Le favori
Par Maria Ferrari
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Les personnages et l'univers de Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling.
Base : Tomes 1 à 4 de Harry Potter
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—Chapitre 7—
Rusard travaillait depuis de nombreuses années comme concierge à Poudlard son travail n'était guère valorisant, mais il l'affectionnait tout particulièrement. En fait, il aimait surtout inspirer de la crainte aux élèves, ces gamins qui, contrairement à lui, n'étaient pas des Cracmols. Du pouvoir, il en avait, même s'il n'était pas magique il le savait à chaque fois qu'il surprenait un élève au détour d'un couloir à une heure où il aurait dû être en train de dormir gentiment. C'était une petite compensation au préjudice qu'il avait subi lors de sa naissance. De plus, son travail n'était pas contraignant il consistait avant tout à faire attention à ce que faisaient les élèves, à surveiller Peeves et recevoir quelques rares personnes (souvent des parents d'élèves venus visiter leur infecte marmaille) les Lucius Malefoy débarquant en catastrophe en hurlant "asile" ne couraient pas les couloirs.
Mis à part quelques rares mésaventures – dont l'accident arrivé à Miss Teigne trois ans auparavant –, Rusard n'avait pas à se plaindre. D'autant moins depuis le début de cette nouvelle année scolaire où les jumeaux Weasley se tenaient étrangement à carreau, ce qui était un soulagement car Rusard arrivait rarement à les prendre sur le fait et ne pouvait que constater les dégâts s'il craignait que cette sagesse apparente cache la préparation d'un plus gros coup, Rusard préférait penser que la maturité avait enfin eu raison des farces des jumeaux. En mettant de côté les craintes qu'il nourrissait vis-à-vis des Weasley et les mauvais coups de Peeves, la vie coulait son petit train-train, sans mauvaise surprise… ou presque.
Rusard écarquilla les yeux : Celui-dont-on-ne-s'avisait-même-pas-de-penser-le-nom, faisant preuve d'une audace remarquable, venait de franchir le seuil du château avec une escorte de Mangemorts cagoulés. Les mains du concierge tombèrent, ballantes, sous le coup de la surprise son étonnement était tel qu'il en oublia dans un premier temps d'avoir peur et le registre qu'il tenait tomba aux pieds du Seigneur des Ténèbres.
« Ne prenez pas la peine d'annoncer ma présence : je ne reste pas longtemps. Je reprends ce qui me revient de droit et je repars, lui dit celui-ci d'un ton neutre.
— Pardon ?
— Après tout, vous pouvez m'être utile : allez me quérir Lucius Malefoy, dites-lui de venir immédiatement. »
Rusard tenta d'acquiescer oralement, mais ce qu'il prononça n'était qu'un bégaiement inaudible – l'effet de surprise étant passé, la peur l'avait saisi – il se contenta donc de faire un mouvement de tête – difficile tant tout son corps s'était raidi – avant de partir à reculons.
Sous sa cagoule, Queudver bouillonnait. Il avait parfaitement conscience que son seigneur était venu ici dans le seul but de ramener Malefoy parmi eux et non de lui faire payer sa trahison. A coup sûr, c'était à peine si le Malefoy allait avoir droit à une petite remontrance. Injuste, c'était totalement injuste son lord était amoureux de Malefoy ou quoi ?
~oOo~
Dumbledore marchait vivement le long des couloirs. C'était une chance qu'ils soient déserts à cette heure sans cela, tout ceux qui se seraient trouvés sur son chemin auraient été impitoyablement bousculés tant le directeur était pressé et en colère. Et il y avait de quoi : Voldemort venait de débarquer en plein jour au sein même de Poudlard ! C'était ahurissant ! Comment avait-il donc osé ? Pour qui se prenait-il ? Albus allait se charger de lui apprendre les bonnes manières et, au passage, il en profiterait aussi pour l'empêcher de nuire. L'occasion fait le larron et si Voldemort était assez bête pour venir se jeter dans ses bras, tant pis pour lui et tant mieux pour le reste du monde ! Finalement, la seule chose qui mettait Albus hors de lui dans cette histoire – et qui le souciait beaucoup –, c'était le danger couru par les élèves, mais il se promit de résoudre ce problème dans les plus brefs délais.
Il débarqua dans le hall, McGonagall, Hanson et Rogue, prévenus par ses soins, sur ses talons.
« Bonjour Dumbledore, belle journée n'est-ce pas ? dit le Seigneur des Ténèbres, n'oubliant pas les mondanités d'usage.
— Bonjour Jedusor effectivement, c'est une très belle journée dommage que vous teniez à la gâcher par votre présence indésirable. A ce sujet, permettez-moi de vous signaler que vous ne manquez pas de culot.
— Ma présence vous indispose, je peux le comprendre, mais faites comme si je n'étais pas là : je suis juste venu reprendre ce qui m'appartient. C'est l'affaire de quelques minutes ensuite, nous pourrons chacun retourner vaquer à nos occupations. »
Dumbledore ne s'attendait pas à celle-là il en resta coi.
« Ce qui vous appartient ? bredouilla-t-il finalement.
— Oui, je trouve d'ailleurs qu'il tarde à arriver. Pourtant, il n'ignore pas à quel point je peux être d'humeur impatiente parfois.
— Il ? A quoi faites-vous référence au juste ? demanda le directeur d'un ton ferme, soulignant par sa question que la notion de propriété ne pouvait s'appliquer qu'aux objets et pas aux personnes.
— A Lucius Malefoy. »
Rusard choisit cet instant pour revenir, seul.
« Il n'est pas dans ses appartements.
— A cette heure-là, il est peut-être déjà attablé », intervint Severus, curieux de la suite des évènements.
A ces mots, Voldemort entra dans la grande salle sans laisser le temps à quiconque de l'en empêcher. Il y jeta un regard circulaire, vit Lucius en pleine discussion avec Sinistra qui s'esclaffait. Celle-ci cessa soudainement de rire Lucius fronça les sourcils, tourna la tête dans la direction du regard de son interlocutrice. Là, il perdit son sourire.
« Maître, bonjour, bafouilla-t-il alors que le Seigneur des Ténèbres s'avançait vers lui. Que me vaut le plaisir de votre visite ?
— Je croyais t'avoir demandé de cesser ton hypocrisie avec moi. »
Lucius déglutit et regretta de ne pouvoir s'enfuir comme il l'avait fait en son manoir. Il lui faudrait trouver une autre solution de repli. Il regarda Dumbledore, Hanson (son amant de la veille), Rogue, McGonagall et des hommes cagoulés entrer à tour de rôle dans la grande salle il reconnut certains Mangemorts à leur stature : Pettigrow, Macnair… Quelle était donc cette conférence au sommet ?
« Pardonnez mon intrusion, mais le Seigneur des Ténèbres a prévenu ses sbires aux quatre coins du monde, je suis recherché part… » fit Karkaroff, débarquant, inopinément, dans la grande salle. Il s'interrompit, blanchit et opéra un demi-tour sur un pied digne de la meilleure ballerine. « Je repasserai plus tard, ajouta-t-il, la voix soudainement plus aiguë.
— Voyons, reste Igor, je ne voudrais pas que tu t'effaces à cause de moi », fit doucereusement Voldemort en se promettant de s'occuper du cas de cet escogriffe plus tard et il revint poser ses yeux sur Lucius qui, voulant profiter de la diversion pour s'éclipser, avait commencé à s'éloigner. Voyant qu'il était à nouveau le centre d'intérêt du Seigneur des Ténèbres, il s'arrêta et força un sourire.
Cependant, le défilé ne s'arrêta pas là car entrèrent alors les élèves des différentes maisons. Certains indifférents aux gens qui se trouvaient là – sans doute davantage préoccupés par le contenu des plats – s'assirent dans le plus grand vacarme d'autres s'arrêtèrent net, comme paralysés quelques élèves rebroussèrent chemin.
Lucius les aurait bien suivis.
C'est en relevant les yeux une fois installé à table que Drago remarqua l'hôte de marque que Poudlard accueillait.
« Pitié, dites-moi que ce n'est pas à cause de mon père ! murmura-t-il pour lui-même pendant que son ventre se serrait.
— De quoi ? » fit Crabbe qui n'avait rien vu, la seule chose qui le préoccupait quand il arrivait dans cette salle étant le menu. Il en était d'ailleurs de même pour Goyle.
De son côté, Voldemort songeait que venir à Poudlard à l'heure du déjeuner n'était sans doute pas la meilleure idée qu'il avait eue. Quoique, pensa-t-il en avisant l'adolescent blond qui ne pouvait être que le fils de Lucius.
« Lucius, je m'en vais. Tu viens avec moi. »
Paraissant s'exécuter, Lucius s'approcha de Voldemort et lui glissa quelques mots à l'oreille. Juste après, il profita du changement de direction du regard de son ancien amant pour tenter – à nouveau – de se faire la malle. Il fut arrêté net dans son élan, d'un côté par Dumbledore, de l'autre par Macnair manifestement, Protecteurs de Moldus et Mangemorts étaient au moins d'accord sur un point en cette occasion : ils ne souhaitaient pas qu'il s'en aille. Lucius se serait bien passé de cette soudaine popularité.
Mike Hanson n'était pas effrayé par la présence de Voldemort – il tirait un grand orgueil de ne pas faire partie de ces gens qui tremblaient à la seule mention de son nom –, du moins c'était le cas jusqu'à ce que celui-ci lui lance un regard dangereux. Il se sentit alors dans ses petits souliers et se demanda ce qui lui valait cette soudaine animosité que Voldemort ait des comptes à régler avec Dumbledore ou Lucius, cela pouvait se comprendre – d'une certaine façon, c'était même légitime –, mais lui, qu'avait-il fait de particulier ? Et surtout, le rapport de cause à effet crevant les yeux, qu'est-ce Lucius avait bien pu lui raconter ?
« Que lui avez-vous dit ? demanda Albus en se tournant vers celui qu'il hébergeait.
— Rien de spécial, répondit Lucius.
— Que lui as-tu dit ? demanda Hanson à son tour en se précipitant sur Lucius, ce qui parut accroître la colère dans le regard de Voldemort, mais Hanson n'y prit garde.
— Rien de bien important voyons ! Juste une chose, Mike : c'est bien la défense contre les forces du mal que tu enseignes ? Sais-tu que des travaux pratiques sont plus profitables aux élèves que la théorie ? Figure-toi que tu vas pouvoir faire l'honneur d'une démonstration in situ à tes élèves : voici une force du mal, défends-toi ! »
Lucius n'avait pas vraiment répondu à sa question, il était cependant clair qu'il s'était arrangé pour lui attirer les foudres de Voldemort. Qu'avait-il donc fait pour mériter ça ? Il lui semblait au contraire que Lucius lui devait de la gratitude après le moment divin qu'il avait passé en sa compagnie. Ça, il l'avait fait chanter pendant longtemps, son derrière devait encore s'en souvenir ! Bien sûr, il avait lui-même adoré ces instants, cependant il n'était pas dans ses habitudes de satisfaire des hommes, et rien que pour cela, Lucius devrait lui en être reconnaissant.
« Je ne suis pas d'accord ! Et pourquoi moi d'abord ?
— Suffit ! Lucius, tu viens avec moi ou je le tue, fit Voldemort en levant sa baguette vers Hanson.
— A votre aise, répondit Lucius, bien indifférent au sort d'un amant d'une soirée.
— Quoi ! » Le visage d'Hanson reflétait autant sa terreur que son incompréhension.
« Personne ne tuera personne ! Ou alors, c'est vous qui périrez, Tom ! » déclama Dumbledore, le visage et le ton sévères. Déjà qu'il devait trouver un nouveau professeur de défense contre les forces du mal une fois tous les ans, si en plus on s'amusait à les lui supprimer en cours d'année scolaire, rien n'allait plus ! « Par ailleurs, reprit-il, je vous ai connu plus prudent vous jetez ainsi dans la gueule du loup, vous ne m'y aviez pas habitué.
— Vous croyez que j'ai omis de prendre certaines précautions avant de venir ?
— Je m'étonne surtout que vous preniez le risque de venir ici, précautions ou pas. Auriez-vous gagné en assurance ? Vous avez tendance à en manquer face à moi, c'est pour ça que, d'ordinaire, vous m'évitez. Je vous sens moins trouillard qu'avant. J'ignore ce que vous a fait Lucius pour que vous teniez tant à le ramener avec vous. »
Igor fit entendre un ricanement entendu Lucius leva les yeux au ciel tandis que Voldemort glaçait le Russe d'un regard noir. Il n'était pas dans les habitudes de Karkaroff de commettre des impairs de cette taille (bien trop peureux pour cela), mais face à l'énormité que venait de dire Dumbledore, il n'avait pu s'en empêcher.
De leur côté, assis ou debout, les élèves qui étaient restés dans la salle (un certain nombre avait opté pour la fuite) étaient toujours pétrifiés, du moins la majorité d'entre eux à la table des Gryffondor, Harry Potter regardait la scène avec attention pendant que sa cicatrice le brûlait, de même que Ron et Hermione à celle des Serpentard, Drago Malefoy était perplexe et soucieux tandis que ses deux acolytes mangeaient d'aussi bon appétit que d'habitude, rien ne pouvant les empêcher de prendre un repas (on a des priorités ou on n'en a pas).
« Lucius, nous y allons.
— Je reste. »
Dumbledore commençait à nourrir des doutes sérieux quant à la raison qui avait poussé Malefoy à venir se réfugier ici, l'insistance dont Jedusor faisait preuve, sans avoir l'air de se résoudre à faire du mal à Lucius pour le convaincre – ce que d'ordinaire, il n'hésitait jamais à faire – était suspect. D'autant plus que s'il voulait simplement punir un traître, il aurait d'autant moins hésité. Une autre chose qui intriguait Dumbledore et nourrissait ses soupçons était l'attitude de Malefoy, certes, il était un peu crispé, mais étonnamment décontracté pour quelqu'un qui risquait sa peau et qui n'avait jamais brillé par son courage. Bref, tout cela signifiait que Voldemort n'avait aucune intention de nuire à son intégrité physique, que ce soit ici et maintenant, ou ailleurs et plus tard, et Lucius en avait parfaitement conscience. Pourtant, si ce n'était pas que sa vie était en jeu, qu'est-ce qui avait bien pu convaincre Lucius de venir se réfugier ici ?
« Tu viens, ou tu dis adieu à ton fils. » Voldemort n'avait pas lâché Lucius du regard en disant cela et sa baguette se pointait maintenant d'une main sûre vers Drago.
Il y eut un mouvement de panique parmi les Serpentard – ainsi que chez les Serdaigle qui se trouvaient sur le chemin de la baguette et n'avait aucune envie de se prendre un Avada Kedavra perdu. Drago, Crabbe et Goyle se retrouvèrent vite isolés. Sentant qu'il se passait quelque chose d'inhabituel, Gregory leva le nez de son assiette pour jeter un œil autour de lui.
« Ben, qu'est-ce qu'il se passe ?
— Oh ! Merde », s'exclama Crabbe en laissant tomber sa fourchette de surprise.
Drago, quant à lui, ne prononça pas un mot, son souffle était bloqué et c'était une bonne chose qu'il soit assis, sans cela il se serait écroulé sur le sol comme une loque.
Lucius n'en menait cette fois plus très large, que Lord Voldemort menace cet imbécile d'Hanson était une chose, mais son fils… Il déglutit et se prépara mentalement à suivre son amant. Il allait formuler son acceptation quand Dumbledore – qu'il soit béni ! (une fois n'est pas coutume) – décida d'intervenir.
« Je vous garantis que je serai plus prompt que vous, Tom. Baissez votre baguette et allons nous affronter à l'extérieur. J'ignore ce que représente exactement Lucius à vos yeux, mais je suis convaincu qu'il me faut profiter de cette occasion, déclama Albus.
— N'en faites rien ! s'exclama une voix féminine.
— Narcissa ? » C'était bien la dernière personne que Severus Rogue s'attendait à voir il en était de même pour le reste de l'assemblée et tout le monde se tourna vers l'entrée de la grande salle dans laquelle s'encadrait l'épouse Malefoy.
« Les problèmes vont se résoudre d'eux-mêmes, assura cette dernière. Vous avez déjà remarqué, mon cher Dumbledore, que Lord Voldemort n'a pas fait beaucoup parler de lui ces derniers temps, cela ne vous a pas semblé étrange ? » Tout en devisant ainsi, elle se fraya un chemin parmi les Mangemorts.
« Où voulez-vous en venir ? » demanda Albus. Voldemort fronça les sourcils devant cette arrivée inattendue, ainsi que devant l'étrangeté de ces propos.
« Je crois que la quête du pouvoir et tout le tralala qui s'en suit n'est pas ce qui préoccupe le plus ce cher Lord.
— J'ai horreur qu'on parle de moi à la troisième personne lorsque je me trouve dans la pièce. De plus, je m'apprêtais à tuer votre fils si Lucius refusait encore une fois de m'accompagner.
— Vous n'en ferez rien, affirma-t-elle. Ne t'inquiète pas, Lucius, aucun risque qu'il fasse cela. »
Elle se rapprocha de Voldemort.
« Je sais ce que vous ressentez, j'étais là avant-hier », murmura-t-elle dans un sourire carnassier. Comme pour les quelques mots de Lucius de tout à l'heure (dans lesquels il confiait, en résumé, que Mike Hanson l'avait honteusement outragé), seul Voldemort avait entendu ces paroles. Il comprit immédiatement qu'elle parlait de l'avant-veille, quand il était venu au manoir. N'avait-il pas fait quelques confidences au sujet de son sentiment pour Lucius au hall soi-disant vide ?
« Vous ne tuerez pas Drago, car vous savez pertinemment que si vous le faites, vous perdez Lucius à jamais n'est-ce pas la dernière chose que vous souhaitez ? Je vous ai connu plus habile, imaginez que Lucius n'accepte qu'en raison de la menace qui pèse sur son enfant : croyez-vous que ça redeviendrait comme avant pour autant ? Certainement pas, car nous ne pourrions dire que Lucius est consentant cela briserait une partie de son charme, vous en avez sûrement conscience. Vous devez me trouver fort insolente et même téméraire de vous tenir ce discours, mais sachez que si vous me faites du mal, Drago sera triste et vous en voudra. Si Drago est triste et vous en veut, cela ne risque-t-il pas de se refléter aussi sur l'humeur de son papa ? Cela n'arrangerait en rien vos affaires. Donc, pas touche à un cheveu d'un ou d'une Malefoy ! »
Elle se tut. En voyant sa bouche se fermer, les différents spectateurs cessèrent de tendre l'oreille – ce qui ne leur avait d'ailleurs pas permis de saisir un traître mot de ce qu'elle avait dit – et attendirent la réaction de Voldemort. Elle ne se fit pas attendre.
« Allons-nous-en ! conclut-il à voix haute, rageant de ne rien pouvoir répondre.
— Encore une chose, Milord », l'interpella-t-elle. Il se tourna à nouveau vers elle, la colère déformant ses traits et l'enlaidissant plus que jamais. Elle s'approcha pour lui parler à nouveau à l'oreille : « Si vous tenez tant à récupérer Lucius, vous n'avez pas trente-six solutions : revenez-lui avec votre aspect d'antan. »
Voldemort la toisa quelques longues secondes, Lucius fut ensuite l'objet de son attention, enfin il fit volte-face. Il se retira et ses Mangemorts le suivirent. Dumbledore ne fit rien pour les en empêcher. Il sentait que Narcissa avait parlé d'or. Voldemort n'avait rien fait de répréhensible depuis son retour (mis à part la mort du regretté Cédric), et son esprit paraissait totalement ailleurs, bien loin de ses habituels souhaits de pouvoir. Restait à éclaircir la teneur exacte de la relation entre Lucius et Voldemort, il doutait à présent sérieusement que celui-ci ait été un Mangemort comme les autres.
Il enverrait Severus lui tirer les vers du nez.
