Attention : ce chapitre est déconseillé aux âmes sensibles…

Auteur : Erszebeth

L'énigme Duo chapitre 10:

Exfiltration

Duo :

Wufeï et moi sommes à 200 mètres de la base, soigneusement dissimulés à la vue des patrouilles de soldat par des buissons. Je sors les jumelles pour observer l'activité de la base quand les sirènes se mettent à retentir. Aussitôt, les soldats s'agitent comme des fourmis dont on aurait cassé la fourmilière.

Wufeï tripote la radio jusqu'à obtenir la fréquence d'Oz, juste à temps pour que nous puissions intercepter ce message :

"…repéré dans le bâtiment D ; capturez le sans le blesser pour le soumettre à l'interrogation, je répète, intrus repéré dans le bâtiment D ; capturez le sans le blesser pour le soumettre à l'interrogation."

Je grimace. Pas bon du tout. Il faut à présent penser à extraire Heero de la base. Je ne pense pas qu'il soit du genre à craquer sous la torture mais cela dit, je n'ai pas du tout l'intention de laisser aux soldats d'Oz le temps de l'interroger. Dans les conditions où nous sommes, ça m'étonnerait qu'ils en restent aux traditionnels coups de bottes dans les côtes.

Wufeï sait ce que ça veut dire, lui aussi et il sait que ça ne va pas être facile.

- Et maintenant qu'est ce qu'on fait Maxwell ?

Une intervention en Mobile Suit est impensable, bien sûr. J'appelle les renseignements que nous avons sur le site de la base sur mon petit ordinateur de poche. Rapidement, je passe en revue les tours de garde, l'infrastructure et les différents moyens d'accéder à la base jusqu'à trouver la faille.

Car faille il y a bien évidemment. Pour bien concevoir la défense d'une base, il faut auparavant avoir essayer de l'envahir et apparemment Oz ne fait pas ce genre d'exercices, heureusement pour nous. Ils ont l'orgueil de croire que leur sécurité est parfaite.

Elle l'est presque à part…Les systèmes d'aération. Peut être pas assez larges pour que des hommes faits puissent y passer mais des pilotes de gundam de 16 ans bien entraînés…

La radio crachote encore :

"Intrus capturé, attendons ordre. Ce salaud a tué cinq soldats".

Cher Heero… Toujours aussi efficace. Cinq trouffions d'Oz à terre alors qu'il est cerné ? Nouveau record. La réponse des officier finit par nous parvenir :

"Amenez le dans les cellules du bâtiment G. Et ne lui tapez pas trop dessus, il faut qu'il puisse répondre aux questions"

"Bien  reçu"

Je regarde ma montre. Encore un peu plus d'une heure de jour avant que le soleil se couche. J'aimerais pouvoir courir à la rescousse d'Heero tout de suite mais c'est impossible tant que l'agitation ne s'est pas calmée. Il faut attendre la nuit, les tours de garde nocturnes. Je le sais par expérience, rien n'est plus ennuyeux que monter la garde, surtout la nuit alors qu'un ennemi vient d'être capturé et que tout semble hors de danger… Sur ce coup là, il faut jouer l'infiltration et la discrétion à fond la caisse. Pour atteindre le bâtiment G et ses systèmes d'aération, il va falloir jouer les monte-en-l'air et supprimer tous les soldats sur les toits, un à un, et planquer les corps… Sans oublier d'assurer la fuite.

A mi-voix, j'explique le plan à Wufeï. Il acquiesce silencieusement. Rapidement, je prépare quelques charges de plastique et confie le détonateur à Wufeï. Puis je me glisse vers la base et colle les charges sur différentes parties du mur d'enceinte tandis que Wufeï va placer notre véhicule à l'endroit prédéterminé.

Le plan est le suivant. Le détonateur comprend 3 touches. La première fera sauter toutes les charges placées sur le mur d'enceinte sauf une, celle placée le plus proche possible du bâtiment G. Elles agiront comme des diversions, éloignant les soldats de leurs postes de garde. La deuxième fera sauter la passerelle entre le bâtiment G et le bâtiment F, empêchant les soldats cantonnés dans ce bâtiment d'accéder à la prison. Il faudra que je place la charge sur la passerelle avant d'entrer dans les conduits d'aération… Enfin, la dernière touche actionnera la dernière charge du mur d'enceinte, nous permettant de nous enfuir.

Wufeï et moi attendons la nuit propice en fourbissant nos armes. Un Glock avec silencieux pour Wufeï et pour moi un bon vieux Laïka des forces spéciales françaises… Une grosse mitraillette pourvue d'un énorme silencieux. Pour les cas particuliers, j'ajoute encore quelques couteaux bien équilibrés à ma ceinture ainsi que la surprise du chef dans mon dos.

Nous sommes prêts et la nuit est là. Un coup de chance, la lune gibbeuse est cachée par des nuages… C'est maintenant où jamais.

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Wufeï :

Je n'ai jamais vu Maxwell être aussi concentré. Depuis que nous avons entendu à la radio que Heero avait été capturé, ses yeux ont la lueur décidée que j'ai appris à associer à Shinigami. Je suis heureux d'être du même coté de lui, il y a quelque chose d'effrayant de voir Duo le blagueur se transformer en machine à tuer. Ceux qui lui barreront le chemin ce soir n'auront même pas le temps de le regretter.

Il a sorti un plan du néant en moins de deux. Un plan tout à fait valable avec ce qui fait la marque distinctive de Duo : l'infiltration couverte par des explosions. Je me demande soudain pourquoi l'américain ne conçoit pas plus souvent nos attaques : il a l'air d'avoir un excellent sens tactique.

Nous sommes prêts quand la nuit tombe. Entre deux rondes de soldats, nous grimpons les grillages qui sont pour nous à peine une barrière. Duo porte tout son équipement sur le dos mais ça ne semble pas du tout gêner ses mouvements.

Nous avançons avec soin, lançant des petits disrupteurs électromagnétiques sur les caméras censées assurer la surveillance, éliminant les soldats sur notre passage et dissimulant les corps avant de continuer.

Nous arrivons enfin sur notre cible, le toit du bâtiment G. Je m'occupe du nettoyage pendant que Duo va installer une dernière charge de plastique sous la passerelle. Il se glisse entre deux barreaux en se retenant à la passerelle rien que par la force de ses jambes et se penche dans une position presque impossible pour dissimuler l'explosif dans l'ombre. Je n'aurais jamais cru qu'il était aussi souple.

A ce moment là, mon cœur s'arrête presque dans ma poitrine. Un soldat sort de l'ombre et se dirige vers la passerelle. Il entre dans le champ de vision de Duo et avant que j'ai le temps de prévenir celui-ci, je vois l'américain porter la main à sa ceinture. Un geste vif, un éclair métallique et le garde s'écroule avant même d'avoir compris ce qui c'était passé, une lame profondément plantée dans son cœur.

Je lâche une bouffée d'air que je n'avais même pas conscience d'avoir garder. Duo finit de placer la charge explosive et nous nous glissons sans commentaire dans la bouche d'aération que je viens de dévisser. Nous rampons silencieusement dans le conduit jusqu'à percevoir des voix :

- … Il est costaud le bougre.

Par les fentes de la trappe, j'aperçois Heero, suspendu au mur par une corde passée dans un anneau métallique qui lui ligote les poignets. Sa tête pend et je n'aperçois pas son visage, moitié plongé dans l'ombre, moitié dissimulé par ses cheveux ébouriffés ; il est probablement évanoui. Ses bras et ses jambes, découvertes par son habituel spandex, sont couverts de bleus. Il est entouré par 2 officiers et un soldat.

Les voix continuent :

- Il ne répondra pas à la torture physique. Il n'y a plus qu'à essayer la torture morale.

L'autre officier hausse les épaules.

- Je ne vois pas trop comment on va réussir ça.

Un sourire sinistre éclaire le visage de son interlocuteur :

- C'est très facile. J'ai hâte de voir comment ce pretty boy résiste au viol.

Viol !? Bon sang.

Un grondement sourd de pure rage résonne à coté de moi. Je regarde Duo et reste stupéfait : Son visage est livide et ses yeux sont violets glacés. L'expression peinte sur sa face ferait peur à un diable.

Dans la cellule, le premier officier ôte son pantalon. Il n'y a pas le moindre doute sur ce qu'il s'apprête à faire sous nos yeux. Heero devait être conscient car il fixe à présent son agresseur avec l'expression d'une bête traquée.

Avant que j'aie pu arrêter Duo, il fait sauter la grille d'un coup de pied et atterrit dans la pièce aussi souplement qu'un félin. Mes réflexes prennent le dessus et je tire sur le soldat, le seul à avoir une arme prête à tirer sous la main.

Duo porte sa main derrière son dos et je l'en vois tirer un drôle d'objet. Il appuie sur un bouton et l'instant d'après il à une faux thermique dans la main, la même modèle réduit que celle du Deathscythe.

Et avec une voix qui pourrait transpercer du béton, il scande :

- Personne… PERSONNE ne touche à MON coéquipier.

Dans un même geste, il fait sauter la tête de l'officier figé, le pantalon sur les genoux. Celui-ci s'écroule en même temps que son sang gicle. Le deuxième, horrifié, porte la main à son pistolet passé à sa ceinture tandis que Duo se tourne vers lui, une expression de prédateur sur son visage. J'ai pitié de l'officier et l'abat avant que Duo n'ait pu faire un geste. Shinigami lève les yeux vers moi, le visage couvert d'éclaboussures sanglantes. Un instant, mon cœur s'arrête mais Duo finit par se diriger vers Heero qui le contemple avec une fascination horrifiée et coupe ses liens aussi facilement qu'il l'a fait avec la tête de l'officier avant de remettre sa faux pliable dans son étui.

Comme plus rien ne le retient au mur, Yuy s'écroule comme si on lui avait fauché les jambes. Duo se penche et le relève avec possessivité.

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Heero :

Je fixe Duo absolument médusé. Je ne l'avais jamais vu aussi en colère. Je suis à peine conscient que lui et Feï m'entraînent hors de la base. J'entends des charges explosives qui sautent autour de moi mais tout semble irréel à part le bras ferme de Duo qui me soutient. Wufeï devant nous dégage le passage et nous sommes bientôt au dehors. Chang met la voiture en marche et Duo me pousse dans la voiture. Tandis que nous roulons vers la planque, prend mon visage entre ses mains et plonge son regard dans le mien et dit :

- Qu'une chose soit bien clair, Yuy, tu ne partiras plus jamais en mission seul, compris ?

Je déglutis péniblement et je réponds :

- Compris.

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Notes de l'auteur :

Je n'ai qu'une chose à dire : Putain ce chapitre ! (Ça rejoint ce que vous pensez ?) Mais si vous pensez que vous avez tout vu, vous êtes loin du compte *gloussement diabolique* J'ai quelques idées qui risquent de rendre ce fic encore plus intéressant… J'espère que vous avez aimé la scène d'infiltration, j'ai demandé des tuyaux à un commando pour la rendre plus réaliste… Et oui, j'ai un conseillé technique ! (Avouez, c'est trop la classe, non ? lol)

Silmarill : *chantonne* elle a l'ego qui gonfle, qui gonfle…

Erszebeth : Uruseï !

Silmarill : *grogne* Party popper !

Heero : *menaçant, une arme à la main* Pourquoi c'est encore moi qui trinque ? Réponds si tu tiens à la vie !

Erszebeth : *très décontractée*Parce que c'est plus marrant comme ça bien sûr !

Vous en pensez quoi ? Toutes vos réactions sont les bienvenues alors… Reviewez, s'il vous plaît…