Auteur : oliv
Email : olivs@free.fr
Origine : Gundam Wing
Disclaimer : Ils ont toujours la propriété de Sunrise et compagnie
Genre : Yaoi – One shot – pas mal de Shonen-ai, et une touche de lemon.
Couple : Bon vous vous doutez qu'il y aura un truc entre 1 et 2 mais comme c'est tout le but de l'histoire j'en dirai pas plus. Sinon il y a forcement 3+4+3 et ça se termine par du (1,2,3,4,5,6,9,V...)-(R,O,J,M...).
Remarque : au départ cette fics était un coup de gueule contre un truc qui me choque pas mal dans GW. Donc voilà c'est une histoire moralisatrice autant qu'un Yaoi qui met en scène des ados de 15 ans puisse l'être !!! C'est un OS en 5 parties. Pour une fois je suis assez content du titre, je trouve qu'il colle assez bien à l'histoire.
Ne pas oublier : l'abus d'alcool est dangereux pour la santé.
Quand la branche casse 3e mouvementQuelques coups frappèrent à la porte de l'appartement. Personne n'avait l'habitude de venir le voir. De toute façon il vivait seul. Il n'y avait que ces deux types qu'il avait rencontrés récemment. Mais qu'en aurait-il à faire de lui ? Il n'était qu'un pauvre petit minable juste, à peine capable de se traîner, à moitié bourré, dans un bar chaque soir. Qu'est-ce que ces deux garçons, au demeurant beaux comme des dieux, pouvaient avoir à faire de lui ? Les coups redoublèrent à la porte. Il venait de se prendre sa douche après s'être levé très tard : il avait passé sa nuit a discuté avec l'un d'eux. Ce garçon étrange lui avait parlé d'amitié, mais il ne pouvait y croire. L'espèce humaine ne lui avait pas laissé espérer que quelque chose de bien pouvait un jour lui arriver. Les coups dans la porte redoublèrent comme un appel de détresse. Comment pouvait-il ressentir aussi fort ce qui l'appelait derrière la porte ? Il restait pourtant assis, nageant dans la viscosité de l'échec de sa vie socialo-sentimentale. Sa vie n'était qu'un ratage et celui qui se présentait à la porte était au mieux un huissier au pire la mort à moins que ne fut l'inverse. La porte tremblait sous les coups quand il se décida à bouger et à ouvrir. Un corps lui tomba dans les bras.
H : - J'ai eu peur ! J'ai cru que tu ne serais pas là
V : - Toi tu as eu peur ?
H : - Oui ! C'est une légende ! Il m'arrive d'avoir peur.
V : - Tu l'as déjà dit à quelqu'un ?
H : - Non !
V : - Alors c'est un honneur !
H : - Je n'en suis pas sûr.
V : - Allez rentre tu chiales tellement que l'on risque un dégât des eaux sur le palier et je ne suis pas à jour au niveau des cotisations d'assurances.
H : - Pourquoi tu lui as tout dit ?
V : - Je t'ai dit de rentrer ! Assis toi je vais chercher le café et calme toi !
H : - hum.
V : - Merci !
Quelques minutes plus tard Vincent ramenait deux expressos de la cuisine. Il tendit une tasse à Heero qui était assis sur le bord du canapé comme un gosse qui vient de se faire chopper après avoir volé deux carambars. Vincent s'assit juste à côté de lui.
V : - Raconte.
H : - Je lui ai fait du mal.
V : - Ça ne m'étonne pas.
Sur ces mots Heero se leva repris l'imper qu'il avait posé sur le lit.
V : - Je croyais avoir compris que tu étais un soldat. Et ta seule réponse c'est la fuite ? Tu n'est pas venu me voir pour te faire plaindre, j'espère ?
H : - Je suis venu parce que je pensais que je pouvais te considérer comme un ami.
V : - L'amitié est un sentiment. Mais laissons cela de côté. Si pense que je suis un ami alors tu es venu parce que tu sais que je serai honnête avec toi. Je ne serais pas digne de ton amitié si je me contentais de dire que tu es un pauvre malheureux incompris. Tu es venu parce que tu attendais de moi que je te dise ce que je pense. Et je suis tout disposé à le faire.
H : - Pourquoi tu lui as tout dit.
V : - Je ne lui ai pas tout dit, je lui ai dit ce qu'il avait besoin de savoir parce qu'il était perdu. Parce que tu étais en train de le perdre et que ce n'est pas ce que tu veux.
H : - Tu lui as dit quoi ?
V : - Que tu l'aimes.
H : - Alors tu lui as menti.
V : - Non ! Mais ça risque nous prendre du temps : dis-moi plutôt ce qui t'a mis dans cet état.
H : - Je lui ai fait du mal.
V : - Bravo, ça fait deux fois que tu le dis ! Explique !
H : - Quoi ?
V : - Bon Duo est parti d'ici à quatre heures la nuit dernière. Raconte-moi ce qui c'est passé depuis.
H : - Tout ?
V : - Oui tout !
Heero lui raconta alors dans les moindres détails les douze dernières heures.
V : - Mais t'es un grand malade
H : - J'ai pas besoin que tu en rajoutes.
V : - Au contraire je pense que si ! Tu crois que c'est innocent ce que tu as fait avec lui ? Tu penses vraiment que deux personnes peuvent avoir ce genre d'attitude s'ils ne s'aiment pas profondément ? Dormir avec son sexe en toi ! Et faire l'amour en dormant, tu penses vraiment que ça s'appelle un rapport sexuel ? C'est un acte de pur amour ! Et tu t'étonnes qu'il ait réagi comme ça ? Il est fort le Duo ! Moi on me fait ça il faut m'interner directement en psychiatrie.
H : - Je ne peux pas l'aimer.
V : - Trouves moi une raison. Une seule !
H : - Il a dû te dire sur notre vrai métier ?
V : - Oui !
H : - Il a bien fait. Je suis désolé de ne pas l'avoir fait.
V : - Ça n'a pas d'importance, je comprends que ce ne doit pas être facile. Mais ça ne m'explique pas pourquoi tu dis que tu ne peux pas aimer Duo.
H : - Un soldat ne doit pas avoir de sentiments.
V : - Et qui est le débile qui a inventé une connerie pareille ?
H : - Vincent si tu veux être mon ami tu dois respecter les gens qui ont de l'importance pour moi. J, mon professeur, m'a appris tout ce que je sais.
V : - Ça ne l'empêche pas d'être un vrai con. Duo cherche à te protéger, il ne dira jamais du mal de J. Mais moi je ne suis que ton ami et donc je dis exactement ce que je pense et si quelqu'un t'est néfaste, j'ouvre ma gueule. Et n'ait aucune crainte, si j'avais pensé que Duo pouvait d'une façon ou d'une autre te faire du mal, je te l'aurais dit. Mais j'ai toujours pas compris pourquoi il ne fallait pas que tu aies de sentiments.
H : - C'est une faiblesse et je ne dois pas être faible. Cela pourrait entraver le bon déroulement de nos missions. Pour un soldat, seule la mission a de l'importance.
V : - Dit, sérieux, tu le penses pas ce que tu viens de dire ?
H : - Si !
V : - Tu as conscience que c'est une somme de connerie phénoménale ? Et tu agis toujours suivant ta mission et rien d'autre ?
H : - Oui.
V : - Ça te sert à quoi alors d'avoir un cerveau ?
H : - A trouver des solutions quand un problème m'est posé.
V : - Un ordinateur le fait très bien ! Cette connerie sur la faiblesse d'un soldat qui a des sentiments c'est J qui te l'a mis dans la tête ?
H : - Oui.
V : - Et donc si je comprends bien son souci à ce connard serait que tu fasses plus cas de la survie de tes compagnons que du succès de ta mission ?
H : - Oui.
V : - Et ben, il a pas lu Epaminondas[3] !
H : - Hum ?
V : - Un général grec de l'époque hellénique qui avait formé une armée de couples de garçons. Son armée ne fut jamais défaite au combat car les duos formés agissaient comme un seul homme qui aurait eu deux fois plus de forces. En plus comme ils se protégeaient l'un et l'autre, il avait moins de pertes et donc son armée et ses soldats étaient plus expérimentés. Il lui faudrait combien de temps pour reformer un nouveau Duo ou un nouvel Heero à ton con ?
H : - Des années.
V : - Alors c'est bien une connerie de vous utiliser comme de la chair à canon.
H : - Je ne peux pas m'opposer à lui.
V : - Si tu le peux, si tu le veux. Il suffit de choisir tes priorités.
H : - Duo comprendra.
V : - Et un jour, il en aura marre.
H : - Non.
V : - Si ! Je te jure que ça use plus que tout de donner de l'amour quand tu n'en reçois pas en échange. Un jour, il rencontrera un autre garçon. Il l'aimera moins qu'il ne t'aime toi. Mais comme il lui donnera ce que tu n'auras jamais su lui donner, il te quittera.
H : - Non c'est impossible, il ne me quittera jamais.
V : - Tu es prêt à jouer et risquer que j'aie raison ?
H : - Mais de toute façon je ne peux pas avoir de sentiments !
V : - Il y a bien des choses que tu aimes !
H : - Non !
V : - L'autre soir au bar tu as commandé une margarita, c'est bien parce que tu aimes ça !
H : - Non ! C'est ce que prend toujours Duo.
V : - Tu me tues ! Hier soir, il a pris autre chose.
H : - Il prend un Gibson quand il veut se bourrer la gueule.
V : - Donc il voulait se bourrer la gueule. Il n'y a rien que tu aimes ?
H : - Non !
V : - Sauf Duo !
H : - Non !
V : - Et le truc que tu as autour du cou ?
H : - Un porte-bonheur !
V : - Et c'est un hasard si tu porte la chemise qu'il avait hier ?
H : - Ça n'a rien à voir.
V : - Heero arrête de te mentir ! Tu es un être humain donc tu as des sentiments ! C'est naturel et c'est comme ça !
H : - Je n'ai pas le droit !
V : - C'est une question de chois.
H : - Il faudrait que je renonce à tout et rien ne me dit que Duo sera d'accord pour en faire autant.
V : - Attention Heero là tu viens d'admettre plus que tu ne l'aurais voulu.
H : - Non ! je ne peux pas l'aimer !
V : - Tu as mal au ventre ?
H : - Non !
V : - Ça fait cinq minutes que tu te malaxes les abdos.
H : - Ok je me sens pas bien.
V : - Tu me montres la photo de Duo ?
H : - Pourquoi ?
V : - Comme ça par curiosité.
Heero sorti son palm de la poche de son jean et tendit la photo de Duo et lui à Vincent. Ce dernier y jeta à peine un œil et la colla sous le nez du japonais. Qui esquissa un sourire en voyant le cliché.
V : - Ça va mieux ton ventre ?
H : - Pourquoi tu dis ça ?
V : - Parce que je ne suis pas débile et que j'ai très bien vu que tu as commencé à avoir mal au ventre quand j'ai commencé à évoquer l'idée que Duo pourrait te quitter. Et que je suis sûr que rien que d'avoir vu son sourire sur papier glacé ça t'a guéri.
H : - Vincent je te déteste !
V : - J'en suis immensément honoré ! Tu es un bon pilote ?
H : - Oui je suis un bon pilote, un des meilleurs.
V : - Ce n'est pas l'avis de Duo ! Il dit que tu es le meilleur.
H : - Il m'aime et m'idéalise. Il est meilleur que moi.
V : - Comme c'est trognon ! Bon tu penses vraiment qu'ils pourront se passer de toi et de Duo si vous imposez vos règles ?
H : - On mettrait les espoirs de paix en danger.
V : - Et moi je ne supporterais pas que ma liberté future l'ait été au prix de votre amour et de vos vies. Je conçois bien que vous pouvez y rester mais merde quoi pas que vous fassiez exprès de vous laisser mourir. Avant de vous battre pour nous, commencez à vous battre pour vous. Au moins comme ça vous montrerez l'exemple. Tu penses que beaucoup de gens son prêt à donner leur vie comme ça gratuitement ? Si tu dois donner ta vie que ce soit au moins pour Duo !
H : - Mais je suis un soldat !
V : - Arrête avec cette connerie ! Tu as quoi à y gagner à cette guerre si ceux que tu aimes ne peuvent pas profiter de ton sacrifice ?
H : - Ils ne sont pas si nombreux.
V : - Liste.
H : - Duo, Trowa, Quatre, Chang et toi.
V : - Tu as oublié J.
H : - Non.
V : - Donc si je comprends bien tu es prêt à te sacrifier et à sacrifier quatre autres personnes pour que moi je vive dans monde en paix.
H : - Oui.
V : - Alors laisse tomber, je n'en vaux pas la peine.
H : - Si.
V : - Plus que Duo ?
H : - Duo est comme moi c'est un soldat.
V : - Arrête ! Ne te fout pas de ma gueule ! Fait moi au moins l'amitié d'être honnête avec moi !
H : - Je tiens à lui.
V : - Plus qu'à tout le reste.
H : - Oui mais je n'ai pas le droit, je dois être un soldat solitaire.
V : - Et ça y est, tu recommences ! I'm a poor lonesome cowboy... Et bientôt tu vas me dire que tu as un cheval qui s'appelle Wing[4] ?
H : - Hum ?
V : - Non rien c'est une private joke. Tu l'aimes !
H : - Je sais.
V : - Quoi ? qu'est-ce que tu viens de dire ?
H : - Que je n'arrive plus à me mentir.
V : - Tu as la chose la plus belle qui soit au monde : quelqu'un que tu aimes et qui t'aime en retour. Je donnerais tout pour être à ta place.
H : - Tu y auras droit un jour aussi, il n'y a pas de raison tu es quelqu'un de bien Vincent.
V : - Puisse le ciel t'entendre.
H : - Et si je quitte l'armée qu'est-ce qui va se passer ?
V : - Ils te rappelleront et accepteront votre union.
H : - Duo ne me suivra pas.
V : - Mais bien sûr que si !
H : - Non il a des intérêts dans cette guerre. Des gens qu'il aimait sont morts.
V : - Duo n'agit pas par vengeance, j'en suis sûr. Et pour toi il est vraiment prêt à tout.
H : - Même à déserter ?
V : - Oui.
H : - Qu'est-ce qui te permet de penser ça ?
V : - Il me l'a dit !
H : - Je l'aime.
V : - Alors cours lui dire
H : - Merci Vincent.
V : - Tu vas mieux ?
H : - Oui. Beaucoup mieux.
V : - Alors c'est le plus beau cadeau que tu pouvais me faire. Et excuse moi pour t'avoir donner mal au ventre.
H : - C'était légitime. Je te promets que l'on se reverra. Je ne sais pas quand mais on se reverra.
V : - Allez sauve-toi. Il doit se faire un sang d'encre.
H : - Non j'ai dit à Quatre que je venais te voir.
V : - A bientôt Heero
H : - Je te dois beaucoup trop Vincent.
V : - Non tu ne me dois rien. Toi et Duo m'avez prouvé que je pouvais encore servir à quelqu'un.
H : - Tu étais bête d'en douter.
Vincent tendit à Heero son imper et le raccompagna à la porte. Quand celle-ci fut refermée, il s'y adossa et se laissa glisser par terre. De chaudes larmes commencèrent à perler sur ces joues jusqu'à former une marrée incontrôlable. Quoi qu'il sache que ce soir, il dormirait seul, il était heureux de s'être retrouvé et de pouvoir se dire qu'il était autre chose qu'une loque avinée. Il retournerait peut-être au bar ce soir, mais il ne boirait rien avant de partir et se contenterait de coca, sans whisky pour une fois.
3- Véridique
4- Pour celles et ceux qui ont du mal avec cette joke il faut absolument que vous vous jetiez immédiatement sur « Terre de l'Ouest » de Mimi Yuy qui est la meilleure fiction UA que je connaisse.
