Chapitre 3 : grave erreur

Dumbledore fronça les sourcils. Cet ultimatum ne lui disait rien qui vaille. Mais pourquoi autant d'acharnement de la part de son élève ?

Dumbledore se surprit à regretter le Harry des années inférieures. Jusqu'à l'année précédente, il écoutait toujours l'avis des autres et, bien que sa vie ne soit pas facile, il était toujours d'humeur joyeuse. Mais tout avait basculé avec le retour de Voldemort, les remarques incessantes de la gazette du sorcier à son propos, de Dolorès Ombrage et enfin, de la mort de Sirius. Le jeune Harry était sujet de crises de colère et se renfermait parfois sur lui-même.

Pourtant, Dumbledore ne revint pas sur sa décision. Harry ne DEVAIT pas quitter Privet Drive il en était hors de question.

Il réfléchit au meilleur moyen de l'y obliger, et en vint a la conclusion qu'un sort de vieille magie était la solution la plus appropriée. Dissimulé autour de la maison, elle empêcherait le jeune homme de s'éloigner a plus de 100 mètres de l'endroit. Dumbledore espérait secrètement que Harry n'ait pas comme idée de vouloir partir, car dans ce cas il verrait le sort, du moins en sentirait-il les effets, et alors, Dumbledore était prêt a parier toute sa collection de cartes de chocogrenouilles qu'il rentrerait dans une rage folle.

Dumbledore rangea la copie de la lettre que le professeur Lupin lui avait envoyée. Il pratiquerait le sort dès le lendemain, à la première heure. Pas besoin de ses déplacer jusque là-bas pour le faire, mais il fallait être dans un état de concentration extrême, et le directeur était bien trop fatigué pour le faire.

Le ministère était en pleine panique à cause du retour du mage noir, et tous faisaient appel a lui, a tout moment. Sa santé se détériorait à grande vitesse et le manque de sommeil ne l'aidait pas mais le vieil homme faisait passer la sécurité de tous avant lui-même.

Les mangemorts arrêtés avaient été interrogés mais aucun ne semblait connaître les plans de leur maître.

Quelqu'un frappa à la porte et il dit à cette personne d'entrer, tout en se levant.

C'était une personne assez grande, mais dont le visage était caché par un capuchon. Il portait une drôle de cape rouge sang qui allait jusque par terre. Sa voix était grave, et lorsqu'il s'adressa à Dumbledore ce fut dans une langue inconnue, mais que le directeur, lui, semblait comprendre.

Leur échange dura quelques minutes. Quand celui-ci fut fini, la silhouette s'inclina brièvement. Dumbledore fit de même, puis dit :

-Content que tu sois de retour, mon ami.

-Moi aussi Dumbledore, moi aussi.

Et il sortit de la pièce, à pas légers.

Dumbledore se rassit, en soupirant.

-Cette fois, la guerre a commencé.

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De son côté, Ron était avec les jumeaux. Il leur expliqua rapidement la situation, puis attendit leurs réactions. Il ne fut pas déçu.

-QUOI ? COMMENT OSENT-ILS ?

-C EST HONTEUX ! CA NE SE PASSERA PAS COMME CA !

Les deux frères semblaient fulminer. Eux-mêmes avaient quitté l'école durant la période scolaire l'année précédente mais c'était de leur propre gré. Ils éprouvaient une grande affection pour le survivant, qui avait toujours été très agréable avec eux, et qui leur avait permis de réaliser leurs rêves : créer un magasin de farces et attrapes.

-Qu'est ce qu'on fait ? Vous avez une idée ? Hermione n'est pas en état pour le moment et je compte un peu sur vous pour nous aider. Demanda le cadet

-Compte sur nous, ptit frère, compte sur nous. Ils vont voir ce qu'ils vont voir.

Ils semblaient tous les deux dans leurs pensées. Soudain, Fred se tourna vers Ron et lui dit :

-Pour le moment, ne faites rien, c'est compris ? AB-SO-LU-MENT rien ! Soyez juste très désagréables avec tous les adultes, ok ?

-Oui, pas de problèmes de ce côté-là. Vous avez des idées ?

-Plus qu'une, mais ils faut les mettre au point. Venez ce soir dans notre chambre d'accord ? S'il y a un problème, tapez trois fois rapidement sur le mur et c'est nous qui viendrons.

Ron acquiesça, puis sortit de la pièce et rejoignit Hermione, toujours dans sa chambre.

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Harry était assit à son bureau. Il regardait désespérément ses manuels de l'année précédente, tentant de faire ses devoirs, tout en jetant souvent un regard à la fenêtre, guettant la venue d'un hibou.

Alors qu'il était en plein devoir d'histoire de la magie -expliquez le régime politique des harpies au moyen Age-, il vit un hibou arriver. Immédiatement, il se jeta sur ses pieds et ouvrit la fenêtre en grand. Le hibou s'engouffra dans la pièce et laissa tomber la lettre qu'il tenait sur le lit. Il repartit directement, sans rien attendre.

Harry déplia le parchemin en quatrième vitesse. Il découvrit une phrase, écrite à l'encre violette, en majuscules.

RESTE OÙ TU ES

C'était risible. Il avait reçu le même genre de message l'année précédente alors qu'il souhaitait partir pour ne pas se faire renvoyer de Poudlard. Sauf qu'il n'avait plus confiance à présent. en personne. Cette année était bien différente de celle de l'année dernière, et il ne se laisserait pas faire, c'était hors de question.

A la question : qui lui avait envoyé ce mot, la réponse était simple. Dumbledore. Qui d'autre ?

Maintenant, il ne savait pas de quoi était capable Harry quand il voulait quelque chose. Celui-ci se doutait bien que tout ne serait pas aussi simple et que son directeur ne se laisserait pas berner très facilement. Mais Harry pourrait utiliser la magie cette fois. Et il ne se laisserait plus faire. Apres tout, que pourrait-on lui faire ? Il est l'élu de la prophétie, il n'a donc a craindre que le mal et non le bien.

Dumbledore et tous les autres avaient fait une grave erreur en l'empêchant de partir.une grave erreur.

Il referma la fenêtre qui était restée ouverte tout ce temps, mais il ne remarqua pas la silhouette sombre qui s'était faufilée jusque devant chez lui et qui regardait à présent vers lui, et dont les yeux brillaient étrangement.