Titre : Ames Sœurs
Auteur : Aakanee
Genre : ça commence à
faire mal !!!
Base : Harry Potter
Note : merci à tout celles et ceux qui m'ont laissée un petit mot, ça fait vraiment plaisir !!! Je continue donc cette histoire, mais les prochains chapitres pourraient être plus long à venir car je travaille sur plusieurs fics en même temps (FF8, Weiss Kreuz, gundam wing…)
Je voulais aussi donner une petite explication au « R » que j'ai choisi pour classer cette fic, elle va devenir assez violente et cruelle par la suite (avec quelques moments de détentes, mais dans l'ensemble je ne vais pas être tendre avec mes personnages, âmes sensibles attention donc !
Chapitre 4
Souvenir d'une terrible journée
Il lui fallut quelques minutes pour réaliser que la classe était désormais presque vide.
Il la parcourut rapidement du regard, étonné de ne pas s'en être rendu compte plus tôt, perdu dans ses pensées.
Elle était maintenant totalement silencieuse, presque effrayante et plongée dans une étrange pénombre. Les fenêtres semblaient voilée et le soleil, qui avait pourtant brillé toute la matinée, s'était retranché derrière d'épais nuages noirs qui présageaient un orage tel qu'il en avait rarement observé.
Il n'avait jamais vu changement de temps si rapide, même dans les périodes de giboulées et y perçut le signe de mauvais présages.
Il secoua la tête, tentant de chasser de son esprit cette pensée peu réconfortante pour se concentrer sur l'instant présent.
Je suis stupide.
Stupide et fatigué.
Stupide, fatigué ET observé.
Il leva les yeux vers le tableau.
Seul demeurait à son bureau, une lueur étrange flottant dans le regard, le professeur Ernst. Il le dévisageait de ses immenses yeux gris, semblant se demander à quelle sauce il allait le manger et gardait ce petit sourire sadique qu'il avait arboré toute la matinée.
Aucun doute ! Il avait pris un malin plaisir à torturer ses élèves avec un contrôle aussi pervers qu'inutile. Rien de ce qu'il avait pu demander n'avait de réelle importance, si ce n'est sur un plan anecdotique et ce n'était certainement pas ce qui les aiderait à réussir l'examen de fin d'année.
D'une main, Ernst battait la mesure sur le bureau, dans un étrange silence qui le faisait paraître encore plus irréel. Draco aurait presque pu croire à cet instant que les doigts traversaient le lourd bois de chêne, s'il n'avait vu la peau d'albâtre y rebondire avec une régularité effrayante.
Cet homme serait bien pire que ne l'avait jamais été Rogue.
Quoi que puisse croire les gens, il avait toujours détesté son professeur et « mentor », qui n'éprouvait que haine et mépris pour le reste du monde, surtout pour les gens de bien. Il le haïssait car c'est lui, plus tard, qu'il croyait voir quant il se plongeait dans son regard et cela lui avait toujours donné la nausée.
Mais Ernst était plus terrible encore, son corps avait quelque chose de vampirique et malsain qui le fit frémir involontairement et déglutir avec peine. On lui aurait dit à cet instant que l'homme se nourrissait exclusivement de sang humain, que Draco n'en aurait pas été surpris. Il avait rarement senti une véritable frayeur courir dans ses veines face à un sorcier, mais nul doute que c'est bien ce qu'il ressentait.
Oui de la peur.
Je suis terrorisé.
Il me le rappelle…
… et je ne veux pas me souvenir.
Pourquoi a-t-il fallu que je me souvienne ?
Pourquoi ?
Malfoy se détourna rapidement de ce regard qui faisait renaître en lui beaucoup trop de pensées douloureuses et entreprit de ramasser rapidement ses affaires pour quitter la salle le plus vite possible.
Il rangea livres et cahiers, qui traînaient encore dans le casier de son bureau, au fond de son sac et essuya rapidement sa table pour en effacer toutes tâches.
Ses mains tremblaient sans qu'il ne puisse s'en empêcher et lorsqu'il voulut prendre sa trousse pour la ranger à son tour, il renversa tous ce qu'elle contenait. La plus part de ses stylos roulèrent sur la table et il put les rattraper facilement, mais deux ou trois au moins tombèrent à terre et disparurent de sa vue.
Il retint le juron qui lui montait aux lèvres et s'agenouilla rapidement pour les ramasser.
Il en avait déjà retrouvé deux, lorsqu'il sentit soudain une ombre derrière lui. Son cœur se serra douloureusement et il dut se faire violence pour ne pas sursauter et crier. Il attrapa rapidement un crayon sur sa droite et se retourna vivement pour faire face à Ernst.
Celui avait avancé vers lui une main squelettique et presque transparente dont le contact le glaça lorsqu'elle lui effleura l'épaule.
D'un seul bond, le jeune homme fut sur pied et fit deux pas en arrière pour échapper à l'homme, buttant contre un bureau qu'il faillit renverser dans son désir de s'échapper.
Le sourire de Ernst s'agrandit un peu plus, transformant son visage en un masque digne des plus grands films d'épouvante et dévoilant une rangée de dents blanches et parfaites.
Draco voulut s'éloigner un peu plus de sa désagréable présence, mais toujours coincé par le bureau, il dut se résoudre à ne pas bouger. Il aurait fuit si ses affaires n'avaient pas été hors de portée derrière l'affreux personnage.
_ Et bien et bien, jeune homme, dit Ernst d'une voix étrangement sensuel. Je ne croyais pas vous avoir fait aussi peur.
Draco réalisa soudain qu'il entendait sa voix pour la première fois.
Ils n'avaient été prévenus qu'une demi-heure avant le cours, du changement de professeur pour les semaines à venir et lorsqu'il était rentré en classe il n'avait pas dit mot.
Pour se présenter, Ernst avait rapidement écrit son nom au tableau et ils avaient à peine eu le temps de digérer l'information qu'ils avaient déjà le sujet du contrôle sous les yeux. Le tout sans qu'aucune parole n'ait été prononcée.
Il n'aurait jamais imaginé qu'il puisse avoir une voix aussi agréable. Elle était basse sans être trop grave et légèrement rauque, presque musicale d'une certaine façon et dévoilait un léger accent aux résonances galloises.
Draco en resta ébahi et dut se forcer à fermer la bouche avant qu'il ne gobe une mouche.
Le professeur sembla s'en amuser puisque son ton se fit un peu moqueur lorsqu'il dit :
_ Je voulais juste vous aider. Tenez !
Il lui tendit le dernier crayon qu'il lui manquait et Malfoy hésita un petit instant avant de le prendre pour ensuite s'avancer vers sa table et remettre le tout dans sa trousse.
_ Merci souffla-t-il rapidement.
_ Ce fut un plaisir.
Draco se contenta d'esquisser un petit mouvement de tête avant de finir de ranger ses affaires et d'agripper son sac sous son bras.
Il sentit, plus qu'il ne vit Ernst regagner sa table et lui lança un dernier regard, se demandant soudain s'il l'avait vraiment jugé à sa juste valeur.
Seul l'avenir le lui dirait.
Si avenir il avait encore.
C'est sur cette pensée qu'il quitta précipitamment la salle.
A peine franchit le seuil de la porte, il faillit percuter son professeur de défense contre le mal, Remus, qui visiblement venait saluer le nouvel arrivant. Il s'excusa rapidement et s'éloigna d'un pas pressé, tête basse, sous le regard inquiet de ce dernier.
A aucun moment il ne remarqua que le soleil brillait de toute sa splendeur à l'extérieur, pas plus qu'il ne prêta attention à la frêle silhouette qui le suivit du regard, avant de lui emboîter discrètement le pas.
***
La deuxième personne qu'il faillit percuter fut le professeur McGonagall. Il se dirigeait vers sa chambre pour y déposer ses affaires de cours et se préparer pour la partie de Quidditch qui devait avoir lieu un quart d'heure plus tard, lorsqu'il la frôla au détour d'un couloir.
Il faillit ne pas lui prêter attention, toujours tête basse, s'excusant faiblement et s'apprêtant à poursuivre son chemin, lorsqu'il l'entendit murmurer son nom.
Il releva rapidement les yeux et lorsqu'il la reconnut enfin son sang se glaça, tous les douloureux évènements de la veille refaisant surface.
Lorsque le professeur McGonagall le convoqua dans son bureau en plein milieu du dernier cours de la journée, celui de potion et Draco sentit une vingtaine de paires d'yeux se retourner vers lui pour le fixer avec une intensité morbide.
Certains étaient juste étonnés, d'autres visiblement ravis et un ou deux seulement, désintéressés.
Rogue quant à lui semblait inquiet, se demandant visiblement ce que le jeune homme avait pu faire de répréhensible. Draco n'avait jamais réellement compris l'intérêt que l'homme lui portait, même si son père et lui avait été ami. Il détestait sa présence encombrante et fétide, mais n'en avait jamais soufflé mot. Il l'avait, malgré tout, aidé en quelques occasions.
Le sorcier détestait McGonagall.
Draco aurait pu jurer qu'il aurait donné n'importe quoi pour pouvoir l'accompagner, mais il ne pouvait certainement pas abandonner sa classe et de toute manière, il doutait que la sorcière lui ait même seulement accordé le droit de le suivre dans son bureau.
Lui-même ne savait pas trop quoi penser. Il ne se souvenait pas avoir fait quoi que ce soit qui puisse mériter une telle attention sur sa personne et c'est avec un évident manque d'entrain qu'il se leva et rangea ses affaires.
Abandonnant son partenaire de quelques heures au milieu d'une expérience des plus délicates, il suivit sans un mot, Hagrid qui était venu porter le message.
Le géant d'habitude assez bavard ne lui adressa pas une seule fois la parole et lui jeta de temps en temps de petits coups d'œil mécontents.
Draco sentit son cœur battre plus vite à mesure que le temps passait, ne comprenant absolument pas ce qui l'attendait. Oh, bien sûr, il n'avait jamais été réellement proche de Hagrid, pas comme Harry pouvait l'être, mais il avait développé une certaine relation avec le géant depuis que ce dernier avait découvert sa passion pour les animaux.
Il l'avait trouvé un jour, pas très loin de sa maison, soignant la patte blessée d'un jeune faon. Draco était allé jusqu'à déchirer sa toute nouvelle cape pour bander l'animal et lui créer ainsi une attèle solide qui lui permettrait de marcher.
Le géant n'en était pas revenu sur le coup et n'avait cessé de le dévisager le reste du chemin comme un animal bizarre.
Draco ne lui en avait pas voulu, sa réputation était telle qu'il comprenait parfaitement sa réaction. Lui-même n'était pas exempte de griefs à son encontre. Il avait finit par lui avouer avec mauvaise grâce sa passion pour le monde animal. Ainsi était-il rentré ainsi dans les bonnes grâces du bonhomme.
C'était un secret qu'il partageait en silence depuis lors, les quelques fois où Draco pouvait s'échapper et venir faire en tour en forêt pour l'aider.
Pouvait-on réellement parler d'amitié, peu probable, mais de respect certainement. Draco s'était toujours arrangé pour qu'il ne puisse en être autrement. Aussi, à voir le géant le dévisager ainsi, il redoutait de plus en lus ce qui allait se passer.
Il arrivèrent rapidement devant la porte du bureau de McGonagall et Hagrid frappa deux coups brefs avant d'ouvrir le panneau de bois et de pousser Malfoy dans la pièce.
Le jeune sentit la porte se refermer aussitôt derrière et il se retourna pour s'apercevoir qu'il était seul. Le géant était partit.
Un petit toussotement ramena son attention sur le bureau lui-même. La pièce était plutôt grande et peu accueillante. Aucune décoration, aucun tableau, aucun bibelot ne venait trancher la sévérité du lieu. Un simple bureau trônait au milieu de la pièce, sur lequel s'entassaient plusieurs centaines de dossiers parfaitement ordonnés et classés. Chaque mur était en fait d'immenses bibliothèques, contenant à droite, plusieurs centaines de livres probablement classés dans l'ordre alphabétique et à gauches des dizaines de classeurs de rangement.
Pas un papier, pas un stylo, pas un livre mal rangé ou désordonné ne venait rompre l'agencement strict du lieu qui était d'une propreté à faire pâlir la plus habille ménagère.
Le sol, en bois de chêne verni, brillait parfaitement et Draco était bien sûr que même en passant un gant blanc dans les recoins les plus inaccessibles, il n'aurait pu y trouver un grain de poussière.
McGonagall était installé à sa table de travail, ses lunettes correctement positionnées et ses cheveux sévèrement tirés en arrière lui donnant un air terriblement sérieux. Ses coudes étaient posés à même le bureau et son menton reposait sur ses mains jointes à hauteur du cou.
Derrière elle, se tenait droit comme un i et les bras croisés sur sa poitrine, le professeur Flitwick. Malgré tout ça bonne volonté le pauvre gardait un air un peu enfantin et naïf qui réduisait à néant toute tentative de paraître sévère.
A eux deux, il formait un couple étrangement disparate et Draco en aurait ri s'il ne s'était pas trouvé dans une situation aussi difficile.
_ Approchez, monsieur Malfoy, dit soudain la sorcière d'une voix froide et… mauvaise ? Il ne pouvait pas le jurer, elle contrôlait trop bien ses émotions.
_ Prenez un siège.
Draco se dépêcha d'avancer et tira la chaise qui se trouvait devant le bureau pour s'y asseoir, gardant son sac sur ses genoux. Il s'y installa le mieux qu'il put, ne pouvant s'empêcher de se tortiller d'appréhension sous le regard tranchant des deux professeurs. Jamais, au grand jamais, il ne les avait vu si furieux. Enfin Flitwick tout du moins, mais même si elle se gardait bien de montrer ses sentiments, McGonagall était bien trop silencieuse et se tenait bien trop raide pour ne pas l'être.
Plusieurs minutes passèrent sans qu'aucun des deux adultes ne prennent la parole et Draco sentit son cœur prêt à céder tant il battait furieusement dans sa poitrine.
Une seul phrase se répétait inlassablement dans son esprit : Qu'ai-je donc bien fait ? Qu'ai-je donc bien fait ? Qu'ai-je donc bien fait ?
Il eut bien du mal à réprimer un soupir de soulagement lorsque McGonagall prit enfin la parole, détendant imperceptiblement l'atmosphère de la pièce.
_ Monsieur Malfoy, dit-elle, il me semble que vous connaissez Den Williams, un des élèves de Poufsouffle.
Draco se raidit un peu à ce nom et se contenta de hocher lentement la tête en signe d'acquiescement. Den était un étudiant arriver récemment d'une autre école de magie. Une vraie tête brûlée. Il avait déjà, selon les rumeurs, connu trois établissements différents et s'était fait à chaque fois renvoyer. Son arrivé à Poudlard n'avait pas été s'en causer pas mal de remue-ménage. Beaucoup avaient parié que lui et Draco s'entendraient à merveille, mais ça n'avait pas été le cas. Il ne supportait pas ce personnage à la personnalité encore pire que la sienne et qui avait rapidement eut tôt fait d'acquérir une réputation terrible.
Oh, il ne le jalousait pas, loin de là. Les mauvais tours qu'ils jouaient à tour de bras avaient, le plus souvent, des conséquences catastrophiques et plusieurs élèves avaient déjà été sérieusement blessés.
Toute l'école se demandait encore comment une telle terreur avait pu se retrouver à Poufsouffle, alors que sa place était de toute évidence au sein des Serpentards. Mais ces derniers, dont Draco, étaient bien soulagés que ce ne fut pas le cas. Il avait fait perdre à son groupe un nombre de point considérable, alors qu'il n'était là que depuis un mois et dès la deuxième semaine, ils n'avaient déjà plus eu aucune chance de prétendre gagner la coupe des Quatre Maisons.
D'après les rumeurs sa dernière exaction avait eu lieu le matin même et avait causé énormément de dégâts en classe d'enchantement. Celle-ci devrait être fermée quelque temps pour être correctement rénovée et d'après ce qu'il avait entendu dire, beaucoup de livres avaient été perdus à tous jamais, dont quelques exemplaires très rares.
D'où, probablement, la raison de la présence de Flitwick ici… mais pas la sienne. Qu'avait-il donc à voir avec tout ça ?
_ Je vois que vous vous demander en quoi cela vous concerne ?
A nouveau, Draco se contenta d'acquiescer en silence.
_Et bien, d'après monsieur Williams, il n'aurait pas agit seul…
La sorcière n'eut pas besoins de terminer sa phrase pour que le jeune homme comprenne toutes les implications de ce qu'elle venait de dire et en frémisse.
« Den, salopar ! » Pensa-t-il.
Elle continua.
_ … il nous a affirmé que vous l'avez plus qu'aidé dans cette affaire. Vous comprendrez qu'avec votre réputation, nous soyons en droit de nous poser la question.
Encore une fois, Draco ne put que hocher la tête.
Il devait paraître assez calme, mais intérieurement, il bouillonnait.
_ Alors ?
_ Je ne l'ai jamais aidé, dit-il en crispant le poing. Je ne suis pas assez stupide pour faire une chose pareille.
McGonagall allait répliquer quand Flitwick prit la parole pour la première fois.
_ Comprenez que nous aimerions vous croire sur parole jeune homme, ce n'est malheureusement pas le cas. Aussi nous aimerions que vous vous soumettiez à un test de vérité.
Draco se redressa immédiatement, les yeux exorbités et laissa exploser sa colère.
_ Il en est hors de question ! Cria-t-il. Vous n'avez pas le droit !
McGonagall se leva à son tour et le toisa furieusement.
_ Nous en avons le droit et nous allons le faire, dit-elle d'une voix glaciale, que cela vous plaise ou non !
_ Mon père…
_ Votre père ne pourra rien faire, le coupa-t-elle. Il se doit de respecter les choix de notre établissement et n'a aucun droit d'intervenir sans bonne raison dans nos décisions. Maintenant, soit vous vous soumettez gentiment et sans résistance, soit nous vous y forcerons. De toutes les façons vous passerez ce test et s'il s'avère que vous êtes réellement coupable…
_ Et si ce n'est pas le cas, grinça le blond.
_ Dans ce cas vous aurez été complètement disculpé et vous n'aurez plus rien à craindre.
Draco hésita encore quelques secondes avant de se rassoire, résigné. Il détestait ça, mais elle avait raison. Vu qu'il n'avait rien à se reprocher, il n'avait rien à craindre et serrait lavé de tout soupçon.
_ Faites ! Dit-il dans un murmure.
Flitwick s'avança rapidement vers lui.
_ Je vais invoquer un sort, expliqua-t-il, qui va désinhibé votre faculté à cacher la vérité ou à l'occulter. Nous allons vous poser quelques questions simples auxquelles vous serez obliger de répondre sincèrement. Pour facilité la tâche, étant donné que le sort à tendance à produire un effet de somnolence, nous allons nous « connecter » à votre esprit, ainsi vous n'aurez aucune difficulté à nous répondre. Cela vous va ?
_ Il n'y a aucune chance que vous pénétriez plus profondément en moi.
_ Non, bien sûr que non. Nous ne chercherons que ce que nous voulons savoir.
Draco soupira.
_ Nous pouvons commencer ? Demanda McGonagall.
_ De toute façon, je n'ai pas le choix, souffla le jeune homme.
_ Détendez-vous et fermez les yeux.
Draco s'exécuta à contre cœur et se laissa aller au fond su siège. Il sentit une main sur son épaule et ouvrir rapidement un œil pour voir les deux professeurs se tenir l'un l'autre pour former une chaîne de communication, avant de le refermer.
Il entendit la formule résonner rapidement dans l'air et son corps sembla s'engourdire. La voix de Flitwick résonna soudain à son cerveau, lui demanda de ne pas chercher à résister, ce qu'il fit. Ils lui posèrent rapidement les questions auxquelles ils voulaient obtenir une réponse et Draco se sentit répondre sans même qu'il ne le veuille réellement. Au bout de quelques minutes, il semblèrent satisfait et allaient se retirer quand il se passa un événement auquel ils ne s'attendaient apparemment pas.
Le jeune homme sentit une barrière céder en lui, comme un mur ériger dans son esprit sans qu'il le sache, qui s'écroula en un instant. Il eut à peine le temps d'entendre Flitwick crier que son sort en avait détruit en autre, avant qu'un torrent d'images ne se déverse en lui.
Il ne sentit pas les deux professeurs sursautés face à ce flot de souvenirs dont ils eurent à peine le temps de percevoir quelques fragments, avant qu'il ne s'écarte violemment, rompant le contact en se levant de sa chaise. Il se mit alors à pousser un cri déchirant qui résonna dans toute la pièce.
Se prenant la tête entre les mains et tombant à genoux, il poussa un second hurlement de pure souffrance, alors qu'il tentait vainement d'échapper aux images terrifiantes qui ne cessaient de tourbillonner dans son esprit et qu'il savait être réelles.
Des souvenirs d'une époque lointaine qu'il avait oubliée sans qu'il ne sache comment.
Le flot ne cessait de s'emballer toujours plus terrible et se répétant sans cesse comme un disque railler, le rendant à moitié fou.
Il partit en un long sanglot hystérique alors que chaque scène se rejouait devant lui avec une précision et une netteté par trop parfaites.
Il agonisait comme il avait agonisé à chacun de ses instants, alors que son univers de tentait de pourpre.
Du sang.
Toujours plus de sang.
Cries.
Souffrances.
Agonie.
Désir de mourir.
Le tout se mélangeant dans un maelström de terreur sans nom.
Il ne sut combien de temps passa avant que son esprit ne commence à se calmer. Il n'avait plus aucune notion du monde qu'il l'entourait. Puis, lentement, les images se firent moins violentes, moins répétitives et il put petit à petit les repousser dans un coin de son être où elles seraient un peu moins difficiles à supporter.
Lorsqu'il rouvrit les yeux, ceux-ci étaient englués par des larmes qu'il ne savait même pas avoir verser. Il était couché en position fœtale sur le canapé d'un bureau qui n'était plus celui de McGonagall.
Un petit coup d'œil à la fenêtre lui appris que la nuit était déjà tombée.
Combien d'heures avaient pu passer ?
Combien d'heures de souffrances ?
Il voulut se relever et s'aperçut qu'il tremblait encore convulsivement. Il se sentait vidé et terrifié.
Comment ?
Comment avait-il pu oublier ?
Et pourquoi avait-il du se souvenir ?
En un instant les deux professeurs qui, jusque là, l'observaient anxieusement en parlant à voix basse, furent à ses côtés.
_ Mal… Commença McGonagall, mais le jeune homme ne la laissa pas finir.
_ Que m'avez-vous fait ? Demanda-t-il. QUE M'AVEZ-VOUS FAIT ?
Et sans même attendre la réponse, il s'échappa du bureau sans savoir comment et partit en courant pour échapper aux deux sorciers qui s'étaient lancés à sa poursuite en criant son nom.
Cela faisait si mal.
Mon dieu si mal.
Le reste n'était plus que brouillard. Il avait atteint sans trop savoir comment le toit de la tour de magie, après en avoir déverrouillé les différentes protections et s'y était réfugié pour pleurer tout son soul et essayer de calmer sa douleur.
Puis…
Puis Ron était arrivé et l'avait consolé. Et pendant quelques merveilleux instants, au creux de ses bras, il était parvenu à oublier.
A suivre…
