Le favori

Par Maria Ferrari

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Les personnages et l'univers de Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling.

Base : Tomes 1 à 4 de Harry Potter

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—Chapitre 10—

Lucius avait passé son après-midi à parcourir Poudlard, la cour, la forêt, les couloirs, la bibliothèque ; il traîna longtemps dans cette dernière, cherchant des livres qu'il prendrait plaisir à lire ou à relire, cherchant surtout à s'extirper de ses pensées et à oublier ce que lui avait confié Severus. Malheureusement, il avait vite constaté que la partie de la bibliothèque non dédiée à contribuer à l'étendue du savoir des élèves étaient essentiellement composée de fictions destinées à un public adolescent, ce que Lucius n'était plus depuis déjà bien longtemps. Ces livres n'avaient donc aucune chance de lui offrir l'évasion qu'il recherchait ; il repartit bredouille.

Son esprit et ses jambes vagabondèrent longtemps, tentant de trouver une solution au problème qui l'occupait. Il rentra au soir en ses quartiers et franchit sa porte en espérant que la décision qu'il venait de prendre ne l'empêcherait pas de trouver le sommeil. Il sursauta violemment quand il aperçut quelqu'un au centre de la pièce là où il s'attendait à ne trouver personne.

« Père, quelle agréable surprise ! s'exclama-t-il joyeusement, une fois remis de sa frayeur soudaine. Que me vaut ta présence ici ?

— Disons que si je dois attendre que tu viennes me voir, j'ai peur que ce ne soit que pour te recueillir sur ma pierre tombale. »

Le sourire de Lucius s'effaça, son père commençait toujours par lui reprocher la fréquence de ses visites. Ce n'était pas immérité, c'était cependant lassant de s'entendre toujours répéter la même chose.

« Désolé, s'excusa-t-il sobrement.

— Viens m'embrasser au moins. »

Lucius s'approcha et posa sa joue contre celle de son père. Aristus Malefoy lui posa une main sur l'épaule et le poussa pour mieux le contempler ; un sourire s'épanouit sur ses lèvres.

« Je suis ravi de te voir, d'autant plus à cet endroit car il est synonyme de ta rébellion. »

Lucius hocha la tête et baissa les yeux. Il se montrait toujours humble devant son père ; c'était l'une des rares personnes au monde à connaître cet honneur.

Aristus avait très mal vécu la soumission de son fils à Voldemort – par bonheur, il en ignorait la nature exacte. Il ne l'avait pas pour autant renié ; il l'aimait trop pour cela. Il était son enfant unique et chéri, ainsi que le plus beau souvenir qui lui restait de sa femme, dont il était d'ailleurs le portrait craché.

« Je ne te cache pas que j'ai pensé que tu te précipiterais vers lui dès son retour. C'est avec plaisir que je reconnais m'être trompé. »

Lucius se força à sourire. Il avait beaucoup menti à son père, cela avait été souvent douloureux. Il ne pouvait cependant pas lui avouer ce qui s'était réellement passé, son père en tomberait malade.

« Pardonnez-moi, Père, de vous avoir causé tant de soucis.

— Tu es tout pardonné. Cependant, ne t'avise pas de me refaire un coup comme celui-là. Il est plus que temps de te ranger. »

~oOo~

En proie à des sentiments contradictoires, Lucius se laissa tomber sur son lit une fois son père sorti. Il se prit la tête dans les mains en songeant que sa vie était beaucoup trop compliquée, surtout depuis quelques heures, depuis que Severus lui avait appris qu'il avait eu une liaison avec Lord Voldemort. Force lui était de constater que cette nouvelle ne l'avait pas laissé indifférent ; cela l'avait même secoué.

Lord Voldemort était son amant et il ne supportait pas l'idée qu'un autre puisse se targuer de cette affirmation – qui se ressemblent s'assemblent : lui aussi savait être possessif à ses heures. Après avoir pesé le pour et le contre, il avait finalement décidé qu'il retournerait le voir, hideux ou pas.

Et c'est alors qu'il venait de prendre cette décision délicate que son père débarquait pour lui dire qu'il était fier qu'il se soit enfin détourné de Voldemort ; il n'aurait pu choisir plus mauvais moment. Dire qu'il s'était excusé de lui avoir causé tant de soucis en sachant pertinemment qu'il n'avait pas fini de lui en causer. Il lui causerait d'autant plus de peine si par malheur son père apprenait la relation exacte qui l'unissait lui et Lord Voldemort. Quel mauvais fils il faisait !

Mais il était ainsi fait, qu'y pouvait-il ?