Voici le chapitre 7. Je sais, ça a pris du temps, et j'en suis désolée, mais j'étais en panne d'inspiration. Ce qu'il y a, avec cette histoire, c'est que j'ai à peu près planifié tout ce qui va se passer à partir du chapitre 9, du coup, les huit premiers sont les plus durs à écrire (en plus mon ordi fait des siennes). Mais ça devait aller plus vite pour la suite. Promis !

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Encore merci pour vos reviews.

Raphaëlle : il faudra que je remercie Ladybird, quoiqu'elle ne va pas être contente que je lui pique ses lecteurs ! La version anglaise avance plutôt lentement (tout comme la française, d'ailleurs), en ce moment ma camarade étant assez accaparée par ses études. Je suis contente que vous aimiez mon histoire, et j'espère que la suite vous plaira.

Lisia, Emy, 4rine : Encore désolée pour le retard, j'espère que ça vous plaira quand même !

7. Soleil de cendres

C'était une salle immense, pavée de dalles de marbre gris. Les fenêtres étaient si hautes que la lumière ne touchait jamais le sol. Rares étaient ceux qui avaient eut l'occasion de voir cet endroit. Il y avait bien des gens qui, tout en haut, se penchaient par-dessus les balcons de pierre, mais c'était bien trop profond, ils ne voyaient qu'un gouffre noir. Parfois même, ils tombaient mais ils n'arrivaient jamais en bas. Ils se volatilisaient quelque part entre les deux. Ici, c'était le domaine des ténèbres, le sanctuaire du mal. Et les ténèbres leur appartenaient.

Les flammes des torches jetaient aux murs des ombres torturées, teintant l'endroit d'un jaune maladif. Mais il y avait un recoin que les lueurs blêmes n'atteignaient pas. Un recoin que tous, même les plus audacieux, fuyaient comme la peste. Car là, prisonnier d'une vitre en cristal, reposait le médaillon noir.

Plus sombre que la mort, il semblait attendre. Tous ici savaient ce qu'on racontait, le mal qu'il avait causé. Il avait conduit la haine jusqu'à l'âme des hommes les plus purs. Tous ici le détestaient. Pourtant il les fascinait, posé là, sur son linceul plus rouge que l'enfer, probablement né du sang versé, pour que nul ne l'oublie. Le médaillon semblait suinter, il exhalait, le mal et la peur, comme autant de vapeurs néfastes.

Mais il avait quelque chose d'attirant aux yeux de l'homme qui s'avançait. Il n'avait pas peur. Ces idiots n'étaient que des crétins superstitieux. Lui, rien ne l'effrayait. Il laissait le bruit de ses pas résonner contre la voûte, comme si l'endroit lui appartenait. Le médaillon silencieux, tremblant comme un cœur qui palpite, ne lui évoquait rien d'autre que le pouvoir. Le pouvoir qui le hantait jours et nuits, le pouvoir qu'il avait presque obtenu ; le pouvoir qui était au-delà de tout chose : le bien et le mal, l'amour et la haine, la joie et la douleur. Rien n'était comparable à l'éclat de la domination.

D'autres pas se firent entendre. Eux non plus ne craignaient pas les ténèbres. Peut être parce que l'homme qui venait n'était pas vraiment un homme.

" Malfoy. ", la voix était rauque et glacée, sans aucune intonation. On le surnommait l'homme de fer, sans se retourner, Malfoy pouvait se représenter son visage. Les yeux de glace, la longue chevelure de fer, et ce sourire mauvais que ses lèvres abîmées rendaient si étrange.

" J'imagine que tu as échoué. ", ce n'était pas une question. Il ne serait pas revenu s'il avait réussi.

" Est-ce que tu sais ce que cela veut dire ? Cette petite idiote de gardienne allait prévenir la prêtresse. Je l'en ai empêchée juste à temps. De toutes façons, la prêtresse se doute de quelque chose ! ", Malfoy s'efforçait de ne pas élever la voix, il savait que l'autre ne se laisserait pas impressionner.

L'homme de fer eut un haussement d'épaules. Tout ceci lui importait peu.

" Ma chère petite sœur est intervenue. ", fit-il d'un ton badin. " Comment va votre maître ? "

" Comment va mon maître ? N'était-ce pas aussi ton maître quand tu t'es jeté à ses genoux ? ", Malfoy se retourna, le dégoût que lui inspirait cet homme était presque palpable. " Tu devrais faire attention à toi ", ajouta t-il, " Si ta loyauté est feinte, mon seigneur le saura, et… Il n'aime pas les traîtres. "

" Vous savez, Malfoy, je n'aurais jamais pensé voir un être aussi arrogant que vous ramper devant quelqu'un d'autre quelqu'un qui nous doit d'être là aujourd'hui. "

" Il a peut être perdu une fois, mais ça ne se reproduira plus, grâce à cette merveille ", souffla Malfoy, contemplant le médaillon. Il se tourna vers l'homme de fer. " Tu ne sais pas ce dont mon maître est capable ", ajouta t-il avant de tourner les talons.

" Pauvre imbécile ", murmura l'autre en le regardant s'éloigner, " Tu ne sais pas ce dont je suis capable. "

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Le soleil entrait en cascade par les hautes fenêtres, éclairant son visage, jouant avec ses cheveux. Tess ouvrit les yeux en souriant à la lumière qui pétillait joyeusement contre ses joues. Il y avait longtemps qu'elle n'avait vu le soleil. Depuis des années, la lune était sa seule compagne. Elle n'avait aucune envie de se lever, d'ailleurs, rien ne l'y obligeait il était tôt, les personnes qui occupaient ces lieux étaient encore endormies, et ce divan était vraiment confortable.

Elle s'étira voluptueusement, tournant son visage vers les fenêtres. Les choses avaient pris une tournure nettement plus agréable. Elle n'avait plus qu'à écrire à Rayanne pour lui dire que tout allait bien, qu'il était là.

Quelqu'un entra, un homme qu'elle n'avait encore jamais vu. Elle sentit en lui la même tristesse que chez l'autre. C'était comme si quelque chose de terrible leur était arrivé à tous, quelque temps auparavant.

Il lui jeta un regard étonné.

" Qui es-tu ? "

" Je m'appelle Tess. Je m'étais perdue et il m'a dit que pouvais dormir ici. "

" Qui ça, il ? "

" Le garçon, celui qui a des yeux verts. Il est gentil ! "

L'homme eut un faible sourire.

" Sûrement Harry. Tu as faim, peut-être ?"

Elle acquiesça, et l'homme appela quelqu'un. Aussitôt, une petite créature très étrange apparut, les bras chargés de plateaux.

" Alors ", dit-il pendant qu'elle mangeait, " si tu me disais d'où tu viens ? "

Lui ne mangeait pas pourtant les toasts dans son assiette semblaient délicieux. Voyant qu'il attendait une réponse, Tess raconta de nouveau " son " histoire quelqu'un avait attaqué la communauté, un incendie, et un puissant mage qui l'envoyait en sécurité.

" Cette attaque avait-elle un quelconque rapport avec un médaillon ? "

Elle sursauta.

" Non ", répondit-elle, très vite. Trop vite, apparemment. Le sourire de l'homme avait quelque chose de forcé. Il hocha la tête, la rassurant un peu.

Une voix rompit le silence qui s'éternisait.

" Vous êtes déjà levés ? "

C'était lui, celui que l'homme avait appelé Harry. Tess perçu le sursaut d'émotions chez l'homme à côté d'elle. Des émotions très bizarres elle n'aurait pas cru que quelque puisse être aussi triste et heureux en même temps.

Harry s'installa près de Tess. La fillette réalisa alors quelque chose d'étrange : elle ne pouvait pas lire ses sentiments. Elle percevait clairement son aura, la magie qui l'entourait, mes ses pensées étaient insondables. Ce garçon était peut être encore plus important que la prêtresse ne le pensait.

Il fallait qu'elle contacte Rayanne.

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Lorsque Rayanne ouvrit les yeux, elle comprit très vite que c'était la dernière des choses à faire. La soudaine luminosité qui frappa ses rétines réveilla une migraine sous-jacente en fait, c'était comme si la lumière froide entrait dans sa tête.

" Je vois que tu es réveillée. ", dit une voix calme.

On peut voir ça comme ça, songea Rayanne. Prudemment, elle se tourna sur le côté. La pièce tanguait un peu, mais elle distingua la silhouette d'une femme en face d'elle. La servante de la Lune Bleue, celle qui avait affronté l'homme aux cheveux gris. Rayanne la regarda un moment étaler une étrange pâte brillante sur son épaule, à l'endroit où la lame l'avait blessée.

" C'est un onguent ", expliqua t-elle en voyant le regard de Rayanne, " Cette lame est très dangereuse, elle peut faire de terribles dégâts. "

" Qui était cet homme ? ", demanda Rayanne.

" Mon frère. C'est une histoire très ancienne et très compliquée. ", ajouta t-elle en voyant le regard stupéfait de Rayanne. " Il est très puissant, plus que certains ne pourraient le croire. "

" Certains ? Vous voulez dire les hommes… Du souterrain ? Ceux avec les cagoules ? "

" Ceux-là entre autres ils croient l'utiliser, mais ils jouent avec le feu. "

Visiblement, quelque chose de terrible se préparait. Rayanne se sentait effrayée. Mais pourquoi était-elle allée dans ce souterrain ?

" Et… Cette chose ? Celle qui est sortie des flammes ?"

" C'est un monstre. Il les terrifie tous, les autres, y compris ceux qui l'ont appelé, un peu idiot, non ? Comme si j'avais besoin de ça… ", elle eut un petit rire.

" Quels autres ? ", murmura Rayanne, " Les communs ? "

" Non, les sorciers. Les communs ignorent son existence. "

Comment pouvait-on ignorer l'existence d'un monstre ?

Une troisième voix intervint.

" Les communs sont stupides. "

Un homme venait d'entrer. Grand, il avait une barbe noire qui cachait en parti son visage pâle, ses yeux étaient rougis et cernés et ses cheveux assez sales. Il s'appuya contre le chambranle de la porte, fixant la servante.

" Nous, nous les appelons 'moldus' ", ajouta t-il, " et ils ne verraient pas la vérité, même si elle se mettait à danser devant eux. Stupide. "

La servante l'ignora. Elle essuya les dernières traces d'onguent sur son épaule, adressa un sourire à Rayanne, puis quitta la pièce sans un regard pour le nouveau venu, les laissant seuls.

L'homme eut un ricanement sinistre.

" Je crois qu'elle ne m'apprécie pas beaucoup ", dit-il, ironique.

Rayanne songea à part elle que ça n'avait rien d'étonnant. Ne sachant que répondre, elle tenta péniblement de se redresser. Il ne fit pas un geste pour l'aider, au lieu de cela, il alla s'asseoir sur la chaise libérée par la servante, en face d'elle.

" Pourquoi êtes-vous ici ? ", demanda t-il en la détaillant.

" Pardon ? ", fit-elle en s'appuyant prudemment contre le mur.

" Pourquoi vous a t-elle amenée ? Vous êtes une pièce de ce foutu puzzle, vous aussi ? L'un de ses pions ? "

Rayanne fronça les sourcils.

" Non, je ne suis pas un pion. Pourquoi dites-vous cela ? "

Il se leva vivement, et se mit à faire les cent pas.

" Parce que moi, c'est ce que je suis, un pion. Je n'ai même pas le droit de décider que je préfère me faire tuer. "

Mais quel mal y avait-il à sauver la vie de quelqu'un ? Soit cet homme était fou, soit il était idiot.

" Oh, moi aussi, elle m'a sauvée. ", dit-elle, espérant le calmer.

" Vraiment ? ", fit-il d'un machinal. Visiblement, cela ne l'intéressait pas mais comme il semblait être le genre de personnes que peu de choses intéressent, elle continua quand même.

" Elle est arrivée juste à temps, cet homme allait me tuer. A cause de ce que j'ai vu dans les souterrains. "

Une lueur s'alluma dans son regard. Il se rassit aussi vite qu'il s'était levé, et la dévisagea avec une sorte d'avidité.

" Alors vous avez vu son retour ? Racontez-moi ce qui s'est passé ! "

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Neuf heures moins le quart. Quelque chose l'avait réveillé en sursaut, une sorte de sifflement. Surpris et perdu, Bartemius Croupton regarda autours de lui et mit un moment à reconnaître son propre bureau, il s'était endormi dans son bureau. Encore. Un morceau de parchemin était resté collé à sa joue, ses paupières lui semblaient brûlantes et il y avait ces élancements sourds qui partaient du bas de son dos. Péniblement, il se leva et gagna la porte, pour voir ce qu'il se passait. Il jeta un coup d'œil dans l'entrebâillement, et, stupéfait, il vit, dans son couloir, quatre hommes qui s'acharnaient sur ce qui semblait être un énorme panier à linge, qui recrachait allègrement des sous-vêtements en émettant ces étranges sifflements.

" Hé vous là ", aboya t'il à l'intention du sorcier le plus proche, un homme aux cheveux roux, " Qu'est que vous faites ? "

" Nous sommes du département des détournements d'objets moldus, monsieur. Cet objet a été ensorcelé et il nous a… Echappé. "

" Mais enfin, comment a t'il pu atteindre le quatrième étage ? "

" Nous le conservions dans la salle neutre. "

" Dans la salle neutre ? Dites-moi, monsieur… Wistily, c'est cela ? ", il ne lui laissa pas le temps de confirmer ou de corriger, et en fait, il se moquait bien de son nom. " J'aimerais savoir ce qui vous fait penser que vous pouvez accaparer la salle neutre pour un stupide panier à linge ? "

" En fait, c'est monsieur Fudge qui… "

Fudge, évidemment. S'il y avait bien une chose qui pouvait le mettre en rage…

" Ecoutez-moi bien ", murmura t'il en essayant de se contenir, " Fudge n'a aucun ordre à donner ici, si ça lui plaît de jouer les patrons aux autres étages, grand bien lui fasse mais il n'est pas ministre ! Alors maintenant, tous les quatre, vous allez dégager d'ici, et tout de suite. Emmenez cette stupide chose où vous voulez, mais débarrassez moi le plancher ! "

" Mais, monsieur… "

" J'ai dit tout de suite, monsieur Wistily ! "

Sur ce, il regagna son bureau sans jeter un regard en arrière, pour se concentrer sur le sujet qui l'obsédait depuis l'avant-veille : Sirius Black. S'il y avait bien une chose qui pouvait lui donner la nausée, en dehors de l'idée de voir un jour ce crétin de Fudge ministre de la magie, c'était bien un mangemort en liberté. Il n'avait encore prévenu personne, mais il faudrait bien s'y résoudre. Comme s'il avait besoin de ce genre de publicité, après ce qu'avait fait son idiot de fils !

On frappa à la porte. Quoi encore ?

" Wistily, il me semble avoir été clair… "

La porte s'ouvrit. Quel pouvait bien être le malotru qui…?

Malfoy. C'était Lucius Malfoy, avec son air hautain et son sourire narquois.

Il existait encore pire qu'un mangemort en liberté : un mangemort en liberté qui se prenait pour le roi. Croupton n'essaya même pas de masquer son dégoût.

" Qu'est ce qui vous amène, Malfoy ? "

" J'ai peut être certaines informations qui pourraient vous… Intéresser. "

" Venant de vous, je ne crois pas que quoi que ce soit pourrait m'intéresser. "

" Allons, allons, Barty… ", il prit une chaise sans y être invité. " Ecoutez au moins ce que j'ai à dire ! Quoi que c'est une chose que vous faites rarement, n'est ce pas ? Ecouter les autres. "

" Venant de vous, cela me bouleverse ! "

" Voyons, ne le prenez pas sur ce ton ! C'est un simple conseil. "

Croupton sentit la lassitude le gagner.

" Qu'est ce que vous voulez ? "

" Discuter, Barty, discuter. Voyez-vous, comme je vous l'ai dit j'ai certaines informations pour vous… ", il se pencha par dessus le bureau, approchant son visage de celui de Croupton, et murmura, sur le ton de la confidence, " Je sais où est Sirius Black. "

Croupton sentit son estomac se retourner. Il s'efforça de ne rien laisser paraître de son trouble.

" Qu'est ce qui me prouve que vous ne mentez pas ? "

Malfoy éclata de rire.

" Cela peut vous sembler étrange, mais sachez que j'ai tout autant que vous l'envie de voir ce crétin derrière les verrous une bonne fois pour toutes. "

" Vraiment ? "

Malfoy se leva.

" Vraiment. Dumbledore pourrait vous renseigner. ", ajouta t'il près de la porte.

Cette fois, Croupton ne put se contenir.

" Quoi ? "

De nouveau, Malfoy éclata de rire.

" Black est à Poudlard. "

La porte se referma derrière lui.

Impossible. Vraiment ? Dumbledore n'avait-il pas pour habitude de faire ce qui lui semblait juste, même en dépit des lois ? Mais Black est un assassin… Et s'il d'une façon ou d'un autre, il avait réussi à convaincre Dumbledore ? Le vieux professeur pouvait parfois se montrer d'une incroyable crédulité. Croupton se leva et attrapa sa veste.

Dans le couloir, les quatre idiots du département des détournements d'objets moldus avaient réussi à maîtriser leur panier à linge diabolique. Seul Wistily, le type aux cheveux roux, était encore là, occupé à ramasser les vêtements éparpillés.

" Ah, vous êtes encore là, monsieur Wistily. Ayez je vous prie l'amabilité de prévenir Stebbins, je pars pour Poudlard. "

" Mon nom est Weasley, monsieur. "

" Mais bien sûr, Wistily. "

Et Malfoy disait qu'il n'écoutait personne…

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La journée s'écoulait lentement, ils n'avaient pas grand-chose d'autre à faire qu'attendre Dumbledore n'avait pas encore donné signe de vie, Tess avait regagné l'infirmerie, et même Hermione avait renoncé à la bibliothèque. Ils déambulèrent au hasard dans le château. Harry et Hermione s'amusaient à essayer de reconnaître certaines personnes. Hagrid et le professeur McGonagal n'avaient pas beaucoup changé, en revanche, madame Pomfresh, qu'ils " rencontrèrent " en accompagnant Tess, leur parut nettement plus jeune.

Le radieux soleil de la matinée avait laissé place à un ciel bas et lourd, d'un gris-bleu menaçant. Sirius ouvrait la marche, sous sa forme de chien, Harry suivait, silencieux, Hermione et Lupin venaient derrière. Lupin semblait tout d'un coup plus abattu, le fait de se promener dans le parc devait remuer une quantité de souvenirs. Hermione faisait la conversation à elle toute seule, s'efforçant visiblement de le distraire. Harry n'écoutait pas, perdu dans ses pensées. Cette époque lui semblait étrange, irréelle. Autant il n'avait jamais eut de mal à imaginer les années d'école de ses parents, autant cette période- semblait n'avoir jamais vraiment existé. Il avait l'impression d'être coincé entre deux mondes, comme si le temps s'était figé.

La voix d'Hermione le fit redescendre sur terre.

" Harry ! Harry, regarde ! "

Ils avaient atteint le terrain de Quidditch, Harry ne s'en était même pas rendu compte. Deux équipes étaient en plein entraînement, Poufsouffle et Gryffondor, à en juger par leurs tenues. A côté de lui, Hermione pointait le doigt en direction des joueurs. Il fronça les sourcils.

" Eh bien quoi ? "

" L'attrapeur, celui de Gryffondor, tu ne le reconnais pas ? "

Harry l'aperçu, décrivant des cercles au-dessus des autres joueurs, attendant tranquillement l'apparition du vif d'or. C'était un adolescent aux cheveux roux – un Weasley ? La lumière se fit.

" Charly ! C'est Charly Weasley ! "

Hermione hocha la tête en souriant.

" Tu connais les Weasley ? ", s'enquit Lupin.

" Oh bien sûr, je passe presque toutes mes vacances d'été chez eux ! "

Cette idée ne sembla pas vraiment réjouir Lupin, peut être parce que, une fois de plus, elle le ramenait à la mort de ses amis.

" Tiens ! ", fit soudain Hermione, " Qui est-ce ? "

Une grosse voiture noire remontait l'allée à vive allure. Harry s'en étonna, la seule voiture qu'il ait jamais vu arriver à Poudlard était celle d'Arthur Weasley, que lui et Ron avaient précipitée dans le saule cogneur lors de leur deuxième rentrée scolaire. Le véhicule les dépassa, contourna le parc et disparut derrière le château, dans un nuage de sable.

Une fois la poussière retombée, les joueurs, qui s'étaient figés pour la regarder passer, reprirent leur entraînement. Hermione fixait toujours le point où elle avait disparu de son champ de vision. Elle avait l'air inquiet.

" Vous pensez que ça a un rapport avec nous ? "

Lupin fronça les sourcils.

" Je ne vois pas comment. "

Hermione s'apprêtait à répondre, lorsqu'une petite voix aiguë retentit derrière eux.

" Messieurs, mademoiselle, s'il vous plaît… "

C'était Flitwick. Il les rejoignit au pas de course. Essoufflé, il mit un moment avant de pouvoir parler.

" Le directeur vous demande."

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Furtivement, Tess fit le tour de la pièce, et jeta un coup d'œil à l'extérieur, pour vérifier qu'il n'y avait personne. L'infirmière n'était nulle part en vue, en fait, il n'y avait personne. Soulagée, elle regagna son lit. La grande pièce était calme. Tess s'y trouvait depuis le début de l'après-midi, l'infirmière avait tenu à la garder. Ce silence était quelque chose d'inédit pour elle, les dortoirs de la communauté résonnaient toujours de bruits, de pas, de chuchotements, même si Tess avait toujours été tenue à l'écart de cette agitation.

Elle ferma le rideau, autour de son lit. La précaution était probablement inutile, si quelqu'un venait, elle le sentirait approcher de loin, mais Rayanne lui avait conseiller de toujours être sur ses gardes. Lentement, elle sortit de sa poche la lettre qu'elle venait de rédiger et une petite boule de verre d'un bleu sombre, à peine plus grosse qu'un galet. Une dernière fois, elle sonda l'espace autour d'elle en quête d'une présence. Ne sentant rien, elle referma le poing sur la pierre et se concentra.

Chère Rayanne,

Il est ici ! Celui qui pourra nous sauver, qui pourra récupérer le médaillon, la prêtresse avait raison, il est ici, je l'ai vu. Je suis sûre que c'est lui, j'ai senti la magie. Je ne leur ai rien dit pour l'instant, mais, a moins d'un ordre contraire de ta part, je vais leur expliquer, et essayer de les amenés à la communauté cette nuit, comme la prêtresse me l'avait dit. Je sais que le temps presse. J'espère avoir de tes nouvelles, tu ne m'as pas écrit. Sinon, on se reverra bientôt de toutes façons.

Avec toute mon affection,

Tessaïan.

Et voilà. Tess laissa doucement le flux d'énergie retomber, la magie s'éteindre. Le message était passé. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à passer à l'action. Où pouvait-elle trouver les autres ? Il fallait qu'elle les prévienne, elle avait dit à Rayanne qu'elle les ferait partir ce soir. Devait-elle les rechercher dans le château ? Non, si elle faisait ça, elle allait encore se perdre. Mieux valait les attendre dans le petit appartement, ils y reviendraient sûrement.

Elle se leva et gagna la porte aussi calmement qu'elle pût. Elle se sentait étrangement excitée, pour la première fois, elle faisait quelque chose.

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Dumbledore les dévisagea, attentivement, l'un après l'autre, avant de prendre la parole.

" Je ne prétends pas avoir trouver le fin mot de cette histoire, ni même avoir réussi à démêler le pourquoi du comment, mais j'ai quelques éclaircissements. "

De nouveau, son regard passa de l'un à l'autre, attentif. Harry se demanda pourquoi il faisait durer le plaisir.

" Sur le médaillon, d'abord. D'après la légende, mais j'imagine que vous êtes déjà au courant, le médaillon d'argent a été créé pour en combattre un autre appelé le médaillon noir, chacun d'entre eux représentant une force opposée.

L'homme qui a créé le médaillon, Amhel'hark, a fondé un ordre, voué à le protéger, baptisé culte de la Lune Bleue. "

Harry commençait à s'impatienter, comme l'avait dit Dumbledore, ils savaient déjà tout cela.

" A cette époque le médaillon noir était en la possession du culte, il y est resté longtemps après la mort d'Amhel'hark, qui aurait été tué par son propre fils, paraît-il. "

Hermione eut un frisson.

" Le culte n'est plus en possession du médaillon noir, n'est ce pas ? ", demanda Sirius.

" Non. ", répondit Dumbledore, " Les choses ont commencé à mal tourner après la création du second médaillon, le médaillon d'argent. Un clan secret, mené par le fils d'Amhel'hark, s'est créé au sein même de la communauté de la Lune Bleue. Au départ, c'était juste un petit groupe contestataire, ils voulaient utiliser le médaillon à des fins maléfiques. "

" Et ce n'était pas les intentions du culte ? ", S'étonna Harry. Ces types n'avaient pas l'air spécialement bien intentionné, pourtant.

" Il semblerait que non. Ils ont tenté plusieurs fois de dissoudre le petit groupe, qui s'était baptisé le Soleil Noir, par opposition à la Lune Bleue, mais ils n'ont jamais réussi. "

" Et que s'est-il passé ? ", demanda Lupin.

" Ce qui devait arriver, le culte se scinda en deux. Ce fut une nuit terrible, d'après les légendes. "

" Comment ça, terrible ? ", murmura Hermione, " Il y a eu des batailles ? "

" Oh, pire que cela, apparemment. Vous avez du entendre parler des nuits de la Lune Bleue, j'imagine, vous avez fait des recherches, il me semble. "

" On ne sait pas grand-chose ", répondit Hermione, " juste que le culte devait protéger le médaillon lors de ces fameuses nuits. "

" D'après ce que je sais, et, malheureusement, mes sources ne sont pas infaillibles, au cours de ces nuits, l'ancienne magie est décuplée. On les appelle ainsi parce que les nuages prennent une couleur sombre, qui fait paraître la lune légèrement bleutée. Il doit y en avoir une tous les cinq cent ans, à peu près.

C'est lors d'une de ces nuits que le culte s'est divisé. Le soleil noir s'est emparé du médaillon noir. On ignore comment, ils détenaient aussi le médaillon d'argent. Ils comptaient sans doutes utiliser le médaillon noir pour détruire le médaillon d'argent. Ils se sont appropriés les pouvoirs de la lune bleue, grâce au médaillon du mal, il y a eu un épouvantable massacre. "

" Et le médaillon d'argent a été détruit ? ", demanda Sirius.

" Non, quelqu'un est intervenu. Une femme du culte, on ignore qui elle était au juste, mais elle était puissante, beaucoup plus puissante que les autres. Elle a récupéré le médaillon d'agent, ce qui a mis fin aux horreurs de cette nuit-là. Dès le lendemain, le Soleil Noir a cessé de faire parler de lui, ses membres ont disparu, probablement cachés, et la femme fut bannie. "

" Quoi ? ", s'exclama Harry, " Mais pourquoi ? "

" Sans doutes parce qu'il leur fallait un coupable, et ses pouvoirs les avaient effrayés. "

" Qu'a t'elle fait du médaillon d'agent ? ", demanda Hermione.

" Nul ne le sait vraiment. ", répondit Dumbledore, " Elle a refusé de le remettre au culte. Certain pensent qu'elle l'a confié à une famille, qui le protégerait. Quant au médaillon noir, il est sans doutes encore aux mains du Soleil Noir. "

" Et la nuit de la Lune bleue, vous savez quand aura lieu la prochaine ? "

" Justement, à ce propos, j'ai quelque chose d'important à vous dire… "

Il se tut soudainement, l'air inquiet. Harry et Hermione échangèrent un regard étonné.

On frappa à la porte.

" Dumbledore, vous êtes là ? "

Harry se figea, à côté de lui, Sirius devint très pâle.

C'était la voix de Croupton.

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Un petit lit aux draps bleus, une commode de bois clair, un petit bureau et une fenêtre aux rideaux fleuris. Rien de bien intéressant, vraiment. Malfoy piaffait d'impatience, en regardant l'homme de fer effleurer chaque meuble, chaque tenture, comme un chien flairant une piste. Tout ça n'était qu'une vaste perte de temps, selon lui.

" Ca va durer longtemps encore ? Tu peux me dire quel était l'intérêt de revenir ici ? "

" C'est de là qu'elles sont parties, c'est ici que je dois rechercher leur piste. "

" Ce n'est qu'une stupide gardienne, qu'elle reste planquée si ça l'amuse. On la tuera si elle revient. "

" Ce n'est pas d'elle que je m'inquiète, mais de l'autre. Si ma sœur a de nouveau décidé de se mesurer à moi, je veux avoir toutes les cartes en main. Maintenant, Malfoy, laissez-moi me concentrer, s'il vous plaît. "

Fermez-là, Malfoy, le message était clair. Exaspéré, il se mit à arpenter la pièce à son tour, et tant pis s'il dérangeait l'autre crétin. Après tout, il avait l'habitude de faire ce qu'il voulait, non ?

Qu'est ce que c'est que ce truc ? Une grosse boule dorée trônait sur un coin de bureau. Quand Malfoy tendit la main vers elle, elle se mit à grésiller. L'homme de fer s'approcha. Il plongea la main dans le globe qui, pourtant semblait solide, et en retira une feuille de parchemin.

Un grand sourire éclaira son visage. Un sourire qui donna presque la chair de poule à Malfoy, lui qui ne craignait rien d'autre que son maître.

" Malfoy, si j'étais vous, je placerais mes hommes autour de la communauté. Il va y avoir de la visite ce soir. "

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