Auteur : oliv

Email : olivsfree.fr

Origine : Gundam Wing

Disclaimer : Ils ont toujours la propriété de Sunrise et compagnie

Genre : Yaoi – One shot.

Couple : 4x2, 3x1, 5xS

Duo : C'est de l'humour j'espère ?

Oliv : Bah non ?

Duo : Tu sais que tu es un grand malade ?

Oliv : Ben ça change !

Duo : Tu sais que l'on va être au moins quatre à te tuer ?

Oliv : Bah attend de voir ce qui se passe et en plus j'ai vachement soigné la déco !

Note c'est mon dernier one shot que je publierai avant un certain temps à venir deux fics à chapitres. Mais comme c'est un gros one shot je l'ai séquencé. La fin est bien là... enfin presque. J

Dépression au dessus du jardin[1]

Terre AC 208

Q : - Putain dès le matin tu commences à me faire chier !

Hurla Quatre.

D : - Qu'est-ce que j'ai fait encore ?

Lui répondit Duo d'un ton lascif.

Q : - Déjà tu squattes MA salle de bain et chaque fois je retrouve une tonne de cheveux dans le  siphon !

D : - Excuse moi je croyais que TA salle de Bain était en fait NOTRE salle de bain ! En plus si tu ne t'y étais pas barricadé dès que je suis sorti chercher une serviette dans l'armoire, j'aurais eu le temps d'enlever mes cheveux du siphon.

Q : - Je suis déjà assez en retard comme ça ! Si j'avais dû attendre, j'y serais encore à midi et moi j'ai pas que ça à foutre.

Q : - Je te rappelle que tu as TA salle de bain que l'on a fait aménager en teck parce que tu trouvais que le tadelakt était trop froid.

D : - J'oubliais il n'y a que Monsieur Winner qui travaille dans cette maison ! Oui je trouve que le tadelakt c'est froid l'hiver mais je trouve aussi que le teck, c'est trop chaud l'été.

Q : - C'est pas avec ce que rapportent tes sociétés et ce que nous coûte comme fric tes orphelinats que l'on va pouvoir gagner de l'argent. Et si tu veux prendre ta douche dans une salle de bain fraîche je te rappelle qu'il y a quinze salles de bain en marbres et vingt-cinq en tadelakt dans cette baraque.

D : - T'es bien content de les trouver mes orphelinats pour donner un semblant d'humanité à tes machines à frics et pour récupérer des abattements fiscaux ! Et si tu es pressé le matin tu n'as qu'à y aller toi dans la salle de bain d'à côté. Ça te gêne pas d'utiliser les autres salles de bains quand tu baises avec tes amants dans les autres chambres de la maison.

Quatre ne répondit rien à cette dernière remarque de Duo, il sortit de la salle de bain pour se diriger vers le dressing sans même jeter un coup d'œil à son époux. Celui-ci était assis en tailleur sur le lit, le visage sombre et les yeux aux bords des larmes. Il se leva et retourna finir sa toilette. Un claquement de porte lui apprit qu'il était maintenant seul dans leur chambre.

D : - Bonne journée Duo. Bonne journée Quatre. À ce soir Duo. Rentre pas trop tard Quat-Chan, n'oublie pas que nos amis arrivent ce soir et que comme ça fait près de dix ans qu'on les a pas vus ce serait cool que tu sois là quand ils arrivent. Promis, Duo mon amour, je serais là.

Soliloqua le natté.

Dans un soupir, il ramena l'intégralité de sa longue chevelure en arrière la divisa en trois poignées et commença à refaire sa tresse. Puis il s'habilla sobrement d'un jean et d'une chemise en soie blanche, sorti et rejoignit son repère. Comme chaque matin, il lança la visioconférence sur les trente écrans de son bureau. Alors qu'il leur faisait dos pour prendre un dossier derrière lui la lumière des écrans lui appris qu'il était déjà en ligne avec ses orphelinats. Sans se retourner il lança.

D : - Salut les filles, ne gueulez pas je sais que je suis en retard et j'ai déjà eu droit à une crise ce matin, je n'ai pas besoin d'une autre, surtout pas de vous. Je vous aime.

Lorsqu'il se retourna, il vit les têtes d'emplâtres des vingt-neuf membres du comité exécutif des entreprises Winner et en leur centre l'image de son mari crispé.

D : - Connard !

Ne pu s'empêcher de réagir Duo.

Il attrapa le blouson de cuir qui traînait toujours dans son bureau et fonça vers le patio où il garait sa moto. Il démarra et furieux, risquant de génocider une bonne centaine de marocains innocents, il fonça à travers la médina vers Gueliz où se trouvait la tour mégalomaniaque que Quatre avait fait construire pour y installer le siège social de ses sociétés sur terre.

Bien sûr l'accès aux bureaux de la direction était surveillé et interdit à toute personne étrangère à la société, bien sûr il y avait longtemps déjà que Quatre avait donné des ordres pour que l'on ne laisse plus entrer son mari. Cela n'empêcha nullement Duo se frayer un passage jusqu'au dernier étage de la tour, assommant au passage une bonne douzaine de mastodontes qui tenaient lieu de gardes du corps au blond. Enfin il fracassa la porte du bureau de la présidence en hurlant.

D : - Putain c'est pas vrai, tu n'as pas pu t'en empêcher. Il a fallu que tu recommences !

Q : - Monsieur Maxwel je vous prie de quitter ce bureau immédiatement, je suis en pleine réunion. Mes collaborateurs ont déjà bien pris conscience de votre mécontentement tout à l'heure. Je vous prie de bien vouloir faire preuve de plus de tempérance.

D : - Tu l'a fait exprès tu as prémédité ton coup. Tu as encore fait bosser tes informaticiens toute la nuit pour craquer mes visioconf tout ça pasque tu es trop radin pour te payer la même chose pour ta putain de boîte. Il va encore me falloir des jours pour tout reprogrammer. Et je fais comment en attendant ?

Duo n'eut pas le temps de finir sa plainte que quelques bras le saisirent de tous côtés et le jetèrent dehors.

Il repris sa moto et retourna chez eux. Il se rendit de nouveau dans son bureau, essaya en vain de se reconnecter via son serveur principal et au bout de quelques minutes jeta l'éponge. Il sortit alors d'un tiroir un vieil ordinateur portable, il le caressa tendrement, le déposa sur son bureau et après avoir essuyé une larme qui était parvenue à franchir le seuil de ses paupières, il l'alluma et se connecta au premier orphelinat.

Il avait pris l'habitude de prendre tous les matins des nouvelles de ses protégés. Il y passait la majeure partie de son temps.

Le reste de ses activités était géré de mains de maître par Hilde depuis L2. Il lui arrivait certes de se rendre utile en allant voir lui-même certains clients pour renégocier les contrats, mais le travail de ferrailleur, même à grande échelle ne lui procurait, plus depuis longtemps aucune satisfaction. Il conservait ses parts dans cette société uniquement pour tirer des bénéfices suffisants afin de faire vivre ses orphelinats et s'assurer une rente mensuelle des plus confortable.

Il avait toujours voulu rester indépendant financièrement. Il avait lui-même payé le riad qu'ils habitaient à Marrakech. Il s'en était remis à Quatre pour ce qui était du choix de la maison et les tractations financières mais avait tenu à fournir les fonds. La tour où se trouvaient les bureaux du blond lui appartenait aussi, Quatre en avait fait établir les plans mais Duo avait tenu à payer, c'était lui qui avait poussé son compagnon à s'installer dans cette ville donc il ne voulait pas que les entreprises Winner souffrent de son caprice.

Le choix du riad avait été la cause de leur première dispute. Duo était tombé amoureux de cette ville et de ces maisons traditionnelles marrakchies, lors d'une de leurs planques dans la capitale des Almoravides.

Il se souvenait qu'ils avaient séjourné dans une de ces petites maisons traditionnelles où quelques pièces entourent un patio au centre duquel une fontaine rafraîchie l'air de sa présence. Ce riad là n'avait qu'une pièce par côté et un étage où une coursive se promenait sur deux des côtés desservant quatre chambres. Le toit était aménagé en terrasse d'où l'on pouvait voir les monts enneigés de l'Atlas et le minaret de la Koutoubia.

C'était dans un riad de la sorte que Duo s'imaginait emménager avec son mari. Mais ce dernier trop habitué aux ors et aux marbres leur avait dégoté un immense dar[2] dans lequel il avait mis quinze jours avant de pouvoir se promener sans se perdre. C'était un immense labyrinthe de salles et de patios qui communiquaient plus où moins les uns avec les autres tous surchargés de marbres du sol jusqu'en haut de murs.

Il n'y avait qu'un espace qu'il aimait bien dans ce dar c'était ce qu'il appelait le petit palais, une espèce de riad à l'intérieur de l'autre. Il l'avait entièrement fait aménagé pour lui et c'était là qu'il passait le plus clair de son temps. Quatre ne s'y aventurait jamais sauf pour lui faire des scènes de ménage. Sa visite ne tarderait pas justement.

Et alors qu'il finissait sa conversation avec le dernier orphelinat validant quelques dossiers d'adoptions, Il fut interrompu par son époux qui entrait dans son bureau.

Q : - Eccoute moi bien, tu ne recommences jamais ce que tu as fait ce matin, c'est compris ?

D : - Ça devrait plutôt être à moi de te faire ce genre de remarque !

Q : - Moi je gagne de l'argent, toi tu en dépenses ! Il est normal de mettre les moyens les plus performants que l'on a à notre disposition pour ce qui rapporte.

D : - Parce que ma société ne rapporte pas d'argent peut être ?

Q : - Ce n'est pas pour elle que tu utilises ce système d'après ce que je sais. De toute façon le sujet et clos et je t'interdis de refoutre les pieds dans mes bureaux ! C'est clair ? Si tu as quelque chose à me dire tu me le dis en privé !

D : - Il faudrait encore que je puisse te voir de temps en temps en privé !

Q : - Il faudrait pour ça que j'ai envie de te voir et quand je vois ta tronche de joyeux dépressif avec ton sourire idiot ça me donne plus l'envie de fuir.

D : - Quatre ça peut plus durer comme ça !

Duo avait haussé le ton en répondant cela.

Q : - Tu vas encore me faire une scène de jalousie c'est ça ?

D : - Non je pense que ça sert à rien que l'on continue comme ça tous les deux.

Q : - Et bien casse-toi si c'est ce que tu veux ça me fera un boulet de moins à traîner.

D : - Mais je suis aussi chez moi ici !

Q : - Je croyais que tu l'aimais pas cette baraque ?

D : - Je croyais que tu en avais marre de Marrakech

Q : - Oui tu as raison, je vais me casser ce sera plus simple.

D : - Ils arrivent cette après-midi, tu penses pouvoir faire un effort et rester au moins jusqu'à la fin de leur séjour ?

Q : - Pour ne pas montrer l'échec de Shinigami devant Perfect Soldier !

D : - Tu es la pire des ordures, Quatre.

Q : - Avoue que tu as peur de montrer à Heero que ta vie est un échec ! Mais ne crains rien tant qu'ils seront là je jouerai encore au parfait petit couple et après on règlera les comptes. Je sais que ma société de doit du fric pour la location des bureaux. Et j'appellerai mes avocats pour qu'ils règlent la séparation de nos biens.

D : - Pourquoi on en arrive là ?

Q : - Parce que j'en ai marre de toi.

D : - C'était une connerie de se mettre ensemble !

Q : - C'est clair.

Le ton était enfin redescendu d'un cran.

D : - On était de si bons amis !

Q : - T'inquiètes pas ça pourra peut-être revenir.

D : - On a eu tort de croire que l'on pourrait devenir plus l'un pour l'autre.

Q : - Les autres y sont bien arrivés !

D : - Ils devaient s'aimer avant !

Q : - Bon allez, je te laisse, je retourne au boulo.

D : - Tu ne veux pas déjeuner avec moi ?

Q : - Non Duo vraiment pas !

Sur ces mots, le blond tourna les talons et quitta la pièce. Duo se retourna ver son ordinateur portable en caressa les touches, l'éteignit et sorti à son tour de la pièce.

Quand il pénétra dans le patio, il se ravisa.

D : - Merde Hilde

Puis il revint sur ses pas ralluma le portable et appela Hilde.

Hi : - Salut vieux frère... Ouch ça va pas toi !

D : - C'est bon ça va aller !

Hi : - Tu te moques de moi là, on dirait que tu viens d'enterrer père et mère.

D : - C'est la seule catastrophe qui ne peut pas me tomber dessus aujourd'hui.

Hi : - Tu t'es encore engueulé avec Quatre ?

D : - Je crois que cette fois ci c'est la bonne !

Hi : - Mais non dit pas ça ! Ça va s'arranger !

D : - Non on va vraiment se séparer ! Il devrait mettre ça entre les mains de nos avocats cet aprèm.

Hi : - Je peux te parler franchement ?

D : - Il y a des fois où j'ai réussi à t'empêcher de le faire ?

Hi : - C'est pas plus mal !

D : - Comment ça ?

Hi : - Duo tu sais très bien que vous passiez votre temps à vous engueuler et que vous ne vous êtes jamais vraiment aimé !

D : - Mais j'ai tout fait pour que ça se passe bien !

Hi : - C'était foiré d'avance, on ne peut jamais rien faire pour ça. Ça a toujours été voué à l'échec.

D : - Je te remercie ça me  remonte vachement le moral.

Hi : - Je ne vais pas te mentir pour te faire plaisir ! Et si j'ai bien compris Heero arrive cet aprèm c'est plutôt un  bon signe du destin.

D : - C'est clair ! Il  vient avec son petit ami avec lequel il file le parfait amour depuis plus de huit ans.

Hi : - Ça j'ai jamais compris comment tu avais réussi un coup pareil : le laissé filer en pensant qu'il était hétéro et qu'il se retrouve un an plus tard fiancé à Trowa.

D : - J'étais pas fait pour lui c'est tout !

Hi : - Donc ça va être dur pour toi ! Tu veux que je vienne te remonter le moral ? Je t'aiderai à faire front !

D : - T'es un amour mais ce sera pas la peine. Même accompagné de Trowa, sa présence me fera du bien et puis je suis aussi content de revoir Trowa.

Hi : - Oui mais toi tu vas t'empresser de retomber amoureux d'un certain ancien pilote de gundam brun aux yeux bleus.

D : - Promis je ne retomberai pas plus amoureux de lui que je ne le suis encore.

Hi : -  Ce qui est déjà trop !

D : - Et puis il y a aussi Sally et Wufei donc ça devrait aller. Je préfère que tu t'occupes de la société, je pense que je vais pas avoir la tête à ça ces prochains jours.

Hi : - Excuse moi de parler de ça maintenant mais ça va se passer comment à ce sujet ?

D : - Les actions que nous avons, tous comme les biens immobiliers sont en nom propre. Donc il n'y aura aucun problème à ce niveau-là. Je garderai les parts que j'ai dans la Winner, ça me fera des dividendes suffisants pour les orphelinats.

Hi : - Et pour ta société ?

D : - Notre société ! Elle te doit plus qu'à moi ! Il est fort à parier que Quatre ne voudra pas revendre ses parts de la Wings inc. Par contre, je sais que tu as des fonds alors si tu veux bien je voudrais te vendre mes parts ça te fera un peu plus de 50% des parts tu seras tranquille.

Hi : - Mais toi ?

D : - Moi je vais avoir besoin de fonds pour racheter les parts que Quatre a dans les orphelinats.

Hi : - Et tu vas vivre de quoi après ? C'est même pas sûr que les dividendes de la Winner te suffisent pour les orphelinats.

D : - Quatre va partir, je mettrai ses bureaux en location, ça devrait coller avec ça. Pour le reste, je ne sais pas ! Je pourrais toujours vendre le riad.

Hi : - Ce serait con !

D : - Bof il sera définitivement trop grand pour moi tout seul ! Et on en n'est pas là !

Hi : - De toute façon c'est pas comme si tu ne pouvais pas t'en sortir tout seul !

D : - Merci Hilde je dois t'avouer qu'avec Quatre qui passe son temps à me rabaisser je me sentais un peu à la ramasse.

Hi : - Allez bouge-toi ! Et surtout ne t'inquiètes pas pour la Wing, je m'occupe de tout.

D : - Je te rappelle bientôt !

Hi : - Je te l'interdis, prends des vacances ! Et embrasse Heero de ma part ça te fera une mauvaise excuse pour le faire.

D : - Peste !

Hi : - Moi aussi je t'aime.

D : - Je t'embrasse Hilde

Hi : - Moi aussi.

Il rabaissa l'écran du laptop et sorti dans le patio. Il enleva sa chemise et son jean et plongea dans l'eau fraîche du bassin du patio. Il  fit quelques brasses pour se détendre et pour que l'eau douce vienne calmer le feu que les larmes avaient fait allumées sous ses yeux. Il resta ainsi un long moment, ne pensant plus à rien, s'arrêtant parfois sur le dos faisant la planche les yeux perdus dans l'immensité bleu de ciel.

Puis il sortit de l'eau et rejoignit la petite cuisine de son petit palais. Il fit chauffer de l'eau pour se préparer un thé à la menthe et disposa quelques cornes de gazelles dans une assiette. Il retourna chercher ses clopes sur son bureau et retourna chercher sa collation. Il aimait beaucoup ce plateau en argent, il se servait toujours de celui-là. Un artisan du souk lui en avait gravé cinq, un à l'effigie de chaque gundam. Mais il n'utilisait que celui dont l'illustration représentait des ailes. Il déposa dessus un verre, la théière et l'assiette et retourna à côté du bassin, il s'installa dans sur un transat et se servit un verre de thé.

Quelques cornes de gazelles et quelques verres de thé plus loin, il décida de bouger un peu, il remit son jean et sa chemise. Il ressentait un sentiment étrange, comme de l'apaisement, comme si son corps lui-même ne réclamait ce qui venait de se passer avec Quatre. Ces derniers mois avaient été si éprouvants et si violents que ça l'avait vidé. Maintenant il pourrait enfin se retrouver. Encore quinze jours à jouer la comédie du parfait petit couple, puis les masques pourraient tomber et il se retrouverait peut-être seul mais au moins détendu et sans cette crainte quotidienne des crises et des peurs de surprendre une fois de plus Quatre avec un amant.

Il regarda sa montre, il lui restait une bonne heure à tuer avant que ses invités ne débarquent. Il ne savait pas trop quoi faire et commençait à s'ennuyer ferme. Il se rendit compte que cette sensation lui été devenu totalement étrangère depuis quelques années.

Il ne pouvait se résoudre à penser que Quatre allait lui manquer, pourtant malgré toutes les souffrances qu'il avait enduré savoir que le blond ne serait bientôt plus à ses côtés fit naître en lui une peine immense. C'était totalement illogique, il ne l'aimait plus, si jamais il l'avait vraiment aimé un jour. Il ne comprenait plus ce qui se bousculait dans sa tête. Quelques secondes plus tôt il ressentait clairement une libération, mais là maintenant il y avait quelque chose d'autre qui le bouleversait sous cette masse de cheveux châtains.

Une espèce de peur sourde était en train de naître en lui. Oui c'était bien cela qu'il ressentait de la peur ! Peur du vide, peur de rester seul. C'était cette même peur qui quelques années plus tôt l'avait conduite à vivre avec Quatre. Et là dix ans plus tard, il se retrouvait face au même problème, il allait devoir vivre seul. Ces pensées lui donnèrent la nausée et il se mit à tituber en marchant sans but dans les pièces de sa maison. Il fallait qu'il s'occupe, qu'il trouve n'importe quoi à faire pour remplir ce vide.

Il reprit son blouson et décida d'aller lui-même faire quelques courses pour accueillir au mieux ses invités. Il laissa quelques consignes à Leila et prit le chemin de la place Djema El Fna.

Il passa par Zitoun Jedid acheter quelques amandes pour l'apéro puis se rendit à la pâtisserie des Princes où, comme à son habitude, il fit une razzia parmi ses petits-fours favoris. Chargé de quelques kilos de gâteaux et d'amendes, il se promena sur la place où les stands de bouffe remplaçaient peu à peu les charmeurs de serpents et les conteurs. Il s'assit au numéro 56 et demanda un bol de soupe.

Le ciel commençait à prendre des teintes orangées, dans quelques minutes, la nuit serait tombée et la place aurait définitivement, pour la soirée du moins, cette allure de taverne à ciel ouvert en pagaille. Il aimait bien venir dîner ici, il le faisait toujours seul Quatre détestant cela plus que tout. Certes l'hygiène n'était pas le premier souci sur les stands, certes le plus souvent il fallait être peu regardant sur la propreté des bancs sur lesquels on s'asseyait, certes c'est sur son jean que l'on finissait toujours pas s'essuyer les mains, mais l'ambiance y était magique et chaleureuse. Tout le monde parlait avec tout le monde, il n'y avait plus là de caste sociale, plus de barrières de couleur de peau, d'origine ni de religion. Ce vaste bazar était l'endroit du monde où aucune guerre aucun conflit ne pouvait être concevable. On y mangeait pour rien et même les plus pauvres pouvaient dîner à leur faim.

1-Dépression au dessus du jardin (paroles et musique Serge Gainsbourg)

2- Un riad c'est une maison traditionnelle, un dar c'est un très gros riad. Ça tiens plus du palais que de la maison. S'il y a d'autres termes qui vous sont inconnus, je vous propose de vous rendre sur le site suivant où tout est très bien expliqué.

www.immobilier-maroc.com