Titre : Sauve Son Passé En Devenant Son Futur.

Note de l'(illustre) auteur : Pour ce chapitre, le côté sombre et déprimant a un peu disparu pour laisser place à une sorte d'humour noir et cynique loin d'être au top niveau. Oui, je sais bien que Snape est peu crédible, comme ça, mais lisez tout de même et aidez-moi à améliorer, svp ! Je ne demande que de faire mieux ! Merlin, comme écrire sous ce point de vue est difficile ! *sigh* Au fait, personne n'a une meilleure idée de titre ? Je trouve celui-là un brin pompeux !

Dédicace : Aux personnes qui ont posté des charmantes reviews pour le premier chapitre, car je ne m'y attendais pas ! Merci !!! T-T Sinon, toujours à Sonia pour ses encouragements, à Alicia qui m'a fait des compliments (venant d'elle ça vaut de l'or, vraiment ! –non pas que les compliments des autres personnes n'aient aucune valeur bien sûr !^^) Hum, je dédicace ce chapitre aux auteurs de fics dont le principal sujet est Severus Snape que j'aiiiiiiiiime, parce qu'écrire sur lui, c'est difficile et donc ça vaut bien une dédicace !

*** Réponses aux reviews :

Ar-Zimraphel (Aphrodite): Je pourrai peut-être envisager une traduction plus tard, quand j'aurai bien avancé dans l'histoire en français, qui me donne assez de mal. C'est juste qu'il y a largement assez de fanfics HP sur des sujets similaires disponibles en anglais, ça m'embête un peu.

Dalamis : Désolée que tu n'aimes pas mon Harry, mais c'est comme ça qu'il est le plus proche de la vision que j'ai de lui (si c'est clair ce que je dis…^^ ). J'avais oublié de décocher la case des reviews anonymes, désolée ! En tous cas j'espère que tu apprécieras ce chapitre, si tu le lis. ^^

dragonwing4 : Merci beaucoup pour les éloges ! J'ai du mal à te croire (mdr), mais c'est vraiment encourageant ! J'ai jeté un œil sur ta page ffnet et je lirai tes écrits quand je trouverai du temps, promis ! J'ai tellement peu de temps pour lire en ce moment ! -_-,

Dark Jezebel : Oui je sais, je suis sadique avec Sevy-chou !!! Mais il faut bien le faire souffrir, pour pouvoir le récompenser par la suite (= voir titre ^^). J'espère que mon évolution de l'histoire te plaira !

Moemai : ^____^ Tu crois vraiment que j'ai assez de talent pour faire d'Harry quelqu'un de supportable ?? Même la mort de Sirius ne peut pas faire des miracles ! lololol Nooon…. Je plaisante, jôdan, jôdan dayo ! Bien sûr que j'aime Harry ! (En tout cas tel que je l'imagine ! mdr) Bon en tout cas je m'excuse d'avance pour ce chapitre qui risque de ne pas être à la hauteur . Mais…. Peut-être plus inspirant au niveau illustration ? o_o,, promesse promesse !!

Oni no Komori Uta (er… ou plutôt Blue Mana) : Merciiiiiiii pour les compliments et pour le simple fait d'avoir posté une review !^^ Pis en plus t'as commencé un dessin alors là, que demander de plus ? Merci pour la correction des fautes, il faut que je règle ça^^. J'espère que tu aimeras bien ce chapitre !

Lola Reeds : Merci pour ta review et tes compliments ! ^^  Je trouve quand même que c'est un peu lent, mais c'est mon « style » disons, il faut croire ! - lol -  Je compte développer un peu plus vite par la suite. En effet je voulais démarrer sur de bases solides, disons. Espérons que la suite te plaise !

Alanie Nie Nie : Je ne m'attendais pas à une review de ta part ^^. Contente que tu aies trouvé du temps pour me lire ! Je suis quand même bien sûre de moi quand je dis que Harry est bien un sale gosse ! Mais d'un autre côté, il a toutes les raisons de l'être ! ^^

Nath : Une de tes fics préférées !! Et bien, je suis tenté de te *présenter* des tonnes de fics 10000 fois meilleures que la mienne ne pourra jamais l'être, mais je dois dire que ça ne peut que me faire plaisir ! Ainsi, j'espère ne pas te décevoir pour la suite !!^^

Mimie : Merci beaucoup ! Comme c'était ton souhait, voici la suite ! J'ai du retard à cause d'un évènement imprévu cette semaine et ce week-end ! Mais je voudrais écrire plus vite dorénavant, histoire de ne pas vous laisser le temps d'attendre ! ^^

LadyS : Merci beaucoup pour ta review qui m'a fait sourire jusqu'aux oreilles ! ^^ Je suis contente que l'histoire te plaise, et que tu trouves mon Harry assez convaincant ! Je dois dire que j'ai beaucoup de choses à revoir dans ce premier chapitre, mais je verrai ça plus tard, pour le moment je continue dans l'histoire ! ^^

Tooru : Merci pour la review et les encouragements ! Du moment que des gens la lisent, cette fic continuera. J

Plume : Merciiiiiiiii pour ta review toute mimi, Daph ! ^^ Contente que tu m'aies fait remarqué certaines erreurs, c'est vrai que j'ai fait des répétitions, surtout pour les noms… Le français possède si peu de mots pour déterminer un personnage ! Mais je vais arranger ça plus tard ^^ … Vive le Vol 5 et la mort stupide de Sirius ! (oops, je vais perdre des lecteurs l !) ^^

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Chapitre 2 : Où les choses changeront à jamais.

    De tous les étés révolus et à venir, celui-ci était décidément le pire, certainement parce qu'il avait le malheur de se dérouler au moment présent. Le présent était un calvaire, tout comme le passé était un mauvais souvenir. La vie n'est qu'un mauvais moment à passer, avait dit quelqu'un de sage (en tout cas pour un moldu). Mais là, c'était bien pire que cela. Si quelqu'un était venu à ce moment dans la salle de potions de Hogwarts, il aurait eut vite fait de faire demi tour sans demander son reste.

  Le Professeur Snape était en colère, même si le mot juste aurait été « fou de rage ». Nul besoin d'échanger quelques mots avec lui pour le comprendre. Régnait autours de la pièce une atmosphère aussi noire que ses pensées du moment, pour ne pas dire son humeur permanente. L'intérieur de la salle lui-même était  plutôt inchangé, excepté quelques fioles brisées délaissées sur un pupitre, et une marre de liquide verdâtre répandu sur le sol. Des traces de ce liquide menaient jusqu'à une large porte voûtée, entrouverte et qui menait à la salle personnelle du professeur de potions.

  Severus Snape se tenait debout, corps rigide, face à son bureau, au dessus d'une pile de paperasse, d'ingrédients divers, d'ustensiles étranges, à l'intérieur de son étude. La respiration haletante, les nerfs à vif, le dos crispé, le professeur avait envie de tout envoyer valser aux quatre coins de la pièce. Sa concentration légendaire, et jusqu'à lors inégalée, son calme et sa composition naturels, s'étaient tout bonnement évanouis dans les airs. Pour la première fois depuis des dizaines d'années, Severus Snape avait échoué lors de la confection d'une potion de difficulté moyenne.

« C'est impossible. Une telle chose ne peut arriver. Severus, tu es en train de cauchemarder, c'est tout simplement ça. »

  Il décida tout à coup de rendre visite au Professeur Dumbledore, pour tout lui dire, tout lui avouer. Il ne pouvait garder plus longtemps le secret des évènements des dernières semaines. Jamais Severus avait manqué à son devoir de professeur, d'espion pour l'Ordre, ou même en tant que sorcier. Mais jamais auparavant il n'avait dû affronter un ennemi qu'il ne pouvait combattre. Lassé de chercher en vain des solutions à un problème qui lui paraissait incontrôlable, l'homme rassembla vaguement ses esprits et réfléchit à ce qu'il devait dire au Professeur.

S'asseyant un moment sur son bon vieux fauteuil de bureau, il ferma les yeux un moment, appuyant de ses mains élégantes ses tempes afin de mieux se concentrer. Il ne pouvait pas se permettre de passer pour un ahuri devant quiconque, excepté Dumbledore. Il était bien le seul qui ne réagissait jamais comme on l'attendait. Quoiqu'il en soit, il devait en parler avant le début des cours, qui approchaient à pas de géants. Maudits élèves. Pourquoi faut-il enseigner une matière si intéressante à des individus qui ne comprendront jamais sa profondeur ? Le calvaire d'un professeur était de tenter chaque jour de faire rentrer dans des cerveaux vides des notions qui leur échappaient complètement. Et chaque jour, il devait répéter des dizaines de fois la même explication, car les cervelles primitives de ces enfants étaient incapables d'enregistrer quoi que ce soit !

  Après un festival de pensées négatives, le professeur se leva brusquement de son confortable siège, résigné. Il quitta ses appartements en lançant un sort pour empêcher d'éventuels intrus de pénétrer à l'intérieur et parcourut la distance séparant les cachots au bureau du Directeur en quelques minutes. Récitant l'ignoble mot de passe Casse-noisette, Severus gravit quatre à quatre les escaliers pour se retrouver dans une pièce décorée des mille portraits des précédents directeurs de Hogwarts, discutant les uns entre les autres. Il devait être sur ses gardes, certains d'entre eux ne l'appréciaient pas particulièrement.

  Le Professeur Dumbledore était assis à son bureau, comme à son habitude. Ce vieux débris sait toujours à l'avance quand je vais venir lui rendre visite, pensa Severus avec un sentiment proche de l'affection.

« Ah ! Severus, je vous attendais. Une tasse de th ? »

Ce scintillement dans ses yeux bleus avait le merveilleux don d'agacer fortement le professeur de potions. Il se garda cependant d'évoquer cette faiblesse devant son supérieur.

« Non, merci bien. Albus, il se passe quelque chose. J'ai besoin… de votre aide. »

  Les mots avaient été subtilement préparés, ressassés plusieurs fois à voix basse, mais ils n'en furent pas moins difficiles à sortir. Il était douloureux de faire une telle demande pour un homme comme Snape. Dumbledore acquiesça simplement. À l'évidence, il avait une idée de la requête.

« Bien sûr,  oui. Vous savez qu'il n'ait rien que je ne ferais pour vous, mon garçon. Asseyez-vous donc. »

  Severus s'exécuta sur l'instant, bien que de mauvaise grâce. Il savait qu'il ne servait à rien de discuter avec Dumbledore, il finissait toujours par l'emporter. Il l'avait appris de façon très coûteuse des années de cela. Il posa ses mains sur ses cuisses, toujours couvertes de ses longues robes noires en lainages. Il allait être si difficile de parler, même à ce vieux fou.

« Albus. Il semblerait. De toute évidence. J'ai de fortes raisons de penser que… » il s'interrompit, découragé par sa propre incapacité à aligner deux mots distincts.

  Dumbledore ne fit qu'élever un sourcil, attendant patiemment que les mots de Severus ne prennent une tournure compréhensible.

« Je suis en train de devenir fou, Albus. »

« Mais non, Severus. Il arrive à tout le monde d'avoir du mal à exprimer sa pensée. Continuez je vous pris. »

  Severus Snape regarda son professeur avec incrédulité. Était-ce une forme de moquerie dont l'humour lui était totalement passé au dessus ?  Il réprima sa colère naissante, et esquissa une vague grimace. Cela ne fonctionnerait pas ainsi, il lui fallait trouver une façon plus claire d'énoncer le problème.

« Albus, je rêve que je suis Harry Potter, toutes les nuits, depuis plus d'un mois. » formula-t-il après quelques secondes de réflexion.

  Dumbledore afficha un visage à la fois incrédule et surpris, pour ne pas dire ahuri. Severus en aurait presque rit, si sa situation présente ne lui paraissait pas assez compliquée comme cela. Il était rare de surprendre Dumbledore après tout.

« Severus. Je n'avais aucune idée que… Enfin vous avez toujours voué une profonde rancœur vis à vis du garçon, mais de là à l'envier… »

« Quoi ? Mais non, pas du tout ! Vous n'y êtes pas ! Albus… Quelqu'un m'a jeté un sort ! Peut-être même qu'il s'agit de votre petit protégé en personne. Chaque nuit, j'ai cette sorte de … vision… dans laquelle je me trouve dans un endroit hostile où des moldus m'enferment dans un placard !! »

  Une extraordinaire tension régnait dans l'air, ce qui n'arrangea en rien la désagréable sensation d'être un objet déplacé du maître des potions. Dumbledore le fixait toujours avec un air à la fois amusé et surpris, comme si c'était une révélation à laquelle il avait songé quelques temps auparavant. Bien sûr, Dumbledore savait tout. Ces Gryffondors avaient la fâcheuse tendance à toujours avoir une longueur d'avance sur les autres. Finalement Dumbledore détacha ses coudes de son bureau et s'enfonça dans son vieux siège, grattant sa longue barbe blanche de quelques doigts ridés.

« Je vois. »

« Comment cela vous voyez ? Avez-vous bien compris ce que je viens de vous dire, Professeur ? C'est peut-être une machination du Seigneur des Ténèbres ! Que se passerait-il s'il doutait de ma fidélité envers lui ?! »

« Severus, je vous en prie, calmez-vous. Nul besoin de paniquer. La situation est encore sous notre contrôle. Harry est en sécurité, vous le savez aussi bien que moi. Quant à Voldemort… dit-il en accentuant le nom pour faire crisser le professeur de potions. Il n'a aucune raison de douter de vous. Pas après ce que vous avez fait pour lui. »

  Severus sentit sa gorge se serrer sensiblement à cette remarque. De terribles images lui revinrent en mémoire le temps d'un battement, lui arrachant presque un grognement de dégoût. Il savait qu'il agissait pour le bien du monde des Sorciers, mais ne pouvait s'empêcher de souhaiter qu'il y ait d'autres façons d'y parvenir.

« Si vous en êtes certain… Mais ces rêves… Suis-je victime d'un sortilège quelconque ? Je ne vois pas quel genre d'élève serait capable de lancer un tel sort. Mais il est impossible que le sort vienne de quelqu'un d'autre. Le passé du jeune Potter n'est connu de nul autre que lui-même ou de ses camarades. »

  Dumbledore ne répondit pas. Tous deux respectèrent le silence de l'autre pendant un moment, puis le vieux professeur se leva doucement, venant poser une main usée sur son épaule. Severus releva les yeux, prêt à laisser montrer sa peur à celui qu'il considérait comme son père. La peur était un sentiment qu'il n'avait plus ressenti depuis des dizaines d'années. C'était une émotion inutile, dont il fallait mieux se débarrasser le plus tôt possible et choisir d'affronter les évènements les armes en mains, aussi terribles soient-ils. Depuis son enfance, il avait toujours accepté ce qui lui arrivait sans se plaindre, l'admettant comme son destin. Si sa destinée était de souffrir à perpétuité pour les erreurs qu'ils avaient commises, il l'acceptait. Seulement, la roue du destin était particulièrement cruelle avec lui ces dernières années. Mais sa fierté lui interdisait la moindre faute. Il avait choisi ses actions, il continuerait à choisir jusqu'au jour de sa mort. Il se battrait avec les armes qu'il avait choisies, jusqu'à son dernier souffle. Pour protéger les personnes qui avaient confiance en lui, pour expier ses fautes et se pardonner ses propres erreurs de jugement.

  Mais il n'avait pas à endurer la douleur des autres. C'était quelque chose qu'il ne pouvait accepter. Il n'avait jamais eu à compter que sur lui-même, et cela lui avait toujours convenu parfaitement. Il avait juré de protéger Potter pour rembourser à dette envers James, mais il n'avait pas à aimer le faire. Personne ne pouvait lui retirer sa seule consolation : la haine qu'il vouait au jeune garçon, le plaisir qu'il prenait à le voir souffrir de ses insultes, le bonheur de lui donner des nuits entières de punitions. C'était là les seuls points positifs d'être un professeur à Hogwarts. Epancher ses humeurs sur ces enfants ignorants, déverser sa douleur sous forme de cruauté gratuite, voilà qui étaient ses uniques moments de satisfaction.

  Alors non, il ne pouvait supporter plus longtemps de s'apitoyer sur le sort de Potter, sur la douleur qu'il éprouvait dans ces visions, sur ce passé si proche du sien. Il ne voulait pas de ces souvenirs, il ne voulait pas de ces images qui le hantaient désormais chaque nuit. Ces fichus dettes à vie, si seulement il y avait un moyen rapide de s'en dégager ! Hélas, il finirait peut-être le restant de ses jours endetté envers James Potter. Mais bien heureusement, il irait certainement en Enfer, lieu où Potter père ne risquait point de l'importuner.

  Le Directeur d'Hogwarts avait entre autres le don de faire fondre la glace qui protégeait en permanence le cœur du terrible Maître des Potions. En sécurité à l'intérieur de son embrasse, son visage enfoui dans les épaisses et douces robes du vieil homme, Severus se laissa aller à un court moment de faiblesse. Court, mais suffisant pour faire revenir les souvenirs lointains de cette époque où il avait des bras chauds autours de lui à chaque fois qu'il en avait besoin. Ces souvenirs étaient douloureux, il n'en voulait plus. S'écartant des bras protecteurs, il se reconstitua une façade sévère en une fraction de seconde. Dumbledore laissa échapper un soupir. Il écarta une mèche de cheveux humide du front de son jeune professeur, et se redressa.

« Tout ira bien, Severus. Faîtes-moi confiance. »

Puis-je ? Puis-je vraiment ? Vous faire confiance…Je n'ai jamais eu ce choix, n'est-ce pas ?

** ** **

    Les couloirs qui menaient aux quartiers du Professeur de Potions étaient éclairés par de faibles chandeliers muraux. Leurs lumières dessinaient de longues ombres sur le sol irrégulier et humide. Severus Snape avançait sans réellement prêter attention aux alentours, se laissant guider par ses jambes qui avaient si souvent parcouru ce même chemin. Au bout de l'interminable couloir, il récita le mot de passe Les bras de Nyssa. La porte était gardée par une peinture très sombre, et presque immobile. Sur ce tableau, une femme d'âge mûr était assise sur un vieux fauteuil, ses longs cheveux noirs tombant en cascade sur sa poitrine rebondie. Severus caressa du bout des doigts le visage triste de la femme, avant de pénétrer dans ses quartiers, aussi lentement que si la fatigue entravait ses mouvements.

  L'intérieur était tel qu'il l'avait laissé quelque temps auparavant. Il ne prit même pas le temps de remédier au désordre régnant dans sa salle de potion privée, et fila directement vers son bureau. Il s'effondra sur un vieux fauteuil d'un vert passé, et laissa tomber son visage à l'intérieur de ses mains tremblantes. À quand remontait la dernière fois qu'il s'était senti bien ? Après mûre réflexion, peut-être n'avait-il jamais réellement connu cette sensation, excepté… Il réprima un gémissement, tentant de repousser les souvenirs le plus loin possible dans les abysses de sa mémoire.

   Au bout d'un moment, perdu dans ses pensées embrouillées, le professeur finit par s'assoupir. Mais même le plus court moment de sommeil laissait place à ces insupportable visions.

//Il avait été sage pendant des jours. Pas une seule fois il s'était laissé emporter contre son cousin, et aucun évènement étrange n'était survenu contre sa volonté. Mais il était tout de même puni, car il commettait toujours la même erreur avec son oncle Vernon et sa tante Pétunia. Il existait toujours.

  Assis sur le lit de camp, genoux repliés et ses minces bras les enserrant pour se protéger contre un ennemi qu'il ne connaissait que trop bien, le garçon réfléchissait. Il ne pouvait faire que cela, vu le peu d'espace qu'il avait pour remuer. De plus, faire du bruit aurait définitivement été une mauvaise idée. Si Dudley avait le malheur de l'entendre, il pourrait avoir envie de venir s'amuser à ses dépends. Le garçon resta un long moment sans bouger, jusqu'à ce qu'un petit bruit le tire de ses rêveries. Il tourna la tête légèrement vers la gauche, et la vit. Une minuscule souris, toute blanche. Elle était si jolie !

« Comment es-tu entrée ici, toi ? » chuchota-t-il pour ne pas se faire entendre.

  La souris se contenta d'avancer vers lui, sur les draps piteux de son lit, en reniflant son odeur. Arrivée à ses pieds, elle entreprit de gravir les hautes falaises de ses jambes en s'accrochant à son pantalon de pyjama. Il abaissa une main très doucement vers elle, et elle grimpa dessus. Désormais, il pouvait la regarder tourner sur elle-même au creux de sa main, comme perturbée par la soudaine altitude. Le garçon était aux anges. Il avait enfin une amie. Même si elle ne pouvait lui parler, au moins, elle était là, auprès de lui.

  Tout à coup, le plancher au dessus de lui se mit à grincer bruyamment, le faisant instantanément frissonner de frayeur. Ce bruit ne pouvait signifier qu'une seule chose. Dudley s'ennuyait, et venait chercher de l'occupation près de lui. Il n'eut pas le temps de réagir, que la porte de son placard s'ouvrit brusquement. La masse d'un garçon plus âgé bloquait déjà sa vue du couloir.

« Alors cousin, on s'am… Mais !! Qu'est-ce que c'est que ça ??Une… souris !! Attends un peu que maman soit au courant de ça ! Allez, donne la moi ! » beugla-t-il en attrapant la pauvre bête d'une de ses grosses mains aux doigts boudinés.

« Non !!Ne lui fais pas de mal ! Elle ne t'a rien fait, Dudley ! »

Il courut derrière son cousin lorsque celui-ci s'élança en direction de la cuisine. Il courait moins vite, à cause de la différence de taille et de l'engourdissement de ses jambes. Dudley ouvrit un tiroir et en retira un couteau à viande.

« Qu'est-ce que tu vas faire !!? »

  Dudley le fixa d'un air vicieux, un sourire cruel s'étirant sur sa grosse bouche. Il serra la souris dans une main, et la plaqua sur la table de la cuisine. De l'autre main, il saisit le couteau et le planta dans le ventre de l'animal qui gigotait encore. Le garçon se mit à hurler, tentant désespérément de ses bras fluets de repousser Dudley, et de lui retirer l'arme de son poing serré. Dudley partit d'un rire idiot et agita le corps dégoulinant de sang devant le visage horrifié du garçon qui pleurait déjà à torrents.

« Pourquoi ??!!! Elle n'avait rien fait !! Pourquoi ?!!! » cria-t-il, la gorge enrouée, s'étouffant de sanglots.

  Severus s'effondra sur le sol glacé de la cuisine désormais connue, enfouissant son visage baigné de larmes à l'intérieur de ses bras. Il sentait encore l'odeur du sang frais de la souris. Sa seule amie depuis sa naissance. Dudley lui asséna un violent coup de pied dans les côtes, mais il n'y prêta pas grande attention. Il ne pouvait que répéter ce mot, tel une invocation. Morte, morte, morte, morte

« Ca t'apprendra ! Un monstre comme toi ça n'a pas d'amis ! Si tu en as, ils finiront tous pareil ! » cracha-t-il avant d'attraper le garçon par un bras et de le traîner ainsi jusqu'au placard où il résidait toute la journée.

   Les sanglots ne cessèrent que bien des heures plus tard, et il prit une grave décision. Celle de ne plus jamais causer la mort de quelqu'un. Jamais.//

  Severus ouvrit les yeux en sursaut. Il sentit de l'humidité sur ses joues froides. Avait-il encore pleur ? Depuis le début de ces rêves sordides, il se réveillait constamment soit en sursaut soit en proie à une vive douleur morale. Il était épuisé, épuisé de ces rêves, de ces émotions qu'il était certain d'avoir oubliées. Il manquait désespérément de véritable sommeil, ou au moins de rêves qu'une vulgaire potion anti-rêves pourrait anéantir. Malgré ses connaissances très larges en matière de Magie Noire, de diverses potions et de sorts concernant rêves et visions, il n'avait pu trouver quelque chose qui soit capable d'empêcher ces affreux rêves de la hanter. L'Occlumency n'y faisait absolument rien, ni aucune des innombrables potions qu'il avait testé ces dernières semaines. Il fallait bien se rendre à l'évidence : il était à court d'idées. Si même le Professeur Dumbledore ne pouvait rien pour lui, il était donc condamné à revivre le passé de Potter, pour une durée indéfinie.

  Il se leva d'un bond, recouvrant un peu de sa vitalité. Je refuse de croire qu'il n'y ait rien à faire contre ces satanées visions ! Je finirai par trouver un remède, quel qu'il soit, et ce, de n'importe quelle façon. Même si je dois m'adresser… Non. Comment pouvait-il ne serait-ce que penser cela ? Il était bien évidemment inconcevable de quémander de l'aide auprès du Seigneur des Ténèbres.

  Si jamais celui-ci se rendait compte de ses tourments, les choses tourneraient très mal pour lui, et pour le garçon aussi. Je ne peux pas mettre sa vie en danger. Severus passa une main sèche sur son visage en sueur, et se dirigea lentement vers sa chambre à coucher. Il n'avait pas le courage de prendre un bain. Il sortit d'une poche de sa robe une petite clé, murmurant Black Secret pour qu'elle prenne vie sous ses doigts. Il manipula la clé délicatement, et l'inséra dans la serrure de la porte qui donnait accès à sa chambre. Quiconque trouvait le mot de passe de ses quartiers aurait bien du mal à pénétrer sa chambre.

  La porte s'ouvrit dans un grincement, et il rangea la clé dans sa robe intérieure. Il lança un lumos pour éclairer les chandeliers et lanternes disposés aux quatre coins de la pièce. Les lueurs vertes éclairaient la pièce juste assez pour distinguer le minimum. Severus Snape aimait l'ambiance sombre de sa chambre. Elle était accordée à son humeur du moment. Il commença à se dévêtir, posant avec précaution les piles de vêtements sur une chaise se trouvant aux pieds du large lit qui trônait au milieu de la chambre. Une fois nu, il resta quelques minutes à contempler la vilaine marque sur son bras gauche. Elle était irritée, mais ne le démangeait pas. Cela faisait bien une semaine qu'il n'avait pas reçu d'appel de son prétendu Maître. Non qu'il ne s'en plaignit.

  Les draps gris et usés de son lit l'accueillirent avec douceur. Le dos calé par de nombreux coussins tout aussi défraîchis, il continua une lecture peu passionnante qu'il avait commencée la veille. Il pouvait rester à lire pendant des heures avant de céder à l'envie de dormir. C'était la seule occupation qui gardait ses pensées à l'abri des doutes et de la crainte de ce qu'il allait endurer la nuit suivante.

  Tournant les pages de son roman une après l'autre, il parvint à lire d'une traite deux cent trente cinq pages avant de reposer l'ouvrage sur sa table de chevet. Il enfonça la masse de ses cheveux dans les oreillers, et remonta les draps jusqu'à son visage. Il garda deux chandelles allumées, au cas où il devrait se lever durant la nuit. Avant de s'endormir, le visage souriant d'une femme aux cheveux d'ébène lui apparut furtivement.

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     // La lumière était aveuglante, le forçant à se protéger de ses mains pour savoir où il se trouvait. Où était-il, en réalit ? Il fit un demi tour sur lui-même, et aperçut une forme mouvante, à sa droite. S'agissait-il d'une femme ? Ou d'un homme ? Il n'arrivait pas à distinguer le visage de cette mystérieuse personne. Tout autour de lui n'était que couleurs vives et brûlantes, l'empêchant presque de bouger, de peur de briser cette nouvelle sensation. Un chant étrange résonnait dans ses oreilles. Il laissa sa tête tomber vers l'arrière, et se rendit compte que son corps ne lui obéissait plus vraiment. Ses bras retombèrent comme ceux d'un pantin, et il se laissa porter par un vent puissant qui le poussa vers la silhouette humaine. Il ferma les yeux.

  En les rouvrant doucement, il se retrouve face à un visage connu, un visage aimé. De grands yeux noirs et profonds scrutaient ses réactions, tandis que deux mains aux ongles limés encadrèrent doucement son crâne en se faufilant entre ses cheveux filasses.

  Severus était subjugué, bien au-delà de la compréhension. Se tenant devant lui, sa mère, aussi jeune qu'elle l'avait été dans ses souvenirs, baisa son front avant d'esquisser un vague sourire. Sa peau était aussi blanche que la douce lumière qui régnait autour d'eux, ses yeux deux mares d'encre noire, ses lèvres d'une douceur inoubliable.

« Mère… Suis-je enfin mort ? »

  Elle secoua la tête et posa une main sur sa joue, la caressant comme pour l'apaiser.

« Non, mon ange. Tu n'es pas encore prêt à me rejoindre. Tu as encore tant de choses à réaliser dans ton monde. »

  Severus sentit sa gorge se serrer à cette idée. Il lui semblait pourtant que la mort était une bien belle perspective, de là où il se trouvait habituellement.

« Quelles choses ? »

« Tu dois l'aider. » dit-elle dans un soupir.

« Comment ? Mère, de qui parlez-vous ? » demanda-t-il, incapable de réfléchir.

  Il avait de nouveau sept ans, sa mère était proche de lui, le caressant de ses douces mains, le cajolant. Il ne risquait rien, ici, avec elle. Severus était prêt à tout pour la tendresse de sa mère, la chaleur de ce corps soyeux contre le sien.

« Mon amour, ton devoir est de rester à ses côtés. C'est ta destiné, et ce que tu désires du fond du cœur. »

  Il était trop perdu pour répondre quoi que ce soit à ces paroles. Il ne comprenait pas un traître mot de ce qu'elle venait d'énoncer. Où se trouvait-il ? Pourquoi était-il dans les bras de sa mère, alors que…

« Mère, que faîtes-vous ici, près de moi ?... Vous m'avez tellement manqu Ne partez plus, je vous en prie. » gémit-il finalement, retrouvant assez de force dans ses bras pour serrer le corps fragile de sa génitrice contre lui.

« Je t'aime, mon amour. Ne l'oublie jamais. »

  Sa mère n'était plus là, ni près de lui, ni à aucune distance de lui dans cet étrange endroit. Son cœur, qu'il croyait mort de terribles blessures des années auparavant, partit d'un bond dans sa poitrine. Il faisait une crise de panique, ou un arrêt cardiaque, et il n'avait aucun moyen de se sortir de là. Allait-il mourir après tout ?

  Un feu infernal avait pris possession de son thorax, lui coupant la respiration. Jamais il n'avait ressenti une telle douleur, même durant Cruciatus ou les multiples sorts qu'il avait souffert auparavant. Ses entrailles semblaient être en train de se dissoudre sous l'effet d'un quelconque acide. Ses paupières se fermèrent peu à peu, mais alors qu'elles encore étaient à demi ouvertes, il crut entrevoir une personne qu'il ne comptait plus jamais croiser avant l'heure de sa mort.

  Black. Je suis donc bien en train de mourir. Ai-je mérité d'être accueilli dans l'au-delà par Black ? //

  Snape ouvrit les yeux en expirant comme si son souffle avait été coupé après une longue plongée dans de l'eau glacée. Seulement, il était loin d'être congelé. Il pouvait toujours sentir la suffocante brûlure dans son torse. Il tenta en vain de rendre à son pouls une allure normale. Les mains crispées sur les draps, la sueur coulant tout le long de son corps à l'instar d'un cochon réchappé des braises, il resta immobile en essayant de rassembler ses esprits. C'est alors qu'il la senti. La marque, elle brûlait. C'était donc ce qui l'avait tiré du sommeil. Il avait pourtant bien cru mourir dans ce dernier rêve.

  En espérant que ses jambes seraient en mesure de le supporter jusqu'à la salle de bain, Severus repoussa les draps rugueux et attrapa sa baguette sous son oreiller. Il n'avait même pas le souvenir de l'y avoir cachée, mais elle était là, comme toujours. Ses pieds encore ensommeillés le portèrent tant bien que mal jusqu'à un petit lavabo. Il releva le visage pour inspecter les dégâts dans le miroir magique.

« Pas très en forme, Professeur Snape ! » lança se dernier d'un ton moqueur.

  Il n'était pas d'humeur à supporter ces échanges verbaux, ainsi il soupira et de dirigea vers la douche, dont il fit usage très rapidement. Il n'était pas bon de faire attendre Voldemort. Il se sécha à l'aide d'une serviette qui était pliée sur un meuble, et enfila une nouvelle panoplie de robes noires. Il griffonna un message sur un morceau de parchemin.

  Un appel, visiblement urgent. Je ne sais pas quand je serai de retour. Si je ne reviens pas dans les dix prochaines heures, activez le sort.

  Une sensation de très mauvaise augure avait pris naissance au creux de son estomac, mieux valait prendre les précautions nécessaires, dans un tel cas. Il avait parfaitement conscience d'être une pièce vitale de l'Ordre du Phoenix. Sans lui, aucune nouvelle information ne pourrait être acquise. Très bientôt, Voldemort se rendrait compte de sa trahison et prendrait un immense plaisir à le torturer jusqu'à ce que mort s'ensuive. Mais il avait juré au Professeur qu'il ferait de son mieux pour rester envie le plus longtemps possible. Il lui devait bien cela à ce vieux débris.

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  L'assemblée se tenait au Manoir Malfoy, comme depuis toutes les précédentes depuis l'affaire du Ministère de la Magie. Lucius étant pour le moment toujours prisonnier à Azkaban, les Death Eaters avaient fait leur affaire d'envahir sa propriété sans lui demander son avis. Severus pénétra dans l'enceinte du Manoir, presque certain d'être accueilli par une colonie d'immondes êtres vêtus de noir qui n'attendaient qu'un mot pour le tuer. Mais il n'y avait personne. Il serra un peu plus la mâchoire, jusqu'à en avoir mal. Sur la magnifique mosaïque du Manoir, il avança à pas décidés jusqu'à la porte de la grande salle, où se trouvait généralement le Seigneur des Ténèbres lorsqu'il attendait de la compagnie.

  La porte s'ouvrit automatiquement lorsqu'il arriva devant, et il continua son chemin jusqu'au trône de son Maître. Severus ne put s'empêcher de tressaillir sensiblement à la vue de ce qui lui faisait désormais face, dans toute son atroce beauté. Comment un être aussi cruel et repoussant pouvait paraître à ce point magnifique ? Ses yeux rouges comme le sang qu'il aimait verser, sa peau verdâtre, les veines qui faisaient surface sous la peau, tout en lui était ignoble, et pourtant…

  Severus s'agenouilla aux pieds de l'homme le plus dangereux et le plus puissant de Monde Magique, et ôta légèrement son masque pour lui baiser les bottes.

« Mâitre, vous m'avez appelé. »

« Mon cher Severus, relève toi. » dit-il de sa voix susurrante.

  Il obéit aussitôt, mais pris garde à se relever en gardant le visage baissé en signe de soumission, ce qui semblait toujours ravir Voldemort. Ce dernier désigna un fauteuil à ses côtés, et Severus s'y installa doucement. Son masque empêchait Voldemort de voir les réactions de son visage à ses ordres, ce dont il était très reconnaissant.

« Comment vas-tu ces derniers temps, Severus ? »

  Le Professeur sentit son cœur manquer un battement, inquiet du sens caché de cette question anodine. Il décida d'y répondre de la façon la plus simple possible.

« Aussi mal que d'habitude, Maître. Rester dans cet…endroit, avec ces adorateurs de Moldus… Vous êtes bien cruel avec moi, mon Seigneur. »

  Il était plutôt satisfait de cette réponse. Il ne pouvait pas exactement dire que tout était faux dans ces mots. Il y avait des fois où il détestait rester à Hogwarts et vivre parmi les autres professeurs de l'école.

  Un sourire réjouit se dessina sur les lèvres fines de Voldemort, mais sur son visage, cela avait plutôt l'air du sourire de la Mort en personne.

« Severus, tu sais pourtant que c'est indispensable pour le bien de notre monde. Si nous voulons un jour être libres de tous ces sang-de-bourbe et moldus qui envahissent notre monde jadis pur, il faut nous battre pour cela. De plus, je ne souhaite pas te perdre comme j'ai perdu Lucius. J'ai besoin de toi, Severus. »

  Une main verdâtre aux ongles crochus et encore ensanglantés vint se poser sur sa joue. Severus sentit sa respiration s'accélérer, comme à chaque fois qu'il était en contact avec ce monstre. Il ne savait pas quoi penser de ces paroles si fourbes et hypocrites. Il savait parfaitement qu'il n'était pas indispensable à Voldemort, pourtant, il aurait aimé le croire. Si c'était vraiment le cas, sa place auprès de Voldemort et de Dumbledore n'était pas remise en question. Après ce qui parut être une très longue minute, le Seigneur des Ténèbres retira son hideuse main se son visage, et il put de nouveau se laisser aller à respirer.

« J'ai une nouvelle mission pour toi, Severus. J'attends de toi une réussite formelle. Me suis-je bien fait comprendre ? »

« Oui, mon Seigneur. Que désirez-vous de moi ? »

  La bouche de Voldemort se tordit à nouveau en un effroyable sourire. Il se leva soudainement, et Severus le suivit jusqu'à une grande armoire ancienne. Son Maître ouvrit en la porte d'un seul geste, et Severus put admirer son contenu plus qu'ordinaire. Des centaines de fioles de potions en tous genre étaient cachées à l'abri dans ce meuble. La simple vue de ces nombreux liquides pour la plus part mortels donna des frissons au professeur. Il s'attendait déjà au pire quant à la requête du démon. Ce dernier lui sourit une nouvelle fois, et attrapa une fiole de couleur rouge, qu'il lui tendit aussitôt.

« Fais-moi plaisir, dis-moi donc, Severus… Quel est ce breuvage ? »

  L'air malicieux de ses yeux couleur sang le laissa interdit un court moment, puis il revint à lui et admira la petite bouteille. La dose était largement suffisante pour venir à bout d'une armée d'hyppogriffes. Il caressa de l'index le bouchon d'argent gravés d'un S, et releva les yeux vers son maître, qui l'observait d'un air satisfait.

« Il s'agit d'essence de loup-garou mêlé à un fluide d'argent. Du Lupus Sanguargentis… Mais… Comment… ? Mon Seigneur… ? »

  Voldemort partit d'un rire féroce, suffisant à glacer les sangs de n'importe qui possédant une once d'humanité. Il fit un tour sur lui-même, faisant virevolter ses robes noires. Etendant ses bras au dessus de lui tel un prophète prêt à réciter les bénédictions, il déclara :

« Bientôt, toute créature de l'ombre sera ralliée à ma cause ! Car moi seul peut leur offrir ce que personne n'oserait suggérer ! Nous partagerons ce monde, elles et moi. Et bien sûr, vous aussi, fidèles serviteurs, mes Death Eaters. »

  Severus dut se mordre la langue jusqu'au sang pour ne pas claquer des dents. La voix de Voldemort résonnait dans toute la salle, grinçante et terrible. Que voulait-il faire de cette potion ? Pourquoi lui demander à lui ? Cet homme était aliéné, complètement fou. Severus avait peine à imaginer cet individu des années auparavant, lorsqu'il n'était encore qu'un étudiant plus brillant que les autres.

« Maître… Pardonnez-moi, mais que désirez-vous me voir faire, à propos de cette potion ? »

  Le démon sembla revenir à lui, et tourna vers son disciple deux yeux aux pupilles dilatées par son excitation. Il empoigna Severus par le cou. Ce dernier ne bougea pas, conscient qu'il ne s'agissait pas de montrer une quelconque faiblesse à ce monstre.

« Severus, tu es le seul en qui j'ai confiance… Wormtail est fourbe et n'hésiterait pas une seconde à me trahir… Mais toi… Je sais ce que tu veux. Et cette mission ne pourra que te ravir autant que moi… »

« T…Tout ce que je pourrai faire pour vous satisfaire, Maître… Vous n'avez qu'à demander. »

« Utilise cette potion… Sur Lupin. »

** ** **

  Avant de partir du Manoir, Severus fit une halte dans les quartiers du jeune héritier des lieux, Draco Malfoy. Il voulait vérifier de lui-même que l'adolescent allait bien, même s'il savait pertinemment que 'bien' ne pourrait jamais qualifier l'état d'esprit d'un Malfoy. Il connaissait le Manoir comme s'il lui appartenait, aussi n'eut-il pas le moindre mal à trouver les mots de passe inchangés pour les quartiers privés de la famille Malfoy. Il gravit les innombrables marches, passa les nombreuses portes magiques, et arriva enfin jusqu'à une porte de verre.

  Draco avait toujours été élevé de la façon la plus étrange. Son père tyrannique et sa mère hautaine lui offraient tout ce dont il aurait pu rêver en dix vies, mais pas une seule fois ni l'un ni l'autre n'avait montré une marque d'affection envers leur unique fils. Severus semblait le seul à éprouver de l'affection pour le garçon. Il le comprenait, en quelque sorte. De plus, Draco s'était toujours montré un élève studieux et appliqué dans son cours.

  Severus frappa de sa baguette la porte de verre, et prononça les mots 'Dragon Blanc'. La porte qui un instant plus tôt semblait de verre reprit sa véritable apparence de bois marron vernis, et s'ouvrit dans un murmure. Pénétrant à l'intérieur de l'immense salon, Severus ne put s'empêcher de remarquer que rien n'avait changé depuis la dernière fois qu'il était passé, deux semaines plus tôt.

« Draco. Pourrais-je te parler un instant ? » demanda-t-il de la façon la plus aimable dont il était capable.

  Un léger bruit de mouvement se fit entendre d'une pièce voisine, et Draco apparut dans l'encadrement de la porte donnant sur la chambre à coucher. Il était vêtu – ou plutôt non vêtu – d'une longue chemise blanche et ouverte sur son torse blanc, jambes et pieds nus. Si la chemise n'avait été ne serait-ce qu'un centimètre plus courte, Severus aurait déjà fait demi tour.

« Professeur. Je vais finir par croire que vous vous inquiétez pour ma santé, à vous voir apparaître chez moi si souvent. »

  Le dit Professeur resta muet le temps de maudire de garnement dans son esprit, puis s'assit doucement sur le même fauteuil qu'il utilisait à chaque fois. Draco n'avait pas bougé d'un millimètre. Il affichait son éternel regard narquois, plein de fierté Malfoyenne.

« C'est le cas, Draco. Tu le sais. » dit-il, contre toute attente.

  Sa remarque eut l'effet escompté, puisque la bouche du jeune blond s'ouvrit et se ferma plusieurs fois sans émettre un seul son. Ses joues rougirent légèrement, mais il se mit à grimacer pour masquer sa réaction. Il décolla finalement de la porte et vint s'asseoir sur un fauteuil adjacent. Ses longues jambes blanches repliées sous lui, il lança à son professeur un regard évocateur. Snape dut déglutir et détourner le regard. La vision de luxure devant lui n'avait rien de bon pour son karma.

« Draco, crois-tu que ton père serait fier de te voir dans une telle tenue ? »

  Draco bondit sur ses jambes, et empoigna Severus par sa robe. Lorsque leurs yeux se rencontrèrent, tous les quatre étaient emplis de colère.

« Mon père ! Mon père ! Il n'est plus l ! Ne me parlez pas de lui ! Il m'a laissé seul, je suis … seul maintenant ! Je n'ai jamais eu le temps de le rendre fier de moi, et ils l'ont enfermé dans ce… »

  Severus prit le jeune homme dans ses bras pour lui offrir un mince réconfort, chose qu'il n'avait pas fait depuis si longtemps qu'il n'arrivait pas à s'en souvenir. Draco était pareil à une bête enragée et continuait à lancer des insultes à son père, au monde, à tous ceux qu'il haissait. Il finit par se calmer et, alors qu'une main de Severus vint caresser ses cheveux, il se laissa aller à verser de douloureuses larmes si longtemps gardées à l'intérieur. Il resta dans les bras de son professeur pendant de longues minutes, à pleurer, comme si le barrage qui avait retenu ses larmes depuis des années avait finalement cédé sous leur poids.

** ** **

« Voldemort veut que je donne cela à Lupin. » expliqua-t-il tout simplement en tendant la fiole au vieux Sorcier.

  Dumbledore l'examina pendant quelques secondes avant de lui retourner, laissant un long soupir.

« Il veut tuer Remus ? Mais pourquoi ? »

« Non, pas le tuer. Il veut en faire son esclave. Cette potion, si elle est donnée deux jours avant la pleine Lune, a le pouvoir de transformer un loup-garou totalement, inexorablement. Vous ne comprenez donc pas, Albus ? Si je donne cette potion à Lupin, il restera la bête féroce pour le restant de ses jours. »

  Albus Dumbledore était rarement pris au dépourvu, mais à ce moment précis, il se trouvait dans une impasse. Que pouvait-il faire pour sauver Remus Lupin, tout en conservant la couverture de Severus ? Assis sur son large fauteuil couvert de velours pourpre, il resta ainsi à caresser sa longue barbe blanche dans l'attente d'une réponse improbable.

« Il faut bien sûr trouver une échappatoire. Je pense que le mieux serait de faire venir Mr Lupin ici même, et d'en discuter avec lui. »

« Qu… Quoi ? Mais Professeur ! Vous ne pouvez pas sincèrement penser que je vais discuter tranquillement du Seigneur des Ténèbres avec Lupin ?! »

« Pourquoi pas ? Il est le principal intéressé, Severus. Je suis certain que Mr Lupin sera d'une aide précieuse sur ce point. Et même s'il ne trouve pas la solution à ce problème en particulier… N'avez-vous pas besoin de parler à quelqu'un au sujet de vos rêves, Severus ? »

  Le Maître des Potions crut pendant une seconde avoir mal entendu. Puis son cœur manqua un battement, et il sentit le sang se concentrer dans son crâne, comme prêt à exploser par ses oreilles.

« Pardon ?! » dit-il finalement, du ton le plus menaçant qu'il put alors que tout son corps était secoué d'une rage violente.

« Allons, allons. Severus. Vous savez que j'ai raison, et même si l'idée ne vous enchante guère pour le moment… »

« Le mot est faible. » grinça-t-il à travers ses dents serrées.

« D'ailleurs, c'est amusant, car j'avais justement rendez-vous avec notre nouveau Professeur de Défense contre les Forces du Mal cette après-midi… »

  Deux attaques cardiaque étaient au moins une de trop en une minute, même pour un grand sorcier comme Severus Snape.

« PARDON ?! » Il avait la vague impression de se répéter, ces derniers temps.

« Oui… Ah… Ne vous avais-je pas dit, Severus ? répondit le vieil homme avec un petit rire. Je suppose que cela m'aura échappé. Remus Lupin est de retour à Hogwarts cette année, pour le bonheur de tous. »

« Ne me comptez pas parmi les idiots qui se réjouissent du retour d'un Loup-garou dans une école remplie d'enfants, Albus. »

  Dumbledore se mit à rire gaiement sur ces paroles. Franchement, je n'avais pas dans l'idée de vous faire rire, espèce de vieux débile. Severus sentait déjà qu'il allait passer une nouvelle année des plus terribles. Après les rêves, les missions ingrates d'un être répugnant qu'il était forcé de servir pour le bien d'un monde qui le croyait du côt des méchants, voilà maintenant qu' il aurait à supporter Lupin une nouvelle année.

« Je me retire dans mes quartiers. Si vous avez besoin de moi… » lança-t-il alors qu'il quittait déjà la pièce.

  Il eut à peine le temps d'entendre Dumbledore dire « N'oubliez pas, Severus. Dans mon bureau cette après-midi ! ». Comment pouvait-il oublier un tel programme ?

** ** **

  Le sorcier le plus détesté de tout Hogwarts passa le restant de la matinée à essayer de se concentrer sur ses nombreux ouvrages de potions, sans grand succès. Les cheveux humides et gras d'avoir subi les vapeurs de mélanges toxiques lui tombaient dans les yeux, ses robes étaient pleines d'éclaboussures multicolores, et il n'avait fait aboutir aucune de ses préparations. Depuis bientôt deux semaines, presque aucune de ses potions n'avait été réussie. Cela ne lui était jamais arrivé depuis qu'il était en âge de mélanger deux ingrédients ensemble.

  Vers midi, il décida de se sustenter un minimum pour tenir debout, et fit appel aux elfes de maison pour un repas nourrissant. La vue de la nourriture le mettait mal à l'aise, comme si elle était là pour lui rappeler qu'il était encore en vie, tandis que des pères de famille, des amis, et même des enfants étaient morts peut-être par sa faute. Il parvint à avaler un peu de potage, deux ou trois tranches de pain, et quelques légumes. C'était une chose de savoir des personnes mortes par sa faute. C'en était une autre de tuer de sang froid une personne connue. Et c'était encore différent de livrer une telle personne à son ennemi sans le moindre espoir de libération.

  Il ne pouvait s'empêcher de se demander, cependant… Lupin aurait-il conscience de ce qu'il était devenu, si jamais il achevait sa métamorphose en loup ? Il chassa cette idée de son esprit, pour la simple raison qu'une telle horreur n'était pas une option. Il fallait se débarrasser de cette potion… La donner à une autre personne ? Tenter de raisonner le Seigneur des Ténèbres ? Non, un fou n'écoutait que lui-même. Alors comment faire, pour échapper à cette effroyable décision ? Si il échouait, Voldemort n'aurait aucune hésitation à le tuer de la façon la plus horrible qu'il pourrait imaginer. La mort n'était pas non plus acceptable pour lui. Pas de façon si inutile. De plus, même s'il était tué, quelqu'un d'autre serait chargé de donner le Lupus Sanguargentis au Loup-garou. La seule solution était de trouver quelque chose pour immuniser Lupin à cette fatale transformation. Et cela, seul Severus Snape Maître dans l'Art des Potions, en était capable.

  L'après-midi était déjà là, et avec elle, Lupin. Severus traîna sa misère jusqu'au bureau du Directeur, tout en maudissant le jour où il avait décidé que passer ses vacances à Hogwarts était une bonne idée. Une fois en haut des escaliers, il eut le déplaisir de remarquer que Lupin était confortablement installé dans son fauteuil. Claquant de la mâchoire pour ne pas commencer par une vague d'insultes subtiles, Severus pris l'autre fauteuil.

  Lupin tendit une main vers lui, un large sourire aux lèvres.

« Severus, cela faisait longtemps. Comment allez-vous ? »

  Snape se garda bien d'accepter la main, se contentant de la fixer avec un mépris non dissimulé.

« Question stupide, Lupin. Vous êtes présent. »

  Le sourire du nouveau professeur disparut aussitôt, remplacé par une moue déçue. Severus en aurait presque sourit, à son tour. Rien de tel qu'une remarque bien placée pour lui éclairer sa journée. Dumbledore regarda les deux hommes un moment, puis toussota pour attirer leur attention.

« Remus, si je vous ai fait venir ici, c'est bien sûr pour vous parler du programme de Défense de cette année. Mais un évènement inopportun est survenu ce matin même. »

« Comment ça ? Vous ne me donnez plus le poste, Albus ? » s'inquiéta le sorcier aux robes maintes fois rapiécées.

« Oh, bien évidemment, le poste est à vous, mon garçon. J'ai bien peur que le sujet de cette discussion ne soit autrement plus grave. Dit-il avant de prendre une pose dans son discours. Severus, comme vous le savez, est notre unique source de renseignement direct concernant Voldemort. Il a été chargé ce matin de vous administrer une potion très rare et… comme vous vous en doutez, interdite. Severus ? »

  Le Professeur de Potions sortit d'un coffret qu'il avait rangé dans une de ses poches de robe la fameuse fiole, et la posa sur le bureau du Directeur pour que Lupin puisse la regarder. Celui-ci, typiquement gryffondor, ne reconnut absolument pas le liquide. Il contempla la petite bouteille d'un air étonné, et finit par lever les yeux vers son ancien camarade.

« Et bien… De quoi s'agit-il ? »

  Severus reprit la potion entre deux doigts, et l'agita énergiquement. La réaction fut immédiate : le liquide devint d'une couleur argentée, avec des reflets rougeâtres. Les yeux de Lupin s'agrandirent en une fraction de seconde, et il se leva d'un bond, renversant le fauteuil préféré de Severus dans son élan.

« Qu… Que… De l'argent ??! Il veut me tuer ? Pourquoi moi ? Je veux dire… »

« Détrompez-vous, Lupin, le Seigneur des Ténèbres ne souhaite pas votre mort, aussi plaisante puisse-t-elle lui paraître… Il veut vous transformer en son monstre de compagnie. »

« Pardon ? Comment…. »

« Cette potion ne vous tuera pas, si par malheur elle était versée dans votre verre au déjeuner. Expliqua le Maître de Potions avec un sourire en coin. Elle n'est utile que si vous la buvez deux jours avant la Pleine Lune. Dans un tel cas, vous resteriez le loup, pour toute votre vie. »

  Lupin semblait proche de la catatonie, ou de l'évanouissement, au minimum. Le professeur Snape éprouvait, il fallait bien l'avouer, un certain plaisir à le voir dans cet état. Mais son réjouissement fut de courte durée, car Dumbledore  s'empressa évidemment de rassurer le pauvre homme tremblotant.

« Allons, pas de panique, Remus. Nous ferons tout pour vous éviter un tel sort, n'ayez pas de doute à ce sujet. Severus ici présent a déjà commencé des recherches pour un éventuel remède, s'il lui était impossible de vous l'administrer lui-même dans le cas où vous seriez infecté. Cependant, nous devons trouver une solution pour conserver la confiance de Voldemort en Severus, vous en conviendrez. »

« E…Evidemment, cela va de soit, Professeur. Excusez-moi… La vision de l'argent, c'était si… »

« Bien sûr, bien sûr. Je vous invite à rester à Hogwarts dès aujourd'hui, si vous le désirez. Il me semble que vous n'avez pas d'autre engagement, est-ce exact ? » s'enquit de vieux Professeur, un soupçon de malice dans le regard.

« N…Non, en effet. Je serai ravi de rester, pour préparer mes leçons, et me reposer un peu avant le début des cours. »

« Bien, alors c'est décidé. Je me chargerai de prévenir Molly et Arthur que vous ne reviendrez pas à Grimmauld Place avant un petit moment. Sur ces mots, Dumbledore sortit une boîte d'un tiroir et la tendit à son nouveau professeur. Prenez ceci, c'est une petite babiole bien utile que j'ai trouvé pour vous, lorsque j'ai su que vous viendriez enseigner cette année. »

  Remus ouvrit la boîte. Il s'agissait en effet d'une 'babiole', mais pas de n'importe laquelle. Dans la petite boîte, se trouvait une sphère transparente, rattachée à un socle de verre. Lorsqu'il passa un doigt sur la sphère, une flamme s'alluma à l'intérieur.

« Une cheminée portable ! C'est vraiment trop gentil à vous, Albus ! » s'écria-t-il un sourire aux lèvres.

  Severus détourna les yeux de cette joyeuse scène, à moitié écoeuré, et un rien jaloux également. Une cheminée portable ! Albus ne lui avait jamais offert de cadeau par simple courtoisie. Pourtant, il était enseignant à Hogwarts depuis plus d'une année ! De toute manière, il n'avait guère l'utilité d'une cheminée portable, ou non. Il n'avait aucune envie de communiquer avec qui que ce soit, ni par cheminée ni d'aucune autre façon. C'était simplement par principe.

« Si cela ne vous ennuie pas, j'ai du travail. Je prends donc congé. Messieurs. »

  Sur le chemin du retour vers ses quartiers, Severus se surprit à maudire Lupin pour avoir volé sa place auprès du Professeur. C'était pourtant stupide. Il n'avait jamais montré d'affection envers le Directeur d'Hogwarts, du moins pas plus que nécessaire. Dumbledore ne l'avait jamais traité autrement que comme un enfant, mais il ne l'avait jamais vraiment traité comme un fils. Pourquoi son cœur se pinçait-il à cette pensée ?

  Allongé sur son grand lit défait, Severus tenta de ne pas s'endormir, malgré la soudaine fatigue qui l'envahit. Il commença à réciter les différents ingrédients qui pourraient servir de contre un empoisonnement à l'argent, en cas d'infection par voie orale. Perdu dans ses calculs, il décida de les énumérer par écrit. Il ouvrit le tiroir d'un meuble pour en retirer un rouleau de parchemin, quand il entendit quelque chose tomber. Il baissa les yeux vers le sol. Il s'agissait une médaille, qui était certainement dans le tiroir. Il la ramassa, et s'assit sur le lit pour la détailler. Elle était en bronze, vu son poids, et sculptée sur tout le contour. Il l'ouvrit, et ce qu'il vit lui fit échapper un gémissement de surprise. La photographie, mouvante, montrait le visage tant aimé de sa mère, qui lui souriait tendrement comme elle le faisait à chaque fois qu'il prononçait les simples mots 'Mère, je vous aime'.

  De petites gouttes d'eau salée tombèrent sur la photographie aux couleurs passées. Severus ne se rendit pas tout de suite compte qu'il pleurait.

** ** **

Voil ! C'est la fin du chapitre 2 ! J'en ai bavé, quand même ! Je l'ai écrit en un temps assez court, puisque je l'ai commencé le lendemain du post de l'autre, mais vu que, suite à des invités le jeudi/vendredi/samedi/et dimanche, je n'ai pas pu écrire pendant presque une semaine, j'ai eu du mal à m'y remettre. J'aime bien écrire d'une traite. Il est 2h03 du matin et j'ai cours demain matin ! Youpi ! En plsu j'ai encore des exos de Japonais à faire !! Méchante fiiiiiic !!!! ^_^,,,

Pour le prochain chapitre : Il sera du point de vue d'Harry, je pense. Mais peut-être que je vais mélanger les deux, à partir du chapitre 3. On verra bien, il faut que j'y réfléchisse ! ^^