Titre : Ames Sœurs

Auteur : Aakanee

Genre : sadisme

Base : Harry Potter

Chapitre 6

Un cœur à l'écoute

  Au milieu des ronces et des orties qui s'emmêlaient à cœur joie entre les arbres, formant une barrière presque infranchissable, Ron eut bien du mal à ne pas perdre Draco de vue. D'autant que le jeune homme courrait plus vite que lui et ne semblait pas le moins du monde se soucier des douleurs que lui infligeait cette végétation rebelle.

  Prenant sur lui, il s'obligea à ne pas prêter attention aux différentes souffrances qui, peu à peu, grignotaient son corps, pour ne se concentrer que sur l'objet de sa course effrénée dans une forêt dans laquelle il n'aurait jamais du s'aventurer aussi loin. Personne ne les avait vus partir et si jamais il leur arrivait quoi que ce soit, personne ne saurait où les chercher.

  Mais pour l'instant, de telles considérations n'avaient que peu d'importance pour le jeune homme qui voulait avant tout rattraper le blond.

  Il ne comprenait absolument pas pourquoi Draco l'avait ainsi fui, mais il avait vaguement dans l'idée que cela pouvait avoir un rapport avec la conversation qu'il avait surpris entre McGonagall et Flitwick et cela ne lui disait rien de bon.

  En quelques heures Malfoy s'était complètement transformé. Son regard contenait plus de souffrances qu'il n'aurait jamais cru possible d'en voir chez quelqu'un. Il était comme rongé de l'intérieur par un mal dont il ignorait tout, mais qu'il était bien décidé à combattre.

  Sa virulence à vouloir aider le jeune homme l'étonnait. Jusqu'à présent Malfoy avait toujours fait de sa vie un cauchemar et il avait toutes les raisons de le détester. Pourtant, il n'y parvenait pas. Il n'y parvenait plus. C'était plus fort que lui, comme un appel de son sang. Dès qu'il avait vu son regard, dès qu'il avait entendu ses pleurs, toute haine, toute répulsion avait disparu.

  Envolée.

  A jamais.

  Il ne supportait pas de voir les gens souffrir et Draco plus que les autres.

  Draco plus que les autres… mais pourquoi ?

  Il n'eut pas le temps d'approfondir la question.

  Il évita de justesse une souche perverse et prit appuis sur le tronc de l'arbre adjacent afin d'éviter la chute. Une fois bien rétablit, il ramena du pin une main tachée de sang. Son cœur fit un bond dans sa poitrine lorsqu'il réalisa qu'il était à l'endroit exact où il avait vu Draco vacillé quelques instants plus tôt et il repris immédiatement sa course folle.

  Tout autour de lui, les animaux effrayés, s'égaillaient rapidement, dans une cacophonie de cris et de branches cassées, visiblement peu habitués à des telles intrusions dans leur petit univers encore vierge de toute présence humaine.

  S'il avait un tant soit peu prêté attention au monde qui l'entourait, Ron aurait pu remarquer une faune à nulle autre pareille. On retrouvait bien sûr les animaux familiers, lapins, cerfs, écureuils, renards ou blaireaux, mais il en existait aussi de plus étranges et plus raffinés, comme le babil irisé, un petit oiseau au plumage multicolore, tel un arc-en-ciel et au chant cristallin et envoûtant, qui avait pour particularité de se nourrire exclusivement de gouttes de rosé. Ou encore le Camélile félinis, un petit félidé végétarien et très craintif qui jouait les caméléons. Son camouflage était si parfait que peu de personne avait eu l'insigne honneur d'en observer un. Il était même capable d'imiter la transparence de l'eau ou de l'air.

  Plus communément, il était également possible de croiser un centaure ou une licorne. Mais il aurait pu en avoir une juste devant son nez, que Ron n'y aurait pas prêté la moindre attention.

  Il ne se focalisait que sur la tâche noire qui courrait devant lui et qu'il avait bien déjà du mal à garder en ligne de mire.

  La forêt commença à s'éclaircire et les arbres se firent plus espacés, facilitant grandement sa progression. Son sang battait fiévreusement à ses tempes et le souffle commençait à lui manquer, lorsqu'il arriva enfin à la clairière.

  Il aurait aimé pouvoir se reposer quelques instants et combattre la douleur qui lui lacérait les jambes et le flanc droit où il commençait à avoir un poing de côté, mais n'en eut pas le loisir.

  A peine fut-il arrivé, qu'il avisa Draco se rapprochant dangereusement du bord de la falaise. Il l'entendit plus ou moins réciter un texte dont il ne comprit pas les paroles et sentit son cœur manqué un battement lorsque le jeune homme se pencha dangereusement vers le vide. Il le vit faire un pas et s'élança, terrifié.

  Il eut juste le temps de franchire la distance qui le séparait du blond et lancer en avant ses bras qui l'enlacèrent au moment même où il perdait pied. Puis, pliant les jambes et faisant jouer tout son poids pour ne pas être entraîné avec Draco, il tituba en arrière avant de s'effondrer à terre, le jeune homme toujours dans ses bras, en sécurité.

  Il se redressa presque immédiatement, encore confus et terrorisé de ce qui venait de se passer et avisa le blond qui tremblait contre lui et fixait le vide avec une intensité terrifiante.

  Craignant qu'il ne lui échappe pour s'élancer à nouveau vers la falaise, Ron trouva en lui la force de le porter et de le conduire aux abords de la forêt. Draco avait fermé les yeux et, sans qu'il semble dormir pour autant, paraissait complètement détaché du monde extérieur, comme vidé.

  Epuisé, tant par la peur par l'effort physique, Ron finit par se laisser glisser le long d'un tronc, à six mètres environs du bord et resserra son étreinte sur le blond. Il le calla confortablement contre lui, laissant sa tête reposer au creux de son cou et enveloppa ses bras autour de ses épaules.

  Une fois qu'il fut bien installé et put enfin laisser les évènements des dernières minutes se clarifier, il se mit à trembler violemment.

  Il avait eu tellement peur.

  Il avait été si près de le perdre.

  Mon dieu, si près.

  Et s'il ne l'avait pas suivit ou s'il n'avait pas couru assez vite…

  Il n'osait même pas y penser.

  Un long frisson remonta le long de son échine et il sentit les larmes rouler sur ses joues alors qu'il commençait à sangloter de manière incontrôlable.

  Personne, personne ne devrait souffrir au point de vouloir se tuer. Non, personne.

  Pourquoi ? Pourquoi Draco ?

  Que s'est-il pass ?

  Pourquoi ne m'as-tu pas laissé t'aider une seconde fois ?

  Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?…

  Il ne s'était même pas rendu compte qu'il répétait cette question comme une litanie, jusqu'à ce qu'il sente bouger le corps du jeune homme contre lui.

  Draco, releva la tête sur le visage baigné de larmes du jeune homme, qui le fixait intensément, mais sans vraiment paraître le voir. Son regard était un mélange de peur et de soulagement et le blond se sentit désolé.

  Il se rendait bien compte qu'il avait fait souffrir Ron, même s'il ne comprenait pas vraiment pourquoi. Il n'avait jamais cru que sa mort puisse affecter quelqu'un et lui, plus que tout autre, après tout ce qu'il lui avait fait. Mais le fait était là et il s'en voulait. Il avait été le seul à l'aider, le seul à être capable de le consoler et il n'avait réussit, une fois de plus, qu'à lui faire du mal.

  Il voulait toujours mourir dans un certain sens, mais si le jeune homme s'inquiétait vraiment pour lui, s'il voulait vraiment qu'il vive et était prêt à rester près de lui, alors peut-être… oui, peut-être pouvait-il essayer.

  Il ne comprenait pas pourquoi, mais il était prêt à le faire…

  Pour lui. Oui pour lui et personne d'autre.

  Et si jamais, si jamais, il refusait d'être plus qu'une simple aide passagère. Si jamais, il n'agissait que par devoir, que par obligation morale, sans aucun sentiment derrière…

  Alors, je n'aurais plus qu'à finir ce que j'ai commencé et sans échouer cette fois.

  Pourquoi ? Croassa-t-il enfin.

  Ron le dévisagea un moment, ravalant tant que bien que mal ses larmes, avant de demander d'une voix incertaine.

  Pourquoi quoi ?

  Pourquoi m'as-tu aid ? Je ne le mérite pas, je ne l'ai jamais mérité. Pourquoi ne m'as-tu pas laissé mourir ?

  D'un geste inconscient, choqué par les paroles du jeune homme, Ron passa délicatement une main sur sa joue. Comment pouvait-il penser qu'il méritait de mourir ? Il n'avait jamais été un model de gentillesse, certes, mais, quoiqu'il ait pu faire, rien, jamais, ne justifiait un tel acte.

  Pourquoi m'as-tu sauv ? Demanda-t-il encore, d'une voix hésitante, visiblement peiné par le silence du jeune homme.

  Ron lui sourit doucement.

  Parce que ce n'est pas une solution.

  Oh…

  Il était visiblement déçu par cette courte réponse.

  Ce n'est pas une solution, car tu peux être aidé, repris le rouquin. Je veux t'aider. Je ne sais pas pourquoi, tu n'as jamais rien fait pour qui puisse me donner envie d'agir ainsi…

  Draco frissonna, prêt à supporter le douloureux retour à la réalit

  Mais je veux t'aider.

  Le blond encra ses yeux à ceux de Ron, cherchant dans l'émeraude de son regard, un signe, n'importe que quoi, qui démentirait ce qu'il venait de dire. Mais il n'y lut que la sincérité de ses paroles.

  Il soupira doucement.

  Je suis désolé, dit-il enfin.

  Pourquoi ?

  Désolé pour tout le mal que j'ai pu te faire. Je ne le voulais pas vraiment, je ne sais pas… je crois… enfin… c'est parce que…

  Tu es pardonné.

  Hu ?

  Tu es pardonné, je ne t'en veux pas. Que tu te sentes désolé est suffisant, tu n'as pas besoin de t'expliquer.

  Merci.

  Mais de rien.

  Ils restèrent un moment sans parler, profitant seulement de leur présence, laissant le calme de la forêt les baigner de sa douceur.

  Finalement, au bout de quelques minutes, Ron reprit la parole.

  Draco ?

  Oui.

  Je veux t'aider, tu me crois ?

  Oui… répondit le jeune homme d'une voix incertaine.

  J'aimerais que tu me dises ce qui se passe.

  Il sentit le blond frémire contre lui et ne lui laissa pas le temps d'objecter.

  Je sais que ce n'est pas facile, mais ça pourrait te faire du bien d'en parler à quelqu'un. Tu n'es pas forcé de tout me dire, juste ce que tu veux, même si ce n'est pas grand chose.

  Je ne sais pas, je…

  Ron desserra soudain son étreinte et écarta le blond de façon à ce qu'il lui fasse face. Prenant sa tête entre ses mains, il le força à lever son regard sur lui et lui sourit doucement.

  Je ne suis pas là pour te juger Draco et rien de ce que tu pourras dire ne serra dévoilé. Je veux juste t'aider. Il est évident que tu ne peux plus garder ça pour toi.

  Oui, c'est vrai, mais…

  Je ne suis pas sûr… dit ce dernier en détourant les yeux.

  Oui, il n'était pas sûr. Quoique puisse dire Ron, quoiqu'il puisse penser, il avait peur de sa réaction si jamais il lui parlait. Il ne voulait pas de son dégoût, pas maintenant. Pas alors qu'il venait tout juste de conquérir un petit bout de son amitié.

  Amiti ?

  Etait-ce vraiment de l'amiti ?

  Sinon plus, il espérait que ce n'était pas moins.

  Draco ? Regarde-moi. Regarde-moi, s'il te plait. Demanda encore le rouquin d'une voix douce.

  Le bond finit par lâcher sa contemplation aveugle d'un brin d'herbe pour ramener son regard sur Ron qui lui prit gentiment la main.

  Parle-moi.

  Draco hésita encore quelques secondes, puis soupira lentement.

  Tu te souviens de la veille, lorsque tu m'as trouvé.

  Oui ?

  Je venais d'avoir une petite expérience assez douloureuse avec McGonagall et Flitwick.

  Je m'en doutais ! S'exclama Ron.

  Hu ?

  Pardon. C'est que lorsque je faisais chemin pour gagner le toit, j'ai surpris un petit bout de conversation entre eux. Il avait l'ait très inquiet au sujet de quelqu'un par rapport à quelque chose qu'ils avaient fait. J'ai toujours soupçonné qu'il s'agissait de toi, après t'avoir trouvé, mais je n'en étais pas sûr.

  Ah.

  Et… qu'est-ce… qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? Demanda doucement Ron, craignant ce qu'il pourrait apprendre.

  Ils ont ouvert la porte de mes souvenirs.

  Hein ?

  Des souvenirs enfouis très profondément en moi, dont j'aurais préféré ne jamais me rappeler.

  Draco se réveilla très tôt ce matin-là.

  C'était enfin le grand jour. Il avait attendu ce moment depuis si longtemps. Toute une année pour tout dire.

  L'école était enfin finit, les grandes vacances commençaient et surtout, surtout, il allait pouvoir aller rendre visite à ses grands-parents.

  Il adorait ses grands-parents. Ils étaient toujours très gentils avec lui. Ils l'emmenaient où il voulait, lui offraient toujours tout un tas de cadeaux et ils l'aimaient. Ils l'aimaient et le lui montraient. Chose que ses parents ne faisaient jamais.

  Il ne souvenait pas d'une seule fois où sa mère était venue l'embrasser avant de le border, pas d'une seule fois où son père ne l'avait pris dans ses bras pour le consoler ou juste pour le simple plaisir de l'avoir contre lui. Ils ne jouaient jamais avec lui, ne l'aidait jamais pour ses exercices, ne lui prêtaient guère d'attention autrement que pour lui inculquer les règles de la famille et du respect de ses parents.

  « Les Malfoy ne se doivent pas d'être faible », lui disait son père lorsqu'il tombait et pleurait de douleur. « Un Malfoy ne doit pas réagir en fillette. »

  Ou lorsqu'il osait parler d'amiti :  « Un Malfoy ne doit avoir aucun sentiment, ni pour les autres hommes, ni pour les animaux, pour personne ! »

  « Les sentiments sont une faiblesse ! Ils nous rendent dépendant ! Ils nous rabaissent ! »

  « Pas de sentiments ! »

  « Pas de sentiments ! »

  « Jamais ! »

  Mais du haut de ses six ans, Draco avait des sentiments, quoique puissent dire ses parents. Quoique puisse faire son père.

  Il aimait ses grands-parents, ils aimaient ses amis d'école. Il aimait son ami secret, Pim, un des serviteurs de son père. Un petit elfe à peine plus grand que lui.

  C'était son seul confident, le seul être à qui il osait tout raconter car le seul à le comprendre réellement. Il était toujours là pour lui, avec ses grands yeux d'améthyste, ses cheveux couleur de jais et ses grandes oreilles qu'il adorait tripoter pour son plus grand plaisir. Les oreilles des elfes étaient la zone la plus sensible de leur corps et Draco avait rapidement découvert, avec un certain amusement, comment le faire ronronner de plaisir.

  Il était assez étrange de constater que les elfes tenaient à la fois beaucoup de l'homme, mais également beaucoup des animaux. Ils avaient une symbiose étonnante avec la nature, capable d'entendre le chant des arbres et comprenant le langage de chaque être vivant.

  C'est lui qui avait appris au jeune garçon à prendre soin de la faune et de la flore. C'est lui qui lui avait appris à jouer de l'Allile, une petite flûte fait d'eau en mouvement, prisonnière d'une fine gaine de cristal de roche transparente. Cet instrument étrange avait une sonorité à nulle autre pareille, légère et mélodieuse, presque une voix, presque un chant étrange et envoûtant.

  Son père, bien sûr, ne savait pas pour l'instrument, il s'était bien gardé de lui en parler. Il touchait très peu à l'art si ce n'était celui de la magie et n'aurait probablement pas supporté que son fils puisse y être versé.

  Sautant prestement de son lit après avoir éteint son petit réveil marquant six heures et demi, Draco trotta gaiement jusqu'à la salle de bain pour se glisser sous sa douche. Depuis un an maintenant, il se débrouillait seul pour sa toilette et son habillement, sans que cela ne le dérange.

  Il resta à peine cinq minutes sous le jet brûlant, juste le temps de se laver, avant de sortir pour s'envelopper dans une serviette molletonnée. Il se frotta alors vigoureusement, en profitant par la même occasion pour finir de se réveiller tout à fait et se glissa dans ses vêtements. Il avait prévu un pantalon de toile noire surmonté d'un petit polo blanc, rien de très sophistiqué, mais suffisamment élégant pour faire plaisir à ses grands-parents. Grand-pa et Grand-ma comme il aimait les appeler affectueusement.

  Il se passa ensuite rapidement un peigne dans sa courte chevelure de blés mûrs pour faire disparaître les épis et sortit de la salle de bains.

  Ses affaires, préparés la veille, l'attendaient déjà dans le hall, il ne lui restait donc plus qu'à faire son lit. Il aurait pu laisser un des serviteurs travailler à sa place, mais c'était une contrainte qu'il s'imposait, tant pour lui-même que pour le personnel qui avait des tâches bien plus importantes à accomplir.

  Il venait de finir de placer le dernier oreiller quand Pim entra dans la pièce. Draco lui sourit gentiment et le laissa l'inspecter. Une fois qu'il fut bien sûr qu'il n'y avait aucun défaut dans sa mise, l'elfe lui fit face et lui sourit timidement. Pim parlait rarement, mais ses expressions et ses grands yeux étaient suffisamment éloquents.

  Il semblait apparemment très content de son petit protéger, craignant plus que tous les retours de battons que son maître n'hésiterait pas à infliger à son fils, si celui-ci n'était pas présentable.

  Une autre « règle de la maison Malfoy ».

  Il lui tendit alors rapidement un petit écrin de bois et lui lissa doucement les cheveux, avant de filer, incapable de s'attarder d'avantage sans paraître suspect. Lucius Malfoy ignorait tout de l'amitié qui nouait son fils à son serviteur et il valait mieux pour eux deux qu'il en soit toujours ainsi.

  Draco fixa un petit instant la porte par laquelle Pim s'était enfui, avant d'ouvrir son présent. Un sourire immense s'épanouit sur ses lèvres. Une Allile finement sculptée reposait dans le petit boîtier de bois, gravée à son nom. Jamais jusqu'à présent il n'en avait eu une à lui. Il remercia silencieusement son ami avant de refermer bien vite la boite pour la cacher minutieusement dans ses vêtements.

  Toujours souriant, il s'empressa alors de descendre en salle à manger pour prendre son petit déjeuner.

  Lucius était déjà installé et leva à peine un regard noir à son entrée, pour se replonger aussitôt dans la lecture assidue d'un grimoire tout en sirotant distraitement une tasse de thé à la menthe. Draco ne se formula pas de ce peu de marques d'affection dont il avait l'habitude et s'assit poliment à sa place.

  Rien aujourd'hui ne pourrait entacher sa bonne humeur.

  Bonne humeur dut en partie à son père, puisque ce dernier avait, contre toute attente, accepter de l'accompagner chez les parents de sa mère. C'était la première fois, d'aussi loin que remontaient ses souvenirs, que Lucius agissait ainsi. Il avait entendu un jour sa mère dire à une de ses amies que jamais, depuis qu'ils s'étaient mariés, son père n'avait accepté qu'elle les revoit. Il était déjà miraculeux qu'il permette à Draco de passer un peu de temps chez eux pendant la période d'été.

  Pour l'enfant c'était peut-être là un premier pas vers la réconciliation. Il l'espérait de tout son cœur, ne comprenant pas comment son père avait pu se fâcher avec des gens aussi gentils que l'étaient ses beaux- parents.

  Il jeta un petit coup d'œil rapide à Lucius, toujours aussi sévère, incapable de savoir si cette initiative de sa part lui faisait plaisir où non, avant de retourner son attention vers son petit déjeuné.

  Il engloutit, bien plus vite qu'à son habitude croissant et chocolat fumant, avant de récupérer d'un petit geste de la main, les miettes rester sur la table pour les engloutir goulûment.

  Une fois son repas bien achever, il demanda la permission de quitter la table, que son père lui accorda d'un geste distrait de la main et il fila vers la salle d'eau du ré de chaussé pour se laver les dents. Tout devait être parfait pour débuter de parfaites vacances.

  Quand il en sortie, son père l'attendait déjà dans l'entrée.

  Il salua poliment sa mère d'un petit baisé sur sa joue fraîche et rosée, puis suivit le grand homme à l'extérieur pour grimper en face de lui dans la Limousine. En temps normal, son père y serait allé en balais, mais, bien que Draco sache déjà voler, le trajet était beaucoup trop long pour quelqu'un d'aussi peu inexpérimenté.

 Durant le voyage, il fit peu attention à un paysage qu'il connaissait maintenant par cœur, bien trop occupé à espionner discrètement son aîné. Bien sûr, il savait pertinemment que ce dernier avait repéré son manège et s'en énervait probablement, mais il ne pouvait s'en empêcher. L'événement était bien trop inhabituel pour qu'il n'éveille pas sa curiosité. Malheureusement, tout du long, le visage de Lucius resta parfaitement fermé.

  Quand enfin ils furent en vue de la haute maison, perdu au milieu d'un immense parc, Draco se désintéressa enfin de son père, alors qu'il était de plus en plus excité. Il avait déjà planifié chaque journée des quatre semaines à venir, à commencer par son arrivée.

  Dès que son père l'aurait quitté, il se jetterait dans les bras de ses grands-parents pour les embrasser tout son saoul et leur jouerait ensuite un air d'Allile. Il leur avait toujours promis de le faire le jour où il en aurait enfin une à lui et ce jour était arrivé. Pour ce faire, il avait discrètement sortit l'instrument de son écrin et le gardait désormais bien caché dans la poche de son pantalon, le bec recouvert par son polo.

  Le chauffeur finit par garer la voiture devant l'entrée et Draco en sauta immédiatement pour se ruer à l'encontre d'une porte qui s'ouvrait déjà. Ces grands-parents apparurent dans son embrasure et il leur sourit affectueusement. Sourire rendu, qui pâlit un peu lorsqu'ils aperçurent qui l'accompagnait cette année.

  Son père les salua d'un petit signe de tête qui lui fut retourné en silence, alors que le chauffeur débarrassait ses affaires.

  Elles furent rapidement portées à l'intérieur et bientôt la porte se referma sur lui et Grand-pa et Grand-ma, alors que son père repartait sans même leur avoir parlé.

  Draco se sentit un peu désabusé et triste de le voir ainsi partir, mais il se reprit bien vite et la porte n'eut pas tout à fait le temps de se refermer qu'il sautait au coup de ses aînés. Ceux-ci lui rendirent immédiatement son embrassade enthousiasme, mais leur visage gardèrent une expression un peu inquiète.

  Draco ne s'en rendit pas compte et tout à sa bonne humeur, sortit de sa poche l'Allile que Pim lui avait donné.

  Il allait en jouer, lorsque tout bascula.

  Un immense déchirement, tel le tonnerre, déchira le silence et il vit ses grands-parents grimacer de peur. Au même instant la porte derrière lui s'ouvrit à la volée, le faisant sursauter.

  Un vent glacial entra alors dans la maison et vint lécher violemment leur corps, s'insinuant en eux tel un serpent de neige, terriblement froid et vicieux.

  Draco ne put retenir le frémissement d'horreur qui lui parcourut l'échine et il recula de quelques pas.

  Ce qui se passa ensuite tint plus du cauchemar qu'autre chose. Tout sembla se dérouler au ralentit sous son regard d'enfant, comprenant à peine ce qui se jouait devant lui.

  Lucius fit son apparition dans l'embrasure de la porte, son regard d'opale dangereusement rouge. Pourtant, son visage ne reflétait aucune expression, vide de toute émotion. Dans un geste presque négligé de la main, il invoqua un sortilège puissant et Draco entendit ses grands-parents gémirent derrière lui. Un liquide poisseux lui chatouilla soudain la base du cou pour venir lui couler dans le dos et il se retourna lentement.

  L'Allile lui échappa des mains au moment même où il fixait son regard sur la scène, pour venir s'écraser à terre, explosant en un millier d'étoiles cristallines. Il ne s'en rendit pas compte, ne perçut même pas son étrange chant d'agonie lorsqu'elle toucha le sol, hypnotisé par ce qu'il voyait.

  Il recula d'un pas pour percuter son père qui s'était silencieusement avancé. Il leva un regard fugitif et baigné de larmes sur lui, avant de fixer à nouveau les deux personnes qu'il aimait le plus au monde.

  Un monde baigné de sang.

  Ses grands-parents, vêtements en lambeau,  reposaient à terre, encore vivants, de larges plaies béantes et suintantes parcourant leurs torses et leurs visages ridés. Ils dardaient sur lui un masque de profondes souffrances, alors que de faibles plaintes leur échappaient doucement.

  Père, sauvez-les, je vous en pris ! Demanda-t-il d'une voix suppliante entre deux sanglots. Je vous en supplie !

  Lucius le regarda, sans expression, avant de demander :

  Pourquoi ?

  Draco le fixa quelques secondes, incrédule, ne sachant que répondre.

  Par… Parce que je les aime, finit-il par dire doucement. Et ce sont vos beaux-parents.

  Ils sont déjà condamnés, il n'y a rien à faire.

  NONNN !!! Pourquoi ???

  Parce que tu les aimais.

  L'enfant sentit son sang se glacer et détourna son visage, incapable de supporter sa propre culpabilité inscrite dans les yeux de son père, incapable de supporter sa propre responsabilité.

  Je vous en supplie, tenta-t-il encore faiblement.

  Ils vont mettre de longues heures à mourir en souffrance Draco, lui fut-il répondu.

  Non ! Je ne veux pas !

  Lucius extirpa alors de sa poche un long poignard qu'il lui présenta. Draco le regarda, horrifié et recula d'un pas. Son père se rapprocha immédiatement pour lui remettre l'arme sous le nez. Un objet superbe, fait argent et d'onyx, quand toute autre occasion Draco n'aurait pas hésité à prendre pour l'admirer, mais quand cet instant, il se refusait de saisir, terrifié par tout ce que cela impliquait.

  C'est le seul moyen Draco. A moins que tu ne veuilles les voir souffrir par ta faute.

  Un petit sourire naquit doucement sur les lèvres de Lucius.

  A moins que tu n'aimes les voir souffrir…

  NON !

  Alors, tu sais ce qu'il te reste à faire.

  L'enfant regarda le poignard, puis regarda ses grands-parents, pour fixer finalement son père. Il pleurait maintenant sans retenu aucune, les larmes cascadant à flots sur ses joues rougies, alors que son cœur semblait prêt à exploser dans sa poitrine.

  Et une ambulance ? Plaida-t-il encore.

  Elle ne pourra pas les sauver. Je ne les laisserais pas les sauver. Je ne te laisserais pas les sauver. C'est ta faute Draco, il ne fallait pas les aimer. Maintenant, je veux que tu les tues. Où ils souffriront encore longtemps… par ta faute.

  Deux nouveaux sentiments naquirent dans le cœur de l'enfant en cet instant. La haine et la peur, se mêlant à la douleur et à la culpabilité tel un poison mortel qui sembla doucement le dévorer de l'intérieur.

  Il regarda à nouveaux ses grands-parents, qui gémissaient et se tordaient de douleur et se saisit lentement de l'arme aux creux de la main de son père, tremblant comme jamais auparavant.

  Doucement, pleurant toujours, il s'approcha des deux formes allongées à terre et s'agenouilla à côté d'elles. Il caressa doucement la joue de sa Grand-ma, qui fixa sur lui des yeux fiévreux et craintifs. Pas par crainte de mourir, mais celle qu'il obéisse à son père.

  Draco hésita un instant, mais il ne pouvait pas supporter de les voir souffrir et il savait que Lucius ne ferait rien pour les aider et qui pouvait-il, lui, alors que ses pouvoirs commençaient à peine à se révéler.

  Prenant sa résolution, il se tourna vers son Grand-pa et lui embrassa tendrement le front, lui demandant dans un souffle de lui pardonner. Puis armant son bras, il abattit le poignard en direction du cœur.

  Malheureusement, tout tremblant et inexpérimenté qu'il était, il manqua son but et parvint à peine à pénétrer la poitrine. Il sanglota en constatant ce qu'il avait fait, alors que son grand-père se tordait en gémissant sous cette nouvelle souffrance et s'en attendre recommença, y mettant toute sa puissance.

  Cette fois la lame traversa et atteignit le cœur qui cessa aussitôt de battre. Le vieil homme, cligna deux fois des yeux, peinant à fixer son regard et lui sourit en signe de pardon. Puis ses paupières se fermèrent et sa tête roula de côté.

  Un sanglot se fit entendre derrière lui et s'en attendre, il se tourna vers sa grand-mère pour la poignarder. Le coup porta immédiatement et la vieille femme s'éteignit presque aussitôt sur le même sourire de pardon.

  Sa vue se brouilla soudain, alors que son esprit hurlait à mort devant l'horreur de ce qu'il avait accompli et le monde commença à tourner de plus en plus vite. Il s'entendit plus ou moins crier, un long râle d'agonie, puis le sol se rapprocha rapidement, alors qu'il s'abandonnait à des ténèbres torturées au goût de sang.

  Lorsqu'il repris connaissance quelques heures plus tard, il était attaché. Il eut de mal pendant un instant à fixer tout ce qui s'était passé, pensant presque avoir rêver. Mais l'odeur de sang sécher qui s'échappait de ses vêtements, prouvait que tout était bien réel.

  Il ouvrit doucement un regard embué au monde qui l'entourait, alors qu'il avait le sentiment qu'un poids de cent tonnes pesait lourdement sur ses poumons l'empêchant presque de respirer. Tout cela ne pouvait être qu'un cauchemar. Il fallait que ce soit un cauchemar. Il ne pouvait pas les avoir réellement tuer ! Mon dieu, non, il ne pouvait pas ! Il ne voulait pas ! Il voulait mourir ! Comment avait-il pu faire ça ? Comment ? Il les aimait ! Il les aimait tellement ! Il n'était qu'un monstre. Rien qu'un monstre qui ne méritait pas de vivre.

  Il fixa d'un regard absent le paysage qui l'entourait, insouciant de ce qui pourrait lui être infligé maintenant. Il était enchaîné à un poteau du jardin par de lourds anneaux de fer qui tranchaient la chaire tendre de ses poignets. A côté de lui, à un autre poteau, était enchaîné une autre personne, elle aussi complètement recouverte de sang. Il sentit son cœur manquer un battement quand il réalisa qu'il s'agissait Pim.

  Le jeune elfe darda sur lui un regard désolé, mais il n'eut pas le temps de lui parler, car son père arriva à cet instant, tenant fermement en laisse deux gros Gouldes. Les Gouldes étaient une sorte de croisement entre félins et canins, qui donnait un animal lourd, haut de plus d'un mètre à l'échine, puissamment musclé, mais étonnement fin et souple, capable de monter aux arbres grâce à un jeu de griffe redoutable et dont la gueule était bardée de crocs longs et acérés.

  Son père avait bien du mal à tenir les deux bêtes excitées par l'odeur du sang et Draco comprit immédiatement ses intentions.

  Il le regarda, suppliant, mais celui-ci se contenta de lui sourire et de lui souffler doucement :

  De ta faute, Draco, il ne fallait pas lui donner ton amiti !

  Et il lâcha les deux Gouldes qui se jetèrent immédiatement sur l'elfe sans défense. Son ami ne poussa pas un cri lorsque les crocs lacérèrent ses chaires pour le déchiqueter minutieusement et lentement. Une flaque de sang s'élargie rapidement à terre, sous le regard hypnotisé du jeune garçon. Il observa le spectacle sans détourner une seule fois les yeux, contenant tant bien que mal la nausée qui lui déchirait les entrailles, alors que les larmes coulaient à nouveau à flots, attendant patiemment que les bêtes se retournent contre lui.

  Il ne leur fallut pas longtemps pour finir leur carnage et il accueillit, avec une joie malsaine, leurs regards affamés plongés sur lui.

  La première bête s'élança et il savoura le moment où il sentit ses crocs s'enfoncer dans la chaire tendre de son flanc, le plongeant vers une mort qu'il attendait avec impatience.

  Mais la mort ne m'a jamais pris avec elle, souffla doucement Draco. Mon père a tué les bêtes avant qu'elles n'aient le temps de m'achever.

  Le jeune homme était à nouveau en pleure et s'écarta violemment quand Ron voulut le prendre dans ses bras.

  Non ! Ne me touche pas ! Tous ceux qui m'approchent sont destinés à mourir. Je ne sais pas pourquoi je te laisse m'aidé. Je n'aurais pas du, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose. Ne me touche pas !

  Il recula encore, prêt une nouvelle fois à s'enfuir.

  Ron devait le détester maintenant, le haïr pour tout ce qu'il avait fait. Il n'aurait jamais du lui dire. Jamais. Comment pourrait-il le comprendre et le pardonner, alors que lui-même en était incapable ? Comment pourrait-il l'aimé, alors que lui-même se détestait ? Il n'aurait jamais du accepter son aide, jamais !

  Il recula encore un peu et allait se relever, mais Ron ne lui en laissa pas le temps. Il lui saisit le bras et malgré toutes ses protestations, malgré tous ses efforts pour se dégager, le serra contre lui, incapable de le laisser encore s'échapper

  Tout ce que venait de lui dire Draco, l'avait profondément marqué. Il comprenait mieux à présent la souffrance du jeune homme, la terreur dans son regard. Il comprenait mieux son envie de se tuer. Mais il n'était pas prêt à le laisser faire. Rien de ce qui s'était passé, n'était de sa faute et Ron ferait tout ce qui était en son pouvoir pour qu'il l'accepte. Il ne le laisserait jamais tombé, ne le quitterais jamais.

  Il resserra un peu plus son étreinte et lui parla doucement pour le calmer.

  Shhhh ! Souffla-t-il. Ce n'est pas ta faute. Ce n'est pas ta faute. Je ne crains rien. Tu ne crains rien. Tout ça, c'est du passé. Ce n'est pas ta faute. Tu n'as rien à te reprocher. Tu m'entends, rien ! Tu y était forcé, c'est ton père le responsable. Shhhhh ! Je ne vais pas te laisser tomber. Je suis là maintenant et je vais le rester. Je vais t'aider. Shhhh ! Shhhhh !

  Draco commença doucement à se détendre sous le flot de paroles et ses sanglots redoublèrent d'intensité. Il ne lui en voulait pas ! Il ne lui en voulait pas ! Il voulait toujours l'aider et rester à ses côtés. Il ne lui en voulait pas ! C'est bien plus qu'il n'aurait jamais pu l'imaginer et c'était si bon, si bon. Si bon d'avoir enfin quelqu'un à qui se confier. Quelqu'un qui vous aime.

  Si bon.

  Si bon.

  Ah bah ça ! Ah bah ça !

  J'en reviens pas !

  Qu'est-ce que tu crois qu'ils sont en train de se raconter ?

  Aucune idée, mais je donnerais tout pour le savoir !

  Vous avez pas honte vous deux !

  Les jumeaux Weasley se retournèrent soudain pour faire face à leur aîné.

  PERCY ! Dirent-il en cœur. Mais qu'est-ce que tu fais l ?

  Je vous ai vu vous enfuir comme des voleurs et j'ai voulu voir ce que vous mijotiez. Franchement, vous êtes culotté de les espionner.

  Ose dire que tu n'es pas un peu curieux, le taquina Fred, alors que Percy jetait un petit coup d'œil en direction des deux silhouettes et ravalait son air.

  Bon, euh, d'accord… peut-être un petit peu. Alors c'est ça qu'il nous cachait ?

  Ca m'en a tout l'air !

  Vous croyez qu'ils sont ensemble ? Demanda l'aîné.

  M'étonnerait, susurra une voix féminine près d'eux.

  Les trois garçons sursautèrent pour faire face aux deux jeunes filles qui se tenaient derrière eux, visiblement très intéressées par ce qui se passait devant-elle.

  Genny ??? Hermione ???

  Mais chuteuuuh, vous allez nous faire repérer !

  Mais qu'est-ce que vous faites l ?

  Tu te répètes George, lui signala son jumeau.

  Pfrrrrrr ! Alors les filles ?

  Bah comme Percy, on était un peu curieuses quoi ! Dit Hermione. Quand je pense qu'il était amoureux de moi pendant un temps.

  Euh, je sais pas si t'as remarqué, mais il a aussi eu le coup de cœur pour Harry, lui murmura Genny.

  Non !

  Si !

  Bah mince te je l'avais même pas vu. Il voudra jamais me croire si je lui dis ! Déjà je ne suis pas sûr qu'il me croit si je lui raconte ce que je viens de voir.

  Vi, enfin, c'était que des amourettes de passages tout ça.

  Et pourquoi tu dis qu'ils ne sont pas ensemble, demanda Fred.

  Bah ça se voit non, ils n'agissent pas comme un couple. Enfin pas encore, mais on va les aider !!!

  Hein ??? Crièrent les quatre jeunes gens en cœur.

  Bah vi, je sais pas pourquoi, mais je sens que ça va pas se faire tout seul.

  Quand même, souligna Percy, c'est Malfoy !

  Les autres hochèrent de la tête pour souligner leur agrément.

  Et alors, c'est p'têt une peau de vache, mais il a aussi le droit d'aimer et puis, quelque chose me dit qu'il a changé.

  Et comment vous savez ça, madame « je sais tout ».

  Bah ça se voit, non ? Il est en train de pleurer.

  Hein ???

  Et trois paires d'yeux qui se fixent sur le couple enlacé.

  Mais c'est qu'elle a raison en plus, murmura George.

  Ah, ces mecs !

  Merci, Genny, merci !

  Je parlais pas pour toi, Herm, je suis sûre que tu l'avais remarqué.

  La jeune fille sentit soudain un poids sur sa tête et leva les yeux pour voir Percy s'appuyer négligeant sur son crâne.

  Et on peut savoir ce que tu comptes faire, petite sœur ?

  Je sais pas encore, sourit-elle malicieusement, mais je suis sûr qu'à nous quatre on va trouver.

  Genny ! Soufflèrent quatre têtes désespérées.

  Eheh !

à suivre…