Auteur : Luna Denree (hein ? Pas vrai ? loll)

Titre : Tonight By The Moonlight

Rating : PG-13, on est jamais trop prudent, n'est-ce pas ? Et puis le rating se justifie avec un peu de violence, dans ce chapitre... ) (Nan, pas de tomates !!)

Genre : Hum... Une chanson qui vient de nulle part, des boules de cristal qui disparaissent, un gros monstre dégueu... Fantasy, c'est sûr ! ^^

Pairing : J'ai toujours de la réticence à nommer qui seront les couples principaux... en ce moment, c'est du Syaoran/Sakura, mais pas grand-chose d'autre ! ^^

Commentaires : JE SAIS ! J'ai pas respecté mon échéance... m'escuse... (fait mine basse). Mais il est là, maintenant !

Réponses aux reviews : Vous les méritez ! Avec une si grande patience... (désolée encore)

marion-moune : Ma toute première revieweuse !! *Gros bisoux* Merci pour ton commentaire ^^ Vala la suite ^^

Aoudwey : La voilà, cette suite que tu attendais tant ! Meci d'avoir reviewé ^^

Cordelune : Une review de Cordelune ! Vrai de vrai ? ) J'adore ton travail ^^ Et merci pour tes compliments, ça fait plaisir, même si je n'ai pas la moitié de ton talent ! ^^

Loua : Ah la la... ma motivatrice préférée ^^ Ton mail est vraiment arrivé à pic, parce que j'étais dans une phase de « je sais plus quoi faire avec cette fic », et bon, tu connais les probs que j'ai eu avec mon ordi... J'espère sincèrement que cette suite sera à ton gout, et que tu ne la trouveras pas aussi triste, parce que je veux faire pleurer personne, moi ! *gomen* En tout cas, prend soins de toi, et merci encore pour ton mail qui m'a fait tellement plaisir ! ^^

Salutations : À ma beta-reader et très bonne amie Tristary, avec qui j'ai passé beaucoup de temps à créer des projets et à dévorer littéralement toutes les fics qui nous passaient sous la main ! ^^ C'est grâce à elle que cette fic est née ) (Ainsi que le test du choixpeau, dont elle a fait une magnifique version anglaise qui sera bientôt mise sur ff.net !) *Kissousssss* ^^

Disclaimer :

L'auteur : *sourire maléfique* Hé, Syaoran...?

Syaoran : Euh... *pas rassuré du tout* Quoi...?

L'auteur : *brandit un parchemin* Les Studios CLAMP m'ont donné l'autorisation de te maltraiter pour un chapitre !!!

Syaoran : *gémit* C'est pas gentil ! Et en plus tu as besoin de moi pour le reste de l'intrigue !

L'auteur : *visage dément* Qui a dit que tu allait disparaître ?

Syaoran : O_o *gloups* MAMAN !

___________________________________

Chapitre 2

Un hâlo d'obscurit

Isseki nicho

Faire d'une pierre deux coups

Dans le ciel, une lune blafarde éclairait la sombre porte, le sombre gouffre béant sur l'inconnu. Devant la herse, son ombre, allongée par la position de l'astre lunaire, touchait presque le bâtiment. Son esprit, toujours conscient quelque part, savait que si son ombre disparaissait dans l'ouverture, son corps le serait également.

... Au clair de la lune... Pierrot répondit...

Dans le ciel, un nuage de pluie fut poussé par le vent au-dessus de sa tête. Ses membres, transits, s'engourdissaient lentement, réclâmant la chaleur qui faisait défaut. Quelques cygnes sauvages, retardataires, s'effarouchaient en un vol désordonné, très éloigné de toute formation migratoire. Seuls ceux qui s'en iraient à temps survivraient. Les autres... Ses jambes, une fois de plus, se mirent en marche toutes seules. Son ombre fut avallée par la porte qui attendait, affamée.

... Je n'ai pas de plume... Je suis dans mon lit...

Dans le ciel, ni la lune, ni les étoiles n'étaient visibles. Un étau de solitude broya son coeur, et au même moment le sentiment d'être entouré d'amis l'envahit. La peur s'estompa. Un pas, puis deux et trois, en direction du portail. Une vague de puissance passa sur son corps, tout aurait pu arriver sans crainte de sa part.

... Va chez la voisine... Je crois qu'elle y est...

Dans le ciel, un vent bienfaisant chassa les nuages et la clarté revint. Un feu brûlant envahit sa poitrine, son équivalent flamba au loin dans la demeure de pierre. Le sentiment de sécurité qui prit place en son esprit n'avait nulle part son pareil. Rien n'était à craindre. Prêt à entrer, son corps courrut presque de lui-même vers le sombre château. Et pourtant... Et pourtant, un doute demeurait.

... Car dans sa cuisine... On bat le briquet...

* * *

Syaoran, levé comme toujours à l'aube, observa le soleil se lever. Son regard glissait rapidement sur les toits rougis par l'astre solaire, alors que ses pensées volaient déjà à des lieues de cette beauté matinale. Le jeune homme était songeur.

Ce rêve, il l'avait déjà fait. Plusieurs fois, même. Ce qui le troublait, toutefois, ce n'était ni la répétition, ni le thème qui était somme toute plutôt inhabituel. Non, ce qui occuppait ses pensées, c'était l'impression d'inachevé que celui-ci lui laissait. Comme s'il avait pris un livre, l'avais ouvert par le milieu et lu une page au hasard, sans avoir commencé au début ou cherché à lire la fin. Et la question qui venait inmanquablement ensuite, c'était : « Où est le reste ? Le début ? La suite ? La fin ? »

Lorsqu'il sentit une présence derrière lui, il cessa son monologue intérieur, mais ne se retourna pas. Cette personne, qui qu'elle soit, n'avais pas à déranger l'héritier de la famille Li si tôt. Il attendrait patiemment qu'il ou elle s'en aille. Même sa mère n'avait pas le front de lui infliger sa présence de si bon matin.

Mais la personne ne partait pas. Pire encore, au hérissement qui courrut le long de sa colonne vertébrale, il sentit son approche. Vaguement, au fond de son esprit, il se demanda pourquoi il en était si irrité.

Il sursauta violemment lorsqu'une main se posa sur son épaule. Distrait par ses pensées, il n'avait pas réalisé que l'intru se trouvait si près.

- Syaoran... t'ais-je fait si peur ?

Un petit rire, ainsi que l'aura particulière, permit enfin au jeune homme de reconnaitre celle qui, seule, aurait osé une approche si impudique vis-à-vis de lui. Il se retourna.

- Meiling ! Quand es-tu revenue ?

La jeune femme avait changé, depuis la dernière fois qu'il l,avait vue. Très tape-à-l'oeil dans son enfance, elle s'habillait maintenant beaucoup plus discrètement. Ses cheveux, relevés en un chignon traditionnel, dégageaient un visage de jeune adulte séduisante. Elle respirait la maturité et la compétence. Et lorsqu'elle sourit, le jeune homme fut bien conscient que n'importe quel coeur libre se serait aussitôt consumé.

« Heureusement, sourit-il, le mien est déjà pris... ! »

- Je viens à peine de rentrer au pays, répondit-elle un peu tardivement.

Elle aussi semblait le jauger et, à voir le sourire qui découvrait légèrement ses canines, elle était satisfaite de ce qu'elle découvrait.

- Je n'ai pas eu le temps de me coucher, ajouta-t-elle, enjôleuse. Mais mon entrainement m'a bien servi, et quelques heures sans sommeil ne sont rien pour moi !

Syaoran se permit un sourire.

- Tu n'as pas tant changé que je ne te reconnaisse plus, cousine. Malgré ton entrainement. Tu es épuisée, et tes airs bravaches ne me montrent pas une belle jeune femme pleine d'énergie, mais une fillette qui tombe de sommeil.

Meiling éclata de rire et son cousin admira son contrôle. Autrefois, elle se fut jettée sur lui, furieuse qu'il l'ait percée à jour. Mais c'était il y a longtemps. Beaucoup d'eau avait coulé sous les ponts depuis, et tous deux étaient bien loin de leurs chamailleries d'enfance.

- Qu'est-ce qui t'amène à Hong-Kong ?, reprit-il.

- Eh bien... laisse-moi y penser... le profond désespoir dans lequel je me trouvais à l'idée de ne plus pouvoir te taquiner ?, se moqua-t-elle.

- Sois sérieuse, Meiling.

- En fait, Syaoran... j'ai terminé mon entrainement et je rentre définitivement au pays. Pour... me trouver un mari, et... éventuellement fonder une famille.

- Tu plaisantes ?!

Le jeune homme, stupéfait, fixa ses prunelles de feu. Les braises de ses amours pour lui couvaient encore quelque part, il en sentait bien la fumée, mais une petite flamme de détermination luisait, tout au fond de son regard ardent.

À son grand étonnement, il s'aperçu qu'elle était tout à fait sérieuse.

- Je croyais que..., commença-t-il, sans oser terminer sa phrase.

- Que croyais-tu ? Que je t'attendrais jusqu'à en devenir ratatinée ? Mon pauvre cousin, tu rêves éveill !

Elle sourit, d'un rare sourire franc qu'elle ne dédiait à nul autre.

- Je sais bien que ton coeur appartient à Sakura, et non à moi. Et je sais également que, malgré ta promesse, même si elle venait à te quitter tu ne serais jamais à moi.

Elle cessa de sourire, mais ses yeux brillaient tendrement.

- C'est ainsi, et je l'accepte. Maintenant, je peux l'accepter. Et... puisque tu t'es fiancé avant moi, je peux toujours tenter de te damner le pion en me mariant avant toi !

Tous deux éclatèrent de rire, et l'atmosphère tendue qui suintait de la conversation se dissipa. C'était bien d'elle, de tout tourner autour de son stupide esprit de compétition. Y compris les conversations qui lui tenaient à coeur. À bien y penser, c'était peut-être là une forme d'échappatoire... pour éviter de pleurer...

Volontairement, il choisit de ne pas poursuivre sur ce mode de pensées. Il était conscient de l'avoir blessée, mais il se serait perdu en refusant de suivre son coeur, même au mépris des traditions.

Imitant sa cousine, il tourna son regard vers l'aube. Le soleil, plus rouge encore du fait de sa renaissance, éclairait de sa lumière la ville qui se réveillait tranquilement. Il se représentait Sakura, sa réaction devant ce magnifique spectacle aux tons orangés.

« Mais peut-être ne verra-t-elle jamais Hong Kong sous le soleil du levant », songea-t-il avec un brin de mélancolie.

- Syaoran !, dit Meiling soudainement, le faisant sursauter.

- Quoi ?

- Viendrais-tu t'entrainer avec moi ?

- Moi, avec toi ?!, s'exclama-t-il, stupéfait, Mais nous ne battons pas du tout de la même façon ! Moi c'est avec la magie, l'épée, toi avec tes poings !

- Si tu osais relever mon défi, peut-être verrais-tu quelle est la meilleure méthode..., dit-elle avec un sourire en coin.

« Elle connait mes points faibles », songea-t-il, furieux. « Si elle ose prononcer le mot « défi » une fois de plus... »

Lisant sur son visage son trouble intérieur, la jeune femme éclata de rire, au grand découragement de son cousin qui sentit se former une petite goutte de sueur sur sa tempe.

- Défi, Syaoran, défi..., le nargua-t-elle, comme si elle avait lu dans ses pensée.

- Meiling..., maugréa-t-il, D'accord, d'accord ! Je le relèverai, ton stupide défi ! Laisse-moi simplement me mettre des vêtements décents...

Acquiecsant, elle le laissa partir et se rendit directement à la salle d'entrainement, surement vide à cette heure. Le jeune homme, lui, traina un peu. Il n'avait pas du tout envie de se batttre avec elle, particulièrement dû au fait qu'il avait gravement négligé son entrainement dernièrement. Sa mère lui demandait de plus en plus souvent de travailler pour la famille et, quoi qu'il ne se soit pas plaint, c'était harrassant et souvent inutile.

Se décidant enfi à regâgner sa chambre, il prit le couloir par lequel on avait accès à la majorité d'entre elles. Autrefois, il n'avait pas la sienne à cet endroit, mais une soudaine excentricité de sa mère l'avait forcé à y emménager. Effectivement, elle avait décidé de réserver son ancienne chambre, près de celle des maîtres, afin de recevoir de prestigieux visiteurs ou des amis de longue date. Mais au fond, cela avait été bénéfique pour le jeune homme. Moins proche de la sienne, elle avait été moins tentée d'y fouiller.

Dans la large pièce au milieu de laquelle trônait un immense lit à l'occidentale, il se vêtit d'un pantalon ample mais léger, destiné au combat. Sa ceinture, étroitement serrée autour de ses hanches, révélait un ventre plat et dur, résultat d'un mode de vie actif et sans excès. Le jeune homme, tout en muscles, retira sa chemise après une courte hésitation. Il savait que sa cousine se donnerait à fond et que celle-ci ne feait que le gêner. Avec son manteau, personne n'en verrait rien s'il se promenait ainsi pour se rendre à la salle d'entrainement.

Syaoran renonça à coiffer ses cheveux en bataille. Il avait eu beau les faire allonger, ils restaient tout aussi ébouriffés. Il avait donc repris la coupe de son enfance, la seule qui lui donnait l'air quelque peu normal.

À la dernière seconde, il décida de garder le pendentif que Tomoyo lui avait remis. Il savait que la chaîne, très résistante, devrait subir de nombreux chocs avant de se rompre. De plus, il avait du mal à s'en séparer. Il se sentait curieusement en phase avec l'étrange bijou, dont il percevait une aura magique, en quelque sorte. Son détecteur se pointait invariablement dessus lorsqu'il ne s'en servait pas, mais il n'avait jamais découvert le secret de l'objet.

Ceignant son épée, il se dirigea à pas de loup vers la salle d'entrainement familiale. Il faisait le moins de bruit possible, car il savait que si elle l'entendait, sa mère en profiterait pour se l'accaparer et l'accabler de travaux de toute sorte, comme elle le faisait toujours.

« Si seulement elle pouvait me laisser tranquile un peu, je pourrais terminer plus vite ce que je dois faire ici et retrouver Sakura... », se dit-il intérieurement, bouillant de rage mais concervant un masque placide. « Tient ? Pourquoi la lumière est-elle éteinte, ici ? »

Il était arrivé devant là où l'attendait Meiling, mais l'obscurité incongrue qui régnait un peu plus loin l'intriguait. Lentement, il s'avança quelque peu vers l'ombre, dépassant la chambre aux tatamis. Au loin, une lumière vacillait, comme si un feu était secoué par le vent. Fronçant les sourcils au point d'assombrir ses yeux, il allait s'y risquer lorsqu'à nouveau, une main sur son épaule le fit sursauter.

- Syaoran, tu viens ?, lui demanda sa cousine, impatiente, Qu'est-ce qu'il y a ?

- Est-ce que c'était sombre comme ça lorsque tu es arrivée ici ?, lui demand-t-il en se retournant vers elle.

- Sombre ? Que veux-tu dire ? Tout est illuminé dans ce couloir.

Il jetta un coup d'oeil vers le fond du couloir, où tout était normal à nouveau. Il était pourtant persuadé d'y avoir vu... mais qu'avait-il vu, exactement ? De l'ombre, une étrange lueur ? Puis, comme Meiling s'impatientait, il se détourna et la suivit.

« J'aurais toujours le temps de faire quelques investigations plus tard... », songea-t-il.

Il n'eut pas conscience que durant tout l'épisode, il avait enfermé dans son poing le pendentif de son ancienne amie et camarade de classe.

* * *

La rue était bien éclairée, animée comme elle l'était toujours, même la nuit. Il était d'autant plus facile de ne pas se faire remarquer. Une forme ténébreuse marchait, loin de Syaoran et de Hong Kong, sous les lumières de la ville. Errant sans but aux yeux des passants qui, sous sa cape, ne pouvaient même pas distinguer s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme, ou même s'il était humain, l'inconnu se dirigeait pourtant vers un endroit bien particulier. À l'insu de tous, cet étranger disparut soudain au détour d'une ruelle presque invisible.

Dans l'endroit mal famé, des bouteilles vides et des papiers jonchaient le sol. L'ombre noire dégagea un espace loin des regards et traça un cercle dont il était le point central. Puis, il attendit.

Un long moment passa. Le vent, au loin, sifflait dans les châssis en une longue note plaintive. La voûte étoilée pâlit lentement, attendant la venue du soleil. Et enfin, celui qui attendait fut répompensé de sa patience. Autour de lui, une vague de feu prit la forme du cercle qu'il avait tracé, et il ferma les yeux.

Lorsqu'il les ouvrit, le feu était éteint, le soleil était levé, et le capuchon de sa cape s'était rabattu, découvrant un visage inhumain qu'il se hâta de cacher à nouveau.

- Le garçon. Le Feu !, dit-il, savourant la sensation de ces mots sur sa langue.

Il sourit.

- Syaoran..., siffla-t-il d'une voix sépulcrale.

* * *

Un coup de poing fusa près de son oreille. L'évitant de justesse, il leva sa main et para le second coup qui l'aurait atteint au ventre. Puis, fixant ses yeux aux siens, il apella sur elle l'invocation de la foudre, dont elle réchappa grâce à un magnifique saut arrière. Se rétablissant aussitôt, elle saisit le bâton qu'elle avait posé au sol et le fit tournoyer. Rapidement, il rispota en dégainant son épée. Il se figea, attendant qu'elle fasse le premier mouvement, qu'elle se découvre. Il n'eut pas à patienter longtemps, elle sauta sur lui dans l'intention de l'assomer, mais il avait prévu le coup et fit un bond de côté au dernier moment. Avec le tranchant de sa main, il heurta sa nuque et la projetta au sol. Lorsqu'elle roula sur elle-même, son épée était pointée sur son coeur.

- Tu as perdu, fit Syaoran, narquois.

Meiling fit une moue boudeuse, mais ne répondit pas. En parfait gentleman, son cousin lui tendit la main pour l'aider à se relever.

- Quelle est la raison, cette fois ?, poursuivit-il, souriant à la vue des efforts qu,elle faisait pour ne pas se jetter à sa gorge.

- Je ne sais pas encore. Que dirais-tu si je te disais que ton corps à demi-nu m'avait distraite ?

- Je dirais que tu m'as déjà donné cette excuse la semaine dernière, que la fois suivante j'ai gardé ma chemise, et que tu as tout de même perdu !, répondit-il, son sourire s'élargissant.

- Alors ce doit être le soleil. Je l'avais dans les yeux !, répliqua-t-elle, souriant à son tour.

Ils éclatèrent de rire simultanément et chacun ramassa ses effets. Cela faisait deux semaines qu'elle était revenue chez les Li et Meiling n'avait gâgné qu'une seule joute : la toute première, lorsqu'elle était revenue. Mais ce matin-là, Syaoran avait été distrait par l'étrange phénomène d'obscurité qui ne s'était plus reproduit par la suite, et il y avait longtemps qu'il ne s'était pas battu de la sorte. Une fois n'est pas coutume, il s'était bien repris les fois suivantes.

Riant et plaisant avec sa cousine, le jeune homme poussa la porte et eut la désagréable surprise de trouver sa mère de l'autre côté. Avec un haut-le-coeur, il s'aperçu soudain qu'il avait négligé de remettre son épée au fourreau, qu'il n'avait rien pour couvrir sa poitrine nue et que la tunique de combat de Meiling était déchirée en des endroits plus ou moins statégiques. Il aurait voulu s'enfuir, comme lorsqu'il était gamin, tant la honte lui empourprait les joues. Il n'osait se tourner pour voir, mais il était certain que la jeune femme à ses côtés faisait les même constats. D'autant plus qu'il ignorait depuis combien de temps elle était là, à les épier. N'osant fermer les yeux, il attendit l'explosion, qui ne tarda pas.

- Mais qu'est-ce que vous faisiez, tous les deux ?!, hurla Yelan, son teint blafard cramoisi de colère réprimée.

- Nous... nous nous entrainions, ma tante, dit la jeune femme en baissant la tête.

- Je vois, dit la femme en la toisant de haut en bas, ce qui eut pour effet de la faire rougir elle aussi à un moment plutôt inopportun.

- Elle dit la vérité, mère..., commença Syaoran.

- Tait-toi, jeune homme. Nous reparlerons de cela plus tard. Encore que devant tant d'impudeur, je me demande sous quel prétexte vos fiancailles à tous les deux ont été annulées !

Réprimant sa rage devant la pique injuste, il lui rendit un regard ardent. Elle ne parut pas impressionnée et poursuivit d'un ton mordant.

- Retourne te changer, et lave-toi un peu, ajouta-t-elle en regardant avec un léger dégout son torse dégoulinant de sueur refroidie, Viens me rejoindre au salon ensuite. Et dépèche-toi.

Elle jetta un coup d'oeil à Meiling.

- Quand à toi, va vite remettre des vêtements décents ! Je ne veux plus d'une telle conduite sous mon toit !

Elle se retourna et les quitta au pas de charge. Échangeant un regard circonspect, ils attendirent qu'elle soit hors de portée pour éclater d'un rire dément.

- Allez..., hoqueta la jeune femme, Allez, va te laver et te changer, dégoutant !

- Et toi, répliqua-t-il entre deux éclats de rire, Va te rhabiller, indécente !

Ils finirent par se calmer, après beaucoup de temps, et se quittèrent. Syaoran, songeur, prit la direction de la salle de bain. Il y trouva une robe de chambre à sa taille, ce qui serait parfait. Il n'aurait pas à retourner à ses appartements pour en ramener des vêtements plus seyants.

Se déshabillant, il se prit à imaginer la raison pour laquelle sa mère voulait lui parler.

« Peut-être que le conseil a décidé que j'étais enfin digne d'être accepté comme adulte... Ou alors elle veut encore me faire faire des travaux de réparation ! Oh non, pitié, tout mais pas ça... Ou alors, l'une de mes soeurs est encore enceinte ? Mais laquelle ? Ce serait plus probable que l'une d'elles revienne à la maison et qu'elle veuille encore m'abreuver de remarques sur la façon dont je me tient... »

Laissant divaguer ses pensées, il revint brusquement à la réalité en sentant les muscles de ses épaules se détendre sous l'action de l'eau chaude. C'était douloureux, mais soulageant, comme lorsqu'on arrache une molaire pour mettre fin à une rage de dents. Il se souvint soudain de l'injonction de sa mère et se dépêcha de se laver. Puis, enroulant une serviette sur ses mèches humides et enfilant la robe de chambre, il retourna à sa chambre se changer.

Il choisit de s'habiller simplement mais élégament. Il prévoyais que sa mère lui aurait fait une autre remarque désobligeante à propos de ses vêtements s'il faisait autrement. Si elle avait quelque chose à lui reprocher, au moins n'aurait-elle rien à dire sur sa garde-robe.

Le voyage lui prit peu de temps. Se composant une figure neutre, il frappa au salon qui, commodement, était équipé d'une serrure. Pratique pour sa mère, du moins. Un discrêt serviteurlui ouvrit et quitta la pièce, le laissant seul avec la matrone de la famille Li.

- Assied-toi, Syaoran, lui dit-elle.

Elle était installée dans une grande chaine ouvragée qui était, selon ses dires, celle-là même qui appartenait à Clow Reed autrefois. Il réprima un sourire. C'était faux, bien entendu : le véritable fauteuil était en Angleterre, chez Eriol Hiiragizawa. Mais cette fable l'avait beaucoup impressionnée lorsqu'il était gamin. Et il n'était pas certain que sa mère n'y croyait pas.

Lui obéissant, il s'installa à même le sol, devant elle. Il détestait cette supériorité qu'elle avait sur lui mais, n'ayant pas d'autre choix que de la subir, il s'y pliait, sachant qu'il n'en avait plus pour longtemps. Dès que le conseil le reconnaitrait adulte...

- Fils..., reprit Yelan, Le conseil a décidé de t'offrir une chance de faire tes preuves.

Haussant les sourcils, le jeune homme attendit.

- Tu as été demandé pour la mission que je t'exposerai dans quelques instants. mais je dois t'avertir : pour mener ta tâche à bien, tu devras partir d'ici pour quelques temps, peut-être pendant des années, ce qui repoussera ton... projet... de retourner définitivement au Japon.

- De quoi s'agit-il ?, demanda-t-il, Et pourquoi m'avoir choisit, moi ? Je croyais être en disgrâce depuis l'époque où j'ai échoué à m'emparer des Cartes de Clow...

- Eh bien, c'est le moment de prouver que tu n'es pas un fils raté de la famille Li !

La réplique, cinglante, atteint durement Syaoran. Yelan s'en aperçu mais, contrairement à ce qu'il avait cru, elle ne s'en servit pas, au contraire.

- J'ai été très mécontente de toi, fils, lorsque tu as échoué ta mission. Mais je sais que tu étais jeune et idéaliste. J'ai fait des pieds et des mains pour obtenir ta grâce au conseil. Jai supplié qu'on te laisse une autre chance, invoqué l'ascendance de cette jeune fille qui est devenue la nouvelle Maitresse des Cartes, affirmé qu'un enfant né de mon sein ne pouvait être aussi mauvais qu'ils ne le croyaient.

Elle darda un regard ardent sur celui du jeune homme, et elle sourit.

- Maintenant que tu es devenu un homme, et que tu as la maturité suffisante pour ne pas te croire au-dessus de tout malgré mon affection, tu peux savoir combien j'ai toujours cru en toi, combien j'ai tout donné pour toi, afin que tu ailles une chance d'être accepté. Je sais combien c'est important pour toi. Ce l'est aussi pour moi. La mission qu'ils ont décidé de te confier risque de se montrer ardue, mais je sais que tu peux la mener à bien. Tu es le magicien le plus prometteur de la famille Li.

Syaoran se tut. Elle avait raison pour certaines choses, et quelle surprise de cette foi qu'elle semblait soudain avoir en lui ! Il ne s'était jamais douté qu'il était autre chose que méprisable à ses yeux. Mais il savait mieux que personne qu'il était loin d'avoir agit en gamin lorsqu'il avait choisit d'abandonner les cartes à Sakura. Cette décision avait été mûrement prise, après bien des hésitations. Il aurait pu la combatttre en duel de magie, au tout début. Il était plus puissant qu'elle, à cette époque. S'il l'avait fait, il aurait été désormais en possession de la magie de son illustre ancêtre.

Mais dès lors qu'il l'avait vue combattre, dès qu'il avait su de quoi elle était capable, il avait décidé de lui laisser une chance. Car le jeune homme croyait beaucoup au destin. Comme il savait maintenant qu'il était lié à Sakura de toute éternité, il était persuadé qu'il y avait eu une raison spécifique pour laquelle c'était elle qui avait ouvert le livre, et non lui.

Pesant le pour et le contre, il fixa sa mère, puis le fauteuil sur lequel elle était assise. Il observa comment les entrelacs formaient des milions de dessins qui, sitôt entrevus, se dérobaient à l'oeil.

« Nos vies sont ainsi..., songea-t-il, Un mélange de tant d'éléments superposés qu'elles sont inextrigables les unes des autres. Nous ne savons jamais à l'avance tout ce qu'elles peuvent nous réserver. Même Clow... même lui, je suis persuadé que ses visions ne se réalisaient pas toujours. Il y a beaucoup trop d'éléments en jeu... »

- Mère, dit-il, se décidant enfin à parler, Je vous suis reconnaissant de tous les efforts que vous avez fait pour moi. mais je ne puis accepter de faire quelque chose qui irait contre ce en quoi je crois, ce pour quoi je me bas. À vous de juger si cette mission me convient. En cela, je vous fait totalement confiance.

Il observa sa réaction, neutre, comme si elle s'était attendue à cette réponse. Puis il reprit.

- Je sais qu'une fois la mission dévoilée, je ne puis plus la refuser. C'est pourquoi je me vois dans l'obligation de vous demander un temps de réflection, afin de revisiter mes motivations. Laissez-moi une semaine.

- Bien, répondit-elle d'un ton glacial. Il se trouve que tu es mon seul fils, et que j'ai décidé d'être patiente avec toi. Une semaine, pas un jour de plus. Ensuite, tu me donneras ta réponse.

Elle lui fit signe de partir, ce qu'il s'empressa de faire. Il était songeur, ce qui n'avait rien d'étonnant, et se demandait vaguement ce qu'était cette mission si importante qui nécéssitait un puissant magicien. Mais ses pensées étaient surtout tournées vers ce que sa mère lui avait dit. Elle avait toujours cru en lui... et il se demandait s'il avait le droit de la décevoir. Car il en avait plus qu'assez du conseil. Il allait avoir dix-neuf ans en Juillet, et à son âge les enfants des Li étaient souvent considérés majeurs depuis trois ans et avaient à leur actif un long passé de missions réussies. Lui, rien. Rien du tout, sauf cette mission officiellement échouée à treize ans. Même Meiling avait reçu plus de missions que lui, et pourtant elle était considérée comme une enfant « de second ordre », de par son absence de dons magiques.

Traversant la salle à manger, il emprunta l'itinéraire qui le mènerait à la chambre d'armes, où il était certain de trouver sa cousine. Mais il se figea soudain à la vision d'une ombre dévorante qui s'étendait dans le couloir devant lui. Le phénomène ténébreux était de retour. Aussitôt, il regretta de ne pas avoir sa lame sur lui. Mais il était bien décidé à percer ce mystère.

Il hésita, toutefois, avant de poser un pied dans l'ombre du couloir. Il avait une étrange sensation de déjà-vu et lorsqu'il la replaca, il eut des sueurs froides.

Son rêve.

Inconsciemment, sa main monta jusqu'à son cou et saisit son pendentif. Alors, comme dans ce rêve, il se sentit mieux et osa s'approcher de la vague lumière qu'il discernait au loin. Un dernier frisson lui secoua les épaules lorsque les ténèbres l'engloutirent mais il avança résolument, sans faiblir, malgré le sentiment d'appréhension qui fondait sur lui comme un oiseau de malheur.

Il marchait, ne voyant plus rien outre cette lueur qui brillait de plus en plus fort, tout en restant hors d'atteinte. Ses pas se faisaient de plus en plus lourds et il luttait pour rester de bout, pour continuer. Et soudain, rejettant le poids des ombres, son corps s'allégea, sa marche fut plus aisée. Il comprit qu'il venait de vaincre une barrière psychique. Mais qui aurait pu faire une chose pareille, dans une maison pleine de sorciers qui plus est ? Et surtout, pourquoi ? Le phénomène était récent, puisqu'il était passé des dizaines de fois dans ce couloir sans dommage apparent, depuis la dernière apparition de cette ombre. Peut-être était-elle l'instigatrice de ce phénomène ? Ou alors, c'était cette lumière...

La lueur, qui s'était mise à palpiter, provenait d'une pièce à sa gauche. C'est à ce moment qu'il s'aperçu que sa vue, qui avait été occultée, s'était rétablie. Il faisait toujours noir, mais il distinguait les formes à présent, et reconnaissait l'endroit où il se trouvait.

Il était dans une ancienne chambre ed la famille Li, où était exposée les armes de ses illustres ancêtres. Des épées sacrées, des nuchakus tricentenaires, un bâton d'argent ciselé contenant un pouvoir terrifiant, même pour lui, et de nombreux autres objets étaient entreposés dans la salle. Au centre de celle-ci se trouvait une vitrine dans laquelle pouvait être observé un vieux coffre gravé de motifs chinois. C'était de cette vitrine que provenait la lumière.

Plissant les yeux, il s'aperçu que l'éclat éblouissant provenait d'une étrange sphère déposée sur la vitre protectrice. Il s'approcha mais, la lumière réduisant son champ de vision, il ne s'aperçu qu'il n'était pas seul qu'au dernier moment, alors qu'il était trop tard. Il fut incapable d'éviter le coup qui atteint sa nuque er tomba sur le sol.

Heureusement de constitution solide, il ne s'évanouit pas, mais ce fut tout juste. Roulant sur lui-même pour se mettre hors de portée de son assaillant, il mit ce temps à profit pour reprendre ses esprits. Lorsqu'il se releva, chancelant mais les idées claires, il était prêt à toute éventualité.

Devant lui se trouvait un être étrange, entièrement camouflé par une longue cape qui recouvrait jusqu'à son visage. Une épée menaçante, que le jeune homme reconnut comme une arme puissante, luisait de façon glaciale dans ses mains recouvertes de bandages. Il paraissait d'autant plus sinistre sous la lumière stroboscopique de la sphère entre eux deux.

- Qui êtes-vous et que faites-vous ici ?, demanda farouchement Syaoran.

L'être ne répondit pas mais le jeune homme put presque l'entendre sourire. C'était un sourire mauvais, calculateur, sarcastique. Un sourire qui signifiait : « Tu ne sortiras pas d'ici » et qui lui donna de nouvelles sueurs froides. Il se déplaça imperceptiblement, de façon à atteindre une épée dans son dos, afin de ne pas être démunis.

- Répondez !, cria-t-il.

Toujours aucune réaction de la créature. S'il ne l'avait pas vu attaquer quelques instants plus tôt, il aurait pu croire qu'il était fait de pierre. Jettant un coup d'oeil dans la direction de la sphère, il ne put s'empêcher de tenter de s'en emparer. Aussitôt, l'épée de l'être de plaça en travers de son chemin.

Il la balança ensuite vers le jeune homme qui fit immédiantement un saut en arrière et tira une lame de son fourreau. Elle était légerte et précise, ce qu'il apprécia énormément. la créature, elle eut un sifflement furieux et se jetta sur lui.

Syaoran n'eut le temps que de parer un coup mortel. Sa colère augmentant sensiblement, il rispota d'une feinte suivie d'une taille magistrale, ce qui lui laissa le temps de faire une invocation de feu pendant que l'autre effectuait un rétablissement en toute hâte. L'incantation brûlante le frappa en plein visage et repoussa sa capuche.

La chose n'avait rien d'humain. On aurait dit un étrange mélange entre un grand singe et un lézard. Une longue chevelure grisâtre balayait un visage recouvert d'écailles foncées, tandis que des yeux jaunes surplombaient un nez presque inexistant et des crocs couleur de nicotine. Le jeune homme eut un mouvement de recul alors qu'une grimace de dégoût se dessinait sur son visage. L'horreur, elle, émit ce qui devait être un sourire, et qui ressemblait en fait à la création d'une plaie béante. Sa langue épaisse humecta ensuite ce qui avait l'apparence de morceaux de foie cru posés au centre d'un menton fuyant.

Syaoran, le coeur au bord des lèvres, leva une main tremblante.

- Dieux des vents et des tempêtes, immobilisez cet être !, cria-t-il sa voix se raffermissant peu à peu.

Le sort fut efficace. La créature fut forcée de laisser tomber son arme, que le jeune homme jetta d'un coup de pied à l'autre bout de la pièce.

- Pourquoi m'empêcher de prendre cette sphère ?, dit-il, s'énervant.

L'être se contenta de le regarder. C'est alors que le garçon perdit patience. Il appuya la pointe de sa lame sur la gorge de la créature et l'enfonça légèerement.

- Tu vas parler ?

- C'est l'héritage, répondit-il à contrecoeur. Il ne doit pas être réveillé.

- Et pourquoi ça ?

- C'est LUI qui m'a dit ça. IL ne veut pas que l'héritage soit réveillé.

- Qui est-IL ?, demanda le jeune chinois aux cheveux d'ambre.

- IL ne veut pas que les héritiers entrent en possession de leur héritage.

C'est tout ce que l'être semblait prêt à dire. Syaoran se détourna alors pour s'intéresser à la sphère qui palpitait toujours. Sous sa lumière, les mouvements semblaient découpés, ralentis, mais il savait bien qu'il n'en était rien. Il tendait la main pour s'en saisir lorsqu'une force frappa son flan et qu'il se sentit projetté à travers la pièce. Sa tête cogna durement une étagère qui se renversa sur lui.

Le crâne douloureux, la respiration sifflante, le jeune homme resta étendu quelques instants. Il s'était souvenu trop tard qu'un tel être n'aurait pu créer une barrière psychique sans posséder certains pouvoirs, car il était certain à présent que c'était ce qui s'était produit. Il tendit l'oreille, espérant deviner les mouvements de son adversaire. Mais aucun bruit ne provenait de la pièce, si ce n'était celui de son propre souffle confiné sous l'étagère renversée.

Soudain, des cris et des pas précipités se firent entendre près de lui. Craignant une attaque, il tenta de se dépêtrer des objets qui se trouvaient sur lui mais, son corps ne lui obéissant que partiellement, il ne put que remuer lamentablement les jambes. Lorsqu'il émergea finalement des décombres, c'était parce que sa cousine avait d'abord relevé l'étagère qui l'étouffait. Il se demanda ce qu'elle faisait là, mais elle semblait avoir courru, et il comprit qu'elle était surement passée par là et avait entendu le bruit. Il bénit ses réflexes de combattante.

- Meiling, fais attention..., souffla-t-il, Va chercher mère, il y a une... chose, ici !

Mais elle ne semblait pas avoir entendu, peut-être en raison du faible décibel de ses paroles. Elle finit de le dégager, un air furieux sur le visage. Il comprit alors qu'elle ne pipait mot car elle essayait de se contenir. Il se leva, sonné, et attendit que sa cousine explose, comme elle semblait en avoir l'intention.

- Syaoran Li ! Qu'est-ce qui t'est passé par la tête !!! Tu aurais pu te tuer, tu es fou ? Quand ta mère verra l'état de cette pièce... les objets de nos ancêtres... tout est détruit... C'est ta faute !!! À quoi as-tu donc pens ?!?

- À défendre notre propriét, répondit-il entre ses dents, Contre ce truc !

Il avait aperçu la créature étendue au sol à l'autre bout de la salle. Sa cousine poussa un cri strident lorsqu'elle le vit à son tour. Il s'en approcha prudemment, mais il vit rapidement que son adversaire était bien en mal de lui faire quoi que ce soit.

- Il est mort au bout de son énergie..., murmura le jeune homme, étourdit.

Le dernier coup qu'il avait reçu à la tête semblait plus grave qu'il ne l'avait cru. Portant la main à son front, il la ramena couverte de sang. Il vacilla.

- Qu'est-ce qui s'est pass ?, lui demanda alors Meiling, se précipitant pour le soutenir.

Elle l'aida à s'asseoir sur le sol et il lui raconta tout, ses rêves, l'obscurité au matin de son retour, la mission du conseil, le retour de l'étrange phénomène, la barrière psychique, la créature, leur combat, la sphère. En la mentionnant, il ne put s'empêcher d'y jetter un nouveau coup d'oeil. Elle ressemblait à une simple boule de cristal à présent, comme si son feu intérieur s'était éteint.

- Alors, cette... « chose »..., dit sa cousine, a parlé d'un héritage ? Que crois-tu que c'était ? La sphère ?

- Je l'ignore, répondit Syaoran, mais je suis certain qu'elle y est liée. Après tout, cette créature est morte pour m'empêcher d'y toucher.

Mal assuré, il se leva, sous le regard étonné de la jeune femme.

- Que fais-tu ?

- Je vais la chercher, répondit-il en grimaçant. Je veux en avoir le coeur net !

Elle esquissa un geste pour l'aider, mais il l'arrêta. La sphère s'était remise à briller périodiquement, semblant suivre les battements de son coeur et il savait confusement, comme dans un rêve, qu'il devait s'y rendre par lui-même. Déséquilibré, il fit un pas, puis deux...

La lumière l'accueillait, caressante, comme s'il était un don trop longtemps retenu. Il ne sentit aucune crainte à poser la main sur la petite boule de cristal, même lorsque tout autour de lui s'estompa au profit d'une chaleur dévorante. Vaguement, il se sentit chûter, puis plus rien. Il était partit.

La chaleur était de plus en plus forte, et à son grand étonnement elle ne lui faisait aucun mal, malgré sa température extrèeme. Et alors, passant sur lui comme une vague...

La Puissance ! Il était capable d'accomplir n'importe quoi ! Qu'on le sépare, il vivrait deux fois ! Qu'on souffle sur lui, il s'étendrait ! Il bondissait, s'affirmait, consûmant tout sur son passage ! Il débarrassait la Terre de ses déchets, produisait la chaleur propre à réchauffer et maintenir en vie les vivants, était la lumière vitale aux espèces inférieures, l'humanité comprise... Il était le Feu !

Imbus de son importance, il ravageait une forêt lorsqu'il aperçu le sol sous lui. D'un brun profond, et non noirci, tel qu'il aurait dû être après son passage. Il décida de ne pas s'en occuper lorsque, relevant la tête, il vit que tout autour de lui était de cette couleur brune, riche de ce qu'il prétendait détruire en toute impunité, puisqu'il était le plus puissant. Il ne s'aperçcu que trop tard que son arrogance l'avait conduit à la croisée des chemins, puisqu'il n'avait plus de combustible. La terre brune devint une lumière de la même teinte, une planche de salut. Risquant tout, pour ne pas mourir de faim, faute de combustible, il s'y jetta.

Et il étouffa.

* * *

La première chose dont il fut conscient, en se réveillant, c'était qu'il était incapable d'ouvrir les yeux. Pris de panique, il tenta de porter ses mains qui étaient anormalement lourdes à son visage, lorsque de douces paroles retentirent.

- Calme-toi, Syaoran... tout va bien, ne t'en fait pas. Ils ont mi des bandages sur tes yeux pour éviter que le sang n'y coule. Il y a bien trois jours que tu dors, le sais-tu ?

Meiling. Il accueillis sa présence avec soulagement.

- Qu'est-ce qui s'est pass ?, demanda-t-il, surpris de la faiblesse de sa voix.

Il avait toujours un vague sentiment d'avoir été terriblement puissant...

- Tu as une commotion, répondit-elle. Lorsque tu es tombé en saisissant cette sphère, tu t'es plongé dans un coma terriblement profond, les médecins n'étaient même pas certains de te sauver. Mais hier, tes fonctions vitales se sont remises à réagir, et... les médecins crient au mirâcle !

Le jeune homme perçu le sourire de sa cousine. Elle s'était fait du soucis pour lui, même s'il savait qu'elle ne l'avouerait pas.

- Et mère ?, demanda-t-il à voix basse.

- Elle était très inquiète, répondit-elle sans ambage, Elle a hurlé aux quatre vents que si tu mourrais, elle rendrait l'hôpital personnellement responsable. Finalement, le mirâcle n'en est peut-être pas un !, ajouta-t-elle en riant.

- Peux-tu lui faire passer un message ? Dis-lui... dis-lui qu'elle devra m'envoyer les informations concernant la mission ici, parce qu'il n'est pas question que je ne fasse rien en attendant mon rétablissement. Et... dis-lui merci. Elle comprendra.

Avec un léger sourire, il se laissa retomber sur ses oreillers. Il avait hâte de savoir en quoi consisterait ce que le conseil lui avait réservé...

« Peut-être... peut-être pourrais-je même faire un petit détour au Japon, si ma destination n'en est pas trop éloignée... », pensa-t-il avant de sombrer dans un sommeil réparateur.

À Suivre...

___________________________________

Syaoran : ... _ Bobo...

L'auteur : *Sourire élargi* Mah non... c'est rien, ça ! ^^ *Sors un fouet*

Syaoran : NAAAAAAAAN ! Éloignez-moi de cette folle !!!

L'auteur : Hinhinhin...