The best Ennemies in the World
by Sataï Nad
Disclaimer : The characters are not mine. They belong to Thomas Harris. I just borrowed them. No infringement of copyright is intended.
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Chapter 8 : An eventful reunion
Starling se faufila en silence parmi les piliers dans les recoins les plus sombres du foyer du théâtre. Les deux hommes venaient d'entrer dans l'immense salle. Ils avançaient lentement, balayant les ténèbres de leurs torches. La jeune femme recula à l'aveuglette dans un renfoncement.
Soudain, une main s'abattit sur sa mâchoire et étouffa son cri de surprise. Elle tenta de se débattre mais son mystérieux assaillant avait une poigne de fer et la maintint contre lui. Un chuchotement masculin perça enfin le voile de sa panique, et elle s'immobilisa en reconnaissant le timbre et la diction parfaite du Docteur Lecter.
" Bonsoir Clarice… Quelle merveilleuse surprise ! "
Un immense soulagement envahit la jeune femme malgré l'étrangeté de sa situation. Elle sentit le souffle chaud du Docteur dans son cou alors qu'il lui murmura à l'oreille :
" Des soucis, petite Clarice ? On a été vilaine ? "
Le Docteur Lecter recula, entraînant Clarice Starling avec lui. Un peu plus loin, les deux hommes s'étaient séparés et examinaient chaque recoin méticuleusement. Clarice essaya de calmer les battements désordonnés de son cœur et de remettre de l'ordre dans ses pensées. Lecter se pencha à nouveau vers elle et elle sentit l'odeur délicate et raffinée de son eau de toilette. Ce parfum éveilla en elle un désir inavouable. Ce n'était ni le moment, ni l'endroit…
" Je vais vous lâcher. Ne faites pas de bruits… Compris ? "
Elle hocha la tête et il la relâcha. Elle se tourna vers lui et distingua confusément sa silhouette massive. Comme s'il avait deviné ses pensées les plus secrètes, il caressa les lèvres de la jeune femme avec son pouce. Electrisée par ce geste, Clarice retint son souffle et ferma les yeux. Allait-il à nouveau l'embrasser ? Au bout de quelques secondes, rien ne se passa. Elle ouvrit les yeux, indécise.
" Docteur Lecter ? " chuchota t'elle.
Il avait disparu. Elle le chercha au travers des ténèbres, mais ne vit aucun mouvement.
Aussi silencieusement qu'un chat, Hannibal Lecter se glissa dans l'ombre des colonnes. Il laissa le premier homme venir à lui et le dépasser, puis sans un bruit, lui trancha la gorge par derrière tout en maintenant le bras qui tenait la torche. Toujours en silence, il déposa sur le sol le cadavre qu'il enjamba avec agilité. Absorbé par ses recherches, son compagnon n'avait rien remarqué.
Starling avait vu le faisceau de la lampe vaciller légèrement et avait aperçu fugitivement Lecter. Elle le perdit à nouveau lorsqu'il retourna vers la protection des ténèbres après avoir éteint la torche.
L'autre homme remarqua immédiatement l'absence de lumière et eut un moment d'hésitation. Il ne chercha pas à appeler son compagnon. Il serra la crosse de son fusil mitrailleur et balaya la salle rapidement avec sa torche, indécis. La peur s'insinuait en lui.
Starling observa avec fascination la transformation du chasseur en proie. Elle ne doutait pas un seul instant que le Docteur Lecter allait disposer de cet homme. Ce dernier devenait nerveux. Il trouva son compagnon et s'en éloigna rapidement, conscient que les rôles dans ce jeu du chat et de la souris venaient de s'inverser. Il s'éloigna des colonnes. Dans le silence pesant, on entendait sa respiration saccadée. Clarice comprenait son angoisse : elle s'était trouvée dans la même situation dans le repaire de James Gumb avant qu'elle ne le tue.
Tout à coup, il y eut une série de claquements secs. La torche échappa des mains de l'homme et tomba avec fracas sur le sol. Elle s'éteignit. Mais auparavant, Clarice avait eu le temps de voir le Docteur Lecter briser la nuque de l'infortuné homme de main qui n'avait pas émis un son. Dans les ténèbres, elle entendit le corps de l'homme s'affaisser sur le parquet et un martèlement régulier qui dura quelques secondes. Des convulsions. Puis le silence se fit à nouveau.
Elle sortit de l'alcôve et se dirigea vers le centre plus clair de la salle en appelant Hannibal Lecter à voix basse.
" Docteur Lecter ? "
Elle le chercha des yeux. Où était-il donc ?
Elle resta immobile avec la sensation terrifiante que le Docteur la guettait. Et tout à coup, la peur la saisit. Quand elle l'appela, elle tenta sans grand succès de dissimuler l'angoisse qui l'avait gagnée.
" Docteur Lecter, où êtes-vous ? "
" Ici. "
Il venait de surgir comme par magie à côté d'elle. Elle sursauta violemment.
" Bon sang, ne me refaites jamais plus ce coup là ! " s'écria t'elle, furieuse.
Il eut un petit rire et alluma la toche.
" Pardonnez-moi, Clarice, je n'ai pas pu résister. "
" Ça vous amuse d'effrayer les gens, hein ? Mais moi, ça ne me fait pas rire ! "
Avec la colère, son accent appalachien ressortait. Le docteur reprit son sérieux.
" Je suis désolé. Je ne le referai plus, d'accord ? "
Elle ne répondit rien. Il sentit le mur de tension surgir entre eux. Maintenant qu'ils étaient seuls ensemble, elle était à nouveau sur la défensive. Il s'approcha d'elle. Elle recula d'autant. Il stoppa. Elle baissa la tête, évitant son regard.
" Clarice ?… "
Elle releva la tête, tout en continuant à regarder ailleurs.
" … Regardez-moi. "
Elle dut faire un réel effort de volonté pour obtempérer. Elle essaya de lui sourire et de paraître détendue, mais il n'était pas dupe.
" … Est-ce que ça va ? "
Elle fut prise au dépourvu devant l'expression de sincère inquiétude qu'il affichait et la douceur avec laquelle il avait posé la question. Elle se troubla, incapable de lui mentir.
" Je… je ne me sens pas très bien… "
Il avança vers elle et cette fois, elle ne bougea pas, ni ne le quitta des yeux. Elle le vit poser ses mains sur ses épaules. Mon dieu ! Sa main !
" Clarice, vous tremblez comme une feuille. Venez vous asseoir un moment. "
Elle se laissa faire, touchée par sa sollicitude, et il la mena vers un fauteuil.
" Docteur, votre main ! … Comment ? … "
" Une petite merveille de technologies… "
Lecter releva sa manche. Sur l'intérieur de son avant-bras était fixé un petit boîtier muni de capteurs, relié à une prothèse en latex. Les doigts se mirent à bouger légèrement, la main se referma et s'ouvrit lentement.
" Les capteurs situés sur ma peau capturent les impulsions électriques de mes terminaisons nerveuses. La puce à l'intérieur du boîtier peut reconnaître jusqu'à un millier de signaux. Elle les traduit, les intensifie et les transforme en mouvements. Je ne peux saisir que des objets légers pour l'instant. Le contrôle des doigts et de la main requière beaucoup de concentration. Avec du travail, je devrai retrouver une certaine mobilité. Mais je ne pourrai malheureusement plus jouer du piano. "
" Je suis désolée. "
" Je sais. "
Il y eut un silence. Clarice prit lentement conscience de l'incongruité de la présence de ce tueur à ses côtés.
" Qu'est-ce que vous faites ici ?
" Je suis venu vous sauver. "
" Je n'ai pas besoin d'être sauvée, surtout par vous. "
" Vous avez peur de me devoir quelque chose ? "
Question piège. Elle préféra changer de sujet.
" Comment m'avez-vous retrouvée ? "
" J'ai remonté la piste depuis Arlington. Vous seriez surprise des moyens que j'ai dû employer. "
" Vous êtes plein de ressources, Docteur. J'ai appris qu'il faut s'attendre à tout lorsqu'on vous côtoie. "
" Mmm… surtout à y perdre la vie… "
Clarice Starling ne put s'empêcher de frissonner. Elle venait de le voir tuer froidement deux hommes. S'était-il aussi occupé des autre tueurs dans la salle de représentation ? A voir son calme, c'était fort possible, mais elle préférait ne pas le savoir. La réaction de la jeune femme n'échappa pas au Docteur. Il inclina la tête sur le côté et continua à la regarder de manière pénétrante.
" Qu'est-ce que vous me voulez ? "
" Je suis toujours là quand vous avez besoin de moi, Clarice. "
" Je n'ai pas besoin de vous ! "
" Oh… Vous croyez vous en sortir seule avec des tueurs professionnels à vos trousses ? "
" Je ne vous demande rien ! Et cessez de me sous-estimer ! "
" Je m'en garde bien. Le Bureau serait trop heureux de remettre la main sur moi. "
Elle haussa les épaules et eut un rire laconique.
" Je ne fais plus partie du FBI. En plus, je suis recherchée pour meurtre. Il semblerait que nous soyons embarqués sur le même navire, vous et moi… "
Le Docteur Lecter soupira et eut un rire bref.
" Allons, Clarice, vous pouvez berner tout le monde, mais pas moi… Vous, le champion des innocents, l'incorruptible et honnête jeune femme, une criminelle à la moralité douteuse ? L'idée est intéressante et ferait l'objet d'un film. Mais nous ne sommes pas au cinéma. Non… En fait, vous n'avez jamais quitté le FBI. Vous n'avez pas pu vous y résoudre… Quelle opportunité pour vos maîtres que de se débarrasser de quelqu'un d'aussi encombrant que vous tout en faisant appel à son sens du devoir pour une mission suicide !… Vous vous êtes encore fait manipuler, Agent Starling. "
Comment faisait-il pour lire aussi bien en elle ? Starling se leva et lui fit face bravement, excédée par le ton sarcastique de ses derniers mots. Son langage corporel alerta le Docteur.
" Je fais mon travail. J'en ai assez que vous analysiez tous mes faits et gestes ! J'en ai assez que vous attaquiez les fondements et les raisons de mon comportement ! J'en ai assez de toute cette masturbation intellectuelle qui ne mène nulle part. Mon boulot, c'est de servir. Point. "
Touché. Il la regarda commencer à s'agiter devant lui comme un insecte pris au piège d'une toile d'araignée. Calmement, il lui dit :
" Non. "
" Non ? Comment cela, non ? "
" On vous persuade que c'est ainsi. On vous dit que votre reconnaissance professionnelle passera par l'abnégation de votre personne et par le sacrifice de vos idéaux… Dès votre première mission, vous dépassez cet objectif. Vous allez plus loin en voulant comprendre, aider et protéger. Le FBI se moque bien d'aider. Il n'a pas besoin de gens qui réfléchissent à des solutions et qui protègent. Il a besoin de gens qui obéissent à des ordres. De simples exécutants à qui on ne demande pas d'avoir une conscience... Un héritage de ce cher Edgar Hoover. "
" Docteur, j'ai prêté serment… Je fais ce que me dicte mon devoir et mon sens moral. Il en va de mon honneur… "
" Honneur ? Sens moral ? Quelle valeur accordent-ils à ces mot, Agent Starling ? Aucune… Vous, en revanche, vous en comprenez pleinement la signification et vous leur montrez à quel point ils sont faibles, lâches et corrompus… Ils ne vous aiment pas parce que vous êtes différente. Vous leur faites peur. Ils tentent de vous étouffer et de vous fondre dans la masse. Mais vous n'embrasserez jamais leur philosophie comme ils aimeraient vous le faire croire... Comment pouvez-vous être aveugle à ce point ? "
Elle soupira, soudain perdue.
" Je ne suis pas aveugle. J'ai l'impression de tourner en rond dans une pièce remplie de miroirs… "
" Quelles images renvoient ces miroirs, Clarice ? "
" Je ne sais pas... Tout est tellement confus. "
Elle est au bord de la rupture. Désarroi, fragilité, expression d'une hostilité personnelle transférée sur moi. C'est vraiment TRES douloureux, hein Clarice ? Il serait intéressant d'explorer tout ceci mais pas pour le moment.
" 'Quand ton cœur parle, écoute-le…' "
" Pardon ? "
" C'est un vieil adage chinois. Que vous dit votre cœur, Clarice ? Depuis combien de temps ne l'avez-vous pas laissé s'exprimer ? "
Clarice se sentit prise au piège. Jusqu'à présent, elle avait toujours évité le terrain glissant des sentiments avec lui. Elle s'était toujours préservée derrière un mur d'indifférence pour l'empêcher de la détruire et surtout pour ne pas perdre le sang-froid qui lui faisait cruellement défaut en cet instant.
" Violez mon esprit ne vous suffit pas. Vous voulez aussi me prendre mon âme. "
La situation prend un tour plaisant et inédit, pensa le Docteur Lecter. Pour la première fois, elle se sent vraiment menacée sur tous les plans. Il afficha un sourire à glacer les os.
" En bonne luthérienne, vous me prêtez des comportements diaboliques ! Qui vous dit que je n'ai pas envie de vous aider à vous épanouir, Clarice ? De vous aider réellement, en étant totalement désintéressé… Et je ne dis pas cela pour vous tenter… "
" Je ne vous crois pas. "
" Pourquoi ? Vous ai-je jamais menti ? "
" Non, mais vous concevez la vie comme un jeu dans lequel vous jouez selon vos propres règles. Vous n'avez que faire des autres. Ceux qui se mettent en travers de votre route disparaissent. Prenons l'exemple de notre quid pro quo : tant que je joue le jeu, je vous amuse. Mais si je décide d'arrêter, je perds tout intérêt, car vous n'obtenez plus rien de moi. "
" C'est là que vous vous trompez, Clarice. Vous ne m'avez jamais amusé. Vous avez piqué ma curiosité. "
" Votre curiosité ! Je ne suis qu'un rat de laboratoire sur lequel vous vous prêtez à des expériences au gré de votre humeur ! Et bien, je n'ai plus envie de jouer ! "
Nous y voilà enfin... Le ton montait. Bien qu'il ait toujours soupçonné que le caractère de la jeune femme soit entier, Hannibal Lecter n'avait jamais vu Clarice Starling en colère. Il grava dans le palais de sa mémoire l'image d'une Clarice agressive. Elle était brave et magnifique.
" Le jeu n'est qu'une manière de vous tester et de comprendre comment vous fonctionnez... Cela vous effraie que je lise en vous aussi facilement, hein Clarice ? Et en même temps, vous y trouvez un plaisir immense… Pourquoi ? Bien sûr, vous l'ignorez… "
La jeune femme devint pâle et secoua la tête.
" … Il y a en vous un vide dont vous ne comprenez pas l'origine et qui vous terrifie… "
Elle recula et se mit soudain à trembler. Il avança vers elle doucement et continua, impitoyable.
" … au point que vous occultez et nier ce que vous êtes réellement… Et que dire de cette rage qui menace de vous submerger quand vous voyez vos efforts anéantis par ceux qui n'affichent que mépris et absence de reconnaissance ? Ne faut-il pas y voir un constat d'échec ? "
" Arrêtez ! "
" … Que dire de cette culpabilité que vous ressentez lorsque je hante vos rêves… lorsque vous entendez ma voix vous murmurer des mots brûlants, lorsque le moindre de mes gestes allume en vous un incendie et vous laisse pantelante, frustrée et honteuse à la pensée d'en vouloir plus ? "
" Taisez-vous ! "
" Vous êtes vous jamais demandées pourquoi je vous attire comme un aimant, hum ?
" TAISEZ-VOUS ! ! "
" Je vais vous le dire : Je vous renvoie une image inversée de vous-même. Vous avez trouvé en moi ce qui vous manque et ce que vous êtes… "
" Non, c'est faux ! ! "
" C'est vrai… Et vous le savez parfaitement bien. Nous sommes les facettes d'une même pièce, si différentes et pourtant si semblables… "
" Je n'ai rien en commun avec vous, espèce de salaud ! ! "
" Attention, petite Clarice, je vous ai toujours respecté, mais il y a des limites à ne pas dépasser… "
Le ton était menaçant. Mais Clarice, trop emportée par sa fureur, n'y prit pas garde.
" JE NE SUIS PAS VOTRE 'PETITE CLARICE'. CESSEZ DE ME TRAITER COMME UNE GOSSE DE DIX ANS ! "
Le Docteur lui saisit brutalement le poignet. Starling cria de douleur. Le vernis de politesse disparut en un clin d'œil et Clarice contempla une chose rare : Hannibal Lecter en train de perdre son calme. Son regard glacial devint insoutenable et la dureté de son visage effraya la jeune femme. Sa voix prit des inflexions métalliques et cassantes. Clarice sut qu'elle était allée trop loin.
" Je vous traite ainsi parce que c'est ce que vous êtes ! Tant que vous ne grandirez pas, tant que vous serez aussi têtue qu'une mule, c'est tout ce que vous mériterez ! Vous courez à votre perte, vous ne le voyez donc pas ? Et je devrai être là à vous regarder vous détruire ! Je ne vous laisserai pas faire. Jamais ! ! vous m'entendez ? JAMAIS ! ! ! "
Il avait hurlé les derniers mots. Clarice ne sentit pas les larmes couler sur ses joues. Brisée, elle était tombée à genoux aux pieds de Lecter, incapable d'en supporter davantage. Le docteur la lâcha et arpenta la pièce, secoué par cette brutale explosion de colère. Comment avait-il pu perdre son calme ? La réponse vint immédiatement : Mischa. Le calvaire de sa jeune sœur jaillit dans sa mémoire avec une précision chirurgicale. La barbarie des actes des déserteurs nazis, son impuissance à sauver Mischa, la culpabilité qui l'avait assailli... Tout revint avec une netteté terrible. Il se mit à gémir en se tenant la tête... Mischa ! Mischa ! Pardonne-moi ! Avec une force décuplée par la rage, il saisit un fauteuil et le projeta contre le mur où il se brisa. Sa colère retomba tout d'un coup et les gémissements de Clarice achevèrent de le ramener dans le temps présent.
Le corps roulé en boule, la jeune femme était secouée de spasmes. Il s'agenouilla auprès d'elle et l'examina rapidement, reconnaissant les symptômes. Au bord de l'inconscience, les yeux révulsés, les muscles tétanisés, l'écume aux lèvres, elle était en train de faire une crise d'épilepsie. Il prit son pouls et garda sa main dans la sienne, en se maudissant de l'avoir poussée dans ses derniers retranchements. Il s'assura qu'elle n'avait pas avalé sa langue, déboutonna le col de son chemisier et détacha sa ceinture, puis il la retourna doucement sur le ventre. Il enleva sa veste qu'il déposa sous sa tête. Déjà, elle respirait mieux et les tremblements s'espaçaient. Au bout de quelques minutes, elle reprit faiblement conscience et il la prit doucement dans ses bras en prononçant des paroles apaisantes.
Clarice l'entendit de très loin. Il répétait les mêmes mots en la berçant contre lui. Brisée par les émotions et par sa crise, elle dérivait, perdue entre deux eaux. La jeune femme se sentit vaguement soulevée et emportée. Elle ne voulait plus qu'une chose : oublier, dormir, mourir… Peu lui importait. Elle ferma les yeux et laissa sa tête reposer sur la poitrine de son farouche compagnon.
… To be continued…
