Mon papa à moi
Par Maria Ferrari
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Les personnages de Harry Potter appartiennent à J., je ne tire aucun profit financier de leur utilisation.
Ce one-shot est basé sur les cinq premiers tomes.
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Mon papa à moi, c'est le plus fort du monde. Et même que c'est le plus beau !
J'aime mon père. Du plus loin qu'il m'en souvienne, je l'ai toujours adoré. Je crois que ma mère en a parfois conçu une certaine jalousie, sans doute de constater qu'elle avait beau me chérir et mon père ne pas m'approcher, je le préférais toujours à elle.
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L'autre jour, je l'ai dit à Pansy – c'est ma fiancée… enfin, c'est elle qui l'dit – « Mon papa, il est vachement plus mieux que l'tien ! » Elle est nulle, Pansy, tout c'qu'elle a trouvé à dire, c'est « Y en a marre de ton père, on peut pas parler d'aut'chose ? »
Pansy se moque régulièrement de moi. Dès que je débute mes phrases par "Mon père", je peux être certain de voir un sourire railleur s'esquisser rapidement sur ses lèvres. Toutefois, elle fait semblant de rien, chez les Serpentard, c'est moi le chef de file et elle le sait.
« Ton père n'est pas infaillible », m'a-t-elle dit au cours de l'année. Il pesait comme une menace dans ces mots. Ce n'est pas elle qui me menaçait bien sûr, elle voulait juste attirer mon attention sur quelque chose, me prévenir. Je ne l'ai pas écouté. Mon père, faillible ? Cela m'a paru stupide, les divagations d'une adolescente de quinze ans.
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Je l'aime très très fort mon papa.
« Les Malefoy n'ont pas le droit d'être esclaves de leurs sentiments. »
Voilà ce qu'il m'a répondu le jour où je lui ai demandé s'il m'aimait. Que faut-il comprendre ? Qu'il m'aime mais n'a pas le droit de le dire ? Ou qu'il ne m'aime pas et n'ose me l'avouer ?
Il va sans dire que je préfère la première hypothèse.
Il faut aussi envisager le problème sous un autre angle : je suis un Malefoy moi aussi, et j'ai eu l'audace de lui poser une question sur ses sentiments à mon égard. Qu'a-t-il ressenti en constatant le besoin d'affection – donc la faiblesse – de sa progéniture ? Est-ce que l'amour qu'il me porte – si tant est qu'il existe – n'a pas diminué encore en m'entendant poser cette question ?
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Mon papa, il m'offre toujours plein de cadeaux… plein plein plein plein plein.
Mon père m'a toujours couvert de présents. Je n'ai jamais su si c'était par orgueil – pour prouver l'étendue de sa richesse – ou pour compenser l'amour qu'il ne me donnait pas… qu'il aurait peut-être souhaité me donner… dans d'autres circonstances… s'il n'avait pas été un Malefoy. « Les Malefoy n'ont pas le droit d'être esclaves de leurs sentiments. » Il en souffre peut-être, comme j'en souffre aussi.
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Mon papa, des fois, il me regarde et il sourit.
Parfois, mon père montre sa satisfaction à mon encontre. Quand – rarement, je l'avoue – j'ai une bonne note – par "bonne note", mon père entend la note "Optimal", celle au dessus de quoi il n'y a rien –, j'ai droit à ses félicitations et à un sourire de sa part.
Il y a aussi eu d'autres occasions…
La fois où, à l'âge de huit ans, je m'étais élancé sur mon balai tout neuf pour tenter d'attraper le vif d'or et m'en étais saisi en moins de deux minutes, restera à jamais gravée dans mon esprit. Les yeux de mon père brillaient comme jamais, une joie mêlée de fierté se lisait sur son visage.
Dommage que je ne puisse pas faire ça à chaque fois.
Dommage que ma vie entière ne soit pas à l'image de cette séance de Quidditch éclatante.
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J'aimerais être avec mon papa pour toujours.
Je relis la lettre de ma mère, une fois encore. Mon père a été pris en flagrant délit, il a été mené à Azkaban. Les larmes me montent aux yeux alors que les mots de Pansy se mettent à résonner dans ma tête « Ton père n'est pas infaillible. »
Je vais tuer Potter.
—Fin—
