Auteur : Olessya
(http:www.appleaquarius.com
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Titre : Secrets
Genre : Romance yaoi. (Hika x Aki)
Note : Se déroule après la fin du manga.
Chapitre 2Elle ferma le robinet, abandonnant les tasses encore sales dans l'évier, renonçant à l'idée de les laver maintenant. Elle avait de toute façon la journée entière pour faire la vaisselle.
Elle soupira en se laissant tomber sur le petit sofa. Elle ôta ses pantoufles et se recroquevilla sur elle-même.
Une fois de plus, elle se retrouvait seule dans le silence de sa jolie maison.
Elle essaya de feuilleter un magazine mais renonça rapidement en s'apercevant qu'elle jetait à peine un œil aux images.
Elle se leva, décidée à appeler ses amies pour leur proposer d'aller faire les magasins. Elle composa un numéro et tomba sur un répondeur. Elle raccrocha et essaya de joindre quelqu'un d'autre.
Cette fois-ci, elle eut sa correspondante mais après quelques minutes de discussion, son amie Hiroko s'excusa d'avoir déjà d'autres projets avec son mari et ses enfants.
Mari… enfants… Les week-ends en famille, voilà bien longtemps qu'elle ne connaissait plus ! Et maintenant que Akira était lui aussi professionnel, elle passait ses journées seule.
Tout ça à cause de ce maudit go ! Si elle avait su ce qu'était la vie de femme de joueur professionnel, elle n'aurait peut-être pas dit 'oui' à ce mariage il y a des années…
Un mari toujours absent, à disputer des tournois et avant cela à se préparer, se concentrer…. Ce n'était pas comme un travail ordinaire où même si les heures de bureau étaient importantes, une fois rentré, son mari aurait pu penser à autre chose. Non. Le go vous prenez entièrement nuit et jour. Elle en venait par moment à haïr ce jeu auquel elle n'avait jamais rien compris et qui lui avait volé son mari puis son fils.
Si un jour Akira ramenait une petite amie à la maison, elle ne pourrait que lui conseiller de bien réfléchir à la vie qu'elle voulait mener.
Naïvement, elle avait espéré qu'une fois à la retraite, son mari lui consacrerait plus de temps. Même si elle avait eu très peur sur le moment, elle avait béni après coup cette attaque cardiaque qui allait peut-être lui rendre son époux. Mais une fois de plus, ce maudit go l'avait rattrapé. Quand il ne jouait plus avec ses amis qui défilaient à la maison, il partait en Chine, la laissant seule à Tokyo. Elle l'avait accompagné lors de ses premiers voyages mais elle s'était vite lassée de l'attendre à l'hôtel.
Elle regarda l'horloge. Il était encore tôt mais elle n'avait aucune envie d'aller se promener seule. Peut-être qu'Akira n'allait pour une fois pas rentrer trop tard… Elle pourrait lui proposer d'aller dîner au restaurant.
Elle soupira, tournant en rond dans son salon. Elle était encore jeune, jolie et avait envie de sortir, de voir du monde. Elle regarda le petit papier punaisé au mur qui lui rappelait les horaires d'avion. Encore 26 heures et 37 minutes….
Elle sentit la colère monter en elle et de rage, elle froissa le papier.
« Egoïste ! » cria-t-elle.
Cet homme que tous admiraient n'était qu'un égoïste qui l'avait toujours fait passer après sa passion pour le go !
Elle regretta d'avoir parler tout haut. Certes, il n'y avait personne mais Koyo avait toujours était correct avec elle. Gentil, patient, fidèle, attentionné bien que tellement distant souvent… Il lui avait donné tout ce dont beaucoup de femmes auraient rêv : une belle maison dans une grande capitale une vie agréable sans aucun souci matériel, des bijoux, un fils qui faisait sa fierté….
Mais aussi cette terrible solitude. Elle était la femme de l'ombre, celle qui l'encourageait au début, qui le soutenait moralement après ses défaites, celle qui ne protestait pas quand il annulait leurs projets de voyages, de week-ends parce qu'il se qualifiait pour un tournoi prestigieux, celle qui faisait semblant de partager sa joie lors de ses victoires. Mais sa terrible déception lorsqu'il avait accepté la proposition de la ligue chinoise de go était encore présente aujourd'hui et elle ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir.
La sonnette de la porte d'entrée la tira de ses pensées.
Un peu surprise, elle se leva pour aller ouvrir, réarrangeant ses cheveux au passage, se demandant qui pouvait bien passer chez eux en plein après-midi.
Ogata passa une main dans ses cheveux pour y remettre un peu d'ordre. Encore une nuit sans dormir, à se retourner dans son lit qui laissait des séquelles physiques. Il avait une sacrée migraine et du mal à garder sa concentration. Impossible de jouer aujourd'hui et toutes ses pensées qui convergeaient vers la même personne. Pourquoi est-ce que cela se mettait à l'obséder de la sorte justement maintenant ? Qu'est-ce qui avait chang ?
Peut-être était-ce la peur de ne plus le voir aussi souvent….
Il regarda sa montre. A cette heure de l'après-midi, il avait de grande chance de trouver le Meijin chez lui. Il n'hésita pas longtemps et pressa le bouton de la sonnette.
La porte d'entrée s'ouvrit sur Akiko qui eut d'abord l'air surpris de le voir mais sourit finalement et le salua poliment.
« Vous venez voir Akira-kun ? » demanda-t-elle « Il n'est pas encore rentr »
« Non, je voulais parler avec votre mari… »
« Je suis désolée mais il est parti quelques jours en Chine. Il ne vous a pas prévenu ? »
Ogata fit appel à sa mémoire. C'était bien possible que le Maître lui en ait parlé…. Mais vu son état de fatigue actuel, il était possible que cela lui ait échappé.
« Entrez ! Je vais faire un peu de th ! Akira ne devrait pas tarder à rentrer et j'imagine qu'il sera heureux de vous voir ! »
Ogata sourit à cette dernière remarque et accepta l'invitation.
En suivant Akiko jusqu'au petit salon, il remarqua qu'elle lui rougissait à nouveau en le regardant. Il eut soudain un regard diabolique et sourit à la pensée qui venait de lui traverser l'esprit.
Le manque de sommeil lui faisait décidément perdre la tête !
Hikaru termina de ranger les pierres puis rejoignit Waya qui s'était isolé et semblait bouder.
« A voir ta tête, je devine que tu as perdu… » constata-t-il.
« Ouais. » Waya regarda ses pieds un moment avant d'ajouter : « De toute façon, ce match n'était pas important. Et toi ? »
« Je n'ai pas très bien joué. Mais j'ai gagné quand même. »
Waya haussa les épaules. Il avait visiblement décidé d'être désagréable.
« Comme toujours lorsque Toya n'est pas dans le secteur… tu es moins motivé. »
« Arrête de dire ça ! Je n'ai pas besoin de lui pour remporter mes matchs ! »
« Si ! »
« Non ! Je n'ai rien à faire de lui !»
« Si ! »
« Non ! »
Ils échangèrent des regards méchants et devinant que cette querelle aussi puérile que stérile serait sans fin s'ils poursuivaient dans cette voie, ils se turent tous les deux.
« Allons manger quelque chose ! » proposa enfin Hikaru, brisant le silence pesant qui s'était instauré.
« Non, je n'ai pas faim. Je crois que je vais rester ici pour étudier un peu. »
Hikaru lui fit un clin d'œil avant de s'éloigner :
« Comme tu veux. Ne rumine pas trop ! Tu auras d'autres occasions de battre Ochi ! »
Waya sourit à pleines dents : « J'espère bien ! Je l'affronte encore la semaine prochaine ! Et cette fois-ci, crois-moi, je ne lui ferais aucun cadeau !»
Il y eut un léger grésillement lorsqu'il approcha la flamme de l'extrémité de sa cigarette. Il recracha un nuage de fumée et jeta un regard à la jeune femme brune allongée à ses côtés dans le lit qui semblait déjà dormir.
Il en profita pour regarder tout autour de lui. C'était la première fois qu'il pénétrait dans cette chambre. Le mobilier était sommaire. Hormis le futon au centre de la pièce, il n'y avait qu'un petit coffre de bois sombre.
Il regarda les cendres de son mégot tomber sur le drap blanc et sourit.
Il se sentait plus apaisé, relaxé.
D'une façon ou d'une autre, ce qu'il venait de faire apporterait un changement. C'était peut-être la clé à un futur différent. C'était parfait ! Il fallait une issue à cette situation de plus en plus insupportable pour lui.
Avec patience, il replaça sur le goban les pierres que son geste maladroit avait déplacées. Sa main resta suspendue un instant dans le vide. Ce dernier coup… Si Shindo s'était trouvé face à lui, il aurait compris facilement la ruse. Mieux valait défendre le coin.
Un rire derrière lui le fit soudain sursauter. Il se retourna brusquement pour se retrouver face à un vieillard penché sur lui.
« Kuwabara-sensei…. »
« Hou hou hou ! Tu attends ton rival ? »
Encore sous le coup de la surprise, Akira se sentit rougir.
« Je vois bien que tu ne joues pas seul. Quel est l'adversaire invisible que tu affrontes en ce moment ? »
« Je recréais un jeu que… »
« Shindo ? » demanda le vieil homme, l'interrompant.
Akira baissa les yeux et ne répondant pas, plaça une pierre sur la goban. Il aurait voulu continuer sa partie fictive mais dans son dos, il sentait les yeux du vieux maître posé sur lui. Incapable de rester concentré, il attendit un long moment avant de jouer le coup suivant.
Il allait posé une pierre noire lorsque la porte s'ouvrit de nouveau.
« Akira-san ! Votre père est au téléphone et désire vous parler ! »
Un peu surpris, il se leva et suivit l'employé de la Nihon Ki-in dans le couloir.
Son père était en Chine pour plusieurs jours et il était étrange qu'il appelle ici. S'il voulait donner de ses nouvelles, il aurait dû téléphoner à la maison…
« Akira ? Es-tu disponible pour un match ce soir ? » demanda la voix grave dans l'écouteur.
« Oui… Pourquoi… ? »
« Alors tiens-toi prêt ! J'ai décidé d'avancer mon retour. J'ai eu un avion plus tôt que prévu. Je suis à la maison dans peu de temps. »
Akira sourit : « Je prends un taxi et j'arrive ! Je me dépêche de rentrer ! »
Sans prendre le temps de finir sa partie, le jeune homme attrapa sa veste et disparut dans l'une des cabines d'ascenseur.
(A suivre…°)