DISCLAIMER : rien n'est à moi (ça ne change pas), sauf Tess et quelques autres.
Aux reviewers : Merci beaucoup ! ! !
Sailor Digitale : Harry/Hermione ? Non, ce n'est pas au programme pour l'instant ( mais ça peut toujours changer …). Par contre, j'ai une autre histoire de cœur de prévue…
Marie, 4rine, Marie-Jo, Tobby et Eleawin : Merci à vous tous, vous êtes trop gentil, j'espère que la suite vous plaira aussi.
Lisia : Merci beaucoup, beaucoup ! Et excuse-moi pour le retard ! (semaine d'éxams …)
5) Par le sang et par le sable
" Mais qu'est ce que nous avons là ? "
La voix glaciale, le ton méprisant et l'air hautain, Harry l'aurait reconnu n'importe où, même dans le Poudlard express en 1981.
Malefoy, Lucius Malefoy.
Il contourna Lupin et vint s'asseoir en face de lui, juste à côté de Harry. Lupin lui lança un regard mauvais, et Hermione, qui venait de se réveiller, recula contre la fenêtre. Malefoy les dévisagea l'un après l'autre de ses yeux froids, il s'arrêta finalement sur Lupin.
" Qu'est ce que vous allez faire à Poudlard, Lupin ? j'ignorais que Dumbledore recevait des loups garous en semaine ! "
Harry se demanda comment il pouvait être au courant de cela.
" On ne voit pas beaucoup de mangemorts dans son bureau non plus ", siffla Lupin
" Mangemort ? Le vilain mot que voilà. Vous ne savez donc pas qu'on n'en parle plus, depuis quelques temps ? Allons, Lupin, vous devriez être au courant, vous ne passez tout de même pas toutes vos nuits à hurler dans une cage ! "
Contre sa vitre, Harry crispa les poings il vit Hermione blêmir. Lupin se leva.
" Qu'est ce que vous croyez, Malefoy ? Que vous allez vous en tirer comme ça ? Tout le monde sait très bien ce que vous avez fait ! Croupton ne laissera jamais… "
" Voyons, voyons ", coupa Malefoy d'un ton badin, " j'ai bien peur que ce vieux Barty ne soit hors course. Le pauvre, une telle disgrâce ! Le poste de ministre a bien été proposé à Dumbledore, mais notre grand directeur a refusé. C'est Fudge qui part favori, du coup, et… J'ai discuté avec lui. "
" Jamais personne ne pourras croire à un seul de vos mensonges ! "
" Vraiment, hum ? Mais de quels mensonges parlez vous Lupin ? L'Imperium m'a fait faire des choses terribles, il est vrai, mais je n'en suis pas responsable. Malgré cela, j'ai fait une importante donation à l'hôpital de Sainte Mangouste, c'est vous dire ma bonne foi ! "
" Vous savez qu'il est possible d'y résister ? ", intervint Harry, Lupin semblait sur le point d'exploser, tout plutôt qu'une bagarre dans le train. Surpris, Malefoy se tourna vers lui.
" Qu'est ce que vous dites ? Et puis qui êtes vous ? ", il le regardait comme s'il avait été un insecte particulièrement répugnant qu'il aurait pu écraser d'un simple coup de talon.
" Je dis qu'il est possible de résister à l'Imperium. Vous devriez peut être vous entraîner, ce serait dommage qu'on abuse de nouveau de votre… Fragilité d'esprit, si certains événements se reproduisaient… "
" Qui que vous soyez ", Malefoy avait perdu ses airs tranquilles, Harry soutint son regard, " Vous devriez surveiller vos paroles. ", il approcha ses doigts blancs du visage de Harry, de son ongle, il suivit le contour de sa joue. " Vous croyez peut être tout danger écarté, ", sa voix n'était plus qu'un murmure, Harry sentit une goutte de sang perler sur sa pommette, " mais les apparences sont parfois trompeuses, ne l'oubliez pas. "
Lupin était retombé sur son siège, Hermione ne souffla mot, Harry non plus. Malfoy se leva, il avait retrouvé son petit sourire supérieur.
" Bon voyage, j'imagine qu'on se reverra. "
Son regard s'attarda sur Harry alors qu'il prononçait ces derniers mots.
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Il était à peine six heures et demi du soir, pourtant, la nuit était déjà là. C'était peut être normal en novembre, mais le soir tombait toujours plus vite par ici. La corruption dans le cœur des hommes appelait l'obscurité ici, le monde aimait la nuit, il tournait pour elle.
Le pavé était jonché de papiers gras, l'air était épais, lourd, une vague odeur d'alcool flottait dans la ruelle. Une femme avançait, sans s'occuper des flaques sombres. Avec ses longs cheveux noirs et son regard d'un gris d'acier, elle semblait venir d'ailleurs, d'un autre univers. Elle n'avait pas sa place au milieu des ivrognes et des prostituées, mais ne s'en souciait pas. Elle était au dessus de ce monde, rien ici ne pouvait la souiller, rien ici ne pouvait l'atteindre, sa tâche la rendait pure.
Elle s'arrêta devant un pub miteux. Le nom était illisible sur la vieille plaque en bois qui ne tenait plus que grâce à un unique clou. De l'intérieur lui parvenait des rire éraillés et des chants sans queue ni tête. Le dégoût souleva son cœur quand elle poussa la porte. Les hommes sifflèrent à son entrée, et les serveuses, outrageusement maquillées, lui lancèrent des regards hostiles. Elle ignora les uns comme les autres et se dirigea tout droit vers un recoin sombre, au fond du bar. Il était là, elle le savait.
C'était un homme d'un âge difficile à déterminer, une barbe sombre mangeait son visage et ses cheveux étaient crasseux. Il avait l'air hanté de ceux qui boivent pour oublier, qui emportent leurs démons où qu'ils aillent, comme des chiens un peu trop fidèles. Il ne sursauta pas quand elle s'assit en face de lui, des yeux vides la fixèrent, silencieux. Il eut un léger frisson quant elle se pencha, elle avait souvent cet effet sur les gens son sang leur semblait si froid.
" Est ce que le nom d'Avery vous dit quelque chose ? "
L'homme eut un rire sans joie, presque douloureux.
" Alors ça y est, ils m'ont retrouvé ? Ils vous envoient pour me tuer, n'est ce pas ? ", il n'y avait aucune crainte dans sa voix, il n'y avait plus rien. " Je pensait qu'ils seraient plus rapide. Les derniers événements ont du les perturber un peu. ", encore ce rire désabusé, " Mais ça y est, maintenant, on vient tuer le renégat, celui qui a tourné le dos au seigneur des ténèbres. Eh bien allez y ! Qu'est ce que vous attendez ? Faites taire ces voix, Faites disparaître ces visages ! "
Il souhaite la mort, réalisa t-elle, Dieu, que les hommes peuvent être faibles, incapables de regarder leur erreurs en face.
" Avery vous attend dans la ruelle. "
" Hein ? "
" Il est devant la porte de ce pub, prêt à vous lancer le sortilège fatal. Vous pouvez rester ici aussi longtemps que vous voudrez, il est patient, il vous attendra. Dans quelques heures, au plus, vous serez mort. "
" Pourquoi vous me racontez ça ? Qui êtes vous ? "
" Je suis ici pour vous sauvez la vie, peu importe qui je suis, j'appartiens à le Lune bleue "
" Et pourquoi devrait on me sauver la vie ? "
Il commençait à l'agacer.
" Vous êtes une pièce du puzzle, vous ne devez pas mourir. Le monde a encore besoin de vous. Vous n'êtes qu'un détail, comme tous les autres, mais changez ce détail, et ce monde court à sa perte. "
Il haussa les épaules.
" Je ne suis pas sûr que le sort du monde m'importe, désormais. "
Non, mais pour qui se prenait-il ?
" Et moi, je ne crois pas que ce soit à vous d'en décider. Après ce que vous avez fait, vous n'avez pas le droit de juger le monde. Je vous offre une chance de rédemption, c'est plus que beaucoup n'auront jamais. "
" Merci, mais je ne vous ai rien demandé. Je veux juste qu'on me laisse finir mon verre tranquillement. "
Elle soupira et secoua la tête.
" Malheureusement pour vous, je ne crois pas que vous ayez le choix. "
Et, sur ce, elle posa ses mains sur celle de l'homme, et ils disparurent. Dans le pub, au milieux des cris et des rires, personne ne les avait remarqués.
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Il sembla à Harry que le train mettait des heures à ralentir, avant de s'arrêter, finalement. La porte
de leur wagon s'ouvrit, et ils descendirent. Comme ça, sans aucune cérémonie, pas de " j'espère que vous avez fait bon voyage ", pas de " bienvenue à Poudlard ", rien, juste le silence et la nuit pour accueil.
" Par ici ", murmura Lupin.
Ils le suivirent le long du chemin, Sirius toujours sous sa forme canine. Les arbres endormis murmuraient sur leur passage, la rumeur du vent agitant leurs feuilles. Il ne s'attendaient probablement pas à voir des visiteurs. Harry se demanda où était passé Malefoy, il ne l'avait pas vu, à sa sortie du train.
Il suivirent Lupin durant quelques minutes, puis, après un dernier virage, Harry vit apparaître Poudlard. Le majestueux château lui sembla un bloc de réalité dans ce monde incertain, il sentit son moral remonter en flèche Dumbledore saurait.
Lorsqu'ils entrèrent dans le château, personne ne les remarqua. Il régnait une atmosphère d'allégresse, on entendait rire et bavarder joyeusement dans la grande salle. Ils traversèrent les couloirs aussi discrètement qu'ils le purent. Personne ne fit attention à eux, de toutes façons, la bonne humeur ambiante n'incitait guère à la méfiance.
Harry jeta un regard à sa montre. Tout juste six heures. Le repas n'était probablement pas commencé, le directeur devait se trouver dans son bureau. Il fit signe aux autres de le suivre, et les mena jusqu'à la gargouille qui gardait l'entrée. Là, il s'arrêta, hésitant. On en revenait à ce mot de passe.
Il s'apprêtait à utiliser sa bonne vieille technique de piratage de gargouille, celle qui consistait à réciter tous les noms de friandises qu'il connaissait en espérant tomber sur le bon, mais Lupin prit la parole avant qu'il n'ait eu le temps de lancer le premier.
" - Espérance. "
Le mot résonna étrangement dans le couloir vide. Harry regarda Lupin, étonné. Espérance ? Alors les sorbets citrons et autres nids de cafards n'étaient qu'une coutume récente ?
Ce mot était le bon, la gargouille pivota, révélant l'escalier aux marches blanches.
Ce fut Lupin qui entra le premier. Dumbledore ne parut pas surpris de le voir en revanche, il regarda Harry, Hermione, le chien et la chouette d'un air curieux.
" Je vous en prie, asseyez vous. ", leur dit il avec un sourire.
Des chaises apparurent devant son bureau, quatre chaises.
" Quelque chose me dit que ce chien n'est pas ce qu'il semble être. ", ajouta il devant leur mines étonnées. Fumseck le phœnix laissa échapper une trille.
" C'est vrai ", répondit Lupin, " mais je pense que pour l'instant il vaut mieux qu'il reste comme ça. "
Dumbledore hocha simplement la tête.
" Alors, Rémus, de quoi voulez vous me parler ? "
" En fait professeur, ce n'est pas vraiment de moi qu'il s'agit. Je… Je vais laisser Harry vous expliquer, je crois que ce sera plus simple. "
" Harry dites vous ? "
Derrière les lunettes en demi-lune, Harry croisa un regard bleu étonné.
" C'est toi, Harry ? "
Harry eut un instant d'hésitation, puis haussa les épaules, autant en finir tout de suite. Le regard planté dans celui de son directeur, il releva les mèches de cheveux qui couvraient son front.
" Harry Potter ? Ca alors… "
C'était probablement la première fois qu'on prenait le vieux sorcier de court. La surprise passée, il eut un léger rire.
" A peine croyable. Comme quoi, rien n'est impossible, dès qu'il est question de magie. Ca explique certaines choses, d'ailleurs. "
Ils les dévisagea, tour à tour.
" Voulez vous m'expliquer ce qu'il se passe ? "
Ce fut Harry qui lui répondit.
" Le problème, c'est que vous seriez le seul à pouvoir répondre… "
En voyant l'expression de Dumbledore, Harry décida qu'il n'était définitivement pas doué pour les explications limpides et compréhensibles. Mal à l'aise, il se racla la gorge.
" En fait, j'ai remonté le temps de quatorze ans, après un sort que vous avez jeté et qui a visiblement mal tourné. Et, je ne sais pas pourquoi, il est arrivé la même chose à Hermione, mais sans sort. "
" De quel genre de sort s'agissait il ? "
" Un sortilège de localisation, quae… Quaesitum, je crois. Je ne sais pas si vous connaissez… Enfin, si vous connaissez aujourd'hui. "
" Si, je connais, il s'agit d'un sort qui permet de retrouver un objet. La personne qui est envoyée à la recherche de l'objet peut être transportée dans l'espace, voir dans le temps, a condition que ça ne dépasse pas quelques jours. Il se crée une boucle, de façon à ce que ce qu'elle modifie n'ait aucune influence sur l'avenir. Il faut aussi que la personne ait vu l'objet au moins une fois dans sa vie. "
" Vraiment ? Pourtant je ne me souviens pas l'avoir vu. "
" C'était peut être il y a longtemps… Pour toi. Tu l'as sûrement déjà vu, si je t'ai envoyé. Mais dis moi, de quoi s'agissait il ? "
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Comme ce château était grand. Comment faisaient les gens, ici, pour savoir où aller ? Tess s'était perdue. Bêtement. Elle avait pris un escalier, et l'escalier avait tout d'un coup décidé qu'il serait amusant de se déplacer pendant qu'elle se trouvait dessus visiblement, personne n'avait pensé à lui dire que ça ne se faisait pas. Résultat, Tess était perdue.
Elle hésita à redescendre, et si il recommençait ? Elle décida de suivre le couloir. C'était étrange, cette partie du château semblait différente du reste. Elle estima être au troisième étage, les fenêtres étaient sales, et on ne pouvait rien voir de ce qu'il y avait dehors.
Elle arriva dans une petite pièce ronde. Des couloirs sombres partaient dans toutes les directions, et aucun ne lui semblait familier, pourtant elle avait étudié les lieux avec Rayanne avant de venir. Elle finit par en choisir un au hasard.
Il lui sembla interminable. Les gens de ce château ne devaient pas beaucoup venir par ici, tout était poussiéreux, et il y avait plein de toiles d'araignées. Une autre pièce encore des couloirs. Elle eut un soupir exaspéré, allait elle passé la nuit à tourner en rond dans ce château ?
" Ha, enfin, vous voilà ! Je commençais à croire que vous aviez raté votre coup ! "
Tess sursauta. Il y avait quelqu'un. La voix semblait venir du couloir de droite. Silencieuse comme un chat, elle glissa long du mur. De la lumière, un peu plus loin… La voix venait de là, elle en était sûre. Retenant sa respiration, elle s'approcha encore. La porte était entrouverte.
" Raté mon coup ? Non, mais pour qui me prends tu ? "
La voix était froide et hautaine. Tess n'aimait pas du tout cette voix. Blottie contre le mur, elle coula un regard dans la pièce.
Il y avait deux hommes, l'un d'eux était parfaitement inconnu, il avait de longs cheveux gris, retenus par une queue de cheval, et des yeux très noirs. Il avait aussi une drôle de marque, une cicatrice qui lui barrait la lèvre supérieure. L'autre… Tess sentit son estomac se nouer quand elle découvrit son visage, l'autre était l'homme blond qui était entré dans la pièce de la prêtresse par le battant couvert de runes, la veille.
" J'ai ce qu'il nous faut. "
Il sortit de sa cape une petite fiole de verre. Dans cette fiole, il y avait quelque chose de rouge. Tess frémit…Du sang ? Méfies toi de tout ce qui peut sembler anormal, avait recommandé Rayanne. Est ce qu'un échange de flacon contenant du sang dans une cellule sombre au beau milieu d'un labyrinthe de couloirs pouvait être considéré comme quelque chose d'anormal ? Sûrement, décida t'elle.
" Bien joué… ", murmura l'homme à la queue de cheval.
" Ce n'était pas difficile ", répondit l'homme blond, " Ils étaient dans le Poudlard Express, lui et le loup garou, cet après-midi. Ce stupide gamin ne se doute absolument de rien, je peux te l'assurer. "
" Tant mieux. ", répliqua l'autre, " Moins il est sait, et mieux ce sera. Même si nous aurons sûrement besoin de lui, un moment ou l'autre… "
Mais de qui parlaient ils ? Tess s'efforça de graver chaque mot dans sa mémoire, plus tard, ce serait peut être très important.
" Rassemble tout le monde, soyez tous là bas à l'heure prévue. Je te jures que si un seul détail ne se passe pas comme prévu, ces crétins auront de mes nouvelles. ", c'était encore l'homme blond.
Tess se ratatina un peu plus contre le mur, essayant de reculer pour avoir une meilleure vue des deux hommes. Son coude heurta une pierre instable qui dépassait du mur, un morceau de brique rebondit sur le sol.
" Qu'est ce que c'est que ça ? "
Terrifiée, elle releva la tête et croisa le regard sombre de l'homme à la queue de cheval. L'espace d'une seconde, aucun d'eux ne bougea, puis l'homme blond poussa une exclamation et Tess, comme électrisée, s'enfuit à toutes jambes.
" Mais rattrape moi cette gamine, bon sang ! "
Des pas, derrière elle… Elle accéléra encore son allure, empruntant les couloirs au hasard. Sans trop savoir comment, elle retrouva la petite salle ronde, puis l'escalier. Elle dévala les marches aussi vite qu'elle le put. Derrière elle, l'homme se rapprochait. Arrivée en bas, elle tourna à droite, et continua à courir, changeant de direction le plus souvent possible. L'homme était toujours sur ses talons, ses poumons devenaient douloureux, elle courrait toujours.
Elle bifurqua une nouvelle fois sur la droite. Brusquement, tout devint sombre. Elle avait percuté quelque chose de mou, qui fit un drôle de bruit, une sorte de gargouillis. Etourdie, Tess retomba en arrière.
Quand sa vision s'éclaircit, elle se retourna vivement pour regarder derrière elle. Personne. Stupéfaite, elle fixa le couloir vide, l'homme avait disparut. Partagée entre le soulagement et la crainte, elle se redressa lentement. C'est alors que deux mains se posèrent sur ses épaules.
Prise de panique, elle se retourna pour faire face à son assaillant. Mais elle ne s'attendait pas du tout à ce qu'elle découvrit. Elle réalisa alors que ce qu'elle avait percuté était vivant. Devant elle se tenait une petite femme rondelette, qui la regardait d'un air curieux.
" Mais qui êtes vous et qu'est ce que vous faites ici ? "
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" Il s'agit d'un médaillon ", répondit Harry, " Un médaillon qui aurait été touché par une ancienne magie, très puissante. "
Dumbledore plissa le front.
" Ca ne me dit rien… Est ce que je t'ai donné plus de… Détails ? "
" Il y a une prophétie qui en parle. C'est un médaillon en argent, il représenterait une force positive, il en existe un autre, qui serait la force opposée, le deuxième appartiendrait à une sorte d'ordre, ou quelque chose comme ça. D'après vous, enfin pas vraiment vous, mais le… Enfin bref, les deux médaillons se compensent, l'un détruit la vie et l'autre la ranime l'un est le bien, et l'autre le mal… "
" Ceci est très intéressant … "
" De quel ordre est ce que tu parles ? ", lui demanda Hermione.
" Je ne sais plus très bien, une histoire de lune bleue, je crois … "
" Ah, ça je connais ", fit Dumbledore, " Il s'agit du culte de la Lune Bleue. Une sorte de communauté très peu connue, avec une grande prêtresse à sa tête. D'après certaines sources, ce seraient elles qui auraient permis la montée de Voldemort au pouvoir. "
" Et qu'est ce qu'ils… vénèrent ? ", dit Hermione.
" Et bien, c'est très secret. D'après eux, une nuit tous les cent onze ans, il y a ce qu'ils appellent la Lune Bleue, il se produit quelque chose, j'ignore de quoi il s'agit, qui amplifie énormément l'Ancienne Magie. "
" L'Ancienne Magie ? "
" La magie des Runes. "
" J'imagine qu'il ne vaut mieux pas qu'elles récupèrent ce fameux médaillon, alors… ", marmonna Lupin.
" C'est peut être pour ça que Harry est revenu à cette époque, pour le retrouver avant elles… ", avança Hermione.
" Peut être ", répondit Dumbledore, " En tous cas, si je ne t'ai rien dit, c'est que j'ai probablement une raison… Il faudrait essayer d'en savoir un peu plus sur ces médaillons… ", ajouta t-il pensivement, " malheureusement, la situation politique actuelle ne se prête guerre à ce genre de recherches, mais je pense que certains de mes très vieux amis pourraient peut être nous renseigner. "
" Vous pensez à Nicolas Flamel ? ", s'enquit Harry.
Il croisa le regard perçant du vieux sorcier.
" Ah, tu connais Nicolas, hein ? Tu m'a l'air d'être un garçon assez peu ordinaire, Harry. "
Hermione étouffa une exclamation, Dumbledore lui jeta un regard amusé.
" Effectivement ", répondit il, " Je songe à Nicolas. Bon, si nous passions à l'autre raison de votre visite ? "
Dumbledore sourit devant leurs regards perplexes, et désigna le gros chien noir d'un mouvement de tête. Lupin parut brusquement mal à l'aise.
" Je… En fait, il s'agit de… "
Mais Sirius lui même coupa court à l'explication laborieuse qui s'annonçait. Juste devant le bureau de Dumbledore, le chien redevint un homme.
Dumbledore hocha lentement la tête, le regard pétillant.
" Sirius Black… Ainsi c'est vous. Savez vous que vous manquez beaucoup à monsieur Croupton ? "
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Tess était assise sur un lit, et à côté d'elle, il y avait un autre lit en fait, il devait bien y avoir une douzaine de lits dans la pièce. La petite femme qui l'avait amenée jusqu'ici se trouvait dans la pièce voisine, Tess l'entendait farfouiller dans des placards. Elle revint bientôt avec à la main un verre remplit d'un liquide blanc.
" Buvez ceci. ", ordonna t-elle à Tess.
" Qu'est ce que c'est ? "
" Du lait. ", répondit elle d'un air un peu agacé.
" Je n'ai pas besoin de lait. ", répliqua Tess.
Elle était reconnaissante à cette femme d'avoir fait fuir l'homme qui la poursuivait, mais elle n'aimait pas du tout le ton impérieux.
" Tous les enfants ont besoin de lait ! Buvez, et arrêtez donc de faire des histoires ! "
Tess prit docilement le verre.
" Voilà, c'est parfait. Maintenant, dites moi ce que vous faites ici. "
Tess soupira intérieurement. Ce n'était du tout ce qui était prévu. Ce n'était pas du tout le bon moment pour révéler sa présence, et cette femme n'était pas la bonne personne. Mais avait elle le choix ? Calmement, elle raconta la petite histoire inventée par Rayanne.
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Sirius regarda le directeur d'un air stupéfait.
" Mais, professeur, vous ne croyez pas… "
" J'imagine qu'il y a une explication quelconque, sinon vous ne seriez pas ici en compagnie de Rémus et de Harry. "
Sirius hocha lentement la tête.
" Permettez moi, une fois de plus, de vous demander des explications… "
Mais Sirius était bien incapable de raconter toute l'histoire, encore. Ne sachant que dire, il se laissa tomber sur la quatrième chaise et se tourna vers Lupin. Comprenant visiblement la détresse de son ami, ce dernier pris la parole. En silence, Sirius l'écouta résumer les derniers événements, James et Lily, Peter, Askaban, la forêt, le train…
Dumbledore lui aussi écouta sans mot dire pendant de longues minutes. Il posa quelques questions lorsque Rémus eut terminé, puis en arriva au point qui lui semblait le plus important.
" Pourquoi l'avoir fait évader, Harry ? "
La question étonna Sirius. Il se serait attendu à " comment ? ", plutôt qu'à " pourquoi ? ", comment avait il réussi à entrer dans ce fichu manoir ?
Harry se racla la gorge. Sirius se tourna vers lui. Cette question-là avait peut être aussi un intérêt, finalement.
" En fait, c'est assez difficile à expliquer. C'est à cause de quelque chose que vous m'avez dit. Vous m'avez dit que j'aurais besoin de l'aide Sirius e de Lupin, quoi qu'il arrive, j'ignore pourquoi. Vous avez vraiment insisté là-dessus, sur le coup je n'ai pas vraiment compris, mais j'imagine que vous envisagiez quelque chose de ce genre. ", il le regarda d'un air vaguement accusateur, " Vous auriez quand même pu me prévenir ! ", ajouta t-il.
Dumbledore sourit, amusé.
" Toutes mes excuses, mon garçon. "
" Mais ", objecta Lupin, " mais tu as dit toi même que tu ne devais pas changer le passé, si tu a fait ça, tu aurais très bien pu… ", il n'acheva pas.
" L'empêcher de les tuer ? ", la mâchoire de Harry se crispa, " Ce n'est pas l'envie qui m'en a manqué. Mais je… Je suis, et vous aussi, d'ailleurs, dans une boucle de temps, c'est à dire que rien de ce qui se passe maintenant n'a d'influence sur l'avenir, sauf… "
" La vie et la mort ", acheva Dumbledore.
Harry hocha la tête.
" Si quelqu'un qui n'était pas sensé mourir meurt, il mourra aussi dans le temps réel, et si quelqu'un survit alors qu'il ne devait pas… Si Voldemort n'avait pas… Enfin, il n'y aurait pas eut… "
Il désigna son front d'un geste maladroit.
" Voldemort aurait survécut et sans tué énormément de gens entre aujourd'hui et l'époque de Harry. ", acheva Dumbledore.
Rémus resta silencieux, regrettant d'avoir posé la question. Pendant un moment, aucun d'eux ne parla. Fumseck, qui était venu se percher sur le bureau de Dumbledore, les dévisagea l'un après l'autre d'un air tranquille.
" Heu… ", risqua Hermione, " On fait quoi, maintenant ? "
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" … Et alors que le jour descendait lentement derrière les collines et que les dernières licornes s'endormaient enfin, il rassembla ses affaires et partit, sans réveiller ses frères. Il savait ce qu'il avait à faire et il savait que, pour le faire, il devrait être seul. Alors, il partit. Seul dans la nuit qui s'épaississait, il regagna la forêt et prit la direction du nord. ", Elle referma le livre le plus doucement possible, " Et voilà ", murmura t-elle, " c'est fini pour ce soir. "
La jeune femme eut un sourire alors qu'une douzaine de petite voix protestèrent. " On veut la suite ! ", " Oh, Rayanne, s'il te plaît… ", " Juste une page, et après on dort, promis ! "
Intraitable, elle secoua la tête.
" La suite est pour demain, si vous êtes sages. Bonne nuit", ajouta t-elle pour couper court aux supplications. Elle embrassa chacune des fillettes, les reconduisit une par une aux petites pièces qui contenaient leur lit, et adressa un dernier regard inquiet au treizième lit, vide. Elle sourit encore à ses petites protégées, puis referma la grande porte.
Elle regagna ensuite sa propre chambre, et , avec un soupir, se laissa tomber sur son lit. Elle était inquiète, il était neuf heures et demi passées, et Tessaïan ne l'avait pas encore contactée.
Elle était contre l'idée d'utiliser des fillettes tout juste disciples pour des missions aussi dangereuses, mais elle était d'un grade trop peu important pour que son opinion ait une quelconque valeur. Et, quand bien même elle aurait été mage, elle doutait qu'on eut reçu ce genre d'idée. Les hauts conseillers étaient unanimes, les enfants de la communauté possédaient certains pouvoir qui avaient disparu chez leur aînés. Les disciples étaient très utiles dans les missions de repérage, c'est pourquoi on s'en servait beaucoup, surtout les filles, les garçons étant trop peu nombreux pour qu'on prenne le risque de les perdre. C'est pourquoi, en tant que gardienne, Rayanne devait se contenter de les préparer au mieux.
Un son léger, cristallin, un peu semblable à la voix de la prêtresse, rompit le silence. Un son qui provenait d'une grosse boule dorée, posée sur le bureau.
" Tess ! " s'exclama Rayanne en se relevant d'un bon.
Le message était bien de la jeune disciple. Rayanne sentit le soulagement l'envahir, alors qu'elle commençait à déchiffrer l'écriture encore malhabile de la fillette.
" Chère Rayanne,
Désolée si tu étais inquiète, je n'ai pas pu écrire plus tôt. Ma présence a été dévoilée, mais ils n'ont aucune idée de qui je suis. Je pense bientôt entrer en contact avec ceux que la prêtresse m'a chargée de surveiller. Mais j'ai vu quelque chose : tout à l'heure, j'ai surprit deux hommes, dans une salle du château, et l'un d'eux à donné à l'autre un flacon contenant du sang. Ils ont aussi parler d'une sorte de réunion, et puis d'un garçon et d'un loup garou. Il y a aussi autre chose j'avais déjà vu l'un de ces hommes, le blond, celui qui a donné le sang à l'autre, il était entré dans la pièce de la prêtresse pendant ma convocation. Crois tu qu'il s'agisse d'un mage ? Il a peut être été envoyé pour me surveiller. Il faut que j'arrête d'écrire, on pourrait me voir. Tu aura bientôt de mes nouvelles.
Avec toute mon affection.
Tessaïan, septième disciple du mille cinq cent quinzième solstice. "
Un mage envoyé derrière une disciple ? Ce n'était pas dans les pratiques habituelles, d'ailleurs, si une telle chose était faite, Rayanne aurait du en être avertie, étant la gardienne de Tessaïan. Elle décida d'aller voir par elle même ce qu'il en était.
Se faisant la plus discrète possible, elle gagna rapidement l'aile ouest. De là, elle emprunta l'unique escalier qui rejoignait les salles souterraines, les lieux réservés aux mages. Elle savait parfaitement où elle allait. Elle s'arrêta devant la neuvième porte et frappa d'un geste décidé. Les coups lui parurent faire un vacarme incroyable contre le métal. Personne répondit.
Etonnée, elle frappa encore.
" Grynn ? "
Pas un bruit, pourtant, il était toujours là, à cette à cette heure-ci. Elle tenta les portes voisines, et, là aussi pas de réponse. Déçue et vaguement inquiète, elle s'apprêtait à rebrousser chemin lorsque quelque chose la retint.
C'était comme un puissant murmure, comme si des dizaines de personnes avaient marmonné ensemble la même incantation. L'étrange rumeur semblait venir du fond du couloir, de la salle de prière. Elle s'approcha, hésitant, peut être étaient ils tous là bas ?
Lorsqu'elle regarda dans la salle, elle fut surprise. Les gens rassemblés ici étaient nettement moins nombreux qu'elle ne l'avait supposé. Il n'y avait que sept personnes, portant des capes noires et, pour six d'entre elles des cagoules. La septième personne se tenait devant un grand feu, c'était un homme. Elle pouvait voir distinctement son visage, éclairé par le flammes, une cicatrice lui barrait la lèvre, ses cheveux gris étaient ramenés en une queue de cheval. Il tenait à la main une chaîne, au bout de laquelle pendait un gros médaillon, assez laid, d'un noir mat. Malgré la faiblesse de ses pouvoirs, Rayanne sentit la puissance que émanait de l'objet.
" C'est l'heure ", dit l'homme.
Les autre hochèrent la tête et se rapprochèrent du feu. Ils semblaient hésitants, mais c'était difficile à dire sans voir leurs visages.
L'homme ouvrit le médaillon et en vida le contenu dans les flammes du sable. L'espace d'une minute, le feu devint noir. Il sortit ensuite une petite fiole et la vida à son tour. Rayanne vit couler un liquide rouge sombre.
Et l'homme entonna d'une voix grave :
A travers le temps et l'espace,
Toi qui es tombé et qui renaîtra,
A l'aube d'un ère nouvelle,
Je T'appelle,
Par le sang qui T'a détruit,
Par le sable de pouvoir,
Les ténèbres clament Ton nom,
Je T'appelle.
Et brusquement, un long hurlement retentit. L'homme leva les mains vers le plafond, et les flammes grandirent d'un seul coup, atteignant presque la voûte, trois mètres au dessus de la tête de Rayanne. Le cri redoubla d'ardeur, et d'autre le rejoignirent. Enfin, alors que les flammes semblaient sur le point de consumer l'homme, elle disparurent brusquement.
Tout se tut. Il ne resta plus sur le sol qu'une forme sombre. Les autres reculèrent, comme effrayés, s'agissait il de… Quelqu'un ? Elle ne voyait plus rien, le feu éteint. La chose bougea lentement, Rayanne sentit un sursaut de panique lui déchirer le ventre. Cette chose était mauvaise, il ne fallait pas qu'elle vive.
La forme releva la tête. Des yeux rouges semblèrent briller dans la pénombre.
" L'homme à la queue de cheval va la détruire ", pensa t-elle, " Il va forcément le faire, il ne peut pas la laisser… "
L'homme s'approcha lentement.
" Tue-le, tue-le, tue-le ! ", supplia Rayanne en silence.
Il s'approcha encore, et tomba à genoux.
Sa voix n'était plus qu'un souffle.
" Maître… "
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Voilà. Alors ?
J'espère que ça vous a plu ( 8 pages quand même… ).
Juste une question : l'homme du bar ( celui qu'Avery voulait tuer ) vous l'avez reconnu ?
Et aussi, sachez que les avis, questions, idées, ou tout ce que vous voulez seront les bienvenus, alors n'hésitez pas !
Gros bisous à tout le monde ! ! !
Bluehawk.
