Trois mois plus tard
Quand Mulder se réveilla, ce matin-là, une agréable odeur de café flottait dans la maison. Il paressa quelques minutes au lit avant de se lever, de prendre une douche et de se changer pour aller travailler. Il rejoignit sa partenaire dans la cuisine, qui lui adressa un sourire.
- Bonjour, toi, sourit-elle. Bien dormi ?
- Hum hum, acquiesça-t-il en s'approchant.
Il déposa un long baiser sur ses lèvres avant de désigner une tasse de café fumante sur la table.
- C'est pour moi ? devina-t-il.
Elle hocha la tête et s'assit en face de lui.
- Quel est ton programme de ce matin ? s'enquit-il.
- Pas grand-chose ce matin, des notes à ordonner. Des autopsies après manger, une affaire pour la VCS.
- Après manger ? Tu es sûre que c'est prudent ? plaisanta-t-il.
Scully eut un petit rire.
- J'ai un estomac solide, répliqua-t-elle. Pas comme toi, petite nature !
Il grimaça comiquement.
- Tu sais quelque chose, ils t'ont transmis des infos sur ce dossier ?
- Non, rien du tout. Je dois juste déterminer la cause de la mort pour trois jeunes femmes.
- Je vois.
- Et toi ?
- Moi ? Je vais finir un rapport en t'attendant. Et quand tu reviendras, j'ai un magnifique X-Files qui t'attend. Bizarre et dégoûtant, comme tu les aimes, plaisanta-t-il.
- J'ai hâte d'avoir fini mes autopsies, dans ce cas !
*******
Scully enfila ses gants de latex et fit glisser son masque sur son visage avant de soulever le drap qui recouvrait la première victime.
C'était une jeune femme brune aux traits fins, qui, si on excluait la pâleur cadavérique de son teint, gardait un visage magnifique. Scully soupira et enclencha son magnétophone.
- Affaire n° 245-985. Jade Hanson. Sujet femelle d'environ 25 ans, originaire de Salt Lake City, Utah. Euh… ( Elle retourna son visage pour examiner les bleus et les coupures qui s'y trouvaient) Je remarque de nombreux hématomes et blessures sur les deux côtés du visage, probablement provoqués par des coups répétés de l'agresseur. Son cou porte des marques de strangulation à main nue…
Sur le cou de la victime se détachaient les empreintes distinctes de trois doigts assez larges.
Scully fit glisser le drap encore plus bas sur sa taille. Son cœur s'emballa alors qu'elle remarquait d'autres hématomes sur le bas de son ventre.
Les événements se mirent alors en place d'eux mêmes.
- Le sujet semble avoir été victime de violences sexuelles, comme le suggèrent les marques sur son ventre et ses seins, ainsi que sur ses organes génitaux, dicta-t-elle d'une voix blanche. L'agresseur l'a sans doute étranglée après le viol, pour en finir, mais les marques semblent avoir été faites en plusieurs fois. Elle s'est peut-être trop débattue à son goût, et il a voulu la punir…
Elle ne se rendait pas compte des spéculations qu'elle enregistrait, ni qu'elle faisait là le travail qui revenait d'habitude à son partenaire.
Elle finit l'autopsie rapidement, fit des prélèvements qu'elle enverrait au labo pour essayer d'identifier l'agresseur. Mais alors qu'elle s'apprêtait à recouvrir le corps, sa vision se troubla alors que son propre visage se substituait à celui de la jeune femme.
Cela aurait pu être elle, allongée sur cette table froide, ses yeux grands ouverts et vides fixant le plafond. Elle ferma les yeux et s'obligea à respirer profondément.
Scully avait réussi à prendre un peu de recul par rapport à ce qui s'était passé, il n'était pas question de se laisser aller maintenant.
Quand elle ouvrit les yeux, tout dans la pièce était redevenu comme avant. Elle soupira et couvrit la victime avant d'ouvrir un autre tiroir et de tirer un autre corps.
Une heure et demie plus tard, elle en avait fini avec les trois jeunes femmes. Même cause de la mort, même MO. Elle débattit avec l'idée de retourner tout de suite dans son bureau sans attendre les résultats des analyses. Elle avait une furieuse envie de voir son partenaire, de se serrer contre lui et de l'entendre murmurer à son oreille que tout allait bien.
Mais non. Elle voulait savoir.
Les résultats des analyses de spermes furent les plus rapides à revenir. Elle prit les feuilles, jeta un coup d'œil dessus et serra les dents.
Trois ADNs différents, les mêmes pour les trois femmes.
Trois agresseurs. Dont l'un…
Son cœur se mit à battre la chamade et tout tourna autour d'elle. Elle se força à se calmer pour éviter de perdre l'équilibre. Ca ne pouvait pas être vrai. C'était impossible. Impossible.
Elle fourra les feuilles dans le dossier et l'abandonna sur la table avant de sortir.
*******
- Directeur-adjoint Skinner ?
Kim, la secrétaire, passa la tête par l'entrebâillement de la porte.
- Oui ? Entrez, Kim.
- Voilà les résultats des trois autopsies de cette après-midi, celles faites par l'agent Scully. Il parait que vous avez demandé à la Section des Crimes Violents de vous en envoyer une copie…
- C'est vrai, merci.
La femme sortit avec un sourire et referma la porte derrière elle alors que l'A-D ouvrait le dossier. A mesure qu'il lisait, ses traits se tendaient davantage et il finit par poser la chemise pour presser un bouton de son téléphone et annoncer d'une voix sèche à sa secrétaire :
- Je veux les agents Mulder et Scully dans mon bureau tout de suite.
- Bien, monsieur.
*******
Quand le téléphone sonna dans le petit bureau, Mulder leva le nez de son dossier et décrocha.
- Mulder… Non, je suis seul… Bien.
Il reposa le combiné et se leva.
Kim avait intercepté Scully dans le couloir presque au moment où son partenaire sortait de l'ascenseur. Il lui adressa un regard interrogateur auquel elle ne répondit pas, et ils entrèrent tous les deux dans le bureau.
Skinner leur désigna deux chaises.
* Plutôt rassurant, se dit Mulder. S'il nous fait asseoir, c'est que ce n'est pas si grave…*
Skinner fit le tour de son bureau pour se placer face aux agents, et fixa Scully. Son partenaire commençait à s'inquiéter.
- Agent Scully, je suis désolé de ce qui s'est passé. Vous n'aviez pas à le faire…
- …
- Je ne connaissais pas les détails de l'affaire, je vous assure…
L'air désolé et coupable de son supérieur inquiéta Mulder.
- Euh, excusez-moi, mais est-ce que quelqu'un pourrait éclairer ma lanterne ! coupa-t-il, légèrement agacé. J'ai l'impression d'avoir loupé un épisode…
Scully ferma les yeux, comme si ce qui se passait ne la concernait pas, ou plus.
- Il y a quelques heures, votre partenaire avait trois autopsies à faire, commença Skinner.
- Oui, je sais ça…
- Bien. C'était une autopsie pour la Section des Crimes Violents, mais j'avais demandé tout de même une copie des résultats de l'examen…
- Monsieur ! grogna l'agent. Est-ce que vous pourriez en venir au fait ?
En d'autres circonstances, l'AD lui aurait adressé une remarque bien sentie sur le respect dû aux supérieurs, mais l
- Les trois jeunes femmes ont été violées et battues à mort…
- Quoi ?! s'écria Mulder. C'est pas vrai !
Il se retourna vers sa partenaire d'un air paniqué. Elle avait rouvert les yeux mais ne semblait pas être présente.
- Scully, est-ce que…
Elle tourna la tête vers lui d'un air étonnement calme.
- Tu veux savoir le meilleur, Mulder, demanda-t-elle d'une voix douce. Elles ont été… enfin, il y avait trois hommes, trois agresseurs. Trois à la fois, tu te rends compte ? Et tu veux connaître le nom de l'un d'eux ?
- Comment… ?
- Il avait déjà un casier dans ce genre d'affaires, dont l'une assez récente. Elle remonte à un peu moins de six mois…
- Non, supplia l'agent.
- Si. Marc Sangood.
Mulder sentit une rage sourde l'envahir. Il jeta un regard à Skinner.
- Je suis désolé, commença l'AD. Mais j'ai cru qu'ils allaient le récupérer très vite, je ne…
- Vous le saviez ?! Vous le saviez et vous n'avez rien dit ?!
- Mulder, calme-toi, souffla la jeune femme. Ce n'est pas sa faute.
Le jeune homme hocha la tête et se leva.
- Vous avez quelque chose d'autre à nous dire, Mr ? railla-t-il.
- Non.
- Bien. Scully, tu viens ? demanda-t-il d'une voix douce et tendre, contrastant avec le ton qu'il venait d'employer.
Elle se leva à son tour sans un regard pour les deux hommes. Elle ne voulait pas être ingrate ou quoi que ce soit d'autre, mais elle n'avait pas vraiment l'impression d'être là.
Skinner les interpella avant qu'ils ne sortent tout à fait.
- Je suis désolé.
Ils redescendirent au bureau dans un silence douloureux et récupérèrent leurs manteaux et leurs sacs. Puis ils quittèrent l'immeuble.
Dans la voiture, la radio s'enclencha automatiquement sur une chaîne habituellement rock. Mulder tendit la main pour l'arrêter, mais quand les premières notes d'une chanson firent vibrer l'air, il se ravisa.
By the shadows of the night I go
I move away from the crowded room
That sea of shallow faces masked in warm regret
They don't know how to feel
They don't know what is lost
Lost in the darkness of a land
Il la regarda un moment, conscient de la justesse des paroles, et lui prit la main.
(Where all the hope that's offered is)
Memories of being taken by the hand
(And we all led into the sun)
But I don't have a hold on what is real
(Though we can only try)
What is there to give or to believe
I want it all to go away I want to be alone
Sympathy's wasted on my hollow shell
I feel there's nothing left to fight for
No reason for a cause
And I can't hear your voice and I can't feel you near
Lost in the darkness of a land
(Where all the hope that's offered is)
Memories of being taken by the hand
(And we all led into the sun)
But I don't have a hold on what is real
(Though we can only try)
What is there to give or to believe
I wanted a change knowing all I could do was try
I was looking for someone...
*******
Après un dîner quasi- inexistant et une longue douche chaude, Scully revint dans le salon et s'assit près de son partenaire. Il se retourna vers elle.
- Tu te sens mieux ?
- Oui. Et toi ?
Mulder eut un sourire et prit sa main. Elle ne changerait jamais. Toujours à s'inquiéter pour lui alors que…
Ses pensées furent interrompues par une douce caresse sur sa joue. Elle lui sourit timidement et s'approcha encore pour l'embrasser.
Il répondit tendrement mais sans la presser à son baiser. Elle passa ses mains autour de son cou pour approfondir leur étreinte, et il ne put s'empêcher d'entourer sa taille pour la rapprocher encore de lui.
Soudain, la timidité et la lenteur laissèrent place à une passion dévorante. Mulder abandonna ses lèvres pour descendre sur son menton, sa mâchoire, son cou. Il couvrit chaque centimètre de son visage de baiser brûlant alors que la jeune femme fermait les yeux, ses mains caressant ses cheveux courts et doux.
Quand ils se séparèrent, le souffle court, le jeune homme se rendit compte de ce qu'ils se préparaient à faire.
- Scully… je ne crois pas que…
Elle scella sa bouche de son index.
- Shh… Je me sens bien, et je t'aime.
- Tu es sûre que tu es prête ?
Elle hocha la tête.
Il sourit, se leva et la souleva dans ses bras pour la porter jusqu'à la chambre.
Mulder la déposa avec une infinie douceur près du lit et l'embrassa encore. Il était affectueux et attentif, à tel point que Scully sentit ses yeux s'emplir de larmes. Il s'en aperçut et ses lèvres quittèrent les siennes pour embrasser ses paupières. Tendrement, l'une après l'autre.
- Je t'aime tellement… murmura-t-elle.
- Je t'aime aussi.
Lentement, délicatement, sans détacher une seule seconde son regard du sien, le jeune homme déboutonna les boutons de son haut de pyjama et fit glisser le tissu sur ses épaules, puis sur le sol. Ses doigts effleurèrent la peau satinée de son cou, bientôt suivis par sa bouche. Elle eut un sourire et profita quelques minutes de cette sensation avant de s'occuper à son tour du tee-shirt de son ami.
Il sourit doucement, caressa sa joue et descendit sous son menton pour relever un peu son visage vers le sien. Il l'embrassa encore. D'abord tendre, lent, aussi léger qu'une caresse, leur baiser devint bientôt frénétique et passionné. Mulder captura sa lèvre supérieure entre ses dents, la mordit légèrement, puis laissa sa langue se mêler à la sienne alors qu'elle reprenait le contrôle des opérations pour quelques secondes.
Sans lâcher ses lèvres, il fit glisser ses doigts le long de sa poitrine jusqu'à ses hanches. La peau de la jeune femme se couvrit de chair de poule alors que le contact presque électrique de ses doigts envoyait des frissons dans tout son corps.
Scully rompit le baiser, enfouit son visage dans le creux de son épaule en caressant les muscles fermes de son dos pendant qu'il continuait à déposer des baisers brûlants sur son cou. Elle suivit du doigt la ceinture de son pantalon, fit glisser ses mains directement au contact de ses fesses.
Une esquisse de sourire se dessina sur son visage en sentant la surprise de son partenaire, mais il se remit rapidement. Capturant à nouveau ses lèvres pour un autre baiser déchaîné, il fit habilement glisser le pantalon en coton de Scully sur ses hanches puis le fit passer à ses chevilles avant de la regarder droit dans les yeux.
Elle devina ce qu'il s'apprêtait à dire et le fit taire d'un doigt sur ses lèvres.
- Je t'aime.
Il sourit.
Quand plus aucun obstacle ne se dressait entre leurs deux peaux, ils s'enlacèrent et tombèrent sur le lit. Mulder, couché au-dessus d'elle, s'appuyait sur ses coudes et ses longues jambes enserraient les siennes avec une douce pression.
Sa bouche quitta les lèvres sucrées de sa partenaire pour descendre sur son cou et son épaule.
Il couvrit sa peau si douce de baisers brûlants et amoureux, savourant la sensation qui lui avait tant manqué.
Et quand il effleura ses tétons déjà durcis par le désir, un grognement de plaisir monta dans la gorge de Scully. Il sourit, encouragé, et passa sa langue sur chaque parcelle de peau de ses deux seins, s'attardant sur les endroits qu'il savait être les plus réceptifs. Elle passa la main dans ses cheveux bruns et les caressa tendrement, alors que l'autre glissait de cou à ses côtes dans un mouvement si sensuel qu'il causa des frissons dans tout son corps.
Elle sentait son désir augmenter, son appréhension ne devenir plus qu'un souvenir. Sa main fine se glissa sans peine entre leurs deux corps et effleura le bas du ventre ferme de Mulder. Il laissa échapper un hoquet de surprise et de plaisir
en la sentant saisir son membre et la caresser avec douceur et une insupportable légèreté. Ses doigts doux et chauds passaient et repassaient sur toute la longueur de son pénis, mettant un soin particulier à dorloter certains spots. Elle le connaissait si bien…
Un grognement rauque enfla dans la gorge du jeune homme, il durcit dans sa main.
Après quelques minutes de cette douce torture, il se sentit perdre les dernières parcelles de contrôle qu'il lui restait. Si elle n'arrêtait pas tout de suite…
- Scul-ly… Je…
Elle le savait, et sourit doucement en retirant sa main. A la fois déçu et soulagé, il abandonna sa poitrine et remonta vers ses lèvres, qu'il embrassa passionnément.
La jeune femme était de plus en plus détendue. Quand il la sentit s'abandonner complètement dans ses bras, une drôle de sensation l'envahit.
- Mon ange… souffla-t-il d'une voix rauque. Tu es sûre de ça ?
Elle hocha la tête.
Il passa les bras autour de sa taille, la retint ferment contre lui alors qu'il faisait rouler leurs deux corps pour qu'elle soit au-dessus. La jeune femme lui adressa un regard étonné.
- C'est toi qui prends les décisions, maintenant, expliqua-t-il.
Ses grands yeux bleus s'emplirent de larmes. Elle se pencha doucement vers lui, laissa son souffle chaud caresser un instant son oreille.
- Non, murmura-t-elle en inversant de nouveau les positions. Je suis en sécurité, comme ça. Tu me protèges.
Il se sentit à son tour au bord des larmes, et il l'embrassa avec toute la douceur dont il était capable.
La confiance qu'elle avait en lui faisait piquer sa gorge. Il en ressentait un bonheur et une gratitude intense, mais la peur de faire quelque chose de mal ou d'aller trop vite en était décuplée.
- Je t'aime, répéta-t-il entre deux baisers.
Seul un gémissement de plaisir lui franchit les lèvres de Scully. Et c'était exactement la réponse qu'il voulait.
Il remonta vers son visage pour embrasser encore ses lèvres, alors que la preuve de son désir, si dure que cela en était presque douloureux, frôla l'intérieur de sa cuisse. Il laissa échapper un soupir de plaisir à ce simple contact mais n'avança pas plus loin.
La jeune femme rompit leur baiser pour plonger son regard dans celui de Mulder, et sourit. Il attendait un signe, un mouvement le rassurant sur le fait qu'elle était bien sûre. Il l'attendait, elle.
Elle descendit ses mains douces de ses épaules, caressant tendrement son dos jusqu'à atteindre ses hanches. Elle s'arrêta là, ses doigts s'enfoncèrent dans sa chair, le poussant plus près contre elle, en elle.
Quand la pointe de sa virilité effleura son entrée chaude et mouillée, le jeune homme ferma les yeux et pria pour ne pas perdre totalement le control de ses émotions. Et même si ce soir, tout tournait autour d'elle, la vue de Scully abandonnée et offerte dans ses bras réveillait un désir furieux, un prédateur enchaîné depuis presque six mois. Si jamais la surcharge sensorielle et sexuelle était trop forte, il avait peur de se laisser aller, d'être trop brusque, trop rapide, trop…
Il rouvrit les yeux et adressa un sourire amoureux à la jeune femme dont les grands yeux bleus le fixaient. Puis il l'embrassa.
Scully, savourant leur baiser et l'orgasme qui s'annonçait dans le bas de son ventre, ne put s'empêcher de fermer les yeux. Son seul contact avec la réalité ne fut bientôt que la présence autrefois si délicieuse de son partenaire en elle. Mais l'obscurité qu'elle s'était pourtant elle-même infligée devint alors comme imposée. Le poids de Mulder devint étouffant, sa pénétration presque douloureuse.
Elle ouvrit les yeux et aux traits de son partenaire s'en substituèrent d'autres.
Un visage trop large, des yeux noirs et sournois, un sourire mauvais elle crut même percevoir le bruit de sa respiration et son odeur, mélange de sueur et d'alcool.
Elle lutta un moment contre ses émotions.
'' C'est Mulder, personne d'autre. Calme-toi, il ne te fera pas de mal…''
Mais sa raison fut étouffée par les battements affolés de son cœur, son pouls résonnant dans sa tête. Elle commençait à hyper ventiler…
Mulder le sentit à l'instant même où elle commença à paniquer. Il glissa sur le côté, délestant la jeune femme du poids de son corps et posa une main sur son cou. La pulsation du sang sous ses doigts était bien trop rapide, reflet de sa respiration affolée alors qu'elle gardait les yeux fermés.
- Scully ! s'écria-t-il. Respire, mon ange.
Un sanglot qu'elle n'arriva pas à réprimer secoua sa poitrine, ses yeux étaient pleins de larmes derrière ses paupières closes.
Mais elle ne pouvait pas se résoudre à les ouvrir, à affronter la vérité…
Sa faiblesse, qui pourtant bien cachée ces dernières semaines était toujours là.
Son incapacité à contrôler ses émotions.
Son inaptitude à montrer à Mulder combien elle l'aimait, et la confiance qu'elle avait en lui.
Le fait qu'elle ne serait plus jamais la même.
La voix de son partenaire, douce et lointaine, la tira de sa triste méditation.
- Scully, ouvre les yeux.
Elle s'exécuta, honteuse et désolée.
Quand il vit ses grands yeux bleus inondés de larmes et la culpabilité si présente dans ses prunelles, il mordit sa lèvre inférieure et l'attira contre lui. Il caressa doucement son dos nu sans un mot, pressant doucement de sa main libre son visage contre son épaule.
Quand il sentit des larmes glisser sur sa peau et Scully se mettre doucement à pleurer, il la serra un peu plus fort.
- Tout va bien, mon ange… Shh…Tout va bien, ça ne fait rien…
- Je suis tellement stupide !
- Ne dis pas ça, gronda-t-il. Tu n'as absolument rien à te reprocher.
- Non, bien sûr que non, répliqua-t-elle amèrement en se reculant un peu pour le fixer. Seulement de ne pas avoir la force de mettre de la distance entre moi… et lui. Ces images…
- Je sais, Scully.
Il desserra un peu son étreinte, plongea son regard dans le sien en lui caressant la joue.
- Ecoute, je crois que tu es trop dure avec toi-même… Ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas que tu essaies d'oublier à tout prix, de redevenir exactement celle que tu étais… Tu dois apprendre à vivre avec, je crois. Comme tu l'as fait avec toutes les autres épreuves que tu as traversées.
Il s'interrompit un moment, l'embrassa sur les lèvres.
- Et tu sais que je suis là, quoi qu'il arrive. Je t'aimerai toujours.
- C'est promis ? souffla-t-elle d'une petite voix. Tu m'aimeras toujours comme maintenant ?
Dieu qu'elle avait l'air fragile, une enfant…
- Non. Mais plus, si c'est possible.
Une esquisse de sourire se dessina sur ses lèvres encore gonflées de ses baisers.
- Moi aussi, Mulder. Je t'aime.
