****************

Chapitre septième : Accepter ou refuser.

**************

Je ne cesse de me remémorer ma discussion avec Ginny. J'adhère maintenant totalement à sa théorie qui veut que nous soyons des âmes sœurs. Nous, nous aimons d'un amour fraternel bien plus puissant que tout ce que j'aurais pu imaginer. Il n'y a aucun désir entre nous, je lui ai demandé souvent, de peur qu'elle s'accroche à un espoir futile mais elle m'a rassuré et m'a affirmé avoir découvert que son affection était de l'amour certes mais un amour platonique mais puissant tout de même. Nous, nous comprenons, nous ressentons l'autre. Je sais quand elle est fatiguée, fâchée, joyeuse, taquine, etc. et elle pareillement. On lit en l'autre comme dans un livre ouvert. C'est fabuleux.

Cependant, il y avait un chapitre de ma vie que je ne voulais pas qu'elle lise. Elle l'a deviné tout de même. Je ne suis pas dupe, tous ses questionnements étaient en partie reliés à moi. D'un certain côté, je suis fier qu'elle m'ait déchiffré, ainsi, j'aurai une personne avec qui parler de ce que je ressens, ce que je vis, ce qui me tracasse. Elle sait m'écouter, ne juge pas et est souvent de bon conseil. Je retrouve en elle une partie de l'insouciance de Ron et une partie de la sagesse de Hermione. Hermione ! Elle aussi a changé. Tout le monde savait qu'à l'approche des examens finaux, elle se transformerait en monstre assoiffé de savoir, ce qui est le cas mais il y a quelque chose également. Ginny aussi s'inquiète pour elle. Nous en avons discuté plus tôt aujourd'hui.

En fait, Ginny m'a pratiquement kidnappé, moi qui allais étudier sérieusement pour une fois... J'avoue que je l'ai suivi sans trop de résistance. Nous, nous sommes retrouvés dans une petite pièce oubliée depuis longtemps par les elfes de maison à en juger par l'épais tapis de poussière qui recouvre tout dans la pièce. Nous avons allumé quelques chandelles, jeté des sorts de nettoyage à la causeuse et pris place. L'ambiance était formidable, intime et presque secrète. Ginny s'est calée contre mon épaule et j'ai passé mon bras autour d'elle. Nous étions confortables et avons pu discuter simplement et naturellement. Elle m'a rapporté les propos de la réponse de Charlie. Le dresseur de dragon expliquait qu'il n'y avait pas de réactions particulières, que chaque personne réagissait différemment. Cependant, il disait qu'il y avait certaines lignes conductrices. D'abord les questionnements, puis le refus catégorique, le reniement personnel, suivit d'une prise de conscience personnelle souvent douloureuse. S'en suit soit l'acceptation, ce qui pousse vers l'avant la personne, soit la négation, ce qui ramène dans le processus la personne qui s'enfonce encore plus. Puis vient un jour où même se mentir à nous-même est insupportable alors on finit par s'ouvrir.

Pendant tout le récit de Ginny, j'ai gardé le silence, cherchant dans mes propres comportements l'endroit où j'étais rendu dans l'acceptation de ma condition. J'étais complètement perdu dans mes pensées lorsque Ginny releva un bras pour passer sa main derrière mon cou et commencer à jouer avec les cheveux qui s'y trouvaient. Je l'entendis me murmurer tout doucement à l'oreille : « Tu sais que je serai toujours là pour toi ? ».

Ce fut comme si mon cœur fondait, que mon esprit se vidait d'un coup, que tout le poids du monde disparaissait de mes épaules. Ses simples mots me firent l'effet du meilleur baume pour l'âme. Je fermai les yeux, appuya ma tête contre la sienne et inspirai profondément. Ginny pour sa part me serra très fort contre elle, tentant pas ce geste de me donner tout ce que mon être avait besoin et qu'elle pouvait m'offrir.

Puis tout naturellement, comme l'eau qui coule de source, je lui ouvris les méandres de mon esprit mais également de mon cœur. Je lui dis tout. TOUT. Pas une fois elle ne m'a interrompu, pas une fois elle n'a parut surprise et je ne me sentis jamais jugé. Elle m'écoutait simplement en silence en traçant sur mon bras de ses doigts de petits cercles. Lorsque j'eus terminé d'épancher mon cœur, elle me dit simplement que tout ce que je vivais ressemblait à ce que Charlie avait eu comme questionnement et remise en question. Elle ajouta que peu importe la décision que je prendrais, elle serait derrière moi et qu'elle m'aimait tel que j'étais. En terminant, elle me dit de laisser tomber mes sombres pensées à savoir ce que la communauté magique dira lorsqu'elle apprendra que le garçon qui avait survécu était probablement homosexuel. Selon elle, je devais m'en tenir au gens que j'aimais et qui sauraient me soutenir comme j'étais, ces gens qui ne me voyaient pas comme une vedette ou le Sauveur de Monde mais simplement comme Harry. C'étaient eux qui comptaient le plus finalement et ces personnes, jamais ne me laisseraient tomber pour si peu, surtout si cela m'apportait le bonheur.

Je savais que je n'avais pas besoin de lui demander de garder le secret, même, si je l'avais fait, elle en aurait été offusquée. Je savais qu'elle me respecterait et m'appuierait peu importe ce que je déciderais. La question était maintenant de savoir ce que j'allais faire, accepter ou refuser ?

****************

Je ressens de plus en plus ce besoin primordial de sortir tout ce qui enserre mon esprit depuis trop longtemps. Il faut que je parle, que je me vide le cœur. Cette pensée me fait sourire, il est ironique de croire qu'un Malfoy puisse avoir ne serait-ce qu'une infime partie de cœur. Et pourtant, j'en ai un, qui me fait mal, qui me fait souffrir comme jamais les coups de mon père ne m'ont fait souffrir dans le passé. J'ai mal à l'âme. Il faut que je m'ouvre sinon je vais exploser, j'en suis certain. Je dois trouver quelqu'un avec qui parler de tous ces sentiments contradictoires qui me hantent jour et nuit maintenant.

Le problème, en plus du fait que je n'ai aucune idée de comment m'y prendre, réside surtout dans le fait que je n'ai personne à qui parler de ces choses. Personne de ma maison, pour sûr. Il ou elle se servirait de cela contre moi. Nous ne sommes pas pour rien dans la maison du serpent. J'ai pensé à Rogue puisqu'il m'avait ouvert une porte dans le passé mais je ne pourrais lui ouvrir mon esprit sans cesser de revoir les scènes décrites par un Blaise fort sur les détails. Pas question de faire cela avec le vieux fou, ni même avec aucun autre adultes de cette foutue école. L'idéal, serait de trouver quelqu'un qui puisse m'éclairer correctement sur mon problème. Quelqu'un de songé et posé qui ne juge pas les autres.

Un nom revient à ce moment et il est hors de question que je me confie à elle. Granger. Non merci. Pourtant, elle serait la personne idéale, réfléchie, intelligente et sachant faire la part des choses. Pas question que je pense seulement à me confier à une Griffondor, pire à une amie de Potter. Je peux faire abstraction de sa naissance peu recommandable mais sa relation avec le balafré l'exclu pour toujours de ma liste de possibilité qui est déjà très courte je l'avoue.

Voilà des jours que je ne pense qu'à cela. Un seul nom revient dans mon esprit. Une jeune fille de bonne famille, intelligente et réfléchie, une véritable Serdaigle quoi ! Je suis d'ailleurs sorti avec elle lors de notre sixième année, ça n'a pas duré longtemps. Dommage, j'aimais bien la serrer tout contre moi lorsque sa jumelle passait tout près, question de la faire rager et marmonner. Ma compagne aimait plus ou moins le traitement que je réservais à sa sœur. Même si elles sont jumelles, elles sont tellement différentes que s'en est époustouflant. Padma est une fille bien, qui sait faire la part des choses, alors que Parvati ne sait que potiner et se pâmer pour la folle de Trewlaney. Je me suis toujours demandé d'ailleurs comment Parvati avait échoué à Griffondor, Poufsouffle lui aurait mieux convenu. Padma elle, est à sa place à Serdaigle.

Oui, sans doute que Padma pourrait m'aider à y voir clair. Et si j'en crois la nouvelle rumeur qui circule, elle me comprendrait très bien. Le problème maintenant que j'ai décidé de qui est de savoir comment. Je ne peux pas arriver près d'elle et d'y dire : salut, je me pose des questions sur mon orientation sexuelle, veux-tu m'écouter et m'aider à y voir clair ? Je ne peux pas la kidnapper non plus. Quoi que... Non, non, je ne suis promis de ne pas devenir l'ombre de mon père alors cessons de nous comporter comme lui le ferait. Je dois être plus rusé, je devrais l'amener elle à se confier à moi. Ensuite il sera facile d'amener la discussion là où j'aimerais qu'elle se dirige. Oui, c'est ça, je dois agir ainsi.

Maintenant, le seul problème reste à savoir si elle va accepter ou refuser.

************

Voilà enfin les vacances de Pâques. Pour la première fois en sept ans, je quitte Poudlard pour retourner chez moi pendant deux jours. Je vois déjà maman qui me fait signe de la main. Comme j'ai hâte qu'elle me sert dans ses bras. Je suis certaine qu'elle comprendra tout de suite que je n'ai pas quitté le collège uniquement pour mieux étudier pour mes ASPICs comme je l'ai fait croire à tout le monde. Elle sentira qu'il y a plus et tentera de m'aider, comme elle l'a toujours fait.

C'est ce que je visais en rentrant chez nous. J'ai besoin d'en parler, de m'ouvrir de savoir que quelqu'un d'autre que moi sait. Maman est la personne idéale, jamais elle ne me jugera et elle m'aidera à comprendre ce qui m'arrive.

De plus, deux jours loin de mon obsession ne pourront que me faire du bien. Je suis pratiquement certaine que l'objet de mon désir continuera à hanter mes rêves même loin de Poudlard mais de ne plus sentir sa présence partout autour de moi me sera bénéfique.

Parlant de rêve, je rougis encore seulement à penser à la nuit dernière. Jamais je n'avais jusqu'à maintenant été aussi gênée moi-même par mes pensées. Dans mon rêve, on était près du lac mais loin des regards indiscrets. Ses lèvres se baladaient dans mon cou depuis un moment déjà et moi je jouais des doigts dans ses cheveux. Alors que ses lèvres remontaient chercher un baiser que je n'allais pas lui refuser, une de ses mains se glissa sous ma chemise et remonta de mon ventre à ma poitrine. Là elle glissa un doigt sous la dentelle de mon soutien-gorge et nargua un de mes seins. Je glissai sur le côté pour lui permettre de dégrafer cette prison qui retenait ma poitrine, chose qu'une main experte fit sans se faire prier d'avantage. Elle fois fait, je me retrouvai de nouveau sur le dos mais cette fois la main empoignait sans vergogne mon sein, m'arrachant quelques gémissements alors ses lèvres continuaient à explorer ma gorge.

Ce fut bientôt insuffisant. La main décida de descendre vers mon ventre qui se soulevait à un rythme de plus en plus rapide. Elle tenta de passer sous la ceinture de ma jupe mais l'espace étant trop étroit, elle se trouva un autre chemin. Je sentis une douce caresse sur ma cuisse. Des doigts habiles remontaient vers ma culotte.

C'est étrange comme dans les rêves on ne ressent aucune pudeur ni aucune gêne. Je laissai donc les doigts avancer de plus en plus vers mon intimité. J'étais submergée par une vague de bien être incroyable. Ses lèvres attaquaient maintenant avec passion mes propres lèvres et moi je tentais de lui rendre ses baisers avec autant de ferveur que le brasier qui me consumait. Nos langues s'entremêlèrent et se délièrent avant de se taquiner de nouveau à mon plus grand plaisir.

Je me cabrais maintenant sous ses caresses. Ses doigts m'arrachaient maintenant de petites plaintes d'agrément étouffées par ses lèvres sur les miennes. Doucement, mon esprit pris conscience de mots susurrés à mon oreille. Des mots qui m'excitaient et m'emballaient tels que : tu es belle, tu es parfaite pour moi, je n'attendais que toi, il n'y aura jamais que toi et le traditionnel JE T'AIME.

Qui a déjà dit que les mots n'étaient que des mots ? Ces mots là, prononcés en plus par cette bouche, ne sont pas seulement que des mots. Ils sont TOUT. Ils sont miens, du moins dans mes rêves.

J'avais raison, maman a tout de suite sut, elle a toujours su. Reste maintenant à tout lui avouer. Je sais qu'elle m'écoutera et m'encouragera. Elle me dira ce que je sais déjà mais l'entendre d'elle m'aidera. Tout ce qu'il me reste à faire c'est accepter ou refuser.