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Maxence : Merci beaucoup pour tes bons mots, ils nous vont directement au cœur.
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Merci également à tous ceux qui prennent le temps de lire mais qui n'envoient pas de review (petit message subtile ici...)
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Chapitre huitième : Je suis là, ne l'oublie pas.
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Non ! Non ! NON ! Je ne veux pas. C'est déjà assez difficile d'accepter le fait que je ne sois pas « normal » dans mes goûts sexuels s'il faut en plus que je me mette à fantasmer sur lui. Je devrais me trouver une corde et me pendre. Vaudrait mieux. J'arrive pas à croire que j'ai passé une bonne partie de mon dernier cours de potion à lui regarder l'arrière train. Mais quel derrière ! Pourquoi ne l'ai-je pas remarqué plus tôt ? Je veux dire, voilà sept ans que je le vois pratiquement tous les jours et il a fallu que ce soit seulement aujourd'hui que je remarque les nombreux avantages de son anatomie.
Ça doit être Ginny et ses idées folles aussi qui m'a instauré des pensées pareilles dans l'esprit. Quoi que pour être honnête, je dois revoir ma description du mâle parfait. Elle et moi, nous avons passé une bonne partie de la soirée hier à énumérer les caractéristiques de l'homme de nos rêves. Si le sien comportait plusieurs « morceaux » de spécimens présents à Poudlard, le mien était composé de brume et de rêve. Je n'avais jusqu'à maintenant jamais pris la peine d'observer les gens et de décréter qui a les plus belles mains, ou les lèvres les plus invitantes.
Après avoir entendu la description détaillée de Ginny, je m'aperçois que j'ai cherché toute la journée à croiser ses « morceaux » pour me faire une idée propre. Je dois avouer que jusqu'à maintenant, elle a plutôt bon goût. Jamais je n'avais remarqué que Antony Goldstein de Serdaigle avait un menton si volontaire mais adorable. Ou que Ernie McMillan avait les épaules si carrées et une musculature parfaite, ni trop ni rachitique. Ou bien encore que Geoffrey Hooper avait un nez pratiquement parfait. Toujours selon elle, les plus belles fesses de Poudlard appartenaient à Michael Corner, un ancien petit ami à elle. Je dois avouer que la vue n'est pas vilaine mais son jugement serait sûrement à revoir si elle prenait le temps de regarder SES fesses à lui.
Je vais lui en glisser un mot, juste pour savoir si je suis normal ou s'il faut que je fasse réajuster mes lunettes. Ça me hante, je les vois partout... Ce qui n'est pas très bon pour ma concentration. Dire que j'avais promis à Hermione d'étudier sérieusement avec elle. Elle doit me trouver pathétique. Ben non, elle ne me regarde même pas. Elle a le nez dans son livre mais je jurerais qu'elle ne lit pas, voilà bien cinq minutes qu'elle n'a pas changé de page ou pris une quelconque note sur son parchemin. Elle est étrange Hermione. Elle était déjà à prendre avec des pincettes avant son départ pour ses vacances chez ses parents mais maintenant elle est atterrée. Si je ne la connaissais pas aussi bien, je croirais qu'elle nous couve une dépression.
Un soupir à fendre l'âme me provient en partance de celle en face de moi. On dit souvent cœur qui soupire n'a pas ce qu'il désire. MERLIN ! Serait- ce cela ? Est-ce que Hermione serait amoureuse ? Ça pourrait expliquer bien des choses, notamment le fait qu'elle soit continuellement dans la lune, chose qui ne lui arrivait jamais auparavant. De qui ? Je le connais ? Ron peut-être ? Ça expliquerait qu'elle soit ainsi, puisque Ron multiplie les conquêtes ces jours-ci. Serait-elle jalouse ? Aurait-elle des sentiments autres qu'amicaux pour le rouquin ? Alors pourquoi l'avoir rejeté l'an dernier alors que ce dernier lui avait avoué ses sentiments pour elle ? Elle avait été très diplomate et gentille, avait pris le temps de bien faire comprendre à ce pauvre Ron que ses sentiments étaient unilatéraux.
Non, cela ne peut être Ron. Qui d'autre ? J'ai jamais remarqué que Hermione s'intéressait à autre chose qu'à l'apprentissage et aux causes sociales. Je devrais peut-être lui parler, tenter de la faire verbaliser sur ce qui la hante. Après tout, combien de fois l'a-t-elle fait avec moi dans le passé ? Cela m'avait étonné aussi qu'elle ne se rende pas compte de mes questionnements. Ça s'explique puisqu'elle était elle-même plongée dans son propre esprit. Elle n'avait pas le temps de tenter de comprendre le mien. Maintenant que j'ai pratiquement accepté ma situation, je pourrais m'attarder à celle de mon amie. N'est-ce pas l'un des devoir de l'amitié de venir en aide à ceux qui nous sont chers ?
Je referme bruyamment mon livre et attire ainsi son attention. Nos regards se croisent et elle comprend où je veux en venir. Au diable la métamorphose, mon amie à besoin de moi. Je la traîne pratiquement hors de la salle commune et l'amène vers la pièce que nous occupons de plus en plus souvent moi et Ginny. Là elle se sentira peut-être plus à l'aise pour s'ouvrir, tout comme je l'ai fait avec Ginny. Le problème est que la rouquine m'a plutôt deviné alors que moi je n'ai aucune idée de ce qui tourmente Hermione. J'aviserai le moment venu, pour l'instant, tâchons de mettre à l'aise mon amie. Vas-y Hermi, parle-moi, dis-moi ce qui te tracasse et ne me répond pas que ce sont tes ASPICs à venir qui te mettent dans cet état, je ne te croirais pas. Je suis là ne l'oublie pas.
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Elle est vraiment rusée la Patil. Elle a vite compris que je cherchais à la rencontrer seule dans un endroit discret. Je n'ai même pas eu besoin de l'approcher de trop près. Elle m'a vu au détour d'un couloir, puis l'observant dans la grande salle et encore à la bibliothèque et elle a saisi. Elle a griffonné quelques mots sur un morceau de parchemin qu'elle a laissé tomber près de moi en sortant. « Vestiaire de Quidditch de Serdaigle dans quinze minutes ». Cette fille était maligne, si ce n'était pas cette manie de passer tout son temps libre à étudier ou pratiquer ses leçons et de ne s'en servir qu'à bon escient, elle aurait eu sa place chez nous.
Lorsque j'arrive, elle est déjà là et me sourit en me voyant entrer discrètement, il ne faut pas que je sois remarqué, on aurait trouvé ça louche que moi, le préfet en chef de Serpentard retrouve la préfète en chef de Serdaigle dans un endroit loin des regards. On est seul et c'est tant mieux. D'où nous vient cette familiarité qui en surprendrait plus d'un ? Nous, nous sommes toujours plutôt bien entendus mais on resterait surpris si on nous voyait nous étreindre amicalement ainsi.
Nous nous asseyons et gardons le silence. Puis elle me pousse de son épaule, geste amical qui pousse à la confidence qui me fait sourire. Elle n'est pas dupe et a bien saisi que quelque chose me tourmente. Mais elle sait également que je ne suis pas du style à épancher mon âme. Que m'ouvrir est difficile et elle me respecte, elle est patiente et m'encourage gentiment du regard.
Je me lance finalement, après avoir bien sûr pris la précaution de la menacer de mort si jamais elle allait ouvrir sa trappe à quelqu'un. Cette menace ne l'effraye pas le moins du monde, elle se contente de sourire et de mettre une main sur son cœur, me signifiant par ce geste qu'elle se croyait digne de confiance. Je le crois aussi, sinon je ne serais pas ici. Lentement et avec précaution au départ, je lui expose une partie de mon problème, gardant bien pour moi certains détails qui me troublent encore trop pour lui en parler. Elle m'écoute sans dire un mot, hochant la tête par moment et toujours en me fixant droit dans les yeux.
Lorsque je finis d'exposer en gros mes questionnements, elle me prend la main et la garde dans les siennes. Je la dévisage un moment sans comprendre. Puis elle relève le visage vers moi et plante son regard dans le mien. On reste ainsi un moment. Nous n'avons pas besoin de mots, ils seraient vains de toute façon. Après un moment, la réalité me frappe de plein fouet. Elle me force à regarder la vérité en face. Ce que j'y vois ne plait pas à mon orgueil et à ma fierté de Malfoy. Cependant, à quelque part dans le fond de mon être, mon subconscient crie victoire. Maintenant que l'idée c'est frayé un chemin jusqu'à ma conscience, je dois faire avec.
Je me sens soudain très faible et misérable. Padma doit le ressentir car elle m'approche d'elle en me force à déposer ma tête sur son épaule. Et là sans même que j'en ai le contrôle, je me mets à pleurer comme je n'avais pas fait depuis des années maintenant. Je sanglote, mes épaules se soulèvent et retombent au rythme de mes larmes qui coulent sur mes joues en torrent. Je la sens qui me caresse tendrement la tête et elle me chuchote à l'oreille des mots de consolation mais je ne peux arrêter de pleurer. C'est plus fort que moi. J'ai des années d'humanité refoulée à retrouver et mes larmes semblent être les vaisseaux qui ramènent à moi toute une gamme de sentiments que j'ai trop longtemps ignorés.
Lorsque mes larmes et mes sanglots s'évaporent, elle est toujours près de moi. Elle me tient toujours près d'elle et dans son regard je lis quelque chose qui me fait chaud au cœur : Je suis là ne l'oublie pas.
**********************
Cette discussion d'abord forcée avec Harry m'a fait beaucoup de bien en ligne de compte. Ma mère m'avait pourtant conseillé d'en parler avec un ami. J'avais d'abord ciblé Ginny mais Harry c'est avéré finalement être la personne toute indiquée. J'étais tellement obnubilée par mes propres problèmes que je n'avais pas même remarqué que mon ami souffrait en silence également. Graduellement, nous nous sommes ouverts l'un à l'autre, dévoilant ce qui nous tourmentait pour s'apercevoir qu'en bout de ligne on vivait pratiquement le même genre de situation, à quelques différences près.
Tout comme lui, j'ai décidé d'accepter. Accepter que la personne que j'aime ne partage pas mes sentiments. Cependant, je ne renierai plus mes sentiments à son égard. Je tâcherai de la contrôler en sa présence pour ne nuire à personne mais je renonce à les supprimer de mon être. Selon ma mère, si je dois réellement cesser d'éprouver ces sentiments, ils choisiront eux même le moment pour quitter ma conscience. Je ne peux vaincre ce que mon cœur désire, je dois accepter ce qui est et faire avec.
Pour tout dire, ma mère m'a d'abord conseillé d'aller tout dévoiler à l'objet de ma tendresse. Mais c'était et c'est toujours hors de question. J'ai tout de même ma dignité. Je sais que son cœur appartient à quelqu'un d'autre que moi alors pourquoi aller me ridiculiser en lui ouvrant mon âme quand je sais que ce n'est pas réciproque. Harry aussi m'a conseillé d'aller tout avouer mais lorsque je lui ai demandé s'il trouverait la force lui-même de faire pareil en une telle situation il m'a avoué être tout comme moi un piètre Griffondor.
Pour l'heure, je suis assise à ma place habituelle à la bibliothèque, un coin reculé où l'autre table la plus près est à plusieurs mètres et elles sont séparées par trois rayons de livres traitant d'Histoire de la Magie. Cet endroit à l'avantage de ne pouvoir accueillir que deux personnes, ce qui est intime et parfait pour la concentration. Une large fenêtre se trouve juste à ma droite et je sens à travers elle les doux rayons du soleil de ce début de printemps.
Je suis bien et relativement concentrée sur mon travail, ce qui est une amélioration non-négligeable vu mes ratées des dernières semaines. J'ai le nez dans mon livre de Runes et je prends des notes de temps à autre. Alors que je cherche une référence dans un autre bouquin, une ombre passe devant moi mais je n'y prête pas attention, je dois terminer ceci. L'ombre se profile maintenant sur la page de mon livre devant moi. Je relève la tête lentement, prête à jeter un regard noir à la personne qui ose venir me déranger dans un instant pareil. Mais lorsque je croise son regard mon cœur cesse de battre. En fait, je ne sais plus s'il a vraiment cessé de battre ou s'il bat si vite que j'en ai plus conscience ?
Ses yeux sont plantés directement dans les miens et je ne peux détourner le regard. Le temps passe mais je n'en ai pas conscience, tout c'est figé autour de moi, autour de nous. Puis je reprends mes sens et baisse vivement la tête, les joues roses et le cœur battant une symphonie des plus rythmées. La chaise devant moi se déplace et je sens plus que je ne vois l'objet de mon désir prendre place. Une main me relève le menton doucement et me trouble profondément. Puis un pouce humide trace une ligne sur ma joue gauche. Je n'ose regarder dans sa direction, gardant obstinément les yeux baissés.
Quoi ? La voix qui hante mes pensées me parle. Que dit-elle ? Une trace d'encre ? Ah, ok. J'avais une trace d'encre sur la joue et cette âme charitable s'est empressée de me l'enlever. D'accord, il ne s'agissait que d'un geste anodin. Qu'est-ce que j'avais été penser moi ? Arrête de me regarder travailler, je n'arrive pas à même simplement tracer une rune correctement. Mais qu'est-ce que tu me veux ? Fiche-moi la paix. Ne vois- tu pas que tu me troubles ? Fais-tu exprès ? Laisse-moi seule. Laisse moi t'imaginer plutôt que t'observer, c'est moins troublant. Oh ! Je t'en prie, laisse-moi.
QUOI ? Oh non ! Qu'est-ce que j'ai fais ? J'ai vraiment dit cette dernière phrase à voix haute ? Non mais quelle imbécile je fais ! Non, non, ne part pas, reste, je m'excuse, je me parlais tout simplement à moi... Reste, je suis tellement désolée. Ouf ! C'est bien rattrapé. Maintenant je suis toute rouge de gêne et ne sais plus à quel saint me vouer pour retrouver un peu de ma dignité. Toi tu sembles trouver la situation très amusante. D'accord, je te l'accorde, c'est cocasse. Tu vois, j'en ris même avec toi maintenant. Si on vaut pas une risée, on ne vaut pas cher me disait souvent ma mère. Ah oui !. Ta mère te disait ça toi aussi ? Bien, je dois valoir cher aujourd'hui. J'aime ton rire, il sonne comme une douce musique à mes oreilles. Tu devrais rire plus souvent. Regardez donc qui parle. Hermione Granger la reine du sérieux.
C'est bon, t'a gagné, je laisse de côté mes études et j'entame une discussion avec toi tout en tentant de me retenir d'embrasser sauvagement ses lèvres qui m'interpellent. Quoi ? Tu trouves que j'ai changé ? Comment cela ? En quoi ? Seigneur faites que rien n'est transpercé à ce point... Mais non je ne tente pas de d'exclure ou te tasser de ma vie mais si tu savais à quel point c'est une torture d'être près de toi sans pouvoir te toucher ou encore humer ton parfum qui m'enivre.
Tu te proposes pour m'écouter si le cœur m'en dit ? En bien je risque de te décevoir, mes pensées sont loin d'être celles que tu t'imagines sûrement. Pourquoi me regardes-tu ainsi ? L'air de dire : Je suis là, ne l'oublie pas ?
Maxence : Merci beaucoup pour tes bons mots, ils nous vont directement au cœur.
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Merci également à tous ceux qui prennent le temps de lire mais qui n'envoient pas de review (petit message subtile ici...)
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Chapitre huitième : Je suis là, ne l'oublie pas.
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Non ! Non ! NON ! Je ne veux pas. C'est déjà assez difficile d'accepter le fait que je ne sois pas « normal » dans mes goûts sexuels s'il faut en plus que je me mette à fantasmer sur lui. Je devrais me trouver une corde et me pendre. Vaudrait mieux. J'arrive pas à croire que j'ai passé une bonne partie de mon dernier cours de potion à lui regarder l'arrière train. Mais quel derrière ! Pourquoi ne l'ai-je pas remarqué plus tôt ? Je veux dire, voilà sept ans que je le vois pratiquement tous les jours et il a fallu que ce soit seulement aujourd'hui que je remarque les nombreux avantages de son anatomie.
Ça doit être Ginny et ses idées folles aussi qui m'a instauré des pensées pareilles dans l'esprit. Quoi que pour être honnête, je dois revoir ma description du mâle parfait. Elle et moi, nous avons passé une bonne partie de la soirée hier à énumérer les caractéristiques de l'homme de nos rêves. Si le sien comportait plusieurs « morceaux » de spécimens présents à Poudlard, le mien était composé de brume et de rêve. Je n'avais jusqu'à maintenant jamais pris la peine d'observer les gens et de décréter qui a les plus belles mains, ou les lèvres les plus invitantes.
Après avoir entendu la description détaillée de Ginny, je m'aperçois que j'ai cherché toute la journée à croiser ses « morceaux » pour me faire une idée propre. Je dois avouer que jusqu'à maintenant, elle a plutôt bon goût. Jamais je n'avais remarqué que Antony Goldstein de Serdaigle avait un menton si volontaire mais adorable. Ou que Ernie McMillan avait les épaules si carrées et une musculature parfaite, ni trop ni rachitique. Ou bien encore que Geoffrey Hooper avait un nez pratiquement parfait. Toujours selon elle, les plus belles fesses de Poudlard appartenaient à Michael Corner, un ancien petit ami à elle. Je dois avouer que la vue n'est pas vilaine mais son jugement serait sûrement à revoir si elle prenait le temps de regarder SES fesses à lui.
Je vais lui en glisser un mot, juste pour savoir si je suis normal ou s'il faut que je fasse réajuster mes lunettes. Ça me hante, je les vois partout... Ce qui n'est pas très bon pour ma concentration. Dire que j'avais promis à Hermione d'étudier sérieusement avec elle. Elle doit me trouver pathétique. Ben non, elle ne me regarde même pas. Elle a le nez dans son livre mais je jurerais qu'elle ne lit pas, voilà bien cinq minutes qu'elle n'a pas changé de page ou pris une quelconque note sur son parchemin. Elle est étrange Hermione. Elle était déjà à prendre avec des pincettes avant son départ pour ses vacances chez ses parents mais maintenant elle est atterrée. Si je ne la connaissais pas aussi bien, je croirais qu'elle nous couve une dépression.
Un soupir à fendre l'âme me provient en partance de celle en face de moi. On dit souvent cœur qui soupire n'a pas ce qu'il désire. MERLIN ! Serait- ce cela ? Est-ce que Hermione serait amoureuse ? Ça pourrait expliquer bien des choses, notamment le fait qu'elle soit continuellement dans la lune, chose qui ne lui arrivait jamais auparavant. De qui ? Je le connais ? Ron peut-être ? Ça expliquerait qu'elle soit ainsi, puisque Ron multiplie les conquêtes ces jours-ci. Serait-elle jalouse ? Aurait-elle des sentiments autres qu'amicaux pour le rouquin ? Alors pourquoi l'avoir rejeté l'an dernier alors que ce dernier lui avait avoué ses sentiments pour elle ? Elle avait été très diplomate et gentille, avait pris le temps de bien faire comprendre à ce pauvre Ron que ses sentiments étaient unilatéraux.
Non, cela ne peut être Ron. Qui d'autre ? J'ai jamais remarqué que Hermione s'intéressait à autre chose qu'à l'apprentissage et aux causes sociales. Je devrais peut-être lui parler, tenter de la faire verbaliser sur ce qui la hante. Après tout, combien de fois l'a-t-elle fait avec moi dans le passé ? Cela m'avait étonné aussi qu'elle ne se rende pas compte de mes questionnements. Ça s'explique puisqu'elle était elle-même plongée dans son propre esprit. Elle n'avait pas le temps de tenter de comprendre le mien. Maintenant que j'ai pratiquement accepté ma situation, je pourrais m'attarder à celle de mon amie. N'est-ce pas l'un des devoir de l'amitié de venir en aide à ceux qui nous sont chers ?
Je referme bruyamment mon livre et attire ainsi son attention. Nos regards se croisent et elle comprend où je veux en venir. Au diable la métamorphose, mon amie à besoin de moi. Je la traîne pratiquement hors de la salle commune et l'amène vers la pièce que nous occupons de plus en plus souvent moi et Ginny. Là elle se sentira peut-être plus à l'aise pour s'ouvrir, tout comme je l'ai fait avec Ginny. Le problème est que la rouquine m'a plutôt deviné alors que moi je n'ai aucune idée de ce qui tourmente Hermione. J'aviserai le moment venu, pour l'instant, tâchons de mettre à l'aise mon amie. Vas-y Hermi, parle-moi, dis-moi ce qui te tracasse et ne me répond pas que ce sont tes ASPICs à venir qui te mettent dans cet état, je ne te croirais pas. Je suis là ne l'oublie pas.
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Elle est vraiment rusée la Patil. Elle a vite compris que je cherchais à la rencontrer seule dans un endroit discret. Je n'ai même pas eu besoin de l'approcher de trop près. Elle m'a vu au détour d'un couloir, puis l'observant dans la grande salle et encore à la bibliothèque et elle a saisi. Elle a griffonné quelques mots sur un morceau de parchemin qu'elle a laissé tomber près de moi en sortant. « Vestiaire de Quidditch de Serdaigle dans quinze minutes ». Cette fille était maligne, si ce n'était pas cette manie de passer tout son temps libre à étudier ou pratiquer ses leçons et de ne s'en servir qu'à bon escient, elle aurait eu sa place chez nous.
Lorsque j'arrive, elle est déjà là et me sourit en me voyant entrer discrètement, il ne faut pas que je sois remarqué, on aurait trouvé ça louche que moi, le préfet en chef de Serpentard retrouve la préfète en chef de Serdaigle dans un endroit loin des regards. On est seul et c'est tant mieux. D'où nous vient cette familiarité qui en surprendrait plus d'un ? Nous, nous sommes toujours plutôt bien entendus mais on resterait surpris si on nous voyait nous étreindre amicalement ainsi.
Nous nous asseyons et gardons le silence. Puis elle me pousse de son épaule, geste amical qui pousse à la confidence qui me fait sourire. Elle n'est pas dupe et a bien saisi que quelque chose me tourmente. Mais elle sait également que je ne suis pas du style à épancher mon âme. Que m'ouvrir est difficile et elle me respecte, elle est patiente et m'encourage gentiment du regard.
Je me lance finalement, après avoir bien sûr pris la précaution de la menacer de mort si jamais elle allait ouvrir sa trappe à quelqu'un. Cette menace ne l'effraye pas le moins du monde, elle se contente de sourire et de mettre une main sur son cœur, me signifiant par ce geste qu'elle se croyait digne de confiance. Je le crois aussi, sinon je ne serais pas ici. Lentement et avec précaution au départ, je lui expose une partie de mon problème, gardant bien pour moi certains détails qui me troublent encore trop pour lui en parler. Elle m'écoute sans dire un mot, hochant la tête par moment et toujours en me fixant droit dans les yeux.
Lorsque je finis d'exposer en gros mes questionnements, elle me prend la main et la garde dans les siennes. Je la dévisage un moment sans comprendre. Puis elle relève le visage vers moi et plante son regard dans le mien. On reste ainsi un moment. Nous n'avons pas besoin de mots, ils seraient vains de toute façon. Après un moment, la réalité me frappe de plein fouet. Elle me force à regarder la vérité en face. Ce que j'y vois ne plait pas à mon orgueil et à ma fierté de Malfoy. Cependant, à quelque part dans le fond de mon être, mon subconscient crie victoire. Maintenant que l'idée c'est frayé un chemin jusqu'à ma conscience, je dois faire avec.
Je me sens soudain très faible et misérable. Padma doit le ressentir car elle m'approche d'elle en me force à déposer ma tête sur son épaule. Et là sans même que j'en ai le contrôle, je me mets à pleurer comme je n'avais pas fait depuis des années maintenant. Je sanglote, mes épaules se soulèvent et retombent au rythme de mes larmes qui coulent sur mes joues en torrent. Je la sens qui me caresse tendrement la tête et elle me chuchote à l'oreille des mots de consolation mais je ne peux arrêter de pleurer. C'est plus fort que moi. J'ai des années d'humanité refoulée à retrouver et mes larmes semblent être les vaisseaux qui ramènent à moi toute une gamme de sentiments que j'ai trop longtemps ignorés.
Lorsque mes larmes et mes sanglots s'évaporent, elle est toujours près de moi. Elle me tient toujours près d'elle et dans son regard je lis quelque chose qui me fait chaud au cœur : Je suis là ne l'oublie pas.
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Cette discussion d'abord forcée avec Harry m'a fait beaucoup de bien en ligne de compte. Ma mère m'avait pourtant conseillé d'en parler avec un ami. J'avais d'abord ciblé Ginny mais Harry c'est avéré finalement être la personne toute indiquée. J'étais tellement obnubilée par mes propres problèmes que je n'avais pas même remarqué que mon ami souffrait en silence également. Graduellement, nous nous sommes ouverts l'un à l'autre, dévoilant ce qui nous tourmentait pour s'apercevoir qu'en bout de ligne on vivait pratiquement le même genre de situation, à quelques différences près.
Tout comme lui, j'ai décidé d'accepter. Accepter que la personne que j'aime ne partage pas mes sentiments. Cependant, je ne renierai plus mes sentiments à son égard. Je tâcherai de la contrôler en sa présence pour ne nuire à personne mais je renonce à les supprimer de mon être. Selon ma mère, si je dois réellement cesser d'éprouver ces sentiments, ils choisiront eux même le moment pour quitter ma conscience. Je ne peux vaincre ce que mon cœur désire, je dois accepter ce qui est et faire avec.
Pour tout dire, ma mère m'a d'abord conseillé d'aller tout dévoiler à l'objet de ma tendresse. Mais c'était et c'est toujours hors de question. J'ai tout de même ma dignité. Je sais que son cœur appartient à quelqu'un d'autre que moi alors pourquoi aller me ridiculiser en lui ouvrant mon âme quand je sais que ce n'est pas réciproque. Harry aussi m'a conseillé d'aller tout avouer mais lorsque je lui ai demandé s'il trouverait la force lui-même de faire pareil en une telle situation il m'a avoué être tout comme moi un piètre Griffondor.
Pour l'heure, je suis assise à ma place habituelle à la bibliothèque, un coin reculé où l'autre table la plus près est à plusieurs mètres et elles sont séparées par trois rayons de livres traitant d'Histoire de la Magie. Cet endroit à l'avantage de ne pouvoir accueillir que deux personnes, ce qui est intime et parfait pour la concentration. Une large fenêtre se trouve juste à ma droite et je sens à travers elle les doux rayons du soleil de ce début de printemps.
Je suis bien et relativement concentrée sur mon travail, ce qui est une amélioration non-négligeable vu mes ratées des dernières semaines. J'ai le nez dans mon livre de Runes et je prends des notes de temps à autre. Alors que je cherche une référence dans un autre bouquin, une ombre passe devant moi mais je n'y prête pas attention, je dois terminer ceci. L'ombre se profile maintenant sur la page de mon livre devant moi. Je relève la tête lentement, prête à jeter un regard noir à la personne qui ose venir me déranger dans un instant pareil. Mais lorsque je croise son regard mon cœur cesse de battre. En fait, je ne sais plus s'il a vraiment cessé de battre ou s'il bat si vite que j'en ai plus conscience ?
Ses yeux sont plantés directement dans les miens et je ne peux détourner le regard. Le temps passe mais je n'en ai pas conscience, tout c'est figé autour de moi, autour de nous. Puis je reprends mes sens et baisse vivement la tête, les joues roses et le cœur battant une symphonie des plus rythmées. La chaise devant moi se déplace et je sens plus que je ne vois l'objet de mon désir prendre place. Une main me relève le menton doucement et me trouble profondément. Puis un pouce humide trace une ligne sur ma joue gauche. Je n'ose regarder dans sa direction, gardant obstinément les yeux baissés.
Quoi ? La voix qui hante mes pensées me parle. Que dit-elle ? Une trace d'encre ? Ah, ok. J'avais une trace d'encre sur la joue et cette âme charitable s'est empressée de me l'enlever. D'accord, il ne s'agissait que d'un geste anodin. Qu'est-ce que j'avais été penser moi ? Arrête de me regarder travailler, je n'arrive pas à même simplement tracer une rune correctement. Mais qu'est-ce que tu me veux ? Fiche-moi la paix. Ne vois- tu pas que tu me troubles ? Fais-tu exprès ? Laisse-moi seule. Laisse moi t'imaginer plutôt que t'observer, c'est moins troublant. Oh ! Je t'en prie, laisse-moi.
QUOI ? Oh non ! Qu'est-ce que j'ai fais ? J'ai vraiment dit cette dernière phrase à voix haute ? Non mais quelle imbécile je fais ! Non, non, ne part pas, reste, je m'excuse, je me parlais tout simplement à moi... Reste, je suis tellement désolée. Ouf ! C'est bien rattrapé. Maintenant je suis toute rouge de gêne et ne sais plus à quel saint me vouer pour retrouver un peu de ma dignité. Toi tu sembles trouver la situation très amusante. D'accord, je te l'accorde, c'est cocasse. Tu vois, j'en ris même avec toi maintenant. Si on vaut pas une risée, on ne vaut pas cher me disait souvent ma mère. Ah oui !. Ta mère te disait ça toi aussi ? Bien, je dois valoir cher aujourd'hui. J'aime ton rire, il sonne comme une douce musique à mes oreilles. Tu devrais rire plus souvent. Regardez donc qui parle. Hermione Granger la reine du sérieux.
C'est bon, t'a gagné, je laisse de côté mes études et j'entame une discussion avec toi tout en tentant de me retenir d'embrasser sauvagement ses lèvres qui m'interpellent. Quoi ? Tu trouves que j'ai changé ? Comment cela ? En quoi ? Seigneur faites que rien n'est transpercé à ce point... Mais non je ne tente pas de d'exclure ou te tasser de ma vie mais si tu savais à quel point c'est une torture d'être près de toi sans pouvoir te toucher ou encore humer ton parfum qui m'enivre.
Tu te proposes pour m'écouter si le cœur m'en dit ? En bien je risque de te décevoir, mes pensées sont loin d'être celles que tu t'imagines sûrement. Pourquoi me regardes-tu ainsi ? L'air de dire : Je suis là, ne l'oublie pas ?
