Auteur : Chibi Haru
Note : Merci à Kimiko06, Lonely Icey Wolf, Max Mizuhara, Calliope L, kyogirl63, Hentaï etfièredel'être, bluegirl pour vos reviews ! Elles m'ont bien encouragé pour la suite !
Les cinq blessures qui empêchent d'être soi-même.
Chapitre 3 :
« Je vais vous expliquer... annonça Ray. Mais pas ici... Venez dans ma loge.
- T'as une loge ? lança Hilari, admirative.
- Ouaip, vu que le bar rapporte pas mal grâce à nous... » sourit le blond qui les accompagnait.
Les adolescents se rendirent donc dans une pièce non loin, le batteur ferma la porte et se retourna vers les autres, son regard croisa celui du garçon au synthé (ndla : ça fait un peu nul mais je ne sais pas comment on les appelle ces musiciens là) ; ce dernier hocha la tête et commença :
« Bon... Kai, Max ici présent et moi-même nous sommes connus il y a environ deux ans et demi... Au début, on n'a formé un groupe que par obligation : on avait remporté haut la main un concours organisé par le bahut, c'est là que sont nés les Bladebreakers...
- A cette époque, Kai était très distant, encore plus froid qu'aujourd'hui... renchérit le dit Max d'un air mélancolique. Il ne supportait pas qu'on le touche, ni même qu'on l'approche... C'était limite si on pouvait lui parler... Mais finalement Ray a fini par savoir...
- C'était un jour où Kai n'en pouvait plus... continua l'intéressé en passant une main dans ses cheveux noirs. Il avait manqué de se suicider, il l'aurait fait si je ne l'avais pas gêné... Et il a vidé son sac... C'est comme ça qu'on est devenu amis... Max est arrivé peu après mais Kai n'avait pas sécher ses larmes alors il s'est joint à moi pour le consoler. Depuis, nous prenons soin les uns des autres...
- C'est cool, ça... ! souffla Kenny.
- Oui, ça pourrait être cool si l'histoire s'en tenait là... lança Tyson. Mais ce n'est pas tout, n'est-ce pas ?
- Tu es perspicace ! sourit Max, bien que son sourire ressemblait plus à une grimace à cause des souvenirs qui revenaient à la surface.
- Tu as raison, Tyson... admit Ray. Lorsque Kai a vidé son sac, j'ai compris qu'il avait toutes les raisons du monde d'être continuellement seul et désespéré au point de vouloir se suicider... Il a connu les pires choses que le c?ur humain puisse endurer : le rejet, l'abandon, l'humiliation, l'injustice et la trahison... Tout ça de la part des êtres qui lui étaient chers et en qui il avait toute confiance... Ça a ébranlé son esprit et son c?ur... Il en a terriblement souffert... »
Les trois adolescents avaient les yeux grand ouverts, la curiosité les dévorait mais en même temps, ils ne savaient pas s'ils voulaient le savoir, s'ils en avaient le droit. Ray leur fit jurer de ne rien dire, il ne précisa pas ce qu'ils risquaient s'ils rompaient leur serment, jugeant que c'était inutile ; il commença à raconter, tout lui revenait, comme une sorte de film qui défilait devant ses yeux...
** FLASH BACK **
Le jeune garçon sortait de cours, il n'avait qu'une envie : rentrer au plus vite et se déchaîner sur son synthétiseur qui n'avait plus de secret pour lui. Mais quelque chose attira son attention sur le chemin du retour : un chat, il se tenait là, le fixant de ses yeux dorés... Ray était hypnotisé, cette créature était si mystérieuse, elle semblait émaner une aura, celle-ci n'était ni bonne ni maléfique, tout simplement neutre ; cet animal au poil noir semblait presque lui sourire, c'était bizarre... Le garçon s'approcha pour le caresser mais l'animal recula, pourtant, il n'avait pas peur, il semblait attendre quelque chose de lui...
/C'est invraisemblable... Je dois perdre la boule, ou alors le bahut ne me réussit vraiment pas !/ pensa Ray.
Pourtant, il était comme poussé par une force invisible vers cet animal... Ne cherchant plus à comprendre, il suivit l'animal en accélérant le pas, une course rapide ; il commençait à avoir un point de côté lorsque le chat disparut de son champ de vision, il eut beau le chercher, il ne le trouva pas. Levant la tête, le jeune garçon s'aperçut qu'il était rendu sur les quais... Puis quelque chose l'intrigua : comme une sorte de reniflement, comme quelqu'un qui serait en train de pleurer... Se fiant à son ouïe, il alla dans une petite ruelle qui était à deux ou trois mètres de lui ; il ne vit d'abord rien puis tout à coup, il aperçu quelque chose ou plutôt quelqu'un :
/Qui... ? Ah ! Kai ?? Mais qu'est-ce qu'il fait là ?! C'est lui que j'entendais ? Mais... ! Mais il essaye de se trancher les veines, ce con !!!/
Plus vif que jamais, Ray se précipita, arrachant l'objet tranchant des mains de son guitariste et chanteur ; bouillonnant il hurla :
« Mais qu'est-ce que tu fais, imbécile ?! T'es complètement dingue ou quoi ?!
- Fous-moi la paix !!! s'écria le dit imbécile, le visage ravagé et la voix brisée par les larmes. Casse-toi ! Je ne veux pas te voir ! Je ne veux voir personne !!!
- Kai... ! prenant sur lui, le Chinois se calma quelque peu en voyant la détresse dans laquelle se trouvait son interlocuteur. Qu'est-ce... Qu'est- ce qui ne va pas ? »
Le guitariste ne lui répondit pas, se recroquevillant et cachant son visage dans ses bras, laissant ses épaules être secouées par les sanglots ; Ray sentit son c?ur se serrer à cette vue, il s'assit auprès du garçon et, passant son bras autour des épaules de Kai, il l'attira contre lui, tentant de le réconforter un peu. Ce geste ne fut pas rejeté, bien au contraire même : le jaune garçon aux cheveux bleus se laissa aller, se blottissant contre celui qui venait à son secours, pleurant tout ce qu'il pouvait ; le Chinois attendit patiemment que le guitariste aille mieux, ceci fait, il voulu savoir :
« Kai... Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu peux me le dire, tu sais. Je ne le répèterais pas...
- C'est vrai... ? gémit l'interpellé.
- Oui, je te le promet... ! sourit Ray. Je me crèverais un ?il si je ment ! »
Le Chinois mima le geste d'une façon un peu caricaturale ce qui fit sourire le chanteur (ndla : Kai est guitariste et chanteur) et le mit en confiance, il murmura :
« Je... J'en ai marre... Je n'en peux plus de tout ça... ! Pour commencer, ma mère n'a... Jamais voulu me voir... Pour elle, je suis l'enfant de ''ça'' ; elle a subit un viol collectif et elle a rejeté toute sa haine sur moi... Pourtant... Je n'y étais pour rien ! C'était injuste ! Et du coup... Elle s'est barré du jour au lendemain sans rien dire... Mon père a commencé à me harceler en me disant que c'était de ma faute tout ça, que j'étais un moins que rien, que je lui devais obéissance... ! »
Les pleurs brouillaient à nouveau sa voix, la haine se lisant dans ses yeux, mêlée à la souffrance. Ray restait silencieux, écoutant attentivement son partenaire de musique ; il avait peine à en croire ses oreilles, mais il n'imaginait même pas la suite :
« Je dois travailler à la maison : la lessive, le ménage, la vaisselle... Mais si encore c'était que ça, il me rue souvent de coups : quand je suis parterre à cirer le plancher, il vient de temps à autres et me donne sans raison un violent coup de pied dans le ventre... C'est horrible ! Des fois, il me tape la tête contre les murs, il me prive de nourriture quand je désobéis, me gifle... »
Disant cela, Kai se massait doucement les bras, soulevant inconsciemment ses manches et permettant ainsi à Ray de constater que ses membres avaient des bleus. Pourtant, malgré la difficulté que le guitariste avait à parler, il continua sur sa lancée :
« Et je... Quand je fais des erreurs ou que j'oublie quelque chose... Tout... Tout est bon pour me forcer à... A...
- A quoi ? l'encouragea le Chinois qui voyait que son ami avait peine à poursuivre.
- Il me fait mal ! lâcha Kai entre plusieurs sanglots. Chaque fois, j'ai mal ! Il... Il m'attrape durement par le bras et me jette sur le lit... ! Et là... Il... Il... ! Il m'arrache mes vêtements ! Il s'amuse à me faire souffrir ! »
Ray resta un moment interdit, trop horrifié pour bouger, puis revenant à lui, comprenant que son ami avait tout dit, il le serra doucement contre lui...
« Bah... Qu'est-ce que vous faites là ? »
Levant les yeux, le Chinois croisa le regard azur de Max, le batteur des Bladebreakers ; il les regardait avec de grands yeux, n'ayant jamais vu Kai dans un tel état, ni même Ray pleurer, car il pleurait sans même sans rendre compte, suite à cette histoire...
** FIN DU FLASH BACK **
« Ensuite, Kai a excepté que je raconte à Max ce qu'il venait de me dire... Nous ne savions pas ce que nous devions faire, trop jeunes et inexpérimentés. Nous avons donc décidé tous les trois d'aller voir l'assistante sociale de notre bahut, quelques semaines plus tard car Kai avait peur de le dire, de parler... Pour lui, c'était la pire des humiliation mais il ne pouvait pas continuer comme ça... poursuivit Ray.
- Et ? voulu savoir le Chef.
- Alors l'assistante sociale nous a félicité d'être venus la voir... enchaîna Max. Le dossier et vite parvenu au juge, le jour même, en fait. Le père de Kai a été arrêté et Kai est allé dans un foyer... Mais ça n'a pas été la meilleure chose...
- Pourquoi ? souffla Hilari, terrorisée par cette histoire.
- Parce que là-bas, ils ont eu vent de ce qu'il s'était passé... répondit le Chinois. Les responsables du foyer n'ont bien sûr rien dit, mais d'autres enfants ont su et les railleries ont commencé... Pour Kai, ça a été une dure trahison, lui qui croyait qu'il serait en sécurité d'après ce que les adultes lui avaient dit. Mais ce n'était pas le cas... Il est revenu nous voir, Max et moi.
- Nous l'avons écouté et avons décidé d'en parler à nouveau avec l'assistante sociale... renchérit le batteur. Elle était paniquée, elle a décidé d'appeler la police... Nous avons été mis à l'écart de l'affaire mais suite à ça, Kai a été dans une famille d'accueil... Là, il a pu se relever un peu... Mais ce n'était que pour être mieux brisé ensuite...
- La famille dans laquelle il était s'est dissoute, c'était un peu le même schéma : la femme qui s'en va, l'homme qui le prend comme bouc émissaire... soupira Ray. N'en pouvant plus, il est venu se réfugier chez moi, mais nous n'avons pas pu le garder bien longtemps, il a été replacé, mais déjà, il était craintif, trop... Il a fallu deux mois de gros effort de la part de ses parents adoptifs pour qu'il puisse s'ouvrir enfin à eux, leur faire confiance... Mais c'est comme ça aussi qu'il a développé cette méfiance envers les autres... »
Le silence s'installa dans la pièce, Tyson était bouche bée, il ne s'attendait pas à un tel passé... Des larmes lui vinrent aux yeux ainsi qu'à Hilari qui ne se retenait pas :
« C'est si horrible... ! Si... ! Je m'en veux tant de lui avoir dit ça !
- Bien... Je pense que vous savez ce que je vais dire : même s'il vous met hors de vous, ne lui balancez rien de tout ça à la figure... Il a déjà suffisamment souffert... lança le garçon au synthé.
- Compte sur nous... ! » renifla Kenny.
** POV Ray **
Qu'est-ce que j'ai été leur raconter ça... ? J'ai plus qu'à me crever l'?il... ! Je soupire : j'ai trahi ma promesse... Quel salaud je fais... ! Je ne dois plus espérer voir Kai sourire, mais j'aimerais tant qu'il s'ouvre aux autres, qu'il ne se limite pas à moi et à Max... Maxou me regarde et sourit... J'espère ne pas mettre trompé en les jaugeant (ndla : si, si, ce mot existe !) et qu'ils pourront apporter à Kai ce qu'il lui manque... Pour ma part, je crois que ce que je pourrais lui donner risquerait de le briser... Je l'aime, je n'y peux rien, mais je ne peux pas l'imposer à Kai... Pas après tout ça... Rien qu'en tant qu'ami j'ai trop peur de le blesser ou quoique ce soit, qu'est-ce que ça serait en tant que petit ami ; de plus, je ne pense pas qu'il soit du même bord que moi... Après ce qu'il a vécu... Ils sortent en disant qu'ils vont nous attendre dehors, Max les accompagne ; je dois ranger mon synthé... Je commence à ranger...
« Tu leur as dit ? »
Je sursaute et me retourne... Kai... ! Il a les bras croisés, appuyé contre le mur, ses yeux croisent les miens, je sens mon corps se raidir... ! Je déglutis et murmure :
« Oui... Je leur ai dit...
- ...
- Je me crèverais l'?il comme convenu... je lâche en retournant à mon synthé.
- Pas la peine... grogne Kai.
- Hein ? je m'étonne.
- Ne va pas te crever l'?il pour ça... répète-t-il.
- J'ai manqué à ma promesse ! je proteste. Je subirais la punition comme il se doit ! Tu crois que je vais me dégonfler ?!
- Je ne veux pas que tu te crève un ?il... réplique-t-il.
- Mais je... J'ai trahi mon serment... ! je lance.
- C'est pas une raison... rétorque-t-il.
- Mais je... ! »
je n'ai pas le temps de continuer ma phrase : Kai me bloque de son corps et de mon synthé, il a plaqué une main sur ma bouche, m'empêchant ainsi de parler ; il se penche un peu et me murmure à l'oreille :
« L'idée que les autres le sache ne m'enchante pas mais je serais mille fois plus malheureux si tu te crevais un ?il à cause de moi. De plus, ils sont beaux le tiens. »
Je n'en reviens pas... ! Je reste interdit alors qu'il s'éloigne... Est-ce... Serait-ce des avances ? J'aurais ma chance avec lui ou bien c'est juste comme ça qu'il l'a dit ? J'ai aussi remarqué que... Il portait les lentilles colorées que je lui ai offert... Ça me fait plaisir... Kai...
~ A suivre...
PS : Passé tragique... Désolé, c'est l'abus de télé qui fait ça... Et puis, ça arrive aussi dans le monde alors c'est juste pour que ça se sache...
Note : Merci à Kimiko06, Lonely Icey Wolf, Max Mizuhara, Calliope L, kyogirl63, Hentaï etfièredel'être, bluegirl pour vos reviews ! Elles m'ont bien encouragé pour la suite !
Les cinq blessures qui empêchent d'être soi-même.
Chapitre 3 :
« Je vais vous expliquer... annonça Ray. Mais pas ici... Venez dans ma loge.
- T'as une loge ? lança Hilari, admirative.
- Ouaip, vu que le bar rapporte pas mal grâce à nous... » sourit le blond qui les accompagnait.
Les adolescents se rendirent donc dans une pièce non loin, le batteur ferma la porte et se retourna vers les autres, son regard croisa celui du garçon au synthé (ndla : ça fait un peu nul mais je ne sais pas comment on les appelle ces musiciens là) ; ce dernier hocha la tête et commença :
« Bon... Kai, Max ici présent et moi-même nous sommes connus il y a environ deux ans et demi... Au début, on n'a formé un groupe que par obligation : on avait remporté haut la main un concours organisé par le bahut, c'est là que sont nés les Bladebreakers...
- A cette époque, Kai était très distant, encore plus froid qu'aujourd'hui... renchérit le dit Max d'un air mélancolique. Il ne supportait pas qu'on le touche, ni même qu'on l'approche... C'était limite si on pouvait lui parler... Mais finalement Ray a fini par savoir...
- C'était un jour où Kai n'en pouvait plus... continua l'intéressé en passant une main dans ses cheveux noirs. Il avait manqué de se suicider, il l'aurait fait si je ne l'avais pas gêné... Et il a vidé son sac... C'est comme ça qu'on est devenu amis... Max est arrivé peu après mais Kai n'avait pas sécher ses larmes alors il s'est joint à moi pour le consoler. Depuis, nous prenons soin les uns des autres...
- C'est cool, ça... ! souffla Kenny.
- Oui, ça pourrait être cool si l'histoire s'en tenait là... lança Tyson. Mais ce n'est pas tout, n'est-ce pas ?
- Tu es perspicace ! sourit Max, bien que son sourire ressemblait plus à une grimace à cause des souvenirs qui revenaient à la surface.
- Tu as raison, Tyson... admit Ray. Lorsque Kai a vidé son sac, j'ai compris qu'il avait toutes les raisons du monde d'être continuellement seul et désespéré au point de vouloir se suicider... Il a connu les pires choses que le c?ur humain puisse endurer : le rejet, l'abandon, l'humiliation, l'injustice et la trahison... Tout ça de la part des êtres qui lui étaient chers et en qui il avait toute confiance... Ça a ébranlé son esprit et son c?ur... Il en a terriblement souffert... »
Les trois adolescents avaient les yeux grand ouverts, la curiosité les dévorait mais en même temps, ils ne savaient pas s'ils voulaient le savoir, s'ils en avaient le droit. Ray leur fit jurer de ne rien dire, il ne précisa pas ce qu'ils risquaient s'ils rompaient leur serment, jugeant que c'était inutile ; il commença à raconter, tout lui revenait, comme une sorte de film qui défilait devant ses yeux...
** FLASH BACK **
Le jeune garçon sortait de cours, il n'avait qu'une envie : rentrer au plus vite et se déchaîner sur son synthétiseur qui n'avait plus de secret pour lui. Mais quelque chose attira son attention sur le chemin du retour : un chat, il se tenait là, le fixant de ses yeux dorés... Ray était hypnotisé, cette créature était si mystérieuse, elle semblait émaner une aura, celle-ci n'était ni bonne ni maléfique, tout simplement neutre ; cet animal au poil noir semblait presque lui sourire, c'était bizarre... Le garçon s'approcha pour le caresser mais l'animal recula, pourtant, il n'avait pas peur, il semblait attendre quelque chose de lui...
/C'est invraisemblable... Je dois perdre la boule, ou alors le bahut ne me réussit vraiment pas !/ pensa Ray.
Pourtant, il était comme poussé par une force invisible vers cet animal... Ne cherchant plus à comprendre, il suivit l'animal en accélérant le pas, une course rapide ; il commençait à avoir un point de côté lorsque le chat disparut de son champ de vision, il eut beau le chercher, il ne le trouva pas. Levant la tête, le jeune garçon s'aperçut qu'il était rendu sur les quais... Puis quelque chose l'intrigua : comme une sorte de reniflement, comme quelqu'un qui serait en train de pleurer... Se fiant à son ouïe, il alla dans une petite ruelle qui était à deux ou trois mètres de lui ; il ne vit d'abord rien puis tout à coup, il aperçu quelque chose ou plutôt quelqu'un :
/Qui... ? Ah ! Kai ?? Mais qu'est-ce qu'il fait là ?! C'est lui que j'entendais ? Mais... ! Mais il essaye de se trancher les veines, ce con !!!/
Plus vif que jamais, Ray se précipita, arrachant l'objet tranchant des mains de son guitariste et chanteur ; bouillonnant il hurla :
« Mais qu'est-ce que tu fais, imbécile ?! T'es complètement dingue ou quoi ?!
- Fous-moi la paix !!! s'écria le dit imbécile, le visage ravagé et la voix brisée par les larmes. Casse-toi ! Je ne veux pas te voir ! Je ne veux voir personne !!!
- Kai... ! prenant sur lui, le Chinois se calma quelque peu en voyant la détresse dans laquelle se trouvait son interlocuteur. Qu'est-ce... Qu'est- ce qui ne va pas ? »
Le guitariste ne lui répondit pas, se recroquevillant et cachant son visage dans ses bras, laissant ses épaules être secouées par les sanglots ; Ray sentit son c?ur se serrer à cette vue, il s'assit auprès du garçon et, passant son bras autour des épaules de Kai, il l'attira contre lui, tentant de le réconforter un peu. Ce geste ne fut pas rejeté, bien au contraire même : le jaune garçon aux cheveux bleus se laissa aller, se blottissant contre celui qui venait à son secours, pleurant tout ce qu'il pouvait ; le Chinois attendit patiemment que le guitariste aille mieux, ceci fait, il voulu savoir :
« Kai... Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu peux me le dire, tu sais. Je ne le répèterais pas...
- C'est vrai... ? gémit l'interpellé.
- Oui, je te le promet... ! sourit Ray. Je me crèverais un ?il si je ment ! »
Le Chinois mima le geste d'une façon un peu caricaturale ce qui fit sourire le chanteur (ndla : Kai est guitariste et chanteur) et le mit en confiance, il murmura :
« Je... J'en ai marre... Je n'en peux plus de tout ça... ! Pour commencer, ma mère n'a... Jamais voulu me voir... Pour elle, je suis l'enfant de ''ça'' ; elle a subit un viol collectif et elle a rejeté toute sa haine sur moi... Pourtant... Je n'y étais pour rien ! C'était injuste ! Et du coup... Elle s'est barré du jour au lendemain sans rien dire... Mon père a commencé à me harceler en me disant que c'était de ma faute tout ça, que j'étais un moins que rien, que je lui devais obéissance... ! »
Les pleurs brouillaient à nouveau sa voix, la haine se lisant dans ses yeux, mêlée à la souffrance. Ray restait silencieux, écoutant attentivement son partenaire de musique ; il avait peine à en croire ses oreilles, mais il n'imaginait même pas la suite :
« Je dois travailler à la maison : la lessive, le ménage, la vaisselle... Mais si encore c'était que ça, il me rue souvent de coups : quand je suis parterre à cirer le plancher, il vient de temps à autres et me donne sans raison un violent coup de pied dans le ventre... C'est horrible ! Des fois, il me tape la tête contre les murs, il me prive de nourriture quand je désobéis, me gifle... »
Disant cela, Kai se massait doucement les bras, soulevant inconsciemment ses manches et permettant ainsi à Ray de constater que ses membres avaient des bleus. Pourtant, malgré la difficulté que le guitariste avait à parler, il continua sur sa lancée :
« Et je... Quand je fais des erreurs ou que j'oublie quelque chose... Tout... Tout est bon pour me forcer à... A...
- A quoi ? l'encouragea le Chinois qui voyait que son ami avait peine à poursuivre.
- Il me fait mal ! lâcha Kai entre plusieurs sanglots. Chaque fois, j'ai mal ! Il... Il m'attrape durement par le bras et me jette sur le lit... ! Et là... Il... Il... ! Il m'arrache mes vêtements ! Il s'amuse à me faire souffrir ! »
Ray resta un moment interdit, trop horrifié pour bouger, puis revenant à lui, comprenant que son ami avait tout dit, il le serra doucement contre lui...
« Bah... Qu'est-ce que vous faites là ? »
Levant les yeux, le Chinois croisa le regard azur de Max, le batteur des Bladebreakers ; il les regardait avec de grands yeux, n'ayant jamais vu Kai dans un tel état, ni même Ray pleurer, car il pleurait sans même sans rendre compte, suite à cette histoire...
** FIN DU FLASH BACK **
« Ensuite, Kai a excepté que je raconte à Max ce qu'il venait de me dire... Nous ne savions pas ce que nous devions faire, trop jeunes et inexpérimentés. Nous avons donc décidé tous les trois d'aller voir l'assistante sociale de notre bahut, quelques semaines plus tard car Kai avait peur de le dire, de parler... Pour lui, c'était la pire des humiliation mais il ne pouvait pas continuer comme ça... poursuivit Ray.
- Et ? voulu savoir le Chef.
- Alors l'assistante sociale nous a félicité d'être venus la voir... enchaîna Max. Le dossier et vite parvenu au juge, le jour même, en fait. Le père de Kai a été arrêté et Kai est allé dans un foyer... Mais ça n'a pas été la meilleure chose...
- Pourquoi ? souffla Hilari, terrorisée par cette histoire.
- Parce que là-bas, ils ont eu vent de ce qu'il s'était passé... répondit le Chinois. Les responsables du foyer n'ont bien sûr rien dit, mais d'autres enfants ont su et les railleries ont commencé... Pour Kai, ça a été une dure trahison, lui qui croyait qu'il serait en sécurité d'après ce que les adultes lui avaient dit. Mais ce n'était pas le cas... Il est revenu nous voir, Max et moi.
- Nous l'avons écouté et avons décidé d'en parler à nouveau avec l'assistante sociale... renchérit le batteur. Elle était paniquée, elle a décidé d'appeler la police... Nous avons été mis à l'écart de l'affaire mais suite à ça, Kai a été dans une famille d'accueil... Là, il a pu se relever un peu... Mais ce n'était que pour être mieux brisé ensuite...
- La famille dans laquelle il était s'est dissoute, c'était un peu le même schéma : la femme qui s'en va, l'homme qui le prend comme bouc émissaire... soupira Ray. N'en pouvant plus, il est venu se réfugier chez moi, mais nous n'avons pas pu le garder bien longtemps, il a été replacé, mais déjà, il était craintif, trop... Il a fallu deux mois de gros effort de la part de ses parents adoptifs pour qu'il puisse s'ouvrir enfin à eux, leur faire confiance... Mais c'est comme ça aussi qu'il a développé cette méfiance envers les autres... »
Le silence s'installa dans la pièce, Tyson était bouche bée, il ne s'attendait pas à un tel passé... Des larmes lui vinrent aux yeux ainsi qu'à Hilari qui ne se retenait pas :
« C'est si horrible... ! Si... ! Je m'en veux tant de lui avoir dit ça !
- Bien... Je pense que vous savez ce que je vais dire : même s'il vous met hors de vous, ne lui balancez rien de tout ça à la figure... Il a déjà suffisamment souffert... lança le garçon au synthé.
- Compte sur nous... ! » renifla Kenny.
** POV Ray **
Qu'est-ce que j'ai été leur raconter ça... ? J'ai plus qu'à me crever l'?il... ! Je soupire : j'ai trahi ma promesse... Quel salaud je fais... ! Je ne dois plus espérer voir Kai sourire, mais j'aimerais tant qu'il s'ouvre aux autres, qu'il ne se limite pas à moi et à Max... Maxou me regarde et sourit... J'espère ne pas mettre trompé en les jaugeant (ndla : si, si, ce mot existe !) et qu'ils pourront apporter à Kai ce qu'il lui manque... Pour ma part, je crois que ce que je pourrais lui donner risquerait de le briser... Je l'aime, je n'y peux rien, mais je ne peux pas l'imposer à Kai... Pas après tout ça... Rien qu'en tant qu'ami j'ai trop peur de le blesser ou quoique ce soit, qu'est-ce que ça serait en tant que petit ami ; de plus, je ne pense pas qu'il soit du même bord que moi... Après ce qu'il a vécu... Ils sortent en disant qu'ils vont nous attendre dehors, Max les accompagne ; je dois ranger mon synthé... Je commence à ranger...
« Tu leur as dit ? »
Je sursaute et me retourne... Kai... ! Il a les bras croisés, appuyé contre le mur, ses yeux croisent les miens, je sens mon corps se raidir... ! Je déglutis et murmure :
« Oui... Je leur ai dit...
- ...
- Je me crèverais l'?il comme convenu... je lâche en retournant à mon synthé.
- Pas la peine... grogne Kai.
- Hein ? je m'étonne.
- Ne va pas te crever l'?il pour ça... répète-t-il.
- J'ai manqué à ma promesse ! je proteste. Je subirais la punition comme il se doit ! Tu crois que je vais me dégonfler ?!
- Je ne veux pas que tu te crève un ?il... réplique-t-il.
- Mais je... J'ai trahi mon serment... ! je lance.
- C'est pas une raison... rétorque-t-il.
- Mais je... ! »
je n'ai pas le temps de continuer ma phrase : Kai me bloque de son corps et de mon synthé, il a plaqué une main sur ma bouche, m'empêchant ainsi de parler ; il se penche un peu et me murmure à l'oreille :
« L'idée que les autres le sache ne m'enchante pas mais je serais mille fois plus malheureux si tu te crevais un ?il à cause de moi. De plus, ils sont beaux le tiens. »
Je n'en reviens pas... ! Je reste interdit alors qu'il s'éloigne... Est-ce... Serait-ce des avances ? J'aurais ma chance avec lui ou bien c'est juste comme ça qu'il l'a dit ? J'ai aussi remarqué que... Il portait les lentilles colorées que je lui ai offert... Ça me fait plaisir... Kai...
~ A suivre...
PS : Passé tragique... Désolé, c'est l'abus de télé qui fait ça... Et puis, ça arrive aussi dans le monde alors c'est juste pour que ça se sache...
