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Chapitre onzième : Un souvenir pour la route

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Nous y voilà, le dernier examen de l'année. Ensuite, les vacances pour deux mois et on reprend en septembre pour ma dernière année de scolarité. À pareille date l'an prochain, je serai enfin diplômée ès Arts Magiques et je pourrai peut-être ouvrir un petit studio pour peindre des portraits. C'était d'ailleurs mon but lorsque je me suis inscrite ici, je voulais développer mes talents et peut-être pouvoir en vivre. Mes professeurs m'assurent que j'ai le talent nécessaire pour faire une belle carrière mais je n'en demande pas tant. Juste pouvoir vivre correctement en peignant, activité que j'adore. J'ai déjà eu quelques commandes que je devrai effectuer pendant mes vacances. D'accord, il ne s'agit que de membres de ma famille ou des amis proches mais c'est un début. Maman insiste pour que mon premier vrai portrait soit celui de son premier petit-fils, le fils de Bill et Fleur. Il est craquant. Et ses parents en sont si fiers.

Bon, revenons à cet examen. Je le redoute un peu. Non pas que j'ai peur de l'échouer, j'ai déjà la note de passage dans cette matière mais cela risque d'être la dernière fois que je LA vois. Nous nous sommes pas revues en privé depuis la soirée où Fleur donna naissance à mon neveu. Je l'ai bien sûr croisé dans les couloirs de la faculté. On s'est salué poliment, comme une enseignante et une élève, sans plus. Cela en est frustrant. Je réalise que je me suis laissée prendre, je suis tombée dans le piège qu'elle m'avait pourtant prévenu d'éviter. Je n'ai pas été capable de ne PAS m'attacher à elle. J'éprouve plus que simplement du désir pour mon enseignante. Je ne sais pas jusqu'où va l'étendu de mes sentiments à son égard mais je sais que je redoute de la quitter. Et pourtant, nous ne sommes pas théoriquement ensemble. Je suis d'un pathétique incurable.

Elle est là, juste devant nous qui attendons l'arrivée des quelques élèves retardataires. Elle offre un rythme avec deux crayons moldus qu'elle frappe sur son bureau, l'air ailleurs. J'aimerais vraiment qu'elle m'offre un simple regard. Peut-être y lirais-je ce que je veux. Peut-être que j'y lirais qu'elle aussi redoute notre séparation, qu'elle tient un peu à moi. Psssthh ! Cesse de rêver ma pauvre. Elle t'avait bien averti qu'elle était volage et qu'elle ne désirait aucun point d'attache. Tu en as même eu la preuve en direct le soir où tu as osé. Cesse de te faire des idées ou tu vas finir hystérique comme cette folle qui a rebondit chez elle et qui a tout cassé. Tu le savais dans quoi tu t'embarquais et tu as foncé la tête première.

Voilà tout le monde est là, l'examen va pouvoir commencer. Bof ! Rien de vraiment trop compliqué. La musique enchantée n'est pas ma matière la plus forte mais cet examen sera somme toute facile. Ça change un peu des autres que nous avons eu jusque là. Ça fait longtemps que j'ai terminé mais je relis et fais semblant de corriger ou cogiter, le tout dans le but d'être la dernière à quitter pour pouvoir m'entretenir un peu avec elle. Je dois éclaircir les choses entre nous. Je ne pourrais pas endurer deux mois loin d'elle en me demandant constamment ce que les choses auraient pu être si je lui avais parlé, si je lui avais fait savoir ce que je ressentais. Il faut que je lui parle, il en va de ma santé mentale.

Enfin ! Je croyais que Jonhanson ne partirait jamais, un moment j'ai cru qu'il jouait le même jeu que moi, et qu'il attendait que JE parte. C'est peut-être le cas finalement vu le « superbe » sourire aguichant qu'il vient de servir à MA prof. BAS LES PATTES MORRON !, j'étais là la première ! Au moins, elle n'a pas semblé remarquer, ou si c'est le cas, elle n'a pas répondu à l'avance de ce « beau » jeune homme. C'est fou, mais j'en suis heureuse, probablement trop ! Je m'approche lentement d'elle qui a déjà le nez plongé dans les réponses de ses élèves. J'attends en silence qu'elle daigne relever la tête vers moi. Chose qu'elle fait rapidement en me gratifiant de son sourire qui me fait fondre le cœur à tout coup.

Elle s'informe sur mes projets pour l'été, alors que je m'appuie négligemment devant elle sur son bureau. Je lui réponds vaguement alors qu'elle referme la porte de la salle de cours d'un mouvement de sa baguette. Nous discutons de tout et de rien, elle caresse lentement et sensuellement mes pieds nus qui reposent maintenant sur ses cuisses. Tendrement, elle monte jusqu'à ma cheville, puis passe ses mains sous le bas de mes pantalons et remonte jusqu'aux mollets. Nous continuons notre discussion sur des banalités. Elle redescend ses mains et cesse de me caresser soudainement. Toujours assise, elle s'approche plus près de moi et me force à m'asseoir sur ses genoux maintenant. J'obéis et place mes bras autour de son cou alors que ses mains me retiennent fermement au niveau de mes reins.

Nous restons là un long moment à simplement nous regarder. Je sais qu'elle sait. Je sais qu'elle a saisi ce qui me roule dans l'esprit. Puis, elle brise le silence. J'aurais préféré qu'elle ne le fasse jamais. Elle a simplement dit : « tu sais que c'est impossible ». Six mots, six mots qui me brisent d'un coup le cœur. J'ai mal, tellement mal. Je me lève brusquement et m'écarte d'elle. Je tremble, les yeux me chauffent, ma gorge est enserrée. Je ne veux surtout pas qu'elle me voit pleurer, je suis plus forte que cela voyons. Je me dirige lentement vers la fenêtre légèrement entrouverte, la douce brise me fera le plus grand bien.

Je l'entends s'approcher de moi, hésitante. Elle ne parle pas, ne tente même pas de s'expliquer. Étrangement, je n'attends aucune explication ou confirmation. Je me hais de m'être laissée prendre. Je ne peux même pas lui en vouloir, elle avait été on ne peux plus claire dès le commencement. Je ne suis finalement, qu'une stupide rêveuse pathétique fleur bleue.

Je sens ses mains se poser sur mes épaules, doucement, comme si elle avait peur de me briser. Je ne suis pas si fragile, je me retourne vivement, les yeux entièrement secs, l'air déterminé, prête à l'apostropher si jamais je vois de la pitié sur ses traits. Aucune pitié dans ses traits. Tant mieux, elle aurait goûté la médecine Weasley dans le cas contraire.

Je me sens mal, je veux partir, la tête haute, l'air indifférent mais elle me retient par la main. Main qu'elle porte à sa bouche, elle embrasse chacun de mes doigts, puis ma paume, elle finit par poser ma main sur sa joue et ferme les yeux. L'image qu'elle m'offre d'elle est touchante et mon cœur se serre de nouveau. Je ne peux résister, je m'approche lentement d'elle et l'embrasse tendrement, comme s'il s'agissait de notre dernier baiser, ce qui est sans doute le cas. Je veux capturer toutes les essences de sa bouche qui m'a procuré bien du plaisir. Sans même que je m'en rende compte, notre baiser presque chaste est devenu passionnel. J'enserre sa taille fortement alors qu'elle a passé ses bras autour de mon cou. J'ai l'impression que l'on ne sera jamais assez près l'une de l'autre pour se contenter.

Je la sens se saisir de ma baguette dans la poche arrière de mon pantalon et l'entends verrouiller la salle de classe pendant que mes lèvres s'aventurent gloutonnement dans son cou, lui arrachant un petit gémissement au passage. Très bien, alors partageons une dernière fois ce que nous faisons si bien ensemble.

Je la pousse jusqu'à ce que ses fesses touchent un des bureaux derrière elle. Je la force à s'y asseoir alors que j'entreprends de lui enlever ses chaussures. Hey ! C'est ma paire de bas que je ne retrouvais plus ça ! Un sourire timide me confirme qu'elle en avait conscience. Tant pis, ils vont aller rejoindre les souliers. Lorsque je remonte, j'agrippe le bas de sa chemise et lui passe par-dessus la tête. Pas de temps à perdre avec les boutons. Je laisse mes doigts errer sur son ventre puis, je m'agrippe à sa poitrine en même temps que je prends d'assaut sa bouche. Ses mains à elle me retiennent fermement très près d'elle et caressent mon cou ainsi que ma chute de rein sous mon chandail.

Sa langue glisse sur la mienne, nos lèvres se soudent, nos corps s'embrasent. De gestes précis et sûrs, elle fait passer mon chandail par- dessus ma tête et dégrafe mon soutien-gorge qui part retrouver le sien quelque part sur le plancher de sa salle de classe. Elle noue ses deux jambes autour de ma taille alors que je me saisis de ses fesses pour les rapprocher du bord du bureau. Nos deux corps se collent l'un à l'autre. La friction de nos deux poitrines me procure un agréable frisson tout le long de la colonne vertébrale. A moins qu'il ne s'agisse de ses caresses qui se font de plus en plus empressées.

Je m'occupe de la pointe de ses seins que je fais rouler entre mes doigts pendant qu'elle me dévore littéralement le cou, douce torture que j'adore. Ses mains sont maintenant sur mes fesses, elle les a passées sous mon pantalon et elle ne se gêne pas pour tâter mon arrière-train. Et moi, je suis loin de m'en plaindre. Elle quitte mon cou pour revenir à ma bouche qui l'accueil avec joie. J'en profite pour défaire le bouton et la fermeture éclair de son pantalon et glisse une main à l'intérieur, la faisant sursauter légèrement. Je m'applique à caresser son entrejambe pendant que nous échangeons des baisers enflammés qui nous coupent le souffle.

J'entends ses gémissements étouffés et cela ne contribue qu'à augmenter mon propre désir. Je me presse contre elle, ondule du basin alors que ma main refuse de quitter son intimité avant de lui avoir arraché l'ultime gémissement. Ça ne saurait tarder si j'en crois les signes avant coureur. Elle se cabre, projète sa tête vers l'arrière, s'accroche à moi comme à une bouée, sa respiration est saccadée et ses yeux sont définitivement clos. Le voilà, ce gémissement qui ressemble plus à un râle de plaisir.

Après quelques secondes de récupération, elle me remercie d'un baiser passionné et entreprend de descendre du bureau pour inter changer les places. Je suis plus qu'excitée, l'avoir mise dans cet état m'a laissé dans un état indescriptible. Rapidement mon pantalon se retrouve sur mes chevilles et mes fesses font connaissance avec le bois du bureau qui est plutôt froid à vrai dire. Après un sourire lubrique, elle s'agenouille devant moi et... et... OH MERLIN ! Que c'est bon !

Mes mains s'agrippent à son cuir chevelu alors que les siennes maintiennent fermement mes fesses pour m'empêcher de trop me reculer suite aux mouvements involontaires que fait mon basin sous ses bons soins. Pour être plus à l'aise elle passe mes jambes de chaque côté de son cou et replonge vers mon intimité. MERLIN ! Ça ne sera plus long, je sens que c'est tout près. Oh ! Oui ! Continue. OUIIIIIIiiiii !

Nous restons quelques instants dans les bras une de l'autre. En silence, j'empreigne dans mon esprit ses moindres détails, me disant qu'il s'agit de la dernière occasion qui me sera donnée. Mais toute bonne chose à une fin. Elle se sépare de moi après m'avoir accordé un chaste baiser sur le bout du nez et commence à se rhabiller. Après un soupir inaudible, du moins, je l'espère, je l'imite. Je termine tout juste de remettre mon chandail quand j'entends trois petits coups frappés à la porte. Après un regard affolé pour s'assurer que rien de ce que nous venions de faire n'était « visible », elle va ouvrir. Derrière se tient Johanson qui est revenu sans doute dans l'espoir de pouvoir «parler » seul avec la professeure. Evidemment, il ne s'attendait pas à me trouver encore là, s'est visible sur son visage et je dois retenir le petit rire que sa mimique m'inspire.

Elle l'accueille plutôt sèchement, à ma plus grande joie et rapidement, son cas était réglé, il repart la queue entre les jambes et c'est le cas de le dire. Alors que je cherche quelque chose à dire, je ne peux tout de même pas partir ainsi, elle vient à ma rescousse en me proposant de l'accompagner jusque chez elle. Elle propose un repas « d'adieu » pour clore ce qui a été. J'accepte et l'aide à porter les copies des examens.

En route, nous discutons de banalités comme deux grandes amies. On croise parfois quelques étudiants qui sortent fêter la fin des examens, tous la saluent et lui souhaitent un bon retour en Amérique. Ce à quoi elle les remercie et leur souhaite bonne chance dans leur futur. En l'espace de seulement quelques mois, elle était devenue la professeure la plus appréciée sur le campus. Et je comprenais très bien pourquoi, tous étaient sous son charme, moi sans doute plus que les autres.

Lorsque nous arrivons près de chez elle, je la vois froncer les sourcils en apercevant deux silhouettes devant sa porte. Rapidement une petite tornade d'environ huit ans se précipite en courant vers elle. Elle laisse tomber son sac par terre pour réceptionner la petite fille qui lui saute littéralement au cou et criant de joie. Un homme, fin vingtaine accourt également, un immense sourire aux lèvres et enlace tendrement MA professeure qui semble des plus heureuse.

Pour ma part, je dépose le sac contenant les copies d'examen près des choses qu'elle avait déposées par terre. Je fais trois pas par derrière et tourne lentement les talons. Je marche comme une zombie, obnubilée par ce que je viens d'entendre et que mon cerveau me repasse en boucle. Lorsque j'entends mon nom, j'ai de la difficulté à me retourner pour faire face à MA professeure qui tient toujours dans ses bras la jeune fille. Elle affiche un air décontenancé et tente un pas dans ma direction. L'air que je dois afficher doit ressembler à celui d'un poisson hors de son bocal. Lorsque je comprends qu'elle s'approche de moi, je fais non de la tête et après un dernier regard empli d'aberration, je transplane avant qu'elle ne puisse m'atteindre.

Maintenant assise sur le rebord de mon lit, le regard dans le vague, j'analyse du mieux que je le peux la situation. Ma partie émotionnelle de mon cerveau tente de me convaincre que j'ai mal compris, que je n'ai pas entendu réellement les mots prononcés par la fillette. Mais ma partie rationnelle me les répète sans cesse, sur le même ton employé. Cette petite fille d'environ huit ans, aux cheveux d'ébène, qui a sauté au cou de MA professeure l'a RÉELLEMENT appelé MAMAN ! Et cet homme l'a appelé CHÉRIE !

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[RAR] :

Caroline Black : Merci beaucoup pour ta review et tes bons mots, on a les joues rouges maintenant... Nous aussi on t'adore !

Alisa Adam : Qui ne serait pas torturé à la place de ce pauvre Rémus ? Merci pour les explications, on a toujours été nulles en bio, visiblement, c'est pas ton cas ! Merci pour ta review, c'est toujours autant apprécié.

Alimemcb54 : Pas de vacances pour nous, travail, travail et travail mais le moral est toujours bon. On a tout de même eu quatre jours de congé pour Pâques, ça fait du bien ! Pour le clavier magique, on te donne un truc si tu veux, tu fais un mouvement de rotation en sens inverse des aiguilles d'un montre avec ta baguette et tu dis d'une voix sûre l'incantation suivante : « Perversité maîtresse de la luxure aide nos esprits à rester lubriques. » Ça marche à tout coup loll. Merci pour ta review.

Alixe : C'est pas de gaieté de cœur que l'on torture Rémus, c'est simplement un papa soucieux de ses enfants que l'on tentait de dépeindre. Désolées pour ton âme sensible, on espère ne pas l'avoir trop choquée !

Lou : Bien sûr qu'elle révisait Ginny ! Elle ne passe pas son temps a fantasmer sur son professeur. Oui bon, d'accord, elle le fait aussi et souvent elle passe à l'acte mais il lui arrive d'être studieuse aussi. On croit que l'on a fait une erreur dans notre texte, on voulait que ce soit Harry le parrain et non pas Rogue mais bon, on fera avec puisque nous avons raté notre coup. Nous aussi on l'aime bien Rémus et Maxime avoue qu'elle aurait bien aimé être à la place de Tonk dans la douche ahhhh ! Pour le troisième en route, s'est pas vraiment possible puisque Tonk est déjà enceinte du deuxième mais bon tout est possible dans le monde magique ! ! ! !