Titre : Ames Sœurs

                                                                                         Auteur : Aakanee

                                                                                                        Genre : famille je vous aime

                                                                                             Base : Harry Potter

note de l'auteur : je m'excuse d'avance pour toutes les erreurs qui pourraient se glisser dans cette histoire n'ayant pas encore lu tous les livres. On m'en a déjà signalé plusieurs que j'essaye d'expliquer au mieux. Encore une fois désolée !!!

Chapitre sept

Complot de famille

Partie a

  _ Oh mince !

  _ Quoi ?

  _ J'ai complètement oublié mon cours, je vais être en retard ! Merdemerde merdemerdemerde !

  Percy regarda Fred avec de grands yeux.

  _ Un cours ? A cette heure-ci, je n'en ai pas été informé.

  _ Bah bonjour l'assistant du dirlo !

  _ Fred, un peu de respect pour ton patron veux-tu !

  _ Nhhhhhhh !

  _ Et ça se dit professeur !

  _ Ehhh ! S'indigna le jeune homme. C'est pas moi qui aie mis en place une réforme pour rallonger la durée des études de deux ans et entraîner ainsi un manque de professeurs. Heureusement que les fabuleux jeunes magiciens que nous sommes, avons accepté de sacrifier notre talent pour vous venir en aide.

  _ On lui dira, rigola doucement Percy.

  _ Dit tout de suite que nous sommes des incapables !!

  _ Bah à vrai dire, sourit malicieusement son aîné, je n'osais pas, mais comme tu me le proposes si gentiment.

  _ S'pèce de cancrelat baveux, bonjour la solidarité familiale !

  _ Euuuuuh Fred, dit soudain son jumeau, en parlant de solidarité familiale, tu n'oublies pas ton cours ???

  _ Ah zuteuuuuh ! Remus va me passer un savon !

  _ Viiii, bah heureusement qu'il a accepté de revenir nous aider, parce que sinon on aurait pas été dans la mélasse avec vous deux ! Rajouta Percy.

  Les jumeaux lui tirèrent la langue de concert, alors qu'un peu plus loin, Hermione les dévisageait, hallucinée et Ginny se fendait littéralement de rire devant les incessantes prises de becs de ses frères.

  Lorsque la jeune fille retrouva enfin un temps soit peu de sa contenance, elle alpagua les jumeaux avant qu'ils ne s'en aillent pour leur donner rendez-vous le soir même dans leur chambre.

  _ Hein ? Mais pourquoi la notre ? Demanda aussitôt George.

  _ Parce que les prof peuvent veiller aussi tard qu'ils le désirent, crétin !

  Elle jeta un petit coup d'œil aux deux jeunes gens toujours enlacer et soupira :

  _ Et que je n'ai encore aucune idée de la manière dont on va pouvoir les fourrer ensemble.

  Les trois frères bougonnèrent quelques mots à propos d'une très mauvaise idée de se mêler de leur histoire de cœur, mais l'œillade meurtrière que Ginny leur lança fit taire toutes leurs protestations.

  Elle regarda s'éloigner les jumeaux puis se tourna vers Hermione.

  La jeune fille frissonna sous l'intensité de son regard, prometteur de quelques missions qu'elle n'était pas sûre de vouloir accomplir.

  Ginny n'y alla pas par quatre chemins.

  _ Il faut que tu mettes Harry au courant.

  _ HEIN ??? Ca va pas non !

  _ Herm...

  _ Non, non, non et non ! Je ne suis pas kamikaze !

  _ Herm s'il te plait.  Toi seule peut le faire.

  _ Tu veux réellement que l'on retrouve trois cadavres, c'est ça ?

  _ Trois cadavres ?

  _ Ceux de ces deux ziozios pour avoir eu la chouette idée de faire copain-copain et le mien pour lui avoir annoncer.

  Ginny éclata de rire.

  _ Harry t'aime trop pour te faire quoi que ce soit, Herm.

  La jeune femme bougonna.

  _ Je n'en suis pas si sûre.

  _ Mais si...

  _ Ginny a raison, Hermione, intervint Percy. Il t'écoutera.

  _ Et ça ne te dérange pas tout ça, toi ? C'est ton frère tout de même !

  _ Bah... s'il est heureux ainsi, c'est tout ce qui importe, non ?

  _ Oui... oui, soupira Hermione. C'est vrai. Bon, d'accord, je vais lui dire.

  Ginny lui sauta littéralement au cou.

  _ Merci !

  _ Je ne sais même pas pourquoi je vais fait ça !

  _ Par ce qu'il ne vaut mieux pas pour la santé de ces deux là qu'il ne le découvre pas par lui-même.

  _ Mon dieu, dans quoi me suis-je fourrée ?

  _ Allée, viens Hermione, je te ramène, proposa Percy. Le match doit être fini maintenant.

  _ Mon dieu, le match ! S'horrifia la jeune femme. Harry va me tuer pour ne pas l'avoir regardé jusqu'au bout.

  _ Mais non !

  _ Et moi ? Demanda Ginny.

  _ Toi ?

  _ Tu ne vas pas laisser ta petite sœur toute seule en plan dans la forêt.

  _ Oh, mais si ! Puisque tu tiens tant à leur bonheur, tu vas les surveiller, pour être sûre qu'il ne leur arrive rien de fâcheux.

  _ D'accord, se résigna la cadette. Je présume que je l'ai mérité.

  Et elle les regarda partir à leur tour avant de reporter son attention sur les deux jeunes hommes. Mais elle fut bien vite tirée de son observation par un petit mouvement de feuillage sur sa droite, intriguée, elle décida de s'y intéresser.

***

  Ron ne sut pas vraiment combien de temps il restèrent ainsi enlacer. Peut-être des heures... Peut-être quelques minutes à peine. Mais peu à peu les sanglots de Malfoy se calmèrent pour laisser place à l'étrange silence de la forêt.

  Toute vie semblait s'être suspendue, comme figée dans quelques secondes d'éternité, retenant leur souffle. Il ne percevait plus que le léger sifflement de leurs respirations mêlées et celui des battements du cœur de Draco qui s'apaisaient lentement.

  Lentement.

  Comme les douces pulsations d'un pendule.

  Doki… doki… doki…

  Rythme parfait du métronome, telle une berceuse apaisante et réconfortante.

  Doki… doki… doki…

  Toujours plus lentement.

  Il n'existait plus rien d'autre dans cette forêt de vie. Chaque être vivant, chaque caprice du vent semblait s'être apaisé pour ne laisser que cet instant entre eux, que ce léger bruissement qui résonnait étrangement fort dans leur poitrine.

  Seul le soleil venait encore jouer de ses effets sur leur deux corps, laissant quelqu'un de ses rayons traverser les cimes des arbres pour venir couler, en rayon de miel doucement sucré, sur leur peau. Douce chaleur courant sur leur âme, magique, mélange exquis de la puissance solaire et du simple contact de leur être. Doux parfum de l'herbe encore un peu clairsemée de rosée, à moins que ce ne soit leurs larmes, multicolores sous les faisceaux de lumière qui venait parfois les toucher. Douceur diaprée d'une étrange fleur épanouie à leurs pieds, comme née de leur peine pour en tirer toute sa beauté, rayonnante et mortelle.

  Pourtant de ces étranges sensations, aucune existence, sinon la leur, ne semblait s'exprimer, aucun son, aucun mouvement. Eux seul paraissait ne pas être prisonnier du temps.

  Deux survivants.

  Puis, lentement, la vie commença à reprendre le dessus.

  Bruit de course effrénée d'un lapin effrayé sur leur droite, ici le chant gai d'un pinçon, là une branche secouée légèrement par la brise et plus loin le bruit presque indistinct de la rivière, charriant son eau au travers les herbes folles.

  Ron se laissa bercer quelques instants par cet univers de sons, fermant les yeux pour en savourer tout le calme et toute la volupté. Resserrant alors un peu plus son étreinte sur le jeune homme, il laissa ses sens s'ouvrit complètement à un monde dont il connaissait et découvrait à peine tous les secrets. Un monde étonnamment beau qui semblait quelque peu adoucir la douleur des souvenirs dont il partageait désormais le secret. D'une main inconsciente, presque naturelle, il vint caresser lentement la chevelure fine qui chatouillait la peau de son cou, laissant ses doigts la démêler et s'enfoncer doucement entre ses fils d'or.

  Draco en aurait presque ronronné.

  C'était surprenant, tellement inhabituel que son premier réflexe aurait été de se dégager si Ron ne l'avait pas serré si fort. Mais le rouquin ne semblait pas prêt à le laisser s'enfuir une fois de plus. Il s'était alors finalement détendu, se laissant aller à cette caresse impromptue, goûtant ce contact étrange qu'il lui offrait pour la deuxième fois déjà.

  Il ne se souvenait presque plus du dernier instant où il avait pu être le centre d'une telle attention. Cela semblait remonter à si loin, des milliers d'années en son sens, au point qu'il avait oublié que cela pouvait être si bon.

  Juste être soit même pour une fois, sans masque ni obligation, rien que le plaisir de profiter d'un contact humain. Plus de faux-semblant, au moins pour quelques heures. Seulement le réconfort d'une présence.

  Et après ?

  Il ne savait pas.

  Il aurait voulu, il aurait aimé pouvoir continuer ainsi, devenir ce que le petit garçon de six ans de ses souvenirs, aurait pu être. Mais c'était impossible, il le savait, c'était un risque trop grand à prendre.

  Beaucoup trop grand.

  Trop de personne avait déjà souffert de ses faiblesses, payant de leur vie les quelques secondes de bonheur qu'il leur avait arraché et il n'avait pas le droit de laisser une telle chose se reproduire. Jamais.

  Il aurait souhaité conserver ce sentiment que Ron lui avait offert, cette sensation qui seule l'avait empêchée de basculer et pouvoir en apprendre toute la signification, en découvrir toutes les conséquences. Mais cela n'aurait été qu'égoïsme de sa part. Quelques pouvaient être ses sentiments, quelques pouvaient être ses désirs, il n'avait pas le choix. Une fois de retour à l'école il lui faudrait impérativement retrouver son apparente impudence, son regard hautain, sa fausse assurance. Il lui faudrait agir à nouveau comme avant et comme avant torturé… torturé Ron de ses remarques acerbes, des tous ses petits actes vicieux qui faisait toute sa personnalité.

  Oui… tout ce qu'il était.

  Comme son père.

  Une boule acide se forma dans son estomac à cette pensée qu'il eut du mal à repousser.

  Il savait… il savait qu'il fallait qu'il se détache du jeune homme, qu'il reforme entre eux cette barrière qu'il avait su maintenir si longtemps avant de s'écrouler, qu'il renoue les fils de la haine qu'il avait su tisser tout au long de ces années, même si au fond de lui, il ne voulait pas.

  Pourquoi ?

  Il venait tout juste de retrouver le véritable sens du mot compréhension, du mot partage et peut-être… oui peut-être même du mot amitié. Tant et tant de chose qu'il avait oublié, effacé et qu'il voulait seulement pouvoir encore goûter. Des sensations qu'il voyait lui échapper, pluie de sable coulant entre ses doigts sans qu'il ne puisse l'arrêter.

  Alors, pourquoi ?

  Il n'avait tout simplement pas le choix. Son père ne lui pardonnerait jamais une telle exaction à l'honneur de la famille, ne lui pardonnerait jamais d'avoir laisser une fois de plus ces sentiments se refléter. Et alors… dieu seul savait ce qu'il serait capable de faire.

  Draco frissonna involontairement.

  Il ne pensait pas pouvoir supporter un autre souvenir tel que ceux qui le hantaient. Tellement nombreux. Tellement plus nombreux que ceux qu'il avait avoué ! Même encore maintenant, même s'ils avaient été atténués, ils se répétaient sans cesse en lui, laissant inlassablement son esprit à vif, le torturant toujours un peu plus. Alors comment imaginer pouvoir vivre avec une nouvelle plaie ?

  Impossible.

  Quoi que puisse en dire Ron, il ne pourrait pas le supporter.

  Surtout… surtout si…

  Il ferma les yeux pour tenter d'échapper au flot d'horreur qui venaient remonter le fil de sa mémoire, pour plonger dans un autre, bien plus terrible encore.

  Des images, des images qui n'existait pas, nées de son imagination, mais aux reflets tellement réels, aux odeurs et au touché tellement proche de la vérité. Ceux du sang se répandant à flot sur un sol de pierre noire, ceux d'un corps affalé devant lui dans une pièce aux profondeurs de nuit. Un corps nu si ce n'était le voile rubis et poisseux qui le recouvrait, un corps torturé si comparable à ce qu'avait du être… ce que… Déchiré, lacéré, violenté et cet unique rayon de lune qui dansait sur son visage, sur ces cheveux… sur cette courte chevelure couleur de cuivre.

  Un gémissement.

  Une respiration sifflante.

  Presque un cœur à l'arrêt.

  Et deux yeux couleur des forêts qui s'ouvraient soudain à lui, si plein de douleurs et de reproches. Si proche de la haine.

  Et la peur.

  La peur de comprendre qui glissait en lui, aussi venimeuse qu'un serpent, son regard fuyant celui qui lui faisait face pour couler sur ses mains étrangement sombres, sur son corps étrangement dévoilé sur lequel venaient pleurer lentement des milliers de larmes rubis.

  Nooon….

  Pas… pas ça…pas lui…

  Il ne pouvait pas… il…

  Il fut soudain sorti de son cauchemar éveillé par deux mains puissantes le secouant avec force, tentant de lui faire reprendre pied à la réalité.

  _ Draco ? DRACO ?

  La voix, inquiète, résonna profondément en lui, l'obligeant involontairement à ouvrir les yeux et à échapper à ces images, pour ne plus voir que le visage angoissé de Ron qui lui faisait maintenant face.

  Un autre frisson lui parcourut l'échine alors que son propre regard se plongeait dans ses émeraudes et que sa main venait involontairement effleurer les mèches flamboyantes qui les couvraient à demi.

  _ Draco… ça va ?

  Non, non ça n'allait pas. Mais il ne pouvait pas lui dire. Il ne pouvait pas lui dire qu'il s'était vu… qu'il l'avait vu… mon dieu, pourquoi ? Pourquoi lui ? Il fallait qu'il parte, maintenant, qu'il s'éloigne avant qu'il ne fasse quoi que ce soit… qu'il ne...

  Il revoyait encore l'image de ses mains tremblantes danser devant ses yeux, couverte de sang, tellement de sang, un flot coulant sans fin. Il pouvait presque en sentir l'odeur, une senteur qu'il ne connaissait que trop bien.

  Celle de son corps et de son âme. Imprégnée dans chacune de ces cellules, jusqu'aux tréfonds même de son être, comme marqué au fer, intouchable, à jamais.

  Sans vraiment savoir comment, il se dégagea de l'étreinte du jeune homme et se redressa vivement, ne supportant même plus l'idée qu'il puisse l'avoir souillé, avant de sentir ses jambes vaciller dangereusement sous lui.

  _ Draco, non !

  Il ne se rendit compte que Ron s'était levé que lorsqu'il sentit sa main se refermer fermement sur son poignet.

  Il aurait voulu se dégager, le repousser, lui faire comprendre qu'il ne devait pas l'approcher, mais toute pensée, tout désir de fuite furent soudain stoppée par une unique phrase, à peine un souffle échappé. Quelques mots qu'il n'aurait jamais cru entendre un jour prononcer.  Quelques mots qui suffirent à le figer.

  _ J'ai confiance.

  Lentement, il se retourna pour le dévisager, peu sûr de l'existence même de ses sons qui semblaient pourtant faire écho dans la forêt.

  _ Qu… Quoi ?

  _ J'ai confiance, Draco. J'ai confiance.

  Les mots furent répétés avec assurance, bien qu'à peine souffler et il sut qu'il disait la vérité. Pourquoi, il ne savait pas, mais il semblait avoir véritablement confiance en lui. Et la seule chose qu'il trouva à faire alors, tout à sa surprise et à son incompréhension, fut de sourire de joie. Un sourire franc et chaleureux, presque rêveur, comme celui d'un enfant à qui l'on vient de promettre la lune.

  Il avait confiance.

  Tout simplement.

  Ron s'étonna d'avoir laissé échapper cette phrase. Il ne savait même pas d'où elle venait, ne comprenait pas même pourquoi il l'avait prononcé… trois fois. Cela avait seulement semblé la meilleure chose à faire.

  Mais avait-il réellement confiance ?

  Il n'en était pas sûr. Honnêtement, il n'en était pas sûr. Certes, lui et Draco étaient devenu proches ces dernières heures, seulement d'une manière qu'il n'arrivait pas bien à saisir. Ce lien était suffisamment fort pour que le jeune homme accepte de lui raconter son enfer et que lui-même veuille l'aider, veuille tout faire pour le protéger, mais il n'arrivait pas à savoir s'il était réellement prêt à mettre sa confiance en lui, ni même qu'elle était la nature exacte de leur relation.

  Quelques instants, quelques moments de faiblesses pouvaient-ils être suffisant pour effacer des années de guerres ouvertes, des années de haine même ?

  Peut-être… peut-être pas…

  Il ne lui semblait pas avoir vécu un seul jour de ces dernières années, sans détester parfaitement l'arrogant et insolant blond qui lui faisait face. L'avoir haï pour toutes ces insultes prononcées, pour tous ces coups en traître, pour toutes ces petites mesquineries qui avait fait de lui sa victime préférée.

  Pourtant, alors qui le regardait maintenant, perdu, toute la haine qu'il avait cru avoir en lui semblait avoir disparue, remplacé par un malstrom de sentiments qu'il était incapable de définir ou nommer.

  Pitié.

  Amitié.

  Attention.

  Dégoût.

  Désir.

  Il ne savait pas.

  Il était tout simplement incapable de comprendre ce qu'il éprouvait. Tout ce qu'il savait, tout ce qui importait, c'est que le jeune homme avait besoin de lui et qu'il était prêt à lui offrir cette aide pour le meilleur ou pour le pire.

  Tout… tout pour juste revoir encore une fois sur son visage le sourire qui l'illuminait doucement à cet instant.

  _ Il vaudrait mieux rentrer maintenant, souffla-t-il soudain. Les autres vont finir par s'inquiéter.

  Draco se contenta de hocher doucement la tête, puis, il dégagea doucement son bras de la poigne de Ron, pour mieux la saisir à pleine main.

  Le jeune homme ne sembla pas s'en émouvoir plus que de mesure et lui adressa même un sourire chaleureux, avant de l'entraîner à sa suite dans les profondeurs de la forêt en direction de l'école.

***

  Une chance.

  Une perle aux couleurs maintenant bigarrées, azur et feu, deux destins qui s'affrontaient et un espoir, enfin.

  Un sourire heureux naquit sur son visage quand il le vit prendre la main de son compagnon et que celui-ci ne fit rien pour la retirer. Plus encore même, lorsque, se tournant un peu dans sa direction, il put voir le reste d'un timide sourire jouer sur ses lèvres.

  Un véritable sourire, pas de ceux qu'il avait appris à porter pour les apparences, mais celui de quelqu'un qui avait retrouvé un peu d'espoir.

  Il avait eu tellement peur lorsqu'il l'avait vu prêt à sauter, tellement peur lorsqu'il avait été à deux doigts de franchir l'abîme. Dès qu'il l'avait entendu réciter les paroles de ce texte oublié, le même qui lui avait déjà échappé tant d'année auparavant, il avait compris ce qu'il allait faire, tout en sachant qu'il ne pourrait pas l'arrêter. Pas plus qu'il ne l'avait pu la première fois.

  A cette époque son père l'avait sauvé, pour le pire. Au point qu'il en était parfois venu à penser qu'il aurait mieux valu qu'il ne le trouve jamais.

  Mais cette fois… cette fois, peut-être tout pouvait être différent. Peut-être y avait-il encore une chance de le contrer.

  Peut-être pouvaient-ils encore éviter le pire.

  Le cours de ses pensées fut interrompu par une main délicatement posée sur son épaule qui le fit sursauter. Il se retourna alors doucement pour voir devant lui, une jeune fille aux longs cheveux de cuivre qui le regardait en souriant.

  _ Bonjour petit elfe, dit-elle simplement.

A suivre…

Bah oui, désolée !