Disclamer : la même chose que la dernière fois.
La fin d'un monde et le début d'un autre 11ème partie
Et nous repartîmes sur la route de l'Est vers notre but ultime, l'Ouest. Pour tous les voyageurs, nous n'étions que 4 elfes voyageant sur la route des Havres Gris. La tension était palpable, la peur d'échouer plus vive qu'auparavant. Mais nous essayions de nous remonter le moral en chantant des chansons elfiques, en quenya ou en sindarin. Pour celles en quenya, je les écoutais, car je ne comprenais pas un mot de dette langue. Mais pour celles en sindarin, je les chantais avec mes compagnons de voyage. Peu à peu, la tension diminua. Mais je restais, nous restions sur nos gardes, attentifs aux moindres bruits suspects. La route serpentait dans un paysage lunaire, triste et gris. Au loin, nous pouvions déjà apercevoir la tour de garde d'Amon Sûl qui possédait dans le passé un des palantirs de Númenor. Nous allions faire une halte là-bas. Nous pourrions ainsi nous reposer et observer les parages pour voir si d'éventuels ennemis nous suivraient. La tour était en ruine, l'atmosphère était étrange sous la lumière déclinante du soleil couchant. Une atmosphère lugubre, d'attente comme si la nature retenait son souffle en prévision d'une catastrophe prochaine.
J'étais fatigué, très fatigué, et ce n'était pas une bonne fatigue, quelqu'un ou quelque chose sapait mes forces. Un seul nom me vint à l'esprit : "Morgoth". Encore et toujours lui. Il allait à nouveau tenter de me faire basculer dans l'ombre. Et ce que je craignais au plus profond de moi, c'est qu'il arrive à me faire céder. Devant mon silence, les 3 elfes comprirent que quelque chose clochait. Ils m'observèrent et me virent totalement épuiser. Je risquais même de tomber de cheval à cause de la fatigue. Enfin nous arrivâmes au sommet du mont venteux. Les 3 elfes installèrent le campement. Amroth vint m'aider à descendre de cheval, et en touchant mon poignet, il eut une exclamation d'étonnement associé à de la peur. J'étais complètement gelée, et pourtant, il faisait plutôt doux pour la saison. Même si c'était dangereux, ils décidèrent de faire du feu pour me réchauffer. Je n'eus que le temps de m'allonger avant de sombrer dans un sommeil très profond.
Cette fois-ci, je ne me trouvais pas devant Phœnix, mais dans une clairière entourée d'arbres, il y avait une petite cascade qui rafraîchissait agréablement l'atmosphère de part et d'autre du cours d'eau, poussait une multitude de petites fleurs blanches qui embaumaient l'air de leurs fragrances si délicates. Loin entre les arbres, je vis la silhouette d'une ville possédant des gratte-ciel.
Morgoth apparu au fond de la clairière à coté d'un rocher en forme de poire. Il marchait lentement et se retrouva près de moi. Il n'avait pas l'air de vouloir ouvrir les hostilités. Avec un sourire, il me dit :
- Regarde, voici ton monde. Je pourrais t'aider à le recréer et peut-être même en plus beau.
- Tu ne pourras jamais, c'est toi qui l'as détruit, tu ne peux rien créer, tu ne peux que déformer et corrompre.
- C'est vrai. Mais toi, tu peux le faire. Imagine tout ce que tu pourrais faire avec mon aide, ton monde pourrait renaître. Tu deviendrais reine de ce nouveau monde, tu seras aussi puissante qu'un valar ou même qu'Eru.
Ses paroles tournoyaient dans ma tête comme une ronde enfantine. Je ne savais plus quoi faire. Une petite voix me disait "ne le croit pas, il te ment". Et ces deux petites voix se télescopaient allègrement dans ma tête. J'étais déchirée entre la voix de Morgoth et celle de ma raison. Il me faisait miroiter un espoir que j'avais toujours eu, celui de voir mon monde revivre comme s'il ne s'était rien passé. Il était tellement facile de le croire. Sa voix était envoûtante alors que celle de ma conscience avait un ton aigre, car elle me rappelait que ce n'était que mensonge et qu'elle détruisait cet espoir.
Pendant que je me débattais avec Morgoth et ma conscience. Mes 3 compagnons quant à eux se battaient avec des númenoréens noirs. Ils se battaient avec férocité mais leurs ennemis étaient plus nombreux. Ils avaient été appelés en force par Morgoth pour m'enlever de la protection des 3 elfes.
Rêve
Je tombais à genoux la tête entre mes mains. Je sanglotais désespérément en cherchant une solution à ce dilemme et je ne vis pas le sourire cruel de Morgoth qui pensait sa victoire proche. Quand j'entendis une voix hurlée au loin :
- Non, laissez-la ! vous ne la prendrez pas, je vous en empêcherai. Vous devrez me tuer d'abord.
Je reconnu la voix d'Elwë.
La réalité
Les númenoréens avaient réussi à les encercler. Les elfes n'avaient plus de flèches et ne pouvaient compter que sur leurs épées déjà recouvertes du sang des hommes. Les elfes étaient dos à dos entourant mon corps endormis. Un des hommes voulus prendre mon bras pour me tirer vers eux mais Elwë fit siffler son épée et l'homme s'effondra. Il hurla :
- Non, laissez-la ! vous ne la prendrez pas, je vous en empêcherez. Vous devrez me tuer d'abord.
Les hommes éclatèrent de rire et pointèrent leurs épées vers les 3 elfes
- Mais c'est bien notre intention, elfe.
Leurs voix étaient froides, mais s'ils pensaient faire peur aux elfes, c'était peine perdue. Aucun des 3 ne montre la moindre peur s'ils en avaient.
Rêve
Après avoir entendu Elwë, je commençais à me calmer. Puis ce que m'avais dit Mandos me revint en mémoire. "tu fera de grande chose et tu fera de gros sacrifices". Mais bien sûr, le problème c'est que c'est plus facile à dire qu'à faire. C'était un rêve, quelque chose qui aurait pu devenir réalité, revenir sur terre, recréer tout ce qu'avait détruit Morgoth. Morgoth. Il n'en avait que faire de la nature et des oiseaux. Je rouvris les yeux et je vis des fleurs calcinées. Depuis le rocher jusqu'à coté de moi. Il y avait un chemin où tout était mort. Là où Morgoth avait marché. Il ne peut pas donner la vie, car il ne sait pas ce que c'est, la vie. Il ne connaît que le mal et la destruction. Je compris enfin que je devais tirer un trait sur le passé, sur mon passé. Comprendre que ma famille était morte, mes amis, et mon monde était mort. Mort. C'était fini, je ne devais plus jamais rêvasser bêtement sur un rêve impossible. Je recommençais à pleurer sur mes rêves brisés et mes illusions saccagées quand je fut pris d'une rage noire. Ma colère était tourné sur un seul être, Morgoth. Je senti une force immense affluer en moi.
- Tu m'as menti, tu n'en a rien à faire de mon monde. Je te déteste, je te hais. DISPARAIT DE MA VUE.
Je hurlais cette dernière phrase d'une voix stridente. Un vent violent se leva, à la fois chaud et glacé. Morgoth frissonna et disparu en une seconde.
J'entendis à nouveau quelque chose dans le lointain, des rires, des rires abjectes. Presque le même que celui de Morgoth. Je n'arrivais plus à penser correctement. Il avait dépassé les bornes des limites, ça ne pouvait plus durer. Il allait voir de quel bois je me chauffe. Non ! Ils. Ils étaient une bonne vingtaine. 20 contre 3.
- PUTAIN, CA VA CHIER !!!!!!!!
La réalité
Les númenoréens allaient transformer Amroth, Galmir et Elwë en pâté pour wargs, quand un vent violent se leva. La lune fut caché par de gros nuage noir de tempête qui venait d'apparaître. ils s'enroulaient sur eux-même avec comme axe le sommet du mont venteux. Les hommes cessèrent de menacer les elfes et se mirent à regarder derrière mes 3 compagnons. Ils avaient l'air d'avoir peur. Non, ils étaient terrifiés. Méfiants, les elfes se retournèrent et ce qu'ils virent leur fit tomber leurs mâchoires sur leurs poitrines.
Je me trouvais à 2 m du sol, les yeux ferme, une lumière blanche émanait de mon corps. Tous me regardaient incrédules, quand j'ouvris les yeux brutalement. Ils étaient noirs, noir comme l'onyx, comme un puits sans fond. Aucune lumière ne s'y reflétait comme s'il absorbait toutes les lumières. Ils n'avaient pas de pupilles, ni de trace de vie. Je serra violemment mes poings et je poussai un hurlement de colère. J'avais déchaîné ma colère sur le champ de bataille. Un explosion très puissante retenti et une puissante onde de choc balaya tous mes ennemi en quelque seconde. Tous les hommes furent expédiés à péta ou schnock les haricots, certains s'écrasèrent avec le bruit délicat d'une tomate écrasée et d'autres fit un vol plané digne de figurer dans le livre des records et s'écrasèrent au bas de la colline. Le résulta fut à peu près le même pour tous, la mort.
Les elfes quant à eux, n'eurent pas le temps de réagir et ils ne sentirent pas une force les écraser, mais une chaleur douce et bienfaisante qui les ramenait dans les bras de leur mère quand ils étaient petits. Une douce odeurs de sous-bois et de fleurs des champs les enveloppa un instant qui ne dura que quelque seconde, mais pour eux, plusieurs heures. Ils comprirent avec soulagement que Morgoth avait une nouvelle fois échoué et que je ne leur ferai pas de mal délibérément et cela même si j'étais folle de rage.
Mon corps redescendit doucement au sol et je me retrouva i à nouveau par terre endormis profondément. J'entendis une voix douce qui me disait:
- Je sais que cela fait mal d'abandonner ses rêve et ce sacrifice ne sera pas vain. Endors-toi d'un sommeil sans rêve et repose-toi. Tu as encore un long voyage devant toi. Dors, jeune elfe.
Et enfin, je sombrais dans un véritable sommeil réparateur, sans un seul rêve.
A suivre.
