Chapitre 2 : Rencontres dans le Poudlard-Express
Val Enriksen n'aimait pas son prénom complet. Valentin à la rigueur, mais Valentinien... Soit, c'était le nom d'un empereur romain, mais Val n'avait rien d'un empereur, romain ou pas. Et puis on s'était mis à l'appeler Val, comme ça, tout court; cela lui était resté. C'était un adolescent de taille moyenne, à l'apparence solide, voire rablée, cheveux châtains foncés et lunettes révélant la myopie des yeux brun-verts. Non pas qu'il en fût toujours ainsi; Val était issu d'une longue lignée de Métamorphmagi, et il avait hérité du don de ses ancêtres. Son Père, lui aussi un Métamorphmagus, lui avait appris l'art de changer son apparence presque instantanément, art qu'à quinze ans et demi il maîtrisait à merveille, bien qu'il n'y eut pas souvent recours. Il avait en outre une excellente mémoire, une grande facilité dans les sortilèges, et avait joué comme batteur dans léquipe de Quidditch du collège Zauberstein. Et maintenant que ses parents avaient déménagé en Angleterre, il allait devoir continuer ses études dans la célèbre école de sorcellerie de Poudlard, où étudiait le non moins célèbre Harry Potter, le Survivant. Bon, il n'était pas un fan de Harry Potter, mais ça lintéressait quand même de pouvoir rencontrer celui qui avait fait disparaître Celui-Qui-Ne-Doit-Pas-Etre-Nommé. Et puis il y avait toutes ces rumeurs qui couraient sur Potter et le Tournoi des Trois Sorciers, sur la disparition dun élève. Voila à quoi pensait Val Enriksen sur le quai 9 3/4, en attendant le Poudlard-Express. Comme le train allait bientôt partir, il regagna son compartiment. Quelques instants plus tard, une jeune fille dorigine asiatique, au longs cheveux noirs, passa la tête dans le compartiment :
«Les places, elles sont libres ?» questionna-t-elle en montrant les autres sièges, plus ou moins occupés par les bagages de Val, à savoir deux malles, un sac à dos, un étuis à balais, et une cage où un faucon dardait son regard noble et perçant sur les nouveaux arrivants. En plus de la jeune fille, il y avait un garçon, dune quinzaine d'années, les cheveux longs, et coiffés en catogan, et une deuxième jeune fille à l'air énergique, qui devait aller sur ses treize ans, et qui était vraisemblablement la soeur du garçon au catogan.
«Oui, oui: c'est libre» répondit Val tout en commençant à déplacer ses affaires «Val Enriksen, je vais entrer en cinquième année» poursuivit-il en s'asseyant.
«Cho Chang» dit la jeune fille, poursuivant les présentations. «Je suis préfète à Serdaigle» ajouta-t-elle. Elle lui apprit aussi qu'elle jouait comme attrapeuse dans l'équipe de Quidditch de sa maison.
«C'est le pire poste au Quidditch» confirma Val. Le garçon au catogan se nommait Iain McTilburt, lui aussi à Serdaigle, et était poursuiveur. Sa petite soeur, Célia, était à Poufsouffle. Val avait depuis deux ans eu une correspondance régulière avec un élève de Poudlard, il connaissait donc déja les attributions et les préférences des quatres maisons, et avait entendu parler du tournoi de Quidditch inter-maisons et de la Coupe des Quatres Maisons.
«Dis-moi, Val» fit Iain, «on ne s'est jamais croisé dans les couloirs de l'école; c'est ta première année ici ?»
«Oui, avant j'étais à Zauberstein, dans les Alpes austro-suisses. C'est une école similaire à Poudlard, mis à part quelques petites choses; par exemple, les élèves ne sont pas répartis entre plusieurs maisons, et le tournoi de Quidditch regroupe une douzaine de petites équipes formées par les élèves. J'espère que je pourrai intégrer une équipe, même comme remplaçant. Je jouait comme batteur à Zauberstein.»
«Aha, je comprends mieux ton accent maintenant. Pour ce qui est du poste de batteur, à Gryffondor, aucune chance» affirma Iain, «les jumeaux Weasley ne sont jamais malades, et ensembles, ils sont les meilleurs batteurs de l'école, mais ils vont devoir trouver un nouveau gardien. A Serdaigle, Woolalong et O'Brian ont quitté l'école, il nous faut donc un gardien et un batteur. Chez Poufsouffle, il leur faudra un nouvel attrapeur maintenent que Diggory n'est plus là, et peut-être qu'ils changeront aussi quelques autres joueurs; et à Serpentard, ils devront remplacer Derrick et Bole, qui ont fini leurs études.»
«A propos» dit Val, «des rumeurs courent; il paraît qu'il s'est passé quelquechose l'année dernière, en Juin, à la fin du Tournoi des Trois Sorciers...»
Iain et Célia échangèrent un regard où se mélaient la peur et l'indécision; Cho avait l'expression de quelqu'un qu'on aurait frappé au moment où il s'y attend le moins.
«Qu'est-ce qui ne va pas, Cho ?» demanda Val. Elle était au bord des larmes.
«Cho sortait avec Cédric Diggory, le champion de Poudlard pour le Tournoi des Trois Sorciers...»
«Attends voir» interrompit Val, «est-ce qu'il n'y avait pas eu toute une histoire à ce sujet, parce que la Coupe de Feu avait désigné deux champions de Poudlard, et qu'Harry Potter était le deuxième champion ?»
«Exact» reprit Célia,
«Alors...»
«Oui, si les rumeurs sont vraies, Tu-Sais-Qui serait de retour» lacha Iain; «mais le Ministère dément avec énergie.»
«Et vous, fit Val, qu'en pensez-vous ?»
«Pour l'instant, on fait confiance à Dumbledore. Après tout, il n'y a qu'à Poudlard qu'on sera vraiment en sécurité.» répondirent Iain et Célia. Pendant qu'ils parlaient, Cho s'était mise à sangloter doucement.
«Excuse-moi, Cho, je savais pas» dit Val en tendant un mouchoir à Cho, qui épongea ses larmes. Elle essaya maladroitement de sourire à travers ses larmes :
«Non, tu ne pouvais pas savoir, alors...»
«Val» interrompit Célia pour changer de sujet, «c'est pas un peu inhabituel, d'avoir un faucon comme animal de compagnie, et pour le courrier ?»
«En Angleterre peut-être, mais ici, les montagnes ne sont pas aussi hautes qu'en Suisse ou en Autriche; dans les Alpes, on utilise plutôt des aigles, des busards et des faucons, qui sont beaucoup mieux adaptés au vol en haute altitude, et plus rapides. Et puis les Moldus risquent moins de remarquer un faucon ou un busard en pleine journée qu'un hibou.» rétorqua Val; «Celui- ci» fit-il en ouvrant la porte de la cage du faucon, qui vint se percher sur son épaule, «se nomme Horus. Je sais, c'est pas très original, mais c'est tout ce que j'ai trouvé comme nom convenable. Mais parlez-moi plutôt de Poudlard; je veux tout savoir, et surtout ce qui concerne le tournoi de Quidditch.»
«Et bien cette année, il va y avoir du changement; ça fait un an qu'on n'a pas touché le Souaffle; il y a deux années à remplacer, alors les selections vont être une vraie boucherie, avec tout ceux qui voudront s'y présenter et qu'il faudra éliminer.
Iain parla pendant une bonne vingtaine de minutes sans discontinuer sur le Quidditch, à peine interrompu par Cho ou par Célia; quand il se fut (enfin !) essouflé, on passa aux professeurs, puis aux week-ends à Préaulard.
«Tu verras, avec Rogue» dit Célia, «c'est une vraie teigne : il enlève toujours des points aux autres maisons pour des broutilles, et ne fait rien quand un Serpentard loupe complétement sa potion; enfin, il enlève plus de points à Gryffondor qu'à Poufsouffle et Serdaigle réunis, je les plaindrait presque, si ça n'augmentait pas nos chances de gagner la Coupe des Quatres Maisons. Par contre Flitwick, c'est un prof en or ! Vous avez de la chance que ce soit le responsable de votre maison. Vous avez une idée, reprit-elle après une courte pause, de qui pourrait être le prochain prof de défense contre les forces du mal ? Pourvu que Dumbledore ne donne pas le poste à Rogue.»
«Moi, je pencherais plutôt pour Maugrey, ou peut-être Lupin, s'il accepte de revenir.» fit Cho. La discussion dura si longtemps, que :
«Excusez-moi, mais je dois aller chercher mon repas; on a loupé la vendeuse de friandises.» dit Val, qui prit la direction de l'extrémité du train. Chemin faisant il entendit une conversation plutôt agitée :
«...peur, le cadavre de Diggory, Granger ?» faisait une première voix, trainante, méprisante.
«Toi par contre, ça a dû te réjouir, Malfoy.» répondit d'un ton neutre une voix féminine.
«Et ton père, Malfoy, qu'est-ce-qu'il dirait s'il entendait parler de toutes tes petites combines?» renchérit une voix en pleine mue, presque hargneuse, celle de quelqu'un en colère. La première voix reprit, menaçante :
«Faites attention, Weasley et Granger; je vous ai déjà prévenu : le Seigneur des Ténèbres est de retour, et ses premières victimes seront les amis des Moldus et les Sang-de-Bourbe !»
A ce dernier mot, on entendit trois personnes bondir sur leurs pieds, et l'air se chargea d'électricité statique. Val, qui avait sorti sa baguette, se rapprocha encore du compartiment, alors que la troisième voix siffla rageusement :
«Des excuses, Malfoy, des excuses, sinon...»
Une quatrième voix, à peine moins en colère, mais plus froide, l'interrompit :
«Laisse, Ron, cette sale petite fouine n'en vaut pas la peine... Allez Ron, ne lui fait pas ce plaisir !»
«Tu vas me payer ça, Potter; personne ne traite un Malfoy de fouine impunément; quand je ressortirai, on ne te reconnaîtra pas !»
Entretemps, Val était arrivé aussi silencieusement que possible à la porte du compartiment; six personnes s'y trouvaient. D'un coté se tenait le garçon à la voix trainante qui s'était fait appeler Malfoy, flanqué par deux élèves à l'aspect stupide, mais dont les silhouettes démontraient qu'ils compensaient la tête par les muscles; Malfoy était sur le point de sortir sa baguette. De l'autre coté, visiblement les premiers occupants du compartiment, venaient de se lever un grand garçon aux cheveux roux et à la silhouette dégingandée, rouge de colère, apparemment Ron Weasley; une jeune fille qui était sans doute possible Miss Hermione Granger, et un garçon noiraud, mal coiffé, partant des lunettes; certainement Potter, la quatrième voix. Val prit très vite son parti, Sang-de-Bourbe est un terme profondément méprisant et insultant et Val n'aurait pas hésité à attaquer la première personne qui en aurait insulté une autre avec ces mots; ce qu'il allait faire...
Malfoy vit soudain le monde grandir autour de lui, puis il se rendit compte avec horreur que c'était lui qui rapetissait; ni lui ni ses deux gorilles ne pipèrent mot quand Val les saisit pour les enfermer dans un bocal, pas plus qu'ils ne tentèrent de s'échapper.
Val se tourna vers Harry Potter, Ron Weasley et Hermione Granger, et leur dit avec un petit sourire ironique :
«Si je dérange, dites-moi.»
Val Enriksen n'aimait pas son prénom complet. Valentin à la rigueur, mais Valentinien... Soit, c'était le nom d'un empereur romain, mais Val n'avait rien d'un empereur, romain ou pas. Et puis on s'était mis à l'appeler Val, comme ça, tout court; cela lui était resté. C'était un adolescent de taille moyenne, à l'apparence solide, voire rablée, cheveux châtains foncés et lunettes révélant la myopie des yeux brun-verts. Non pas qu'il en fût toujours ainsi; Val était issu d'une longue lignée de Métamorphmagi, et il avait hérité du don de ses ancêtres. Son Père, lui aussi un Métamorphmagus, lui avait appris l'art de changer son apparence presque instantanément, art qu'à quinze ans et demi il maîtrisait à merveille, bien qu'il n'y eut pas souvent recours. Il avait en outre une excellente mémoire, une grande facilité dans les sortilèges, et avait joué comme batteur dans léquipe de Quidditch du collège Zauberstein. Et maintenant que ses parents avaient déménagé en Angleterre, il allait devoir continuer ses études dans la célèbre école de sorcellerie de Poudlard, où étudiait le non moins célèbre Harry Potter, le Survivant. Bon, il n'était pas un fan de Harry Potter, mais ça lintéressait quand même de pouvoir rencontrer celui qui avait fait disparaître Celui-Qui-Ne-Doit-Pas-Etre-Nommé. Et puis il y avait toutes ces rumeurs qui couraient sur Potter et le Tournoi des Trois Sorciers, sur la disparition dun élève. Voila à quoi pensait Val Enriksen sur le quai 9 3/4, en attendant le Poudlard-Express. Comme le train allait bientôt partir, il regagna son compartiment. Quelques instants plus tard, une jeune fille dorigine asiatique, au longs cheveux noirs, passa la tête dans le compartiment :
«Les places, elles sont libres ?» questionna-t-elle en montrant les autres sièges, plus ou moins occupés par les bagages de Val, à savoir deux malles, un sac à dos, un étuis à balais, et une cage où un faucon dardait son regard noble et perçant sur les nouveaux arrivants. En plus de la jeune fille, il y avait un garçon, dune quinzaine d'années, les cheveux longs, et coiffés en catogan, et une deuxième jeune fille à l'air énergique, qui devait aller sur ses treize ans, et qui était vraisemblablement la soeur du garçon au catogan.
«Oui, oui: c'est libre» répondit Val tout en commençant à déplacer ses affaires «Val Enriksen, je vais entrer en cinquième année» poursuivit-il en s'asseyant.
«Cho Chang» dit la jeune fille, poursuivant les présentations. «Je suis préfète à Serdaigle» ajouta-t-elle. Elle lui apprit aussi qu'elle jouait comme attrapeuse dans l'équipe de Quidditch de sa maison.
«C'est le pire poste au Quidditch» confirma Val. Le garçon au catogan se nommait Iain McTilburt, lui aussi à Serdaigle, et était poursuiveur. Sa petite soeur, Célia, était à Poufsouffle. Val avait depuis deux ans eu une correspondance régulière avec un élève de Poudlard, il connaissait donc déja les attributions et les préférences des quatres maisons, et avait entendu parler du tournoi de Quidditch inter-maisons et de la Coupe des Quatres Maisons.
«Dis-moi, Val» fit Iain, «on ne s'est jamais croisé dans les couloirs de l'école; c'est ta première année ici ?»
«Oui, avant j'étais à Zauberstein, dans les Alpes austro-suisses. C'est une école similaire à Poudlard, mis à part quelques petites choses; par exemple, les élèves ne sont pas répartis entre plusieurs maisons, et le tournoi de Quidditch regroupe une douzaine de petites équipes formées par les élèves. J'espère que je pourrai intégrer une équipe, même comme remplaçant. Je jouait comme batteur à Zauberstein.»
«Aha, je comprends mieux ton accent maintenant. Pour ce qui est du poste de batteur, à Gryffondor, aucune chance» affirma Iain, «les jumeaux Weasley ne sont jamais malades, et ensembles, ils sont les meilleurs batteurs de l'école, mais ils vont devoir trouver un nouveau gardien. A Serdaigle, Woolalong et O'Brian ont quitté l'école, il nous faut donc un gardien et un batteur. Chez Poufsouffle, il leur faudra un nouvel attrapeur maintenent que Diggory n'est plus là, et peut-être qu'ils changeront aussi quelques autres joueurs; et à Serpentard, ils devront remplacer Derrick et Bole, qui ont fini leurs études.»
«A propos» dit Val, «des rumeurs courent; il paraît qu'il s'est passé quelquechose l'année dernière, en Juin, à la fin du Tournoi des Trois Sorciers...»
Iain et Célia échangèrent un regard où se mélaient la peur et l'indécision; Cho avait l'expression de quelqu'un qu'on aurait frappé au moment où il s'y attend le moins.
«Qu'est-ce qui ne va pas, Cho ?» demanda Val. Elle était au bord des larmes.
«Cho sortait avec Cédric Diggory, le champion de Poudlard pour le Tournoi des Trois Sorciers...»
«Attends voir» interrompit Val, «est-ce qu'il n'y avait pas eu toute une histoire à ce sujet, parce que la Coupe de Feu avait désigné deux champions de Poudlard, et qu'Harry Potter était le deuxième champion ?»
«Exact» reprit Célia,
«Alors...»
«Oui, si les rumeurs sont vraies, Tu-Sais-Qui serait de retour» lacha Iain; «mais le Ministère dément avec énergie.»
«Et vous, fit Val, qu'en pensez-vous ?»
«Pour l'instant, on fait confiance à Dumbledore. Après tout, il n'y a qu'à Poudlard qu'on sera vraiment en sécurité.» répondirent Iain et Célia. Pendant qu'ils parlaient, Cho s'était mise à sangloter doucement.
«Excuse-moi, Cho, je savais pas» dit Val en tendant un mouchoir à Cho, qui épongea ses larmes. Elle essaya maladroitement de sourire à travers ses larmes :
«Non, tu ne pouvais pas savoir, alors...»
«Val» interrompit Célia pour changer de sujet, «c'est pas un peu inhabituel, d'avoir un faucon comme animal de compagnie, et pour le courrier ?»
«En Angleterre peut-être, mais ici, les montagnes ne sont pas aussi hautes qu'en Suisse ou en Autriche; dans les Alpes, on utilise plutôt des aigles, des busards et des faucons, qui sont beaucoup mieux adaptés au vol en haute altitude, et plus rapides. Et puis les Moldus risquent moins de remarquer un faucon ou un busard en pleine journée qu'un hibou.» rétorqua Val; «Celui- ci» fit-il en ouvrant la porte de la cage du faucon, qui vint se percher sur son épaule, «se nomme Horus. Je sais, c'est pas très original, mais c'est tout ce que j'ai trouvé comme nom convenable. Mais parlez-moi plutôt de Poudlard; je veux tout savoir, et surtout ce qui concerne le tournoi de Quidditch.»
«Et bien cette année, il va y avoir du changement; ça fait un an qu'on n'a pas touché le Souaffle; il y a deux années à remplacer, alors les selections vont être une vraie boucherie, avec tout ceux qui voudront s'y présenter et qu'il faudra éliminer.
Iain parla pendant une bonne vingtaine de minutes sans discontinuer sur le Quidditch, à peine interrompu par Cho ou par Célia; quand il se fut (enfin !) essouflé, on passa aux professeurs, puis aux week-ends à Préaulard.
«Tu verras, avec Rogue» dit Célia, «c'est une vraie teigne : il enlève toujours des points aux autres maisons pour des broutilles, et ne fait rien quand un Serpentard loupe complétement sa potion; enfin, il enlève plus de points à Gryffondor qu'à Poufsouffle et Serdaigle réunis, je les plaindrait presque, si ça n'augmentait pas nos chances de gagner la Coupe des Quatres Maisons. Par contre Flitwick, c'est un prof en or ! Vous avez de la chance que ce soit le responsable de votre maison. Vous avez une idée, reprit-elle après une courte pause, de qui pourrait être le prochain prof de défense contre les forces du mal ? Pourvu que Dumbledore ne donne pas le poste à Rogue.»
«Moi, je pencherais plutôt pour Maugrey, ou peut-être Lupin, s'il accepte de revenir.» fit Cho. La discussion dura si longtemps, que :
«Excusez-moi, mais je dois aller chercher mon repas; on a loupé la vendeuse de friandises.» dit Val, qui prit la direction de l'extrémité du train. Chemin faisant il entendit une conversation plutôt agitée :
«...peur, le cadavre de Diggory, Granger ?» faisait une première voix, trainante, méprisante.
«Toi par contre, ça a dû te réjouir, Malfoy.» répondit d'un ton neutre une voix féminine.
«Et ton père, Malfoy, qu'est-ce-qu'il dirait s'il entendait parler de toutes tes petites combines?» renchérit une voix en pleine mue, presque hargneuse, celle de quelqu'un en colère. La première voix reprit, menaçante :
«Faites attention, Weasley et Granger; je vous ai déjà prévenu : le Seigneur des Ténèbres est de retour, et ses premières victimes seront les amis des Moldus et les Sang-de-Bourbe !»
A ce dernier mot, on entendit trois personnes bondir sur leurs pieds, et l'air se chargea d'électricité statique. Val, qui avait sorti sa baguette, se rapprocha encore du compartiment, alors que la troisième voix siffla rageusement :
«Des excuses, Malfoy, des excuses, sinon...»
Une quatrième voix, à peine moins en colère, mais plus froide, l'interrompit :
«Laisse, Ron, cette sale petite fouine n'en vaut pas la peine... Allez Ron, ne lui fait pas ce plaisir !»
«Tu vas me payer ça, Potter; personne ne traite un Malfoy de fouine impunément; quand je ressortirai, on ne te reconnaîtra pas !»
Entretemps, Val était arrivé aussi silencieusement que possible à la porte du compartiment; six personnes s'y trouvaient. D'un coté se tenait le garçon à la voix trainante qui s'était fait appeler Malfoy, flanqué par deux élèves à l'aspect stupide, mais dont les silhouettes démontraient qu'ils compensaient la tête par les muscles; Malfoy était sur le point de sortir sa baguette. De l'autre coté, visiblement les premiers occupants du compartiment, venaient de se lever un grand garçon aux cheveux roux et à la silhouette dégingandée, rouge de colère, apparemment Ron Weasley; une jeune fille qui était sans doute possible Miss Hermione Granger, et un garçon noiraud, mal coiffé, partant des lunettes; certainement Potter, la quatrième voix. Val prit très vite son parti, Sang-de-Bourbe est un terme profondément méprisant et insultant et Val n'aurait pas hésité à attaquer la première personne qui en aurait insulté une autre avec ces mots; ce qu'il allait faire...
Malfoy vit soudain le monde grandir autour de lui, puis il se rendit compte avec horreur que c'était lui qui rapetissait; ni lui ni ses deux gorilles ne pipèrent mot quand Val les saisit pour les enfermer dans un bocal, pas plus qu'ils ne tentèrent de s'échapper.
Val se tourna vers Harry Potter, Ron Weasley et Hermione Granger, et leur dit avec un petit sourire ironique :
«Si je dérange, dites-moi.»
