Manuchan

Titre : La vie, ses joies et ses pleurs.(03)

Auteur : Manuchan

Genre : yaoi

Base : Digimon

L'EXPLICATION

Un homme en colère, ou plutôt, un jeune garçon aux yeux aussi tranchants qu'une lame de couteau…. On aurait pu croire qu'un seul regard de sa part serait mortel à quiconque aurait le malheur de le croiser.

Des pensées l'agitent, plus ou moins cohérentes, mais souvent sans aucun sens…

Pourquoi ? Comment ? Je n'y crois pas ! Et pourtant…

Il l'a fait !! Lui ! Mon soi-disant meilleur ami !! Comment a-t-il pu oser me faire ça ?!! A moi !

C'est impossible, c'est un cauchemar !!

Mais il savait très bien que ce n'était pas le cas, oui, son meilleur ami, celui à qui il avait confié tant de choses lui avait fait l'affront de l'embrasser !

Comme si c'était naturel ! On aurait dit qu'il avait fait ça d'instinct…c'est impossible, il a du préméditer ça !!

D'ailleurs, que serait-il venu faire chez moi sans me prévenir sinon ?!

Taichi, aveuglé par sa colère, ne se rendait plus compte de qui était Yamato. Il aurait réfléchi quelques instants, il se serait souvenu de la forte amitié qui les liaient jusqu'alors….Mais il n'en avait cure. A cet instant, il ne voyait rien d'autre que l'image d'une personne qui lui paraissait honteusement anormal, une personne qui avait essayé de l'entraîner dans sa folie….

Arrivé devant chez lui, Taichi, pris d'un accès de rage et de fureur, se mit à cogner frénétiquement contre la façade de l'immeuble qu'il connaissait si bien. Il frappait encore et encore, jusqu'à ce que des gouttes de sang sur ses mains ne viennent accompagner les larmes, larmes qui  commençaient à apparaître aux coins de ses yeux remplis de haine…

Il finit tout de même par se calmer  pour se plonger dans ses sanglots, face au mur, les mains en sang, posées contre son visage distordu par la rage qu'il avait ressentie. Il tomba à genoux cachant sa face de ses mains souillées, croyant peut-être que l'acte de cacher son visage, ferait que les gens ne sauraient jamais sa raison d'agir ainsi, la honte profonde qui l'habitait d'avoir subi une telle humiliation de la part de quelqu'un qui lui était si cher, à qui il aurait confié sa vie. C'était son meilleur ami, presque une partie de lui-même qui était tachée par l'acte de Yamato et qui, pour Taichi, ne valait rien d'autre que la colère et le mépris, tant ce geste était abject…

Une dizaine de minutes plus tard, Il était clair dans son esprit qu'il avait eu raison de frapper Yamato…

Peut-être que ça lui aura remis les idées en place…. En tout cas, je ne veux plus jamais le revoir ! Ni même entendre parler de lui !! Rien que de penser à lui me donne envie de vomir !! Voilà que je m'énerve encore…c'est bon, j'ai eu mon compte pour la journée, il vaut mieux que je rentre faire un peu de « ménage » dans ma chambre.

Taichi se releva avec difficulté, son cœur était lourd de tristesse et de colère. Il monta dans l'ascenseur en bénissant ses parents d'avoir pris un appartement qui en comprenait un.

Une fois devant la porte de son logement, il appréhenda d'y pénétrer. Le souvenir de ce qui s'y était passé le meurtrissait et il du se retenir pour ne pas partir immédiatement dans la direction opposée.

Reprends toi mon vieux ! Ce n'est qu'une porte à franchir. Tu ne vas pas en plus laisser ce Salaud te priver de logis quand même ?!

Ces pensées lui donnèrent un regain de courage et il ouvrit la porte. Après tout, le courage n'était-il pas son symbole ?

Il courait presque en entrant, comme s'il était poursuivi par un odieux monstre, un monstre qu'il connaissait bien et qu'il ne voulait pas revoir….

Il alla en droite flèche vers la porte de sa chambre, y pénétra et ferma à double tour.

Mais de quoi j'ai peur au juste ? Bah, peu importe, j'ai du avoir trop d'émotions, trop rapidement. Ca va passer….

Son lit, faisait face à la fenêtre et il s'y allongea pour y admirer le ciel, un ciel bleu….

Comme les yeux de Matt…. Arrête !!!

Il se retourna et se mit la tête dans son oreiller afin de ne plus voir ce ciel arrogant qui semblait le narguer de sa beauté et de sa couleur….

Il lui était impossible de dormir après cette épreuve, il aimait beaucoup Yamato mais il n'était pas capable d'accepter ça.

Ca lui paraissait tellement odieux. Comment aurait-il pu l'accepter.

Il se releva et entreprit de faire son « ménage ». Il commença par effacer le numéro de Yamato de son portable puis son email, puis,  il  ramassa tout les objets qui lui rappelaient son ex-meilleur ami, de prés ou de loin, Les vêtements qu'il lui avait prêtés, les CD jamais rendus, les lettres qu'il lui avait envoyé lors de ses vacances. Depuis tant d'années qu'elle étaient dans ses affaires, il lui semblait presque qu'il touchait un autel sacré…mais cet autel était souillé par le pêché et l'impureté.

Chaque minutes qui passaient, il rassemblait de plus en plus de choses, de plus en plus vite

 Sans se soucier réellement de savoir ce que c'était. Il s'arrêta et se tétanisa. A cet instant, on aurait pu le prendre pour une statue, tant il demeurait immobile…

Je…Quoi ? Tout !! Tout me le rappelle ! Tout ! Tout ! Tout !

Un hurlement, des gestes vifs et insensés des objets qui partent en tout sens. Il n'y a aucune cible à atteindre si ce n'est les souvenirs d'une amitié détruite. Taichi détruit tout dans sa chambre, que ce soit son ordinateur ou ses livres, il ne s'en rend plus compte, devant ses yeux, tout n'est que noirceur et indignation, plus rien ne compte.

Il ne sait plus ou il est, qui il est, ni ce qu'il fait, il est perdu dans sa fureur sans réussir à s'arrêter.

Il aura fallu une heure pour qu'il cesse de tout casser mais il ne s'était arrêté que pour pleurer, pas des larmes de douleur comme quand il avait tapé contre ce mur, non, des larmes de fragilité et de tristesse. Il avait dix-sept ans, mais à cet instant, on aurait dit un enfant, un jeune enfant dépourvu de forces et dans la confusion la plus totale envers la vie.

Ses larmes ne cessaient d'affluer, il ne pouvait se retenir. Il n'avait qu'une pensée : « Mes parents ne sont pas l »

Et heureusement qu'ils n'étaient pas là, qu'auraient-ils dit en voyant leur fils tout casser dans sa chambre…

Comme la plupart des adolescents, il ne savait pas que ses parents se soucieraient plus de lui que de sa chambre, étant donné l'amour qu'ils avaient pour lui.

Enfin, après deux heures de pleurs incontrôlables, il laissa la fatigue l'emporter et se réfugia dans le monde des rêves…ou des cauchemars