Chapitre 11 – Le retour de l'Avoral

Le vampire remercia son ami en souriant, observant la créature qui venait d'apparaître dans leur champ de vision. C'était un immense ange, il sembla un instant dérouté par la soudaine lumière, puis il regarda l'ami d'Esperanza paisiblement.

Angel posa un regard sur lui.

- Qu'est-ce qu'un ange fout ici ?

- Angel Sidéral, nous nous retrouvons.

Sa voix semblait à la fois masculine et féminine, créant une discordance dans le son. Esperanza jeta à son ami un regard éteint.

- C'est l'Avoral.

Angel se tourna vers la créature.

- Oh oui ! comme on se retrouve … pourtant il me semble t'avoir mis une correction la dernière fois, ça ne t'a suffit ?

- Ici tu es dans mon royaume, dit le monstre en approchant.

Le vampire ne cru pas avoir cligné des paupières, mais la créature était face à lui. Il ne perdit pas son sang froid pour autant.

- Je peux te botter les fesses n'importe où.

L'Avoral lui saisit le col. Dès cet instant le monde autour d'eux sembla tourner à une allure folle. Esperanza poussa un cri, mais le caïnite avait une volonté de fer. Il porta son genou violement dans le ventre de son ennemi.

- Tu as fini ?

La gardienne retomba sur le sol comme si elle sortait d'une illusion. Elle jeta un regard paniqué autour d'elle lorsqu'elle vit un soleil se lever en quelques secondes, éblouissant la scène.

Angel tentait de trouver un coin d'ombre avant de brûler, mais ils se trouvaient en plein désert. Esperanza ayant immédiatement comprit réfléchissait à toute allure pour trouver une solution. L'Avoral s'assit sur un trône, au milieu du sable, à environ dix mètres d'eux. Il les fixait, sa nature angélique complètement disparue.

Le vampire au comble de la souffrance hurlait de douleur en courant comme un damné. Esperanza l'attrapa et le serra contre elle.

- Voile d'Ombre !

Une cape noire les recouvrit immédiatement, il se colla à elle, paniqué comme jamais elle ne l'avait vu, tremblant de tous ses membres. Esperanza jura entre ses dents.

- C'était un nom comme … euh attend que je me souvienne …

La créature les fixait toujours, semblant attendre.

- Il y a un sors inverse à aube illusoire ?

- Je … je … j'en sais … rien.

La gardienne tentait de se remémorer son enseignement nécromancien. L'avoral s'impatientait.

- Nuit Éternelle !

Une obscurité sans nom s'abattit sur eux. Angel se détendit en souriant.

- C'est mieux …

Dans la noirceur, une forêt semble se discerner.

- La cellule continue son travail … la cellule est une conception de son esprit. Chaque fois que nous posons un geste pour nous sortir de la situation, le lieu change. Si nous réussissons découvrir où nous sommes, nous pouvons nous en sortir.

- Une forêt.

Angel haussa un sourcil.

- Y'en a des milliers.

- Mouais …

- On peut s'en sortir, il faut agir intelligemment … contre l'intelligence à l'état pur.

Un changement se fit autour d'eux, une légère hausse de température, un peu de vent, le paysage devint complètement discernable sous la lune ; un dragon qui dort, des arbres blancs. L'avoral se dirigea à pas lents vers l'immense dragon vert, faisant une mimique qui aurait pu être drôle dans un autre contexte, mais signifiant qu'il allait réveiller la bête.

Esperanza était complètement figée, elle avait passé du paradis à l'arrière train d'un dragon endormi.

- Moindre contact c'est ça ?

Sur ces mots, Angel courut vers l'Avoral et se jeta sur elle. La créature ne bougea pas d'un pouce, il regardait le vampire accroché à lui mais semblait hésiter.

Le vampire profita du temps mort pour mettre un magistral coup de poing à l'avoral. Celui-ci ne broncha toujours pas.

- Et si je fais ça ?

Angel bondit sur la tête du dragon, dégaina ses deux lames et les enfonça simultanément et de toutes ses forces dans les yeux de la bêtes. Esperanza devint blanche comme un drap devant son ami qui cria de toutes ses forces vers L'avoral.

- TU BRONCHES LÀ ?!!

Le dragon se cambra violement en poussant un hurlement sourd se muant en un grondement de rage. Il secoua la tête pour se débarrasser du moustique sur lui.

L'avoral écarquilla les yeux puis éclata de rire, une lumière jaillit autour de lui. Une jeune fée aux ailes blanches comme celle d'un ange apparue à sa place. Le décors disparu complètement pour laisser place à une vieille cave poussiéreuse aux immenses blocs de pierres. La petite leva la main et une corde apparue, emprisonnant Esperanza et Angel qui se retrouvèrent dans une cage aux barreaux de fers.