Chapitre 5 : Je n'aurai pas peur...

Le lendemain matin, alors que les élèves consultaient leur horaires nouvellement reçus, Une nuée de hiboux et de chouettes en tout genres s'abattit dans la Grande Salle pour apporter le courrier du matin. Un gros hibou gris déposa trois journeaux devant Val; outre le Daily Prophet, il y avait aussi un exemplairee du Morgendliche Eule, et, curieusement, un journal moldu, le Temps. La première page du Daily Prophet était barrée d'un titre énorme, ainsi que d'une photo animée représentant les débris du pont de Dwarrowdelf et la carcasse du Poudlard-Express.

LE POUDLARD-EXPRESS ATTAQUE ?

Hier, jeudi 1er Septembre, alors que le Poudlard-Express se rendait à Poudlard pour la rentrée, le pont de Dwarrowdelf a mystérieusement explosé, quelques minutes avant que le convoi ne s'y engage. Une enquête est en cours.

C'est sous une pluie fine que s'est déroulée l'accident; le Poudlard- Express faisait, comme tous les 1er Septembre, le voyage vers Poudlard, lorsque, peu avant de s'engager sur le pont de Dwarrowdelf, celui-ci a explosé. Grâce à Mr Alexenko, conducteur du Poudlard-Express, et à une poignée d'élèves, la catastrophe a pu être évitée de justesse; on ne déplore aucun bléssé grave.

Un peu plus tard dans la journée sont arrivés les experts du Ministère, pour déterminer la cause de l'explosion. Les spécialistes ont pu établir que celle-ci avait été causée par un explosif moldu appelé Semtex. La porte- parole du ministère, Mme Liviana Fotherington-Smythe ne s'est départie d'aucun commentaire, mis à part un «Le responsable, nous le trouverons.» La communauté magique britannique est donc livrée à ses suppositions. L'utilisation du Semtex désigne sans aucun doute les Moldus, bien que personne n'ait encore revendiqué cet attentat.

Si tel était bien le cas, le Ministère de la Magie ferait bien de revérifier ses charmes de Repousse-Moldus dans les principaux sites comme l'école de magie et de sorcellerie Poudlard, le Chemin de Traverse, les locaux du ministère. Souhaitons tout de même au ministre de la magie Cornélius Fudge de ne pas laisser pareille chose se reproduire à quelques mois des élections pour le poste de ministre.

Dans la Grande Salle, la plupart des élèves étaient absorbés dans la lecture du Daily Prophet, tant la possibilité d'une attaque venant des Moldus était aberrante. En lisant ces lignes, Val sentit confusément que quelquechose lui échappait, comme lorsqu'on voit une chose du coin de l'oeil et que, dès qu'on tourne la tête pour mieux voir ce que c'est, elle se déplace pour rester toujours à la limite dû champ de vision. «Pas assez dormi.» fut la seule pensée de Val.

«Allez, faut commencer sa journée.» fit Iain avec ironie. «Qui c'est qu'on a ce matin ? Ah génial, Mr Rogue...»

«Ave Caesar, morituri te salutant.» conclut Val.

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Rogue tint sa promesse. Le premier cours de potion de Val fut l'occasion pour le maître de potion de varier les cibles. Heureusement pour Val, il n'avait pas cours avec les Serpentard, mais avec les Poufsouffle, et son ancien professeur de potion, Estebanius Yfer, était un maniaque de la précision, mais tout le contraire de Rogue pour le caractère. Ce qui n'empécha pas ce dernier de retirer des points à Val pour la moindre once incorrectement pesée, le moindre geste de travers, la moindre goutte de potion à coté du chaudron, accompagnant ses punition par des sacarsmes cuisant, bien qu'ils ne rencontrent aucun écho dans sa classe. La première journée de Val aurait pu tourner mal s'il n'avait eu, juste après les potions, un cours d'enchantements sur les sortilèges de disparition; pendant que les autres élèves s'exerçaient à faire disparaître des babioles, Val eut une petite discussion avec son Responsable de maison, pour être mis au courant des habitudes de la classe et de l'école en général, ainsi que pour comparer son niveau scolaire. Il s'avéra que Val était légèrement en avance sur ses camarades en Enchantements, Potions et Métamorphose, et un peu en retard en Botanique et Soins aux Créatures Magiques. Flitwick fut intrigué par la baguette de Val. Elle était entièrement noire, et parcourue de mince fils d'argents qui formaient d'étranges runes à sa surface.

«Bois d'ébène et souffle de Dragon emprisonné dans un cristal de roche;» dit Val; «elle appartenait à mon arrière-grand-père avant moi.» Flitwick redonna sa baguette à Val, la tenant comme il aurait tenu une oeuvre d'art de grande valeur.

«Tillkhar ?» questionna-t-il. Val hocha la tête. «Mon arrière-grand-père fut un de ses élèves.» répondit-il.

«Prenez-en grand soin.» fit Flitwick.

Malgré les différents professeurs que Val rencontra durant la semaine, une chose ne différa pas dans leurs cours. Les BUSEs. Chaque professeur, même Flitwick, pourtant si peu enclin à la gravité, y alla de son petit couplet. Chacun insista sur l'importance de cette année sur la future carrière des élèves. Tant et si bien que la plupart des élèves eurent l'impression qu'ils seraient chanceux s'ils réussissaient deux BUSEs. Cho rassura doucement les cinquièmes :

«Ne vous tracassez pas; si des générations d'élèves sont passés, vous passerez aussi. Ce n'est qu'un sale moment à passer après tout, et il suffit de quelques semaines de révisions.»

Quelques élèves levèrent sur elle un regard rempli d'incrédulité et de panique, avant de reposer leurs têtes dans leurs mains et leurs yeux sur leurs notes.

Mardi, les Serdaigle de cinquième année eurent leur premier cours de Défense Contre les Forces du Mal. Maugrey et Kaldorn étaient déjà dans la classe, en pleine conversation. Soudain, Maugrey explosa : «Eh bien ! Faudra-t-il que j'aille vous chercher moi-même, à la porte de ma classe ?» Ils se précipitèrent dans la classe, alors que Kaldorn, un sourire malicieux sur son visage, quittait la classe silencieusement.

«Bien;» commença Maugrey. «pour ceux qui croiraient que j'ai été votre professeur l'année dernière, je m'empresse de les détromper. C'était un Mangemort de la plus dangereuse espèce; peu d'entre vous, sinon aucun, savent que le fils de feu notre estimé chef du département de la coopération magique internationale, Bartemius Crouch était un Mangemort. C'est lui qui a occupé ma place pendant un an. Si je vous dit qu'il était extrèmement dangereux, c'est parce que contrairement à une bonne partie des Mangemorts, il croyait en son maître et en ses idées. Un fanatique. Un kamikaze.» Maugrey fit courir son regard sur sa classe, observant les réactions des élèves; puis il reprit : «Nous parlerons des motivations et de la psychologie des Forces du Mal et en particulier des Mangemorts pendant le premier trimestre, et pendant les deux autres nous nous attaqueros aux aspect pratiques. Eh bien, notez !» La classe se remplit du crissement des plumes. Maugrey continua : «Un des grands atouts de Voldemort (frisson général), non, n'utilisez pas le ''Vous-Savez-Qui'' et autres ''Celui-qui-Ne-Doit-Pas-Etre-Nomm'', voilà son plus grand atout : même après dix ans, les gens continuent de craindre son nom. Aujourd'hui je veux que vous regardiez en vous pour voir ce qui vous fait le plus peur, parce que c'est de ça que nous allons parler. Qu'est-ce que la peur ? Réfléchissez bien, parce que vous aurez peur. Oui, vous aurez peur...» dit- il en faisant peser sur eux son regard le plus lourd. Avant de reprendre, tout en écrivant au tableau :

«Un célèbre écrivain Moldu a un jour écrit ceci :

''Je n'aurai pas peur.

La peur tue l'esprit.

La peur est la petite mort qui mène à l'oblitération totale.

Je ferai face à ma peur.

Je lui premettrai de passer au-dessus et au travers de moi.

Et quand elle sera passée, je tournerai mon oeil intérieur sur son chemin.

Là où la peur aura été, il n'y aura rien.

Rien que moi.''

Ce texte, la Litanie Contre la Peur, je ne vous demande pas de l'aprendre; mais réfléchissez bien sur ces lignes. La peur peut paralyser votre esprit. Face à un Mangemort, vous pouvez avoir peur, mais c'est peu de chose comparé à si vous vous retrouvez face à Voldemort lui-même. Et ça peut vous arriver. A n'importe lequel d'entre vous. D'après ce qu'on m'a dit, vous avez étudiés les épouvantards avec le professeur Lupin il y a deux ans; rappelez-vous de vos expériences avec eux. Pour la prochaine fois, je veux que vous puissiez m'expliquer comment fonctionne la peur et pourquoi nous avons peur. Prenez des notes, préparez plusieurs rouleaux de parchemin s'il le faut.» Maugrey se leva de sa chaise. «En attendant, le professeur Kaldorn a pu me trouver un épouvantard; sortez vos baguettes et suivez- moi.» Il les mena jusqu'à une petite salle poussièreuse d'où se dégageait une odeur moisie de renfermé. Au milieu se tenait une caisse agitée de tremblements. «Vouz allez affronter cet épouvantard un par un.» dit Maugrey; «Miss Brocklehurst, en avant.» Mandy s'avança, et la boite s'ouvrit. Il en sortit un énorme Scroutt à Pétard de plus de quatre mètres de long. Pour Val, qui n'avait encore jamais vu de pareille créature, ce fut un choc de voir cette énorme bête qui semblait tenir à la fois du crabe, du cafard et du scorpion, alors que Mandy, un instant décontenancée, s'écriait : «Riddikilus !» Et le Scroutt commença à poursuivre son abdomen d'où jaillisaient par instants quelques étincelles. «McTilburt, à vous !» rugit Maugrey. Iain entra dans la salle, baguette en main; l'épouvantard se transforma en un Saule Cogneur et commença à essayer de casser tous les os de Iain un par un. «Riddikulus !» Et le Saule Cogneur prit feu. Puis vint le tour de Val; l'épouvantard prit la forme d'un démon du feu, ses ailes sombres remplissant toute la salle. Val jeta son sort, et le démon se retrouva trempé et grelottant sous une trombe d'eau glacée. «Ça suffit !» fit Maugrey. «Nous n'avons pour l'instant qu'un seul épouvantard à disposition, et il doit encore servir pour les autres classes. Le cours est fini.»

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Le mercredi soir amena avec lui la retenue de Val, et c'est avec appréhension que ce dernier descendit vers les cachots où se trouvaient la classe de potion et le bureau de Rogue. A huit heures précises, Val frappa à la porte du bureau du maître de potion, et ce fut un Rogue assez énervé qui lui ouvrit : « Ah, c'est vous, venez, » dit-il en entraînant Val dans la classe de potion. Laquelle était dans un état lamentable. « Certains de vos camarades ont lamentablement raté leurs potion, » daigna-t-il informer Val, avant de se murmurer : « C'est à se demander à quoi je sers ici. » De fait, Rogue était presque en dessous de la réalité; ce qui se rapprochait le plus de cette salle de potion était le laboratoire d'hyperchimie la fois où des plaisantins avaient saboté la manipulation du professeur Van Daepern, avec pour conséquence un laboratoire au plafond marqué pour le restant de ses jours par les flammes vertes, un nuage de fumée verte qui avait envahi les étages inférieurs ainsi que l'impossibilité d'utiliser le laboratoire pendant deux semaines à cause de l'odeur d'œuf punet. Sans oublier les menaces de renvoi et les trois jours de retenue octroyés aux plaisantins. Bien que l'odeur régnant dans la salle de potion ne fût pas aussi atroce que celle d'une vingtaine d'œufs punets au mercure, elle l'était suffisamment pour dégoûter n'importe qui; les mur et le plafond étaient par endroit recouverts d'une substance rosâtre qui se mêlait par endroit à des petits débris métalliques; des bouts de papiers à moitié brûlés traînaient par terre, au milieu de quelques chaudrons durement malmenés par les expériences du jour. « Vous allez me nettoyer tout ça, » fit Rogue. « Sans magie, bien entendu...» ajouta-t-il en confisquant la baguette de Val.

Une fois Rogue sorti, Val, un petit sourire aux lèvres, prit une grande respiration et se concentra; un par un, tous les objets non attachés se soulevèrent de quelques pouces du sol; les chaudrons allèrent se déposer sans un bruit dans le seul coin à peu près propre du cachot. Val rouvrit les yeux ce n'était pas pour rien qu'il était dans les meilleurs en magie avancée à Zauberstein. Malheureusement, ses seules compétences en magie sans baguette se bornaient à déplacer les objets, et même s'il lui avait fallu près d'un an et demi d'efforts acharnés pour maîtriser cette magie-la, le jeu en valait la chandelle; mais il ne pouvait quand même pas décoller cette visqueuse et répugnante substance rosâtre des murs sans baguette; et puis ça vous épuisait quand même beaucoup plus que de faire de la magie normale. Avec un soupir, il prit une éponge et commença à éponger les murs; après plusieurs coups d'éponge, une petite surface fut propre; considérant la surface nettoyée, le temps utilisé pour a nettoyer et la surface de mur restant à nettoyer, Val poussa un deuxième soupir et reprit son œuvre. Après une bonne heure de nettoyage, les murs furent à peu près présentables; restaient le plafond et les papiers par terre. Remettant le plafond à plus tard, Val commença à ramasser les morceaux de papiers, utilisant pour les plus petits le même sortilège d'attraction/répulsion que pour les chaudrons. Parmi les plus petits morceaux, à moitié déchiré et sans doute laissé là pour morte dans la bousculade pour la sortie, gisait une lettre.

Cher Snuffle,

Comme l'année [illisible], Dumbledore a appelé Maugrey au [illisible] de DCFM, mais cette année il est [illisible] d'un assistant du nom de Kaldorn. Hermione a une [illisible] bizarre avec lui. [Illisible] n'était pas là le jour de la rentrée; est-ce que tu [illisible]'il en est ? Autrement, comment vas-tu ?

Salutations [illisible] et Ron

Harry

Remettant ses interrogations à plus tard, Val se mit en quête du plafond. Dans un coin du cachot, il trouva un vieil escabeau placé là sûrement pour les cas d'éclaboussements de plafond. Bien qu'inconfortable, la tâche de nettoyer le plafond fut rapidement expédiée, Val étant motivé tant par la perspective de sortir de ce cachot puant que par celle de lire la lettre. Lorsque Rogue vint s'assurer que son élève avait accompli sa retenue, il trouva un Val Enriksen baillant, qui remettait les chaudrons en place. Après un regard en coin à ce dernier, Rogue lui rendit sa baguette et le laissa partir. Tout en rentrant vers la salle commune des Serdaigles, Val lut et relut la lettre; au vu des termes et des noms cités dans la lettre, elle ne pouvait émaner que de Harry Potter. Mais qui était alors ce Snuffle ? Sans doute un ami d'ailleurs que Poudlard, mais comme Harry vivait chez les Moldus, cela pouvait-il signifier que le Garçon Qui Avait Survécu avait brisé le secret du monde magique ? Val n'y croyait pas une seconde. Un correspondant, alors ? Ils auraient pu se lier durant le Tournoi des Trois Sorciers, mais alors pourquoi lui demander des informations sur Kaldorn ? De la manière dont Harry en parlait dans sa lettre, ''Snuffle'' ne devait pas être dans les relations intimes de Kaldorn. Mais que pouvait savoir un élève à propos de l'assistant de Maugrey ? « Non, ce n'est certainement pas un élève, » se dit Val. « Mais qui alors ? » Cette pensée le tourmenta pendant le reste de la soirée, jusqu'à ce que le sommeil le rappelle à son bon souvenir.