DISCLAIMER : Rien ne m'appartient, tout est à JKR !
CHAPITRE II : POUDLARD
Le seul problème lorsqu'on se rendait à Poudlard, c'était la longue marche qui séparait le point de Transplanation du Collège. Harry marcha tranquillement en admirant le château au loin, cela faisait si longtemps qu'il n'était pas revenu à l'école.
Il ne savait pas comment Dumbledore avait réussi à concilier la lutte contre Voldemort et la direction de l'école. Bien sûr, le sens de l'humour du vieux sorcier dans les moments les plus sérieux les avait probablement aidés tous les deux plus qu'ils ne le pensaient. Harry sourit sarcastiquement alors qu'il se rappelait quelques-unes unes des rencontres secrètes que Dumbledore avaient organisées durant cette période de guerre. Transplaner sur un iceberg vêtu d'une robe d'été ne semblait plus très amusant après quelques secondes, tout comme apparaître au beau milieu de la forêt tropicale avec une cape d'hiver excessivement chaude.
Harry avait toujours accepté sans condition les lubies de Dumbledore. Il semblait y avoir un consensus muet entre eux ; Dumbledore se moquait simplement de Harry et ils savaient qu'une brève lueur d'amusement durant ces temps sombres n'était pas du luxe.
Harry était tellement plongé dans ses pensées qu'il sursauta en réalisant qu'il était juste devant les grandes portes en chêne du château. Harry leva les yeux, stupéfié. Il avait l'impression d'avoir onze ans à nouveau. Il frappa et la porte s'ouvrit en grinçant révélant le Professeur McGonagall. Harry lui sourit chaudement.
Le professeur de Métamorphose n'avait pas du tout changé, excepté les quelques mèches grises qui striaient son chignon impeccable. Elle le regarda silencieusement pendant un moment et finalement elle lui dit :
« Huit ans, Mr Potter. Ce n'est que maintenant que vous décidez de nous faire l'honneur d'apparaître aux portes du château ? » demanda-t-elle d'une manière guindée.
Le sourire de Harry s'élargit. Quel accueil. Certaines personnes ne changeaient jamais. Elle lui sourit en retour et, à la surprise de Harry, elle l'étreignit.
Harry rit et lui retourna son étreinte. « Bonjour, Professeur ! »
« Bienvenue ! C'est bon de vous revoir, Potter ! » dit-elle ouvrant la porte largement, lui faisant signe d'entrer.
Harry enleva son chapeau de manière à avoir une meilleure vue du Hall d'entrée. Rien n'avait changé, à son grand soulagement. Poudlard était intemporel. Il trouva tout de même réconfortant qu'au moins une chose ait changé durant ces dernières années : le professeur McGonagall lui parlait gentiment alors qu'ils marchaient tranquillement dans les couloirs.
« Vraiment, Potter, vous nous avez impressionnés pendant tout ce temps. Les histoires que nous racontait le Directeur. . . Vous êtes un modèle pour beaucoup d'étudiants ici »
Harry se racla la gorge, embarrassé. « Merci »
Deux garçons, plongés dans un magazine de Quidditch, descendaient le couloir, probablement pour aller déjeuner. Quand ils virent le Professeur McGonagall, ils s'arrêtèrent. Harry aperçut les armoiries de Gryffondor sur leurs robes. Il sourit, se souvenant de lui-même.
« OÙ allez-vous ? » dit le Professeur McGonagall. « Errant comme ça dans les couloirs pendant le déjeuner ? »
« Nous allons déjeuner, Professeur » déglutit l'un des garçons, se ratatinant sous le regard inquisiteur du professeur.
L'autre garçon jeta un coup d'œil dans la direction de Harry, « Mince ! » dit-il doucement, oubliant complètement qu'il était sur le point de se faire interroger.
« Qu'est-ce que je vous ai dit à propos de. . . » commença le Professeur McGonagall, mais à présent aucun des deux garçons ne semblait plus lui prêter attention.
« Êtes-vous ? Lui ? Le vrai lui ? » demanda le premier garçon.
« Mr Zahn ! Ce n'est pas une façon de se comporter devant un invité ! » dit le Professeur McGonagall sèchement.
« Harry Potter » dit Harry en leur serrant la main. Le premier garçon laissa tomber son magazine de Quidditch et le contempla, bouche bée.
« Allez DEJEUNER ! » insista le Professeur McGonagall.
« Oui, Professeur » dirent-ils en se retournant pour s'en aller mais fixant encore Harry du regard. Ils manquèrent de se rentrer dedans.
« Votre magazine ! » dit Harry en le ramassant.
« Merci ! » répondirent les garçons en cœur.
Ils se retournèrent et se dépêchèrent d'aller à la Grande Salle, mais le garçon nommé Mr Zahn s'arrêta net.
« Mr Potter » dit-il timidement, retournant vers Harry. « Pourriez-vous me le dédicacer ? Je sais que vous n'avez pas joué au Quidditch après Poudlard. . . mais. . . Vous étiez fantastique quand vous étiez ici. Je suis batteur, vous savez. . . Nous avons gagné la Coupe l'an dernier. . . » balbutia-t-il, rouge comme une pivoine.
Harry sortit une plume de sa cape et signa le magazine.
« Merci ! » répondit le garçon le souffle coupé et, avec son ami, ils coururent jusqu'à la Grande Salle, heureux.
Le Professeur McGonagall eut une moue de dédain, désapprouvant visiblement leur conduite. « Quelle éducation ! Je suppose que vous êtes traité ainsi partout. »
Harry haussa les épaules et lui sourit quand ils reprirent leur chemin. Il parla avec elle poliment à propos de ses récentes activités.
CRAAAAAASH ! ! ! ! ! ! ! !
Harry fit un bond. Il jeta un rapide coup d'œil autours de lui. D'où cela pouvait-il bien venir ? ! Le Professeur McGonagall avait à peine tremblé, mais elle soupira. « Je me demande ce que c'est cette fois. Peeves met toujours l'école sans dessus dessous. »
Une expression de compréhension passa sur le visage de Harry. Peeves, bien sûr. Il avait presque oublié combien l'école pouvait être imprévisible. Peeves tourna au détour d'un couloir en caquetant. Il s'arrêta en l'aire quand il remarqua Harry. Un sourire démoniaque fendit son visage et il commença à chantonner :
« Ooooooh, Potter le fouineur ! Regarde un peu ce que tu as faaaaiiit ! » *
Il tira la langue et s'enfuit comme une flèche continuant sa chansonnette.
Le Professeur leva un sourcil. « Il a une mémoire incroyable pour un esprit frappeur. »
Rusard arriva, le visage déformé par la colère et par une longue course-poursuite. Un tintement annonça à Harry que Miss Teigne n'était pas loin derrière.
« Peeves ! » hurla le concierge.
Quand il aperçut Harry et le Professeur McGonagall, il arrêta sa poursuite et retira son chapeau ce qui semblait être une tentative d'accueil poli.
« B'jour Professeur, Mr Potter » dit-il rapidement et distraitement. Il jeta un coup d'œil derrière lui et se précipita vers les escaliers. « Viens mon minou ! » cria-t-il à Miss Teigne. « Nous aurons cet esprit frappeur cette fois ! Peeves ! » crachota-t-il, ressemblant étrangement à Peeves.
« Est-ce que les chats peuvent vivre aussi longtemps ? » demanda Harry lentement.
« Malheureu... Ahem... Et bien, dans le cas de Miss Teigne il semblerait que oui. Mr Rusard est lui-même resté très agile comme vous pouvez le voir. »
Ils s'étaient arrêtés devant une porte et une dispute bruyante pouvait être entendue.
« Ah, vous y voilà Mr Potter, c'est le bureau du Professeur Granger-Weasley » dit-elle. « C'était merveilleux de vous revoir. »
Ils entendirent un cri qui devait appartenir à Ron et elle grimaça avant de repartir. Harry frappa à la porte. Il entendit la voix d'Hermione.
« Ouvre la porte, veux-tu, Ron ? »
Au son grand amusement, Harry entendit Ron répondre. « Ouvre-la toi-même, chérie, c'est ton bureau ! »
« Excuse-moi ! »
« Pourquoi n'ouvres-tu pas TA porte après m'avoir insulté. . . Voyons voir si je reviendrai déjeuner avec toi ! »
« Je ne t'INSULTAIS pas. Je te rappelais seulement de payer la Chouette de la Gazette pour notre abonnement. »
« Comme si je n'étais pas assez futé pour y penser moi-même ! »
« Tu ne l'étais pas le mois DERNIER ! »
Harry frappa un peu plus fort.
« OUVRE la porte, Professeur Hermione ! » répliqua Ron.
« Ron tu es impossible ! »
« J'essaie. »
« Ron ! Ouvre la porte ! »
« Je suis occupé en ce moment. »
« Non, tu ne l'es pas ! »
« Toi non plus. »
Harry rit silencieusement. La porte s'ouvrit brusquement. C'était Percy Weasley. Il semblait plutôt épuisé par la dispute.
« Harry ! » dit-il, content de voir quelqu'un qui ne criait pas.
« Bonjour, Percy ! » dit Harry en lui serrant la main.
« Harry ! » s'exclamèrent Ron et Hermione. Harry les étreignit tous les deux.
« C'est super de te voir ! » dit Ron, conduisant Harry à l'intérieur du bureau.
« Oui, assieds-toi ! » dit Hermione.
Harry embrassa le bureau du regard. Il était très organisé, des étagères pour les livres sur chaque mur. Ron et Percy étaient assis en face d'Hermione devant son bureau et Percy faisait rebondir un bébé sur ses genoux. Harry s'assit et admira l'adorable bébé, beaucoup plus mignon que Dudley Jr. « C'est lequel celui-ci ? » demanda-t-il à Percy, honteux de son ignorance due à sa longue absence.
« Mon fils, » dit Percy fièrement. « Henry Alexandre Napoléon Ferdinand Percival Weasley le second. »
Cela prit un moment à Harry pour réaliser que c'était le véritable nom de l'enfant.
Ron ajouta. « Nous l'appelons Henry parce que Percy insiste pour donner absolument tous les titres imaginables à ce pauvre petit bonhomme. »
Percy sembla blessé. « Quand tu auras des enfants Ron, tu pourras les appeler comme tu le voudras » dit-il hautainement.
« Je suis surpris que tu ne sois pas encore à court d'inspiration pour les prénoms avec tous les enfants que toi et Pénélope avez ! » dit Ron.
« J'ai huit enfants bien élevés ! » dit Percy en lui jetant un regard noir.
« J'espère qu'il n'oublie pas ceux qui sont mal élevés » murmura Ron avec un sourire.
« Ils sont tous bien élevé » remarqua Hermione.
Harry leur sourit. Les gens ne changeaient jamais, semblait-il. Il décida de prendre Ron au dépourvu. « Pourquoi toi et Hermione n'avez pas d'enfant ? » demanda-t-il.
Hermione lui répondit. « Parce que je dois d'abord penser à ma carrière » expliqua-t-elle. « De plus, j'ai déjà prévu dans ma tête quand le meilleur moment sera venu pour commencer une famille. »
Ron leva les yeux au ciel. « Elle a même fait des graphiques ! Crois-moi, Harry, le jour où nous ferons quelque chose spontanément, j'aurai une crise cardiaque. »
« Je suis préparée à tout, Ronald Weasley ! » dit Hermione.
« Excepté à l'imprévisible ! »
« C'est stupide. Personne ne peut y être préparé. »
« Tu as essayé. »
« C'est impossible ! »
« Je croyais que j'étais impossible ? »
« Non, c'est impossible d'avoir une discussion logique avec toi. »
« C'est exactement pour ça que tu as laissé TOMBER la Divination » dit Ron avec suffisance.
« Parce que tu es fier de tes notes en Divination ? » dit Hermione, semblant dégoûtée.
« Je m'en sortais pas si mal. . . J'ai juste choisi de ne pas exercer mes connaissances à leur potentiel. »
« Qu'est-ce que c'était déjà ton 'potentiel' ? Je croyais que c'était quelque chose dans le genre écrire des devoirs fictifs prédisant ta mort. »
« Ce n'était pas du 'potentiel', ma chère. . . c'était de l'originalité ! Harry et moi avons eu pas mal de bonnes notes dans cette matière avec nos devoirs 'fictifs' ! »
A la mention du nom de Harry, ils réalisèrent soudain que Harry, Percy et bébé Henry les regardaient, s'amusant tous les trois de leur dispute. Harry savait qu'ils ne le pensaient pas. Leurs chamailles duraient depuis des années et il n'était pas difficile de voir l'adoration dans leurs yeux.
Il se leva et tendit la lettre de Dudley à Hermione. « Lis ça » dit-il.
Les yeux d'Hermione s'agrandir alors qu'elle lisait la lettre. Elle la passa en suite à Ron qui, à son tour, la passa à Percy.
« Qu'est-ce que ce crétin peut bien te vouloir ? » dit Ron.
« Je leur ai déjà parlé à lui et à sa femme » dit Harry. Il leur raconta brièvement sa visite chez les Dursley.
« Quel abominable rat ! » s'écria Ron.
« Comment peut-il faire ça à sa propre enfant ? » s'exclama Hermione.
« Il est évident que ce sont des parents irresponsables » dit Percy.
Harry approuva d'un signe de tête. « Je dois prendre une grande décision. Est-ce que j'adopte cette enfant et je l'élève avec moi ? Ou est-ce que je dois forcer Dudley et Gardénia à élever leur propre enfant et à accepter leurs responsabilités ? »
Hermione gribouillait sur un parchemin avec frénésie. « Bien, étudions cela avec logique. Je viens juste de faire une liste de 'pour' et de 'contre' »
Ron soupira. « Hermione ! Tu ne pourrais pas arrêter ? »
« Arrêter quoi ? »
« Peu importe » interrompit Harry pour ne pas retomber dans un autre et légendaire débat Weasley contre Weasley. « Bon, il y a un gros 'contre', je ne suis pas marié et je ne connais absolument rien en matière d'éducation. »
Percy fit un signe de tête, comprenant son point de vue. « C'est vrai Harry, mais tu sais beaucoup de parents seuls prennent soin de leurs enfants aujourd'hui. Tu en sais beaucoup plus que tu ne le penses dans ce domaine et un enfant de cinq ans n'est pas un gros choc. »
Ron sourit. « Sauf si elle est comme Fred ou George. »
Hermione ajouta de nouveaux arguments à sa liste. « En fait, Harry, si on se réfère aux faits, tu as un environnement idéal pour élever un enfant. Tu as un bon revenu, beaucoup de temps libre... maintenant, une maison et ne parlons pas de ta personnalité qui correspond aux critères d'un bon père. »
Elle posa des calculs arithmétiques dans la marge de la page et ajouta encore une liste de traits de personnalité qu'elle pensait que Harry avait.
Harry réfléchit un moment. « Le seul problème avec le temps libre, c'est qu'en tant qu'Auror, je ne sais jamais que je serai appelé pour travailler. »
« Mais, » l'interrompit Ron « tu as des amis qui seront ravis de surveiller la petite. Hermione et moi ne sommes pas loin et n'importe qui dans ma famille ferait quelque chose pour toi. »
Hermione sourit. « C'est vrai ! Nous serons avec toi quoique tu décides. »
Harry regarda ses mains. Sa tête lui tournait. Puis une pensée le frappa.
« Quand j'étais petit, je voulais plus que tout au monde qu'une personne de ma famille viennent me sauver des Dursley » dit-il calmement.
« Oh, Harry » dit Hermione.
« Et quelqu'un l'a fait » dit Harry en se levant. « C'est à mon tour de faire la même chose pour elle. »
Ron sourit. « Tu vas le faire ? »
« J'espère que vous viendrez pour le dîner » dit Harry se dépêchant de sortir. « Je vous contacterai pour l'heure. . . »
Hermione, Percy et Ron regardèrent la porte se refermer.
« Dîner ? » dit Ron.
Quelques heures plus tard, Harry apparut au milieu du salon de Dudley Dursley. Après réflexion, il leva sa baguette et sonna par magie. Il observa avec amusement son cousin se précipiter lourdement vers la porte puis la claquer en découvrant qu'il n'y avait personne sous le porche. Quand il passa dans le salon, Dudley poussa un cri aigu en apercevant Harry.
« J'ai sonné cette fois » dit Harry sincèrement. « Comme une personne normale. »
Dudley ne répondit rien mais il lança à Harry un regard noir.
« J'ai décidé d'adopter ta fille. Je ne laisserai aucun enfant subir ce que j'ai vécu. »
Le visage de Dudley s'illumina. « Tu la prends ? »
« C'est ce que je viens juste de dire » dit Harry.
« Très bien, ses sacs sont tous prêts. Attend-nous sous le porche » dit Dudley en parcourant la pièce rapidement.
Harry s'assit sur le banc devant le porche et regarda sa montre. La porte s'ouvrit et Dudley balança une malle à côté de lui. La porte se referma à nouveau. Quel idiot. La porte s'ouvrit une nouvelle fois et Harry vit les bras de Dudley pousser une petite fille dehors avant de claquer la porte.
La petite fille ne ressemblait vraiment pas à une Dursley. C'était une petite chose toute mignonne, elle avait de longs cheveux châtains qui avaient été tressés, une paire de grands yeux verts et un petit visage inquiet. Elle ressemblait à un moineau effrayé.
« Salut ! » dit Harry chaudement, se baissant à son niveau. « Je m'appelle Harry, tu vas venir habiter avec moi maintenant. »
La petite fille lui adressa un regard de dédain. « Je m'appelle Chloé et je ne t'aime pas. »
Harry était bouche bée. Bien, pensa-t-il, ça commence bien.
« C'est bon. Moi, je t'aime bien » dit-il et il sortit sa baguette.
* En VO la vraie chanson de Peeves donne 'Potter the rotter' ce qui veut dire 'Potter la peau de vache' mais comme ça ne rimait pas en français et que Peeves s'était donné beaucoup de mal pour cette chanson, je l'ai un peu transformé. J'espère que vous ne m'en voulez pas !
