Weasley. À un point tel que son entourage commença à s'en inquiéter. Hermione en premier lieu, ainsi que Harry et Ron mais également quelques professeurs. C'était justement la raison de la présence de la jeune rouquine dans le bureau de sa responsable de maison.

« - Mademoiselle Weasley, je vais être franche avec vous. Nous sommes quelques-uns à se faire du souci pour vous et votre santé. Certains de vos camarades nous ont rapporté que vous dormez très peu la nuit alors que vous êtes toujours la dernière à rejoindre votre dortoir et la première à le quitter le matin . . .

J'ai simplement de la difficulté à dormir le matin depuis quelques temps, ce n'est rien de grave, tenta Ginny, tout de même intimidée par McGonagall.

Des soucis personnels ?, tenta la professeure de Métamorphose.

Non, vraiment, il n'y a rien. Le soir j'étudie et lorsque je monte me coucher, je tombe comme une pierre, je dors bien mais immanquablement, je me réveille toujours très tôt et j'ai beau essayer, je n'arrive pas à me rendormir.

Que faites-vous alors ?, demanda curieuse McGonagall.

Après plusieurs tentatives pour me rendormir, je finis toujours par me lever et je tente d'occuper mon temps de façon constructive, commença Ginny.

C'est à dire ? insista la directrice adjointe.

Soit j'étudie, soit je m'entraîne un peu. Ce matin par exemple, je suis allée voler, expliqua la jeune Weasley.

Vous ne tombez pas de fatigue pendant vos cours ?

Et bien, ça m'arrive parfois, admit la rouquine la tête base. Surtout en histoire de la magie . . . »

Si Ginny s'attendait à être réprimandée pour cet aveu, il en fut tout autrement. Lorsqu'elle releva la tête pour attendre son jugement, elle croisa furtivement le sourire de la Directrice. La réputation du professeur Binn n'était plus à faire et ce, même au sein du corps professoral.

« - J'imagine que je devrais réprimer ce trait d'humour. Mais . . . Puisque vos notes n'ont pas diminuées, que vos devoirs sont toujours remis à temps et qu'aucun de vos professeurs ne s'est plaint de votre travail, nous terminerons ainsi cet entretien. Cependant, j'aimerais beaucoup que vous alliez rendre visite à Madame Pomfresh pour une visite de routine. Autant prendre nos précautions. »

Ginny sortit du bureau de McGonagall et soupira de soulagement. Elle avait eu peur que cette convocation ait à voir avec le fait qu'elle se levait très tôt à tous les matins pour suivre mademoiselle Mac Kenzie. L'américaine avait refusé qu'elle ne s'entraîne avec elle mais cela n'avait pas découragé la jeune Weasley. Bien avant l'aube, elle revêtait des vêtements confortables et suivait à distance la professeure de duel qui courrait et terminait son sa course par une visite dans son aire privée d'entraînement. Ginny la regardait faire et parfois tentait de reproduire certains mouvements, le plus dur était de toujours s'assurer de n'être repérée. Au début, elle avait tenté de résister, de se rendormir mais rapidement, cela devenait comme un appel urgent. Il fallait qu'elle y aille, qu'elle la suive. Presque une obsession.

La jeune fille se dirigea tout de même vers l'infirmerie ainsi que lui avait recommandé McGonagall. C'était une très belle journée d'octobre, et de nombreux élèves profitaient du fait que l'on soit samedi pour prendre l'air et profiter un peu du soleil. Ginny avait eu sa dose d'air frais, entre sa filature du petit matin et son entraînement de Quidditch peu après le déjeuner. Lorsqu'elle poussa la porte de l'infirmerie, se fut pour entendre des réprimandes et la personne qui les prodiguaient était tout sauf de bonne humeur.

« - Parfois je me demande où tu as la tête Ayael Mac Kenzie ? »

Ginny comprit aisément que la jeune femme venue d'Amérique se faisait passer un nouveau savon par son amie. Pour une fois la concernée gardait le silence, alors même que madame Pomfresh se mettait de la partie :

« - Sérieusement Mademoiselle, comment voulez-vous cicatriser si vous ne pas cessez « vos activités » pendant un moment. »

La jeune Weasley, voulut repartir sans trahir sa présence mais une infâme curiosité la poussait à rester et à écouter la suite :

« - Par Morgane et toutes les fées, j'ai l'impression d'entendre ma mère, marmonna Mac Kenzie peu heureuse de se faire ainsi sermonner.

Ta mère t'aurait frotté les oreilles bien d'avantage que nous, déclara Scamander.

Votre mère devait être une sainte pour ne pas devenir folle avec vous, ajouta Pomfresh qui s'activait sur l'un des bras de sa patiente.

Merlin ait son âme, déclara Ayael. Heureusement pour elle, elle ne fut mise au courant que du quart de mes « âneries ». Madame Pomfresh, je crois que vous avez une autre patiente qui attend sagement son tour à l'entrée. »

Ginny sursauta mais retint un petit cri de surprise. Elle se redonna un air digne avant d'entrer complètement dans l'antre de l'infirmière qui s'était retournée pour voir de qui il s'agissait. La jeune Weasley expliqua brièvement la raison de sa présence en ces lieux et fut priée par l'infirmière d'attendre sur un lit adjacent. La rouquine n'avait pas besoin de regarder la blessure de sa professeure pour savoir ce qu'elle s'était infligée. Elle l'avait vu le matin même chuter et provoquer ainsi la déchirure de sa cicatrice toute fraîche. La jeune femme s'était relevée sans dire mot, avait relevé sa manche pour prendre conscience de l'état de la blessure, avait appliqué un pansement qu'elle avait sorti de sa poche et avait recommencé à s'entraîner, comme si de rien n'était. La plaie suintait maintenant et arborait une couleur peu encourageante. Madame Pomfresh fit des miracles, comme à son habitude et se permit de remettre en garde la jeune femme. Elle devait cesser de continuellement se blesser à nouveau sinon la plaie ne se refermerait jamais et pourrait causer bien plus de tort.

« - Bon maintenant, à votre tour mademoiselle Weasley. Qu'est-ce qui pousse votre directrice de maison à vous suggérer une visite de routine ?

_ C'est que depuis quelques temps, je me réveille très tôt et que je n'arrive pas à retrouver le sommeil.

_ Insomnie ?, ne put s'empêcher de demander mademoiselle Scamander qui aidait Ayael à remettre la manche de sa chemise par dessus son pansement fraîchement apposé.

_ Mais je m'endors très bien, expliqua Ginny qui subissait maintenant un examen minutieux de la part de Pomfresh qui l'auscultait savamment.

_ L'air frais du matin n'aide pas à se rendormir, c'est plutôt le contraire », déclara mademoiselle Mac Kenzie en fixant directement la rouquine dans les yeux.

Ginny eut de la difficulté à déglutir, la gorge étrangement serrée. La réplique de l'américaine laissant savoir sans l'ombre d'un doute qu'elle était au courant que la jeune Weasley l'épiait à tous les matins. Ayael Mac Kenzie se releva lentement du lit où elle était assise, sans quitter Ginny des yeux, la mâchoire serrée et l'air sévère. La rouquine en aurait probablement tremblée en temps normal, mais elle resta sereine, étrangement enhardie par le lien visuel qui les unissait. Pomfresh, qui continuait son examen de la jeune fille, rompit ce lien en s'interposant entre les deux protagonistes, les ramenant de plein fouet dans la réalité. L'américaine fut la première à reprendre ses esprits. Elle passa devant la jeune patiente et s'en alla, sans jeter un regard en arrière, suivie de son amie.

L'examen de Pomfresh ne révéla rien sur les « insomnies » de Ginny. L'infirmière la somma de ne pas hésiter à revenir si la situation persistait. La jeune fille put retourner à sa tour où Colin Crivey l'attendait. Il voulait lui montrer les clichés qu'il avait pris d'elle le matin même lors de l'entraînement. C'est Harry qui avait eu cette idée. Tout au long de la séance, les deux garçons avaient observé et photographié les membre de la nouvelle équipe de Griffondor. Comme il s'agissait de photographies prises magiquement, Harry pouvait, à l'aide de celles-ci, démontrer plus facilement ce qu'il tentait d'illustrer oralement sans grand succès depuis quelques entraînements.

Alors qu'elle regardait les clichés plus ou moins attentivement, elle sentit un souffle chaud dans son cou et en frissonna. Surprise, elle se retourna pour se retrouver plongée dans le regard émeraude de son capitaine, qui tentait de prendre possession d'un des cliché qu'elle tenait à la main, mais qui restait maintenant figé devant elle.

« - Euh, Ginny, je crois qu'il voulait simplement la photo. Tu peux lui lâcher le poignet tu sais », intervint Colin en constatant l'état d'immobilité des deux joueurs de Quidditch.

En effet, sans même qu'elle ne s'en rendre compte, Ginny avait saisi au vol le poignet de Harry lorsque ce dernier était passé par dessus son épaule. La rouquine lâcha subitement le bras de Potter en murmurant des excuses, tandis que ses joues revêtaient un rose qui jurait violemment avec la couleur de ses cheveux.

« - Des réflexes impressionnants, déclara Harry qui lui aussi paraissait gêné maintenant. C'était d'ailleurs pourquoi je voulais cette photos.

_ Je suis désolée . . .

_ T'as pas à l'être, répondit Harry en s'assoyant entre Colin et Ginny. Regarde celle-ci, tu es exactement dans l'angle parfait pour une attaque appuyé par un Batteur. Cependant, ici, t'as fait une passe de trop selon moi et ici . . . »

Harry continua à commenter chacune des photographies où l'on voyait sa coéquipière qui, de son côté, prenait bonne note des points apportés par son capitaine. Colin passait les photos à Harry, une à une, résumant le moment où elles avaient été prise, et quel était le jeu qu'ils effectuaient à ce moment précis. Le dernier cliché atterrit entre les mains de Harry, sans aucun commentaire de la part de Crivey. Le jeune Potter l'observa quelques instants avant de déclarer d'une voie mal assurée :

« - Oui, bon celle-ci n'a pas besoin de commentaires. »

Puis il se leva brusquement et partit trouver Ron, assis devant un échiquier, sans même un dernier regard vers la sœur de son ami. Ginny haussa le épaule et observa la photographie. Il s'agissait d'une épreuve où elle était seule, assise en tailleur au centre du terrain de Quidditch, l'air rêveur, le regard perdu dans l'immensité. C'était un très joli portrait qui avait dû être pris pendant qu'elle attendait les autres pour le début de la séance.

« - T'es très jolie Ginny », déclara Colin qui s'était rapproché d'elle pour voir de à nouveau la photographie.

La rouquine se retourna pour faire face à un Crivey qui venant de se rendre compte de la portée de sa déclaration, et qui était devenu encore plus rouge que ne l'était Ron lorsqu'il se fâchait. Ginny éclata d'un rire cristallin et franc devant l'embarras de son compagnon de classe qui bégayant maintenant, tentant de rattraper le coup :

« - Je voulais dire sur la photos. Pas que t'es pas belle en vraie. T'es bien aussi mais . . . »

Le pauvre Colin s'enfonçait à chaque nouveau mot, ce qui faisait bien rire les élèves se trouvant à proximité, et qui avait été attirés par l'éclat de rire de Ginny. Cette dernière finit par avoir pitié de lui et l'embrassa tendrement sur le dessus de la tête en se levant. Puis elle déclara à titre de plaisanterie :

« - C'est bon Colin, j'ai compris. Garde la photo en souvenir de ce moment.

Ah, non, je peux pas, je l'ai déjà promise à quelqu'un» déclara Colin qui reprenait peu à peu ses couleurs normales.

Ginny qui avait déjà commencé à s'éloigner se retourna espérant qu'il dévoilerait à qui était destiné le cliché. Mais Crivey avait baissé la tête, visiblement très mal à l'aise, et s'empressait de rassembler ses affaires pour fuir cet endroit le plus rapidement possible.

« - Un autre admirateur secret Gin, commenta l'une de ses amies qui s'était rapprochée.

_ Un autre ? s'exclama à son tour une autre de ses camarades. T'en a combien maintenant Ginny ? Faudra que Malfoy s'accroche à son titre de tombeur. Si tu continues ainsi, tu vas lui ravir sa place.

_ Et il risque de ne pas en être RAVI. », répondit Ginny jouant le jeu avec ses amies.

Le trait d'humour de la jeune fille fit rire la plupart des personnes présentes dans la salle commune. Même Ron souriait derrière ses pions et Hermione derrière son livre, alors que Harry la regardait abasourdi, monter l'escalier menant aux dortoirs des filles.

Le mardi soir suivant, Harry se retrouva à nouveau dans la salle de classe réservée pour les études libres des élèves des quatre maisons. Ce opportunité attirait son lot d'élèves. Même Ron finissait toujours par venir y retrouver ses amis. Il fallait avouer que cette période d'étude les aidait grandement à décharger l'horaire surchargée qu'ils s'étaient infligée. A titre de nouvelles venues, les deux américaines se retrouvaient souvent « de garde » dans cette salle d'étude, aidant de leur mieux les étudiants qui s'y présentaient.

Ce soir là, Harry travaillait avec ses amis sur la liste des sortilèges que leur avait remis le professeur Flitwick. Mac Kenzie avait été ravie d'apprendre qu'ils projetaient d'apprendre autant de sorts et elle tentait de les aider dès qu'elle avait un moment. Mais pour l'heure, elle en était à expliquer à Neville le principe des éléments catalyseurs dans l'art des potions. Ce fut ce moment précis que choisit Rogue pour faire une entrée remarquée dans la salle de cours. Toutes les têtes s'étaient retournées vers le professeur qui affichait son air le plus mauvais et qui tenait une pile de parchemin dans l'une de ses mains alors que de l'autre il pointait outrageusement Ayael Mac Kenzie du doigt. Cette dernière le fixa sans se démonter, un petit sourire aux lèvres.

« - Vous ! Oui, vous ! Je suis certain que c'est vous qui leur donnez les réponses, siffla-t-il entre ses dents.

Vous avez un problème Professeur ? », tenta mademoiselle Scamander qui espérait visiblement calmer Rogue et éviter une scène devant les élèves qui s'étaient interrompus dans leur travail depuis l'arrivée du maître des potions.

Pour sa part, Ayael se contentait de fixer l'homme qui se tenait devant elle, le bravant du regard, ce qui rendait d'autant plus furieux le responsable des Serpentards.

« - C'est à elle que je m'adresse, s'exclama Rogue. Oseriez-vous nier que vous avez délibérément fourni des réponses à ces ignorants ? »

Il brandissait sous le nez de la jeune femme sa pile de parchemins. Ayael pour sa part continuait à rester stoïque devant le comportement de son collègue, ce qui inquiéta son amie qui la suppliait des yeux de calmer le jeu.

« - Donné des réponses ? Je le nie en effet. Mis sur la piste pour qu'ils les trouvent tous seuls ? Je l'avoue. N'est-ce pas là le devoir d'un professeur ? demanda très calmement Mac Kenzie.

Je suis le maître des potions dans cette école. C'est à moi de leur apprendre ce qu'ils sont en mesure de connaître. Il est évident que ces élèves ne seraient jamais arrivés à de tels résultats sans que l'on leur ait soufflé la réponse », vociféra Rogue.

Dans sa fureur, le professeur Rogue flanqua sur la table qui se trouvait devant elle les devoirs de potions responsables de son courroux. Harry aurait mis sa main au feu que le sien devait être du lot. Mademoiselle Mac Kenzie prit doucement les feuilles et les feuilleta tranquillement, hochant simplement la tête de temps à autre. Harry savait qu'il s'agissait d'un petit jeu pour rendre Rogue encore plus furieux et cela marchait très bien. Il sembla que Mademoiselle Scamander en fut aussi consciente, car elle se décida à intervenir, et retira les parchemins des mains de son amie. Elle les rendit au maître des potions qui commençait à prendre une teinte rouge.

« - Professeur Rogue, je peux vous assurer que Ayael n'aurait jamais donné une réponse à un élève. Contrairement à ce que vous croyez, elle a un sens de l'éthique très développé. Jamais elle n'a triché à quoi que cela soit. Pourquoi l'aurait-elle fait à ce sujet ?

Tout ce que je sais, c'est que ces élèves sont incapables en temps normal de produire un devoir de cette qualité. Il leur a fallu l'aide de quelqu'un ayant un niveau élevé en matière de potion. Et sans vouloir offenser aucun de mes compatriotes, elle est la seule dans cette école qui en sait suffisamment pour produire de telles choses, déclara-t-il en pointant de nouveau les parchemins.

_ Jamais je n'aiderais qui que ce soit à tricher, déclara simplement Ayael en continuant à soutenir le regard furibond de Rogue. Mais effectivement, ainsi que je l'ai déjà dit, je reconnais avoir donné quelques trucs à certains élèves venus ici pour avoir de l'aide.

_ Des trucs, siffla Rogue. On peut savoir quels genres de trucs vous leur enseignez ?

_ Je leur ai seulement expliqué la différence entre un élément catalyseur et un agent actif, déclara Mac Kenzie en haussant les épaules comme si cela était parfaitement normal.

_ Mais de quoi parlez-vous ?, s'exclama le maître des potions.

_ Monsieur, Londubat, peut-être pourriez-vous réciter cette théorie au professeur Rogue. »

Neville vira au vert instantanément. Il déglutit mais trouva la force d'expliquer de façon claire et concise la théorie. Rogue perdit contenance en entendant son pire élève exposer la notion avec autant d'aisance. Jugeant qu'il s'était suffisamment fait humilier pour la soirée, Rogue l'arrêta en pleine explication et déclara :

« - Comme vous l'avez si bien souligné, Mademoiselle, il ne s'agit que d'une théorie. D'autre part, comme vous semblez comprendre enfin quelque chose Londubat, vous ne verrez aucun inconvénient à me produire un devoir supplémentaire pour me prouver vos « nouvelles » capacités ? »

Cette déclaration terrassa le pauvre Neville qui était si fier d'avoir pu réciter sa leçon sans se tromper. Rogue se tourna rapidement vers la porte. Mais juste avant de partir, il se retourna et fixa Potter directement dans les yeux. Avec un sourire mauvais lança par dessus son épaule :

«_ Il en est de même pour vous Potter. Expliquez moi donc pourquoi on ne doit jamais mêler de l'anis étoilée à du sassafras cueillit pendant une lune montante ? Je crois que trois parchemins est le minimum acceptable. »

Harry et Neville restèrent abasourdis. Rogue venait de leur donner un devoir supplémentaire plus long que l'étaient habituellement un devoir de vacances. Trois parchemins en plus de tout ce qu'ils avaient déjà à faire en temps normal, c'était de la folie. Severus le savait très bien mais visiblement cette petite vengeance ne l'avait pas entièrement satisfaite puisque tous purent l'entendre enlever trente points à une malheureuse élève de Poufsouffle qui avait eu la malchance de se trouver sur son chemin lors de sa sortie qu'il avait voulu digne et noble.

Graduellement, la salle reprit vie. Tous les élèves présents commentaient ce qui venait de se produire, la plupart compatissant avec Harry et Neville. Ron prétendait qu'ils devraient aller s'en plaindre à Dumbledore, ce à quoi pour une très rare fois, acquiesça Hermione, elle même outrée du comportement du maître des potions. Le jeune Londubat s'effondra sur les livres qui étaient posés devant lui, soupirant tel un condamné à mort apprenant son refus de grâce. Harry pour sa part, prenait de très grandes respirations pour tenter de se calmer. Quand il put de nouveau parler normalement, il déclara à ses amis :

« - Non, c'est un problème que je dois régler seul. Je ne veux pas que Dumbledore intervienne constamment dès que quelque chose ne va pas comme je le voudrais dans ma vie. Je dois apprendre à me débrouiller par moi-même.

_ Sage discours, décréta Ginny qui se trouvait en face de lui. Cependant, je crains que tu n'ait jamais le dessus sur Rogue.

_ Peut-être mais au moins j'ai le loisir d'imaginer ce que pourraient être mes représailles. »

Harry avait déclaré cela avec un petit sourire mauvais qui indiquait clairement que son imagination avait déjà élaboré quelques scénarios très intéressants. Puis, avec un soupir magistral, il ramassa ses affaires et se dirigea vers la bibliothèque. Il avait maintenant une longue recherche supplémentaire à faire avant son prochain cours de potion. Hermione offrit de l'aider, mais il refusa fermement, au soulagement évident de Ron. Cette réaction ne fut pas perdue pour sa soeur qui eut du mal à retenir un commentaire et un éclat de rire. Neville rassembla également ses livres et parchemins, et emboîta le pas à son ami.

« - Monsieur Londubat, vous avez oublié votre livre. » fit remarquer la professeure Mac Kenzie le rattrapant dans le couloir.

Neville remercia cette dernière et fourra l'objet en question dans son sac, avant de s'empresser de rejoindre Harry.

Quand Ayael revint vers les autres étudiants, elle eut droit à un regard sévère de la part de son amie. Puis lorsqu'elle tourna la tête en direction de la table où se trouvait les Griffondors, elle croisa le regard de Ginny visiblement amusée. Ayael Mac Kenzie souleva légèrement les épaules et lui fit un petit sourire complice avant de recevoir une petite tape derrière la tête en provenance de mademoiselle Scamander qui avait elle aussi de la difficulté à ne pas sourire.

« - Ut herganas majisa, déclara Key.

_ Reuquipo ej herganasi, ej sisu fitaprae nisai », lui répondit Aya avec un immense sourire.

Encore une fois, Ginny aurait payé cher pour pouvoir comprendre ce qu'elles se disaient. Pourquoi n'apprenaient-ont pas le theban au lieu de runes ancienne, dans cette école ?

Harry était déjà en train d'éplucher un épais grimoire que lui avait référé madame Pince la bibliothécaire lorsque Neville se laissa tomber sur la chaise se trouvant devant lui.

« - Allons Neville, nous lui produirons un travail qui le rendra encore plus fou de rage parce qu'il frôlera la perfection.

_ Je me contenterai d'un travail qui ne me vaudra pas d'être puni de nouveau », déclara le pauvre Neville.

Harry sourit gentiment, puis retourna à sa lecture pendant que son camarade sortait ses affaires et s'installait correctement.

« - Ce n'est pas mon livre ça. Mademoiselle Mac Kenzie a dû se tromper. »

Neville repoussa un peu plus loin le fameux manuel et s'attaqua à son encrier récalcitrant. Harry, plus curieux, jeta un œil au volume laissé de côté par le jeune Londubat. « Herboristerie avancée » était noté sur la couverture.

« - T'es certain qu'il n'est pas à toi Neville ce livre ? T'as tellement de livres de botanique que peut-être . . .

Non, j'en suis certain », déclara le jeune homme.

Pourquoi la professeure Mac Kenzie lui avait alors remis ce livre ? Sans doute qu'elle croyait elle aussi qu'il lui appartenait, connaissant la passion de Neville. Mais quelque chose titillait l'esprit de Harry. Il se saisit du volume et le feuilleta rapidement. Soudain, son regard tomba sur un petit signet de bois où était gravé des symboles runiques. Il indiquait une page qui fit sourire le jeune Potter. Neville, qui avait levé les yeux, le questionna du regard.

« - Je crois que mademoiselle Mac Kenzie se sentait responsable de notre devoir supplémentaire », déclara Harry en lui montrant la première page d'un chapitre entier dédié aux références littéraires abordant le sujet des plantes domestiques à cueillir en lune montante.

Le lendemain matin, les élèves classés en niveau trois commençaient leur journée par la classe de duel. Harry s'arrangea discrètement pour remercier son professeur qui feignit si bien d'ignorer ce dont il parlait qu'Harry eut des doutes tout à coup. Lorsqu'il revint auprès de ses amis, il affichait un air songeur qui aurait médusé Ron et Hermione s'ils n'avaient pas été, une fois de plus en train de se chamailler sur un sujet complètement ridicule.

« - C'est bien elle. »

Surpris, Harry se tourna vers Ginny qui n'avait visiblement rien manqué à la scène. La jeune fille regardait droit devant elle, observant mademoiselle Mac Kenzie préparer l'aire d'entraînement de la classe.

« - Je l'ai vu remettre le livre à Neville hier soir, ajouta-t-elle, répondant à la question muette de Harry

_ Alors pourquoi le nie-t-elle ? »

Ginny répondit à la question par un petit rire et, toujours sans regarder Harry, ajouta :

« - J'en sais foutrement rien, elle est l'incarnation du mystère complet pour moi. »

Harry ne put qu'acquiescer à l'affirmation de son amie.

Ce soir là, Dumbledore attendit que tous aient pris place dans la Grande Salle pour prendre la parole. On les avaient déjà avertis que les sorties à Pré-au-Lard avaient été annulées pour des raisons de sécurité évidente, l'attaque de la gare restant encore fraîche dans les mémoires.

« - Chers élèves, nous vous avions promis quelques divertissements en compensation de la suppression de vos sorties. Je suis très heureux de vous informer que, pour célébrer Halloween, nous avons pensé à organiser une, comment vous dites déjà ? Ah oui ! "soirée en boîte". Pour ceux qui ne seraient pas accoutumés avec cette expression, il s'agit d'une soirée à la mode moldue : musique et danse dans une ambiance feutrée. »

La déclaration du directeur provoqua un léger tumulte à la plupart des tables de la Grande Salle, celle des Serpentards exeptée, ces derniers ne voyant pas d'un bon œil cette soirée moldue, donc « impure ». Harry se crut soudain projeté dans le passé, plus précisément lors de sa quatrième année. Les jeunes filles réagissaient pareillement, gloussant et chuchotant en épiant du coin de l'œil leurs « proies » potentielles pour cette soirée. À ses côtés, Ron devait penser la même chose à voir l'air qu'il affichait. Hermione se cachait derrière un de ses livres mais Harry aurait pu jurer qu'elle avait jeté un regard vers Ron qui maugréait à présent. À voir le sourire qu'affichait Ginny assise à côté de la jeune Granger, Harry sut qu'il avait vu juste. Le jeune Potter cacha son hilarité dans une bouchée de pomme de terre. Harry eut encore plus de difficulté à retenir son rire lorsque son meilleur ami déclara d'une voix sûre :

« - Au moins cette fois, Hermione ne pactisera avec l'ennemi, Krum est loin. Et moi je ne me ferai pas prendre comme la dernière fois. Ginny veux- tu accompagner ton grand frère à cette danse ? »

En entendant la conclusion, Harry ne put garder dans sa bouche ce qu'il venait d'y mettre, arrosant la malheureuse Ginny qui se trouvait en face de lui. Personne ne pu déterminer si l'air stupéfait de la jeune Weasley était dû à cet incident ou à la demande de son frère qui la regardait à présent tout à fait sérieusement, attendant une réponse. Hermione, avait refermé son livre d'un geste brusque et se levait à présent de table, tournant majestueusement le dos à Ron qui ne la vit même pas.

« - T'es pas sérieux là Ron ?, demanda Harry voyant que Ginny toujours figée ne répondait pas.

_ Mais si, tout à fait, pourquoi je m'embêterais à faire ma demande à des filles qui risquent de me rejeter, alors que je peux être accompagné de ma petite sœur ?

_ Peut-être qu'il y a des filles à qui cela ferait plus plaisir qu'à ta petite sœur que tu leur demandes de t'accompagner, répondit Ginny qui avait repris ses esprits et qui essuyait à présent les vestiges de la bouchée ayant jadis appartenu à son vis à vis.

_ Tu ne veux donc pas m'accompagner, en déduit Ron l'air penaud.

_ Ce que j'essaies de faire rentrer dans ton crâne épais, sans vouloir t'offenser grand frère, c'est qu'il y a au moins une autre jeune fille qui rêve d'être invitée par toi. Ouvre les yeux et agis Ron avant de nous rendre tous fous, déclara Ginny en se levant à son tour pour aller retrouver Hermione.

_ Mais qu'est-ce que j'ai encore fait ? », marmonna Ron ne comprenant visiblement rien à ce que venait de lui dire sa sœur.

Harry dévisagea un instant son ami. Il avait beau avoir un cœur d'or et des qualités exceptionnelles, lorsqu'il s'agissait d'histoire féminine il était encore pire que Harry lui-même et c'était pas peu dire. Ron s'apercevant soudain que son ami le regardait fixement ainsi qu'une bonne partie de la table demanda :

«- Bin quoi ? »

Harry se dit qu'il était de son devoir d'ami de tenter d'expliquer à Ron la bourde qu'il venait de faire mais alors qu'il ouvrait la bouche, il fut interrompu par une voix qu'il connaissait bien Cho Chang :

« - Euh, Harry, je me demandais si tu accepterais que je me fasse pardonner pour mon refus lors du dernier bal ? »

Cette fois s'était au tour de Harry pantois de rester figé. Il ne réussit pas à trouver les mots pour répondre à la Serdaigle qui se tenait devant lui, en attente de sa réponse. Pourtant, il se devait de réagir, ses voisins de table s'étant tus, attendant la suite des événements comme s'il s'agissait d'un feuilleton sentimental de Sorcière Hebdo.

« - Euh . . . , Je . . ., C'est que . . . , commença-t-il.

_ C'est bon, j'ai compris, tu cherches à me rendre la monnaie de ma pièce. Très bien, comme tu voudras », déclara Cho en se retourna brusquement, laissant Harry encore plus confus, pour peu que ce soit possible.

Il y eut quelques rires étouffés en provenance des spectateurs de ce lamentable spectacle, ramenant le pauvre Harry à la réalité. Il se plongea dans la contemplation de son assiette, n'osant jeter un œil à Ron qui était resté silencieux à son côté. Harry l'entendit murmurer d'une voix résignée :

« - On fait un sacré duo toi et moi. »

Cette fois Harry ne pu se retenir d'éclater de rire, vite imité par son ami. Quelqu'un un jour avait dit à Harry que si on ne valait pas une risée, on ne valait pas grand-chose. Le jeune Potter se dit qu'en ce moment, lui et Ron devaient valoir tout l'or de Gringott. Ils furent vite rejoints dans leur hilarité par Dean et Seamus avec qui ils échangèrent leurs courtes expériences en matières féminines pendant le reste du repas.

« - On est pathétique les gars, déclara Harry avec un large sourire.

_ Non, c'est elles qui sont trop compliquées, protesta Seamus.

_ A qui le dis-tu », approuva Ron avec un grande claque dans le dos de l'Irlandais, geste viril et puissant qui fit soupirer d'exaspération les jeunes filles assisses près d'eux.

Lorsque Harry rejoignit la tour où se trouvait sa salle commune, il croisa un groupe de Serdaigles composé uniquement de jeunes filles qui lui jetèrent tous un regard mauvais. Visiblement son manque d'éloquence avait fait jaser au delà des élèves de sa maison. Il entendit même une jeune blondinette décréter qu'il était un goujat. Cette déclaration le mit en colère. Apparemment, Cho avait donné une version de l'incident à son propre avantage.

Il se laissa choir mollement dans un fauteuil en se demandant sincèrement ce qu'il avait bien put trouver à cette fille, outre le fait qu'elle soit agréable à regarder. Elle l'avait irrémédiablement déçu et découragé par son attitude. Mieux valait rester seul, c'était moins compliqué. Après tout, un peu de simplicité dans sa vie ne ferait pas de tort. Mais rien n'arrivait à être simple avec lui et il commençait sérieusement à se demander pourquoi.

Le jeune Potter soupira et appela son sac qu'il avait laissé sur la table à proximité, à l'aide de sa baguette,. Il se saisit d'un livre dans lequel il espérait trouver de quoi étayer son devoir supplémentaire en potion. Trois parchemins alors qu'un demi aurait amplement suffit. Il reconnaissait bien Rogue dans cette punition.

Il n'eut pas vraiment le temps de se concentrer sur le sujet car un cours particulier l'attendait. En fait, il aurait déjà dû rejoindre Dumbledore pour sa leçon d'Occlumencie. Il se rendit donc d'un pas rapide jusqu'à la statue qui indiquait l'emplacement de l'escalier menant au bureau du directeur de Poudlard. Il prononça le mot de passe que lui avait dévoilé Albus « truffe pacane » et s'engagea sur les marches qui le menèrent magiquement jusqu'à l'antre du vieux mage.

Depuis que Dumbledore s'occupait lui-même des leçons de Harry, ce dernier avait l'impression d'avancer et de maîtriser un peu mieux son esprit. Il n'arrivait pas encore à le fermer complètement lors des « attaques » en provenance de Dumbledore mais il arrivait quand même à finir par le chasser régulièrement. Le vieux mage était un bien meilleur pédagogue que Rogue, du moins selon Harry. Jamais il ne criait, jamais il n'insinuait des choses désagréables et méprisantes, il le félicitait pour ses efforts et toujours il l'encourageait à persévérer. Tout le contraire du maître des potions. Ce soir là Harry sortit épuisé du bureau du directeur, ils avaient travaillé longuement et le jeune homme ressentait maintenant une grande fatigue. Dumbledore proposa de l'accompagner jusqu'à sa tour mais le jeune Potter refusa, se pensant encore capable de retrouver son dortoir sans l'aide de personne.

Dans un des couloirs menant à la tour des Griffondor, il croisa Rusard qui lui jeta un regard mauvais et Miss Teigne qui cracha à son passage. Harry sourit en se remémorant le visage défait du concierge le jour où, revenant d'une séance privée avec Dumbledore, le concierge l'avait coincé et forcé à revenir dans le bureau du directeur. Le pauvre cracmol s'était décomposé sous les yeux amusés de Potter lorsque Dumbledore lui expliqua que Harry aurait le droit de circuler dans les couloirs de Poudlard les mercredis soirs et ce jusqu'à une heure raisonnable. Le vieux mage avait rajouté cette restriction apparemment pour satisfaire quelque peu le concierge. Mais Harry avait bien compris que c'était également un avertissement à peine couvert à son bénéfice.

Dans la salle commune de sa maison, Harry retrouva Ginny et Hermione toutes deux le nez plongé dans leur livres malgré l'heure tardive. Il ne les avait pas revues depuis la gaffe de Ron au repas. Ce dernier n'était visible nulle part. Harry en déduisit qu'il était monté se coucher. A voir l'expression d'Hermione, les choses n'avaient pas dû s'arranger pendant son absence.

Un bref regard échangé avec Ginny lui confirma qu'il avait vu juste, mais le haussement d'épaule de la jeune Weasley et son soupir monumental lui appris que les choses s'étaient probablement envenimées. Lorsque Harry s'assit à ses côtés en l'interrogeant du regard, Ginny lui fit comprendre qu'il devrait attendre au lendemain pour en savoir plus ou attendre que Hermione les quitte pour aller dormir.

Harry était tellement fatigué qu'il opta presque la première option., il finirait bien par savoir ce qui s'était passé. Mais un morceau de parchemin attira son attention. Alors qu'il allait s'en saisir, Ginny prouva une fois de plus que ses réflexes étaient aiguisés et le pris de vitesse. Harry sourit narquoisement et continua son mouvement pour s'emparer à la place d'un morceau de chocolat que la rouquine avait laissé à proximité de son courrier.

« - Ne me dis pas que tu corresponds toi aussi avec un joueur de Quidditch bulgare, la taquina Potter en déballant le petit chocolat en forme de balai.

_ Pourquoi ? Je n'aurais pas le droit ?, demanda Ginny en s'emparant du morceau de chocolat que Harry allait porter à ses lèvres. C'est à moi ça monsieur Potter.

_ Allez, Ginny, je suis épuisé et du chocolat me remonterait bien. En plus il a l'air succulent.

_ Je ne sais pas si tu le mérites, plaisanta la jeune Weasley.

_ Je te propose un marché, le chocolat ou la lettre, à toi de choisir.

_ J'ai absolument rien à y gagner puisque tous les deux sont à moi.

_ Exact, admit Harry en souriant. Sauf que je pourrais pratiquer un de mes sorts sur toi, lâcha-t-il sournoisement.

_ Tu oserais ?, s'offusqua presque Ginny.

_ Oh, ça suffit vous deux, s'exclama Hermione en rangeant ses affaires rageusement. Impossible d'étudier tranquille ici. Je ferais aussi bien d'aller me coucher, tiens. »

La jeune Granger leur jeta un dernier regard qu'ils ne surent déchiffrer avant de disparaitre dans les escaliers menant à son dortoir. Harry et Ginny attendirent d'entendre la porte de sa chambre se refermer avant d'oser reprendre la parole.

« - Eh, bien, dis-moi, il a dû y avoir un carnage ici ce soir pour qu'elle réagisse ainsi.

_ T'as pas idée. Et devine qui en est la cause ?

_ Laisse moi réfléchir ! Ca serait pas un grand roux d'environ seize ans ?, demanda Harry en s'emparant du morceau de chocolat qu'il convoitait sans que Ginny ne s'y oppose réellement.

_ Bien raisonné, mon cher Watson. Imagine toi donc que mon cher frère adoré en a rajouté toute la soirée, blessant Hermione par ses propos stupides. Merlin ! Qu'ils sont pathétiques tous les deux.

_ Qu'est ce qu'il a dit exactement ? demanda Harry qui commençait à craindre le pire.

_ Bien d'abord, il m'a semblé qu'il continuait une discussion déjà bien entamée avec Seamus et Dean. Tu vois de quoi je parle ? demanda sournoisement Ginny avant de continuer. Hermione a fait semblant de ne pas y prêter attention, du coup Ron haussait de plus en plus le ton pour être sûr d'être entendu. Il s'est donc mis à déblatérer sur le choix de certaines jeunes filles, les accusant de ne rechercher que la popularité et s'approprier temporairement celle de leur cavalier. Et ainsi de suite

Puis vint le coup de grâce: il s'est mis à imiter Krum en claudiquant et ensuite une Hermione tentant de sauver ses pieds pendant une danse. Le tout au grand plaisir de l'assemblée qui en pleuraient de rire. Finalement, ça s'est terminé assez tragiquement pour Ron qui a reçu la plus magistrale claque qui m'ait été donné de voir. Hermione a repris dignement sa place à cette table et n'a pas relevé le nez de son livre du reste de la soirée, malgré les insultes de mon cher frère qui n'a probablement jamais été aussi rouge de toute sa vie, et c'est pas peu dire.

_ Aie !, On est pas sorti de l'auberge avec ces deux là. Ça risque de traîner en longueur et de prendre des proportions démesurées cette histoire. Pour faire amende honorable, il faudrait que Ron trouve un moyen de se faire pardonner et qu'il trouve également le courage d'inviter Hermione à cette soirée.

_ Impossible, déclara Ginny. Ron était tellement en colère qu'il a invité la première personne qui passait près de lui. Du coup, il ira à la fête avec Amélia Miljen.

_ La jeune fille de troisième année qui ressemble à Mimi Geignarde ? s'étouffa presque Harry.

_ Harry, c'est pas gentil de rire des gens, on ne te l'a jamais dit ? En plus, je n'ai jamais vu Amélia, aussi heureuse. Mais, tu te doutes bien que Hermione bouillait intérieurement. J'imagine que c'est ce qui l'a poussé à dire oui à Seamus qui profitait de la situation pour l'inviter à son tour. »

Harry était anéanti. En plus d'être pris entre deux feux dans la guerre déclarée par ses deux meilleurs amis, il allait se retrouver coincé dans un conflit au sein de son propre dortoir. Ron n'accepterait jamais que Hermione aille à cette soirée avec un autre, pas plus que la trahison de Seamus. Brièvement, Harry se dit qu'il aimerait presque mieux rencontrer Voldemort plutôt que de subir les jours à venir.

« - Dumbledore devrait arrêter d'organiser des soirée. C'est explosif comme situation. Il y en a toujours pour souffrir dans ces occasions, s'exclama Harry.

_ Tu parles en connaissance de cause, non ?, le taquina Ginny. Allons Harry, tu te doutais bien que ton refus à la demande de Cho allait faire le tour de l'école comme une traînée de poudre, ajouta-t-elle en voyant le froncement de sourcil d'Harry

_ En plus, c'est encore moi le grand méchant loup dans cette histoire ? Fabuleux. J'ai plus qu'à me trouver un trou et de m'y cacher jusqu'à ce que l'on oublie que j'existe.

_ Tu peux pas faire ça Harry, tu es le grand Potter, le magnifique capitaine de l'équipe de Griffondor, le fabuleux sorcier qui a survécu, celui qui nous débarrassera de ce mage noir, ironisa la jeune Weasley d'une voix digne d'une groupie en pâmoison. D'ailleurs, voici la pile de demandes d'accompagnement que j'ai soigneusement gardée pour toi ce soir. T'a vraiment eu de la chance d'avoir ce cours ce soir car sinon, tu aurais été dû faire face à une foule de jeunes demoiselles désirant à tout prix aller à cette soirée avec le Grand Harry Potter. »

Elle remit à Harry un gros paquet de demandes en précisant qu'elle parvenaient de jeunes filles appartenant à toutes les maisons. A en juger par son expression, il semblait que Ginny trouvait la situation très cocasse.

« - Toutes les maisons, s'exclama soudain Harry comme émergeant d'un long engourdissement.

Oui, il y a même la demande d'une jeune Serpentard de troisième, Mélinda Grey si je me souviens bien, lui répondit Ginny avec un immense sourire narquois.

_ Preuve qu'il y a quand même des gens de bon goût dans cette maison même s'il sont si peu nombreux, décréta Harry en bombant le torse, tentant d'imiter Malfoy et ses grands airs.

_ Que de prétention Monsieur Potter. En tant qu'amie, je me dois cependant de vous signaler que ce n'est pas un certain Harry qui déclenche ce raz de marée, mais plutôt le Grand Potter , dit d'un ton taquin la rouquine.

_ Je sais bien cela », murmura Harry.

L'air défait du jeune homme démontra à la jeune Weasley qu'elle avait été trop loin. Harry s'était soudainement rembruni et elle s'en voulait d'être à l'origine de la tristesse qui pointait dans ses yeux à ce moment.

« - Désolée Harry, je ne voulais pas, commença-t-elle.

_ C'est rien Ginny, je sais déjà tout ça, tu ne m'apprends rien. C'est une des réalité de la « célébrité », déclara Harry en mimant des guillemets avec ses doigts au mot célébrité.

_ N'empêche que je n'aurais pas dû te le rappeler, se désola Ginny mal à l'aise. Pour me faire pardonner, je t'offre mes services pour ce que tu voudras. »

Harry regarda la jeune sœur de son meilleur ami quelques instants, cherchant visiblement ce qu'il pourrait lui demander. Non pas qu'il juge qu'il y ait quelque chose à pardonner, elle ne l'avait pas offensé, mais il se dit que cela pourrait être drôle après tout. Une lueur malicieuse passa dans ses yeux.

Il déclara :

« - Dans ce cas, à toi de me trouver une cavalière pour cette soirée. »

Constatant qu'après une courte réflexion, Ginny souriait dangereusement en retour, il crut bon d'ajouter rapidement :

« - Attention, je mets mes conditions.

_ Difficile en plus, s'exclama faussement outrée la rouquine.

_ Prévoyant plutôt, admit Harry. Donc je disais, aucune représentante de la maison verte et argent. Personne en dessous de la cinquième année, je ne voudrais pas avoir mal au dos à force de danser avec une petite gamine.

_ T'es pas tellement plus grand qu'elles, le taquina Ginny.

_ Il faut qu'elle soit de race humaine, enchaîna Potter ignorant volontairement la réplique de son amie, je me vois encore moins avec Winky. »

La remarque fit rire Ginny qui avait pas pensé à cette possibilité. Harry continua sans se laisser démonter sa liste de conditions :

« - Pas de spécimen spectral, oublie donc de suite Mimi Geignarde (Ginny fit la moue, elle y avait pensé visiblement). Je ne suis pas particulièrement difficile mais j'aimerais bien qu'elle ait tout ses morceaux et au bon endroit si possible. Jolie ou non pour autant qu'elle soit le moindrement intelligente et capable d'avoir une discussion sérieuse sans que j'ai le droit à une crise de larmes à plus finir ou qu'elle ne déblatère sur un sujet complètement insensé toute la soirée. Et évidemment, ELLE, doit être de sexe féminin », ajouta-t-il en comprenant soudain le sourire rusé qui éclairait le visage de la rouquine.

Ginny fit la plus incroyable des moue, affichant un air des plus dépités. Harry ne put retenir un sourire devant les talents d'actrice de son amie. Elle releva fièrement la tête et déclara :

« - Je trouverai, je ne sais pas encore qui mais je peux t'assurer que tu auras une cavalière pour cette danse.

_ Avant de lui demander, j'aimerais bien que tu valides ton choix auprès de moi, conclut Harry, question de ne pas être trop surpris cette soirée là.

_ Ah ! en plus tu veux être prévenu ? Non pas question! Ca ne fait pas partie du contrat.

_ Ginny ! » s'inquiéta le jeune homme.

Mais Ginny s'était déjà levée et partait en direction de son dortoir, ses livres sous le bras et un sourire malin aux lèvres. Harry ne mit que quelques enjambés pour la rattraper mais elle s'esquiva si habilement qu'il ne saisit que de l'air à la place du bras visé. La jeune Weasley monta les marches deux par deux d'un pas rapide pour échapper à son poursuivant.

Tous deux s'amusaient tellement qu'il n'avaient pas pensé à réduire le bruit de leurs rires, oublieux l'heure tardive et du fait que la plupart de leur camarades dormaient déjà depuis longtemps. C'est Hermione, manifestement encore sous le coup du mécontentement, qui les rappela à l'ordre d'une voix menaçante et autoritaire, qu'elle employait lorsqu'elle agissait à titre de préfète, rôle qui lui allait très bien d'ailleurs. Harry et Ginny ne purent que se regarder piteusement et regagner, en silence cette fois-ci, leur dortoir respectif.

******

Harry avait vu juste, les relations entre ses deux meilleurs amis étaient loin d'être « amicales ». Une guerre intestinale rongeait les Griffondors et, au milieu de tout cela, Harry et Ginny tentaient d'apaiser chacune des parties en cause. Mais rien n'y faisait, Ron fuyait maintenant la compagnie de la jeune Granger qui, elle, ne sortait le nez de ses livres que pour ne pas dévisager le rouquin de manière peu aimable. Les bonnes résolutions de Ron prirent la fuite rapidement : il ne se joignait plus à leur petit groupe d'étude, expédiait ses devoirs et passait le plus clair de son temps à fixer Hermione d'un air mauvais, en alternance avec Seamus. Harry avait tenté de le raisonner mais le jeune Weasley avait très mal pris la chose, l'intimant de choisir un clan et de s'y tenir, ce à quoi Potter avait répliqué :

« - Ce n'est pas mon problème votre dispute, et je tiens tellement à vous deux que cela me chagrine de vous voir ainsi. Je n'ai pas à choisir de clan puisque j'en ai déjà un, celui de votre amitié à tous les deux. Honnêtement, j'en ai assez. J'ai suffisamment de soucis avec Voldemort sans avoir en plus à combattre mes propres amis. »

Les paroles du jeune homme avait ébranlé Ron mais l'orgueil de celui-ci était tout de même plus fort et il continua à faire la tête, même après le savon que lui passa également sa petite sœur. La soirée arriva sans que Ron et Hermione n'aient fait la paix et sans que Harry ne connaisse l'identité de sa cavalière, ce qui le rendait nerveux. Il regrettait d'avoir passé ce marché avec Ginny, même si cette dernière lui assura qu'elle avait respecté chacun des points dont il lui avait fait part.

Harry en était à se demander ce qu'il allait bien pouvoir porter pour cette petite fête lorsque Seamus lui signala que Ginny l'avait chargé de lui faire parvenir le message suivant : "Ta cavalière te retrouveras après le festin, elle t'approchera en t'offrant à boire"

« - Sais-tu dans quel pétrin tu t'es mis en demandant à Ginny de choisir ta cavalière Harry ? lui demanda Seamus compatissant, en enfilant une chemise noire en soie.

_ Dans un pétrin moins dangereux que le tien si tu tentes de courtiser une certaine jeune femme de notre connaissance, le prévint Harry.

_ J'ai pas peur d'un rouquin jaloux. Je ne fais que lui rendre service dans le fond, ça pourrait l'aider à s'ouvrir les yeux non ? De plus, j'ai l'intention de profiter au maximum de cette soirée, pas toi ? »

Harry ne répondit rien, si au moins il savait qui Ginny lui avait déniché. Une petite voix, venant du fin fond de son être, lui souffla narquoisement le nom de la cavalière qu'il souhaitait réellement. Mais sa raison répondit qu'il ne devait pas se faire d'illusion et encore moins entretenir de telles pensées. Sa détermination était clairement établie : plus d'attachements sérieux ! Et il comptait s'y tenir.

Il retourna donc à sa malle et enfila un pantalon noir ainsi qu'un tee- shirt de la même couleur qu'il enfila sous chemise bleue qu'il laissa déboutonnée. C'était après tout, les seuls vêtements moldus à sa taille qu'il possédait, cadeau de Tonk pour son dernier anniversaire.

Le jeune homme se rendit ensuite dans la grande Salle, en compagnie de Ron et de sa cavalière. Le rouquin affectait de discuter d'un d'un ton détaché au bénéfice d'Hermione et de Seamus qui les suivaient de loin.

Pendant le festin qui les emballa tous, Harry jeta régulièrement des coups d'œil en direction de Ginny et son cavalier, qui semblaient bien s'amuser. Harry avait senti momentanément son cœur se serrer lorsqu'il avait eu la confirmation que sa cavalière n'était pas la rouquine. Il avait en effet espéré contre toute raison. Elle était accompagnée Freddy Grandpré, un élève de son année, grand, bien plus grand que lui, les cheveux châtains clairs aux yeux bleus. Il ne pouvait cependant s'empêcher de la regarder, dans l'espoir, tenta-t-il de se convaincre, qu'elle lui fournirait un indice sur l'identité de sa cavalière mystère. Elle était magnifique ce soir, avec cette robe pourtant si simple d'un vert tendre. Ses cheveux étaient remontés légèrement et quelques mèches tombaient devant ses yeux par moment. Il aimait bien la regarder replacer ces mèches rebelles derrière son oreille d'un geste anodin mais pourtant si gracieux.

Merlin ! ! ! Il était en train de contempler Ginny Weasley, la petite sœur de son meilleur ami ! ! ! Ron le tuerait s'il s'en apercevait. Heureusement, ce dernier était en train de frimer pour tenter d'atteindre une Hermione qui semblait n'en n'avoir cure. La jeune femme aussi était resplendissante ce soir là. Elle avait retenu ses cheveux en deux tresses qu'elle avait enroulées autour de la tête d'une manière qui lui allait à ravir. Elle portait une robe noire longue et asymétrique. Seamus et beaucoup d'autres, la regardaient d'un œil nouveau, découvrant une partie méconnue de la jeune fille studieuse.

Les plats se vidaient au même rythme que grossissait la boule dans l'estomac de Harry. N'apprendrait-il jamais à réfléchir avant d'agir ? Une autre leçon durement acquise pour le jeune téméraire Potter. Le repas pris fin et Dumbledore aidé par les autres professeurs, recréèrent une ambiance digne des plus belles boîtes de nuit. Boules de miroir, éclairage tamisé, jeux de lumières, musique entraînante et piste de danse immense. Quelques causeuses sans doute à l'intention des couples les plus entreprenants et un bar où on ne servait que des boissons non-alcoolisé, et derrière lequel se tenait un Flitwick visiblement ravi de tenir le rôle du barman, complétaient le décor.

Harry se frottait nerveusement les mains alors que plusieurs personnes s'élançaient déjà sur la piste de danse, profitant du rythme effréné de la musique pour démontrer leurs talents. Le jeune homme regardait dans tous les sens et souriait à toutes les jeunes filles seules qui passaient devant lui. Il était le point de mire de plusieurs d'entre elles qui l'observait curieusement. Ginny, qui le surveillait du coin de l'œil tout en dansant avec son partenaire, riait doucement de son air apeuré, mais son sourire se figea lorsqu'elle entrevit une chevelure blonde bien trop connue se profiler auprès d'Harry. Malfoy venait insulter le « balafré » :

« - Pas de cavalière ! Remarque, je comprends cela. Qui voudrait accompagner un perdant comme toi. »

Alors que Harry allait perdre patience et répliquer à son ennemi, il entendit une voix douce et chaleureuse s'adresser à lui :

« - Puis-je vous offrir à boire monsieur Potter ? »

Harry dévisagea la jeune femme, ainsi que Malfoy qui ne comprenait pas plus que Potter ce qui se passait. Mademoiselle Mac Kenzie tendait un verre en direction du « survivant » qui s'en empara en hésitant.

« - Bon pour faire une histoire courte, j'ai perdu un pari et j'honore ma dette en acceptant d'être votre cavalière pour la soirée jeune homme. »

Harry était bouche bée. Son professeur serait sa partenaire pour cette soirée ? À voir l'air ébahi qu'affichait Malfoy, il sut qu'il n'était pas le seul à être surpris. Tachant de faire bonne figure, il offrit son bras à sa compagne et plantant Draco sur le bord de la piste, ils rejoignirent les autres danseurs, alors que Ginny retrouvait son sourire.

La soirée fut agréable finalement. Ils dansèrent et discutèrent, rirent et même potinèrent. Une question brûlait les lèvres du jeune homme et elle dut s'en apercevoir car elle déclara :

« - Quel pari j'ai bien pu perdre pour être la cavalière d'un de mes élèves ? C'est bien ce que vous vous demandez ? Et bien disons qu'il y a dans votre entourage une jeune rouquine très vive d'esprit et qui manie le balai volant avec tout autant d'aisance que vous.

_ Ginny est effectivement douée sur un balai. Ce qui n'est pas surprenant lorsque l'on regarde le reste de sa famille.

_ Oui, je le savais pour l'avoir déjà vue à l'œuvre et avoir volé avec elle mais cette fois-là, elle m'a renversé, dans les deux sens du termes », s'esclaffa mademoiselle Mac Kenzie.

Et elle lui expliqua en détail quel défi lui avait lancé Ginny quelques jours auparavant. La jeune Weasley avait apparemment rassemblé tout son courage pour aborder seule son professeure et lui demander de relever le gant. L'épreuve avait consisté en une course poursuite en balai, qui décoiffa les deux jeunes femmes et qui se solda par une partie nulle. Mais puisque la professeure avait perdu l'équilibre à la fin de la compétition, elle accorda la victoire à son élève. En échange, celle ci exigea que la professeure lui rendre le petit service d'accompagner un certain jeune homme à cette danse.

« - Elle aurait voulu vous trouver une cavalière encore plus singulière, mais la liste de vos conditions lui avait fait repousser plusieurs idées intéressantes. Du coup, j'ai eu pitié de vous, son imagination pouvant être terrifiante. Songez un peu, elle m'a confié regretter de ne pouvoir vous apparier avec Malfoy ou Rogue ! Mais si vous avez des regrets, cela peut s'arranger. Voulez vous que je vous confie au Professeur Rogue pour le prochain morceau ?

_ Merlin !, Plutôt mourir », décréta Harry en riant avec sa professeure.

********

La soirée se déroulait plutôt bien, Ginny réclama une danse à Harry, qui venait de se faire « emprunter » sa cavalière par un Dumbledore très enjoué. Elle lui expliqua avoir longuement cherché une cavalière suffisamment originale et comment elle avait fini par penser à. Ayael. Cette dernière s'était prêtée au jeu avec empressement, au grand plaisir de Ginny. Et, Harry dut l'admettre, au sien également.

Comme il faisait très chaud dans la grande salle, Ginny invita Harry à l'accompagner pour une petite promenade dans le parc de l'école, question de changer un peu d'air, la fumée d'ambiance tombait sur les nerfs à la longue. Alors qu'ils discutaient de tout et de rien en saluant divers « couples » qui avaient eu la même idée qu'eux, ils entendirent soudain des éclats de voix qui appartenaient à n'en point douter à des gens qu'ils connaissaient bien. Ron et Hermione se disputaient encore !

Comme ils allaient les rejoindre pour tenter de jouer les médiateurs, Harry fut terrassé par une douleur fulgurante en provenance de sa cicatrice. Ginny se précipita pour le soutenir, alors qu'il perdait connaissance. Seamus, qui était resté en marge de la dispute, les vit et accourut pour aider Ginny à porter Harry jusqu'à l'intérieur. Sur le pas de la porte, Rogue se tenait l'air soucieux. A leur grand étonnement, il aida Ginny et Seamus à transporter son élève inconscient à l'infirmerie, alors que Dumbledore et les autres professeurs accouraient inquiets.

Ginny voulut rester avec Harry mais Dumbledore en décida autrement :

« - Mademoiselle Weasley, veuillez je vous prie aider votre directrice de maison à tenter de retrouver tous les étudiants qui sont l'extérieur pour les faire retourner à leur salle commune rapidement. »

Que ce passait-il ? Ginny n'eut pas le temps de le demander que déjà les portes de l'infirmerie se refermaient devant elle. Elle courut donc aider McGonagall à rapatrier les élèves à l'intérieur. Ces derniers se demandaient comme elle ce qui se passait, mais elle ne savait que leur répondre.

Elle retourna en hâte à l'endroit où se chamaillait un peu plus tôt son frère et son amie et le trouva vide. Pas tout à fait vide, en fait, des silhouettes noires se déplaçaient rapidement dans les buissons tout près. Ginny voulut repartir aussitôt, mais d'autres formes se tenaient derrière elle. Paniquée, elle sortit sa baguette et chercha des yeux une issue possible ou de l'aide quelconque. Plus loin, des jets de lumière manifestement d'origine magique et des bruits de combat l'informèrent qu'elle n'était pas la seule à ne pas avoir retrouvé le chemin du château assez rapidement.

Alors que deux formes encagoulées avançaient vers elle en ricanant, elle fit la première chose que lui dicta son instinct : courir. Elle savait que si elle réussissait à en distancer quelques-uns, ses chances seraient meilleures que si elle restait plantée là au milieu d'un cercle de six mangemorts. Elle courut donc vers les deux mangemorts qui étaient les plus écartés l'un de l'autre, les dépassa et fonça vers le sentier qui bordait le lac.

Elle connaissait bien ce chemin maintenant, puisqu'elle l'empruntait tout les matins depuis quelques semaines. Elle eut l'idée folle que, si elle parvenait à l'aire d'entraînement, ils ne pourraient plus l'atteindre. Car, elle avait compris maintenant, seuls quelques privilégiés pouvait pénétrer dans cet espace, qui jouissait de sorts repoussant tous les non-initiés. Comment s'était-elle retrouvée initiée à cette magie, elle l'ignorait mais elle savait que, si elle atteignait cet endroit, elle risquait d'avoir la vie sauve, option improbable si elle affrontait seule les trois mangemorts qui s'étaient mis à sa poursuite.

Zigzaguant entre les arbres, se penchant, pivotant et toujours en courant, elle réussit à ne pas se faire atteindre par les sorts que lui lançait ses poursuivants. Vivent les cours de mademoiselle Mac Kenzie ! pensa-t-elle. Puis elle arriva finalement en bordure de la zone qu'elle cherchait à atteindre, où elle se jeta littéralement, se roulant en boule pour éviter un dernier sort. Ginny se releva et put observer ses assaillants, complètement stupéfaits, regarder dans sa direction sans la voir. Dès que l'un deux tentait un pas dans sa direction, il se voyait repoussé violemment en arrière sans raison apparente.

La jeune fille essoufflée gardait sa baguette toujours devant elle et ne quittait pas des yeux ses poursuiveurs qui tentaient de la retrouver sans succès. Puis elle le vit. Elle sut immédiatement qu'il savait où elle était et qu'il serait capable de l'atteindre. Il avançait d'un pas sûr et intima aux autres de retourner dans le parc. Le cœur de Ginny battait à tout rompre, elle savait qu'elle n'arriverai pas à lui échapper. Cette fatalité lui redonna cependant courage, elle releva la tête haute et afficha un air déterminé en prenant la position de combat que leur avait enseigné mademoiselle Mac Kenzie.

L'homme, qui était maintenant à l'intérieur du cercle d'entraînement, rit de la voir faire et déclara d'une voix froide et méprisante :

« - D'accord, tu tiens à mourir fièrement en combattant. Très bien jeune fille, je vais t'accorder ton souhait mais sache que tu n'as aucune chance contre moi. Tu seras étendue à terre, dans à peine une minute, regardant le ciel en suppliant tous les anges que ta douleur s'achève et qu'ils viennent te chercher. Tu ne fais pas le poids contre moi. »

Alors qu'elle écoutait les paroles, comme hypnotisée par l'homme tout vêtu de noir qui se tenait devant elle, son cerveau enregistra une nouvelle donnée qui la ramena directement dans la réalité.

« - Si elle ne fait pas le poids, alors pourquoi ne pas te choisir un adversaire à ta taille. Aurais-tu peur d'affronter quelqu'un de ton niveau ? »

Mademoiselle Mac Kenzie se tenait derrière l'homme qui s'était retourné brusquement en l'entendant, pointant sa baguette en sa direction.

« - Une ou deux, qu'en ai-je à faire ? Vous serez toute les deux mortes dans peu de temps.

_ Puisque tu sembles familier avec disons, certaines traditions, tu ne verras pas d'inconvénient de m'affronter en premier puisque j'en appelle au droit magistère.

_ Essaierais-tu de dire que cette petite sotte est ton apprentie ?

_ Non, car je refuse de la former.

_ Pourtant, elle est celle qui t'es destinée, cracha presque l'homme. J'avais entendu bien des choses suite à l'attaque de Pré-au-Lard et je me doutais bien qu'une enfant de Kheper avait rejoint ce fou de Dumbledore. Alors tu refuses de la former ? Ainsi tu n'auras pas d'objection à ce que je la tue ?

_ J'ai fait appel au droit de magistère et toi tu continues à vouloir t'en prendre à elle, sans d'abord m'avoir battue ! Serais-tu un renégat ? Ou pire, tu n'aurais pas terminé ta formation, car seules ces deux explications peuvent expliquer pourquoi tu n'as pas encore engagé le combat contre moi.

_ Tu tiens tant à mourir ? Je me sens magnanime, j'exaucerai ton souhait également. »

Ginny vit l'homme se mettre en position de combat, sa baguette légèrement relevée vers le ciel, les jambes bien fixées au sol, les épaules perpendiculaires à son corps. Cependant, il ne fit pas le traditionnel salut des duellistes, soit qu'il ne connaissait pas cette coutume ou, plus probablement, n'en avait rien à faire. D'un simple coup d'œil, mademoiselle Mac Kenzie fit comprendre à Ginny de s'éloigner le plus possible mais de rester près de l'aire d'entraînement, les bois grouillant encore de fidèles du Mage Noir.

Les sorts se mirent à pleuvoir. Les arbres prenaient un aspect presque terrifiant sous les lueurs des jets de lumière qui sortaient des baguettes des combattants. Comme il fallait s'y attendre, le mangemort ne se battit pas dans le règles de l'art. Il envoyait ses sortilèges directement vers les points vitaux, alors que ceux ci devaient être évités dans les combats habituels. Mais manifestement, l'homme ne cherchait pas à démontrer ses talents de duelliste mais plutôt à tuer son adversaire. Ginny retenait son souffle, alors que sa professeure restait concentrée sur sa tâche et repoussait les attaques de l'homme. La jeune fille savait que mademoiselle Mac Kenzie étudiait son adversaire, qu'elle tentait de trouver son point faible, tout en évitant d'être touchée par les sorts qu'il lui envoyait.

Voyant qu'il n'y arriverait pas de cette façon, l'homme à la cagoule décida d'agir encore plus sournoisement. Il se déplaça de manière à être de plus en plus près de la jeune rouquine. mais celle-ci avait compris le manège et s'esquiva sagement. Ginny crut voir une lueur de fierté traverser les yeux de sa professeure mais elle n'eut pas le temps de trop y songer, car déjà elle se retrouvait à nouveau dans une position précaire, c'est à dire à portée des sorts de l'ennemi.

Les yeux de la jeune femme s'agrandirent d'horreur lorsqu'elle vit un jet de lumière se diriger directement vers elle et que ses oreilles avertirent son cerveau qu'il s'agissait d'un sort interdit. Réflexes ? Instinct ? Elle ne saurait le dire, cependant, elle eut conscience qu'elle roulait par terre, que sa tête frappait un caillou mais, en l'espace d'un battement cœur, elle était de nouveau sur ses pieds, saine et sauve, si on faisait abstraction du bourdonnement qui envahissait son crâne.

Mademoiselle Mac Kenzie était elle aussi passée à l'offensive et son assaillant, avait été foudroyé par un Stupéfix puissant. Ayael tourna la tête pour s'assurer que son élève allait bien malgré tout. Cela ne lui prit qu'une seconde, mais cela permit à l'homme de tenter une nouvelle attaque, le Stupéfix l'ayant ébranlé, mais sans le mettre totalement hors d'état de nuire.

Ginny vit qu'il chancelait sur ses pieds et que sa poitrine se soulevait à un rythme beaucoup trop rapide. Mais il lança tout de même un sort en sa direction. Cette fois elle n'aurait pas le temps de l'esquiver. C'est donc vrai que l'on revoit sa vie en accéléré lorsque l'on sait que la mort approche et que l'on ne peut la fuir. Ginny revécut toute sa courte vie, puis sentit un impact et tout devint noir autour d'elle. C'était fini.

Pourtant, elle pouvait encore sentir la brise fraîche de cette soirée d'Halloween sur sa peau. Elle percevait également une forte odeur de fumée. Graduellement la vision lui revint. Elle n'était peut-être pas morte après tout puisqu'elle se trouvait toujours dans la clairière aménagée de mademoiselle Mac Kenzie. Ginny ne savait pas où allaient les âmes après la mort mais il était peu probable qu'elles restent dans cet aire d'entraînement. À moins qu'elle ne soit un fantôme ! C'est ça, elle était devenue un spectre et elle hanterait cette clairière pour le reste de l'éternité.

« - Peut-être que tu pourrais venir m'aider au lieu de rester là, à contempler le sol », déclara une voix rauque.

Ginny releva la tête pour tomber sur la pire vision de sa vie. Ayael Mac Kenzie était empalée sur un des pieux qui délimitaient cette partie du cercle. On pouvait très nettement voir le bout de bois dépasser de trente bons centimètres à travers son épaule droite. La jeune femme se retrouvait dans une position précaire et visiblement douloureuse puisque chacun des mots qu'elle prononçait la faisait grimacer et chacune de ses respirations se terminaient dans un petit gémissement. La rouquine se releva vivement et couru jusqu'à celle qui lui avait sauvé la vie.

Des flashs de ce qui s'était passé lui revenait mémoire. Ayael s'était par un quelconque moyen, projetée devant elle, la percutant et l'envoyant valser à terre. C'est donc Mac Kenzie qui avait pris de plein fouet l'Avada Kedavra.. Pourtant, elle était encore en vie, dans un état pas possible mais en vie.

Le mangemort épuisé et troublé par le Stupéfix de la jeune femme, n'avait pas eu assez de puissance magique pour envoyer correctement le sortilège impardonnable, mais avait réussi à transplaner une fois son forfait accompli. Du coup, la professeure avait été soufflée par une vague surprenante de puissance magique, insuffisante pour l'achever, mais qui l'avait poussé directement sur le pieux qui la traversait à présent.

« - Aide-moi.

_ Je ne sais pas quoi faire, s'énerva Ginny les larmes aux yeux.

_ D'abord calme toi, dit difficilement Mac Kenzie.

_ Je vais allé chercher de l'aide, s'exclama la rouquine en courant déjà vers le sentier qui menait à l'école.

_ Non ! »

Ginny s'arrêta net dans son élan et revint vers sa professeure.

« - Ils ne pourront pas entrer dans le périmètre. TU dois me sortir d'ici d'abord et ensuite aller chercher de l'aide.

_ Mais comment ?

_ Sortilège de découpe... », puis la jeune femme perdit conscience.

Jamais le cœur de la jeune femme n'avait battu aussi fort : d'elle dépendait une vie. Elle devait sortir sa professeure de là et en vie. Elle savait qu'elle ne pouvait prendre la chance d'extraire elle-même le pieux car cela risquait d'être fatal. Elle réfléchit donc quelques secondes avant de prendre sa décision, elle devait agir vite et correctement.

Elle pointa donc sa baguette à quelques centimètre en dessous de l'épaule de la jeune femme et à l'aide du sort de découpe, trancha le morceau de bois en prenant bien soin de soutenir le corps inerte de Mac Kenzie. Puis espérant ne pas lui causer des dommage sévère, elle la traîna à l'extérieur du cercle d'entraînement.

Dès cette zone franchie, elle entendit les cris de ceux qui étaient partis à leur recherche. Elle appuya son professeur contre un arbre en prenant bien garde au reste du pieux qui dépassait maintenant des deux côtés de son épaule, puis cria en envoyant une déflagration rouge dans les airs au dessus de sa tête pour signaler leur position à l'aide de sa baguette.

Lorsque Ginny releva la tête pour voir si son signal d'appel était bien visible. Elle remarqua alors d'immenses symboles de fumée verte flottants au-dessus du territoire de Poudlard. Elle frissonna tellement qu'elle se mit à trembler telle une feuille sous le vent de l'automne. Elle n'arrivait plus à se retenir, tout son corps frissonnait.

Rapidement, elles furent retrouvée par Lupin et Rogue puis suivirent rapidement Scamander et Dumbledore. Ils transportèrent le corps du professeur de duel à l'aide d'un « Mobilis-corpus » et se fut le dernier souvenir de Ginny qui rejoignit sa sauveuse dans son état d'inconscience.

**********

Lorsque Harry se réveilla, se fut en sursaut et en criant de toute la puissance de ses poumons. Rapidement des mains fortes le recouchèrent et l'apaisèrent. Pomfresh accourut et le força à boire une concoctions brunâtre qui le calma aussitôt. Une main experte passa alors sur son front où la cicatrice du jeune homme le battait dans un rythme régulier maintenant. La vision de Harry revint à la normale et Dumbledore lui demanda d'une voix douce :

« - Je ne veux pas te déranger outre mesure Harry mais je dois savoir si Voldemort a tenté de te « contacter » ?

_ Oui, répondit le jeune homme d'une voix rauque. Il m'a dit qu'il me souhaitait un très heureux quinzième anniversaire et que son cadeau serait quinze morts pour que je n'oublie pas qu'il est de retour. Comme si le je pouvais », termina Harry en reposant sa tête sur l'oreiller.

Le directeur affichait un air sombre mais n'ajouta pas un mot, il sourit tendrement à Harry et quitta son chevet en lui recommandant bien de fermer son esprit s'il venait qu'à s'endormir. Près du bureau de Pomfresh se tenait l'infirmière, la directrice adjointe, Rogue et mademoiselle Scamander. Ils discutaient tous à voix basse mais Harry put tout de même entendre des bribes de leur conversation.

« - Quinzième anniversaire ?, demanda Pomfresh.

_ Cela fait quinze ans ce soir que Lily et James sont décédés, expliqua Dumbledore.

_ Avons nous trouvez quinze corps ? demanda Rogue

_ Seulement quatorze, tout comme il n'avait que quatorze marques autours du périmètre du château. Je crois que Ayael a changé les plans de l'un d'eux. Comme quoi dans tout malheur, il y a du positif, la blessure de Mac Kenzie est certes des plus déplorables mais ainsi, la jeune Weasley est toujours en vie.

_ Elles s'en remettront toutes deux, assura Pomfresh. Ça risque d'être long et souffrant pour le professeur Mac Kenzie mais ils ont d'excellents médico-mages spécialisés dans ce genre de blessure à Ste-Mangouste.

_ Maintenant que tout est rentré dans l'ordre ici, peut-être voudriez-vous allez veiller sur votre amie, demanda Dumbledore à Scamander qui n'avait pas ouvert la bouche jusque là.

_ Je ne peux pas, décréta Keyra. Lorsqu'elle a repris conscience, juste avant que l'équipe de Ste-Mangouste ne l'emmène, elle m'a fait jurer de veiller sur la petite Weasley. Croyez-moi, elle va être suffisamment en colère lorsqu'elle réalisera qu'elle est hors combat pour quelques temps. S'il fallait en plus que je ne tienne pas ma promesse, je ne donne pas cher de ma peau. Même à l'article de la mort, Ayael garde ses instincts de tueuse.

_ C'est ce qui fait d'elle une si bonne duelliste », déclara Rogue les bras croisés sur sa poitrine.

Cette fois, Harry s'étouffa, Rogue, le maître des potions le plus craint depuis la création de Poudlard venait de faire un compliment et pas un petit. Entendant son patient se manifester, Pomfresh accouru et les autres sortirent, du coup la suite de leur conversation lui échappa. Une fois rassurée, Pomfresh lui recommanda de dormir un peu mais Harry ne pouvait pas. Ginny avait faillit mourir ce soir, à cet instant, il savait qu'il ne s'en serait jamais remis.

Heureusement elle était en vie mais dans quel état ? Il étira le cou pour tenter de l'apercevoir mais les rideaux étaient tirés autour de chacun des lits de l'infirmerie. Y avait-il d'autres blessés ? Les quatorze corps dont parlait Dumbledore, les quatorze morts, étaient-ce des étudiants ? Comment les mangemorts avaient-ils fait pour pénétrer dans l'enceinte de Poudlard ? N'était-ce pas l'endroit le plus sûr du monde sorcier ? Où étaient Ron et Hermione ? Qui occupaient les autres lits ?

Tant de questions, mais aucune réponse. Malgré son état d'épuisement, Harry tenta de se lever et de découvrir par lui même qui étaient les autres occupants des lits adjacents et par le fait même constater l'état de Ginny qui l'inquiétait. À tâtons, il avança dans l'infirmerie, s'appuyant sur chaque meuble puis arriva finalement au lit en face du sien. Avec précaution et après avoir poussé un long soupir il ouvrit le premier rideau pour découvrir un jeune Poufsouffle de première année paisiblement endormi. Harry sourit, le jeune garçon ne semblait pas blessé.

« - Plusieurs ont eu les nerfs à rude épreuve ce soir. Heureusement Pomfresh leur a administré des potions de sommeil pour les détendre. »

Harry avait faillit avoir une attaque en entendant la voix de son professeur d'Incantation si proche de son oreille. Il ne l'avait pas entendu arriver.

« - Vous devriez retourner au lit monsieur Potter, si jamais l'infirmière vous trouve ici ... »

La phrase resta en suspend mais Harry comprit très bien ce que Scamander voulait insinuer. Elle l'aida à retourner vers son lit mais le jeune homme voulait voir de visu l'état de Ginny. Elle le dirigea donc vers le lit qu'occupait la rouquine :

« - Elle n'a rien de grave. Juste une entaille au front qui lui laissera peut-être une petite cicatrice mais rien de bien mauvais. Elle s'est cognée la tête, probablement en roulant lorsque Ayael l'a poussé pour lui éviter un sort. Elle aura en plus une bonne bosse derrière la tête mais ce ne sont que des blessures superficielles, elle a eut beaucoup de chance que Aya arrive à temps. »

Harry tira doucement les rideaux qui entouraient le lit de son amie, Scamander avait dit vrai, à part les bandages à la tête, Ginny semblait bien portante. Elle dormait, sans doute elle aussi aidé par une quelconque potion administrée par l'infirmière. Rassuré, le jeune homme consentit à retourner à son lit, toujours aidé par Keyra. Il aurait aimé lui poser toutes les questions qui le tenaillaient mais une grande fatigue s'emparait de lui. Tout ce qu'il réussit à formuler fut :

« - Ron, Hermione ?

_ Ils vont bien, rassurez-vous. Dormez maintenant, demain est un autre jour. »

Harry s'endormit en vidant son esprit, du moins partiellement mais il ne reçu plus de visite inopportune. Voldemort avait déjà frappé. Certes son plan n'avait pas fonctionné complètement. Le jeune Potter se doutait que quelqu'un paierait pour cela mais heureusement pour lui, il ne le ressentit pas. Il dormit paisiblement, aidé par les talents en potion de Pomfresh.