Disclaimer : Bien évidemment, la plupart des lieux et personnages viennent de l'univers créé par J.K Rowlings.
Cette Ginny particulière, ainsi que Kat et Nico, sont issus de la foisonnante imagination d'Alysia et de son Journal de Ginny la furie.
Quand j'ai eu besoin de noms d'élève, j'ai pioché dans le Bottin établi par Alana Chantelune dans ses précieux "Conseils pour une Potterfiction".
Seuls quelques personnages très secondaires ont été créés par mes soins. Dans ces conditions, il est heureux que je ne gagne rien avec ma petite histoire.

Et puis les passages où Ron intervient sont toujours dus aux remarques constructives de Fenice


Chapitre 10 : Juin


Lundi, 01 juin 1998 :

Alors ça, c'est la meilleure !

Pendant un intercours, un Serdaigle que je ne connais que de vue est venu me trouver. Il m'a dit qu'il avait eu une idée et que je pourrais en faire part à Harry. Il suggère que ce dernier se fasse interviewer par un journaliste de la Gazette pour rendre compte des dernières avancées du NAV.

Je lui ai répondu qu'il ferait bien d'en parler directement à Padma qui répercuterait sa suggestion au Conseil. "Je l'ai déjà fait, m'a-t-il rétorqué. Mais je ne suis pas sûre qu'elle ait transmis." A mon avis, Harry n'a pas trop aimé l'idée. Il n'a pas que de bons souvenirs de ses apparitions dans la Gazette.

Quoiqu'il en soit, je lui ai répondu que je verrais ce que je pouvais faire et heureusement, le cours a rapidement commencé.

Ce soir, Harry était assez occupé, c'est donc à Hermione que j'ai rapporté la conversation.

- "Je ne comprends toujours pas pourquoi c'est à moi qu'il a dit tout cela, ai-je conclu. Je ne fais même pas partie du Conseil.

- Mais tu as l'oreille d'Harry.

- Comme toi !"

Hermione a souri.

- "En tant que favorite, tous les courtisans vont venir te faire part de leur supplique pour que tu les glisses au souverain pendant vos conversations sur l'oreiller.

- Mais c'est n'importe quoi ! D'abord on n'est pas près de se retrouver sur l'oreiller. Ensuite, c'est toi qu'Harry devrait écouter, pas moi !

- Peut-être, mais c'est bel et bien toi qu'il écoute."

Je haussais les épaules.

- "Moi je suis juste là pour le repos du guerrier !

- C'est toi qui as initié le NAV. Et c'est grâce à toi qu'il a fait un pas vers les Serpentards. Je lui en parlais depuis des semaines, mais c'est seulement quand tu as insisté qu'il a réellement pris des mesures. Et pas des moindres !

- Mais... mais... c'est complètement crétin. Il FAUT qu'il t'écoute ! C'est toi la plus intelligente !"

Elle m'a remercié d'un sourire.

- "Tu ne te débrouilles pas trop mal non plus. De toute manière, ce n'est pas très grave, puisque toi tu m'écoutes et que tu lui répètes.

- Je pense que tu me surestimes.

- Je pense que tu te sous-estimes."

On tournait en rond.

- "Ca veut dire que je suis censée écouter tout le monde maintenant et tout lui répéter ?

- Pas nécessairement. Tu en fais assez comme cela. Laisse entendre que tu viendras systématiquement m'en parler à moi plutôt qu'à Harry. La plupart devraient finir par lâcher prise. Mais ne te fais pas d'illusions. Il y en a toujours qui tenteront leur chance auprès de toi."

Formidable ! Notre liaison secrète avait du bon finalement !

J'étais assez morose quand Ron nous a rejoint. Hermione lui a dit en deux mots de quoi il retournait. Ron s'est tourné vers moi et a dit en me faisant un clin d'œil :

"C'est Percy qui va être content. Lui qui adore avoir des relations !"

J'avoue que l'idée de Percy venant me demander d'intercéder pour lui auprès de Harry m'a bien fait rigoler.

--------

Mercredi, 03 juin 1998 :

Ron, Hermione et Harry étaient au Conseil du NAV ce soir, et moi je travaillais avec Kat et Colin, quand un troisième année entra dans la salle commune et me dit qu'un Serpentard était à la porte et désirait me parler. Je sortis avec Colin, suivie d'Erik qui nous avait emboîté le pas. C'était Malefoy.

- "Que puis-je pour toi, fis-je aimablement.

- Où se tiennent les réunions de votre petit mouvement ? me demanda-t-il d'un ton peu amène.

- Tu ne crois tout de même pas qu'on va te le dire, s'est exclamé Erik

- Pourquoi as-tu besoin de cette information ? temporisais-je

- Je suis Préfet en chef, figure-toi", me répondit-il sèchement.

Je restais un moment sans voix évaluant le potentiel de sa demande.

- "Laisse tomber, finit-il par dire, je perds mon temps de toute façon !

- Attends, m'écriais-je en le retenant par le bras. Je t'y emmène !

- Tu n'es pas folle, me dit Erik, Tu ne va pas te balader avec ce type dans les couloirs quand même ?

- T'as peur de tomber sur trop forte partie pour toi, a demandé Drago, fidèle à lui-même.

- Colin, s'il te plaît, tu peux demander à Mark et Pablo de nous rejoindre ?"

Pendant que ce dernier s'exécutait, Erik tira ostensiblement sa baguette de sa poche et toisa le Serpentard d'un air mauvais. J'ai pensé avec amusement qu'il perdait son temps. Il en fallait beaucoup plus pour intimider un Malefoy !

Quand mes trois camarades nous rejoignirent, je me dirigeais vers la salle de réunion, espérant ne pas être en train de faire une grosse bourde. Mais qui ne risque rien n'a rien !

Je frappais à la porte, et Terry Vilar, un des préfets de Serdaigle m'ouvrit. Il resta pétrifié devant nous. Je l'écartais doucement et entrais avec Drago.

A l'expression de Harry, je sentis que c'était pas gagné. Avant que Drago ne se mette tout le monde à dos avec sa verve sans pareille, je présentais les choses de la façon la plus diplomate possible :

- "Drago Malefoy, en tant que Préfet en Chef de Serpentard vient assister au Conseil des Préfets du NAV"

Une certaine effervescence salua ma déclaration. Hermione, toujours vive se reprit rapidement

- "Prends place avec nous, Malefoy. Tu es le bienvenu."

Je fermais la porte derrière Terry, laissant les garçons dehors. Je savais que je n'avais aucune raison de rester mais ce qui s'annonçait était historique et je voulais des informations de première main.

Malefoy s'assit sur la chaise vide la plus éloignée d'Harry. Hermione enchaîna rapidement :

- "Padma, tu peux continuer ?

- Hum, oui. Je faisais donc le compte rendu de l'analyse du courrier que nous recevons de l'extérieur. Je disais donc que les lettres d'encouragement et de félicitations atteignent 54 % du courrier de la semaine. 21% du courrier exprime des doutes sur l'utilité du NAV, 8% consiste en des demandes de renseignement ou de précisions sur nos objectifs. Et 7% d'injures diverses, incluant 3 beuglantes et une lettre piégée. La progression de courrier "positif" est régulière depuis trois mois.

- A quoi ça sert tout ça ?" s'est enquis Drago, sans demander la parole, vautré sur sa chaise.

S'il voulait énerver les autres par son impolitesse, c'était gagné !

Harry ouvrit la bouche pour répondre mais grimaça, apparemment suite à un coup de pied bien appliqué de la part d'Hermione qui, de sa main opposée, muselait un Ron au bord de l'explosion.

- "T'es pas obligé de venir si ça ne te plaît pas ! On ne t'a pas invité " s'est écriée Hannah Habbot avec colère.

Houlà ! Ca n'allait pas du tout. Je me décidais à intervenir

- "Mais si ! Harry l'a invité ! Tu étais même avec lui dans la Grande Salle quand ça s'est passé !"

Vu la prestation du Survivant ce jour là, personne n'avait pu oublier la scène.

Hermione intervint :

- "Ce n'est pas parfait, mais l'analyse du courrier nous permet de mesurer le cheminement de nos idées et l'impact potentiel qu'elle peuvent avoir sur le moral des sorciers. Cela peut avoir l'air dérisoire, mais si cela fait réfléchir les gens, cela peut changer les choses quand ils auront à faire un choix."

Mais ma remarque avait donné une idée à Padma, qui fouillait désormais fébrilement dans ses documents. Elle finit par exhumer un parchemin représentant un tableau à plusieurs colonnes.

- "Je suppose que je peux mettre le nom de Drago Malefoy dans la colonne des sympathisants déclarés ?"demanda-t-elle.

Béni soit le pragmatisme forcené des Serdaigles !

- "Fais voir" a dit Drago en tendant la main.

Padma a fait une petite grimace avant de s'exécuter, mais nous savions tous qu'elle était maniaque quand il s'agissait de ses affaires

Drago a examiné la feuille avec soin puis s'est saisi d'une des plumes qui traînaient sur la table, l'a plongée dans un des encriers et a commencé à inscrire des noms et à en barrer d'autres. Avec une mine satisfaite, il l'a rendue à la rédactrice initiale. Je remarquais qu'il avait utilisé de l'encre rouge et que le document ressemblait désormais à une copie corrigée par un professeur. Sacré Malefoy !

Le message implicite de Drago n'échappa à personne, si je pouvait en juger par les mines agacées, voir furieuses des préfets. Padma récupéra son bien les lèvres pincées, mais son professionnalisme l'emporta et elle s'écria d'une voix ravie :

- "Mais il y a beaucoup plus de Serpentards de notre côté que nous le croyions ! Tu es sûr qu'il faut barrer Steve King et Amelia Rogers ? ajouta-elle.

- Pas fiables", répondit brièvement Malefoy, comme s'il ignorait que la plupart des présents devaient lui appliquer ce qualificatif.

Sauf que son sourire tordu montrait qu'il n'en était rien et que cela l'amusait beaucoup.

- "Je crois que nous avons épuisé l'ordre du jour, conclut Hermione. Quelqu'un a quelque chose à ajouter ?"

Personne ne se manifesta. Visiblement, Monsieur Malefoy avait terminé sa prestation.

- "Parfait ! Vous aurez le compte-rendu complet de cette réunion après-demain matin au petit déjeuner. Mal... Drago, se reprit-elle courageusement, préfères-tu que nous t'en faisions parvenir un exemplaire discrètement en Potions ou viendras-tu le prendre à notre table comme les autres ?

- La grande Salle sera très bien, il a répondu nonchalamment de sa voix traînante.

- Très bien. La séance est levée."

Pendant notre retour à la Tour de Gryffondor, les préfets bavardaient avec animation. De mon côté, je faisais un petit compte rendu de ce qui s'était passé à mes quatre camarades de classe pour les remercier de leur patience. Erik et Mark ne semblaient pas convaincus, mais Colin et Pablo étaient tout excités par cette avancée dans nos relations avec la maison vert et argent.

Ce soir là, après que la nouvelle du jour eut été annoncée dans notre salle commune, Harry monta rapidement se coucher. Il ne semblait pas dans son assiette. Je commençais à me demander si j'avais eu raison, après tout. J'ai attiré Hermione à part.

- "Tu crois que c'est une bonne chose ? j'ai demandé de but en blanc.

- La participation de Malefoy ? Bien sûr ! Tu en doutes ?

- Je me demande si cela ne va pas être un peu trop pour Harry. Et puis je ne suis pas sûre de comprendre les motivations de Drago.

- On ne saura sans doute jamais. Crise d'opposition contre son père, refus d'obéir aveuglément à qui que ce soit, opportunisme... Peu importe, on a besoin de lui et il a ses raisons pour avoir besoin de nous.

- Mais s'il change d'avis ?

- Et alors, nous nous rien à cacher. Notre appartenance au NAV n'est pas secrète et notre seul objectif est de faire une campagne d'opinion. Et puis c'est un risque à courir. Il peut nous être très utile par son esprit Serpentard et par les connaissances léguées par son père. Nous avons vraiment intérêt à intégrer pour de bon cette maison dans notre mouvement. Il y a eu des précédents lors de la première guerre, conclut-elle en souriant.

- Rogue ?

- Oui. Et finalement, il a plutôt bien tourné, si l'on considère ses antécédents.

- Mais d'autre s'en sont tirés mieux qu'ils ne le méritaient, répliquais-je en pensant à Malefoy père.

- Ginny, même si on gagne la guerre, on ne châtiera pas tous ceux qui le méritent. Dans ce genre de situation, il y a toujours des criminels qui s'en tirent à bon compte. Mais il vaut mieux risquer laisser impunis quelques misérables que de refuser une aide précieuse qui nous aiderait à gagner le combat et à faire cesser les atrocités qui se déroulent aujourd'hui.

- Oui, mais en attendant, comment faire pour que Malefoy et Harry ne s'entre-tuent pas !

- A vrai dire, je compte sur toi pour persuader ton chéri de mettre ses différends de côté et assumer correctement son rôle de chef.

- Je ne suis pas sûre d'y arriver !

- Je n'ai jamais pensé que ton rôle était facile. Mais jusqu'à maintenant tu t'en est plutôt bien tirée."

Ca n'allait pas être de la tarte !

--------

Jeudi, 04 juin 1998 :

J'ai réussi à coincer Harry ce soir. Avant d'aborder le sujet qui me tenait à cœur, j'ai attendu que la salle commune se vide un peu. Je savais que la partie n'allait pas être de tout repos. Mais l'heure avançant, je mis fin à nos marivaudages et j'attaquais :

- "Ca ira avec Drago Malefoy ?

- Pourquoi ça irait pas, il a répondu, bougon. Il est tellement charmant, accommodant, discret, modeste...

- Ca va, j'ai compris. Mais c'est un progrès énorme pour le NAV, quand même !

- Non mais t'as vu comment il est arrivé ? Comme un prince à qui tous les honneurs sont dus ! "A quoi ça sert tout ça" ! Et sa façon de corriger le parchemin de Padma avec de l'encre rouge ! Mais pour qui il se prend cet enf... cette sale fouine !

- Enfin, Harry, tu te rends compte de l'effort qu'il lui a fallu pour mettre son orgueil dans sa poche et venir à une réunion que TU présides ? On peut quand même passer sur ses petites manies non ?

- J'y peux rien, il me hérisse le poil ce type. Ca fait six ans qu'il m'emmerde, alors je peux quand même pas tout effacer d'un coup de baguette !

- Non seulement tu le peux, mais tu dois le faire. En tant que chef du NAV, tu peux pas faire autrement. Il FAUT que tu oublies vos disputes de gamins...

- C'était pas des disputes de gamins. C'est de sa faute si on s'est fait choper après que Edgecombe ait trahi le DA. C'est à cause de lui si Dumbledore a failli se faire arrêter et a dû fuir !

- Et c'est lui qui a donné l'alerte quand je me suis fait attaquer ! Ca compense un peu non ?"

Harry n'a pas répondu. il ne pouvait pas me dire que cela ne comptait pas, mais d'un autre côté, il n'aimait pas l'idée d'être redevable de quoi que ce soit à un Malefoy. Je laissais passer un petit moment et repris :

- "Si on met de côté la forme qui est horripilante je te l'accorde, on ne peut rien lui reprocher. C'est normal, qu'en tant que membre du Conseil, il s'interroge sur le bien-fondé de nos actions. Et les renseignements qu'il a donné sur les Serpentards sont précieux.

- Ouais, ouais...

- Harry !

- C'est bon ! Je vais passer à ce Monsieur toutes ses petites manies, le laisser faire son cirque. Mais si les autres préfets lui disent d'aller se faire voir, ne compte pas sur moi pour prendre sa défense.

- Laisse parler Hermione, c'est tout ce que je te demande.

- De toute façon, personne ne peut empêcher Hermione de parler !"

Je dus me contenter de cette saillie.

--------

Vendredi, 05 juin 1998 :

Ce matin, personne n'a traîné au lit. Tout le monde voulait assister à la remise du compte-rendu du Conseil au préfet en chef de Serpentards.

Quand Drago a pénétré dans la Grande Salle, toutes les conversations se sont taries. Après une très légère hésitation, il s'est directement dirigé vers notre table, le visage impénétrable.

- "Bonjour Drago, l'a aimablement salué Hermione. Voici ton exemplaire."

Il l'a saisi, en lui adressant un léger signe de la tête, puis est reparti vers sa table où il s'est tranquillement installé. Il s'est posément versé des céréales et a commencé à les manger en lisant son compte-rendu.

Peu à peu les conversations ont repris mais tout le monde observait la table des Serpentards. Bulstrode, Parkinson et quelques autres paraissaient fous de rage. Certains ne manifestaient aucune émotion, planqués dans leurs bols. D'autres paraissaient soulagés et lançaient de fréquents regards à Malefoy, comme s'ils attendaient qu'il leur indique la conduite à tenir.

A la pause de midi, je me suis précipitée vers les panneaux d'affichage où les comptes-rendus étaient placardés.

Drago était inscrit dans la liste des présents, en seconde position, juste après Harry et avant les trois préfètes en chef, ce qui devait faire grincer quelques dents. Les divers points abordés avant notre arrivée étaient développés. Le dernier paragraphe se félicitait de compter 57% d'élèves de Serpentard favorables aux idées du NAV.

Parfait !

Je viens de réaliser que Drago doit être dans son dortoir à présent. J'espère qu'il connaît de bons sorts de Protection. Enfin, c'est toujours mieux que lorsqu'il était tout seul avec Nott.

--------

Dimanche, 07 juin 1998 :

Week-end studieux : Duel le matin et révisions l'après-midi. ASPICs pour Harry et ses amis, examens de fin d'année pour moi et mes camarades

Alors que Kat et moi nous arrachions les cheveux sur le programme de Potions, Ron est venu nous donner un coup de main. Il nous a montré que les ingrédients et potions complexes sur lesquels nous travaillions ressemblaient à ceux, plus simples, que nous avions étudié l'année précédente. Et que pour les mémoriser, il suffisait pour chacun d'eux de trouver l'équivalent que nous connaissions déjà et d'établir un tableau des analogies et des différences. Nous avons essayé son truc. C'est fou comme notre leçon s'en est trouvée simplifiée.

Avec le tact qui la caractérise, Kat s'est étonnée de voir Ron si calé dans cette matière. Mon frère a souri d'un air penaud et a avoué que c'était Hermione qui avait mis au point cette façon de travailler. Il a précisé que c'était ainsi qu'il avait pu obtenir le niveau suffisant pour être autorisé à poursuivre dans cette matière après ses BUSEs. Ce qui n'avait pas manqué de déplaire souverainement à Rogue, ainsi qu'il lui avait fait savoir avec la délicatesse d'expression que nous lui connaissons tous.

J'ai eu beaucoup d'occasions de parler avec mon frère depuis deux semaines, puisque je passe auprès d'Harry tout le temps que je ne consacre pas à étudier. J'ai l'impression de découvrir une autre personne. De son côté, il paraît parfois surpris de mes réparties, comme étonné de constater que je suis capable d'avoir une opinion sérieuse sur les sujets graves qu'ils abordent entre eux. Mais peut-être que ce n'était effectivement pas le cas auparavant. Je n'avais aucune idée des difficultés auxquelles Harry était confronté avant que nous ne sortions ensemble.

Cela me fait drôle d'admettre ça, mais finalement, je crois que je commence à comprendre ce qu'Harry et Hermione lui trouvent.

--------

Mercredi, 10 juin 1998 :

J'ai demandé à Hermione comment s'étaient passé les derniers Conseils.

- "Ca pourrait être pire, a-t-elle répondu. Harry et Malefoy ne se parlent jamais directement et s'ignorent au maximum. En fait Harry ne dit plus grand chose, comme s'il craignait de ne pas pouvoir se contrôler. J'ai eu une petite conversation avec Hannah et Padma. Elles arrivent à se faire violence et m'aident à arrondir les angles quand Drago dépasse les bornes... ce qui arrive trop souvent. Les autres préfets se calquent avec plus ou moins de bonheur sur notre attitude. Mais j'avoue que je suis un peu sur les nerfs. J'ai toujours peur qu'Harry finisse par craquer et dise quelque chose d'irréparable. Mais jusqu'à présent cela ne s'est pas trop mal passé " ajouta-t-elle sur un ton rassurant, et en me pressant doucement le bras pour me faire comprendre qu'elle considérait cet équilibre précaire comme mon ouvrage.

Je réfléchis un instant. Le souvenir de ma première garde à la table des Serpentards avec Malefoy à mes côtés me revint.

- "Tant que vous ne répondrez pas à ses provocations, il va continuer, pour voir jusqu'où il peut aller. Ce qu'il faut c'est lui répondre du tac au tac.

- Si on fait ça, on va vers le carnage !!

- Tout dépend de la façon dont vous le faites. N'essaie pas de le blesser en lui répondant, car cela lui montrerait qu'il a atteint son but. Réponds simplement avec humour, dans la même veine que lui. Il ne peut fonctionner qu'avec les gens qu'il peut respecter. Tant que vous vous écraserez, il vous méprisera. Si tu lui montres que toi aussi tu as de l'esprit et qu'en plus ses remarques ne te touchent pas, il te considérera comme son égal.

- Je serai toujours une sang de bourbe pour lui.

- S'il te traite de sang de bourbe répond qu'il est amplement démontré qu'à force de mélanger les mêmes sangs on obtient des débiles. Mais répond le sourire aux lèvres, comme si vous échangiez des plaisanteries sans conséquences entre amis. Ne semble surtout pas sur la défensive. Et quand il remet en question ce que nous faisons, demande-lui calmement quelle suggestion il a en tête.

- C'est sûr qu'il nous serait profitable qu'il partage ses idées avec nous. J'ai bien peur que nous manquions un peu de ruse et de duplicité si l'on considère l'adversaire auquel nous nous attaquons. Nous avons vraiment besoin de TOUTES les maisons !"

--------

Jeudi, 11 juin 1998 :

Garde sans histoire à la table de Serpentard. J'ai quand même l'impression que beaucoup sont soulagés de ne plus être rejetés par les autres maisons. Ils font pas mal d'efforts pour être conviviaux et mettre à l'aise leurs invités. Quand aux irrécupérables, ils sont maintenant massés à un bout de la table. Le vent a manifestement tourné pour eux.

Quel dommage que Nico soit parti !

--------

Samedi, 13 juin 1998 :

En revenant du Conseil ce soir, Hermione m'a prise à part. Elle avait l'air ravie.

- "Oh, Ginny ! Je ne sais pas ce que nous ferions sans toi.

- Raconte !

- Bon, dès que Malefoy a commencé son cirque je lui ai répondu, avec un grand sourire comme tu m'avais dit. Nous avons eu une petite discussion... intéressante, je dirais.

- J'aurais aimé être là !

- En tout cas, les autres avaient plutôt l'air de se demander ce qu'ils faisaient là. Heureusement que j'avais prévenu Ron avant la réunion et lui avais formellement interdit d'intervenir. Il était écarlate à la fin. Enfin bref, Malefoy a fini par comprendre et s'est montré à peu près correct par la suite. Et s'est enfin décidé à être constructif. A mon avis, les choses devraient pas mal bouger maintenant en ce qui concerne nos orientations.

- Heu... Et Harry, il a pris ça comment ?

- D'entrée de jeu, je lui avais mis un bon coup de pied dans le tibia pour lui faire comprendre que je ne voulais pas l'entendre. Il s'est plutôt bien comporté. Et il a presque directement répondu à Drago dans la discussion qui a suivi notre petite scène.

- Formidable !

- N'oublie pas de le récompenser, m'a taquiné Hermione avec un petit sourire.

- Ca risque d'être un peu limité avec soixante personnes autour de nous" j'ai répondu avec regret.

Nous ne pouvons en effet nous parler sérieusement qu'au beau milieu de la salle commune.

--------

Dimanche, 14 juin 1998 :

Cela devient difficile de nous tenir l'un près de l'autre sans jamais être seuls. C'est de plus en plus souvent que nous ressentons l'un pour l'autre un désir inconfortable pendant nos causeries.

Ce soir, Harry a fini par lâcher rageusement :

- "Bon sang, j'aimerai bien m'appeler Dean Thomas et sauter sur tout ce qui bouge dans les placards à balais !!"

Voyant que je haussais les sourcils, ajouta-t-il vertueusement :

- "Je disais ça pour les placards à balais, bien sûr !

- Harry, Harry !! fis-je en levant les yeux au ciel. Ton état me préoccupe beaucoup. En être à fantasmer sur les placards à balais alors que nous avons profité pendant des mois d'un endroit somptueux. Quelle déchéance !

- Tu crois que je devrais suggérer à Dean la Salle sur Demande ? a-t-il demandé avec un sourire malicieux.

- Ah non alors ! S'il n'est pas capable d'y penser tout seul, tant pis pour lui !

- Tu sais que tu manques totalement de charité ! Pense à toutes ces filles qui s'esquintent le dos contre les seaux et les balais.

- Dis donc, il a combien de petites amies ?

- Euh... Je crois qu'il change assez souvent !

- Et il vous raconte tout ?

- Disons qu'on a des discussions de mecs.

- Et toi tu racontes quoi ?"

Il eut un sourire contraint :

- "J'ai Ron dans mon dortoir je te rappelle !

- Et tout le Conseil des frères Weasley derrière, fis-je remarquer

- J'en ai entendu parler, oui !" fit-il en grimaçant, preuve que sa comparution de l'été précédent était restée assez vivace dans sa mémoire.

J'éclatais de rire.

- "Mais dis donc, tu peux parler ! fit-il tout à coup remarquer. Vous discutez bien avec Hermione, à ce que j'ai cru comprendre.

- Oh ! On ne rentre pas dans les détails.

- Tu lui as parlé des livres quand même !

- Enfin Harry, des livres... Hermione... Comment ne pas faire le rapprochement ?

- J'espère simplement qu'elle n'a pas expliqué à Ron d'où lui venaient ses nouvelles connaissances.

- Si elle l'avait fait, tu n'aurais plus le nez au milieu de la figure !" ai-je fait remarquer.

Je ne sais pas pourquoi, cela ne l'a pas rassuré tant que ça ...mais au moins cela a un peu calmé ses ardeurs !

--------

Lundi, 15 juin 1998 :

J'ai eu une conversation très... malefoyenne avec Drago, juste avant la reprise des cours de l'après midi.

Nous nous sommes retrouvés par hasard devant le panneau d'affichage du hall d'entrée. Les trois élèves qui nous y avaient précédés s'éloignèrent ayant fini leur lecture. Il ne restait plus que nous deux. Mes gardes du corps se trouvaient à cinq mètres de là, essayant de départager deux champions de Quidditch de seconde zone.

- "Eh bien, Weasley, attaqua-t-il. La vie est belle ?

- Compte tenu des circonstances, ça pourrait être pire, ai-je répondu avec circonspection, ne sachant pas trop où il voulait en venir.

- En tout cas, félicitations, tu le tiens bien en laisse !

- Tu parles de quoi là ? répondis-je, craignant de comprendre

- De notre vedette, la star de Poudlard, le grand balafré !

- C'est quoi ton problème ? T'es jaloux ? Si ce n'est que ça, je te rassure. Ta cote est bien remontée depuis que tu nous la joue Rebelle de Serpentard !"

J'ai bien vu que ma remarque lui avait fait plaisir, mais qu'il essayait de ne pas le montrer.

- "Disons que je me demande juste ce que vous lui trouvez toutes.

- Comment ! Tu ne trouve pas qu'il a une cicatrice terriblement sexy ?

- Mais moi aussi j'en ai des cicatrices sexy, et à des endroits beaucoup plus intéressants. Je peux te les montrer si tu veux, a-t-il fait remarquer, en se penchant vers moi et prenant un air de séducteur.

- Es-tu conscient que je suis en permanence accompagnée de trois gardes du corps au minimum ? J'espère que tu n'as pas d'inhibition à faire l'étalage de ton corps devant d'autres mecs !

- Ca veut dire que si je t'en débarrasse ça t'intéresse ? a-t-il demandé en me faisant un clin d'oeil.

- Ca veut dire que j'en parlerai à mes copines. Avec un peu de chance, l'une d'elle sera intéressée !"

Je le vis fixer un point se trouvant derrière moi et son visage refléta tout à coup une intense satisfaction. Je me retournais pour connaître la raison d'une telle jubilation.

Harry arrivait au pas de charge, le regard noir, l'air pas commode.

Je plaquais en vitesse l'autre enfoiré pour intercepter mon amoureux avant qu'il nous couvre tous de ridicule.

- "Oh tu arrives bien Harry, ai-je dit pour la galerie. Je voulais te parler."

Et je me suis soigneusement maintenue sur sa trajectoire pour l'intercepter et, l'attrapant fermement par le bras, je l'ai attiré vers le mur, alors que Neville et Seamus s'éloignaient précipitamment, peu soucieux de se trouver pris dans les feux croisés d'une scène de ménage.

- "Tu joues à quoi, il m'a demandé d'un air furieux.

- Moi, à rien. Mais Malefoy joue à te rendre jaloux en faisant semblant de me draguer et toi, tu tombes dans le panneau comme un imbécile !"

Harry jeta un regard au-dessus de mon épaule, en direction de Malfoy. Pas besoin de me retourner pour savoir que ce dernier devait être hilare. Les yeux d'Harry étincelèrent de colère. Mais il se contint. Il respira profondément à plusieurs reprises, cherchant visiblement à se calmer.

- "Semblant de te draguer, hein !

- Evidemment Harry. Qu'est ce que tu crois ? Que je lui ai tapé dans l'oeil ?

- Pourquoi pas ? T'es très jolie.

- Merci mon coeur. Mais c'est un raisonnement un peu simpliste pour un Malefoy. S'il me drague en public, c'est forcément pour jouer avec tes nerfs. S'il voulait vraiment coucher avec moi, il serait plus discret."

L'idée n'eut pas l'air de plaire plus que ça à mon cher et tendre.

- "Il a essayé ?

- Non. Mais s'il le faisait, ce serait juste pour marquer des points sur toi. Je ne suis quand même pas assez bête pour m'y laisser prendre."

Harry a réfléchi un instant.

- "Sinon, tu le trouverais séduisant ?

- Il est pas mal. Je suppose que s'il le voulait, il pourrait faire concurrence à Dean pour les placards à balais. Peut-être le fait-il d'ailleurs. Mais tu sais, les placards à balais c'est pas mon truc.

- Et c'est quoi ton truc ?

- Les histoires compliquées avec les égocentriques qui mettent sept ans avant de s'apercevoir qu'on existe et qui s'avèrent ensuite jaloux comme des turcs.

- Je suis censé me reconnaître ?

- A toi de voir. Quant à moi, j'ai un gros problème !

- Et c'est quoi ?

- Je meurs d'envie de t'embrasser !

- Moi aussi j'en ai un. Et pire. C'est de toi toute entière dont j'ai envie !"

C'est fou l'effet que ces simples paroles peuvent faire à une jeune fille de 16 ans, normalement constituée.

- "Heu... Je crois que j'ai cours"

Et avant de suivre l'impulsion qui me soufflait de le traîner vers le placard à balais le plus proche, je me suis arrachée à l'attraction des ses yeux verts embrumés de désir, et suis allée rejoindre ma garde rapprochée.

--------

Juste avant le dîner, Kat est venue vers moi, l'oeil brillant, toute frétillante.

- "Tu ne devineras jamais, a-t-elle fait.

- Bon, alors je me donne pas la peine de chercher, j'ai répondu pour la faire bisquer

- Oh t'es pas drôle, essaie quand même !

- D'accord, d'accord ! Fille ou garçon ?

- Garçon !"

Kat était très prévisible.

- "Gryffondor ?

- Non !

- Poufsouffle ?

- Non !"

J'eus une illumination.

- "Malefoy !

- Comment t'as deviné ?"

He ! He ! Les garçons sont tellement prévisibles aussi.

- "Vous en êtes où ? ai-je demandé avant de faire une gaffe.

- Il m'a dragué à mort.

- Et ?

- C'est tout. Pour le moment."

Comme je ne disais rien, elle m'a redemandé :

- "Comment t'as deviné ?

- Pas difficile. Même s'il est de notre côté, il est toujours à couteaux tirés avec Harry et il cherche à faire mieux que lui. Harry a une copine à Gryffondor, il en veut une aussi. Tu es donc en première ligne avec Sophia, Arthémis, Lavande et Parvati. Et pour faire bonne mesure, il va essayer de draguer Hermione en public pour agacer Ron.

- Et toi ?

- Déjà fait, il y a quatre heures. Harry a failli faire une attaque !

- Non mais quel saligaud ! Il va voir de quel bois je me chauffe !

- T'emballe pas !Allume-le un max avant de le plaquer !

- Ouais, bonne idée ça. Je crois que je vais bien m'amuser !"

Je plaindrais presque Drago ! Presque !

Je suis allée raconter toute l'histoire à Ron et Hermione. Cette dernière a levé les yeux au ciel d'un air mi amusé, mi résigné Quand à Ron il a grommelé que "décidément, cet emmerdeur n'en ratais pas une".

Je me demande si c'est vrai son histoire de cicatrices.

--------

Mardi, 16 juin 1998 :

J'ai bien ri quand Harry m'a raconté la scène !

Malefoy a tenu un discours enflammé à notre amie en cours de Potions. Ron est resté de glace un bon moment avant de lui faire froidement remarquer que ce n'était pas en laissant attacher son chaudron qu'il allait embraser le cœur d'Hermione.

Tout feu tout flamme, le Serpentard s'apprêtait à brûler ses vaisseaux, quand le regard glacial de Rogue a refroidi son ardeur. Notre bouillant Drago est allé baisser son feu avant que sa mixture ne fasse des étincelles, tout en lançant des oeillades incendiaires en direction des deux amoureux, à qui cela n'a fait ni chaud ni froid.

J'ai chaleureusement félicité Ron pour son sang froid et son humour à chaud.

--------

Mercredi, 17 juin 1998 :

Lors du dernier Conseil, les préfets ont élaboré une "Lettre ouverte à Voldemort". Ils ont l'intention de l'envoyer à tous les journaux sorcier en leur demandant de la publier.

Cette lettre affirme que la communauté sorcière se battra jusqu'au bout car elle n'a pas l'intention de s'incliner au pied d'un fou meurtrier. Elle décrit aussi le quotidien d'un mangemort : soumission abjecte, punition au moindre manquement, statut de simple pion dont la vie ne vaut rien. Enfin, elle réaffirme les idéaux de notre forme de gouvernement.

Le style est incisif, mordant, acide, tranchant. Injurieux pour Voldemort même, si on comprend les sous-entendus.

Malefoy s'est surpassé.

Par contre, c'est sans doute la dernière action d'envergure du NAV pour cette année. Hermione a en effet insisté pour que désormais les 5ème et 7ème années suspendent toute activité militante. Les BUSEs et les ASPICs sont maintenant imminents.

- "Voldemort essaie de désorganiser l'administration. Nous ne le laisserons pas désorganiser l'école, a-t-elle martelé. Nous devons mettre un point d'honneur à ce que le maximum d'élèves obtienne le maximum de matières"

--------

Jeudi, 18 juin 1998 :

Hier soir, Hermione a fini par libérer Harry vers onze heures. Nous nous sommes installés dans un petit sofa. Au fur et à mesure que la salle se vidait, nous étions de plus en plus proches et avions de moins en moins envie de nous séparer pour aller dormir chacun de notre côté. Finalement, même les amoureux et autres acharnés au travail finirent par nous laisser le champ libre et il ne resta plus que Ron et Hermione. Celle ci nous regarda et soupira.

- "Allons nous coucher, Ron, finit-elle par dire.

- Euh... fit mon très cher frère, visiblement pas trop chaud à l'idée de laisser sa petite soeur avec un jeune homme dans une pièce qui s'obscurcissait peu à peu.

- Ils ne risquent rien, répondit Hermione, faisant semblant de ne pas comprendre les réticences de Ron. D'ailleurs, ajouta-t-elle en nous lançant un regard entendu, si nous entendons le moindre cri, nous viendrons à la rescousse !"

Une fois assurée que son message était bien passé, elle se dirigea vers son dortoir, pendant que Ron en faisait autant de son côté.

Enfin seuls, nous commençâmes à nous embrasser passionnément. Cela faisait si longtemps que nous n'avions pas eu l'occasion de le faire. Puis doucement, les mains d'Harry commencèrent à me caresser. Soudain, le souvenir de propos dégradants et obscènes envahit mon esprit, effaçant toute sensation de plaisir pour faire place à un sentiment de dégoût. Avec un cri étouffé je repoussais violemment Harry.

C'est en rencontrant son regard choqué, que je réalisais ce que je venais de faire.

- "Oh Harry, je suis désolée. Mais je... je... balbutiais-je, incapable de lui faire part des mes angoisses.

- Ce n'est rien, je comprends, répondit-il. Je suis désolé, j'avais oublié. Enfin, non, j'ai pas oublié bien sûr, mais j'ai pas pensé que... "

Le pauvre bredouillait autant que moi.

Finalement je me blottis dans ses bras. Après un moment, nous recommençâmes à nous embrasser. Puis mon corps s'embrasa à nouveau. Je finis par prendre la main d'Harry et à la poser sur ma poitrine.

- "Tu es sûre me demanda-t-il ?

- Oui ! Mais...pas trop vite !

- Ne crains rien mon amour", murmura-t-il avec tendresse.

Il fut effectivement très précautionneux. Après un long et doux moment, rassurée par son étreinte attentionnée et ses mots tendres, j'étais tellement enflammée que je n'avais plus qu'une idée en tête : lui arracher ses vêtements et m'unir à lui.

Mais le lieu ne s'y prêtait pas, et nous dûmes nous contenter de ces caresses frustrantes. Nous finîmes cependant par y trouver notre compte et nos sens étaient quelque peu apaisés quand nous nous endormîmes l'un contre l'autre sur le divan.

C'est une Kat, morte d'inquiétude d'avoir trouvé mon lit vide, qui vint nous réveiller à 5h du matin. C'est moitié penauds, moitié complices que nous avons partagé un dernier baiser avant de rejoindre nos dortoirs.

--------

Vendredi 19 juin 1998 :

La lettre est parue dans tous les journaux auxquels nous l'avions envoyée. Une centaine de lettres en réponse sont arrivées. Hagrid a dû intervenir pour aider Harry qui s'est trouvé submergé sous des volatiles de toute sorte. Mon pauvre chéri a du se changer avant les cours car il était couvert de fientes.

Hermione a confié le dépouillement du courrier aux préfets de 6ème année.

--------

Samedi 20 juin 1998 :

C'est fantastique ! Le courrier ne cesse d'affluer. Maintenant tous les 6ème année doivent participer au dépouillement.

La plupart des lettres nous félicitent. Beaucoup disent que nous leur avons ouvert les yeux et qu'ils combattrons jusqu'à la mort. Quelques lettres de menace bien sûr.

Mais nous sommes tous ravis. On a vraiment frappé un grand coup !

Malefoy, t'es le meilleur !

Peut-être que je devrais suggérer à Kat de le récompenser finalement...

--------

Dimanche, 21 juin 1998 :

Voldemort a envoyé une beuglante à Harry !

Heureusement, c'est désormais Hagrid qui réceptionne le courrier destiné à Harry. C'est donc lui qui l'a ouverte. Quelques élèves étaient à proximité. ils sont très secoués par ce qu'ils ont entendu. Mais refusent de nous en révéler davantage. D'après ce que j'ai compris, Dumbledore est spécialement venu les voir pour leur intimer le silence.

Harry a passé une demi-heure dans le bureau de Dumbledore et s'est tranquillement remis à ses ultimes révisions en revenant dans la salle commune. Il m'a l'air assez calme.

Nos examens commencent demain. Les examinateurs de BUSEs et ASPICs sont arrivés tout à l'heure.

--------

J'ai quand même réussi à coincer Harry alors qu'il se dirigeait vers son dortoir sous l'injonction d'Hermione.

- "Alors ?" lui ai-je demandé.

Il a haussé les épaules.

- "Ce n'est pas la première fois qu'il me contacte, tu sais. Les rodomontades habituelles. J'en ai parlé avec Hermione. Pour elle, c'est la preuve qu'il nous prend au sérieux. Et qu'il est en colère. Nous espérons que cela le poussera à faire des erreurs. C'est de ça dont j'ai discuté avec Dumbledore. L'Ordre est en alerte maximum depuis la publication de la lettre de toutes façons. Nous ESPERONS qu'il va frapper et qu'il fera une erreur."

Il m'a brièvement embrassée sur la joue.

- "Toute ta famille et les parents d'Hermione sont particulièrement protégés. On les attend de pied ferme ses cagoulés. Bon, mon cœur, je ne demanderais pas mieux que de rester avec toi, mais si je n'ai pas que des "O" cette semaine, c'est Hermione qui aura ma peau. Je ferais mieux d'aller me coucher"

Et il m'a fait un magnifique sourire et, après un petit haussement d'épaule, m'a prise dans ses bras et m'a fougueusement embrassée devant tout le monde. Puis, il m'a fait un clin d'œil et s'est dirigé vers l'escalier menant aux dortoirs des garçons, sous les sifflements gentiment moqueurs de nos camarades.

Rouge d'embarras, mais ne pouvant m'empêcher de sourire de toutes mes dents, je me suis tournée vers Kat, qui rigolait doucement.

- "Ben dis donc, ça le met de bonne humeur les beuglantes !

- Qu'est-ce que tu crois ! j'ai répondu d'une voix forte. Voldemort ne nous impressionne pas !

- Non à Voldemort !" a scandé d'une seule voix toute la salle commune.

Puis les préfets, Hermione en tête, ont envoyé tout le monde au lit.

--------

Lundi, 29 juin 1998 :

Ouf ! Les examens sont finis.

Hermione nous a informés qu'il y avait près de huit cents lettres en attente, en réponse à notre campagne dans la presse ! Hagrid et Rogue les ont toutes ouvertes, au cas où ils y auraient des lettres piégées par magie noire, mais nous devrons les lire demain. De toute manière, nous ne pourrons pas nous promener dans le parc comme nous le faisons d'habitude après les examens. Hermione nous a dit que les lettres seraient réparties entre tous les élèves volontaires. Une grille sera élaborée, que nous auront à remplir et qui permettra une analyse rapide de cette masse de courrier.

--------

Mardi, 30 juin 1998 :

La lecture du courrier a été assez rapide car il y avait tant de volontaire, que nous avons chacun moins de 20 lettres à déchiffrer. La grille a été mise à notre disposition et il nous suffisait de mettre quelques croix pour rendre compte de chaque missive. La préfète en chef de Serdaigles et cinq de ses camarades les ont rapidement traitées. A midi, Padma a annoncé les résultats dans la Grande Salle.

- 66 % des réponses sont positives, constituent des encouragements à continuer notre action, voire annoncent des conversions totales à nos idées.
- 18 % nous mettent en garde contre le danger de provoquer Voldemort.
- 16 % sont moqueuses ou carrément injurieuses.

Je me suis tournée vers Malefoy et l'ai félicité d'un signe de tête quand son regard a croisé le mien. Il a eu un petit sourire suffisant puis m'a fait un clin d'œil de séducteur. Je lui ai ri au nez avant de me tourner d'un air coupable vers Harry qui heureusement commentait les résultats avec Ron et Hermione.

L'après-midi a été très euphorique. Nous avons préparé nos malles dans la bonne humeur.

Hermione viendra avec nous cet été. Elle a écrit à ses parents. Ils ne sont pas très contents. Déjà, ils doivent vivre dans une ville où ils ne connaissent personne, sous un faux nom, mais en plus leur fille, qu'ils n'ont pas vue depuis un an, ne viendra pas les rejoindre. Mais, Hermione a tenu bon. Cela les mettrait en danger tous les trois. C'est la guerre.

- "Et Malefoy, il rentre chez lui ? j'ai demandé à Hermione.

- Non, il reste avec le professeur Rogue."

Nous avons fait la grimace. Je me demande lequel des deux est le plus à plaindre.

--------

Le soir, nous nous sommes rendus dans la grande Salle pour le Banquet d'adieu. L'attribution de la Coupe des quatre maisons a été annulée cette année. Ce sont les bannières des quatre fondateurs de Poudlard qui ornaient les murs. Enfin, pas exactement. En les examinant attentivement, je me suis rendue compte que les tapisseries mêlaient les couleurs et emblèmes des quatre maisons : Le rouge et or se fondait dans le vert et argent et le blaireau folâtrait avec l'aigle.

En regardant autour de moi, je vis que les décorations reflétaient l'état d'esprit des élèves. Nos visites à la table de Serpentard avait brisé un tabou. Désormais, les tables se mêlaient plus facilement. Il n'était pas rare de voir les préfètes en chef de Serdaigle et Poufsouffle s'installer à la table des Gryffondors pour discuter d'un point en suspens avec Harry, Hermione et Ron. Les amoureux aussi en profitaient. Et depuis que Malefoy s'était publiquement déclaré de notre côté, quelques Serpentards s'étaient invités dans les autres maisons. Essentiellement des 1ère, seconde et troisième années, moins figés dans leurs habitudes que leurs camarades plus âgés.

L'atmosphère était nettement moins joyeuse que l'après-midi. Nous prenions conscience que, dès le lendemain, nous allions nous retrouver dans la tourmente de la guerre, et que nous ne pourrions plus compter les uns sur les autres pour nous épauler.

A la fin du repas, Harry est monté sur sa chaise. Une fois le silence établi, il nous a fait un petit discours.

- "Demain, nous allons rentrer chez nous. Nous serons directement confrontés à la guerre, et il nous faudra tout notre courage pour résister à la peur et mettre en pratique la doctrine du NAV. Mais le premier pas est fait. Nous avons définie notre ligne de conduite. Et nous nous y tiendrons.

Nous devrons aussi faire face à nos parents qui nous dirons que nous ne sommes que des enfants et que nous ne savons pas de quoi nous parlons.

C'est faux ! Nous avons connu la peur, nous avons connu la tristesse et le doute. Nous avons connu la colère. Ne croyez pas ceux qui vous diront que vous ne savez pas. Vous savez ! ET VOUS AVEZ CHOISI ! Vous avez choisi de ne pas vous incliner. Vous avez choisi de résister. Vous avez choisi l'honneur, vous avez choisi le courage.

Peut-être souffrirez-vous. Mais vous résisterez !
Peut-être perdrez-vous des êtres chers. Mais vous résisterez !
Peut-être connaîtrez-vous la peur débilitante. Mais vous résisterez !
Et peut-être même, vous mourrez. Mais l'esprit invaincu !
Et chacun de vous sera un obstacle supplémentaire pour Voldemort. Et sera un pas de plus vers notre victoire !

Enfin, nous serons loin les uns des autres. Si c'est trop dur, ne restez pas isolés. Ecrivez à vos amis. Ecrivez à vos préfets.

Ce n'est pas un combat entre deux systèmes de gouvernement. Ce n'est pas un combat entre la gloriole et la facilité. C'est un combat entre la vie et l'anéantissement physique et moral de chacun de nous.

Nous sommes les forces vives, le futur de notre communauté. Et en tant que tels, nous disons NON ! NON A VOLDEMORT !"

Il se rassit.

Toute la salle se leva et hurla "NON A VOLDEMORT !", avant de se mettre à applaudir frénétiquement et à acclamer Harry.

A mes côté, je vis ce dernier commencer à verdir. Je lui pris la main et il se cramponna à la mienne comme un naufragé à une bouée de sauvetage. Je craignis un instant que nos camarades surexcités ne viennent le féliciter. Mais heureusement, Dumbledore intervint :

- "Mes enfants... "

L'assemblée se calma et reprit place, comprenant que le directeur s'apprêtait à parler à son tour.

- "Cette année est une année historique pour Poudlard. C'est la première fois que nos élèves se conduisent de façon aussi courageuse et aussi responsable. Tout au long de l'année, vous avez su faire face au découragement, au doute, à la violence et à la trahison. Vous avez découvert les multiples facettes de l'amitié, de la confiance et de la tolérance. Vous avez fait preuve de hardiesse et d'imagination.

Et cela a payé !

Quand vous sortirez d'ici demain, vous serez surpris de constater à quel point vos idées se sont répandues à l'extérieur de cette école. A quel point le foyer de résistance de Poudlard est cité en exemple et a redonné courage à des sorciers désespérés !

Votre action ne se termine pas avec l'année scolaire. Vous continuerez à nous faire tous bénéficier de votre courage, de votre volonté inflexible de résister et de votre enthousiasme.

Mais soyez prudents. Protégez vos vies. Nous en avons besoin pour reconstruire ce qui a été détruit. Et prenez garde à ce que vous confierez dans vos courriers. Beaucoup de hiboux ne parviennent pas à destination.

Mes enfants, en mon nom particulier je vous remercie d'avoir donné tant de motifs de fierté à un vieil homme. Et au nom de tous, je m'incline devant votre conduite héroïque !"

Et là, tous nos professeurs se sont levés et se sont inclinés devant nous.

Dans le silence stupéfait qui a accueilli cet hommage, la voix d'Harry s'est élevée.

- "Nous vous remercions pour vos encouragements et votre mise en garde. Nous les garderons soigneusement en nous. Ils nous seront précieux."

Et il s'est incliné à son tour.

Nous nous sommes tous levés et l'avons imité.

Quand nous nous sommes rassis, l'espoir et la fierté brillaient de nouveau dans nos yeux.


12 mai 2004 : Et voilà, nous nous acheminons doucement vers la fin. Encore les deux mois d'été puis l'épilogue.
Et puis...tatam !!!!!!
GRANDE NOUVELLE !! Je travaille à une éventuelle suite de cette fic Oui, vous avez bien lu, après avoir annoncé plusieurs fois qu'il n'en était pas question, j'ai réexaminé ma position et je me suis dit : pourquoi pas.
Par contre, rien n'est sûr ! J'ai en effet de grandes contraintes de temps : pour que ce projet soit viable, il faut que j'arrive à boucler l'histoire d'ici six semaines. Je prévois une centaine de pages, c'est donc pas gagné.
Cela reste donc pour l'instant un simple projet .

Appel à témoin : avant de me lancer à corps perdu dans cette entreprise, j'aimerai vraiment avoir votre avis :
- Etes vous intéressés ?
- Que voudriez vous y voir ?

Par ailleurs, je me demande toujours combien vous êtes à suivre ou ma petite histoire. Si les lecteurs anonymes pouvait profiter de l'occasion pour laisser trace de leur passage, ce serait apprécié.


Fenice : Euh, je pensais avoir laissé entendre depuis plusieurs mois que la relation G/H était également sentimentale. Mais effectivement, Ginny prend maintenant conscience qu'elle a un rôle moral à jouer auprès du Survivant.
Tu aurais voulu être là quand Ron a déconcentré Hermione !! Voyeuse va !

Lisandra : Les compliments sont toujours appréciés. Encore, encore !

Aranel Morticia Black : Merci d'avoir franchi le pas et d'avoir laissé un mot.
Pour les principes de psychologie féminines, oui, on gagnerai du temps si cela était enseigné dès le collège.

BabyChang : ça fait plaisir de te revoir

Gabrielletrompelamort : la tête de la prochaine génération de Potter est effectivement à l'étude (voir annonce ci-dessus)
A mercredi prochain (c'est très encourageant de te retrouver semaine après semaine) .

Csame : J'avais même pas remarqué que j'avais posté le mois de mai en mai !!!.
Pour la notoriété de leur relation, disons qu'il y a de bons et de mauvais côtés.

Megane Malefoy : contente que le guide ait pu te rendre service, c'était le but !
Merci des compliments. Je suis effectivement allée voir tes fics... tu dois avoir reçu mon message.

Popov : Merci de nous avoir rejoints

Liza Black : vaut mieux tard que jamais, c'est cool les reviews quand on en attend plus ;-)

m4r13 : Contente de te retrouver !