DISCLAIMER : Rien ne m'appartient, tout est à JKR !
CHAPITRE III : TERRAIN D'ENTENTE
Harry la regarda, incapable d'en croire ses oreilles. Après avoir regagné confiance en lui, il trouva qu'elle avait beaucoup de cran pour son âge. Et puis, c'était une chance pour lui. Comme elle n'avait jamais entendu parler de lui, ils pouvaient commencer à zéro, sans préjugé.
Il lui sourit, tapota sa malle avec sa baguette et la fit disparaître.
« C'était ma malle ! » dit-elle ne semblant pas le moins du monde étonnée, juste irritée.
« Elle est chez moi maintenant » dit Harry avec douceur.
« Je la veux tout de suite ! » insista-t-elle.
« Tu pourras certainement la récupérer quand nous rentrerons à la maison » dit Harry sachant que cela ne lui plairait pas.
« Je ne t'aime pas » répéta-t-elle, lui tournant le dos.
Harry avait vu ses lèvres trembler.
« Tu penses que tu es une Moldue mais je t'aime quand même » dit Harry d'un ton neutre.
« Je ne suis pas une Moldue ! » dit-elle se retournant vers lui, elle semblait très violente pour une petite fille de cinq ans.
« Non, tu n'es pas une Moldue ! » prôna Harry. Il commençait à s'amuser et était plutôt content qu'elle soit intelligente.
Harry commençait à embêter mais aussi à intéresser Chloé. Elle était assez curieuse de le voir utiliser la magie une seconde fois, mais qu'il soit gentil avec elle la laissait sceptique. Elle n'arrivait pas à décider si elle l'aimait ou non.
« Tu es prête à rentrer à la maison ? » demanda-t-il, tendant sa main vers elle.
« Non » dit-elle en croisant les bras.
« Est-ce que tu veux ta malle ? » demanda-t-il.
« Oui, tout de suite » dit-elle en approuvant d'un signe de la tête, très sûre d'elle.
« Alors allons-y, d'accord ? »
Avant qu'elle ne puisse réagir, il attrapa sa main et ils transplanèrent, quittant ainsi Privet Drive.
Chloé tomba dans l'herbe lorsqu'ils apparurent dans le jardin de Harry. Elle resta bouche bée, incapable de parler. Harry l'aida à se relever.
« Je sais que tu as été beaucoup négligée » commença-t-il « J'espère que tu seras heureuse ici avec moi. Une fois qu'on aura appris à se connaître. »
« Je veux ma malle ! »
Harry pensa que Chloé était vraiment têtue.
« Voici ma maison » dit-il en faisant un geste ample vers son manoir.
« C'est bizarre » dit-elle lentement, entrant dans la maison.
Harry jugea sa maison du regard. Il supposa qu'elle devait paraître plutôt bizarre pour quelqu'un habitué aux maisons Moldues. Son manoir était grand, avec des tourelles élégantes qui tenaient grâce à la magie. En dépit du temps froid, un rideau de lierre drapait les murs et, les jolies vrilles décoraient avec charme les piliers et le treillage.
« Est-ce que tu veux voir ta chambre ? » demanda-t-il.
Chloé ouvrit la bouche, probablement pour mentionner sa malle.
« Avec ta malle à l'intérieur » ajouta précipitamment Harry.
Chloé observa avec attention sa chambre puis elle regarda avec Harry avec suspicion. Elle reporta de nouveau son regard sur la merveilleuse chambre. Pourquoi lui donnerait-il tout cela ?
Harry se rappelait parfaitement le placard sous l'escalier. Il avait donc fait des arrangements pour rendre la chambre d'autant plus jolie. Il étudia son petit visage concentré espérant y déceler une lueur d'approbation.
La chambre sentait la peinture fraîche. Harry avait choisi un jaune pastel qui illuminait la pièce. Il y avait un lit à baldaquin avec un édredon et des oreillers en plumes. L'énorme fenêtre donnait sur les jardins du Manoir Potter et il y avait une un petit banc encastré sous la fenêtre avec des coussins de chaque côté, parfait pour lire. De plus, un rideau blanc positionné en arc de cercle autours de la fenêtre pouvait être refermé créant ainsi un petit espace confortable pour s'y pelotonner et se cacher. Dans un coin, une bibliothèque en bois blanc était remplie de livres pour enfants. Il y avait également un coffre à jouet avec quelques jeux à l'intérieur, et un tapis recouvrait le sol. Dans une petite cheminée un feu de bois crépitait joyeusement projetant des ombres dansantes.
« Je suis vraiment désolé, elle n'est pas finie » s'excusa-t-il « J'ai aussi une petite remarque à faire. Je ne pense pas que nous trouverons beaucoup de jouets chez moi. Je pourrai t'emmener en acheter quelques-uns uns et de nouveaux vêtements demain, si tu veux. »
« Pourquoi est-ce que j'ai besoin de nouveaux vêtements ? » demanda-t-elle, regardant la robe de Harry, perplexe.
« Parce que tu voudras en porter des propres » répondit-il.
« Comme ceux-là ? » demanda-t-elle pointant la robe de Harry.
« Oui, mais plus jolies que les miens. Les filles portent de plus jolies couleurs. »
« Non. Je n'en veux pas des comme ça ! »
« D'accord » dit-il avec un signe de tête.
Chloé ne comprenait pas. Elle n'avait jamais son mot à dire à la maison. C'était vraiment très bizarre.
« Le dîner sera bientôt prêt » dit Harry « Est-ce que tu veux que je m'en aille ? Comme ça tu pourras découvrir ta chambre. »
Elle s'arrêta un instant, la bibliothèque était très tentante, mais elle secoua la tête vigoureusement.
« J'ai invité ma famille à dîner pour qu'ils te rencontrent » dit-il, testant sa réaction. « Enfin, ce n'est pas vraiment ma famille, mais des amis très proches. Ils seront très contents de te rencontrer. »
Elle ne dit rien, mais leva les yeux vers lui. Harry la regarda aussi, surpris.
Elle avait les même yeux que sa mère.
C'était possible, bien sûr, mais c'était tout de même incroyable. Il se demanda ce que la Tante Pétunia pensait de la couleur des yeux de Chloé. Elle avait probablement dû être scandalisée que l'enfant de Dudley ait hérité des yeux de sa sœur.
Harry, pour sa part, était ravi.
Fred et George Weasley furent les premiers à arriver. Ils donnèrent une tape enthousiaste sur l'épaule de Harry et manquèrent de l'assommer.
« Harry ! C'est génial de te revoir ! » dit George.
« Comment trouves-tu la vie sans chasse aux mauvais sorciers, mon vieux ? » demanda Fred, serrant sa main énergiquement.
« Ah, c'est calme. Presque trop ! » dit Harry sincèrement.
Chloé scrutait la scène, cachée derrière une chaise de la Salle à Manger. Elle se baissa subitement lorsque George la remarqua.
« Hey ! Ce doit être la fillette que tu as recueillie ! Non ? »
Harry fit un signe de la tête. « Tu peux sortir Chloé, c'est bon. »
Chloé ne bougea pas d'un millimètre. « Non ! » dit-elle de sous la table.
Elle s'assit et regarda les chaussures de Harry aller et venir. Elle pouvait aussi l'entendre murmurer aux deux garçons roux :
« C'est sûrement trop tôt pour tout ça. C'est une adaptation difficile. Peut-être devrions-nous reporter le dîner à plus tard. »
« N'importe quoi » dit l'un des deux hommes roux. « Tout ira bien. »
Chloé plaqua sa main sur sa bouche lorsque la porte de la Salle à Manger s'ouvrit avec fracas. Elle regarda, abasourdie, une paire d'énormes chaussures traverser le tapis. Chloé leva les yeux vers le bout de la table pour apercevoir le nouvel arrivant qui faisait tinter le vase posé sur la table à chacun de ses pas.
« Hagrid ! » s'exclamèrent Harry et les deux garçons roux.
« Bonjour tout le monde ! » tonitrua joyeusement le dénommé Hagrid. « Où est la petite fille que tu as recueillie, Harry ? »
Horrifiée, Chloé s'enfonça un peu plus sous la chaise.
« Sous la table » dit Harry, comme si c'était normal.
« En train de jouer ? » essaya de deviner Hagrid, posant son parapluie rose contre un mur.
« Pas exactement » dit George.
Harry regarda sous la table. « Chloé tu veux bien sortir maintenant ? »
Elle était extrêmement curieuse de voir à qui appartenait les énormes chaussures. Elle s'assit et pesa le pour et le contre. Elle regarda Harry à nouveau. Il le lui avait demandé gentiment. La curiosité l'emporta sur l'incertitude et quelques instants plus tard elle se tenait à côté de Harry.
« Chloé ! » sourit Harry.
« Très heureux que tu aies pu te joindre à nous ! » dit George avec un large salut.
Un homme gigantesque s'approcha d'elle. « Je m'appelle Rubeus Hagrid » dit- il en lui serrant sa petite main.
« Je m'appelle Chloé. Laissez-moi ! » dit-elle, retirant sa main, effrayée.
« Ma parole » dit Fred sarcastiquement. « Quelle enfant délicieuse ! »
Hagrid se recula mais ne renonça pas. « Quel âge as-tu Chloé ? »
« Cinq ans » dit-elle, montrant un visage déterminé. Elle espérait qu'il ne pensait pas qu'elle avait peur de lui.
Elle sursauta encore une fois quand deux autres personnes apparurent dans la pièce. Sans bien réaliser, elle se cacha derrière Harry.
Harry accueillit Lupin et Sirius, et sourit à Chloé.
Elle resta debout sans bouger alors qu'on la présentait à nouveau. Ils semblaient tous assez gentils. Entre temps, des personnes arrivaient de droite à gauche. Il y avait beaucoup de monde à observer à présent.
« Bonjour Harry » dit Ron, se penchant pour voir Chloé.
« Bonjour » dit Hermione, elle s'accroupit au niveau de Chloé. « Je m'appelle Hermione. »
Chloé fit un pas de plus derrière les jambes de Harry s'agrippant à sa robe.
Ginny était arrivée elle aussi. Elle sourit à Harry et l'étreignit.
« Bonjour » dit Harry, agréablement surpris.
« Elle est adorable » dit Ginny avec un sourire puis elle alla vers Hagrid pour discuter un peu avec lui. Chloé sortit sa tête et regarda Ginny s'en aller.
Un bruit assourdissant attira son attention.
Le feu de la cheminée avait pris des proportions incroyables et les flammes étaient devenues vert émeraude. Un homme avec des cheveux roux sortit des flammes. Il épousseta sa robe pourpre, remit ses lunettes en place et regarda les flammes. Un garçon apparu au cœur des flammes quelques secondes plus tard. Il avait les mêmes cheveux roux et devait être âgé de sept ans. L'homme épousseta la suie de la robe du garçon et reporta son attention sur les flammes. Une petite fille avec de longues nattes rousses sortit de la cheminée. Elle devait avoir six ans. Le petit garçon enleva la suie de la robe de la fillette. Puis un autre enfant apparut et la petite fille prit la relève époussetant la robe du nouveau venu. Deux autres garçons sortirent des flammes, puis deux petites filles. Les enfants étaient de plus en plus jeunes et il semblait y avoir un an d'écart entre chacun d'eux. Chloé avait compté dix personnes incluant la mère, arrivée la dernière, tenant dans ses bras un bébé. Le père s'éclaircit la gorge.
« Les enfants ! En ligne s'il vous plait ! » dit-il, les regardant s'aligner du plus vieux au plus jeune.
« Mortimer ? »
« Ici Père ! » dit le plus vieux des garçons.
« Catherine ? »
« Présente ! » cria la la plus âgée des petites filles.
« Meghan ? »
« Salut, Papa ! »
« Kyle ? »
« ICI ! » chanta un petit garçon de quatre ans. Les deux plus vieux se penchèrent vers lui faisant signe de se taire.
« Hunter ? »
« Ici ! Ici ! Ici ! » cria-t-il.
« Alexandra et Madeline ? »
« Ici ! » crièrent deux jumelles identiques, qui (coïncidence) avaient toutes les deux deux ans.
« Penny, mon amour, est-ce que tu as Henry ? »
« Oui » sourit la mère.
Percy fit un signe de tête et il sourit à sa famille. « Les enfants, qu'est- ce qu'on dit à Mr Potter ? »
Les enfants se regardèrent et on entendit un faible murmure. Ils se rappelèrent alors ce qu'ils étaient supposés dire, se prirent par les mains et firent face à Harry.
« Merci beaucoup de nous avoir invité Mr Potter ! » dirent-ils en cœur.
Percy regarda fièrement ses enfants et prit Pénélope par les épaules.
Fred et George applaudirent la prestation.
« Allez déposer les cadeaux pour votre nouvelle amie sur la table, s'il vous plait. » dit Percy avec un geste de la main vers la table.
Chloé remarqua alors la pile de cadeaux sur la table. Tout cela était pour elle ?
Les enfants portaient tous des robes bleu ciel avec leurs initiales brodées sur le côté droit de leurs vêtements. Un par un, ils déposèrent les paquets sur la table. Fred s'avança vers eux et commença à faire les cents pas, les regardant en fronçant les sourcils.
« Oncle Fred ! » cria l'un des enfants sachant que Fred viendrait jouer avec eux.
« Voyons voir, voyons voir. » dit Fred se penchant vers eux pour les regarder un par un, les yeux dans les yeux.
Les enfants couvraient leurs bouches avec leurs mains, pouffant de rire.
« On ne rigole pas ! » cria Fred, ce qui les fit d'autant plus rire. « Toi, le petit avec les cheveux roux, viens par-là ! » dit Fred.
Les enfants, obéissants d'ordinaire, étaient perplexes. Ils avaient tous les cheveux roux.
Fred tapa du pied. « Puisque c'est comme ça, je vais devoir manger l'un de vous ! »
Tous les enfants crièrent et se dispersèrent en riant alors que Fred les poursuivait. Il réussit à attraper un des garçons qu'il jeta sur son épaule comme un sac de patates et continua à poursuivre les autres.
Chloé les regardait s'accrochant un peu plus fort à la robe de Harry. Au milieu de la mêlée, Percy essayait désespérément d'arrêter Fred, pendant que George et les autres personnes s'amusaient du désordre.
« Qui d'autre attendons-nous ? » demanda Pénélope en haussant la voix pour couvrir le brouhaha.
« Mr et Mrs Weasley sont en Egypte avec Bill, mais Dumbledore m'a dit qu'il viendrait. »
Comme s'il avait deviné qu'on parlait de lui, Albus Dumbledore apparut dans la pièce. La petite Alexandra lui rentra dedans.
Percy enfouit son visage dans ses mains. « Les enfants ! S'il vous plait ! »
Dumbledore eut un petit rire et souleva Alexandra en regardant autours de lui. Fred était à présent en train de courir de la pièce avec deux des garçons sur les épaules, et George ainsi que Ron l'avaient rejoint dans son jeu avec les enfants.
« Vous vous amusez bien ? » demanda Dumbledore à Alexandra.
Alexandra approuva d'un signe de tête, souriant de toutes ses dents.
« Bonsoir tout le monde ! » dit-il en reposant Alexandra. Des saluts joyeux filèrent de part et d'autres de la pièce.
« Content que vous soyez venu » dit Harry en lui serrant la main.
« Oh, balivernes ! » dit Dumbledore en regardant la table recouverte de paquets. « J'ai failli oublier ! »
Chloé le regarda avec attention dessiner devant lui, du bout de sa baguette magique, un cercle doré. Le cercle scintillait et Chloé pouvait voir à travers. Dumbledore plongea son bras au travers du cercle et son bras disparut, comme s'il l'avait plongé dans une poche. Il faisait à présent beaucoup de bruit en farfouillant à l'intérieur et Chloé jura qu'elle avait entendu un poulet caqueter rageusement.
« Par la barbe de Merlin » marmonna Dumbledore. « Qu'est-ce que j'ai bien pu faire de cette chose ? »
Sa voix était étouffée car il venait de plonger sa tête à l'intérieur du cercle. C'était vraiment étrange. Plusieurs enfants s'étaient d'ailleurs mis à rire.
« AHA ! » s'exclama Dumbledore.
Son visage et son chapeau pointu de sorcier réapparurent.
« Le voilà ! » dit-il ravi en sortant une boîte, emballée dans du papier brillant, du cercle. Le cercle scintillant disparut une fois la boîte sortie, et le vieux sorcier la déposa avec les autres sur la table.
« Et si nous mangions ? » demanda Harry.
« Oh oui, s'il vous plait ! » dit l'un des enfants de Percy. Un rapide coup d'œil à la lettre brodée sur sa robe apprit à Harry qu'il s'agissait de Catherine.
Quelques instants plus tard, tout le monde était assis et regardait Harry qui se leva comme s'il allait faire.
« Un discours ! » exigea Sirius.
« Allez, Harry ! Un discours ! » dit Hagrid.
Harry leur sourit et passa une main dans ses cheveux en bataille.
« Merci à vous tous d'être venus ce soir, cela représente beaucoup pour moi, » il s'arrêta un instant cherchant les bons mots. « J'ai organisé ce dîner pour accueillir et vous présenter quelqu'un. Quelqu'un que nous allons tous beaucoup aimer, je pense. »
« Ooooooh ! Merci Harry ! » intervint Fred. « Tu le penses vraiment ? »
SLAP !
Percy venait de gifler Fred. « De la part de Maman ! » siffla-t-il.
« Hum » dit Harry. « Voici Chloé. J'espère qu'elle sera heureuse avec nous. »
Il y eut quelques applaudissements et Fred et George firent semblant de se tendre des mouchoirs. Chloé ne voulait pas encore l'admettre, mais ces monstrueux sorciers (comme son Papa les appelait) étaient plutôt sympathiques. Pourtant, elle ne voulait toujours pas être une sorcière.
Chloé avait plus faim qu'elle ne le pensait et le dîner fut délicieux. Elle fit sortir un haricot vert de son assiette et évita de répondre à Hermione faisant 'oui' de la tête à chacune de ses questions. Finalement, Hermione eut la bonne grâce d'arrêter de l'aider à sortir de sa coquille. Quelque temps plus tard, quelqu'un suggéra à Chloé d'ouvrir ses cadeaux. Chloé secoua vigoureusement la tête en signe de négation. Elle ne voulait pas que tout le monde la regarde. Quand elle lut la déception sur leurs visages, elle se résigna à s'asseoir à côté de Harry, près de la cheminée. Il lui tendit un paquet.
Les enfants de Percy étaient très étonnés par la nouvelle venue. Elle ne voulait pas ouvrir ses cadeaux ? ! C'était incroyable !
Ron et Hermione avaient offert à Chloé un balai jouet. Elle ne savait pas à quoi cela pourrait bien lui servir, à part à nettoyer le sol, et elle les regarda avec une expression complètement déconcertée.
On lui donna rapidement un autre paquet.
« C'EST LE MIEN ! » hurla Hunter avec une joie non déguisée. « C'est moi qui l'ai choisi ! »
C'était une espèce de livre et on pouvait lire en lettres dorées 'QUIDDITCH' sur la couverture.
Chloé cligna des yeux. Est-ce que les personnes bougeaient sur les photos ? Elle reposa le livre et décida de ne pas prendre le risque de vérifier. Un autre paquet. Il était rempli de petites fusées. Les autres enfants ne tinrent plus en place à leur vue.
« Oh, lances-en une, Oncle George » demanda Kyle.
Chloé regarda George lancer une fusée vers le plafond. Une pluie d'étoiles pourpres et scintillantes retomba comme des confettis. Les enfants poussèrent des cris de joie. Chloé aimait ce cadeau et l'esquisse d'un sourire passa sur son visage pendant un quart de seconde.
Puis on lui tendit une autre boîte. Ginny avait eut la présence d'esprit de lui apporter un lot de robes vertes.
Chloé regarda les robes, mécontente. «Je ne suis pas une sorcière ! » dit- elle.
La pièce devint parfaitement calme.
Meghan posa une question à voix basse. «Est-ce que je serais punie si je disais ça ? » demanda-t-elle à Hermione.
« Meghan ! » murmura Percy.
Chloé se sentit coupable quand elle vit leurs visages. Elle sentait les larmes lui piquer les yeux.
« Ouvre mon cadeau, s'il te plait » dit Dumbledore dans le silence.
Chloé ne voulait rien faire d'autre à part aller se cacher dans le placard sous l'escalier. Si elle était dans le placard, elle pourrait se cacher du monde entier. Peut-être qu'elle pourrait s'y cacher éternellement et être ce qu'elle voulait être.
« Vas-y, Chloé. Ouvre le cadeau du Professeur Dumbledore » dit Harry avec douceur.
Elle déchira le papier cadeau et regarda à l'intérieur de la boîte. Elle ne savait absolument pas ce que c'était et elle n'avait aucun indice. Cela ressemblait à une balle de la taille d'un ballon de Football. Cependant, elle avait une couleur gris terne et, son aspect brillant laissait supposer qu'elle était en verre.
« Prend-le, cela ne te fera pas de mal ! » dit Dumbledore avec un sourire.
Chloé sortit l'objet de sa boîte. Au moment où ses mains entrèrent en contact avec la surface de la balle, elle commença à émettre une douce lumière dorée et ne ressemblait plus du tout à l'horrible boule grise. C'était à présent une balle étincelante.
« C'est un Bauble* » dit Dumbledore.
« C'est joli » murmura Chloé si bas qu'elle pouvait à peine s'entendre elle- même.
Dumbledore continua. « Chloé, si tu n'étais pas une sorcière, le Bauble ne brillerait pas pour toi. Cela ne marche qu'avec la magie. »
Les yeux de Chloé se remplirent de larmes. Elle laissa tomber le Bauble comme s'il s'agissait d'un charbon ardent et sortit en courant de la pièce. Harry enfouit son visage dans ses mains.
Dumbledore ne semblait pas perturbé par la tournure des évènements. «Ca ne peut pas se casser » dit-il en rangeant le Bauble dans sa boîte.
« Je suis désolé » dit Harry à ses invités. « Elle a eu une dure journée. »
Après avoir dit au revoir à ses invités, Harry rassembla les cadeaux de Chloé et se dirigea vers sa chambre.
« Chloé ? » l'appela-t-il depuis la porte. Comme il ne reçut aucune réponse, il entra.
Chloé s'était pelotonnée sous les couvertures de son lit.
« Dure journée ? » demanda Harry en s'asseyant sur le lit.
« Je... Je... ne... ne... suis pas une sorcière ! » lui répondit une voix pleine de larmes.
« Pourquoi tu n'es pas une sorcière ? » demanda-t-il.
« Parce que je ne veux pas en être une » gémit-elle.
Elle sortit sa tête des couvertures et essuya ses yeux remplis de larmes.
« Si tu n'étais pas une sorcière, ton Papa et ta Maman voudraient bien de toi, c'est ça hein ? » lui dit-il.
Chloé approuva d'un signe de tête et des larmes roulèrent sur ses joues avant de tomber sur sa robe.
« Je... Je veux être comme Dudley Jr. » dit-elle fermement.
« Je suis désolé, mais tu n'es pas comme lui Chloé, et, je suis désolé pour Dudley Jr. car il n'est pas comme toi ! »
« Maman et Papa ne le détestent pas, lui ! »dit-elle prête à plonger de nouveau sous les couvertures.
Harry la regarda pendant un moment. « Je ne te déteste pas, Chloé. »
« Pourquoi ? » demanda-t-elle. « Je suis méchante » ajouta-t-elle comme si elle en était fière.
Oh oui, pensa Harry, elle avait vraiment du cran.
« Et alors ? » dit-il à haute voix. « Je ne crois pas que tu le penses » ajouta-t-il vérifiant qu'elle avait compris qu'elle ne l'avait pas eu.
« Mais Maman et Papa disent que les sorciers sont des monstres qui n'ont pas d'amis » dit-elle.
Harry sourit. « Oh vraiment ? Ta Maman et ton Papa me détestent aussi. Est- ce que ça fait de moi un monstre ? »
Chloé sembla surprise par la découverte de ce nouveau point de vue.
« Et bien, n... n... non » dit-elle en reniflant.
« J'ai beaucoup d'amis, et même plus que tous ceux que tu as rencontrés ce soir. Est-ce qu'ils sont d'horribles monstres comme le disent ta Maman et ton Papa ? »
« Non » dit-elle doucement, pensant que la conversation était finie.
« Alors qu'est-ce qu'il y a de mal à rester avec des personnes sympathiques et qui t'aiment ? »
« Si j'étais normale comme Dudley Jr., ma Maman et mon Papa m'aimeraient ! » dit-elle les larmes aux yeux.
Harry croisa les bras et secoua la tête.
« Ca va être dur, Chloé, mais je dois te le dire. Ta Maman et ton Papa ne t'accepteraient pas même si tu pouvais cacher ta véritable personnalité et revenir dans leur monde. Ils sont égoïstes, Chloé, je sais que ça fait mal de penser ça, mais, c'est la vérité et elle doit être dite. »
Chloé leva les yeux vers lui.
« La personne la plus sage que je connaisse m'a dit quelque chose là dessus » dit Harry.
« Quoi ? » demanda Chloé, le laissant essuyer son visage avec un mouchoir.
« La vérité est une chose magnifique mais aussi terrible, elle doit donc être traitée avec beaucoup de prudence. »
Chloé le regarda déconcertée. Harry sourit à son expression et ajouta :
« Tu dois encore être un peu trop jeune pour cette citation » il sourit timidement, un peu embarrassé. « C'est tout nouveau pour moi de m'occuper d'enfant. »
« Qu'est-ce que ça veut dire ? » insista-t-elle. Elle n'aimait pas qu'on lui dise qu'elle était trop jeune.
« Et bien, ça veut dire » commença Harry. « Quelques fois, la vérité doit être dite, mais il faut être prudent car on pourrait blesser quelqu'un. J'ai dit ça parce que je sais que tu veux vraiment être avec tes parents, mais ils ne t'aimeront pas pour ce que tu es. »
« Je ne veux pas être ici ! Je ne sais même pas si j'aime être ici ! »
Harry pensa qu'elle avait vraiment l'air fatigué.
« Qu'est-ce qui va te manquer ? Le placard ? Ou ton Papa te criant dessus ? »
Chloé semblait abattue.
« Je veux que tu vives avec moi » dit Harry. « Tu peux être toi-même et tout recommencer ici. Je t'aimerai quoique tu deviennes et tu seras toujours la bienvenue ici. »
Il se pencha vers elle et l'étreignit, et Chloé pleura contre son épaule.
Quand il eut bordé Chloé, il l'embrassa sur le front. Il était sur le point de partir lorsqu'elle dit quelque chose.
« Qu'est-ce que tu as sur le front ? » lui demanda-t-elle en le regardant.
Harry grimaça. « Ah, ce n'est pas une très bonne histoire pour s'endormir » dit-il calmement. « Et si je te racontais comment c'était quand je devais vivre dans le monde des Moldus ? »
Chloé approuva d'un signe de tête, on ne lui avait jamais raconté d'histoires avant qu'elle s'endorme.
Harry s'assit sur une chaise à côté de son lit et lui raconta sa vie avant d'aller à Poudlard. Il venait juste d'arriver au moment où toutes les lettres sortaient par la cheminée quand il jeta un oeil à sa montre.
« C'est tout pour ce soir » dit-il.
Chloé était déçue mais elle ne discuta pas. Ses paupières devenaient lourdes et elle n'arrivait plus à garder les yeux ouverts. Harry sortait de la chambre quand elle l'appela une nouvelle fois.
« Est-ce que je peux... » commença-t-elle.
« Chloé, tu as eu une longue journée. »
« Est-ce que je peux avoir cette chose que l'homme m'a donnée ? » termina-t- elle.
« Dumbledore ? » demanda Harry. « Le Bauble ? »
Chloé approuva d'un signe de la tête.
Harry sourit. « Tu devrais être fière de savoir qu'il t'aime bien. C'est le plus grand sorcier du monde entier. »
« Du monde entier ? » dit Chloé émerveillée.
« Voilà » dit Harry en lui tendant le Bauble. « Maintenant dors avant que je te donne une potion de sommeil ! »
« Tu peux vraiment faire ça ? » dit-elle impressionnée. « Comme dans Blanche Neige et la pomme ? »
Harry dut se rappeler l'histoire de Blanche Neige avant de lui répondre.
« Non » dit-il. « Pas de poison ! Cela te ferait juste dormir et tu te réveillerais demain matin. »
« J'espère » dit Chloé en baillant à s'en décrocher la mâchoire, « que toutes les pommes sont bonnes ici. Je ne pense pas que nous devrions laisser entrer les mauvaises sorcières dans la maison. »
« Les pommes sont bonnes » dit Harry en lissant les couvertures.
Il claqua des doigts et les lumières s'éteignirent.
« Nous ne laisserons entrer que les gentilles sorcières » dit-elle doucement.
Elle serra le Bauble et admira la douce lumière dorée dans le noir.
Peut-être que les choses iraient bien après tout. Peut-être que la magie n'était pas aussi effrayante qu'elle le pensait. Elle bailla. Le Bauble illumina son visage. Ce n'était pas si mal que ça d'être une sorcière.
Harry s'assit dans son bureau et referma son livre. Il pensa à Chloé. Il semblait qu'une nouvelle vie venait de commencer pour tous les deux. Tout irait bien.
*'Bauble' en anglais ça veut dire 'boule de Noël' mais je trouvais qu'offrir une boule de noël phosphorescente c'était pas terrible. Du coup, j'ai gardé le nom anglais, comme ça on a l'impression que c'est un objet magique.
