Disclaimers habituels : les personnages de X ne m'appartiennent (toujours) pas, etc.

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Chapitre Quatre

Subaru enleva ses chaussures avec un soupir de soulagement. Il avait terminé sa journée. En regardant son répondeur, il constata qu'il n'avait aucun message. Cela voulait donc dire qu'il avait sa journée de libre le lendemain.

- C'est pourtant curieux que Grand-mère ne m'ait donné aucun travail pour demain, songea-t-il. Elle qui cherche toujours à me surcharger...

Il laissa de côté cette pensée et se dit tout à coup que cela faisait bien une semaine qu'il n'avait pas eu de nouvelles des Sceaux. D'un côté, il s'en réjouit : pas de nouvelles signifiait que Kamui s'était enfin remis de son choc. Ils n'avaient donc plus besoin de lui pour le consoler.

- Je savais que l'enterrement de la jeune fille marquerait le début de sa guérison, se dit-il en allumant une cigarette. Je pense que le temps fera le reste.

Il se posta devant sa fenêtre et regarda les lumières de la ville s'allumer une par une alors que la nuit tombait.

- Les Dragons de la Terre sont calmes eux aussi, songea-t-il tout à coup. On dirait que le tremblement de terre de Nakano n'était là que pour attirer notre attention, et rien de plus... Kôshi... Le commencement de la prophétie... Et quelle sera sa fin ?

Il laissa tomber la cendre de sa cigarette et décida de penser à autre chose. Après tout, il serait tranquille jusqu'à ce que les Sceaux fassent appel à lui ou bien que les Dragons de la Terre se manifestent à nouveau.

- En espérant que ce soit le plus tard possible...

Le téléphone sonna soudain, le faisant sursauter. Il n'attendait pourtant aucun coup de fil, puisque sa grand-mère appelait toujours à des heures raisonnables. C'était peut-être une urgence. Il laissa pourtant sonner jusqu'à ce que le répondeur s'enclenche.

- Je suis absent pour le moment. Veuillez laissez votre message après le signal sonore.

- Sumeragi-san, c'est Kishuu...

Subaru faillit en laisser tomber sa cigarette. Comment diable avaient-ils pu avoir son numéro personnel ? Il avait pourtant pris soin de ne pas le leur donner.

- C'est votre grand-mère qui nous a donnés votre numéro, fit la jeune fille comme en réponse à sa question.

Subaru eut un sourire ironique. Il aurait dû s'en douter. Sa grand-mère n'avait pas une seule fois durant la semaine fait allusion à Kamui ou aux Sceaux. Il aurait dû savoir que cela ne pouvait que cacher quelque chose.

- Nous nous réunissons demain après-midi afin de faire le point. Nous aimerions beaucoup que vous veniez nous rejoindre. Cela se passera au manoir du campus Clamp, à quatorze heures. Nous espérons vraiment que vous pourrez venir. Au revoir.

Le répondeur émit quelques bips avant de se taire. Subaru continua pourtant à le regarder d'un air perdu.

- C'était donc ça, se dit-il.

Il s'était étonné que sa grand-mère ne lui ait confié aucun travail pour le lendemain. Et bien voilà qui expliquait tout. Elle avait tout combiné pour qu'il n'ait aucune raison de refuser cette réunion. Quant à la jeune prêtresse, elle avait insisté deux fois sur le fait qu'ils souhaitaient sa présence. C'était plus que suspect. Mais il ne pouvait pourtant pas refuser d'y aller. C'était son devoir en tant que Sceau.

- Espérons juste que tout se passe bien.

***************************

Le campus était toujours le même. Subaru regarda brièvement les élèves qui discutaient des vacances d'été et de leurs projets. Ils étaient si insouciants de ce qui pouvait se passer autour d'eux. Auraient-ils continué à faire des projets s'ils savaient que la fin du monde était proche ? Subaru en doutait beaucoup, d'autant qu'il doutait même de l'issue du combat...

- Kamui lui-même pense que la Terre va être détruite, se dit-il en se rappelant les mots du jeune homme au palais de la Diète. Alors s'il pense que tout est perdu...

Il soupira et se remit en route vers le manoir.

La porte s'ouvrit avant même qu'il n'ait toqué. Subaru fit face à un Kamui souriant.

- Bonjour Subaru, l'accueillit le jeune homme.

- Bonjour Kamui.

Il entra dans le manoir et s'assit pour enlever ses chaussures. Puis il se redressa et vit que le moine descendait des escaliers.

- Bonjour, Sumeragi-san. Je vois que Kamui s'est déjà chargé de vous accueillir. Cela fait bien une heure qu'il guettait votre arrivée par la fenêtre !

- Sorata ! fit Kamui d'un air indigné.

Le moine eut un rire bon enfant et disparut par l'une des portes sur le côté. Embarrassé, Kamui se tourna vers Subaru, les joues en feu.

- Ne fais pas attention à ce qu'il a dit, fit-il, il est vraiment impossible !

Subaru acquiesça en silence. Il ne put s'empêcher de se dire que Kamui allait réellement beaucoup mieux et il s'en réjouit.

- Je... Je suis content que tu sois venu, fit soudain Kamui.

Quoi que Subaru allait répondre, ce fut interrompu par la petite fille.

- Kamui, Sumeragi-san, vous venez ?

- On arrive, fit Kamui.

Il se tourna vers Subaru, l'air incertain. Subaru lui sourit légèrement.

- Allons-y, fit-il simplement.

Kamui hocha la tête, l'air soudain heureux.

Les autres Sceaux se tenaient tous dans le salon. Subaru les salua poliment, s'étonnant d'avoir retenu leurs noms. Il prit place sur le canapé et Kamui sur un fauteuil libre.

- Bien, fit le moine, puisque tout le monde est là, nous allons pouvoir commencer !

Il déroula une grande carte de Tokyo sur la table et prit une baguette de bois.

- Bien, nos adversaires ont actuellement pris l'initiative de l'assaut en s'attaquant au kekkai de Nakano représenté par le Sun Plazza. Cependant, depuis cela, nous n'avons eu aucune nouvelles d'eux, ce qui peut nous laisser envisager le pire. Nous avons donc deux solutions devant nous : soit nous restons passivement ici à profiter de cette traite, soit nous tentons de trouver la prochaine cible des Dragons de la Terre !

- Mais il y a beaucoup de kekkai à Tokyo ! protesta Yuzuriha. Comment savoir lequel ils vont choisir d'attaquer ?

Arisugawa semblait s'attendre à la question car il hocha la tête.

- Et c'est justement là qu'entre en jeu le campus et son super système informatique ! déclara-t-il fièrement. Imonoyama-san, qui n'a pas pu être présent aujourd'hui pour raison de papiers à remplir, nous a assurés que ses employés allaient se concentrer sur le problème et définir la liste des kekkai les plus susceptibles de se faire attaquer.

Yuzuriha applaudit avec enthousiasme. Subaru retint un soupir de lassitude. À quoi rimait cette stupide réunion ? Ils n'allaient pas avancer d'un pouce.

Malheureusement pour lui, il attira l'attention du moine.

- Oh, fit ce dernier, je vois que quelqu'un a encore des objections. Je vous laisse donc la parole, Sumeragi-san !

Subaru se retrouva soudain au centre de l'attention générale, chose dont il se serait bien passé. Il hésita un moment, puis exprima clairement ses pensées :

- Il ne sera pas facile de prédire clairement les actions de... nos ennemis. Je doute qu'ils choisiront leurs cibles en utilisant un schéma logique.

- Je m'attendais aussi à ce genre d'objection ! fit Arisugawa avec un immense sourire.

Décidément, il commençait à prendre son rôle un peu trop au sérieux.

- Et c'est pourquoi, poursuivit-il, nous avons toujours notre arme secrète : la princesse yumeni Hinoto !

Plus personne n'y trouva à redire, cette fois.

- Bien, fit Sorata, à présent que nous avons réglé notre problème quant à la stratégie, il reste à savoir ce que nous allons faire pour occuper notre temps. Imonoyama-san nous a gentiment inscrit au campus pour que nous suivions les cours. Voici vos cartes !

Arashi distribua des cartes à Yuzuriha, Kamui, Sorata... et Subaru. Ce dernier regarda le bout de carton d'un air perplexe.

- Et nous, alors ? protesta Karen d'un ton faussement indigné.

Sorata leur sourit :

- Aoki-san et vous êtes adultes et vous avez déjà un travail.

- J'ai aussi un travail, fit froidement Subaru.

Il commençait à en avoir assez, d'autant plus qu'il ne comprenait pas où ils voulaient en venir avec lui. Sorata lui sourit.

- Je sais, je sais, mais c'est uniquement pour faciliter vos allées et venues dans le campus. Comme ça, vous êtes dans les fichiers de l'ordinateur et l'alarme ne se déclenchera pas à chaque fois que vous viendrez !

Cela paraissait la logique même, sauf que Subaru savait qu'il n'avait pas l'intention de venir aussi souvent que le prétendait le moine. De plus, les deux autres Sceaux plus âgés n'auraient-ils pas le même problème en venant au campus ? Tout ça ne lui disait rien de bon. Il y avait quelque chose de caché derrière, et il comptait bien découvrir ce dont il s'agissait.

- Évidemment, poursuivit le moine, cela vous obligera uniquement à venir de temps en temps pour les cours.

Subaru le regarda d'un air froid. Le sourire d'Arisugawa s'élargit.

- Allons, allons, ne faîtes pas une tête pareille ! Cela vous changera un peu les idées d'étudier, vous ne pensez pas ?

Subaru préféra ne rien répliquer.

- Bien, alors sur ce, la séance est terminée ! Vous êtes tous cordialement invités au brunch préparé par le meilleur cuisinier du monde, Akira-san !

La proposition fut accueillie avec enthousiasme. Subaru se retrouva pris dans la mêlée alors qu'il aurait bien voulu en profiter pour s'éclipser.

***************************

- Au fait, Subaru-san... Vous permettez que je vous appelle Subaru-san ?

Subaru hocha la tête. Le moine commençait vraiment à être agaçant.

- On dit que la pratique de l'onmyoujitsu est encore plus astreignante que la vie dans le monastère de Koya. C'est vrai ? Je n'arrive même pas à me l'imaginer, alors !

Le moine se lança dans une sorte de monologue sur son enfance et Subaru en vint presque à souhaiter qu'il y ait un tremblement de terre pour le sortir de là. Soudain, un bipper sonna. Subaru fouilla dans sa poche, tandis qu'Aoki faisait de même.

- Je crois que c'est le vôtre, fit l'homme avec un sourire.

Subaru hocha la tête et reconnut le numéro de sa grand-mère. Il eut un léger sourire : peut-être que ses vœux allaient être exaucés, après tout.

- Pourrais-je utiliser le téléphone ? demanda-t-il.

- Sûr ! affirma Sorata, Kamui va vous montrer où il se trouve !

Subaru suivit le jeune homme dans le couloir.

- Voilà, fit Kamui.

- Je te remercie.

Subaru composa le numéro de Kyoto et attendit que l'on décroche. Kamui restait non loin de lui, incertain de ce qu'il devait faire. Subaru remarqua son hésitation et lui fit :

- Tu peux retourner avec les autres, je saurai retrouver mon chemin.

Kamui acquiesça avec réticence mais il obéit quand même. Subaru le regarda disparaître dans un tournant du couloir puis son attention se concentra sur le téléphone quand une voix lui fit :

- Allo ?

- Subaru à l'appareil.

- Bonjour, Subaru-sama, je vous passe toute suite Lady Sumeragi.

Subaru attendit un peu, puis il put parler à sa grand-mère.

- Subaru, je m'excuse de te déranger, d'autant plus que tu dois être avec les Sceaux en ce moment...

- En effet.

Il retint des répliques acerbes. Avait-elle appelé juste pour bien s'assurer qu'il s'était rendu à la réunion ? Il lui était impossible de le savoir car sa grand-mère avait toujours su comment cacher son jeu.

- J'aurais souhaité ne pas te déranger aujourd'hui, mais il y a une affaire qui ne peut absolument pas attendre.

Subaru hocha la tête. Il s'en doutait un peu et, pour une fois, cela l'arrangeait. Ainsi, il n'aurait pas besoin de rester plus longtemps que nécessaire au campus.

- J'ai déjà faxé tous les détails de l'affaire au directeur du campus qui se chargera de te les transmettre. Bonne chance.

Subaru raccrocha puis retourna dans le salon. Il se fit aussitôt accoster par Arisugawa.

- Alors, tout va bien ? demanda le moine.

- Il faut que je voie Imonoyama-san.

Au moment où il disait ces mots, le directeur du campus arriva dans la pièce, une liasse de papiers à la main.

- Ah, Sumeragi-sama, vous êtes justement la personne que je cherchais ! Voilà pour vous !

Subaru prit les feuilles qu'on lui tendait et les parcourut du regard tandis que Sorata se rapprochait du jeune homme blond.

- Dites donc, ça fait un sacré paquet de feuilles !

- Ne m'en parlez pas ! Quand je les ai reçues, j'ai d'abord cru que c'était un nouveau moyen pour Suoh de m'obliger à remplir les papiers !

Tous les deux rirent de bon cœur.

- Il va falloir que je parte, fit soudain Subaru.

Arisugawa le regarda, perplexe.

- Du travail ? demanda-t-il.

Subaru acquiesça. Le moine prit un air déçu.

- Quel dommage, fit-il, pour une fois que nous étions tous réunis ! Enfin, je devine que c'est le prix à payer quand on est chef du plus puissant clan d'omnyoujitsu du Japon ! Bon, Kamui va vous raccompagner jusqu'à la porte.

- Ce ne sera pas nécessaire, assura Subaru.

- Si, si, c'est la moindre des politesses que de raccompagner un invité, pas vrai ?

Subaru ne put qu'être d'accord.

Après avoir salué tout le monde, Subaru put enfin quitter le salon et il se retrouva dans le hall d'entrée en train de mettre ses chaussures, avec Kamui à quelques pas de lui.

- C'est dommage que tu sois déjà obligé de partir, fit le jeune homme.

- C'est un travail qui ne peut pas attendre.

- Quand même...

Subaru se releva et se tourna vers le jeune homme.

- Comment tu vas, autrement ?

Kamui le regarda, surpris, puis comprit la question.

- Ça va, fit-il en haussant les épaules. Il m'arrive encore de faire des cauchemars la nuit mais ce n'est plus aussi fort qu'avant. Et puis... les autres sont là.

Subaru acquiesça. Il avait bien compté sur la présence énergique des autres Sceaux pour redonner le moral à leur leader.

- Ils sont gentils, continua ce dernier, même s'ils sont parfois insupportables, surtout Sorata... Mais je présume que c'est mieux que d'être seul...

Kamui s'arrêta soudain, comprenant qu'il venait de commettre une gaffe. Il regarda timidement Subaru, s'attendant à être réprimandé, mais ce dernier lui sourit légèrement.

- Oui, fit-il, je suppose que c'est mieux.

- Subaru...

- Je suis content que tu te sentes mieux. Tu m'as beaucoup inquiété.

Ce n'était pas tout à fait vrai, mais Subaru devait avouer qu'il s'était surpris plusieurs fois au cours de la semaine à penser à Kamui. De plus, c'était ce que Kamui avait besoin d'entendre. D'ailleurs, le garçon lui sourit.

- Désolé que tu te sois fait du souci pour moi, fit-il. Mais tu peux être rassuré : je vais mieux.

- Je suis heureux de te l'entendre dire.

Un silence confortable s'installa alors, mais Subaru ne pouvait pas rester indéfiniment.

- Il faut vraiment que j'y aille, fit-il. Au revoir.

- Subaru... Sois prudent.

Subaru le rassura d'un sourire et quitta le manoir.

À suivre...

(Commencé le 29 Septembre 2001, fini le 5 Octobre 2001)

Notre Subaru commence enfin à s'adoucir un peu ! Je sais qu'il était peut-être un peu OOC (out of character) dans les premiers chapitres mais je l'ai imaginé ainsi. J'espère que vous aimez quand même !