Chapitre 5 : Disparition et protection

Hermione était toujours occupée à envoyer des phrases acides aux adultes lorsque Ron lui fit un signe discret qu'elle seule vit.

Les deux adolescents sortirent de la pièce sous le regard surpris des adultes. Pourquoi être parti aussi soudainement ? La raison en était simple, les jumeaux allaient être de retour. Ils montaient les escaliers lorsqu'une McGonagall essoufflée et au visage affichant une contrariété et une panique sans égale entra dans le hall d'entrée, sous les hurlements de la mère de Sirius.

On avait bien essayé en vain d'enlever le portrait criard mais finalement, tout le monde s'était résigné à subir les hurlements cent fois par jour.

McGonagall ne leur jeta pas un regard, fonçant immédiatement vers la cuisine. Alors que Hermione et Ron s'apprêtaient à la suivre, deux paires de mains les retinrent en arrière.

Fred et George. Essoufflés eux aussi, la peur brillant dans leur yeux, ils reprirent leurs souffles puis leur parlèrent.

-On est de retour, on a suivi McGonagall.

Alors que les deux autres allaient leur poser des questions, Fred leur fit signe de se taire et il continua.

-On doit absolument aller en cuisine. On doit écouter ce que va dire la vieille pie.

Hermione le foudroya du regard mais ils se précipitèrent tous les quatre dans la pièce à la suite de leur professeur.

-C'est incroyable ! Comment est-ce possible ! Oh quand Albus va l'apprendre ! Comment ce fait-il.

-Minerva, Minerva calmez-vous ! Que se passe-t-il expliquez vous ! s'écria Lupin.

Minerva McGonagall s'assit à la table, mais ses mains tremblaient toujours. Les quatre adolescents étaient entrés dans la pièce mais personne de leur demandait de sortir donc ils ne le faisaient pas.

-Je. J'étais allé faire mon tour de garde près de chez Potter.

Fred et George se lancèrent un regard, c'était bien elle qu'ils avaient vu ce matin. Ils se remirent à écouter.

-Je suis arrivée dans la rue et. et il y avait ce signe qui flottait au dessus de sa maison.

Elle sanglotait à présent. Tout le monde avait à présent la crainte dans les yeux de tous, excepté, mais personne ne le vis, dans ceux de Fred et George. Ce fut Molly qui intervint.

-La marque de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Oh mon dieu Harry !

-NON ! Cria McGonagall. Tout le monde la regardait à présent, l'espoir dans les yeux. Harry était-il toujours vivant ? Etait-ce possible ?

-Ce. Ce n'était pas la marque des ténèbres.

Après la crainte et l'espoir vint la perplexité. Quel autre signe que la marque des ténèbres pouvait flotter au dessus de la maison du survivant ?

-Le signe.c'était un grand chien. qui montrait les crocs. Et quand je suis entré dans la maison Harry avait disparu ! Comment est-ce possible ! Le directeur avait renforcé toutes les protections ce matin, toutes ! Et il avait posé un sortilège empêchant Potter de partir à moins de 100 m de sa maison !

Les jumeaux et Ron étaient consternés. L'empêcher de partir ?!

Hermione, elle, était plongée dans ses pensées. Harry disparu. Sortilèges posés et renforcés. Soudain, elle comprit. C'était évident !

Elle tira les trois autres, les faisant sortir de la pièce. Alors qu'ils ripostaient, elle expliqua son geste.

-Elle n'a rien de plus à nous apporter. Je veux entendre VOS version, dit- elle en faisant un signe de tête en direction des deux frères identiques, tandis que le troisième acquiesçait.

Lorsqu'ils furent tous dans une chambre -celle de Ron par conséquent, puisqu'elle était la plus proche-, ils s'assirent et immédiatement, Hermione les bombarda de questions, des plus complexes au plus précises, en passant par les détaillées.

-Est-ce que quelque chose vous paraissait bizarre. A propos du signe je veux dire. Est-ce qu'il y avait quelque chose de spécial, d'inhabituel ?

-Hermione, le signe en lui-même était inhabituel ! Remarqua Fred. Je ne l'avais jamais vu en tout cas. Sinon. continua-t-il. Non, rien de spécial.

-Si, objecta George. La lumière. Devant l'incompréhension muette des autres, il se tourna vers son jumeau et dit :

-Tu ne te rappelles pas ? La lumière était blanche.

-Oui et alors, demanda Ron

-Le signe n'était pas blanc ! Réfléchit ! La lumière provoquée par le signe de Vous-Savez-Qui est verte parce que le signe en lui-même est vert ! Mais dans ce cas ci la lumière provoquée était blanche alors que le chien ne l'était pas !

Fred réfléchit quelques instants, puis fit signe de tête.

-Oui, c'est vrai. C'est étrange.

-J'allais y venir ! De quelle couleur était le chien ? Dites moi tous les détails !

-Le chien en lui-même était noir. Mais ses yeux étaient très rouges ! Dit Fred

-Sa langue aussi ! Bien qu'on ne la voyait pas beaucoup. Renchérit George.

Hermione ne réfréna pas le cri de joie qui sortait de sa bouche. Les autres la regardaient, se demandant si elle était devenue folle. Un étrange signe dont on ne connaissait pas la signification apparaissait dans le ciel au dessus de la maison de leur ami, qui lui avait disparu, et elle paraissait contente !

-Vous ne comprenez pas ? Harry nous envoie un ultimatum, en nous menaçant mais sans détailler, on ne réagit pas, ou bien même, Dumbledore pose un sort pour l'empêcher de partir ! N'oublions pas que Harry est furieux à cause des événements de l'année dernière! Et soudain il disparaît, et un signe de chien noir.

Un éclair de compréhension traversa Ron. Il murmura, mais tous l'entendirent distinctement.

-Bien sûr. Patmol.

Le même éclair de compréhension envahi les deux dernières personnes présentes dans la pièce.

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Le fou rire prit Harry, qui se laissa tomber à terre tout en riant comme jamais.

On pouvait dire que l'effet était bien ! Maintenant, il suffisait d'attendre les réactions. la plus attendue étant bien sûre celle de son directeur lorsqu'il recevrait la lettre que Harry avait pris soin de faire, et qu'il allait envoyer d'une minute à l'autre.

Mais il ne pouvait s'empêcher de culpabiliser un peu à cause de Ron et d'Hermione. Lui en voudraient-ils ? Mais Harry se reprit rapidement. Après tout, ils n'avaient pas répondu à ses lettres, ni envoyer le moindre message. Bien que Harry sache au fond de lui que sans doute ni l'un ni l'autre n'y était pour quelque chose, il ne pouvait s'empêcher de leur en vouloir un peu.

Sa valise réduite à la taille d'une souris, et placée dans sa poche, il se mit en route, sans se retourner une seule fois. Hedwige s'envola, la lettre destinée à Dumbledore accrochée a sa patte. Mais le garçon s'arrêta brusquement. Il avait oublié un petit détail.

-Comment pourrais-je faire pour que personne ne puisse me retrouver avant que je le décide ? Je pourrais me rendre incartable mais je ne sais pas si ça fonctionne sur soi-même et même sur un être humain. Ou bien m'envoyer un sort repousse-sorciers. Je vais essayer les deux, on verra bien.

Harry prit sa baguette, prononça deux formules en se pointant soi-même, puis la rangea et reprit sa route, tranquille.

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De son côté, Dumbledore écoutait le « rapport » de McGonagall. Lui aussi en était venu à la même conclusion que Hermione. Le chien noir qui montrait les crocs n'était autre qu'une représentation de Patmol, l'animagus de Sirius Black.

Mais la question suivante était : Harry s'était-il enfui ou l'avait-on kidnappé ? Dumbledore ne savait pourquoi mais il penchait plutôt vers la première solution. Mais comment le jeune homme aurait-il passé les barrières placées dans le but de l'empêcher de justement s'enfuir ? et pourquoi ce signe ?

Dumbledore était dans ses pensées quand il entendit taper au carreau. C'était une chouette blanche, que le directeur reconnu comme celle de Harry. Etonné, il ouvrit rapidement la fenêtre et lui laissa le passage.

Il lui pris la lettre, et fut étonné de voir que la chouette partait tout de suite sans attendre de réponses.

Lorsqu'il eut fini de lire la lettre, il était plus pâle que jamais, et avait du mal à respirer correctement. Tout se mélangeait devant ses yeux. Il se dirigea vers sa cheminée, et appela la directrice adjointe. Lorsque celle-ci fut dans la pièce, il donna un ordre avec une vois qu'il voulait assurée mais qui tremblait légèrement.

-Appelez le ministère et dites leur que je donne l'ordre de renforcer la sécurité de toutes les entrées possibles et imaginables. Appelez les aurors et dites leur de patrouiller dans le chemin de traverse durant la semaine qui va venir et de me prévenir au moindre élément suspect. Et prévenez tous les professeurs que j'aurai besoin d'eux pour renforcer les barrières magiques de Poudlard. Faites tous cela le plus rapidement possible Minerva, c'est très important.

-Mais. Albus que se passe-t-il ? Pourquoi toutes ces mesures de protection alors que nous venons de toutes les refaire à cause de Voldemort ? Qui pourrait être pire ?

-Le seul qui ait une partie de ses pouvoirs Minerva.

-Oh mon dieu ne me dites pas que.

-Cessez de poser des questions et faites ce que je vous ai dit s'il vous plait.

La directrice adjointe sortit de la pièce, on pouvait voir son front barré par un pli, causé par l'inquiétude sans aucun doute. On pouvait voir le tourment au fond de ses yeux. Que comptais donc faire Harry ?

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Harry se retourna pour la quatrième fois. Il était sûr d'avoir entendu quelque chose, d'avoir perçut un mouvement. Mais chaque fois qu'il se retournait, la personne ou la chose disparaissait et il n'y avait plus un bruit.

Harry reprit sa marche, tendant l'oreille. Puis, n'entendant plus un bruit, continua, plus relaxé.

La silhouette aux étranges yeux brillants jeta un coup d'?il à la rue, tentant d ne pas perdre le jeune homme de vue. Celui avançait, confiant. La silhouette s'appuya quelques instants contre la haie, essayant de faire le moins de bruit possible. Suivre l'adolescent n'était pas évident. Celui-ci était toujours sur ses gardes et entendait le poindre bruit.

La silhouette rejeta un coup d'?il à la rue mais en le vit plus. Se rendant compte qu'il était arrivé à un croisement et qu'il devait retrouver Harry, il se mit légèrement à découvert pour regarder de tous les côtés. Il se penchait d'un côté puis de l'autre et regardait dans la rue, mais une haie l'empêchait de voir toute la rue de gauche.

L'ombre avança encore d'un pas mais ne vit toujours pas le jeune homme. Paniquant légèrement, il se pencha le plus fort qu'il pu. Alors qu'il se redressait après n'avoir rien vu, il sentit quelque chose le piquer dans le cou.

Harry sortit de l'ombre, la baguette magique toujours appuyée sur le cou de la personne. Il la contourna et déplaça sa baguette sur le front de la silhouette.

-A ta place, je me dépêcherais de dire qui je suis. Parce que je connais de bons moyens de te le faire dire.