Auteur : oliv

Email : olivsfree.fr

Origine : Gundam Wing

Disclaimer : Ils ont toujours la propriété de Sunrise et compagnie

Genre : Yaoi – One shot.

Couple : 4-2-4, 3-1-3, 5xS

Le petit palais

Pendant ce temps-là, un japonais cherchait un américain dans une vaste demeure à Marrakech.

Il avait enfin trouvé la petite porte dérobée qui conduisait au petit palais de Duo. Il avait du tout d'abord longer un long couloir, descendre quelques marches puis pousser une porte qui donnait sur un patio.

La décoration changeait énormément par rapport au reste de la demeure, les stucs se faisaient plus discrets et le marbre omniprésent était ici remplacé par des zelliges aux murs et un carrelage bleu au sol. Le premier patio restait de bonne dimension, il était planté de bananiers, de dattiers et de rosiers au centre une fontaine en zelliges rappelait sa présence par un fin chuchotement d'eau. Heero remarqua une moto garée à côté d'une porte qui semblait donner sur la rue.

En face de lui une grande porte en bois ouvrait sur un salon. Il pénétra sans bruit dans cette pièce. Elle était meublée sobrement à la marocaine avec des banquettes recouvertes de nombreux coussins de divers tons de rouges qui se mariaient merveilleusement bien avec les bois et les cuivres. Le plafond était lui-même somptueux entièrement sculpté et peint de petits motifs géométriques. Le tout était éclairé par quelques lampes en peau rouges.

De l'autre côté, le salon donnait sur un bhou où avaient été disposés d'un côté une table en zelliges et quatre fauteuils en fer forgé noir recouverts de tissus blanc cassé, de l'autre trois banquettes formaient un U. Le second patio, sur lequel s'ouvrait le bhou, était de taille beaucoup plus modeste. Un petit bassin en occupait presque tout l'espace, il ne restait que peu de place autour, le propriétaire des lieus y avait disposé deux chaises longues. Entre les deux transats un plateau portait les restes d'une collation. Le regard Heero fut attiré par le dessin ciselé dans l'argent : les insignes de son gundam. Il continua son inspection par la petite pièce qui se trouvait à sa gauche, c'était la cuisine, il n'y découvrit pas plus de trace de son ami.

La pièce faisait face au bhou était beaucoup plus vaste. Ses murs étaient couverts d'étagères où s'entassaient un nombre impressionnant de dossiers. Il s'agissait sans nul doute du bureau du natté. Confirmant cela il vit au fond de la pièce un immense plan de travail au-dessus duquel montait un mur d'écrans. Sur le bureau le japonais aperçu une vieille connaissance.

Il quitta la pièce et chercha du regard l'escalier qui montait au premier étage. Il découvrit celui-ci à gauche du bhou. Il grimpa l'escalier en bejmat pour se retrouver sur la coursive qui surplombait le patio. Il rentra dans la première pièce qui se trouvait au-dessus du patio. C'était une vaste chambre toute décorée de bleu, il en fit rapidement le tour. Elle était visiblement inoccupée. Pas un seul vêtement dans le dressing et pas un seul produit d'hygiène corporelle dans les salles de bains. Pourtant le lit était fait et du linge de toilette était disposé dans les salles de bains, une en tadelakt l'autre en teck.

Il continua sa visite en passant par un petit salon qui se trouvait au-dessus de la cuisine et qui s'ouvrait sur le patio via de grandes arcades. Les deux pièces qu'il trouva de l'autre côté ne lui donnèrent pas plus d'information sur la présence de Duo dans ces lieux. Il s'agissait de deux petites chambres simplement pourvues d'un lit et d'une petite salle de bain en tadelakt. Il revint dans le salon sur la coursive pour emprunter l'escalier qui semblait conduire à la terrasse sur le toit. Il n'y avait là que quelques chaises longues, des fauteuils en osiers et des petites tables basses.

Assise à cheval sur la rambarde, lui tournant le dos une silhouette semblait regarder fixement l'horizon. La lune pleine et haute éclairait les alentours, et quand ses yeux se furent habitués à l'obscurité, il put percevoir à l'horizon les monts enneigés de l'Atlas.

D : - C'est toujours aussi beau hein ?

H : - Hn !

D : - Heero ?

H : - Excuse moi ! Tu pensais que ce serait quelqu'un d'autre ?

D : - Merci d'être venu. Je ne suis pas encore habitué, je sais que c'est stupide et vain mais je m'étais dit qu'il n'y avait que Quatre pour me retrouver là.

H : - C'est lui qui m'a donné la direction. Tu préfères que je te laisse seul ?

D : - Non reste. Finalement je préfère que ce soit toi.

Heero s'approcha un peu plus près de son ami qui ne s'était même pas retourné. Il enjamba la rambarde pour s'installer à califourchon dans son dos. Il passa les bras autour de la taille de Duo et le serra contre lui. Celui-ci se laissa aller contre le japonais et mis ses mais sur les siennes.

H : - Ça ne va pas fort entre toi et Quatre, je me trompe ?

D : - On va se séparer.

Duo raconta alors les événements de sa vie avec le blond des plus anciens aux plus récents. Heero ne l'interrompit pas une seule fois l'écoutant avec attention et le caressant de temps à autre quand il sentait que son ami était au bord des larmes. Quand Duo mit fin à son exposé, ils restèrent encore l'un contre l'autre laissant le silence finir d'apaiser la peine du châtain.

H : - Tu l'as gardé.

D : - Hn ?

H : - J'ai un peu visité ton petit palais et je suis rentré dans ton bureau. Il y avait un portable sur la table.

D : - Oui c'est bien lui. Quand on s'est quitté après la guerre, je t'avais demandé quelque chose qui me ferait toujours penser à toi, tu ne pensais quand même pas que je l'aurais jeté.

H : - Non mais tu aurais pu l'oublier. Quand tu m'avais dit que tu voulais garder quelque chose de moi auprès de toi, j'avais espéré que tu choisisses autre chose.

D : -  Je sais que tu y tenais beaucoup. Je ne pensais pas que tu accepterais.

H : - Duo, je pense qu'il faudrait que l'on retourne avec les autres. Wufei s'en veut à mort.

D : - Tu as raison le pauvre, il n'y est pour rien.

H : - Le tact légendaire de Chang Wufei !

D : - Sans parler de ce que va lui faire subir Sally si je ne le dédouane pas tout de suite.

À contrecœur Duo sorti des bras de Heero et lui tendant la main il l'invita à le suivre. Duo n'entendit pas Heero souffler un merci. Mais quand ils firent tous les deux debout, l'américain laissa échapper ses sentiments et pris chaleureusement son ami brun dans ses bras.

D : - Heero tu ne peux pas savoir le bien que ça me fait que tu sois là.

H : - Je suis très content te retrouver moi aussi.

D : - Tu aimes mon petit palais ?

H : - Beaucoup. C'est ta chambre ?

Heero désignait du doigt la porte de la pièce qu'il avait visité quelque temps auparavant.

D : - Ça va le devenir ! Je ne m'en servais jusque-là que quand Quatre partait pour plusieurs jours.

H : - Duo je voudrais aussi te demander quelque chose.

D : - Tout ce que tu veux Hee-Chan.

H : - N'en veut pas trop à Trowa. C'est assez dur entre nous en ce moment et s'il est assez froid envers toi ce n'est que de ma faute. C'est pas la joie entre nous en ce moment.

Duo ne voulant pas mettre son ami mal à l'aise ne posa pas de question. Il promit qu'il ne s'était rendu compte de rien et lui dit que tout allait bientôt s'arranger entre eux. Ils rejoignirent alors les autres dans la salle à manger.

Dernier round

Quand ils entrèrent dans la pièce, des regards se fixèrent sur eux. Quatre regarda Duo presque tendrement, Trowa foudroya Heero de ses yeux émeraude, Sally jeta un œil noir à Wufei qui lui scrutait le fond de son assiette. Duo se rendit alors compte que le japonais le tenait toujours pas la main. Il la lâcha rougissant un peu et posa une main affectueuse sur l'épaule de Wufei.

D : - Arrête de te ronger les sangs. Tu n'y es pour rien. C'est toute cette pression qui avait besoin de s'évacuer. Ce serait arrivé tôt ou tard. Finalement tu as bien fait de la sortir ta connerie.

W : - Merci Maxwel. Je suis vraiment confus. Je comprendrais que tu ne me pardonnes jamais.

D : - Arrêtes tes bêtises. Comment je pourrais en vouloir à un ami qui va donner mon prénom à son fil et me faire son parrain ?

Le feu dans le regard de Sally se calma et Wufei redressa le nez.

D : - Bon c'est pas tout ça, mais je vais aller me coucher, la journée a été assez éprouvante.

Sur l'invitation de Duo, les six amis se quittèrent pour rejoindre leurs chambres respectives.

Dans la chambre de Duo et Quatre la tension était à couper au couteau.

D : - Je pense que tu préfères que j'aille dormir au petit palais, je viens juste chercher quelques affaires. Je prendrais le reste demain.

Q : - Bonne idée.

D : - Tu aurais pu faire un effort et rentrer plus tôt ce soir.

Q : - C'est sûr, qui ne serait pas impatient de retrouver son futur ex-mari pour une énième crise de la journée.

D : - N'inverse pas les rôles Quatre !

Q : - N'empêche que tu aurais pu être plus discret avec Heero.

D : - Quoi ?

Q : - Avant que tu te jettes sur lui, il n'a peut-être pas eu le temps de te raconter que ça ne va pas mieux entre eux que ça ne va entre nous.

D : - Il m'en a touché un mot. Mais je ne me suis pas jeter sur lui, tu es ridicule.

Q : - Il vaut mieux pour toi de toute façon. Trowa nous a dit que Heero était amoureux depuis toujours de la même personne.

D : - Et alors ça ne m'empêchera pas de passer des moments agréables avec lui. On a pas nécessairement besoin de baiser ensemble pour passer du bon temps.

Sur ces mots Duo claqua la porte se la chambre pour rejoindre son petit royaume.

A quelques murs de là une autre discussion animée troublait le calme d'une autre chambre.

W : - Je suis désolé. Je suis déshonoré.

S : - Arrête avec tes âneries. Duo ne t'en veut pas le moins du monde et au contraire je pense que tu as peut-être permis à quelque chose de se passer.

W : - Tu penses que Heero et Duo se seraient enfin rapprochés.

S : - Visiblement vu ce qui se passe dans leurs couples, ils n'ont pas compris le message de les nommer tous les deux parrains de Duo. Par contre quand ils sont revenu ils se tenaient la main.

W : - Ils sont tellement buttés l'un et l'autre qu'ils ne s'en sont sûrement pas rendu compte. Je suis certain qu'ils vont encore avoir besoin d'une bonne cinquantaine d'année pour s'avouer leurs sentiments.

S : - Ça te dirais pas d'aller passer quelques jours à Essaouira ?

W : - On vient juste d'arriver, on ne va pas les laisser en plan comme ça !

S : - Justement en les laissant seuls, je pense que les choses peuvent se révéler plus vite. À mon avis ils ne resteront pas tous les quatre ici très longtemps de toute façon. Trowa a clairement dit qu'il n'était pas sûr de rester très longtemps.

W : - Donc demain on les abandonne pour aller à la mer on y reste quelques jours et l'on revient quand ?

S : - On peut partir deux jours et si on voit que ça va toujours aussi mal on repart pour Zagora, Meknes... On trouvera bien quelque chose à faire suffisamment loin !

W : - On ne les a pas vus depuis dix ans. J'aimerais bien profiter de leur compagnie !

S : - On en profitera nettement mieux quand ils arrêteront de se taper dessus.

W : - Mais...

S : - Chut et dors !

W : - Bonne nuit !

S : - Bonne nuit petit dragon !

Le calme revint dans cette partie du riad.

Dans une chambre un peu plus isolée l'animation du dialogue était sur un autre registre.

T : - Alors ça y est, tu es content tu l'as enfin !

H : - Hn ?

T : - Tu pourrais répondre par des phrases quand je te parle !

H : - Je ne comprends pas ce que tu veux dire !

T : - Parce que tu penses que je t'ai pas vu lui tenir la main ?

H : - Tu ne vas pas me reprocher ça ? Il est complètement perdu. Il a le moral à zéro.

T : - Et tu en as profité pour lui sauter dessus.

H : - Non ! Justement. Je ne vais pas profiter de sa faiblesse pour en abuser.

T : - Alors je vais encore avoir droit à tes hurlements toute la nuit.

H : - Si tu veux je peux aller dormir ailleurs, ce ne sont pas les chambres qui manquent ici.

T : - Ça serait une excellente idée. Et d'autant excellente si ça pouvait être définitif.

H : - Ce qui m'étonne le plus c'est que tu ne sois pas déjà avec Quatre en train de le consoler.

T : - Quatre n'est pas une lavette comme toi ou Duo. Il sait se tenir lui.

H : - j'avais oublié à quel point il était parfait, pourtant ce n'est pas faute de te l'entendre dire à longueur de journée.

Heero claqua la porte et se dirigea d'un pas décidé vers une autre chambre.